Partie 3
Il s'appelait Timéo, avait un passé dont il ne voulait pas parler et me dit très rapidement que Toma, ce n'était pas son vrai nom. Il avait entre 17 et 20 ans et sa vie tumultueuse lui avait laissée des traces sur le visage. Il finit donc par me dire tout ce que selon lui je devais savoir. Tout d'abord, il fallait savoir que la hiérarchie était l'une des choses les plus importantes que l'on devait suivre. Les boss ? Lui-même ne les connaissait pas. Mais de mon expérience, j'avais été propulsée directement à la 2ème échelle. J'étais donc celle qui donnerait les ordres. J'aurais une sorte bande sous mon commandement. C'est moi qui serais responsable de leurs droits de vies ou non et je recevrais directement les ordres de mes supérieurs de la 3ème échelle. Notre but ? Tuer, vandaliser, frapper, arrêter, torturer ... « Tout ce qui est bon » selon Timéo. Je n'aimais pas trop l'idée de martyriser en vérité mais je ne pouvais pas résister au minimum de pouvoir qui m'était donné. C'était trop beau pour être vrai. De reine je me contentais de princesse mais c'était déjà bien assez pour envisager de grimper les échelons rapidement. Toma observait l'avidité dans mes yeux et il s'en amusa.
« N'oublie pas ma jolie, qu'il faudra plus qu'une simple balle dans la tête pour niquer l'organisation. En vérité n'y pense même pas. »
« N'y pense même pas » ? Mais comment pouvions-nous ne pas y penser ? Devions-nous nous contenter d'être au 2ème rang, des abrutis avec trois blancs becs sous les ordres ? Pas question. J'étais May-Lou et il me fallait plus. Toujours plus. Mais il fallait attendre. Toujours attendre pour enfin acquérir cette fois un niveau qui me permettrait de m'élever. Il me conduit dans un hangar, énorme mais pourrit. L'intérieur l'était moins. C'était un petit studio aménagé sur deux étages, le tout régnant dans un bordel monstre qui sous-entendait une colocation nombreuse. Il y avait un pesant silence environnant. La population entassée vivant ici devaient être partit en vadrouille et avec une hyperbole qui me caractéristiquais je m'imaginais déjà une bonne vingtaine de personnes. D'où ma surprise quand lorsque moi assise sur le canapé rouge de la salle, j'aperçu 3 personnes, avec une bonne quinzaine de sac en tout. Timéo m'assura tout de suite qu'il n'y en avait pas plus mais je me demandais sincèrement comment trois personnes pouvaient autant foutre le bordel ?
Il y avait un blond, les cheveux légèrement frisés et des grands yeux verts. Raphaël. Une fille, rousse, une tête de poupon qui disait s'appeler « Nour » et enfin le dernier, un grand black, du nom de « Nao ». Après les présentations, Timéo m'expliqua qu'il fallait que je change de coupe de cheveux et de couleur rapidement. J'étais bien trop proche de Raphaël et c'était loin d'être pratique. J'étais ailleurs quand il me parlait, fixant mes yeux gris sur chaque endroit de ma nouvelle demeure et tout me paraissait, démesuré, rapide. Je ne savais pas, du moins, je ne comprenais pas la rapidité a laquelle je m'étais faite a cette nouvelle réalité. J'avais cru Timéo, je l'avais réellement cru. Je croyais à ses gens, je les voyais et je pouvais même les toucher. Mais cette nouvelle vie me paraissait encore irréelle, lointaine maintenant que j'y pensais. Je vivais le rêve pleinement mais avec la certitude que j'allais me réveiller, en pleur, effrayé dans mon lit de petite fille et que tout cela, tout cela n'ai jamais exister. J'acceptais ce que me disait Timéo sans y porter la moindre attention. Je me sentais contrôlée et étouffée par ses jérémiades sans cesse. Le reste du groupe était attentif et silencieux comme dressé à suivre les ordres. Le blond dans un moment d'égarement glissa sa main autour des épaules de Nour qui rougit légèrement. Les deux devaient être ensemble mais peut-être que Timéo devait l'ignorer. Il avait prôner de nombreuses fois dans nos conversations le faites que nous ne devions plus avoir d'attaches a quoi que ce soit. Je me doutais qu'il devait nous pêcher chez les orphelins ou les tueurs comme moi. Je ne posais pas beaucoup de questions. Cela n'avait que très peu d'importance pour moi. J'étais plus préoccupée par ma petite personne que par les autres autour de moi. Mais maintenant que je les voyaient, tout les quatre, une sorte d'affection sortit d'on ne sait ou m'envahit. Comme-ci devant mes yeux se tenaient ceux et celle qui allait faire partit de ma nouvelle famille.
