4.Corrupted🕸️

Jisung referma la porte de son loft dans un silence presque solennel, comme s'il laissait derrière lui quelque chose de plus que son appartement. Ce n'était pas une soirée comme les autres, mais il refusait de l'admettre pleinement. Il avait choisi de s'habiller sans prétention : un simple tee-shirt, une chemise à carreaux et un jogging décontracté. Pas question d'en faire trop. Il attrapa son téléphone dans sa poche arrière, l'écran s'illuminant dans la pénombre de l'ascenseur qui le menait vers l'extérieur. D'un geste automatique, il tapota un message

Envoyée à 18h24 :

"Je serai chez toi dans 15 minutes, préviens-moi quand tu rentres."

L'ascenseur descendait lentement, presque trop lentement à son goût. Il ferma les yeux un instant, un léger sourire flottant sur ses lèvres. Il n'y avait rien d'urgent, mais cette anticipation, ce frisson sous sa peau, était là. Il le sentait.

Arrivé au rez-de-chaussée, il sortit calmement du bâtiment, laissant l'air nocturne l'envelopper comme un souffle frais. Il passa une main dans ses cheveux, une habitude presque machinale, tout en marchant vers sa voiture. Sa berline noire l'attendait sous la lumière tamisée des réverbères. Une voiture élégante, mais loin d'être ostentatoire. Tout comme lui ce soir : discret, mais prêt.

En montant dans la voiture, le jeune homme soupira. Ce n'était pas la première fois qu'il allait chez Félix, mais quelque chose dans l'air, dans cette nuit, faisait tout paraître différent. Il démarra doucement le moteur, le bruit feutré du véhicule contrastant avec la cacophonie interne de ses pensées.

De l'autre côté de la ville, au Country Club, Félix observait distraitement le coucher de soleil à l'horizon. Ses doigts jouaient négligemment avec les clés de la Valkyrie de son père, tandis qu'une légère brise caressait son visage. "Papa, tu veux pas qu'on rentre ?" demanda-t-il.

Minho, toujours assis dans son fauteuil en osier, leva un sourcil, un sourire indolent étirant ses lèvres. "Pourquoi rentrer si tôt ? On pourrait dîner ici, profiter de cuisines étoilées, non ?" Sa voix avait cette légèreté apparente.

Le blond haussa les épaules, balayant l'idée d'un revers de main. "Ouais... mais Jisung vient de m'envoyer un message. Il est déjà en route pour la maison. Je pensais qu'il attendrait que je lui dise qu'on rentre, mais bon... et tu sais que lui et maman c'est pas l'amour fou."

À ces mots, le temps sembla s'arrêter un instant. Minho garda le sourire, mais quelque chose dans son regard s'assombrit imperceptiblement. Ce n'était qu'une simple remarque, une info banale, et pourtant....

Il prit une inspiration discrète, suffisamment légère pour que Félix ne remarque rien.

"Oh, il est déjà en route..." répondit-il avec ce même détachement. "Eh bien, si tu veux qu'on rentre, on rentre."

Le jeune homme en face fronça légèrement les sourcils, confus par la réponse rapide de son père. Minho n'était pas du genre à se presser. "Oui, et pas que pour moi" insista-t-il. "Peut-être que rentrer calmera un peu maman, tu penses pas?"

L'homme d'affaires lâcha un rire bref, forcé, comme pour masquer ce qu'il ressentait vraiment. "Non, tu as raison. Rentrons."

Il se redressa, s'étira avec nonchalance, mais intérieurement, il était déjà ailleurs. Jisung. Le simple fait de savoir qu'il était en route... Cette idée l'avait ébranlé plus qu'il ne voulait l'admettre. Il était capable de se contrôler, bien sûr. Il l'avait toujours fait. Mais ce soir, les frontières étaient plus floues. Il y avait quelque chose de nouveau, une vulnérabilité qu'il ne maîtrisait pas complètement.

