C

Léa regarda ses bras ensanglanté qui serait bientôt couverts de cicatrices. Au début, elle pensait que sa haine, son désespoir et son angoisse allaient sortir par le sang. Mais petit à petit, ça devint presque comme un rituel, et plus elle continuait, plus elle y prenait goût et vice versa. Un cercle vicieux dans lequel elle était toujours enfermée, elle était consciente que c'était mauvais, mais elle ne pouvait plus s'en passer.
Elle avait commencé à porter des pulls, des T-Shirt à manches longues de temps en temps, puis c'était devenu son unique façon de s'habiller, les gens l'aurait prise pour une folle en voyant ses bras.
Elle avait honte d'avoir recommencé. En vérité, elle ne savait plus vraiment quoi faire. Et elle n'allait pas passer le reste de sa vie à se mutiler en pleurant sur son sort. Elle avait échoué sa tentative de suicide, si on pouvait appeller ça une tentative, sauter à pieds joints de deux mètres de haut...
Hugo était mort. Elle y repensa. Et dire qu'elle aurait eu moyen de le voir le 19 Juin... Elle eut envie de pleurer mais n'y arriva pas. Elle avait l'impression d'avoir du feu dans des orbites vides.
Elle saisit un couteau, mais se ravisa.
Maintenant que Hugo était mort et que personne ne pouvait lui dire non, elle n'en avait plus envie. Elle s'assit et réfléchit.
Pourquoi étaient ils morts?
Pourquoi était elle vivante?
Pourquoi se coupait elle les bras?
Pourquoi sa vie?
Pourquoi était elle assise là à se demander pourquoi?
Qu'est ce qu'elle pouvait faire?
Au lieu de l'utiliser à des fins douloureuse, elle grava sur la table "WHY?".
Elle était complètement et définitivement convaincue que la vie n'était pas "belle".
C'est dommage. Elle aurait pu faire beaucoup de choses de sa vie.
Mais Léa n'y croyait plus. Comment y croire?
On ne peut pas tromper une personne mille fois.
"A plus tard dans un autre ailleurs, Hugo" pensa - t - elle avant de tomber par terre, après avoir avalée une trentaine de cachet avec de l'alcool.

Tristan arriva dans la ville suivante. Il n'avait fait que 745 pas dans le village de la folle. Savoir que des gens comme ça existait alors que la vie est pourtant belle le répugnait. Beaucoup trop débile. Ingrat.
Comme ces idiots qui se pourrissaient la vie avec la drogue.
Lui, il était heureux, il n'aimait pas ses parents, ni les élèves de son école, il n'avait pas d'ami. Cette occasion était celle dont il avait toujours rêvé pour s'en aller. Il n'avait pas versé une larme. Il continua à noter dans son carnet dès chiffres idiots et à se distraire du mieux qu'il le pouvait en jouant à des jeux chez gens.
Il finit par arriver dans une ville. Il additiona ses pas : près de 10 000. Il n'avait vraiment rien à faire de sa vie.

Tristan aimait se moquer des gens, de leurs attitudes, leurs habitudes, leurs manies, leurs défauts. Il était au dessus de tout ça. Cette ville était plein de porte ouverte, et les corps avait presque finit de se décomposer. Il faisait très beau. "C'est fou comme même un paysage rempli de cadavre peut être beau" dit - il en donnant un petit coup de pied dans un os. Encore une fois, il se reprit à espérer qu'il n'était pas seul dans cette ville mais sa rencontre avec Léa l'avait résigné à ne pas rencontrer d'autres débiles.
Il décida de se poser quelques minutes pour réfléchir à ce qu'il allait faire. Après un bon quart d'heure de réflexion intérieure, il décida de ne plus compter les pas, pour commencer, car ce n'était clairement pas distrayant. Ensuite, il allait faire des réserves de nourriture pour éviter d'avoir faim sur l'autoroute et finalement, d'essayer de rencontrer un maximum de survivants car au final, il y en a bien un qui penserait comme lui.

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