Chapitre 5.

-Je voudrais que l'on fasse un petit jeu, tous les deux.

Un jeu? Où veut-il en venir? Pourquoi me propose-t-il cela? Ça sent le danger...

-Développe.

Mon instinct me dit de ne pas accepter, pourtant je suis intéressé. Et il semble le remarquer. Son petit sourire en coin ne me dit rien qui vaille...

-Celui qui tombe amoureux de l'autre en premier perd la partie.

... 

Hein?

-T'es sérieux, là?

-J'ai l'air de plaisanter, Gamin?

-J'avoue avoir du mal à discerner si c'est le cas ou non.

Je le regarde quelques instants sans rien dire, cherchant à sonder son esprit. Chose impossible! On dirait qu'un mur de pierre lui sert de masque pour couvrir ses émotions. Ses lunettes y sont probablement pour quelque chose.

-Et qu'est-ce qu'on y gagne dans cette histoire?

Narquois, il me sourit, en tirant une taffe.

-Je vois que Monsieur veut du challenge.

J'attends sa réponse pendant qu'il termine son joint. 

-Le gagnant aura le droit de donner un ordre au perdant. Il sera obligé de s'y plier!

Si je viens à gagner, je pourrais lui demander de ne plus jamais venir me voir. C'est une excellente opportunité. Il faut que je la saisisse!

-Pourquoi pas. De toute façon, je doute que je puisse perdre. 

-C'est ce que tu crois. Mais je ferai en sorte que tu ne réussisses pas à remporter la victoire.

-Je te retourne cette provocation.

Si je comprends bien...on va se tourner autour jusqu'à ce que l'autre craque?

-Dernière précision: quand on se rendra compte de nos sentiments, on joue fair-play. On se rejoint pour dire qu'on a perdu.

-Bien évidemment. Je tiens à gagner à la loyale.

-Parce que tu crois toujours que tu vas gagner? Tu te surestimes. Je saurai comment te séduire.

Sa voix rauque, provocante, me met dans tous mes états. Si je perds dès maintenant, ce ne serait pas drôle!

Il se rapproche du canapé, là où je n'ai toujours pas bougé. Il me surplombe, me rappelant à quel point je peux être vulnérable face à lui. En s'approchant davantage, je comprends qu'il tente de me faire quelque chose. Un baiser, par exemple? Je le bloque dans son élan en plaçant l'extrémité de mes doigts sur son buste.

-N'y pense même pas.

-De quel droit oses-tu me dire ce que je dois penser ou pas?

-De quel droit oses-tu abuser de mon corps pour servir tes propres pulsions?

Son air amusé m'arrache un sourire moqueur. Je crois que nous sommes devenus complices, d'une certaine façon. 

-Je peux m'asseoir?

-Tant que tu ne tentes aucune approche désobligeante, ça me va.

Je me décale pour lui laisser une place.

-Oh mais ce que je pourrais te faire est loin d'être désagréable, annonce-t-il en s'installant à mes côtés, tout sourire. Tu veux qu'on essaye?

-Je passe mon tour.

Nous cessons de nous regarder pour nous concentrer sur la décoration de la pièce. Je décide de parler pour virer le silence qui commence à devenir gênant.

-Tu veux boire quelque chose?

-Qu'est-ce que tu as?

-J'ai des bières, si tu veux. 

-J'en prendrai bien une.

Sur ce, je me lève et me dirige vers le petit coin cuisine. J'ouvre le réfrigérateur et en sors deux petites bouteilles. Je le rejoins et lui passe la boisson. J'utilise le décapsuleur et le passe à Patron pour qu'il en fasse de même, sauf qu'il a déjà réussi à ouvrir la bouteille à l'aide de ses mains. Quel genre d'individu est-il? Aucun être humain censé n'oserait se blesser pour ouvrir une bouteille! Mais je vois qu'il a utilisé sa manche pour se protéger les doigts. Mais quand même! Il est inconscient! Je le regarde longuement, perturbé. Il remarque mon trouble et se met à rire.

