Partie 1
Je suis née, un certain jour de juin, sous la chaleur étouffante et tropicale des indes. Ma mère, de sang italien, transpirait et souffrait de fatigue en tenant la main de mon père. Mon père était flamand avec de vieilles origines Italienne. Du moins, c'est ce qu'il disait. C'était la raison stupide qu'il avait trouvé pour faire abdiquer ma mère.
La raison de ma naissance fut l'erreur. Une erreur stupide qui leurs avaient coûté ces cris. Et ceux de ma mère et les miens. J'étais le fruit d'un préservatif défectueux, craqué en pleine action et donc profondément paradoxal dans le faites de son inutilité. Les 9 mois étaient passés et l'orage régnait au-dessus de la tête de riche de mes parents. Dispute, sur dispute. Il ne voulait pas d'enfant et elle était bien trop cul béni pour que l'idée d'avorter lui soit supportable. Alors j'ai finit par naître dans un environnement mitigé de haine et d'amour. Néanmoins, mon père m'aima dès que l'infirmière me plaça dans ses bras. Mafioso insensible, vulgaire et violent, il ne put s'empêcher de fixer mes grands yeux bleus et d'en être ému. Ma mère quant à elle était bien trop usée après 8 heures d'effort pour me regarder en face. Elle qui était née dans une famille aisée et ne manquant de rien, elle n'avait jamais eu besoin de souffrir et de travailler pour se procurer les choses. La césarienne n'avait pas marché et elle avait passé 8 heures, jambes écartées, à hurler corps et âme. Toute ma vie elle me qualifiera donc d' « Horreur sacrée » et me sortira à tout bout de champ sa phrase fétiche dont j'étais la directe concernée à savoir « J'ai pas passée huit heures à t'expédier de mon bide pour que ... » suivit de la raison m'étant reprochée. J'étais le prototype même de la fille unique, pourrit gâtée par des parents qui n'avaient jamais le temps mais toujours l'argent. Je me noyais dans une énorme quantité de jouets empilés que je détestais en vérité. J'habitais dans une résidence immense, surplombant la ville de Bombay. Quand il me venait l'idée farfelue de monter sur mon toit et ceci dès l'âge de 5 ans, j'avais une vue magnifique sur toute l'Inde, sur ses animaux et sur sa forêt immense. Dangereux de monter sur le toit ? Faites moi rire. Je ne connaissais pas les interdits, il ne m'effleurait même pas qu'il puisse en exister. Ma nounou était une alcoolique maladive et je compris rapidement que dans la vie s'il on voulait faire ce qu'on voulait, il fallait s'en donner les moyens. Vers l'âge de 6 ans, je me mis a soigneusement déposée, chaque fois que je voulais monter sur le toit, une bouteille de Martini bien en évidence sur le rebord du plan de travail de la cuisine ou elle passait la plupart de son temps, s'envoyant parfois en l'air avec le cuisinier.
Je fus donc plongé dès l'enfance dans toutes sortes de vices et de pêchés qui faisaient partit de mon quotidien. May Lou. C'était mon prénom. On me surnommait affectueusement Lilou. J'allais à l'école, un établissement de riche ou je me perdais dans toute cette masse d'argent. J'avais un caractère de leader et celui-ci se prononça très vite. J'étais consciente que dès mon plus jeune âge, je fus doté de beaucoup de charisme. J'aimais qu'on me respecte, qu'on m'aime et l'idée que je puisse détruire une personne avec la seule force de mon caractère. J'étais une peste je le savais et pourtant, mon naturel était bien différent. J'étais en vérité très douce mais j'avais un énorme besoin de reconnaissance et d'amour ce qui me conduit a devenir la pire des salopes durant mon adolescence.
A l'âge de 12 ans, je fus témoin d'une chose qui changea ma vie a tout jamais Depuis quelques temps mon père rentrait a la maison plus souvent, passait des journées entières affalé sur le canapé a ruminer des choses. Il était le gérant d'une grande boîte et malgré le secret qui entourait toute une certaine affaire, j'avais depuis longtemps deviné que mon père s'épanouissait dans l'illégal. Et ma mère ne pouvait pas m'apporter plus de précision puisqu'elle ne cherchait pas à comprendre. Mon père couchait avec elle et lui fournissant de l'argent. Sex & Money. Elle ne vivait que de cela. Mais moi, moi je voulais comprendre. Je voulais savoir. Dans la nuit du 11 juin, la vieille donc de mon anniversaire, je fus prise d'une insomnie et d'une excitation qui me dévora tout les membres sans savoir d'où elle venait. Je bondis littéralement de mon lit et me précipita dans la cave, endroit que je ne fréquentais pas mais en descendant dans la cuisine, j'avais entendu du bruit. Une voix forte et colérique que je connaissais de mon père s'élevait de derrière la porte dont une étrange lumière verte ressortait. C'était pire qu'un film d'horreur. J'étais pétrifiée et au comble de l'excitation. Je me mis à observer la scène, apercevant des ombres. Il y avait là 3 hommes et une femme que je perçus comme ma mère car l'ombre fine et droite dépassait d'une tête le reste de l'assemblée.
