𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭-𝐬𝐞𝐩𝐭

« Déjà-vu »

❘✶❘


Ils étaient la même personne. La respiration de Kai se coupa un instant, tandis que ses yeux s'écarquillaient d'horreur. En face de lui, le vieil homme lui décrocha un sourire triste, et Kai se ratatina sur son siège, pétrifié. Cela ne pouvait pas arriver. Il ne pouvait pas être là, dans ce train, en face de ce vieillard. De lui vieillard.

– J'ai croisé la route de Beomgyu dans les bois, tout à l'heure, juste avant de monter dans ce train, poursuivit-il d'une voix tranquille.

Kai aurait voulu devenir sourd. Sa voix avait changé, devenant plus chevrotante et grave. Il ne se reconnaissait pas. Cet homme ne pouvait pas être lui. C'était impossible. Il riva ses yeux sur ses propres mains, ignorant celles ridées et tâchées de l'homme en face de lui. Un drôle de bouffée de chaleur, désagréable et étouffante, monta en lui, et sa vue se brouilla quelques instants. Cette sensation s'intensifia lentement, s'insinuant partout en lui. Le bout de ses doigts fourmillait, et sa bouche devint pâteuse, quelques instants avant que les premières sensations de nausées ne le prennent.

Il devait quitter ce train.

Et s'il était apparu par sa propre volonté, pouvait-il souhaiter descendre quand il le voulait ? C'était ce que l'homme en face de lui avait sous-entendu. Il pouvait descendre n'importe où, n'importe quand.

– S'il ne lui a pas encore mis la main dessus, alors... Il doit être sur la bonne voie.

Les oreilles de Kai bourdonnaient, l'empêchant d'entendre clairement la voix du vieillard en face de lui. Sous ses yeux, la cabine dans laquelle il se tenait tanguait, se déformait. Il était à deux doigts de faire un malaise, et quand une nuée de petits points noirs apparut, dansant devant ses yeux, Kai sut qu'il perdait le contrôle pour de bon. Une goutte de sueur dégoulina le long de son front, longea les traits crispés de son faciès, tandis que son visage, blême, fixait sans le voir l'homme en face de lui.

Il se leva à peine, les jambes flageolantes.

– Où vas-tu Kai ?

Une main fripée et froide l'attrapa, son sang se glaça et il se figea un bref instant, sentant de la bile remonter dans sa gorge. Il essaya d'articuler une phrase, un mot, en vain. Sa bouche refusa de s'ouvrir. Tout autour de lui, le train se troubla, et sa vision le quitta soudainement, alors que sa tête percutait le sol sans aucune douceur.

N'y penses plus.

Pourtant, il lui sembla entendre une voix chevrotante tout près de son oreille. Une odeur qui le révulsa lui parvint aux narines, et dans ce drôle d'état où il se trouvait, Kai eut à nouveau envie de vomir tout ce qu'il lui restait dans le ventre. Le vieil homme lui tapota l'épaule, et il eut envie de lui hurler de retirer ses sales pattes de lui. Mais il était paralysé, dans les vapes, incapable du moindre mouvement. L'image atroce de lui dans plusieurs dizaines d'années restait gravée dans sa mémoire. Il s'était vu. Lui. Vieux. À un âge qu'il ne pensait jamais atteindre. Il avait vu son visage abîmé par la vie. Il avait vu son corps bien frêle, les restes d'une musculature qu'il n'avait même pas encore. Il avait vu son regard se teinter à mesure que les années passaient, sa peau flétrir, ses doigts s'amaigrir. Et ses images tournaient en boucle dans sa tête, refusant de le laisser en paix. Il gémissait sans même s'en rendre compte, le nez contre le sol.

– Kai !

Il ne voulait pas y retourner. Il ne voulait plus ouvrir les yeux dans ce monde. Tout ce qu'il souhaitait, c'était que cela cesse, une bonne fois pour toute.

– Ne pense pas cela Kai ! Tu n'y songes pas...

Pourquoi pouvait-il entendre ce qu'il pensait ? Comment...

Il entendait une voix depuis le début. Après tout, pourquoi continuait-il de s'étonner ?

– Allons, relève-toi...

Et sentant à nouveau cette main pas si étrangère se poser sur le haut de son dos, Kai tressaillit ; il se redressa immédiatement, et recula dans l'allée entre les sièges du métro, complètement terrorisé par la vision qu'il avait en face de lui.

