Chapitre 7


Chapitre 7

L'annonce était tombée ce matin, un voyage scolaire allait avoir lieu, Changbin et Hyunjin étaient les deux désignés pour être accompagnateurs.

— J'en ai marre... Pourquoi c'est toujours Changbin qui part ?

Miya déprimait en salle des professeurs alors que Jisung riait d'elle. Ce n'était qu'une seule petite semaine.

— Parce que c'est le seul professeur d'histoire pour les premières.

— Tu l'es aussi.

— Est-ce tu penses sérieusement que ce serait judicieux de m'envoyer une semaine seul avec Hyunjin alors qu'on doit surveiller des enfants ? On se serait entretué avant.

La jeune femme sourit en repensant à sa soirée du week-end, elle se rappelait parfaitement de chaque parole de Hyunjin. Elle se rappelait qu'il lui avait avoué la relation qu'ils avaient partagés et désormais, Miya ne pouvait s'empêcher d'y penser en voyant ses amis.

— Peut-être que ça vous rabibocherait ?

— Je pense pas que notre cas soit réparable... Avait-il dit d'une plus douce, triste.

Désormais, elle arrivait à comprendre pourquoi son ton changeait quand il parlait de lui. Tout était plus logique.

— Est-ce que vous en avez parlé depuis ?

Un silence se fit entendre dans la pièce, Jisung ne savait plus quoi répondre. La jeune femme avait l'air d'être au courant et pourtant, il ne pouvait délibérément pas tout lui avouer.

— Je veux dire, en sept ans, est-ce que vous en avez reparlé au moins une fois ?

— Comment tu le sais ? Avait répondu le blondinet plus froidement.

— Jisung...

— Il te l'a dit ?! Cet abruti t'en as parlé sans mon accord ?

— Jisung, ce n'est pas une réponse.

Il n'en revenait pas, il avait eu le culot d'avouer à ses collègues une partie de sa vie privée, Jisung en était choqué. Il aurait au moins aimé être au courant. Après tout, il est bien le premier concerné.

— Jisung ?

— Non. Il avait murmuré sa réponse presque honteuse. On n'en a jamais reparlé depuis le jour où il m'a quitté.

— Tu veux dire que...

— On à jamais mis les choses aux clairs, non. Il avoua.

La jeune femme n'en croyait pas ses yeux, en sept ans de ruptures ils n'avaient jamais abordé le sujet, ils n'avaient jamais réussi à se parler sans s'insulter, ils n'avaient jamais réussi à pardonner l'un comme l'autre.

— Ça ne servirait à rien, notre relation était vouée à l'échec. »m

La brune constata un détail bien plus important que les autres, un détail qui prouvait que Hyunjin avait eu tort. Il était dos à elle mais elle arrivait à le remarquer.

Jisung pleurait leur rupture bien plus souvent qu'il pensait.

— Est-ce que tu l'aimes encore ?

— Non, c'est ça le pire. Il tremblait malgré sa totale honnêteté. Je le hais et je n'ai plus aucun sentiments pour lui, mais a chaque fois que je repense à nos souvenirs, à nos moments passés ensembles et toutes les fois où il me disait qu'il m'aimait... Ça me fait terriblement mal.

— Jisung...

— Il m'a détruit, vraiment. C'était difficile à admettre, mais ce n'était que la vérité. Je ne pourrais jamais être son ami, et j'en suis désolé.

Au fond, la femme le comprenait. C'était juste triste de constater que l'un avait détruit l'autre et inversement. C'était horrible de les voir se haïr pour une histoire sans doute commencée sur un malentendu.

— Tu n'as pas à être désolé Jisung. Le réconforta Miya. C'est votre histoire, vos peines et vous soucis. Tu n'as pas à devenir son ami pour les autres, mais ce serait bien si vous en discutiez un jour histoire d'apaiser vos souffrances.

— Mes souffrances tu veux dire ? A quoi bon, souffla-t-il, qu'il se foute de ma gueule ouvertement ?

— Tu ne connais pas son point de vu, si ?

— Il n'y a pas plusieurs point de vu. Les faits sont les faits, et personne ne peut les changer.

Il ramassa ses affaires, le début des cours allait sonner. Miya le regarda partir et dans sa gesture elle put voir son coeur être aussi lourd que de la pierre.

De son côté, lorsque les cours sonnèrent, Miya avait emmené son mari dans un de leur parc préféré. Elle voulait lui annoncer la grande nouvelle mais ne savait comment faire.

