𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐱-𝐧𝐞𝐮𝐟
« Retrouvailles glaçantes »
❘✶❘
tw : arachnophobie
Elles lui piquaient la peau sans s'arrêter. Il les sentait partout, se faufilant sous ses vêtements, glissant dans ses cheveux et tentant de pénétrer son corps par n'importe quel moyen. Devant lui, l'autre Yeonjun et son double s'effaçaient peu à peu au profit des pattes noires et velues obstruant sa vision. Il aurait voulu hurler, mais sa bouche se retrouva incapable d'émettre le moindre son. Tétanisé, à genoux au milieu des araignées qui se massaient de plus en plus nombreuses autour de lui, Soobin se demanda si son heure n'était pas venue. Sa petite voix lui soufflant que tout cela n'était pas réel, et qu'il vivait juste l'un de ses pires cauchemars s'était envolée. Elle s'était tue, au profit de ce qu'il voyait et ressentait réellement. Une nouvelle douleur dans le cou lui arracha un hurlement, et avec difficulté il plaqua une main contre ce dernier. Et rien ne se produisit. La douleur se propagea immédiatement dans l'intégralité de son corps, et il se figea de nouveau, la main pleine d'une texture gluante qui lui donna envie de vomir.
Les secondes défilèrent à une vitesse affolante, et bientôt, le parking autour de lui s'effaça. Une épaisse brume sembla l'envelopper tout entier, et tandis qu'il sentait son corps s'enfoncer de plus en plus dans cette masse d'aranéides autour de lui, les dernières petites lumières du parking clignotèrent avant de s'éteindre totalement. Un sentiment immense d'abandon l'envahit alors, serra sa poitrine et l'accabla entièrement. Pour la première fois, ce qu'il refoulait depuis des années refaisait surface, engourdissant ses membres jusqu'au bout des doigts. Sa peine, sa colère, et sa peur immense d'être laissé pour compte au profit des autres.
C'était ça, le plus gros problème de Soobin. Il s'était senti abandonné par la personne à qui il avait toujours tout pardonné.
Tout lui revenait, des vagues de mauvais souvenirs, accompagnées d'une bouffée de stress et une boule au ventre douloureuse. Il avait espéré que, ce jour-là, Yeonjun fasse machine arrière. Mais il n'y avait pas eu d'excuses. Juste une dispute, classique, rapide. Et la fin d'une relation qui l'avait fait souffrir trop longtemps. Il n'avait pas essayé de se chercher des excuses. Il n'avait pas admis. Yeonjun n'avait pas cherché à le retenir. Il l'avait abandonné de la pire des manières qui soit : en lui faisant comprendre qu'il ne comptait plus.
Et il était revenu, des années après, comme une fleur.
– Laissez-moi oublier...
Mais Soobin n'oubliait pas. Jamais. Tout restait gravé dans sa mémoire, à son plus grand malheur : chaque crasse, chaque compliment, chaque sourire, chaque moue. Il n'oubliait pas les visages, les noms. Il n'oubliait pas les paroles lancées en l'air. Il n'oubliait pas les promesses. Il n'oubliait pas ce jour-là, où Taehyun lui avait fait reprendre raison. Il n'oubliait pas non plus à qu'il y avait un garçon qui l'aimait, lui, plus que tout.
Mais nous deux, c'était impossible. Pour un tas de raisons.
De nouvelles piqûres lui firent courber l'échine et Soobin se sentit tomber en avant. Il ne sentait plus rien, sauf le poids de ses regrets. Il ne bougeait plus, impassible. Elles pouvaient le dévorer vivant. Elles avaient gagné, il n'était plus capable de rien. Il esquissa un dernier geste, le dernier qu'il lui fut possible de faire avant que leur venin n'achève de se répandre en lui.
Il avait toujours cette photo dans la poche. Ce cadeau de Beomgyu qui voulait tant dire.
Ô ce qu'il l'aimait, plus que tout.
Une sensation immonde inonda sa bouche. Il avait un goût de sang sur la langue, et l'impression que ses oreilles se bouchaient peu à peu. Il était comme dans un étau, de plus en plus fin, duquel il ne pouvait s'extraire. Son corps avait disparu sous cette masse noire grouillante, qui s'épaississait de secondes en secondes. Et il semblait disparaître sous elle, comme de la neige qui fondrait au soleil. Il n'y avait plus de bruit, plus une once de lumière là où il se trouvait.
❘✶❘
Quand il se réveilla, Soobin hurla.
