Bonus Pangeek.

-Tiens? Vous êtes déjà là?

Panda et moi nous tournons pour retrouver Céleste qui nous salue.

-En arrivant plus tôt, on peut être plus proche de la scène. Du coup, je pourrai encore mieux voir mon Mathieu! m'exclamé-je avec joie.

En plus, ma mère pourra prendre plein de photos! Ce n'est pas tous les jours qu'on peut voir la performance d'acteur de mon frère! À chaque fois, il s'en sort très bien. Aujourd'hui, j'ai appris qu'il allait jouer le premier rôle; c'est donc une chance inestimable!

-On a gardé plusieurs places. Tu sais s'il reste encore du monde? demande Panda à Céleste qui s'installe à côté de moi.

-Je ne sais pas. Il ne m'a rien dit à ce sujet.

En guettant un peu autour de moi, un garçon attire mon attention. Il vient d'entrer dans l'espace des spectateurs et regarde autour de lui, les mains dans les poches. Il porte des lunettes de soleil et encore plus intriguant, il est vêtu d'une tenue excentrique, une sorte de costard. Il paraît un peu jeune pour être aussi bien habillé. Il doit avoir le même âge que mon grand-frère. Je cogne l'épaule de mon petit-ami, vêtu d'un kigurumi panda, sa tenue quotidienne. Je me rapproche de son oreille pour qu'on ne m'entende pas.

-Regarde par là-bas. Il y a un type en tenue bizarre. (Je lui souris.) Tous les deux, vous ne passez pas inaperçus!

Il regarde dans la direction que je lui ai indiqué.

-C'est sûr qu'il est facilement reconnaissable.

Intriguée, Céleste regarde à son tour et quand elle aperçoit le gars en question, elle se lève d'un seul coup.

-Tu le connais? lui demandé-je.

Mais elle s'en va pour le rejoindre, sans me répondre. Panda et moi les voyons discuter tranquillement.

-C'est son petit-copain, tu penses? questionné-je.

-Je ne sais pas. Il faudra leur demander.

Ils reviennent vers nous.

-Tu nous présentes?

Céleste se tourne vers le gars en costard et lui sourit gentiment.

-Je te présente Geek, le petit frère de Mathieu, et son petit-ami, Panda. Geek, Panda, je vous présente, Patron, le petit-ami de Mathieu.

Choqué d'entendre cette nouvelle, je manque de m'évanouir.

-Comment ça "petit-ami"? Il ne m'a même pas prévenu!

-Je viens d'être au courant! se défend Céleste. Il me l'a dit à l'instant!

J'entends quelqu'un se lever, non loin de moi. Lorsque je me retourne, je tombe nez à nez avec ma mère, qui fixe avec grand intérêt le dénommé Patron. Puis, elle sourit de toutes ses dents en levant la main vers elle.

-Enchanté Patron. Je suis la mère de Mathieu. Ravi de faire votre connaissance.

Il prend la main de ma mère en souriant, toujours désinvolte.

-De même, Madame. Il vous ressemble beaucoup.

Elle se met à rire et revient à sa place, le sourire aux lèvres. Pour ma part, je suis toujours subjugué par cet homme. Je ne savais pas que Mathieu était attiré par ce genre de type. Sa voix est rauque et on dirait un tueur à gage au premier coup d'œil. Il paraît calme mais sa désinvolture en dit long sur sa vraie personnalité. Un petit fouineur, coureur de jupon (ou de calbut), un brin pervers. Je dis ça mais peut-être que je me trompe totalement. C'est juste son apparence qui me rend sceptique. Peut-être que Mathieu est tombé dans le panneau sans savoir que Patron joue un rôle? Je n'espère pas... Je ne veux pas voir Mathieu malheureux.

La main de Panda vient se poser sur ma cuisse, ce qui me ramène de manière immédiate à la réalité. En me tournant vers lui, les joues rouges, je le regarde, gêné.

-Qu'est-ce que tu fais!? Il y a du monde autour! chuchoté-je, ne souhaitant pas que l'on m'entende.

-On s'en fiche de ce qu'il se passe autour, murmure-t-il en se rapprochant doucement pour m'embrasser.

