Chapitre 1

— Va-t'en.

Lucius Malefoy regarda la femme assise dans le fauteuil, lui tournant le dos, sans comprendre.

— Narcissa... ?
— Je t'ai dit de partir, Lucius ! s'exclama alors la femme en pivotant brusquement.

Lucius rentra le menton, surpris. Il venait d'être libéré d'Azkaban où il avait passé neuf mois. Il avait alors passé deux mois à St-Mangouste pour s'en remettre et, depuis trois semaines, il était de retour au Manoir Malefoy, mais l'ambiance qu'il y avait trouvée n'était pas vraiment celle qu'il avait escomptée.

— Narcissa, je ne comprends pas...

Narcissa Malefoy pinça la bouche et souffla par le nez. Elle se leva lentement, lissa sa robe sur son ventre plat puis fit face à son mari.

— Je demande le divorce, Lucius Malefoy, assena-t-elle, droite et ferme.

Lucius crut que son cœur s'arrêtait. Il eut un hoquet et recula d'un pas.

— Le... Le divorce ? Mais Cissy, les Malefoy ne divorcent pas ! dit-il, choqué.
— Je m'en tape, Lucius, grinça Narcissa. Tu as été emprisonné pendant neuf mois, tu as passé deux mois à St-Mangouste... Tu n'es revenu que depuis trois semaines et je ne supporte déjà plus de te savoir là, rôdant dans le manoir !
— Rôdant ? Mais...

Narcissa serra les mâchoires et s'éloigna soudain. Elle s'approcha d'un secrétaire et prit un feuillet posé dessus. Elle retourna ensuite vers Lucius et le lui tendit.

— Tout est légal, dit-elle. Approuvé par le Conseil de Famille. Tu as une semaine pour le signer et me le remettre.

Statufié, Lucius était incapable du moindre geste. Narcissa jeta alors le feuillet sur le canapé et tourna les talons. Elle disparut dans la cuisine en fermant la porte après elle.
Clignant des paupières, Lucius se reprit lentement et regarda autour de lui, se demandant s'il avait rêvé ou non, mais quand son regard se posa sur le feuillet sur le canapé, il réalisa que non, que les quelques minutes qui venaient de s'écouler avaient été bien réelles...
Déglutissant, l'homme blond prit le feuillet d'une main tremblante et quitta le salon, les yeux rivés sur le titre du document qui annonçait, en grosses lettres noires : « Formulaire de Demande de Désunion de Mariage Sorcier ».

— Elle l'a donc fait ?

Lucius se figea et eut un violent frisson. Il releva les yeux et le sang se retira de son visage quand il vit son fils unique, Drago, planté en bas de l'escalier, une main sur la rambarde. Âgé de dix-huit ans, le jeune homme vivait toujours auprès de sa mère et n'avait pas prévu le retour de son père si tôt. De plus, la demande sa mère ne le surprenait pas plus que ça.

— Drago... Fils, comment... ?

Drago pinça la bouche.

— Écoutez, père, cette démarche n'est en rien pour vous punir de quoi que ce soit, dit-il en descendant les quelques marches qui le séparaient de son père. Mère demande le divorce, car elle ne supporte plus les brimades qu'elle récolte dans la rue à cause de son nom. De votre nom. Je le porterai toute ma vie et mes enfants le porteront eux aussi, mais mère non. Elle n'en a plus la force, père... Pendant plus de vingt ans elle a tout encaissé sans rien dire, mais maintenant que tout est terminé, elle veut voir autre chose, elle veut changer d'air et ne plus être une Malefoy.

Lucius avala sa salive difficilement. Il sentit ses yeux le brûler, mais il ne voulait pas pleurer devant son fils.

— As-tu essayé de l'en dissuader ? demanda-t-il d'une voix aussi calme que possible quoi qu'un peu tremblante.
— Oui, répondit Drago. J'ai essayé, je vous l'assure, mais vous connaissez mère aussi bien que moi, quand elle a une idée en tête, elle n'en démord pas jusqu'à ce qu'elle se soit réalisée.

Lucius serra les mâchoires puis soupira soudain.

— Ce manoir est à moi, dit-il alors. Si elle divorce, elle devra en partir. Et toi aussi.
— C'est ce qui est prévu, répondit Drago. Je ne resterai pas vivre avec vous, père, car à cause de vous, je suis devenu un Mangemort et j'ai fait de la prison. À cause de vous, plusieurs de mes amis d'école sont morts dans un combat que j'ai moi-même engagé. Et ça, je ne me le pardonnerai jamais; je ne vous le pardonnerai jamais.

Lucius était abasourdi. Après sa femme, c'était son propre fils qui le rejetait, il le blâmait pour avoir faire de lui un Mangemort, pour avoir brisé sa vie...

— Drago, je...

Les larmes glissèrent sur les joues pâles de l'homme blond. Il tendit la main vers son fils, mais Drago recula d'un pas en secouant la tête.

— Vous avez fait assez de mal comme ça, dit-il. Signez ce papier et rendez sa liberté à ma mère. Puissiez-vous vous morfondre longtemps encore et réfléchir sur vos actes.

Drago tourna alors les talons et disparut dans le couloir menant aux cuisines, sans doute pour relater la discussion à sa mère.
Lucius, lui, resta cloué dans le hall d'entrée, comme si ses souliers étaient pris dans le marbre du sol. Soudain, un hoquet lui secoua la poitrine et il se détourna pour aller s'enfermer dans son bureau. Là, il posa le feuillet devant lui et s'effondra en hoquetant bruyamment...

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