Il réalisa qu'il était bel et bien vivant, dans un endroit qu'il connaissait, et que son corps lui répondait totalement. Il releva les mains devant ses yeux. Ces dernières étaient rougies, recouvertes de minuscules piqûres qui parsemaient le reste de son corps. Certaines zones de ses bras semblaient avoir été épargnées, mais quand il jeta un œil à ses jambes, sous son jean, il fut horrifié de voir qu'il avait été piqué jusqu'au sang. Il regarda partout autour de lui, dans l'espoir de voir les autres garçons, et constata qu'il était de nouveau seul.
Il était de nouveau sur l'île. Le paysage de son ancien lycée, puis du parking avait disparu. Il était sur l'île, et plus précisément dans cette drôle de carrière où ils s'étaient tous retrouvés la première fois. La clairière aux rails, la clairière dans laquelle ils avaient tous atterri après être sortis de la grotte. Face contre terre, il leva le nez pour tomber nez à nez avec les fleurs violettes qui parsemaient l'endroit. Son corps tout entier le faisait souffrir, et, tout à coup, il se redressa avant de regarder partout autour de lui. Il pleurait encore, sans même s'en rendre compte. Son corps tétanisé redevenait peu à peu maître de lui-même, mais ses émotions, elles, étaient toujours autant secouées.
Il s'avança, les jambes encore tremblantes. Il ne les sentait plus totalement, comme si les nombreuses piqûres qu'il avait reçues. Son pied buta sur quelque chose par terre, et quand il baissa les yeux, il reconnut une petite trappe par terre, qui avait échappé à leurs regards la première fois. Cette trappe avait-elle toujours été là ? Sa curiosité l'emporta, et il en saisit la poignée, qui semblait l'attendre. Au moment où ses doigts encore endoloris s'enroulèrent autour d'elle, un geyser immense lui arriva en pleine figure.
Une masse énorme l'écrasa, et un cri lui échappa en réalisant qu'il s'agissait d'un corps humain, qui s'agitait dans tous les sens. La peur et la surprise passées, l'individu se redressa, et Soobin eut un mouvement de recul en voyant Taehyun, ses cheveux rouge foncé trempés et collés sur son front. Il avait les lèvres bleues, la peau encore plus pâle qu'en temps normal, et les yeux exorbités.
– Soobin ?
Sa mâchoire se décrocha presque et il lui attrapa le visage, les deux mains plaquées sur ses joues.
– Oh bordel... C'est toi...
Taehyun ne chercha pas à se dégager ; il le dévisagea lentement, avant de réaliser qu'il ne rêvait pas, et l'attira contre lui pour le serrer dans ses bras. Surpris, Soobin se laissa faire et lui rendit son étreinte. La pression se relâcha une nouvelle fois, sa poitrine sembla se décompresser un peu, et les sanglots accumulés dans sa gorge éclatèrent de nouveau.
– Putain, j'ai cru que...
– Où sont les autres ? demanda Taehyun.
– Tu n'es pas avec eux ?
Il secoua la tête et se dégagea enfin, avant de se relever, fébrile. Il le vit jeter un œil courroucé à la trappe d'où il avait jailli, de manière presque surréaliste. Il le regarda tituber vers cette dernière, un air perplexe sur le visage.
– Je...
– Taehyun !
Soobin le rattrapa de justesse, avant qu'il ne s'effondre au sol.
– C'était juste un vertige, ça va aller...
Il n'en était pas certain.
– J'étais en train de me noyer, Soobin.
– Et moi de me faire bouffer vivant par des araignées.
– Pardon ?
– Je sais, ça n'a aucun sens.
– Beomgyu avait raison.
– Hein ?
– Beomgyu avait raison, elle nous teste. Me noyer c'est... l'une des choses dont j'ai le plus peur Soobin. Et toi, ta phobie pour ces merdes à huit pattes n'est un secret pour personne.
Et soudain, les yeux de Taehyun s'écarquillèrent encore plus.
– Putain.
– Quoi ?
– C'est quoi la plus grande peur des autres ?
Soobin fronça les sourcils. Il connaissait celle de Kai, et se demandait comment l'île parviendrait à le piéger avec. Il ne connaissait pas celle de Beomgyu, ni celle de Yeonjun. Il avait bien des idées, évidemment. Il savait que le jeune homme dont il avait été amoureux avait une peur bleue des orages, mais...
– Beomgyu... Il faut qu'on les retrouve. Et vite.
