les Maux des jeunes

Ils appellent ça une crise d'ado,
C'est rien, disent ils, ça lui passera.

Je le comprends plus, il ne me parle plus.

C'est comme si je n'existais plus, sauf quand il a besoin de fric, ou qu'il veut que je l'emmene quelque part.

Avant elle me disait tout, maintenant, je suis une étrangère, je la gonfle.
Elle hurle, claque les portes  chaque fois que je lui refuse quelque chose.

Des problèmes ? Les ados ? Mais attendez qu'ils aient un loyer et des factures à payer, là, ils sauront ce que c'est que d'avoir de vrais problèmes.

Ils savent plus s'amuser, tout le temps sur leur portable  leurs consoles.
Nous au moins on savait s'amuser, on se prenait pas tant la tête.

Mes enfants je les connais, c'est pas eux qui vont se mutiler, ou harceler, ou se suicider, ou se faire harceler.

Ce sont les maladies de l'époque, les gamins sont des enfants rois  on leur passe tout.

Ils se créent eux même leur problèmes.

Combien de fois avons nous entendu ça ?

Les adultes ne nous comprennent pas.  Ils n'essaient pas  et quand ils essaient,  c'est pour dénigrer nos états d'âmes.

Que savent ils  de nos peurs  nos angoisses ? Des harceleurs  en bandes,  qui pour étouffer leurs propres peurs,  terrorisent les gamins qui pensent, ou sont différent deux.

Que savent ils de ces mal êtres, que l'on explique pas. Mal dans son corps, mal dans sa tête, incompris, solitaires, rejetés  par les autres, sans que l'on sache pourquoi.
De ces interrogations qui sans cesse nous hantent.
De nos complexes, de nos révoltes, et de nos colères, et de nos insomnies.

Depuis notre plus tendre enfance, on essaie de nous placer dans des moules, érigés par la société.
On nous rabâche que l'on doit travailler dur pour réussir, être le meilleur, quitte à écraser les autres.
Pour avoir un bon métier, auquel  on donnera nos plus belles années

À l'école, on travaille pour avoir un métier, puis, on travaille pour avoir une retraite.
Et puis après ?
On est trop vieux, trop malade pour en profiter.
Alors à quoi bon ?

La société n' aime pas les électrons libres, les libres penseurs. Les marginaux, qui refusent le joug d'une société  qui veut que les plus pauvres se tuent à la tâche, pour enrichir les plus riches.

On dit que les temps ont changés, qu'on est en république, mais il y aura toujours des classes riches, et les autres, ceux qui passent leur vie à tenter de survivre, de s'user à la tâche,  pour payer le loyer et nourrir leurs  enfants, tandis que d'autres font  la fête à Ibiza.

On passe notre enfance sur les bancs de l'école, pour faire plaisir à nos parents,  pour qu'ils soient fiers, pour que le sacrifice qu'ils ont fait de leur insouscience, leur jeunesse  ne soient pas vain.

Ils veulent que l'on réussisse mieux qu'eux, pour reproduire le schéma  imposé par la société.
Que l'on sacrifie à notre tour, notre innocence, notre insouciance, notre jeunesse, au nom d'une société qui se fiche de nous.

Envolée notre belle jeunesse, pour un salaire de misère, quelques semaines de vacances, sur le sable d'une plage.
Pour qui ? Pour quoi ?
Pour une illusion de bonheur, alimenter cette société de consommation, qui nous dévore.

Cette garce à l'esprit étriqué, qui ne supporte pas la différence, injuste, cruelle, intolérante, nous impose sa loi, et écrase sous sa botte, ceux qui refusent la soumission.

Il y a la maternelle, et puis la primaire, le lycée la FAC, on nous dit c'est ta vie, ton avenir, mais on ne nous laisse pas choisir, les chemins  de traverses. On doit suivre ceux que la société nous impose, pas de libre arbitre, de libre penseur, pas de veritable choix, mais des mensonges, de fausses promesses, et ce but inutile  et qui ne veut rien dire,  la, réussite.

Mais un travail, aussi lucratif soit il, est il un symbole de réussite ? Qu'est ce que la réussite d'ailleurs ?

Une vie réussie, ce devrait être le bonheur.
Et qu'est ce que le bonheur ?
A partir de quels critères, pouvons nous affirmer que l'on est heureux ?

Même les adultes l'ignorent et vous voudriez que les enfants le sachent ?
Avez vous une seule idée, de la pression que vous mettez sur leurs épaules ? Ils ne demandent qu'à rire, et s'amuser, vous leurs imposez d'être les meilleurs en tout.
Vous exigez qu'ils réussissent là où vous avez échoué.

Vous projetez vos ambitions sur eux et vous vous étonnez qu'ils n'aillent pas très bien.
Scarification, suicide, anorexie, fugue, boulimie, drogue, échec scolaire, insomnies,  vos enfants souffrent  et vous ne le voyez pas. Ou ne voulez pas le voir.

Quand les médias  affichent les critères de beauté,  auxquels ils ne  peuvent prétendre, silhouettes  parfaites, traits purs et altièrs, musculature proéminente,
Comment voulez vous que la jeunesse mal dans son corps, s'identifie à ces beautés superficielles, trop grandes, trop  minces, trop parfaites.

Les inégalités se creusent, entre les jeunes à la dernière mode, et ceux qui n'ont pas les moyens, ou la volonté de l'être,
Ceux qui ne se plient pas, aux exigences d'une mode imbécile, pour appartenir à un groupe, une élite cruelle et sans pitié envers eux.
Ceux qui refusent  d'être coulés dans un moule  au nom d'une société élitiste et consommatrice.

Mis au banc de ses groupes, les esprits  libres, non conformistes,  libérés de ces carcans, imposés par la société de consommation sont harcelés, moqués, frappés.

A l'heure où l' homosexualité n'est plus tabou, ou les gay, les transsexuels revendiquent leur droit à la  différence et à l'amour, l'homophobie est plus que jamais présente. Bien que montrée du doigt, elle continue de sévir, avec son lot de violence.

Dans les cités de non droits, les jeunes sont recrutés très tôt, pour servir la causes, de petits caïds sans scrupules.

Mais La violence règne partout.
Viols,  Inceste, violence familiale, quelque soit les milieux sociaux, elle accumule les victimes dont les médias se font l'écho.

Des enfants maltraités, abandonnés, trimbalés de foyer d'accueil en foyer d'accueil, peinent à trouver leur place. 

Les jeunes n'ont pas de vrais problèmes ? Vraiment ? En êtes vous si sûrs ?

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