Les lumières s'éteignent et le rideau se lève. Ses lèvres s'écrasent contre les miennes, ce qui me fait frissonner des pieds à la tête. Mais puisque je sais que personne ne peut nous remarquer, je le laisse faire.

-Salut les Geeks. Quoi de neuf sur la toile? On va voir ça tout de suite.

La voix de Mathieu parvient à mes oreilles et je me sépare de Panda, le regard rivé sur la scène. Mathieu est là, au beau milieu de la pièce, en compagnie de trois autres acteurs. La voix off nous parvient enfin. Elle nous explique la situation de la pièce. Mathieu joue le personnage principal, un gars lambda qui fait des vidéos sur Internet, décortiquant d'autres vidéos pour s'en moquer et amuser la galerie. Cette situation aurait pu s'arrêter là mais trois autres "personnes" participent à ses vidéos et balancent des répliques quand ça leur chante.

Pendant une dizaine de minutes, Mathieu et ses compagnons simulent une vidéo jusqu'à ce qu'il lance: "C'était Mathieu Sommet de la toile, pour vous servir!", interrompant le tournage. Et pour jouer le jeu, le public applaudit leur prestation.

Pendant que les amis discutent entre eux, le bras de Panda passe sur mes épaules, ce qui me propulse hors du spectacle dans lequel j'étais immergé. Ils jouent tellement bien que j'en avais oublié ce qui m'entourait. Je lance un regard à l'attention de mon copain qui me sourit. Il frotte son nez contre le mien, tout sourire. Il semble heureux de partager ce moment avec moi. Je pose ma tête sur son épaule et il dépose la sienne sur la mienne. Sa chaleur m'enveloppe. Je me sens bien.

Le tournage d'une autre vidéo démarre. À un moment, alors que Mathieu fait une allusion phallique pour laisser l'un de ses amis répliquer quelque chose au-dessus, ce dernier ne répond pas. Mon frère est tout seul sur scène. Un problème? Le comédien a oublié que c'était à son tour de jouer?

-J'ai dit: "La prochaine vidéo va être dure à analyser."

Toujours pas de réponse. Dans la salle, j'entends des gens marmonner, moqueur.

-Pauvre Mathieu... Il se fait tourner en ridicule, pensé-je tristement.

Il paraît perturbé, faisant quelques tours de la scène, comme s'il était à la recherche de ses amis.

-Les amis? Vous êtes où? (Il fait un tour sur lui-même, l'air paniqué.) Bordel... Vous êtes où, bon sang!?

Il ne semble pas bien, et maintenant, il court partout, comme s'il avait perdu quelque chose de précieux.

Les lumières s'éteignent quelques temps, pour changer d'acte. Lorsque nous sommes capables de voir la scène, Mathieu se retrouve face à un homme, séparés par une table en bois. Un échange des plus intrigants s'enclenche, attirant notre attention naturellement.

-Non... Ce n'est pas possible... Ce que vous racontez est dénué de sens! s'emporte Mathieu, les mains sur les tempes.

Il paraît souffrant.

-Monsieur Sommet, je vous prie de me croire. La situation n'est clairement pas à votre avantage. Vous feriez mieux de vous résigner à entendre la réalité. Vous laisser délirer n'est certainement pas une bonne chose à faire.

-Vous mentez! hurle-t-il en se levant précipitamment. Mes amis existent et ne sont pas l'œuvre de mon imagination!

-Néanmoins, ils ne sont plus là depuis que vous avez pris votre médicament.

-C'est une simple coïncidence! Arrêtez de me mentir! Et rendez-moi mes amis! Ils ne doivent pas être loin.

-Non. Ils ne sont pas loin du tout, étant donné qu'ils séjournent dans votre tête depuis le début.

-Ce n'est pas possible! Je ne suis pas fou, bordel! (Son visage s'endurcit et il se met à ricaner d'une voix rauque à l'attention de l'inconnu.) Tu crois vraiment qu'on va gober un bobard pareil, Gamin? (Il prend alors un air offusqué.) Ce type en a beaucoup trop pris, Gros! (Son visage se déforme en une grimace apeuré et ses épaules se crispent à hauteur de ses oreilles.) On n'a rien fait de mal... Je ne veux pas qu'on aille à l'asile...

