Cela faisait maintenant quinze jours que Maya et Carina s'étaient vues. Maya n'arrêtait pas d'y penser et cela avait fini par se faire ressentir sur son travail. Après une journée compliquée, Maya était descendue du fourgon et avait ignoré les remarques de certains de ses collègues toute la journée. Cependant, la remarque de Dean fut de trop, et Maya se retourna alors avant de foncer vers Dean sous les yeux ébahis de Vic et Miller. Maya venait d'attraper Dean par son col.

—Qu'est-ce que tu viens de dire Miller ? !

—Que tu ferais mieux de laisser tes histoires de cœur au placard lors des interventions !

—Miller, je suis ta capitaine donc tu me dois le respect ! Et ensuite, on a fait de notre mieux !

—Si tu n'avais pas hésité à aller à l'hôpital, cette gamine aurait été en vie à l'heure actuelle !

Andy s'interposa alors avant de secouer son visage lentement face à Maya pour qu'elle n'y réponde pas. Maya le dévisagea froidement puis fonça vers son bureau, claquant bien la porte de toutes ses forces.

— Dean, t'es injuste. La gamine serait quand même morte durant le trajet et tu le sais. Et il serait temps que vous respectiez Maya en tant que capitaine.

Andy les laissa tous et après avoir frappé à la porte de leur capitaine, entra puis referma derrière elle.

—Maya, tu n'as pas à t'en prendre à Miller. Tu sais que ça le touche toujours lorsqu'on perd une victime très jeune.

—Il m'a manqué de respect, Andy ! Et toi, tu n'avais pas besoin de t'interposer.

Andy fit la moue avant de déclarer en croisant les bras.

—Maya, tu es énervée depuis quinze jours...

—Et alors ? 

—Tu sais comme moi d'où ça vient. Alors tu ferais mieux de régler ça et une bonne fois pour toute avant que tu ne finisses par commettre une grave erreur professionnelle.

Andy s'en alla sans laisser le temps à Maya de répondre. Elle soupira donc puis se mit à réfléchir. Effectivement, si elle avait accepté d'aller à l'hôpital avec la gamine, peut-être qu'elle serait morte sur le trajet, mais elle aurait fait son job. Depuis quinze jours, elle faisait toujours pour ne pas accompagner les victimes de peur de croiser Carina, mais elle n'allait pas pouvoir faire ça indéfiniment. Après une longue hésitation, elle finit par se lever de son siège et quitta la caserne puisque sa journée venait de prendre fin. Pour le rapport à faire, elle le ferait plus tard.




Arrivée à l'hôpital, Maya prit la direction de l'accueil et demanda à voir le dr DeLuca, Carina. L'employée d'accueil lui annonça que c'était son jour de repos et que par conséquent, elle ne travaillait pas. Maya soupira alors. Elle n'était pas à une journée près, n'est-ce pas ? Maya se permit alors à demander son adresse, mais sans surprise elle lui déclara qu'elle n'avait pas l'autorisation de le faire. Maya monta alors d'un ton, expliquant qu'elle devait absolument la voir et alors que la conversation prenait plus d'ampleur, c'est le dr DeLuca, Andrew cette fois qui s'interposa et reconnut immédiatement Maya. Avec son sourire charmeur, Andrew remercia l'employée de l'accueil qui lui avait indiqué que Maya voulait l'adresse de Carina, et la rassura en disant qu'il s'occupait du "cas Maya".

—Maya Bishop...

—Et vous êtes ? Pour qui vous prenez-vous de vous interposer dans une conversation. Vous n'avez pas de patients à sauver ? Ou préparez-vous une publicité pour promouvoir un dentifrice avec votre sourire digne des acteurs américains ?

Andrew ne perdit pas de son sourire, pire même, il se mit à rire brièvement avant de déclarer.

—Elle ne m'avait pas menti quand elle a dit que tu avais du caractère. Mais à voir l'expression de ton visage, tu ne sembles pas me reconnaître.

Maya le dévisagea avant de plisser les yeux et de répondre froidement.

—Je vous ai vu avec Carina l'autre jour au restaurant. Vous êtes probablement son mec et je m'en fiche. Mais j'aimerais bien que vous me passiez son adresse.

Andrew ne put réprimer un nouveau rire ce qui agaça davantage Maya qui avait juste envie de lui en coller une, mais qui préféra serrer ses poings. Andrew leva alors ses deux mains en guise d'excuse.

—Calme-toi Maya, je ne suis pas son mec. Je suis juste son frère et nous ne faisons pas dans l'inceste.

