chapitre 18

Béatrice pensa qu'elle avait fait quelque chose de mal et, se détournant, elle se dirigea vers les escaliers.

Mais il l'arrêta.

-Pourquoi es-tu contrariée chaton ?

-Je suis désolée, je ne voulais pas si mal embrasser.

Et rouge de honte, elle s'écria : Et ne m'appelle plus jamais comme ça ! Avec une expression amusée devant cette rage qui la rendait encore plus belle, il murmura : -Qui a dit que tu embrassais mal ? dit-il en souriant quand il vit la passion dans ses yeux.

-Tu as dit « Oh non » ! cria-t-elle avec colère.

-Chaton, tu ne comprends pas que j'essaie d'éviter ça depuis longtemps ? En entendant ces mots, Béatrice le regarda et sentit ses genoux trembler encore plus.

-Comment ?!

- Tu ne sais toujours pas ce que je ressens pour toi ? soupira-t-il en lui prenant la main pour l'attirer à lui.

-Tu m'aimes bien ?

-Je t'aime ! répondit-il, la laissant sans voix.

Mais notre relation est impossible, tu ne le vois pas ? Il l'aimait ! Il l'avait dit !

-Non je ne vois pas, si tu as des sentiments pour moi, on peut parler à Robert et régler ça une fois pour toutes.

Je suis une femme Martin, je ne suis plus une petite fille.

J'ai grandi et Robert doit le comprendre.

Voulant embrasser à nouveau ses lèvres, Martin soupira.

Il essaya de prendre du recul, mais elle ne le laissa pas faire.

-Béatrice, je pense que le problème n'est pas seulement Robert, c'est moi aussi.

-Toi ?

-Oui, dit Martin en hochant la tête, sachant qu'elle n'aimera pas ce qu'il aller lui dire.

Je ne veux m'engager envers personne, je suis un guerrier, je ne veux pas avoir d'autres responsabilités, cela m'empêcherait de me concentrer sur mes propres problèmes.

Tu n'as pas vu Robert, Niklaas ou Albi depuis qu'ils se sont mariés ? Ils font des allers-retours fous en essayant de bien faire leur travail tout en s'efforçant de s'assurer que leurs femmes vont bien.

Je ne veux pas de ce genre de responsabilité.

Être seul me donne la liberté de vivre où je veux, avec qui je veux et comme je veux.

-Je vois, siffla-t-elle, le poussant pour le repousser.

Cela signifie que tu préfères continuer à vivre sans engagements et sans attaches avec une femme différente dans ton lit chaque nuit, sans te soucier de personne d'autre, très bien Martin McCartney ! cria-t-elle avec colère.

Ne t'en fais pas, je ne vais pas intervenir dans ta merveilleuse vie de guerrier.

Merci pour ton baiser, j'espère juste que la prochaine fois que j'embrasserai quelqu'un, ce sera de telle manière qu'il me voudra juste dans son lit.

Au revoir.

Agacée par ce qu'il s'était passé, Béatrice se retourna et partit.

Elle aimait Martin, mais elle n'avait pas l'intention de ramper à nouveau devant lui pour obtenir son amour.

Ce rude Highlander paierait pour ses paroles.

Martin n'aimait pas ce qu'il avait entendu, pas plus qu'il n'aimait voir la déception dans les yeux de Béatrice en partant.

Et une rage contenue s'empara de lui quand il vit que même lui ne se comprenait pas.

Que voulait-il de la vie ? Il savait qu'il n'aurait pas dû retourner au château, mais après avoir appris l'attaque, il avait ressenti le besoin de savoir que son « chaton » allait bien.

Béatrice l'attirait puissamment, ses lèvres charnues, son sourire malicieux, son corps petit mais galbé, tout en elle était excitant.

Mais il était sûr que c'était impossible, il en était sûr depuis longtemps.

Mais maintenant, après l'avoir embrassé... l'était-il toujours ? Après six jours seul avec les femmes et Ellis, Martin comprit qu'aucune des quatre ne lui faciliterait la tâche et qu'Ellis serait toujours de leur côté.

Après cette nuit-là, Béatrice ne lui avait plus parlé, pour le meilleur comme pour le pire.

Elle l'ignorait simplement ce qui le rendait furieux.

Elle passait devant lui, et le sourire sur sa bouche semblait prêt pour n'importe qui sauf lui.

Anna, qui avait tout compris, parlait avec Béatrice.

Lorsqu'elle parvint à obtenir d'elle ce qui s'était passé, elle la consola du mieux qu'elle put. Mais à partir de ce moment, le sérieux avec lequel elle traita également Martin la laissa perplexe, ne sachant pas s'il fallait ou non parler à Anna.