-Mais vous avez toujours été à l'asile, Monsieur Sommet. Nous avons simplement décoré votre chambre pour faciliter votre familiarisation à cet environnement. Il en va sans dire que votre état a empiré depuis que vous vous êtes lancés sur vos vidéos pour YouTube.

-Ce n'est pas possible... Ce n'est pas possible..., marmonne-t-il, le regard dans le vide.

-Pauvre Mathieu..., murmuré-je en enlaçant le bras de Panda.

Mon frère joue tellement bien que j'ai vraiment l'impression d'assister à la scène. Je jette un œil à la rangée. Mes parents sont captivés; Panda me caresse doucement la cuisse pour me rassurer; Céleste a un air triste, comme si elle partageait les sentiments du personnage de Mathieu; Patron, quand à lui, il paraît très concentré, analysant les comportements de son copain. Il porte un œil critique à cette pièce, comme s'il s'agissait d'un professionnel. Pourtant, il semble apprécier. En même temps, l'histoire est bien tournée!

Tout à coup, la main de Panda attrape mon menton et il m'embrasse, sans pression. C'est tellement inattendu que je ne sais même pas comment réagir. Il dépose alors son nez dans mon cou, comme pour se réchauffer. J'ai dorénavant beaucoup de mal à suivre la pièce.

Tout ce que je sais, c'est que Mathieu se fait entraîner de force dans un asile et pour une raison qui nous est encore inconnue, le directeur du bâtiment souhaite s'entretenir en tête à tête avec lui.

L'entracte arrive finalement. La plupart des gens s'éclipse pour s'offrir des rafraîchissements tandis que d'autres discutent tranquillement, produisant un brouhaha désagréable dans toute la salle.

-Franchement, ce n'est pas mal. Mais je trouve que le garçon qui joue le rôle principal est trop impliqué. Ça ne fait pas vrai, critique une femme derrière moi.

Mon frère a commencé les cours de théâtre il y a seulement trois ans. Franchement, il se débrouille super bien pour un petit nouveau dans le milieu. Mais ça, la dame n'est pas censée le savoir.

Les minutes passent et la pièce reprend.

Panda m'enlace par la taille, totalement enivré par mon odeur corporelle. Je me blottis contre lui, souriant. J'aime tellement ces petits moments simples entre nous. Ils me rendent heureux un certain temps.

Le rideau est toujours fermé. Un problème technique?

Un homme, tenant à la main un masque vénitien idéal pour les carnavals, l'utilise pour se cacher le visage. Il s'en défait pour nous dévoiler son air exagérément amusé. Il sourit de toutes ses dents, le regard pétillant d'une joie presque malsaine.

-Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, en direct sur Internet, voici le live de la terreur! Installez-vous confortablement et délectez-vous de cette pièce tragi-comique. Aujourd'hui, votre bourreau préféré devient la victime, le clown devient le bouffon, et le railleur devient le raillé! Quant à moi, votre humble serviteur, je ferai de mon mieux pour vous divertir. Que le spectacle commence!

Il se met à danser dans le style de Grease, tandis que le rideau s'ouvre sur la scène, et de la fumée prend sa place dans toute la salle. Une vieille musique se joue en même temps.

Tout s'arrête lorsqu'il s'installe sur une chaise en bois. Il semble y avoir quelqu'un face à lui mais la fumée cache son visage. Une fois dissipée, on reconnaît Mathieu, attaché à une chaise, avec un drôle de casque rouge sur la tête.

-Bonjour, Monsieur Sommet. Je suis le directeur de cet asile. Ravi de faire votre connaissance.

Il ne répond pas, le regard vide. Comme si son cerveau était déconnecté.

-Une réponse serait le bienvenue.

Il relève la tête, avec une mine de mort-vivant.

-Pourquoi êtes-vous là?

Le soi-disant directeur place l'une de ses jambes sur l'autre et esquisse un sourire, satisfait de savoir qu'il n'est finalement pas muet.

-C'est très simple, cher Monsieur Sommet: je suis ici pour que vous deveniez la vedette de ce spectacle!