Jisung se gara devant la maison des Lee, laissant le moteur tourner un instant avant de couper le contact. Le silence qui s'installa après l'arrêt du moteur amplifia cette agitation qu'il ressentait depuis qu'il avait quitté son loft. Il n'était pas nerveux, loin de là, mais il devait avouer qu'il doutait un peu de ce qu'il faisait.

Son meilleur ami n'était pas encore arrivé. Il le savait en jetant un coup d'œil rapide à la maison encore silencieuse. Il s'approcha de la porte d'entrée, avec sa démarche nonchalante. Il était ici comme il l'avait été des centaines de fois auparavant. Alors pourquoi serait-il nerveux ?

Il appuya sur l'interphone et quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit. Derrière elle, Jia apparut. Elle n'était pas surprise de le voir, mais son regard resta froid, mesuré, comme à son habitude.

"Félix n'est pas encore rentré," dit-elle, sa voix empreinte de cette neutralité polie qu'elle maîtrisait si bien.

Le photographe la fixa brièvement, un sourire léger effleurant ses lèvres.
"Et moi qui espérais que vous me diriez quelque chose que je ne sais pas" répondit-il simplement. "Je vais l'attendre, si ça ne vous dérange pas."

Il entra avant qu'elle ne réponde, de façon tout à fait naturelle. C'était comme ça qu'ils interagissaient. Madame Lee n'allait pas le repousser, mais elle ne lui faciliterait jamais la tâche. Le salon, familier, l'accueillit avec cette même atmosphère bourgeoise, un peu trop parfaite à son goût.

"Tu es toujours aussi à l'aise, je vois," murmura Jia, suffisamment bas pour que ses mots puissent passer pour une remarque anodine.

Le brun haussa les épaules, ses yeux scannant brièvement la pièce. "Je ne devrais pas ? Après tout, Lix et moi, on se connaît depuis longtemps."

Il y avait quelque chose de passif-agressif dans chacun de leurs échanges, mais jamais rien de frontal. C'était comme une danse bien chorégraphiée, où chacun savait exactement jusqu'où aller sans jamais dépasser les bornes.

Il s'installa sur le canapé, son téléphone en main, envoyant rapidement un message.

Envoyée à 18h47

"Je suis déjà chez toi. À tout de suite."

Jia, toujours dans l'embrasure de la porte, observait la scène sans vraiment s'impliquer davantage. Elle savait qu'il n'attendait pas son approbation. Il ne l'avait jamais attendue de toute façon. Elle non plus, d'ailleurs.

"Fais comme chez toi, Jisung," dit-elle finalement, sa voix glissant sur lui comme une vague froide. Il savait qu'elle ne le pensait pas.

"Merci, Jia. Toujours aussi accueillante," répondit-il avec un ton léger, ses yeux fixés sur l'écran de son téléphone. Il ne regarda pas dans sa direction. Pas besoin. Il sentait son regard peser sur lui, comme à chaque fois qu'il venait ici.

Avant de quitter la pièce, la quarantenaire marmonna, assez fort pour qu'il l'entende : "Si seulement Félix savait choisir ses amis avec plus de discernement..."

Un sourire sarcastique s'étira sur les lèvres du jeune homme. C'était typique de Jia, ce commentaire passif-agressif qui glissait sous la surface, sans jamais réellement exploser. Elle ne l'aimait pas, et il le savait. Mais l'agacement qu'elle provoquait en lui avait fini par devenir une forme d'amusement. Il n'allait pas lui donner le plaisir de réagir.

Assis sur le canapé, le jeune Han s'étira légèrement, laissant son regard traîner sur les détails du salon de la famille Lee. Quelques minutes plus tard, le son d'un moteur se fit entendre à l'extérieur. Et Félix entra en trombe, un sourire étiré sur ses lèvres, débordant d'énergie comme toujours.

"L'homme de ma vie est déjà là ! " lança-t-il en riant, jetant sa veste sur le porte-manteau.

Accoudé négligemment sur le canapé, le nommé lui lança un regard amusé. "Alors, je suis quelième sur la liste des hommes de ta vie ?"

