Cimetière
Je glisse mes pieds dans la terre foulée par des centaines de personnes endeuillées. Le cimetière, s'étendant au loin jusqu'à des arbres de toutes tailles, est composé d'une multitude de couleurs : les tombes grises ou noires, de marbre ou de pierre sont mêlées à un arc-en-ciel de fleurs : Des roses, des mauves, des bleues, des blanches, mais beaucoup sont décolorées, comme une peinture sur laquelle on aurait renversé un verre d'eau.
Les feuilles mortes se déposent sur les plates bandes, ne dépassant jamais les petits carrés d'herbe humide, comme si le vent et la pluie faisaient preuve de respect envers les morts et ne souhaitaient pas interrompre leur repos. Les arbres dénudés eux-mêmes ont l'air de pleurer, le pépiement des oiseaux cachés entre les branches rappelle un gémissement de tristesse.
"Va dans la voiture, tu vas attraper froid", me propose ma mère en frissonnant.
Je refuse d'abord puis finis par accepter, gelée jusqu'aux os. Alors que tout le monde s'apprête à remonter dans le véhicule, de la grêle se met à tomber, s'entrechoquant contre le pare-brise, comme si l'hiver nous chantait un au-revoir de toute sa belle voix.
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