Elle pleurait. Ces sanglots résonnaient, rencontrant les murs et je sentais toute la puissance de ses sentiments dans les larmes qui tombaient a flot sur le sol en béton. Je voyais ma mère pour la première fois avec cette expression. Je la voyais si peu fière d'elle, son visage déformé par la tristesse et une sorte de résignation. Laquelle pourtant ? J'en savais rien. Jusqu'à que la voix de mon père devienne plus audible :
« Il le faut pourtant Gessica. C'est la seule héritière »
« MAIS C'EST UNE ENFANT ! »
« ET DEPUIS QUAND EST-CE QUE TU LA CONSIDERE COMME TON ENFANT ?
Sa naissance n'était que dans ce but. Quand je mourrais, elle devra diriger »
Le cœur qui tambourine contre les parois de mon corps et je tremble plus encore. « Diriger ». Diriger l'organisation. Dès que mon père sera mort ? Cette phrase me décrocha un sourire qui m'effraya. Le pouvoir me montait a la tête et l'affection précédente que j'avais pour ce père se réduit en fumée. Il fallait, il fallait. Il fallait que je le tue moi-même. Mon père, mon propre père était bien trop puissant pour qu'un simple trou d'uc même membre d'une grande confrérie puisse en finir avec lui. Moi je le pouvais. Mon père avait assez le sens de la famille pour espérer que jamais un membre ne le trahirait. C'était sûrement son côté italien. Il fournissait des tonnes d'argent pour nous satisfaire et pour que jamais nous n'ayons la tentation de le tuer pour avoir plus. Néanmoins il avait sous-estimé la possibilité qu'une partie de son avidité me revienne et beaucoup plus exacerbé que son propre pêché à lui. Le sang ne m'avait jamais effrayé puisque j'étais née dedans et avec lui. De nombreuses fois à la télévision, posée près de mon géniteur, je regardais les infos et des corps, des multitudes de corps d'hommes politiques ou puissants étaient retrouvés, mutilés jusqu'à l'os. Et mon père en était le responsable. Il gagnait de l'argent sur la mort des autres. Et moi, je gagnerais de l'argent sur son corps froid.
Je me rappelle bien courir. Dévaler les escaliers, arrachant des bouts de ma belle robe de soie. Je monte et me couche entre les draps refroidis de mon lit. Mais mon corps est brûlant, brûlant de génie et d'avidité. Je suis un monstre et j'adore ça. Mais passée l'excitation, je me rends vite compte que je suis l'archétype même de l'inéxpérimentation. Je ne sais pas tenir une arme et encore mois m'en servir. Je sais me battre d'inné mais c'est bien faible. Très faible même. Et mon jeune âge m'explose a la tronche comme une bombe restée depuis des années enfoui sous la terre. Je suis surprise de reconnaître mon inaptitude à gouverner. Il fallait donc attendre. Des mois, des années. Il fallait me former, m'apprendre. Mes draps me collent comme une nouvelle peau. Je deviens froide, je transpire de dégoût. Je me dégoûte moi-même. Grande première dans ma vie moi qui me suis toujours regardé dans la glace avec fierté. Je ne suis rien. Qu'un grain sable qui s'est imaginé pouvoir tenté les grandes étendues. Bordel. Je me mets à réfléchir, anticiper chacun de mes prochains mouvements dans les années à venir. Il fallait que je m'en rapproche. Que j'apprenne à connaître ce père dont la mort naturelle n'adviendrai pas avant longtemps et ciel comme je le regrette. Je soupire et ferme les yeux, tranquillement. La dernière image que j'ai avant de dormir est la balle qui traverse le crâne de mon père.
Je ne dormi ce soir-là jamais aussi bien de toute ma vie.
Il ne me fallut pas user de beaucoup d'artifices pour convaincre mes parents. Durant mon discours ou j'expliquais a mon père que ma carrière future étant celle de policier, ce qui était magnifiquement paradoxal soit dit en passant, je devais apprendre très jeune l'utilisation d'une arme. Ma mère était ravie de mon plan de carrière qui la rassurait totalement et je lisais mon propre mensonge dans les yeux de mon père. Mais soit, il me retira de l'école. N'importe qui aurait trouvé cela étrange de retirer son enfant car il me fallait une culture, un apprentissage. Néanmoins cela passa comme une lettre a la poste puisqu'il n'était pas inconnu que mon père avait assez d'argent pour me payer un avenir tout neuf sans passer par la case chiante des études. J'étais rayonnante. Je quittais sur le chemin des larmes ce collège de pleureuse qui criait a tout va que j'allais leurs manquer pour m'enfoncer dans le tortueux chemin de mon véritable apprentissage avec comme ultime but la balle traversant la boîte crânienne de mon père. Je n'étais pas stupide. Le hangar ou je subissais (car c'était bien subir) mon violent apprentissage n'avait rien de légal. Et le faites que je ne pose pas de questions trahissait mes plans. Mon père était lui aux anges. Il prenait un malin plaisir a me faire tabasser comme il aurait aimé porter lui-même ses coups sur ma mère. Je rentrais chez moi défoncée, la tronche en sang mais je souriais encore & encore de ma chance.