-On peut tout faire avec ses mains. Il suffit de savoir comment s'y prendre.

Je comprends tout de suite le double-sens et je souffle d'agacement. Il n'en a pas marre de toujours penser au sexe? Je suis comme lui, certes. Tous les hommes sont comme ça. Mais généralement, on ne dit pas toujours à haute voix ce qu'il nous passe par la tête!

-J'ai bien compris l'allusion, Petit Obsédé, lui signalé-je avant de siroter ma bière.

J'éloigne la bouteille de mes lèvres et me tourne vers la droite pour regarder Patron. Sauf que je ne m'attendais pas à le trouver aussi proche de moi! Il glisse sa main droite dans mes cheveux pour me rapprocher de son visage. Ne m'attendant pas à un tel rapprochement, je plaque mon bras contre sa gorge, paniqué.

-Qu'est-ce que tu comptes faire!? Recule!

Je fais pression sur mon bras, prêt à l'étrangler s'il ne s'éloigne pas. Il fait comme je lui demande, me surprenant. Je ne croyais pas qu'il m'obéirait. 

... Et j'avais totalement raison de douter! Il a juste bougé pour poser sa bouteille par terre, un peu plus loin pour ne pas tout renverser. Maintenant qu'il peut utiliser ses deux mains librement, je me retrouve piégé. Mon corps ne suit plus le contrôle de mon cerveau. Je fais des gestes aléatoires qui ne servent à rien pour me défendre. Je bascule en arrière, dos sur le canapé. Il se place à quatre pattes sur moi, coinçant mes jambes au passage, en se rapprochant dangereusement. Mon sang ne fait qu'un tour. Que puis-je faire? Je n'ai qu'un bras pour me protéger! En plus, je dois faire attention pour tenir ma bouteille à la verticale. Je n'ai pas envie de tout nettoyer après! Il se penche vers mon cou et il embrasse ma peau avec une sensualité déconcertante. Je dois prendre sur moi pour ne pas gémir sous ses baisers outrageux. Ma tête est en feu, je n'arrive plus à penser convenablement. Je suis coincé entre deux émotions très fortes, mais tellement contradictoires. D'un côté, j'ai envie de lui crier "Stop!" dans les oreilles, mais d'un autre côté, je ressens tellement de plaisir que je ne souhaite pas vraiment arrêter. Que puis-je faire? Je lève ma main vers ses cheveux et commence à tirer les quelques mèches que j'ai attrapé pour qu'il s'éloigne.

-Arrête ça tout de suite, Patron!

Il attrape vivement mon poignet et le cale à côté de mon visage. Je n'ai plus aucun membre sous mon contrôle. Ils sont tous bloqués d'une manière ou d'une autre.

-Tu es sourd ou...

Pour m'empêcher d'attirer l'attention des voisins, il prend en otage ma bouche avec la sienne. 

-Pas encore! pensé-je avec lassitude.

Je me débats, en vain. Mais je ne m'avoue pas vaincu. Je n'ai pas encore perdu! Pendant qu'il dévore mes lèvres avec voracité, il plonge sa main libre sous mon haut, ce qui m'électrise sur place. À travers ses lèvres, je soupire d'aise. Me rendant compte du petit bruit que je viens de faire, je finis comme paralysé. Je suis sûr qu'il m'a entendu! Il monte davantage jusqu'à atteindre mes pectoraux et je sens ses doigts pincer l'un de mes bouts de chair. Une décharge électrique hurle dans tout mon corps. Je gesticule dans tous les sens, cherchant à me libérer d'une quelconque manière. S'il continue sur cette lancée, je finirais en levrette... Bonjour les maux de cul, après ça...