– Tu veux y retourner, n'est-ce pas Kai ?

Toujours sur les fesses, il peinait à se relever pour se dérober.

– Tu es celui qui devras faire un choix...

Non... Il ignorait tout de ce dont l'être maléfique parlait, mais il n'avait jamais voulu de cette responsabilité.

– Tu le sauras le moment venu...

Il trébucha à nouveau en arrière, et son crâne tapa douloureusement contre un accoudoir derrière lui.

– Mais en fonction de ce que tu choisis, ils ne pourront jamais être pleinement heureux, tu le sais déjà ça, n'est-ce- pas Kai ?

NON !

Il avait hurlé, paniqué.

Non, il ne savait pas.

Pourquoi avait-il cette désagréable sensation que leur survie sur cette île dépendait à présent de lui, et de lui seul ? Cela ne pouvait pas arriver. Ils trouveraient des solutions, tous ensemble. Ils s'en sortiraient, tous ensemble. Ils le devaient. Ils devaient se serrer les coudes. Mettre de côté leurs différends. Oublier les rancœurs du passé et...

– Tu n'y es pas, Kai.

Et en face de lui, le vieil homme tomba sur ses genoux calleux, et tendit un bras en sa direction.

– Ne me t-touchez p-pas... !

Il se releva, non sans mal, au moment où ses grands doigts effleurèrent le tissu de son jean. Il devait courir, se ruer hors de ce train le plus vite possible. S'il était dans le train qu'il avait imaginé des centaines de fois pour quitter la morosité de son quotidien et fuir les moments les plus durs, alors, il savait où se rendre.

– K...a...i...

Sa voix n'était plus qu'un râle. Et puis, tout à coup, son visage se décomposa. Il y eut un bruit de craquement d'os horrible, qui sembla retentir et rebondir sur les murs du wagon. Et sous ses yeux, le vieil homme se mit à ramper un peu plus rapidement vers lui. Ravalant ses pleurs et ses hoquets de stupeur, Kai tourna les talons et se mit à courir aussi vite qu'il put vers l'avant du train.

Le train lui semblait infini, aussi infini que lorsqu'il avait coursé le chat en y arrivant. Et alors qu'il courrait, Kai ne cessait de l'entendre. Il était toujours derrière lui. Il entendait le bruit de son corps traînant sur le sol, de ses pieds et ses mains lui servant à se déplacer comme une bête incapable de tenir debout. Il poussa une nouvelle porte, se rua dans un nouveau wagon, et s'arracha un cri d'angoisse en osant regarder par-dessus son épaule.

Le corps infâme du vieillard se décomposait à mesure qu'il se faufilait dans l'allée à sa poursuite. Ses jambes n'étaient plus qu'un amas de chaires incapable de bouger, traînées par la seule force de ses bras squelettiques. Ses joues semblaient si creuses que Kai était persuadé qu'elles épousaient à la perfection la forme de son squelette. Sa bouche, désormais dénuée de dents remuait en vain, vomissant des semblants de mots, sans formes.

Et Kai se heurta de plein fouet à la porte de sortie.

– Non, non... Pitié ! Non !

Il secoua la poignée, hors de lui, les larmes dégringolant son visage. Quelque chose de froid et mou qu'il n'osa pas regarder s'enroula autour de ses chevilles, et il hurla de plus belle, tétanisé, tirant sur la poignée.

– LAISSEZ-MOI DESCENDRE DE LÀ !

Il donna un coup d'épaule dans la porte, et sentant cette dernière remuer légèrement, il recommença, jusqu'à s'en faire mal. Derrière lui, la chose s'était redressée sur ce qu'il lui restait de corps, remontant ses doigts maigres le long de son dos.

Soudain, la porte céda.

Et sans réfléchir, Kai sauta.

Derrière lui, le vieillard hurla une ultime fois, lançant son bras en avant une dernière fois dans l'espoir de rester accroché à lui. Il l'agrippa à son col, le suivant dans sa chute, et Kai cria en heurtant le sol froid de la forêt. Ils roulèrent l'un sur l'autre sur plusieurs mètres, et quand enfin ils se stabilisèrent, Kai le rejeta avec force. L'aîné retomba sur le sol avec mollesse, avant de disparaître totalement dans un petit tas de poussière et d'insectes grouillants. Pris de spasmes incontrôlés, Kai se plia en deux, toujours à quatre pattes sur le sol, et dégobilla ce qu'il lui restait dans l'estomac.