– Tu penses que la chose qu'il a vu juste avant l'incendie, celle que Kai a aperçu dans la grotte...
– Ouais. Et si elle lui met la main dessus il...
– Eh, eh, ça va aller, d'accord ? Reprends ton souffle Taehyun, tu n'es vraiment pas bien. Reprends-toi. On va les retrouver. Regarde, on s'en est sorti.
– Il n'en s'en sortira pas s'il se retrouve seul avec lui.
Soobin attrapa sa main, et Taehyun essaya de se dégager, en vain.
– Taehyun.
Aucune réponse.
– Tu paniques.
- Pas toi ? Regarde-toi...
- Bien sûr que si... Bien sûr que je...
Il était dans un état pitoyable. Ils étaient dans un état pitoyable. Taehyun avait l'air encore sonné, et quant à lui, son corps tout entier le faisait souffrir. Il était encore secoué, son cœur battait trop vite, et ne parvenait pas à suivre tout ce qui leur tombait dessus peu à peu.
– Vous étiez là, tous les deux..., murmura Taehyun.
- Tous les deux ?
Il avait vu d'autres versions d'eux-mêmes lui aussi. Est-ce que je devrais te dire ce que j'avais vu, moi aussi ? Est-ce que... Nous n'avions pas l'air très amis. Ou en tout cas, pas autant que nous.
– Beomgyu et toi, ouais.
- Putain, ça n'a aucun sens...
Il se demanda quelle version de Beomgyu et lui Taehyun avait vue. Mais à son drôle d'air qu'il avait sur le visage, Soobin comprit que cela n'avait pas été joyeux. Ils firent quelques pas, l'un à côté de l'autre, avant que Taehyun ne se risque à faire une hypothèse :
– Tu crois qu'ils ont vraiment existé ? Où que c'était juste des hallucinations ?
Soobin fronça les sourcils. Qu'avait vu Taehyun ?
– C'est impossible qu'ils existent. Ou qu'ils aient existé. C'est trop gros...
Et à ce moment-là, une musique s'éleva dans l'air. Taehyun fit un bond, surpris, et Soobin le rattrapa une nouvelle fois. Il était autant à bout que lui.
– Que...
Ils se retournèrent de concert et Soobin balaya la clairière du regard.
– Ça vient de la trappe ! lança Taehyun.
- La trappe ?
Il s'avança, suivant son cadet d'un air décidé, et le vit ouvrir la trappe et pousser un cri de surprise.
– Oh bordel ! C'est Yeonjun !
Soobin se figea immédiatement. Yeonjun ? Il regarda Taehyun poser un téléphone qui n'était pas le sien à ses côtés et se rua vers lui.
– Doucement ! Ne le tire pas !
- Et on le sort de là comment, hein ?
- Yeonjun, tu nous entends ?
Un râle étranglé leur répondit, et Soobin ferma les yeux, sentant sa tête lui tourner à nouveau. Il ne pouvait pas être là, pas dans ce trou... Il se pencha en avant pour l'apercevoir et se mordit violemment la lèvre inférieure. Il distinguait l'avant de ses bras, ses mains, et vaguement son visage, noyé dans l'obscurité. Mais les écorchures sur ses paumes, et ses bras en sang lui donnèrent la nausée.
– Yeonjun, je veux que tu agites tes doigts pour me dire oui, ok ?
Taehyun commença son interrogatoire, sa voix légèrement tremblante, et Soobin vit tous les efforts que le jeune homme mettait en œuvre pour paraître calme et assuré : il ne l'était pas. Taehyun blêmissait de secondes en secondes. Et tout comme lui, il se demandait comment ils allaient réussir à extraire Yeonjun de sa tombe.
– Tu es blessé ?
Il prit son visage entre ses mains, et laissa échapper un gémissement d'inconfort.
– Ok. Soobin, il va falloir qu'on... Soobin ? Oh bordel, non reprends-toi !
- J-je p-peux pas...
- Putain ! Merde, ne me lâche pas maintenant ! Si tu veux chialer, attends qu'on le sorte de ce trou !
- G-grotte..., articula-t-il.
- Grotte ? Tu es dans une grotte ?
La voix de Yeonjun leur parvint à peine. Avec Taehyun, ils essayèrent de glisser leurs mains dans la soi-disant grotte, et ce fut là que Soobin les sentit. Ses parois froides et dures entre lesquelles Yeonjun était coincé.