Soudain, une idée me saute aux yeux. J'ai peut-être trouvé la solution pour me secourir! Pas le temps de penser aux conséquences, je dois agir! Je soulève le bras qui tient ma petite bouteille de bière - celui qu'il n'a pas jugé utile de retenir contre le meuble - juste au-dessus de sa tête et déverse le liquide sur ses cheveux. En contrepartie, le canapé et moi-même prenons aussi la sauce, mais au moins, il s'est redressé. Je profite de cette opportunité pour le pousser et me mettre debout, loin de lui. Il me fixe avec fureur. Il semble particulièrement énervé. Patron se rapproche brusquement vers moi, hors de lui. Horrifié, je recule prestement mais mon dos heurte le mur. Je n'ai pas le temps de fuir qu'il me soulève par le col. Je me retrouve en difficulté car seule la pointe de mes pieds touche encore le sol. Je commence à avoir du mal à respirer mais là n'est pas vraiment le souci. Je vois bien qu'il est remonté à bloc et je ne peux rien faire pour me sauver, cette fois. Je crois qu'il va me frapper alors je remonte les épaules, comme pour me protéger. Je plisse les yeux et tourne légèrement la tête, me préparant à la douleur. Soudain, je sens son souffle effleurer mon oreille.

-Pourquoi t'être enfui? J'ai bien vu que tu prenais du plaisir.

Je me sens subitement rougir. Mais je ne dois pas me laisser faire. Je reprends peu à peu confiance en moi, puis lui rétorque sèchement:

-Tu as peut-être cru voir ça mais ce n'était pas le cas. 

Il se rapproche jusqu'à frôler le cartilage de mon oreille et prononce d'une voix moqueuse:

-Et c'était quoi ces gémissements que j'ai entendu?

Je me sens devenir pivoine. Je le déteste!

-C...C'était aussi ton imagination...

-Mais bien sûr! 

Il plaque violemment mon dos contre le mur et en profite pour m'embrasser sauvagement. J'ai l'impression d'être sous l'emprise d'un lion féroce qui se joue de moi. Je m'accroche à sa veste, au niveau des avant-bras, tremblant comme une feuille. Je frissonne mais je ne trouve pas de moyen pour m'arrêter. 

Une illumination éclaire mon esprit embrumé. Pourquoi ne pas entrer dans son jeu? Il fait tout ça pour obtenir mon cœur. Je fais aussi partie des joueurs. Alors pourquoi ne pas tenter de gagner à son propre jeu?

Je prends part à son baiser, forçant le passage pour laisser ma langue s'insinuer dans sa bouche. Il paraît tout d'abord surpris et cherche à se défaire pour me demander ce qu'il me prend, mais je le retiens contre moi en plaçant une main à l'arrière de son crâne. Alors comme ça, quand c'est moi qui prend les initiatives, il se retrouve désorienté? Intéressant. Je descends mon autre main jusqu'à atteindre ses fesses, ce qui le fait frissonner. 

-Finalement, c'est amusant de dominer l'autre! songé-je.

Nous nous séparons, épuisés par cet échange. Il me regarde, amusé.

-Alors tu te décides enfin à te prendre au jeu? Je n'en attendais pas autant.

Il fait quelques pas en arrière et il retire ses lunettes pour se passer une main sur le visage. C'est vrai que je lui ai versé de l'alcool dans les cheveux. Ça me fait un peu mal de le laisser partir dans cet état.

-Tu veux prendre une douche? 

-Si tu viens avec moi, ce serait encore mieux, ricane-t-il en me dévisageant avec malice.

Je remarque que c'est la première fois que je le vois sans ses lunettes de soleil. J'observe ses yeux gris avec grand intérêt quand tout à coup, un détail me marque particulièrement. Je me rapproche de lui, les sourcils froncés. J'attrape son menton entre mes doigts et fixe avec attention son œil. 

-Qu'est-ce que c'est que ça? demandé-je sans ouvrir la bouche.

Comme s'il avait su lire dans mes pensées, il sourit en voyant ma mine légèrement dégoûtée.