Son souffle se coupa alors qu'il tentait de se redresser, blême, mais un nouveau vomissement s'empara de lui et il se plia de nouveau de douleur. C'est fini, c'est fini, il n'est plus là... Sous ses yeux s'étalait les restes d'un repas qu'il ne se souvenait pas avoir avalé avant d'avoir atterri sur l'île. Il essuya sa bouche pâteuse d'un geste de sa manche, crachant une nouvelle fois pour tenter de se débarrasser du goût de la bile qui lui restait en bouche.

Beomgyu.

Le prénom de son ami résonna soudain dans son esprit, alors que les mots de l'homme dans le train lui revenaient en mémoire. S'il ne lui a pas encore mis la main dessus. Beomgyu était en danger. Plus que jamais, plus que les autres. Alors, n'écoutant que son cœur, Kai se redressa, ignorant les tremblements de son corps, ses jambes flageolantes. Sa tête lui tournait, il se heurta plusieurs fois aux arbres autour de lui, trébucha sur le sol, se stoppa, avant de reprendre sa course, plié en deux par la douleur et les nausées refusant de le quitter. Il avait toujours dans le nez les odeurs nauséabondes de cette vieille personne, et il lui sembla l'apercevoir à nouveau entre les arbres, en train de l'observer. Il se figea, les jambes tremblantes, et ferma les yeux, inspirant profondément.


Tu dois avancer. Pense à Beomgyu, il n'a aucune idée de ce qui l'attend.


Mais la peur le figeait. Elle l'empêchait de bouger, de respirer. Elle s'était insinuée partout en lui, et tandis que ses doigts se recroquevillaient un peu plus sur l'écorce de l'arbre contre lequel il était appuyé, les images horrifiques de ce qui s'était déroulé dans le train le prirent d'assaut. Elles refusaient de le quitter. Il avait l'impression de le ressentir encore sur lui. De ployer sous son regard.


Tu n'es qu'un bon à rien Kai.


La voix de sa grand-mère résonna dans son esprit, et son cœur loupa un battement, soudain paniqué. Il releva la tête, la cherchant des yeux à travers les bois épais qui l'entourait. Elle ne pouvait pas être présente ici. Elle appartenait à un autre monde, pas à celui de cette île malfaisante. Elle appartenait à son passé, à une famille qu'il avait voulu quitter des centaines de fois.

Alors il prit une profonde inspiration et, ignorant la douleur fulgurante qui lui traversait le corps depuis sa chute du train, se remit en marche. Il trottinait, laissant son instinct le guider à travers les bois qui changeaient radicalement d'ambiance à mesure qu'il progressait. Bientôt, ses pieds foulèrent de la cendre, les troncs autour de lui se retrouvèrent calcinés, et Kai comprit qu'il traversait la partie de la forêt qui avait été ravagée par l'incendie les ayant amenés à se séparer. Il se demanda comment le feu avait fini par tarir sans aucune aide extérieure, et se demanda si chercher encore un sens au fonctionnement des lieux en valait vraiment le coup. L'odeur de brûlé empestait autour de lui, lui boucha les narines, chassant les fragrances de son lui âgé. Autour de lui voletaient des restes de l'incendie, et il se gratta la gorge à de nombreuses reprises, les bronches désormais encombrées. Mais Kai ne s'arrêtait pas. Il errait, avec l'intime conviction qu'il se rendait au bon endroit. Il errait dans un endroit qui désormais, avait une toute autre ampleur à ses yeux. Il lui sembla reconnaître des coins, où pourtant, il était persuadé de ne jamais être allé. À mesure qu'il progressait dans les bois, ces derniers redevenaient verts et luxuriants, comme si rien ne s'était jamais passé. La délimitation avec la partie incendiée était franche, nette, comme si un mur avait stoppé toute progression de la part des flammes. Il traversa la clairière, dans laquelle ils s'étaient déjà retrouvés tous ensemble. Il y avait des traces de pas, un peu fouillis, des endroits où l'herbe était affaissée comme si des corps y avaient été allongés ou assis. Kai continua de courir, et pénétra à nouveau dans les bois, persuadé qu'il se trouvait sur la bonne route.

Tout à coup, il lui sembla entendre des voix familières. Elles ressemblaient à des cris, ou des pleurs, la différence était ténue. Mais Kai savait avec exactitude à qui elles appartenaient, et se mit à courir un peu plus vite. Il reconnaissait sans mal la voix paniquée de Yeonjun, celle se voulant rassurante de Soobin. Mais quelque chose n'allait pas. Et quand il les découvrit, derrière un tronc épais, il se figea immédiatement.