– Ok, on va y aller doucement, sinon, on a des risques de lui déboîter une épaule. Quand on l'aura remonté un peu, on prendra son bras plus haut, d'accord ?
Ils tirèrent un peu, et au commencement, Soobin eut l'impression de ne rien voir bouger. Yeonjun pesait son poids, mais la position de son corps dans l'espace étroit dans lequel il se trouvait rendait la chose d'autant plus délicate.
Et quelques longues minutes plus tard, le sommet de son crâne trouva l'air libre. Devant sa moitié de visage découverte, Soobin laissa échapper un cri de surprise.
– Oh bordel, bordel, bordel, bordel...
- Non, non, reste calme, ok ? Reste calme Yeonjun, souffla Taehyun.
- Je... je suis enté... rré...
- Non, calme-toi, ok ? On a presque fait le plus dur ! Une fois que le haut de ton corps sera passé, tout ira bien, tout ira bien, ok ?
Muet, Soobin recula d'un pas, comme effrayé. Yeonjun allait éclater à nouveau. Et s'il le faisait maintenant, il était foutu.
– Calme-toi, s'il te plaît, essaye de te calmer... Yeonjun...
Il voulut l'aider, lui aussi. Mais il se retrouva tétanisé à nouveau. Comme avec les araignées. Pour une raison qu'il ne pouvait expliquer, son corps refusait à nouveau de lui obéir. Il lui sembla que le temps se figea tout à coup. Taehyun s'était retourné vers lui, les yeux brillants, et son cœur loupa un battement.
– Régule ta respiration, tu vas paniquer, faire une crise, tu ne peux pas maintenant... Punaise, Soobin, bouge tes fesses, aide-moi !
Sortit de sa torpeur par le regard noir et désespéré de son ami, Soobin esquissa un geste, sa main tremblante le serra un peu plus fort et Yeonjun hurla.
– Yeonjun !
Et ils continuèrent. Malgré les hurlements, les insultes de Yeonjun, et les pleurs de Taehyun que ce dernier n'essayait même plus de cacher.
Ils les revoyaient, sur ce parking.
Heureux, et amoureux. Tout ce qu'ils n'avaient jamais osé être tous les deux. Il aurait voulu demander à ces garçons comment. Et pourquoi. Pourquoi lui n'avait jamais eu le droit à tout ça. Pourquoi leur histoire à eux s'était mal terminée, comme tout le reste ? Pourquoi avait-il fallu qu'il lui succombe, et pas à quelqu'un d'autre ?
Tout aurait été plus simple si j'avais pu choisir, hein...
Après un énième effort, Yeonjun s'écroula sur eux. Ils le réceptionnèrent sans mal, à bout de souffle, le cœur battant. Contre son oreille, le souffle de Yeonjun était chaotique, la respiration de Taehyun sifflante comme s'il venait de courir le marathon de l'année. Par réflexe, ses bras pressèrent le garçon aux cheveux sombre contre lui, le nez enfoui dans son cou.
– Tu n'as... même pas... lâché ta foutue veste..., siffla Taehyun.
– Trop précieuse, se contenta de souffler Yeonjun.
Et Soobin savait ô combien il y tenait, et cela, depuis le lycée.
Ils restèrent ainsi un long moment, sans rien dire, à essayer vainement de se remettre de leurs émotions. Yeonjun était gelé, et l'espace d'un instant, Soobin oublia la présence de Taehyun à leurs côtés. Il aurait voulu tout arrêter, suspendre à nouveau le temps pour tout simplement être avec lui, et lui seul. Les images des deux garçons sur le parking, sur le toit du lycée, se bousculaient dans son esprit, et firent trébucher son cœur déjà malmené. Dans une tentative maladroite de le réchauffer, il frotta son dos avec douceur, lui arrachant un gémissement d'inconfort.
– Je ne voudrais pas gâcher vos retrouvailles les amis, mais Yeonjun, tu saignes, lâcha platement Taehyun.
Si Taehyun était en piteux état, et lui encore plus, Yeonjun les distançait, et de loin. Il se redressa, fébrile, et constata le sang qu'il avait partout sur les mains, le visage et son t-shirt blanc maculé de terre. Soobin effleura ses doigts et constata avec horreur ses paumes à vif.
– Merde mais...
– J'ai paniqué.
– Yeonjun, ta chaire est à vif.
Taehyun se rapprocha et fronça son nez.
– Je n'ai... je n'ai pas de quoi bander ça...