« Putain May-Lou, tu m'écoutes quand je te parle ? »
« Non. Pas vraiment non. »
Il me regarda de haut en bas, fixant la moindre partie de mon corps comme-ci il avait été mon sauveur et que je lui appartenait entière. Son air arrogant et maniaque me rendait tout aussi folle qu'il me répugnait. Je reprends ma contemplation de l'assemblée et il continue de me parler. Quelques brides de mots me parviennent tels que « Toi », « Chef », « Bande » ... Fallait vraiment être le dernier des abrutis pour ne pas capter le sens de ses 3 mots. Le reste, je ne suis déjà plus. Le black me sourit. C'est un player. Parfois il s'attache. Parfois non. Ses sentiments pour les femmes font un peu comme les vagues. Les vagues font leurs apparition selon le vent, la lune etc ... Et des lunes, ils semblaient en avoir vu plusieurs depuis quelques années, je pouvais mettre ma faim au feu a propos. Je lui rends son sourire avec le plus d'amitié que je peux mettre dedans et ce fut tellement convaincant qu'il ouvrit grands les yeux et détourna le regard. Timéo finit par se mettre debout sur ses jambes maigres et frapper dans ses mains, signifiant la fin de la conversation. Il se tourna a nouveau vers moi et me tendit sa main :
« Viens il faut que je te parle en privé. »
Je me lève doucement, comme pour l'enrager et il me tire jusqu'à une pièce sombre à l'arrière du bâtiment. Lorsqu'il allume la lumière, je remarque une salle vide, dépourvu de la moindre couleur. C'est blanc, juste blanc. Il y a un lit, blanc et un canapé. Je devine que c'est sa chambre. Timéo a l'air d'être le garçon qui ne laisse pas de traces derrière lui. Il n'a ni passé, ni présent, ni avenir. Si du jour au lendemain, Timéo quittait la maison, nous n'aurions aucune preuve de son existence à part nos souvenirs. Il me fixe les bras croisés, l'air contrarié.
« Quoi ? »
Il soupire, dodeline de la tête comme pour dire non et me prouver à quel point j'étais un cas désespérer.
« May-Lou, tu vas nous avoir sous les ordres. C'est toi qui va commander. Si tu parais si indifférente a nous j'veux dire ... »
« Je suis pas indifférente. J'observe. C'tout »
« Quand on a pris l'avion, tu n'as rien dit. Pas un merci, rien. T'as l'air juste d'en avoir rien a foutre de ce qu'on à fait pour toi ... »
« Tu veux quoi Timéo ? Que je mette a genoux ? Que je me déshabille ? Je sais pas dit-moi ! Tu m'as sauvée, merci, merci Timéo au mon dieu allons nous jeter sur le lit ... QUELLE CONNERIE ? »
Là il me regarde vraiment fixement. Je ne comprend pas mais d'un coup tout s'enchaîne. Il me plaque contre la porte, ferme celle-ci a clé et il m'embrasse. J'aurais pu le repousser mais le besoin d'affection remporte sur le tout et je me laisse entraîner. Il me porte, m'allonge sur son lit et je sens mes vêtements valsés. Puis je ferme les yeux, doucement. Je ne sens plus rien pendant un instant a part ses mains, partout sur mon corps et ses lèvres, frôlant chaque partie sensible. Il fait beaucoup plus chaud maintenant. La chambre me paraissait pourtant si froide. Les draps se froissent et j'ai une sensation étrange lorsqu'il se glisse entre mes jambes. La sensation que ce moment est unique, que ce n'est pas une partie de jambes en l'air sans importance. Le début d'une histoire. Le début d'un moment.
C'est la première fois que moi et Timéo avons fait l'amour.
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