Rose et Ada étaient inquiètes car elles n'avaient pas vu Kit depuis un moment, elle se dirigèrent donc vers le village.

- Où allez-vous ? demanda Martin qui, avec Edmond et d'autres hommes, revenaient pour construire une nouvelle forge.

-Nous cherchons kit, répondit Rose.

-Il est tard, ne tardez pas, répondit Martin, comprenant leur inquiétude.

Tranquillement, Rose et Ada continuèrent leur chemin jusqu'à ce qu'elles aient atteint une clairière dans les bois, elles virent un étranger donner quelque chose à Kit, qui au même moment donnait des coups de pied.

Horrifiés par cela, elles coururent vers lui. Lorsque l'homme les vit, il monta à cheval et partit, laissant le garçon, qui se mit à courir vers ses sœurs comme un fou.

-Kit ! cria Rose avec terreur.

Qui était cet homme ? Le garçon était venu vers elles l'air effrayé.

-Tu vas bien mon chéri ? demanda Ada en se penchant pour serrer son frère dans ses bras.

-Je ne sais pas, dit-il en sanglotant, angoissé.

Il m'a donné ça et m'a dit de te le donner. En entendant cela, Ada et Rose se regardèrent, sachant de qui venait cette lettre.

Seuls les Anglais savaient qu'ils savaient lire.

- Écoute Kit, murmura Rose en se penchant. Arrête de pleurer et ne dis à personne ce qu'il s'est passé, d'accord ? Juste à ce moment-là, Edmond apparut.

Le garçon, essuyant ses larmes, hocha la tête, et quand il s'approcha d'Edmond, il sourit.

- J'étais sur le point de vous chercher.

-Il jouait avec les autres garçons, sourit Rose, poussant son frère à marcher.

Edmond, les voyant si silencieux, les regarda étrangement.

- Vous allez bien Milady ? demanda-t-il à Ada.

Elle semblait avoir perdu la couleur de ses joues.

-Oh... oui, Ada se força à sourire.

Ce chemin me laisse parfois à bout de souffle.

Lorsque les filles et Kit entrèrent dans le château, Edmond rejoignit à nouveau le reste des hommes.

Cette nuit-là, sans appétit, les sœurs montèrent dans leurs chambres, se retrouvant chez Rose.

-Tu es prête ? murmura Rose en regardant sa sœur alors qu'elle ouvrait la lettre.

Ada hocha la tête et Rose commença à lire.

-Vous avez un jour pour vous rendre. Sinon, nous empoisonnerons l'eau et commencerons à tuer tous ceux qui tomberont entre nos mains.

Signé Sir Rufus et Sir Georges.

-Oh mon Dieu ! Ada sanglota, de grosses larmes coulaient sur son visage.

Nous ne pouvons pas leur permettre de faire une telle chose.

-Bien sûr que non, dit Rose en essuyant les larmes de sa sœur.

Et c'est pourquoi nous devons faire quelque chose immédiatement ! Au même moment, la porte s'ouvrit.

C'était Béatrice et Anna, qui avaient remarqué pendant le dîner qu'il se passait quelque chose.

-Qu'est-ce que c'est ? demanda Béatrice quand elle vit la lettre dans les mains de Rose.

-Que se passe-t-il ? murmura Anna en fermant la porte.

-Nous avons un problème, annonça Rose en relisant le message.

- Maudits anglais ! renifla Anna, l'arrachant des mains de Rose.

On va prévenir tout le monde tout de suite pour que personne ne prenne de l'eau qui ne soit pas du château.

Nous devons en informer Martin et Ellis.

Rose et Ada se regardèrent.

Elles ne comprenaient pas grand-chose à la guerre, mais elles savaient que ce n'était pas la solution.

-Mon dieu... murmura Béatrice.

Ce sont les deux époux que votre oncle et tante souhaitaient pour vous, n'est-ce pas ? Perdue dans ses pensées, Rose ne répondit pas.

-Oui, répondit Ada, pâle comme un linge.

Contrôlant son malaise, Rose porta une bouilloire pleine d'eau à la cheminée.

-Anna... murmura Rose.

Nous n'allons pas avertir Martin ou qui que ce soit d'autre, les gens ont besoin d'eau pour vivre, qu'allons-nous faire ? Allons-nous laisser mourir les animaux ? Combien de temps pense-tu que nous pouvons gérer avec le peu d'eau que nous avons dans le château ? D'ailleurs, qui garantit qu'elle n'est pas déjà empoisonnée ? As-tu déjà pensé au nombre de personnes qui se retrouveront déjà mortes ? Pense-tu qu'Ada et moi pourrons continuer à vivre si ces tueurs tuent quelqu'un à cause de nous ?

