La journée avait été particulièrement longue pour la Station 19. Elle avait dû intervenir sur trois accidents de la route, et deux incendies. Elle avait dû travailler avec la Station 23 sur le dernier incendie, ce qui n'avait plus à aucune des deux stations. Maya venait de se laisser tomber dans son fauteuil lorsque Andy frappa à sa porte et entra ensuite. 

—Longue journée, capitaine ? 

—Pour nous tous. J'ai juste envie de mon lit douillet là.

—Un samedi soir ? Avec l'équipe, on va boire un verre chez Joe, tu viens avec nous ?

—Je suis fatiguée en ce moment, je dors très mal. Mais va pour un verre ou deux.

Maya releva les yeux vers Andy qui n'avait pas bougé pour autant.

—Quoi ? Demanda Maya en levant un sourcil.

—Maya... Est-ce que le fait de mal dormir ne viendrait pas du fait que Carina soit de retour ?

—Et c'est reparti... Carina n'est pas le centre du monde ! Répliqua Maya, plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. 

—Oh, c'est certain qu'elle n'est pas le centre du monde, mais du tien si. Déclara Andy en souriant. 

—Tu es fan d'une relation qui est morte depuis très longtemps. Peu importe.

—Pas si morte que ça étant donné que tu es chamboulée depuis son retour. Maya, tu devrais commencer par aller la voir et lui expliquer pourquoi tu as fait ça !

—Andy, ça fait trop longtemps, donc laisse tomber. 

Maya se leva puis attrapa sa veste avant de rejoindre son équipe pour aller dans le bar de Joe. Ce bar était chaleureux, Joe étant un barman super sympathique, souriant et amical. Mais c'était aussi un lieu de rendez-vous qui regroupait pas mal de médecins, d'infirmiers, de policiers et de pompiers. 



En entrant dans le bar, les pompiers saluèrent Joe avant de se diriger vers l'une des tables rares de libres. Certaines tables avaient été prises d'assaut par des officiers de police et une des tables étaient prise par Arizona, Callie, Erica et Carina qui sirotait son verre entre deux éclats de rire. Maya lui lança un regard insistant et Callie donna un coup de coude à Carina. Le regard de Maya croisa celui de Carina qui ne riait plus et qui lui lança un regard noir. Travis, à qui ce détail n'avait pas échappé taquina sa capitaine.

—C'est l'amour fou entre vous deux. On peut savoir ce que tu lui as fait ?

—Montgomery, mêle-toi de tes affaires ! Lança Andy qui venait à la rescousse de Maya. 

Une fois la commande passée, Maya jeta des brefs regards vers la table des médecins, et Andy lui murmura à l'oreille.

—Va la voir. Règle ce problème maintenant. 

Maya secoua la tête négativement et prit part à la conversion du groupe.

Une heure plus tard, de son côté, Carina n'arrivait plus à s'amuser malgré les encouragements des autres filles. Après avoir terminé son verre, elle se leva donc, les salua puis quitta le bar en lançant un regard sombre à Maya qui se mit à jouer nerveusement avec son troisième verre. Encouragée par Andy qui n'était plus très sobre non plus, Maya se leva et rattrapa Carina, à l'extérieur en lui agrippant le bras.

—LACHE-MOI ! Hurla Carina en se dégageant de Maya.

—Ecoute-moi, parce que moi AUSSI JE SAIS HURLER ! Tenta d'hurler Maya avant de se mettre à rire.

—Oui, c'est hilarant ! Tu es ivre Bishop, tu sens l'alcool à cent mètres ! Reprit Carina avec plus de douceur malgré tout alors que Maya peinait à rester debout.

—Et toi tu sens bon Carina, j'ai l'impression que c'est le même parfum qu'avant. 

Carina et Maya se regardèrent longuement avant que Carina ne lui dise.

—Retourne avec tes collègues, Maya et oublie-moi. 

—Je veux juste que tu m'écoutes !

—T'es ivre et je devrais t'écouter ?

—Tu n'as rien à perdre de m'écouter alors tu vas le faire ou alors je viendrai le faire à l'hôpital en passant par les hauts-parleurs !

Carina ne sut pas si elle devait crier ou rire, alors elle se contenta de croiser les bras et de lui lancer un regard froid.

—T'as une minute.

—Carina, ce que j'ai fait c'était monstrueux, mais j'avais peur de mon père et...

—Parce que tu crois que le mien était mieux ? Tu rigoles ou quoi ? Est-ce que tu sais ce qu'il m'a fait ensuite ? Non, tu ne sais pas. Tu ne sais rien.