La colère de Maya s'envola aussitôt pour laisser place à de la stupéfaction. Après quelques secondes, elle finit par lui dire.

—Andrea... Enfin, Andrew pour les Américains. Tu as tellement changé.

—Oui, fini les lunettes, le surpoids et l'acné.

Dit-il en plaisantant d'une certaine façon. Alors qu'il était comme il venait de le décrire brièvement, Maya avait été l'une des rares élèves à ne pas se moquer de lui et à ne pas faire de sa vie scolaire, un enfer.

— C'est juste. Mais ce n'était pas tout ce que tu étais à l'époque. 

—Exact, et heureusement que j'avais Carina et toi. Alors tu m'as l'air en pleine forme et pleine d'énergie.

Maya avait d'abord arboré un léger sourire avant de reprendre une mine plus sérieuse.

—J'ai besoin de voir Carina.

Andrew l'observa avec plus de sérieux.

—Maya, qu'est-ce que tu lui veux ?

—J'ai besoin de lui parler. J'ai besoin de savoir ce que je lui ai dit lorsque j'étais ivre.

Andrew laissa échapper un bref petit rire.

—Tu crois vraiment que je vais te laisser l'approcher ? Elle a été bousillée par toi, Maya.

Maya serra les dents avant de lui dire.

—Elle est adulte Andrea, donc dis-moi où elle se trouve. Et je n'ai pas à me justifier envers toi pour des erreurs commises lorsque j'étais adolescente.

—Maya, je l'ai ramassée à la petite cuillère et notre père... Enfin, tu le connais. Donc tu as probablement eu tes raisons d'être aussi lâche, mais ma sœur, je la protège et peu importe son âge.

Maya baissa les yeux avant de demander plus posément.

—S'il te plaît Andrew... Tu me dois bien ça, après tout.

Ok, c'était petit ce qu'elle venait de dire, mais elle n'avait pas d'autres moyens actuellement. D'ailleurs, Andrew fit une moue dégoûtée avant de lui donner sa propre adresse ce qui étonna Maya.

—Elle n'a pas encore trouvé de logement, donc c'est chez moi, Maya. Ne t'avise pas de détruire mon logement... Et encore moins ma sœur. Parce que si tu la détruis d'une quelconque façon, c'est moi qui vais te détruire et pas par la violence.

Andrew s'en alla ensuite rejoindre le dr Bailey et Maya, elle fonça vers l'adresse donnée par son ancien ami. Une fois sur place, elle avait pu entrer dans l'immeuble en même temps qu'un autre locataire et avait grimpé rapidement les escaliers. Une fois derrière la porte, elle tambourina à la porte des DeLuca.




Malgré son jour de repos, Carina en avait profité pour nettoyer le logement même si Andrew l'entretenait plus ou moins bien et avait ensuite cuisiné un délicieux repas que les deux Italiens adoraient. Enfin, elle s'était mise à la recherche d'un logement. C'était la fin de journée, lorsque Andrew lui indiqua que Maya était en route pour lui parler et qu'ensuite, il annulait leur repas, car il devait être auprès de Meredith qui était souffrante. Après avoir donné plein de noms d'oiseaux en italien, Carina s'était sentie à la fois excitée et en colère. Et la seule personne qui lui procurait diverses émotions en même temps n'était nulle autre que Maya. Après avoir soufflé longuement, elle s'était remise à sa recherche de logement, ne voulant pas attendre Maya. Soudain, quelqu'un se mit à marteler à sa porte et Carina, ressentit cette fois, la peur comme lorsque son père avait trop bu et qu'il portait sa main sur elle ou son petit frère. Après s'être raisonnée, elle alla ouvrir à Maya.

—Tu es malade Maya ? Tu vas avoir des problèmes avec les voisins ! Sans compter que tu m'as fait peur !

Maya se rappela alors de la violence qu'avait connu Carina et se sentit mal à l'aise.

—Je ne voulais pas t'effrayer... J'ai juste besoin de te parler.

—Et moi je veux juste t'oublier, donc au revoir.

Carina voulut fermer la porte, mais Maya mit son pied au même moment.

—Juste cinq minutes...

Carina finit par s'y résoudre et claqua la porte une fois Maya entrée. Cette dernière parut surprise par la superficie de l'appartement.

—Il n'a pas choisi n'importe quoi. Il est magnifique.

Carina avait détaillé du regard Maya de dos avant de reprendre sa place devant son ordinateur.

—Bon, que me veux-tu ?

—Au sujet de la dernière fois... Est-ce que j'ai dit des choses que je n'aurai pas dues.

Carina arqua un sourcil avant de déclarer froidement.