- Ne t'inquiète pas Rose, murmura Béatrice en la regardant placer quatre verres sur la table.

Nous ne permettrons pas à ces Anglais de mettre la main sur vous ou sur quelqu'un d'autre.

-Mais si, nous informerons Ellis et Martin, insista Anna.

Ils sauront nous dire quoi faire dans un cas comme celui-ci.

- La seule chose que tu en tireras sera de les tuer, répondit Rose en versant soigneusement une partie de cette eau chaude dans chaque tasse.

Ada et Béatrice se regardèrent.

-Vous ne partirez pas d'ici, dit Anna, la bouche sèche.

S'il vous arrive quelque chose, Robert, Niklaas et Albi ne me le pardonneront jamais.

-Et si quelque chose arrivait à quelqu'un d'autre, ajouta Rose, cachant sa colère, je ne me le pardonnerais pas non plus.

Prenons de la camomille, dit-elle en les invitant à boire.

Sans attendre, Anna fut la première.

-Cela nous calmera et nous permettra de penser clairement.

Anna, après avoir bu l'agréable liquide contenu dans le verre, le laissa sur la table.

-Tu nous as promis une fois que tu t'occuperais de Kit, se rappela Ada en prenant l'un des verres.

-Anna, Kit restera avec toi.

-Mais qu'est-ce que tu dis ? chuchota Anna, commençant à avoir un peu le vertige.

J'ai dit que personne ne partirait d'ici...

-Anna, pardonne-moi, murmura Rose.

Anna tomba comme une plume sur le côté.

-Par Dieu, Rose ! cria Béatrice, ne sachant s'il fallait rire ou crier.

Qu'as-tu fait ?

-Uffff... comme Anna pèse ! se plaignit Ada en la prenant.

Béatrice aidait à porter sa belle-sœur, quand elle les vit sourire, elle ajouta : -Mon frère va nous tuer !

-Je préfère que ton frère nous tue, répondit Rose, laissant Anna sur le lit.

Je ne veux pas que qui que ce soit meurt à cause de moi.

Il n'y avait pas de retour en arrière, elles devaient agir.

-Je pars avec vous, proposa Béatrice en couvrant sa belle-sœur avec la couette.

Et je ne veux pas entendre un "non" ou je me mets à crier, je vais changer de vêtements et prendre mon épée.

Sans leur laisser le temps de répondre, Béatrice entra dans le couloir.

Sa hâte était telle qu'elle ne remarqua pas que Martin se tenait là, regardant par la fenêtre jusqu'à ce qu'il la croise.

- Où vas-tu si pressée ? demanda-t-il en la voyant.

-Comme si c'était important où je vais, répondit Béatrice, essayant de suivre son chemin.

Mais Martin l'a tint par le bras, ne lui permettant pas de continuer.

Fixant son regard sur elle, il regarda ses joues brûlantes et demanda :

-Pourquoi es-tu si chaude ?

-Je t'ai dit de ne plus me parler, répondit-elle en le fixant.

Je vais changer de vêtements, est-ce que cela t'importe ?

-Non... non, répondit-il confus.

- Alors, lâche-moi ! s'exclama-t-elle avec colère.

Mais il ne la lâcha pas et, approchant son visage du sien, il murmura :

-Tu sais quoi ? Parfois tu es pire qu'un chat sauvage.

Il l'embrassa et continua : -Je ne sais pas si je t'aime douce ou sauvage.

-Martin McCartney, renifla Béatrice en le poussant de toutes ses forces.

Je ne suis pas ton chat, et je ne le serai jamais ! Et ne m'embrasse plus, ou je le dirai à mon frère.

De plus, je ne pense pas que mon futur mari sera content de savoir que quelqu'un me considère comme une femme sauvage ou douce.

As-tu compris ?

-Ton futur mari ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Levant le menton, Béatrice hocha la tête et, inventant un mensonge, dit : -C'est quelque chose que je vais régler demain avec mon grand-père, et ça ne te regarde évidemment pas.

Abasourdi par ce qu'elle avait dit, il la relâcha.

Et sans dire au revoir, il commença à descendre les escaliers.

Béatrice prit une profonde inspiration et, se remettant de cet étrange incident, elle se rendit dans sa chambre, attrapa une paire de bottes, un manteau de fourrure et son épée.