Roulant des yeux tout en s'approchant de lui, le plus jeune dit : "Tu es le seul et l'unique qui en vaille la peine," avant de s'affaler à côté de son ami.

Jisung haussa un sourcil, toujours amusé. "Et ton père ? Il n'est pas rentré avec toi ?"

"Si, il est là. Il est juste en train de garer la voiture. Je le laisse faire, il est plus habile de ses mains. Moi, je risquerais de tout rayer."

Le brun pouffa de rire en secouant la tête. "Ouais, c'est sûr !"

Alors que le jeune Lee racontait en détail sa journée, la porte d'entrée s'ouvrit doucement derrière eux. Faisant légèrement détourner le regard du brun de son ami, et ce fut à ce moment qu'il croisa celui de Minho. Ce fut bref, mais le choc fut immédiat. Une vague de frissons lui parcourut la peau, et il sentit une sensation étrange, comme un courant électrique qui remontait le long de ses bras. Monsieur Lee ne le regardait pas comme d'habitude. Il n'y avait rien de neutre dans ce regard.

D'instinct, Jisung détourna les yeux, reportant immédiatement son attention sur Félix, comme si de rien n'était. "Et donc, t'étais en train de dire quoi déjà ?" demanda-t-il, essayant de reprendre le fil de la conversation.

Plongé dans son histoire, celui-ci continua sans se rendre compte de ce qui venait de se passer. "Ah ouais, je te disais qu'on pourrait peut-être..."

Mais Jisung n'entendait plus réellement. Il sentait encore ce regard peser sur lui. Minho avançait tranquillement dans la pièce, sans précipitation, et Jisung pouvait sentir, même sans le voir, que l'homme continuait de le détailler.

Comme une caresse lourde, une exploration silencieuse qui traçait le contour de son visage, descendait le long de son cou, et s'attardait presque imperceptiblement sur sa poitrine. Les pupilles de l'homme se dilatèrent légèrement, capturant chaque détail, comme un peintre obsédé par la perfection de sa toile. Le jeune Han sentit une chaleur, insidieuse, monter lentement le long de sa colonne vertébrale, réveillant des sensations qu'il ne savait pas pouvoir ressentir de cette manière.

Il aurait voulu détourner les yeux, rompre cette tension brûlante qui le laissait à vif, mais il en était incapable. Chaque battement de son cœur résonnait plus fort dans ses oreilles, et pourtant, aucun des deux ne bougeait, comme s'ils jouaient un rôle dans une scène trop bien chorégraphiée pour être interrompue. Il n'y avait pas de mot pour décrire ce qu'il lisait dans ce regard — une faim contenue, un désir si profondément enfoui qu'il en était d'autant plus brûlant. Jisung se sentait observé, disséqué, mais étrangement... désiré. Et alors, en un clin d'œil, le père de famille détourna son regard, comme si ces microsecondes n'avaient pas existé.

"Comment tu vas, Sung ?" dit finalement Minho, d'un ton calme et maîtrisé, mais Jisung percevait le sous-entendu.

Se forçant à respirer, il répondit d'un ton léger. "Très bien, monsieur ! C'est gentil de demander."

L'homme d'affaires ne répondit rien, se contentant d'hocher la tête. Pendant ce temps, Félix continuait de parler, de raconter sa journée. Pour lui, tout était normal. Mais pour son ami, la pièce devenait presque étouffante.

"En tout cas, t'as bien fait de venir. Ça faisait un bail qu'on avait pas passé une soirée tranquille tous les deux."

Jisung hocha la tête, essayant de suivre le rythme des mots de son ami. "Ouais, c'est vrai, ça change des sorties."

"Mais tu vois, c'est cool d'être là. On pourra chiller, se poser tranquille." Félix se leva pour attraper quelque chose dans le frigo. "T'as soif ? J'ai des bières au frais."

"Vas-y, je suis preneur" répondit Jisung en se calant un peu plus dans le canapé, cherchant à se concentrer sur la conversation.