Beomgyu n'était pas là.

– Kai...

Soobin fut le premier à le voir, et écarquilla ses petits yeux avant de se ruer vers lui, le visage humide.

– Beomgyu, où...

Le reste de sa voix se noya dans sa gorge quand Soobin se jeta dans ses bras, et le serra fort contre lui. Instinctivement ses mains s'agrippèrent au tissu de son sweat-shirt rouge, déchiré et sali par endroit. Soobin avait du sang sur les mains, sur le visage, mais surtout, semblait méconnaissable. L'une de ses joues semblait enflée, son front était piqué par endroits, ses lèvres étaient bien plus gonflées qu'en temps normal, et Kai réalisa avec horreur que le reste de son corps devait être identique.

– Pardon Soobin, pardon pardon, je...
– Chh, eh, tout va bien, tu es de nouveau avec nous...

Il se cramponna, peinant à réaliser que c'était bien lui qu'il serrait dans ses bras, et non une nouvelle hallucination. Soobin avait toujours cette odeur si particulière qu'il aimait tant, même après toutes les épreuves qu'ils avaient subies. Soobin lui prit le visage en coupe pour l'inspecter, les sourcils légèrement froncés.

– Tu n'as rien ?
– Non...

Il se libéra doucement de son étreinte, tenant fermement sa manche dans sa main, comme par peur de le voir s'envoler à nouveau.

– Que s'est-il passé ?

Yeonjun soupira, et pour la première fois depuis qu'ils étaient arrivés sur l'île, Kai ne décela pas une once méchanceté ou une once d'agacement dans son geste. Sans lâcher Soobin qui le suivait le visage fermé, il s'approcha et Yeonjun passa une main dans ses cheveux en pagaille. Il semblait couvert de terre par endroit, blessé un peu partout, mais véritablement sur les mains, enroulées dans un morceau déchiré de la chemise de Taehyun.

– On s'est tous retrouvés dans des endroits différents et... On... On a tous vu ou vécu des choses...

La voix de Yeonjun était faible, et son regard dériva sur la silhouette de Taehyun, assis, roulé en boule un peu plus loin. Il semblait trempé, des pieds à la tête.

– Ne cherche pas, continua Yeonjun.

Soobin secoua la tête, peiné.

– On a perdu Beomgyu. Il est comme ça depuis que...
– Que cette chose ignoble lui a mis la main dessus.

Kai ouvrit de grands yeux, et lâcha la manche de Soobin pour se rapprocher à petits pas de Taehyun. Il s'agenouilla devant lui, en prenant soin de garder ses distances, anxieux.

– Taehyun ?

Il ne reçut aucune réponse. Kai se demanda s'il pleurait, ou s'il se trouvait toujours en état de choc profond. Son visage était dissimulé derrière ses genoux minces, les mains sur la tête, et la tentation de le toucher était forte.

– Que s'est-il passé exactement ?

Ce fut Soobin qui lui répondit.

– On s'est tous retrouvé dans la clairière. On pensait que tu y apparaîtrais toi aussi, comme nous tous, alors nous avons attendu. Mais Beomgyu...

Kai sembla percevoir un léger tremblement chez le garçon aux cheveux rouge.

– Il était obsédé par l'idée de suivre un chemin, de trouver une chambre, il signait que tout irait mieux, que l'on serait en sécurité...
– Il est parti seul ?
– Il a voulu, mais nous l'avons suivi. Et on est arrivé dans un endroit étrange, il y avait une voiture encastrée dans un arbre et... Mon dieu, cette chose que tu as vue dans la grotte est sortie de nulle part. Elle le suivait Kai... Elle le suivait depuis notre séparation sur la plage et elle l'a entraîné avec elle.

Les images angoissantes de la grotte revinrent au grand galop dans son esprit.

– Taehyun, écoute, on va le retrouver, d'accord ?

Il n'eut toujours aucune réponse.

– Et toi, lança Yeonjun, Tu étais où ?
– Dans le train.
– Quoi ?
– Le train de l'île. J'étais coincé dedans et je...

Ne leur dis pas. Si tu leur dis, ils t'en tiendront comme responsable... Tu aurais pu agir plus vite. Tu savais ce qui allais arriver à Beomgyu. Et par-dessus tout, c'est dans ton havre de paix qu'ils sont tous piégés.