—Je, enfin je n'ai pensé qu'à moi, mais crois-moi j'ai immédiatement regretté ce que je t'avais fait.

Carina la regarda les yeux embués de larmes, avant de s'approcher d'elle et de murmurer à quelques centimètres de son visage. 

—Ma vie au lycée a été un véritable enfer, enfin mes deux derniers jours et je ne te parle pas de mon père et de notre départ en Italie. Toi, pendant ce temps, tu restais populaire. Au final, tu n'as strictement rien perdu.

—C'est faux, je t'ai perdu toi. Dès que j'ai compris que je ne te reverrai plus en cours, j'ai essayé de t'appeler, mais ta ligne n'était plus attribuée. 

Carina baissa les yeux afin de reprendre un minimum contenance puis avoua.

—Mon père nous a fait changer de ligne et de téléphone. Et comme il pouvait voir les destinataires de nos appels, je n'ai pas essayé de te joindre.

Les deux femmes se regardèrent longuement, avant que Maya ne demande.

—Quand tu as pris ton indépendance tu aurais pu revenir vers moi ?

—Tu es sérieuse Maya ? Pourquoi serais-je revenue vers celle qui m'avait trahie ? ! Les années ont passé et j'ai appris à t'oublier. Et si Andrew t'avait vue ici, probablement que je ne serai pas revenue.

Maya laissa échapper un petit rire froid avant de clôturer la conversation.

—La ville est assez grande pour qu'on ne se croise jamais ou rarement, donc rassure-toi DeLuca, tu ne m'auras pas dans les pattes. 

Maya fit demi-tour et rentra dans le bar de Joe. Carina, elle soupira longuement puis prit un taxi pour rentrer chez Andrew. Sur la route, elle ne put s'empêcher de se rappeler l'un de ces moments passés auprès de Maya lorsqu'elles étaient adolescentes. C'est seulement sur place que le chauffeur la ramena à la réalité. Après avoir réglé sa course, elle rentra et soupira avant de se laisser tomber sur le canapé. Ce soir Andrew passait sa nuit chez Meredith, laissant Carina seule dans ce grand appartement. 



Maya, elle, encaissait un autre verre après avoir expliqué brièvement à Andy la scène entre elle et Carina. Miller empêcha Joe de servir de nouveaux les pompiers, estimant qu'ils avaient déjà bien trop bu. Andy, elle se pencha vers Maya.

—Il y a de l'espoir alors. Je veux dire, ça ne vous toucherez plus aujourd'hui, si vous ne ressentiez rien pour l'autre. 

—Non, ça ne nous touche plus, c'est du passé, ok ? 

Maya se mit alors à rire, avant qu'Andy et Vic en fassent autant. Travis, lui dormait sur la table et Miller était désemparé.

—Les gars, la prochaine fois, soûlez vous chez vous !

Il appela alors un taxi.

—Joe, surveille Travis. Je ramène les filles et après, je reviens chercher Dormeur. 

Joe hocha de la tête, son bar s'était progressivement vidé, et il ne restait plus que Travis, une fois Miller et les filles dans le taxi. Il expliqua brièvement la situation au chauffeur, qui de toute évidence s'en moquait, puisque ça lui ferait deux courses, ainsi. 

Environ une heure après, Miller revint chercher Travis. 

Flash-back.


Carina venait de recevoir un sms de la part de Maya. Un large sourire s'était formé sur son visage et après avoir vérifié qu'on ne la suivait pas, elle prit la direction du stade. À cette heure, le stade était vide et c'est donc en toute tranquillité qu'elle avait pu accéder aux vestiaires. 

—Maya ? 

—Carina, par ici.

Carina rejoignit alors sa belle blonde et après avoir échangé un long baiser, Carina lui caressa les cheveux. 

—Est-ce qu'on va devoir toujours sa cacher ? Avait alors demandé Carina. Maya qui fut tout d'abord exaspérée, passa ses bras autour de l'Italienne.

—Pour le moment, on n'a pas le choix. Mais j'espère qu'un jour, on n'aura plus à se cacher.

Carina avait alors approché ses lèvres de celles de Maya et alors que leur baiser devenait plus fougueux, un des élèves planqué dans les douches sortit pour les prendre en photo et courir à toute vitesse alors que Maya était pétrifiée et qu'elle s'était très rapidement détachée de Carina. Cette dernière parut mal à l'aise, mais elle ne comprenait pas la réaction de Maya qui s'énervait maintenant. Maya la poussa ensuite pour se mettre à courir très loin. Carina avait espéré que Maya reviendrait... Sauf qu'elle n'est jamais revenue vers elle. 