Félix revint deux bières à la main, tendant l'une d'elles à son ami. "Tiens, ça te fera du bien."

Jisung attrapa la bouteille, un sourire fin aux lèvres, mais son esprit restait focalisé sur Minho, qui lui, s'était installé sans bruit dans un fauteuil non loin d'eux, sans dire un mot. Il était sur son téléphone, feignant d'être absorbé par l'écran, mais Jisung sentait bien que ce n'était qu'une façade.

Sans lever les yeux de l'appareil, le quarantaine demanda : "Vous avez prévu quoi pour ce soir ?" Sa question, qui avait été posée comme si de rien n'était, fit pourtant écho dans l'esprit du photographe. Ce n'était pas la question elle-même, mais plutôt la manière dont elle était posée. Sans intérêt, mais avec ce quelque chose de latent, de dissimulé sous la surface.

"On improvise," répondit simplement son fils. "Rien de prévu, juste chiller." Après avoir pris une gorgée de sa bière, ses yeux pétillants d'amusement. Il tourna soudainement la tête vers son acolyte, un sourire en coin. "Du coup, c'est ma mère qui t'a ouvert... Vous vous êtes pas entre-tués ?"

Esquissant un sourire sarcastique, ce dernier se redressa légèrement. "Comme tu peux le voir," continua-t-il en haussant les épaules avec une fausse modestie. "Tu sais à quel point je l'adore."

Son cadet éclata de rire, secouant la tête. "Ouais, c'est ça. Si toi t'aimes ma mère, moi je trouve pas ce nouveau de dernière année hyper beau."

Jisung le fixa un instant, levant un sourcil. "C'est vrai, tu devais me donner des détails là-dessus."

"C'est rien de fou, mais ça compte !"

Pendant cet échange, le père de famille, assis dans son fauteuil, leva à peine la tête. Il entendait la conversation, mais n'y prêtait pas vraiment attention. Ce n'était pas son terrain, et il n'avait pas l'intention de s'impliquer.

Félix finit par se redresser, un sourire complice aux lèvres. "Allez, viens, on monte, je te raconte tout ça."

Alors qu'ils s'apprêtaient à monter à l'étage, Le jeune Lee se tourna vers son père, l'interpellant "Papa" avant de murmurer en articulant exagérément pour se faire comprendre, sans élever la voix : "Parle à maman."

Celui-ci leva les yeux, un soupir à peine perceptible échappant de ses lèvres. "Pourquoi moi ?"

"Peut être parce que c'est ta femme ?" lança-t-il, avant de monter les escaliers avec son camarade à ses talons.

Dès qu'ils franchirent le seuil de la chambre, le plus âgé des deux , s'affala directement sur le lit. Le matelas moelleux s'enfonça légèrement sous son poids tandis qu'il ferma brièvement les yeux, laissant échapper un soupir. Ce n'était pas juste le confort du lit qui le détendait, mais aussi la familiarité de cet espace. Le propriétaire des lieux le rejoignit presque aussitôt, s'installant à côté de lui avec la même aisance.

Sans perdre de temps, ce dernier tourna la tête vers lui, le regard espiègle, et lui lança :
"Tu commences ou je commence ?"

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de du brun, mais intérieurement, il n'avait aucune envie de parler de quoi que ce soit. Tout ce qu'il voulait, c'était écouter son cadet, se laisser porter par ses histoires sans avoir à réfléchir. Il réajusta sa position sur le lit, s'enfonçant un peu plus dans les draps, et Félix se rapprocha aussitôt, se nichant dans ses bras sans hésitation. Leur proximité n'avait jamais été un sujet, c'était naturel pour eux, comme deux pièces d'un puzzle qui s'imbriquaient parfaitement.

Les doigts du photographe se glissèrent dans ses cheveux dorés, caressant doucement son crâne. Il sentait la chaleur du corps de Félix contre lui, et cela le rassurait d'une certaine manière. "Je t'écoute," murmura-t-il d'une voix douce, presque complice. "Dis-moi tout."