-C'est un piercing.

-À l'œil? Ne me prends pas pour un bouffon.

-À mes yeux, tu es un bouffon. Mais je t'assure que je ne mens pas.

Le pire, c'est que je n'ose pas vérifier sur Internet pour voir s'il dit vrai ou pas...

-Et ça ne fait pas trop mal?

-Pas du tout. C'est comme un piercing sur la peau.

-Et tu vois quelque chose?

-Que dalle!

Je n'arrive pas à savoir si c'est une blague ou non. Mais finalement, je n'ai pas envie d'en savoir plus. 

-Ça te dégoûte? me demande-t-il de but en blanc.

-Je ne trouve pas ça dégoûtant. Juste spécial. On ne voit pas ça tous les jours...

Il paraît étrange suite à ma déclaration. Peut-être n'a-t-il pas l'habitude qu'on soit sympa par rapport à ce choix? La manière dont il m'a demandé si cela me dérangeait avait l'air d'être quelque chose qu'il entendait souvent. Ce ne doit pas être facile tous les jours...

Je lui montre la porte de la salle de bains du doigt et lui dis de prendre son temps. Il s'en va et referme la porte derrière lui. Je soupire, soulagé. Enfin débarrassé de lui pour quelques minutes! Bref, je peux souffler! Ce type me met la pression, c'est un truc de dingue! Je finis toujours par avoir des bouffées de chaleur insurmontables. Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que depuis qu'il m'a proposé de participer à ce jeu dangereux, je crois qu'on risque de nous comporter comme...des Boy Love? (Lucy-Gondra: Boys Love (BL) est souvent utilisé comme un autre mot pour yaoi, qui implique un manga ou un anime.) Bisous par-ci, caresses par-là. Bientôt, on couchera ensemble pour remporter la victoire! J'avoue que ça me fait un peu peur. Nous sommes dans la même université, et je suis persuadé que ça ne le dérange pas de se comporter de cette façon devant du monde. Mais pour moi...ça me bloque. Je ne veux pas qu'on me voit aussi proche d'un garçon. Bonjour les remarques... Déjà que j'ai eu ce genre de problèmes avec mon petit-frère... Rien d'incestueux, je vous rassure. C'est simplement qu'on ne se ressemble pas vraiment et que l'on est souvent en train de nous tenir par la main, ou des choses du genre. Du coup, les gens qui nous voient nous prennent généralement pour un couple homosexuel.

J'ai remarqué que même si nous sommes au XXIème, que la majorité des gens est plus ouvert d'esprit qu'à une certaine époque, il y a toujours un problème face à l'homosexualité. En particulier, les hommes par rapport aux gays. Ils ont cette idée que les homos vont se jeter sur eux à cause de leur pulsion. Les gays sont des humains. Et les humains ne se comportent pas comme des animaux sauvages. Alors pourquoi cette phobie invraisemblable?

Du coup, la phobie se propage dans l'autre camp. D'un côté, les gens ont peur de se faire attaquer par des homosexuels, tandis que d'un autre point de vue, les homos ont peur des insultes, ou tout simplement du regard des autres. La mentalité s'améliore dans le bon sens, et j'en suis soulagé. Mais cela avance tellement lentement... Heureusement que la mode du yaoi existe! 

Pour conclure sur ces réflexions, je pense qu'il vaudrait mieux que j'évite Patron lorsqu'il y a du monde à l'université. Je ne préfère pas prendre le risque de me faire lyncher tout le long de mes années dans cet établissement. 

Quand on parle du loup, il vient d'ouvrir la porte de la salle d'eau pour me rejoindre. Chose qui me perturbe au premier coup d'œil, c'est qu'il ne porte que son pantalon. Il est torse nu, en train de se sécher les cheveux à l'aide d'une serviette. 

-Pourquoi cet accoutrement? 

-C'est pour mieux te charmer, Mon Enfant.