– Et tu ?
– Laisse-le Yeonjun. Il a dû voir des choses comme nous tous, peu réjouissantes, le calma Soobin.

Kai se contenta d'opiner du chef, sentant les larmes s'agglutiner au coin de ses yeux. Taehyun ne bougeait toujours pas, alors il se redressa, et se tourna vers les deux autres garçons, le visage dur.

– J'aurais dû être là, je suis désolé.
– Arrête Kai, renchérit Soobin.
– On va retrouver Beomgyu. On va trouver ce putain de monstre, et l'achever.
– C'est son cauchemar, murmura Yeonjun.
– Et ?
– C'est son putain de cauchemar, ce que je veux dire, c'est que je sais même pas si nous serions capable de l'affronter à sa place.
– Tu veux le laisser seul avec lui ? s'offusqua Soobin.
– Ce n'est pas ce que j'ai dit ! Mais on ne sait pas où il est allé. On ne sait pas de quoi cette chose est capable. Qui nous dit que sa véritable forme est celle que nous avons vue, hein ?
– Yeonjun, ne dis pas des choses comme ça.
– Réfléchissez. La première fois que toi et Beomgyu l'aviez vue, elle ressemblait à quoi, hein ?
– Une ombre. C'était une ombre sans forme, murmura Kai.
– Exactement. Quand nous l'avons aperçue dans la clairière, c'était quoi ?
– Toujours une ombre. Mais plus impressionnante, avec des dents.
– Et quand elle a enlevé Beomgyu ?

Kai frissonna quand Soobin détailla à nouveau le monde.

– Ce n'était plus une ombre. Il y avait clairement un visage malfaisant, et des membres à part entière, des jambes, des doigts...
– Ouais. Eh bien je pense que sa véritable forme va encore au-delà. On ne sait pas à quoi ressemble sa plus grande peur. Beomgyu ne nous a jamais révélé quoi que ce soit là-dessus. Ça pourrait être n'importe quoi. Jusqu'à maintenant, elle prenait la forme de quelque chose de passif, qui effraierait n'importe qui. Elle pourrait être derrière ce buisson sous n'importe quelle forme qu'aucun d'entre nous ne s'en soucierait.
– Tu veux en venir où ?
– On peut pas tuer quelque chose que l'on ne connaît pas, et qui est impossible à cerner. Elle évolue, elle se joue de nous. Le seul qui pourra lui porter le coup de grâce, c'est celui qui sait à quoi elle ressemble véritablement.

Kai se retourna vers Taehyun, et d'une voix douce, essaya à nouveau de le faire parler. Rien qu'un geste Taehyun, rien qu'un tout petit geste pour me rassurer...

– Taehyun, est-ce que tu sais toi ?

Nouveau soupir, Yeonjun se laissa tomber au sol et passa une main dans ses cheveux, dépité.

– Taehyun, il faut que tu nous parles... Si tu es au courant, on pourra peut-être trouver un moyen de l'aider, de le retrouver, de... Taehyun ?

La tête toujours enfouie entre ses genoux, il avait vaguement remué. Puis il lui sembla entendre quelque chose, vaguement, et il se pencha un peu plus en avant vers lui.

– Qu'est-ce-que tu dis ?

Soobin et Yeonjun levèrent un sourcil, intrigués.

– Vous pouvez arrêter de faire semblant, il n'est plus là.

Taehyun replongea dans son mutisme, et désemparé, Kai se tourna vers ses deux amis. Il reprit un peu de consistance et lui répondit, se doutant que désormais, ses paroles n'avaient plus aucun effet sur lui.

– Je n'ai jamais fait semblant Taehyun, pas une seule fois depuis le jour où je l'ai rencontré. Tu devrais être le mieux placé pour savoir que je lui dois beaucoup, et que si je me tiens devant toi aujourd'hui, c'est aussi en partie grâce à lui.




─ 𝐊𝐔𝐊𝐈𝐇𝐈𝐌𝐄 𝐓𝐈𝐌𝐄 ─

hello la compagniiiie ! vous allez bien ? :D

j'espère que ce chapitre vous aura plu ** bon, est-ce que cela vous rassure de savoir que maintenant au moins, ils sont tous les quatre réuni ? plus que un, on y croit. je vous dis à la semaine prochaine, portez vous bien ♥

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