Le blond se lova un peu plus contre lui, sa voix baissant d'un ton. "Alors... Une fille de l'école m'a identifié sur Insta, tu vois, et en fouillant un peu, je suis tombé sur le compte de ce mec. Hwang Hyunjin." Il marqua une pause, son visage s'illuminant. "Je te jure, ce mec est incroyablement beau."

Son interlocuteur  laissa échapper un léger rire avant de tourner la tête vers lui. Ses doigts cessèrent un instant leur mouvement dans ses cheveux. Il arqua un sourcil, prenant un air faussement dégoûté. "Tu le trouves si beau que ça ?"

Félix se redressa légèrement, le visage visiblement offensé par la question. "Quoi, tu le trouves pas beau, toi ?! Il est magnifique, genre... vraiment, il a un truc en plus. Ok, c'est vrai qu'il est un peu plus âgé, mais ça ajoute à son charme."

À ce moment, Jisung ne put s'empêcher de rire intérieurement. Son ami parlait comme si quelques mois de différence d'âge rendaient ce garçon mystérieusement inaccessible. Mais pour lui, cette situation était d'autant plus cocasse puisque lui était attiré par un homme de vingt ans son aîné.

"Il est pas si vieux que ça, mon ange" répondit-il. "Ne te monte pas la tête."

"Mais il a un truc... Une vibe très Europe, tu vois. J'ai l'impression qu'il a vécu en France ou en Italie. Tu devrais voir ses photos sur Insta, c'est impossible qu'il ait vécu ailleurs en étant si sexy." Accompagnant sa description d'un mouvement théâtral de la main, mimant une exagération presque grotesque, ce qui fit rire son vis à vis encore plus. Il aimait l'écouter se perdre dans ses récits, même quand cela n'avait aucun sens.

"Et tu comptes lui envoyer un message, alors ?" demanda t-il avec une pointe de malice dans la voix.

L'intérrogé haussa les épaules, visiblement excité à l'idée. "Je sais pas encore... Peut-être. En tout cas, il me plaît vraiment. Je veux dire, je pourrais essayer, non ?"

"Personne ne pourrais te résister, Lee Félix," affirma le jeune Han en lui embrassant le front. Puis le silence s'installa brièvement dans la pièce, seulement brisé par le bruit léger de leurs respirations et le froissement des draps sous leur poids.

"Et toi, alors ?" commença l'étudiant en graphisme. "Le mec de ta soirée... j'ai le droit d'avoir son nom ?"

Ne voulant pas vraiment s'engager dans cette conversation, Jisung continua simplement de lui caresser la tête, feignant de ne pas avoir entendu.

Ne se laissant pas avoir, le dernier-né se redressa légèrement, ses yeux pétillants d'expectative. "Me dis pas que c'est le même... ?" débuta t-il laissant sa phrase en suspens, attendant que son interlocuteur morde à l'hameçon.

"Non, Lix, mon cœur, je ne te dirai pas son nom. Et ouais, c'est le même dont je t'avais parlé, il y a des années. Hier, c'était la première fois qu'on se croisait en soirée et qu'on a eu une vraie interaction."

Le blond fronça les sourcils, l'air un peu frustré par cette réponse trop vague à son goût. " Je te demande même pas de voir sa tête, juste son nom."

"Mystère et boule de gomme, boucle d'or."

Le surnommé se laissa à nouveau retomber contre lui, amusé malgré tout. Il fit une moue, "Allez, dis-moi juste un truc... Tu vas suivre mon conseil ?"

Jisung resta silencieux un instant, réfléchissant à la réponse qu'il allait donner. "Je ne sais pas encore. Peut-être."

"Peut-être ? Ça veut dire quoi, ça ? Allez, sois honnête. Il te plaît, non ?"

L'étudiant en photographie sentit une vague de chaleur monter en lui, il ne voulait pas s'étendre sur ce sujet. Son meilleur ami était curieux, et ça il le savait , il ne lâcherai pas l'affaire tant qu'il aurait eu une réponse qui le satisfaisait "Je te l'ai dit, y'a pas grand-chose à raconter pour l'instant. Mais si jamais quelque chose se passe... je te tiendrai au courant."

