Des centaines de formes colorées
Tourbillonnent et tirent la ficelle,
Se croisant et tournant en rond,
Comme attirés par l'horizon.

L'enfant fragile rembobine le fil,
Mais le furieux souffle du ciel
Le fait facilement glisser.

Voilà que l'enfant frêle
Se fait emporter !
La ficelle ne cède pas
Et il craint de tomber.

De plus en plus loin l'enfant est poussé :
Le sol est si bas
Qu'il ne voit plus les villages.

Perdu dans l'infini bleu,
Tout paraît minuscule.
La lumière du crépuscule
Éclabousse son visage.

Le cerf-volant ne faiblit jamais,
Il monte et monte sans arrêt,
Bientôt quittant l'atmosphère.

Le voilà au milieu des étoiles
Accroché à son cerf-volant,
Il écoute le doux silence
De l'espace environnant.

Il sait qu'il doit le lâcher,
Il sait qu'il n'a pas d'autre choix
Alors il détache la petite ficelle.

Il admire une dernière fois
Le cerf-volant qu'il a fabriqué.
Ce même cerf-volant
Qui l'a porté si haut...

Le losange coloré
Divague et disparaît
Traversant le temps et l'espace.

Sa chute se fait alors rapide,
Puis sans même s'en rendre compte
L'enfant est debout dans l'herbe
Fixant le ciel d'un regard triste.

A-t-il vraiment traversé le ciel
Ou est-il resté bêtement à sa place,
Guettant son cerf-volant disparu ?