Partie 5

« Lilou ... ».

Il fait beau aujourd'hui et dans les rues de Londres, beaucoup de gens sourient, portent des fleurs. Nous sommes au mois de mai et les rues sentent le parfum. Je suis assise sur un petit muret et je contemple la ville. Timéo est assis à coté de moi et comme une imbécile je souris. Pourtant je sais que c'est bête. Pourtant je sais que ce n'est rien. Mais aujourd'hui il m'aime et c'est tout ce qui m'importe. Je sens une partie de mon caractère fondre pendant que je ferme les yeux. Il y a une jolie musique dans ma tête et ma robe blanche se soulève quand le vent passe en dessous. Je me sens libre et plus belle que jamais. Je sais que ce soir c'est le grand jour. Je sais que nous avons la mission d'assassiner un politicien. Je sais que nous allons risquer nos vies. Mais je ne doute de rien en ce moment, la seule chose que je sais c'est que je suis heureuse. Simplement heureuse. Je n'ai besoin de que de ça en ce moment. Je n'ai jamais été aussi heureuse que maintenant. Il pose une fleur dans mes cheveux et je me tourne vers lui en riant. Il va me le dire. Il va me le dire qu'il m'aime ...

« T'as l'air conne quand tu souris ».

La musique s'arrête et je me remets à faire la gueule. Putain il a l'art de tout gâcher ce con. Au faites, pourquoi maintenant ? Pourquoi il me dit ça maintenant ? Ca fait plusieurs jours qu'on a décidé de devenir un couple un peu comme les autres. Je ne sais pas pourquoi. Une fois, j'étais juste dans son lit et il m'a demandé si je voulais être sa copine. J'avais dit oui tout de suite, sans réellement savoir si c'était une bonne idée. Je doutais de son affection. Je doutais de tout. J'essayais de ne pas penser au faites qu'il ne voulait de moi dans son lit. Mais aujourd'hui c'est différent. Aujourd'hui il est avec moi, seul. Noah est avec une fille quelque part, Raphaël est avec Nour quelque part.

« Timéo ? »

« Hum ? »

« On rentre ? »

Il tourne son regard vers moi. Je veux y croire. Je veux croire en lui et je veux croire que je l'aime vraiment et que ce n'est pas seulement parce qu'il m'a sortit du trou noir, parce qu'il est là a un moment ou je manque terriblement d'affection. Il m'attrape la main et me fait descendre du mur ou je trône depuis ce matin. J'ai la tête remplie de pensées. Je me rends compte que je suis expérimentée sans l'être. Je n'ai jamais été « en couple ». J'ai perdu ma virginité à l'âge de 10 ans mais je n'ai jamais eu d'histoires qu'on pourrait qualifier de sérieuse. Hier, Timéo a eu une sorte de révélation et de ce faites il s'est sentit obligé de me raconter ses histoires amoureuses. Timéo c'était plus le genre de personnes a enchaîner les relations longues et à être déçu a la fin. Il faut dire que rester avec quelqu'un dont vous ne connaissez ni l'histoire, ni le boulot et même pas le nom de famille c'est plutôt décourageant. Je me suis surprise à lui mentir pour lui faire plaisir. Pour qu'il croit que j'étais une fille sérieuse. Mais au final, mon mensonge n'a pas marché. C'est comme-ci il savait tout de moi mais qu'il n'avait jamais réussit a me l'avouer. Je dois avouer qu'au final, je préfère qu'il ne me dise rien, je me sentirais mise a nue, la seule dont l'histoire peut éclater au grand jour et donc, différente de ceux que je fréquentais. Je perdrais mon caractère unique aux yeux du monde et deviendrait le genre de personnes qui n'ont aucun secret pour personne. Qui raconte leurs vies au parfait inconnu. Et je ne veux pas être de cela.

La nuit commence déjà à tomber et il pleut. Je lâche la main de Timéo pour me frotter les épaules. Le beau temps ne dure jamais longtemps à Londres même au mois de mai. Timéo se stoppe au milieu de la rue et me regarde. Je ne sais pas pourquoi il fait ça. Je suis fatiguée et je veux rentrer la pluie me déprime totalement a ce moment-là et j'ai besoin d'un chocolat chaud. J'ai besoin de me coucher dans mon lit. Au chaud. Merde pourquoi il n'avance pas. Je me retourne avec hargne. J'ai pas envie de lui crier dessus encore une fois pour qu'il avance. La pluie tombe a torrent maintenant et tout le monde courre autour de nous. Et lui il reste là.

« Putain mais qu'est-ce que tu ? »

Là il s'avance, d'un pas décidé et me sert contre lui. Je sais pas pourquoi j'me mets à chialer à ce moment-là. C'est trop bête mais il fait plus chaud d'un coup et ça me rend folle de ressentir tout ça quand il se sert contre moi. Etre amoureuse m'a toujours paru stupide dans les films et même dans la rue. Je déteste ça et maintenant que je le vis, j'ai presque envie de vomir. J'aime quelqu'un qui ne me parle pas, dont je ne connais rien et qui ne m'a jamais adressé un seul mot doux. Au départ, juste un plan cul et maintenant un plan galère. Je pensais qu'avec la pluie rien ne se verrait mais mes épaules sont secouées par les sanglots. Et Timéo n'est pas stupide, il en est même très loin. Il faut qu'on rentre. On va recevoir les ordres. Il faut qu'on marche. Je veux pas rester plantée ici. Je suis trempée, sale et triste. Casse-toi, qu'on avance.