Mathieu ne paraît pas comprendre mais semble totalement détaché de toute cette histoire. Le directeur s'empresse de continuer son récit. Il raconte brièvement sa biographie "concoctée par ses soins", tels sont ses mots. Une existence tout à fait paisible pour un jeune milliardaire de vingt-sept ans. Mais ce joyeux petit monde s'est assombri par le suicide de sa sœur. Elle aurait mis fin à ses jours car elle aurait subi du harcèlement depuis qu'elle était passée dans une vidéo de Mathieu.

-Elle était tout mon monde... Vous n'imaginez pas à quel point j'étais dévasté de découvrir son corps baignant dans son propre sang...

Il se lève brusquement de sa chaise et se place derrière mon frère. Il entoure ses bras autour de ses épaules et approche ses lèvres de son oreille.

-J'étais partagé parmi des centaines de sentiments. La douleur, la peine, la colère, la nostalgie, ... Et c'est monté d'un cran. J'ai alors ressenti de la rage. Une rage démentielle. (Ses bras se referment autour du corps de Mathieu, qui semble être pris au piège.) J'étais sur le point de sombrer dans la dépression...mais j'ai finalement trouvé une échappatoire à ce monde coloré de noir qui avait consumé le mien depuis la mort de ma très chère sœur. Je vous ai trouvé. Et j'ai enfin l'occasion de la venger!

Il se met à sourire et se détache de sa victime. Il se place face à elle et la regarde de haut, le dos bien droit, les mains liées dans le dos. On aurait dit un gamin trépignant d'impatience de recevoir son cadeau. Mathieu le dévisage, dans une posture inférieure, comme s'il voulait se mettre en boule mais sans trop le montrer. Une lueur d'inquiétude traverse ses yeux bleus.

-Que comptez-vous faire, au juste?

Son air enfantin se transforme. Il semble plus machiavélique. Il passe sa main à l'arrière de son pantalon.

-Je vais vous tuer, Monsieur Sommet.

Il pointe son arme face à lui, dément. Mathieu s'affole soudain.

-Attendez! Vous ne pensez pas qu'il y a d'autres façons de régler cette affaire...?

-Il est trop tard, Monsieur Sommet... Rendez-vous en Enfer.

Puis il tire. À la seconde d'après, le corps de Mathieu fait basculer la chaise en arrière. Il est mort.

Je reste accroché aux bras de Panda, tétanisé par cette scène. Je ne m'attendais pas à ce que Mathieu meure dans la pièce!

Le directeur semble libéré d'un poids et place sa chaise face au public pour s'y installer. Il fixe un point invisible, les bras ballants.

-C'est drôle quand on y pense... (Il tourne le canon du pistolet à sa tempe, lève les yeux vers nous et replace son masque vénitien contre son visage.) C'est drôle...

Et il use d'une deuxième balle avant de s'écrouler par terre. Le rideau se ferme pour clore cette pièce de théâtre. Il faut un temps pour entendre les applaudissements. Ça ne peut pas être la fin? Ce n'est pas possible!

Je resserre mon étreinte autour du buste de Panda, tout chamboulé. Les applaudissements cessent mais les salutations des acteurs ne sont toujours pas arrivées.

La salle baigne dans un silence inquiétant. Les spectateurs ne savent pas quoi faire. Partir ou attendre encore? Quand soudain, des voix commencent à combler le calme de la pièce.

-Eh, Gros! Qu'est-ce qui se passe ici?

-J'ai peur... Je ne reconnais pas cet endroit... On est perdu...?

-Tu me parais tout stressé, Gamin. Tu veux que je te fasse un massage pour te détendre?

-T'es dégoûtant, Gros!

-Je n'ai rien dit de mal.

-On sait tous où tu comptes passer tes mains, Gros!

-Arg... J'ai mal à la tête... (C'est la voix de Mathieu!)

-Tu as la migraine, Gamin? Tu utilises toujours cette excuse; ça devient redondant!

-Mathieu? Qu'est-ce qu'on fiche ici...? J'ai peur...

-Je ne sais pas... J'ai ce putain de mal de crâne qui m'empêche de réfléchir...

On entend quelques gémissements de douleur de la part de Mathieu.

-J'ai de la bonne, si tu veux. Ça devrait t'aider à oublier la douleur.

-Il sera complètement stone, après ça...! Et il ne pourra pas nous aider à sortir de cet endroit...!

-C'est plutôt à toi de prendre de la coc'. Tu es à fleur de peau, Gamin.