Il le vit regarder partout autour d'eux, et lui tapota l'épaule.
– Eh, Taehyun, on va faire autrement.
– Si on retourne près de la mer...
– Ce sont des idées reçues, râla Taehyun.
– Les autres ne sont pas avec vous ? demanda Yeonjun après un léger blanc.
– Non.
Un lourd silence pesant s'installa. Yeonjun frottait ses affaires sales, tout en enfilant de nouveau sa veste en cuir. Taehyun semblait préoccupé, le nez en l'air, comme si le ciel détenait toutes les réponses à ses interrogations. Quant à Soobin...
Le visage de Kai était soudainement apparu dans son esprit. Il l'avait oublié, tout comme Beomgyu, depuis que Yeonjun était revenu. Il n'avait aucune idée de l'endroit où était son meilleur ami, se doutait qu'il vivait une expérience toute aussi douloureuse que la leur, et se mit à imaginer le pire. Il se demanda s'il s'était lui aussi retrouvé dans une dimension terrifiante, ou semblable à la leur. Il tordait nerveusement ses doigts quand, doucement, Yeonjun posa une main sur ces derniers, comme pour l'apaiser.
– Il faut que nous les retrouvions...
– Par où commencer ?
– Je n'en sais rien.
Taehyun n'avait pas dit un mot. Il semblait perdu dans ses propres pensées, et Soobin ne doutait pas un seul instant qu'elles soient tournées vers leur petit camarade dépourvu de la parole.
– Nous t'avons trouvé par hasard... Taehyun est sorti par la même trappe que toi.
– J'étais au bord de la mer, ajouta Taehyun.
Soobin se tourna vers lui, un sourcil levé.
– J'étais au bord de la mer, avec toi, et Beomgyu. Et ce dernier m'a ramené sur l'île.
– Beomgyu ? Soobin ? demanda Yeonjun.
– Pas ceux que tu connais. Ce Beomgyu là était semblable en tout point physiquement avec celui du lycée, il parlait et... Son caractère était différent.
– Et moi ? demanda Soobin.
– Fidèle à toi-même.
Soobin sentit qu'il ne leur disait pas tout. Il l'interrogea du regard, et Taehyun articula sans bruit un « je te dirais plus tard », lui faisait comprendre que Yeonjun était de trop.
– Et toi ? lui demanda Yeonjun.
Il n'avait aucune envie de lui avouer ce qu'il avait vu, dans sa dimension à lui. Lui révéler revenait à admettre trop de choses, qu'il souhaitait garder enfouies tout au fond de lui. Soobin détourna le regard, oppressé par celui interrogateur de Yeonjun, et celui plein de jugement de Taehyun. Puis la sensation des aranéides sur sa peau, dans ses cheveux, lui piquant le visage et tout l'épiderme à leur portée lui revint et il frissonna. Il sentit de nouveau les larmes s'accumuler au coin de ses yeux, le poids des regrets l'accabler de nouveau.
– Soo ?
La voix de Yeonjun n'avait été qu'un murmure.
– Eh, ça va ?
– Non...
Taehyun se rapprocha, à quatre pattes de leur petit duo, et posa une main sur son genou pour l'encourager.
– On va s'en sortir. On va retrouver Kai et Beomgyu. On va s'échapper de cet enfer, ensemble.
Ce fut à cet instant précis qu'ils levèrent tous les trois la tête vers les bois entourant la clairière, en entendant des bruits de pas pressés dans leur direction. Beomgyu surgit alors, un immense sourire aux lèvres, les yeux remplis d'étoiles. Il semblait porteur de la meilleure des nouvelles, mais son sang se figea immédiatement. Soobin se fit la réflexion que cela était bien trop beau pour être vrai.
Parce qu'elle était là, juste derrière lui. Cette masse informe, noire, qui obscurcissait tout derrière lui. Il n'y avait rien d'autre que cette masse sombre épaisse. Rien d'autre qu'un sourire plein de dents tordues et trop grandes dans un nuage de poussière ténébreux. Juste derrière leur ami, qui écarquilla les yeux en les voyant, avant de s'élancer vers eux.
─ 𝐊𝐔𝐊𝐈𝐇𝐈𝐌𝐄 𝐓𝐈𝐌𝐄 ─
Hello les gens, comment allez-vous ? Oui, je vous laissez sur cette fin de chapitre sans aucune pitié, je suis comme ça moi 8D J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite ! (ノ' з ')ノ
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