Fin du flash-back.

Carina se réveilla en sursaut et en sueur. Cela faisait des années qu'elle n'avait plus fait ce cauchemar et après avoir frotté son visage lentement, se rallongea dans son lit. Revoir Maya avait réveillé en elle de nombreux souvenirs, et pas toujours les meilleurs. Après s'être tournée et retournée dans son lit, elle finit par le quitter pour aller se préparer du café. Il était à peine quatre heures, mais elle savait que si elle se rendormait, d'autres cauchemars la réveilleraient. 

Quelques heures plus tard à la caserne, Vic et Travis dormaient presque sur leur table commune. Andy et Maya avaient si mal à la tête qu'elles avaient l'impression d'être dans un aéroport. Miller, lui cuisinait tout en chantonnant. Une fois l'omelette prête, il servit les autres pompiers.

—Vous en faites de ces têtes. La prochaine fois rappelez-vous de ce jour !

— Ça va papa ours, on a compris. Ronchonna Vic en ouvrant légèrement les yeux afin de manger.

—Dean, tu devrais t'apprendre à t'amuser. Lui conseilla Andy en mangeant à son tour.

—Oh, vous ne pouvez pas tous vous taire ou parlez plus doucement ? On se croirait à la fête foraine ! Dit Maya en se massant les tempes.

—C'est dans ta tête ça ! Lui fit remarquer Miller qui mangeait tranquillement.

Maya passa le restant de sa journée dans son bureau surtout à cogiter au sujet de Carina. Elle était presque certaine qu'elle l'avait vue la veille. Andy vint la voir alors.

—Alors capitaine, on s'isole ? 

—Pas vraiment. En fait, j'ai l'impression qu'il y a eu quelque chose avec Carina hier soir, mais pas moyen de me rappeler. 

Andy se mit alors à réfléchir. Constatant qu'elle ne se rappelait de rien finalement, elle conseilla sa meilleure amie.

—Tu devrais peut-être aller la voir non ? Probablement, qu'elle pourra mieux t'éclairer que moi sur ce coup-là. Je ne me rappelle même pas de ce que j'ai mangé hier. 

Maya rigola brièvement avant de secouer la tête négativement.

—Oui, je vais aller la voir et lui dire "Oh salut Carina, dis-moi on ne s'est pas vues hier par hasard ? Oui et qu'est-ce qu'on s'est échangée comme amabilités ? ". 

Andy grimaça et secoua vigoureusement la tête.

—Si tu lui dis ça, ne sois pas étonnée qu'elle t'envoie promener sur les roses. Non, tu peux simplement lui dire que tu ne te rappelles pas de ce qui s'est passé. Et à mon avis, elle a dû constater ton état hier. 

—Bien sûr et je lui dis ça en l'invitant à prendre un café ? ! Sérieusement Andy, je ne peux vraiment pas faire ça. 

—Mais tu ne peux pas la fuir non plus. Elle vit ici maintenant. Et ne compte pas sur nous pour prendre ta place à l'hôpital. 

—Elle est passée où la solidarité ? S'offusqua Maya.

—Pour ce genre de situation, elle disparaît. Et puis ça me plairait bien de vous voir vous rabibocher.

—On n'est plus au lycée, Andy, d'accord ? Et je ne me rabibocherai pas avec Carina. Elle m'en veut et moi, je lui en veux aussi.

Andy lui lança un regard désapprobateur ce qui piqua à vif Maya.

—Pourquoi me regardes-tu comme ça ? 

—Puis-je savoir pourquoi tu lui en veux ? Elle est retournée en Italie de force. Et après toutes ces années, elle n'avait pas de raison de reprendre contact avec toi. On n'est pas dans un de ces films à l'eau de rose.

—J'ai horreur de ces films, Andy. Et je lui en veux... Mais franchement, je ne sais plus pourquoi.  Ça doit être en rapport avec ce qui s'est passé hier. 

—Le meilleur moyen de savoir est d'aller la voir. Mettez les cartes sur table et toi, sans avoir bu. Cela pourrait vous aider. 

Maya soupira bien qu'elle avait conscience que son amie avait raison. 




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Hola. Voilà pour ce nouveau chapitre dans lequel on en apprend un peu plus au sujet de leur histoire et en l'occurrence des responsabilités de Maya ^^.

Comme toujours, je suis ouverte à vos remarques et/ou réflexions, donc n'hésitez pas.

Et enfin, je vous remercie pour vos lectures, vos votes ainsi que les commentaires. Ils font toujours plaisir, enfin surtout quand ils sont gentils ^^. 

En attendant la suite, prenez soin de vous.