Avec précaution, elle retourna dans la chambre de Rose.

-S'il t'arrive quelque chose, Robert nous tuera, se plaignit Rose en la voyant entrer.

-Rien ne m'arrivera, rugit Béatrice, enlevant sa robe comme les deux autres pour enfiler son pantalon et ses bottes, elle ajouta également : De plus, je dois préciser que vos maris peuvent aussi me tuer.

Avec un air malicieux, elles se regardèrent toutes et sourirent.

- Nous avons beaucoup de temps avant qu'Anna ne se réveille et ne sonne l'alarme, dit Rose en voyant son amie endormie sur le lit, j'espère qu'elle me pardonnera.

-Elle nous pardonnera, dit Béatrice et regardant sa belle-sœur, elle suggéra : Je pense que l'on devrait l'emmener dans ton lit.

Cela éveillera moins de soupçons.

Rose hocha la tête.

- Où pourrions-nous quitter le château ? demanda Ada en ajustant son épée à sa taille.

-Dans la chambre d'Anna et Robert, il y a un couloir qui mène à la périphérie du château.

Papa me l'a montré une fois quand j'étais petite. Pendant toutes ces années, je l'ai utilisé à plusieurs reprises pour échapper à la punition.

-D'accord, acquiesça Rose en mettant son poignard dans sa botte.

J'allais proposer une autre issue, mais celle que tu dis me semble meilleure.

Elles embrassèrent Kit qui dormait, et les trois filles se dirigèrent vers la chambre d'Anna.

En entrant, le feu dans l'âtre les accueillit.

C'était une pièce riche en tapisseries et très confortable.

Avec précaution, elles étendirent Anna sur le lit et, sans lui enlever ses vêtements, l'ont recouverte d'une peau.

- Quelle belle pièce ! murmura Ada en regardant autour d'elle.

-C'est la chambre du seigneur du château, à quoi tu t'attendais ? rit Béatrice en soulevant une tapisserie qui se trouvait devant une petite ouverture dans le mur.

Elles passèrent par l'ouverture qui les mena à un escalier étroit et moisi.

Habillées en hommes, elles traversèrent plusieurs couloirs sombres, éclairés par la lumière de leurs propres torches.

De fortes odeurs remplissaient parfois leurs narines, mais elles continuaient sans se retourner, jusqu'à ce qu'elles atteignent une grille cachée qui donnait accès à l'extérieur du château.

En partant, elles virent un guerrier debout du côté droit du mur.

Heureusement, il dormait. Une par une, elles coururent dans les bois feuillus, où les arbres et l'obscurité les cachèrent.

N'ayant avancé que de quelques pas, un bruit attira leur attention, et elles entendirent une voix. -Je vous ai attendu depuis longtemps.

Eh bien, il y en a trois, pas deux ! Elles reconnurent vite cette voix.

-Bertrand ! Que faites-vous ici ? - Je suis ici pour prendre ce qui m'appartient, répondit-il en levant la main.

Plusieurs hommes sortirent des arbres, les encerclèrent et les capturèrent, sans leur laisser une chance de se défendre.

Ces hommes étaient anglais. -Putain de salaud ! cria Béatrice.

- Quand mon frère ou mon grand-père le découvriront... ils vous tueront.

- Je doute que vous leur disiez, "chaton ", rit Bertrand.

- Je ne te permets pas de m'appeler comme cela ! renifla Béatrice, avant qu'on lui mette un bâillon dans sa bouche.

- Tu n'agis pas bien, salaud ! l'insulta Rose quand on lui attacha les mains.

Ces hommes vous tueront après nous avoir tué. Mais l'homme la regarda avec dégoût.

-Elle paiera pour le mal qu'elle a fait en épousant le faucon.

-Tu vas le payer ! rugit Ada avant d'être bâillonnée à son tour. -J'en doute, salopes ! Bertrand rit en montant sur son cheval et en saisissant la corde qui retenait les filles.

- Maintenant, je peux les tirer sans avoir à écouter leurs lamentations, essayez de ne pas trébucher.

Il était difficile de suivre le chemin sans trébucher.

À une occasion, Ada perdit l'équilibre.

Mais grâce à l'habileté de Rose et à la rapidité de Béatrice, elle put continuer à marcher sans tomber.

Béatrice se retourna.

Le château, cette forteresse qui l'avait toujours gardé en sécurité, se trouvait derrière, aucun d'entre eux ne pouvait rien faire pour l'arrêter.

Arrivés à une clairière où les attendaient d'autres hommes, ils les firent monter à cheval et galopèrent avec elles.

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