—Pas que je sache. Qu'est-ce que tu as à cacher, Maya ? 

Maya lui lança un regard impassible, cachant son soulagement. Ce n'était pas tant le fait que Carina apprenne la vérité, c'était plutôt sa réaction qui l'inquiétait, et encore plus celle de son père lorsqu'il apprendrait que Carina est en ville.

—Alors comme ça tu cherches un logement ? 

—Effectivement, mais cela ne te regarde en rien. 

—Mon ancienne colocataire est partie, tu pourrais prendre sa place.

Carina leva le nez de son ordinateur pour dévisager Maya comme si elle venait de l'insulter.

—Il est hors de question que j'habite chez toi et cela à jamais !

Carina ferma brusquement son ordinateur avant de se lever, mais Maya se mit en face d'elle.

—Pourquoi t'énerves-tu autant ? Je voulais simplement te rendre service et quitte à partager mon appartement autant que ce soit avec une personne en qui j'ai confiance.

Cette fois Carina se leva et lança un regard glacial à Maya avant de se mettre à crier en italien. Maya la fixa, essayant de ne pas rire, puisqu'elle ne comprenait rien. Carina alors comprit qu'elle s'était exprimée dans sa langue natale, et répéta, mais cette fois dans la langue que Maya comprenait. Maya détourna les yeux avant de se mettre à crier à son tour.

—Arrête de me juger alors que tu ne sais pas tout ! Tu ne sais pas pourquoi je ne t'ai pas rejoint à notre endroit ! 

—Alors dis-moi ! S'emporta davantage Carina, alors qu'elles n'étaient plus qu'à quelques centimètres de l'une de l'autre.

Maya la fixa longuement avant de se retourner pour se diriger vers la porte. C'était sans compter sur Carina qui la rattrapa et lui barra le passage. Leurs yeux se croisèrent durant plusieurs longues secondes et sans que ni l'une ni l'autre ne le fassent volontairement, leurs visages s'étaient rapprochés. Maya pensa sur le moment qu'elles allaient s'embrasser et c'était probablement ce qui allait se passer, sauf que le bipeur de Marina se mit en route, indiquant qu'il s'agissait d'une urgence. Détournant alors son regard, elle alla récupérer sa veste puis son bipeur et agrippa doucement le bras de Maya.

—On en a pas fini, Maya.

Maya lui répliqua d'une voix lasse.

—Nous deux c'est fini depuis longtemps. Et parler du passé ne nous aidera pas à avancer.




Sur ses mots, elle s'en alla, laissant Carina déboussolée. Lorsque son bipeur vivra de nouveau, elle sortit de ses pensées et s'en alla précipitamment pour aller à l'hôpital. Carina se mit alors à marcher, n'ayant pas le temps d'attendre un taxi, mais Maya s'arrêta à son niveau, en klaxonnant. Carina hésita, mais la vie d'une patiente était probablement en jeu, alors elle accepta et entra dans le véhicule. Le trajet se fit en silence, Maya lançant quelques regards en coin à Carina. Cette dernière, elle, se contenta de fixer la route. Après un bref moment, Maya déposa Carina devant l'hôpital.

—Merci de m'avoir déposé.

Lança-t-elle froidement avant de descendre et de claquer la portière. Maya la regarda se diriger vers l'entrée avant de soupirer et de faire marche arrière. Après un moment de réflexion, elle se décida à tout dire à Carina. C'était probablement le seul moyen de faire table rase du passé. Elle attendit donc Carina dans son véhicule sur le parking du personnel, et après deux heures d'attente, elle la vit enfin, mais son cœur se serra en constatant qu'elle n'était pas seule. Effectivement, elle était en compagnie d'une autre femme, blonde, assez grande et svelte et assez jolie ce qui énerva davantage Maya puisque les deux femmes paraissaient bien s'entendre. Finalement, elle démarra en trombe et passa devant les deux femmes qui la regardèrent surprise. Carina cria alors après Maya, mais cette dernière était déjà partie. Teddy s'approcha alors de Carina et posa sa main sur son épaule.

—C'est elle ton ex ?

—Oui, c'est elle. Je ne sais pas ce qui lui a pris.

Teddy dit alors.

—Elle n'a peut-être pas apprécié de te voir en compagnie d'une autre femme.

—Non, elle a été très claire. C'est fini depuis longtemps.

Teddy proposa alors à Carina d'aller boire un verre, ce qu'elle accepta après avoir hésité. 

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Hola. J'espère que vous allez bien :)

Voici ce nouveau chapitre, alors n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. 

Je vous souhaite une bonne fin de semaine. 

A bientôt :)