Ils s'étaient installés sur un banc en face d'un parc à enfant, il y en avait toujours une bonne dizaine après la fin des cours.

— Qu'ils sont bruyants les mioches. Dit Changbin. Je suis bien content d'être en lycée et non en primaire.

La femme rit, il était toujours comme ça. Il aimait critiquer mais au fond rêvait de ce qu'ils n'avaient pas, ou du moins pas encore. Le même scénario s'était produit avant leur demande en mariage.

— T'es sûr de toi ? Dit-elle en riant. T'aimerais pas accompagné un de ces mioches au parc tous les jours malgré le bruit ?

— Mh, je sais pas trop. Je pense quand t'as un gosse ta vision des choses changent. Pour l'instant je comprends pas comment les parents font pour supporter ca.

Elle rit, cachant son stress. Elle n'avait pas de doute sur le fait que Changbin voulait des enfants, ils en avaient déjà parlé, aïe l'annonce était toujours plus difficile à faire.

Elle prit sa main main dans la sienne et la porte délicatement à son ventre.

— Tu comprendras peut-être mieux dans sept mois.

Il pouffa, ne comprenant pas son sous-entendu.

— Pourquoi ca serait plus compréhensible dans sept mois ?

En disant sa phrase, son sourire disparut immédiatement. Il se tourna vers sa femme, les yeux écarquillés.

— Miya, je vais comprendre dans sept mois ? La jeune femme acquiesça. Il posa ses yeux sur le ventre de la femme.

Ni l'un ni l'autre ne parlait, Miya riant simplement devant sa réaction. Son sourire béat qu'il affichait en regardant le ventre qui serait bientôt arrondi.

Ils allaient avoir un enfant.

La professeure d'anglais avait enfin annoncé la bonne nouvelle au premier concerné. Changbin n'en revenait pas, il venait d'apprendre qu'il allait devenir père du jour et au lendemain et, malgré son angoisse présente, ne pouvait s'empêcher d'être euphorique. Il aurait aimé pouvoir le crier sur tous les toits, il se rendait compte que sa famille était entrain de se créer petit à petit.

Et ils ne demandaient qu'une chose ; fêter et annoncer l'heureux événement à leurs amis les plus proches. Le problème était que Jisung et Hyunjin ne pouvaient se voir. Changbin et Miya n'avaient en aucun cas les moyens de se payer deux repas au restaurant et aucun alternative n'était possible, ils allaient devoir se supporter le temps d'une soirée pour leurs amis.

La jeune femme savait parfaitement que Hyunjin avait totalement oublié qu'elle lui avait dit lors de leur week-end, il était bien trop alcoolisé pour se rappeler de quoi que ce soit.

Changbin se chargeait de trouver un arrangement avec Hyunjin alors que Miya s'occupait de Jisung. Évidemment, les deux hommes étaient contre ce repas où ils devraient faire semblant de s'apprécier pour ne pas décevoir leurs amis, c'était de la pure folie.

Jisung comme Hyunjin n'avaient en aucun cas envie de voir l'autre. Ils se dégoûtaient, se haïssaient et ils savaient que cette soirée se terminerait mal s'ils restaient trop longtemps à côté. Mais, devant l'insistance du couple, ils s'étaient résignés et obligés à imaginer une soirée en compagnie de l'autre.

Changbin et Miya avaient presque hurlé de joie. C'était inconcevable qu'ils aient tout deux accepté, et même si les futurs parents savaient qu'ils assisteraient sans aucun doute à une bataille de piques mal placées et de mauvais regards, ils se sentaient honorés de voir qu'ils pouvaient faire l'effort de se voir pour eux.

Hyunjin regrettait d'avoir accepté. Il ne savait pas comment il allait tenir des heures entières aux côtés de son ex petit ami sans lui hurler dessus à un moment donné, il ne voulait pas gâcher la soirée de ses amis et la seule raison pour laquelle il avait accepté était que ça leur tenait à cœur.

Quant à Jisung, il appréhendait seulement. Il allait devoir s'entraîner à retenir ses larmes dès que ses yeux croisaient le corps de Hyunjin, il allait devoir se retenir de faire remonter ses souvenirs qui le hantait, il allait devoir s'entraîner à ne pas le haïr le temps d'une soirée. Il savait que ces tâches seraient difficiles, il savait qu'il aurait envie de lui hurler ses quatre vérités à tout moment, mais il devait se retenir pour ses amis.

Il espérait simplement que l'annonce soit à la hauteur du déplacement.

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