-Les gars... Faites moins de bruit...

Une silhouette se fond un chemin à travers les rideaux et arrive en avant-scène. C'est Mathieu! Il semble chancelant, une main compressant sa tempe, avec une expression de douleur.

-Ça ne va pas, Mathieu...? demande une nouvelle personne qui arrive aux côtés de mon frère.

-La douleur s'atténue mais ça fait comme un bourdonnement dans mon crâne...

-T'es sûr que ça va aller, Gros?

Le Hippie arrive à son tour et pose une main sur l'épaule de Mathieu.

-J'espère... (Il lève les yeux pour regarder autour de lui.) Quel est cet endroit?

-C'est justement ce qu'on se demandait, Gamin.

Toute la troupe est à la vue du public, désormais.

-C'est quoi tous ces nombres binaires? Sommes-nous dans un logiciel?

La lumière projette dans toute la pièce un décor sombre avec une série de nombres composée de zéro et de un. Je me sens soudainement émerveillé. C'est tellement beau!

-Comment est-ce possible?

-Je crois qu'on a transplanté ta conscience dans un ordinateur et que nous sommes désormais coincés ici.

Ils font mine de regarder avec grand intérêt les alentours.

-Comment on a pu en arriver là, sérieux? se plaint mon frère.

-C'est l'univers rêvé pour les geeks dans ton genre, si tu veux mon avis, Gamin.

-Un peu trop informatisé à mon goût...

-Voyons voir si je peux trouver une série de code qui me permettrait de mater un bon porno'...

-Ne fais pas ça, Gros! Y a des mineurs dans la salle!

-Tu crois vraiment qu'il n'y a que les adultes qui vont sur ces sites? Ce que tu peux être naïf...

-Ça suffit, maintenant! s'énerve Mathieu en faisant les cent pas. Il faut trouver une échappatoire. On ne peut pas rester ici indéfiniment!

-Et pourquoi pas?

-Comment peut-on survivre dans un tel endroit?

-N'oublie pas que nous sommes éternels dans ce milieu. Bien sûr qu'on survivra!

-Vous tenez vraiment à rester ici? se résigne-t-il en soufflant.

Un "oui" collectif lui répond et il accepte cette fatalité contre son gré.

-Et comment faire des vidéos dans ce monde?

-Ce n'est pas bien compliqué. Tu modélises quelques lignes de code et c'est bon, explique le gosse en faisant des gestes mystiques avec ses mains.

Fasciné, Mathieu s'exécute à son tour et les autres suivent le mouvement.

-Ce monde est tout simplement fantastique!

Il prend un air sérieux en se tournant vers le public et inspire profondément.

-Salut les Geeks! Quoi de neuf sur la toile? On va voir ça tout de suite!

La scène se termine de cette façon - beaucoup plus sympathique que la précédente. Je pense que les gens sont satisfaits car tout le monde applaudit énergiquement. Franchement, j'ai beaucoup aimé!

Je me tourne vers Panda pour l'embrasser avec douceur. Ça fait du bien un petit bisou de temps en temps!

Le rideau se lève et les acteurs s'inclinent, tous en rang. Une nouvelle ovation comble la pièce. Nous sommes retardés par un petit discours du professeur de théâtre pour remercier tout le monde puis nous pouvons sortir rejoindre Mathieu.

-Alors? Qu'est-ce que vous en avez pensé? nous demande Céleste pendant que nous patientons à l'extérieur.

-Franchement? C'était cool! répond Panda, en souriant.

Une suite de compliments s'en suit. Si le principal concerné était là, il en serait tout retourné!

-Il joue de mieux en mieux chaque année, ajoute ma mère. Il finira acteur professionnel si ça continue!

-N'exagérons rien. Il a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'arriver à ce stade, rétorque mon père.

-Toujours là pour nous ramener à la réalité... Il a toujours été comme ça! songé-je tristement.

Puis, tout à coup, toute l'attention se porte sur un nouvel arrivant: Mathieu! Je me jette littéralement sur lui, heureux de le retrouver.

-Tu as été génial!

Il me sourit et tout le monde lui fait des louanges et il nous remercie, un peu gêné. Même Patron l'a félicité!