Je me révélait vite très douée avec les armes. J'adorais cela. Au bout de quelques mois, l'arme semi-automatique que m'avait assignée mon père n'avait plus de secret pour moi. Les deux premières lettres de mon prénom gravé en argent sur le canon avaient l'image d'une destinée. Ce P228, arme généralement utilisé par la police, portait mon nom, portait mon destin et je tenais ce magnifique objet entre mes mains. Il me fallut deux ans pour viser la tête du mannequin et m'en servir de façon automatique. Je ne le portais pas sur moi et pour ma propre sécurité (ainsi que pour la sienne), il conservait mon arme dans son bureau, bien rangé dans un tiroir. Maintenant que j'étais à peu près formée, il fallait que je gagne la confiance de mon père. Cette formation nous avait rapprochés mais connaissant ma propre personnalité sur le bout des doigts je savais très bien qu'il restais méfiant. Il ne l'avouait. Etre méfiant d'une gamine de 14 ans était plus que inenvisageable. J'entrepris donc de faire des choses normales qu'une gamine faisait avec son père. J'essayais de prendre de son temps pour l'emmener avec moi partout ou je pouvais. Je négligeait le reste de ma vie mais peut importe. J'avais des amis fidèles voir même totalement dévoués qui étaient assez stupides pour penser encore à moi qui n'en avais plus rien à foutre d'eux. Enfin ... Est-ce qu'une fois dans ma vie j'y avais réellement fait attention ?
Ma mère avait entre-temps de multiples amants. Je les voyaient défilé comme des fantômes en caleçon ou non. Elle se noyait dans toutes sortes d'abus et était bouffée par l'excès. Elle n'était plus cette femme qui était autrefois ma mère. Grande et belle, marchant droite et fière lorsqu'elle me tenait la main, enfant. Elle était l'ombre d'une inconnue dégueulasse et j'étais sa progéniture changeante. Je m'étais bien rapprochée de mon père. Nous étions liés. Plus encore qu'il ne le croyait puisque je couchais avec son meilleur ami de 5 ans son aîné. Je ne cherchais pas à savoir s'il m'aimait ou s'il avait juste un penchant malsain pour les filles de mon âge. Sa femme était une tristement laide femme qu'il avait épousé pour le fric. Peut-être qu'il l'aimait un peu en faites. Mais je m'en fichais. J'étais plus rapprochée de mon but que jamais auparavant. Je contrôlais tout par la chaire et le sang. J'avais une estime mal placée puisque délibérément je vendais mon corps contre des infos et la sûreté d'infiltrer le groupe. Je l'avais d'ailleurs rencontré, au complet. Si naïf ... Si bête. J'haïssais mon père et plus je grandissais, plus les cartes me tombaient dans les mains.
Jusqu'au jour ou il fallut en finir. J'avais 16 ans. 16 petites années et je n'en pouvais déjà plus. La haine me rongeait et s'infiltrait par chaque pore de ma peau. J'étais atteinte de tremblement partiels qui m'empêchaient de vivre tellement les pulsions étaient parfois incontrôlable. Et un jour où je puais la sueur et le sang, ou j'empestais mon désir de pouvoir et que mes yeux trahissaient mon impatience, il me tendit la clé de son bureau. Il me tendit cette clé sous ma demande, comme-ci il m'offrait sa vie sur un plateau et c'était a moi d'en décidé. Pas de sentiments. Tout était déjà prévu, planifié. Je ne pouvais pas faiblir maintenant. Mais dans ses yeux de père fatigué, je sentis sa propre agonie, sa honte d'avoir crée un monstre, un monstre comme moi. Mais je ne peux plus reculer. Et tout s'enchaîne a une vitesse a en perdre le souffle. J'ouvre sa porte, son bureau et j'ouvre le tiroir. Mon arme. Mon arme est prête, chargée et je sais que c'est lui qui l'a préparée. Pas de sentiments. Je l'attrape, traverse encore ce bureau si détestable. Arme au poing. Pas de sentiments. Il est là. A quelques mètres de moi quand ma mère s'interpose. « NON » Un cri déchirant qui nique toute ma crédibilité. Je savais qu'il ne pouvait ignorer sa mort imminente mais cette pétasse, cette conne, cette mère inutile, celle qui ne m'a jamais regardé ... Et aujourd'hui, elle me regarde. Parce qu'elle sait que voulu à l'origine ou non, je vais lui mettre une balle dans le crâne. Pas de sentiments bordel. Bam. Le choc me fait reculer. Pas de sentiments. Elle s'écroule belle poupée désarticulée. Au sol. Le sang. Pas de sentiments. Puis mon père se retourne. Même chose. Pas de sentiments. Crève, crève, crève. Le sang, le sang, le sang. Il y a du sang partout. Sur les murs, le canapé. Sur moi. Ca pue déjà le cadavre. Pas de sentiments. Et je m'écroule. Merde il faut cacher l'ar... Et je m'écroule.
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