"Ouais, ouais, c'est ça... T'es trop mystérieux pour moi, mec."

Le silence doux les enveloppait à nouveau, leurs respirations calmes et synchrones dans cette proximité réconfortante. Félix, toujours niché contre Jisung, brisa le silence avec une question presque chuchotée, sa voix douce comme si elle flottait dans l'air.

"Dis, tu restes dormir ? Ça fait un moment que t'as pas passé la nuit ici."

Levant les yeux au plafond, il répondit . "Tu sais que si quelqu'un d'autre te voyait te comporter comme ça, ils penseraient qu'on sort ensemble."

Félix eut un léger rire. "Désolé pour toi , t'es pas mon style." Il marqua une pause, et repris plus sérieusement . "En ce moment, mes parents enchaînent les disputes. C'est une espèce de guerre froide. Et... Je pense que mon père commence à en avoir marre aussi. Il est pas du genre à dire quoi que ce soit, mais ça se sent. Alors juste... juste avoir des moments comme ça, quand t'es là... ça fait du bien."

Le brun resta silencieux un instant, son cœur se serrant légèrement. Il resserra instinctivement sa prise autour de Félix, ses bras se refermant un peu plus fermement sur son meilleur ami, comme pour lui dire sans mots qu'il était là, qu'il le soutiendrait quoi qu'il arrive. "Je reste dormir," murmura le plus âgé, plus sérieusement. "Si t'en as besoin, je suis là pour toi. T'es ma priorité."

"Ouais... c'est ça, mais il n'y a rien qui passe avant la photographie pour toi."

Cela fit sourire Jisung aussi, parce qu'il savait qu'il avait à la fois tort et raison. La photographie occupait effectivement une place centrale dans sa vie, tout son univers tournait autour d'elle. Il avait une collection impressionnante d'appareils photo, et ses études étaient tout entières consacrées à sa passion. Il avait choisi ce chemin en dépit de la fortune familiale, en dépit des attentes de ses parents.

Il aurait pu, facilement, après le lycée, suivre la voie toute tracée : reprendre l'entreprise familiale et s'installer en Malaisie comme ses parents le voulaient avec eux. Mais cela lui semblait fade. Vivre une vie monotone d'homme d'affaires, comme tant d'autres avant lui, c'était hors de question. Il voulait plus. Il voulait être libre.

La seule personne qu'il avait jamais vue vivre pleinement, malgré toutes les contraintes, c'était Minho. Cet homme l'impressionnait, il le fascinait même. Malgré la froideur et la distance qu'il maintenait avec tout le monde, il semblait avoir trouvé un équilibre que le jeune homme n'avait jamais vu chez aucun autre homme d'affaires. Il incarnait cette liberté, cette capacité à être soi-même, même au milieu des obligations.

Félix avait raison, rien ne passait avant la photographie dans sa vie. Mais si une personne pouvait peut-être passer avant, c'était cet homme qui incarnait tout ce qu'il désirait : la maîtrise de sa vie, l'indépendance, et cette liberté presque magnétique.

"C'est vrai ! Mais, t'es tout aussi important, Lix. Et... je resterai toujours là pour toi."

Le blondinet se serra un peu plus contre lui, un sourire tranquille sur les lèvres. "T'inquiète, je le sais. Et j'ai de la chance de t'avoir."

Jisung hocha la tête, bien que Félix ne puisse pas le voir. Le poids des mots s'installait doucement entre eux.

Hello les enfants 👏🏾🤍✨,

Comment bien commencer son week ?? AVEC DU MINSUNG 🤝

C'était censé n'être qu'un chapitre et finalement on se retrouve à faire une sorte de marathon ! 💀 avec des chapitres hyper longs !!!

J'espère que vous apprécierez parce que ça m'a un peu pris la tête, même si j'ai adoré les écrire 🙂‍↕️... et comme toujours un grand merci à MinhOtaku25 pour son temps 🤍!

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