Chapitre 2.
Cette journée était particulièrement ennuyante... Il n'y a pas à dire, les cours sont vraiment soporifiques! J'aurais dû y réfléchir à deux fois avant de m'inscrire dans cette université! Déjà que j'ai dû croiser ce sale type dès le début de la matinée... Rien que d'y repenser me file la chair de poule! Je souhaite ne plus jamais le revoir!
Je referme la porte de mon appartement et je me laisse tomber sur le canapé, exténué. J'ai besoin de souffler un peu. Je me passe les mains sur le visage, avachi sur le divan, la tête rivée vers le plafond. Ce que ça fait du bien d'avoir un peu de silence. J'ai cru que ma tête allait exploser!
Au bout d'un long moment sans rien faire, je décide d'aller me préparer quelque chose à manger. Je me lève donc, les mains dans les poches, et je me dirige vers le petit coin cuisine. Tiens? Qu'est-ce que des morceaux de papier font dans ma poche? Je décide de les sortir et au moment où je vois les lambeaux, je me souviens qu'il s'agit du type aux lunettes de soleil. Je ne les avais pas jetés? J'ai dû oublier. Je les balance dans ma corbeille, sous mon bureau, là où je délaisse mes travaux qui ne me satisfont pas. Des projets inachevés ou des brouillons pour l'école, par exemple.
Je retourne auprès de mon réfrigérateur et je regarde à l'intérieur. Il reste des œufs et du lard. Pourquoi pas me faire des œufs brouillés? Je sors la poêle et je commence à cuisiner. Pendant ce temps, je ne peux m'empêcher de repenser à cette scène avec le gars qui a importuné Céleste. Ses cheveux bruns pas vraiment coiffés lui donnaient un certain style. Et sa barbe naissante lui ajoutait une touche de virilité en plus de sa voix bien rauque. Je suis persuadé qu'il fume pour avoir une voix pareille... Je comprends que la gente féminine soit attirée par ce type. Pourtant, je ne l'ai jamais vu depuis que je suis arrivé dans cet établissement. Il ne doit pas forcément avoir un titre auprès des autres élèves. Peut-être que du côté des filles, elles se passent le mot pour dire que c'est une bête au lit? C'est bien ce qu'il laissait sous-entendre... Peut-être que je devrais prendre exemple? Cela fait un moment que je n'ai pas couché avec quelqu'un. Devrais-je lui demander conseil pour faire plaisir aux femmes?
...
Je suis con ou bien...!? Ce type n'est pas un modèle à suivre! Il est détestable au plus haut point! C'est juste un Don Juan! Un coureur de jupon! Un pervers! Tout ce qu'on veut! Jamais je ne voudrais ressembler à un type comme lui!
D'ailleurs, qu'est-ce qui me prend de penser à lui!? Ce type n'a rien à faire dans mes pensées! S'il pouvait déguerpir, ça me ferait des vacances!
Je lutte contre moi-même pour ne plus songer à cet obsédé qui joue avec le cœur des femmes, et je finis de faire mijoter le dîner. Je prépare la table et je commence à manger tout en regardant une vidéo sur YouTube.
-Superbe soirée..., soupiré-je.
Passé vingt-trois heures, je me mets en tenue de nuit et fonds sous les draps, téléphone à la main. La luminosité de l'écran est le seul éclairage qui illumine la pièce. J'aimerais faire un dernier tour sur les réseaux sociaux avant de me coucher. Je regarde rapidement sur Instagram et sur Twitter, pour finir sur Facebook. Je remarque qu'une personne du nom de Je suis le Patron m'a demandé en ami. Elle vient du même université que moi. Sur l'image profil, il y a un gros "CENSORED" écrit en blanc sur un fond noir. Original... Mais j'aime bien son humour! Ça vaut toujours le coup d'ajouter un ami en plus. Tant qu'il ne me fait pas chier, ça me va! À peine que j'accepte sa demande, je reçois un petit message intriguant.
"Je t'ai trouvé."
L'intérieur de ma cervelle est parsemé de points d'interrogation qui se multiplient à l'infini. Qui cela peut-il être?
Moi: Salut. Qui es-tu?
Je suis le Patron: Tu le sais déjà.
Moi: Je ne crois pas. Quel est ton nom?
Je suis le Patron: C'est pourtant noté sur mon profil.
-Fous-toi de ma gueule..., juré-je en écrivant mon message.
Moi: Haha. Ne me prends pas pour un imbécile. Tu penses franchement que je vais gober une ânerie pareille? Patron serait ton nom?
Je suis le Patron: Ravi que je te fasse autant rire. Mais ce n'est pas une plaisanterie.
Moi: Tes parents ont dû avoir un sacré culot pour t'appeler de cette façon.
Moi: Mais je ne vois toujours pas qui tu es.
Je suis le Patron: Si je te dis "Céleste", est-ce que ça te parle?
J'ai enfin le déclic. Alors ce serait lui?
Je suis le Patron: Avant que tu ne me bloques, je tiens à ajouter que Mathieu n'est pas si mal comme prénom.
Le salaud... Il n'aurait pas pu m'oublier?
Moi: Comment t'as trouvé qui j'étais?
Je suis le Patron: J'ai simplement cherché dans la liste d'amis de Céleste et je t'ai trouvé. C'est ça de mettre une photo de soi en image profil.
Moi: Pourquoi tu m'as cherché?
Je suis le Patron: Parce que tu m'intéresses.
Hein? Qu'essaie-t-il de me dire?
Moi: Comment ça?
Je suis le Patron: J'ai l'impression de me retrouver auprès des flics, en plein interrogatoire. Tu ne peux pas arrêter avec tes questions?
Moi: Je n'y peux rien si je suis curieux de nature.
Je suis le Patron: Donc, si tu me poses des questions, ça veut dire que tu as envie d'en apprendre plus sur moi, je me trompe?
Moi: En effet, tu te goures complètement! Jamais je ne m'intéresserai à un type comme toi!
Je suis le Patron: "Un type comme moi"? Qu'est-ce que tu insinues?
Moi: Ça veut dire ce que ça veut dire. Lâche-moi un peu. Je n'ai pas envie de te connaître. J'ai juste envie que tu me fiches la paix, ainsi qu'à Céleste!
Je suis le Patron: Et qu'est-ce que ça peut me faire de savoir ce que tu veux ou pas? Je fais ce que j'ai envie. Ce n'est pas un petit morveux comme toi qui va me mettre des bâtons dans les roues.
Moi: Ciao, Patron. Ce n'était pas du tout un plaisir d'avoir eu cette conversation avec toi, ce soir.
Je suis le Patron: Peur de rêver de moi?
Moi: Non merci. Les cauchemars ne m'intéressent pas.
Je suis le Patron: Bonne nuit, Minus. À demain!
Moi: Je ne te le souhaite pas en retour...
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