Cette version revisitée du Petit Chaperon Rouge pourrait choquer plus d'un parent si jamais leurs enfants venaient à l'écouter... Une sorte de porno' sarcastique. Je pourrais peut-être être réalisateur de ce genre de film? Patron ferait un très bon acteur! 

L'humour va trop loin...

-Tu ne crois tout de même pas que je vais remettre des vêtements sales? 

Il n'a pas tort sur ce coup-là. Je devine que je dois lui prêter quelque chose pour qu'il puisse rentrer chez lui sans se faire traiter d'exhibitionniste. Je me dirige vers l'armoire et cherche un vêtement qui pourrait lui convenir. Je choisis un t-shirt un peu trop grand pour moi et le lui montre.

-Tu te paies ma tête? Jamais je ne porterai quelque chose de ce genre! 

-Je n'ai que des chemises trop courtes pour toi. Il faut dire que tu es très...

Il s'est approché pour se mettre à côté de moi et regarder le contenu du meuble, à la recherche d'un habit qui lui conviendrait. Je suis obligé de lever le menton pour le regarder dans les yeux.

-...grand...

-Je ne suis pas grand. C'est toi qui est petit, (Il me lance un regard sarcastique en ajoutant:) Minus.

Je plisse le nez. J'ai horreur des critiques sur ma taille. Mais il faut que je me fasse à l'idée qu'il a raison. 

Soudain, il s'esclaffe de rire. Qu'est-ce qui lui prend?

-Je ne savais pas que tu aimais le cosplay.

Je regarde l'intérieur de l'armoire et remarque qu'un costume n'aurait pas dû être à la portée des yeux de ce pervers... C'est la tenue de chat de Lucy Heartfilia, du manga populaire Fairy Tail. Je crois que je l'ai eu pour un anniversaire par un pote qui, visiblement, voulait me mettre la honte (ou peut-être était-il complètement stone?). Patron se rapproche de mon oreille pour me charrier, comme il a maintenant l'habitude de faire.

-Tu voudras bien le mettre? J'ai bien envie de me rincer l'œil.

Je lui donne un petit coup de coude dans les côtés, légèrement sur les nerfs.

-C'est beau de rêver. Allez, dépêche-toi de mettre quelque chose et de partir. J'ai envie de me reposer.

-Je n'ai pas le droit de rester quand tu te détends?

-C'est impossible si tu es là.

-Parce que je te fais de l'effet? se moque-t-il en posant son bras sur mes épaules.

-Parce que j'ai peur de me faire violer dans mon sommeil, rectifié-je.

Il attrape une chemise noire au hasard et s'apprête à l'enfiler.

-Tu vas la déchirer. T'es trop grand.

-Je préfère porter un vêtement trop petit qu'un truc coloré qui n'est pas classe.

Il m'adresse un clin d'œil que j'ai du mal à discerner à cause des verres opaques de ses lunettes. Puis il se tourne pour rejoindre la sortie. J'emboîte ses pas afin de pouvoir refermer la porte derrière lui.

-J'aurais passé un excellent moment avec toi, Gamin.

Il embrasse le bout de mes lèvres, comme si c'était devenu naturel entre nous. Il me tourne le dos et met les pieds dans le corridor. Je serre les poings. Il faut bien que je fasse la part du travail... Je pose brusquement ma main sur son épaule et le retourne pour qu'il me fasse face. J'agrippe les bords de sa chemise (bien qu'elle m'appartienne) et plaque mes lèvres avec vigueur contre les siennes. Je l'éloigne juste après, souriant de malice.

-À demain, Pervers.

-C'est ça. À demain, Minus.

Je referme la porte derrière moi et repose mon dos contre celle-ci. Je place une main sur mon front en soufflant. Je sens que mes pommettes se tintent légèrement de rose.

-Qu'est-ce qui me prend, sérieusement...? Ça ne me ressemble pas d'être aussi entreprenant...

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