« Pourquoi tu chiales ?

- Je ne sais pas.

- Tu sais, je crois que je t'aime, un peu. »

C'est à ce moment-là que je me sens vraiment stupide. Je me détache de lui en lui disant qu'il faut qu'on rentre. Il m'attrape par la main et me sort cette phrase stupide que je n'aurais jamais cru sortir de sa bouche.

« C'est là que tu es censée dire 'Moi aussi, Timéo'

- Putain Timéo, j'ai super froid, il pleut des cordes, on va être en retard alors bouge je t'en supplie. »

Il dodeline encore de la tête et ne lâche pas ma main. Et c'est ainsi que nous rentrons tout les deux. On ne parle pas. Je n'ai rien à lui dire. Du moins pas pour l'instant. Pas alors que tout est confus dans ma tête et que tout se mélange. Je ne veux pas dire quelque chose que je regretterai. Je veux être sure de moi, sure de pouvoir tenir la distance cette fois.

L'entrepôt est en vue. Raphaël est Noah sont là. Timéo ne veux pas me lâcher la main. Je sais que Raphaël est furieux je le sens d'ici. Il tient un portable dans ses mains. Ce doit être nos supérieurs et étant la principale responsable du groupe, je vais m'en prendre personnellement pleins la gueule. Je me mets à courir comme une dératée. Raphaël me lance le portable en vol et m'adresse un regard dont lui seul a le secret. Je sais qu'il n'ose rien me dire parce que concrètement je suis son supérieur hiérarchique et que j'ai tout les droits sur lui. De plus, il sait déjà que je vais me faire démonté, il se défoulera donc sur Timéo qui arrive étrangement moins déterminé. Noah me sourit, lève son pouce vers le ciel comme pour me dire que tout ira bien. Je sais qu'il ment mais je lui rends son sourire. De toute façon je n'ai plus le choix maintenant. Je cours jusqu'à ma chambre et il y a un étrange silence dans le studio. Tout d'un coup j'entends l'orage gronder dehors et j'entends les hurlements de Raphaël qui se rapproche de la porte. Je m'enferme et porte le portable a mon oreille.

« Allo.

- J'espère mademoiselle que vous êtes enfin prête à entendre ce que je vais vous dire. Je vous paye pour m'être disponible à tout moment pas pour roucouler avec un de vos colocataires. De plus sachez que vous n'êtes rien sans nous. Une bavure et au trou. JE SUIS CLAIR ?

- Oui, oui très clair.

- Une valise a déjà été déposée sur votre lit, un de nos agents l'a posée. Ne cherchez pas à savoir, allez l'ouvrir. Dedans se trouve de quoi vous défendre. Il y a des grenades, un fusil à pompe ainsi qu'une arme longue portée. Le fusil à pompe est destiné à Timéo. Noah s'occupera des grenades et Nour se tiendra a distance, prête a intervenir. Une voiture viendra vous cherchez dans une heure. L'autre valise située a coté de vous contient une robe de soirée, 2 tenue de camouflage pour Nour et Noah ainsi que 2 costards pour Raphaël et Timéo. Vous suivez ?

- Oui.

- Vous vous ferez passée pour la fille du général Leclerc, un grand officier français. Vous parlez couramment français n'est-ce pas ?

- Oui.

- Timéo sera votre ami, musicien, il tiendra un étui a guitare. Il restera dehors, faisant mine de vous attendre. Il n'interviendra qu'en dernier recours. L'intervention doit être rapide. Le politicien en question se tiendra dans la suite 427. Elle sera bien gardée. Raphaël sera votre mari, le lieutenant Scott, un américain. Vous aurez deux faux passeports sur vous. Deux de nos hommes font partit de la garde rapprochée du politicien véreux et vous lanceront deux silencieux au dernier moment. Je veux que monsieur soit descendu a bout portant quant a ses gardes, tuez-les tous. Raphaël s'en chargera. A partir de ce moment-là, il faudra faire vite. Vous sortirez par la fenêtre des toilettes, une voiture vous attendra derrière. Nour s'occupera de vos arrières. Clair ?

- Clair. Mais monsieur ...

- Bip Bip Bip ...

Je descend les escaliers a grande vitesse et explique la situation aux autres. Timéo me fixe mais je ne le regarde pas. Je suis totalement stressée et je ne sais même pas pourquoi il faut agir vite. Je remonte prendre ma douche, montant les escaliers avec fracas. Chacun attrape ses habits. Nour me regarde avec envie. Sa tenue de camouflage est en faites un habit civil comme les autres et moche en plus. J'ai le droit à une longue perruque noire. Je grimace. J'aurais du aller chez le coiffeur. J'enfile ma robe et me maquille. J'ai énormément maigrie ces derniers temps. Je ressors de la salle de bain, 30 minutes après, coiffée et maquillée. Nous n'avons plus qu'à attendre. Tout le monde est descendu mais Timéo remonte bientôt. Il me regarde par l'encadrement de la porte avec un regard tendre que je ne connais pas. Il ferme la porte et vient m'embrasser sauvagement comme lui seul sait le faire. Je n'arrive même pas a l'arrêter. Le baiser dure longuement, il se détache doucement de moi, me regarde, me bloque contre le mur (encore xD) et me regarde encore.

« La vérité, Lilou, c'est que je t'aime. Je t'aime tout court. »

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