Quand je les regarde, j'ai l'impression qu'ils ne sont pas si proches que ça. Ils gardent une distance de vingt centimètres, minimum! Je commence à avoir des doutes sur leur relation...

-Il commence à faire tard. Nous devrions y aller, vous ne croyez pas?

Nous nous retrouvons dans la voiture, pour raccompagner Céleste chez elle. Mathieu et Patron ne viennent pas avec nous. Mon frère a décidé de ramener son copain chez lui. Arrivés chez Panda, je sors avec lui pour passer un peu plus de temps en sa compagnie. De plus, je n'habite pas très loin. Je n'aurai que dix minutes de route. Une fois que mes parents s'en vont, je me retrouve à la seconde qui suit dans les bras de mon copain. J'enfouis mon nez froid dans son cou et le serre contre moi, enivré par son doux parfum.

-Je t'aime...

-Moi aussi, mon petit Geek.

Il m'embrasse le front, en gage de protection, tout en m'enveloppant de ses bras, afin de me couvrir de la fraîcheur de la nuit. Nous restons ainsi quelques minutes, à nous cajoler amoureusement.

-C'était une bonne soirée. On en refera d'autres de ce genre?

-Pourquoi pas? Du moment que je suis avec toi, ça me va.

Au bout d'un moment, je me dis qu'il faudrait que je rentre chez moi. Je commence à avoir faim et il ne faudrait pas que je traîne trop longtemps, au risque d'inquiéter mes parents.

-Bon...je crois que je vais y aller. On se retrouve demain, en cours?

Il m'attrape par la main et se met à marcher à mes côtés. 

-Ne crois pas que je vais te laisser t'en tirer aussi facilement. Les rues sont dangereuses, la nuit. Je te raccompagne.

-C'est bien malin..., soupiré-je en silence.

Je lui réponds, moqueur:

-Qui serait un danger pour moi? Tu t'inquiètes trop!

Tout à coup, Panda me pousse contre le mur, où il m'encadre de ses bras. Son regard sérieux m'incite à me laisser faire. Je rentre mon menton en crispant mes épaules, dévoilant mon infériorité.

-Qui te dit que le danger n'est pas juste à côté? me demande-t-il d'une voix rauque tout en se rapprochant. 

N'étant plus qu'à quelques centimètres de mon visage, je me sens devenir pivoine. Il dépose ses lèvres sur ma peau, juste en-dessous de mon menton, et s'amuse à me bécoter. Je frémis et agrippe les manches de son kigurumi. (Lucy-Gondra: Il perd toute sa crédibilité!)

-Tu ne comptes pas faire ça en pleine rue...? Et si quelqu'un nous surprenait!?

Je croise son regard de braise et me ravise d'en dire plus.

-Tu vois? Tu ne peux pas te défendre. (Il se rapproche jusqu'à frôler ma bouche.) Tu as vraiment de la chance que je n'ai pas un mauvais fond. (Lucy-Gondra: Ça reste à voir!)

Il m'embrasse avec une extrême délicatesse et je me laisse transporter dans cet élan de bonheur.

Hélas, ce moment est éphémère. Il y met un terme un peu trop brusquement!

-Allez, on y va?

Je ne sais pas comment j'ai pu trouver ce courage, mais j'attrape sa manche et je prends l'initiative de l'embrasser. Il paraît tout d'abord surpris, mais me laisse faire. Je ne le lâche pas jusqu'à entière satisfaction. C'est trop bon de goûter à ses belles lèvres!

Il passe un bras autour de ma taille et me conduit jusqu'à chez moi. Je ne veux pas le quitter. À chaque fois, c'est trop dur! Ça fait comme une déchirure à mon cœur...

-Je t'aime. À demain!

Il m'embrasse sur la joue avant de partir en me saluant, tout sourire.

Mais le simple fait de me dire que je le retrouverai bien assez vite réanime le feu qui me donne la sensation d'être en vie.

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Il aura mis du temps à venir, celui-là! Une preuve que je ne publierai pas de fanfictions avant un long moment!

J'espère que ce bonus en valait la peine, bien que je le trouve un peu chiant, après relecture. Mais Panda et Geek sont trop mignons! Je n'y peux rien!

Sur ce, je vous laisse sur cette fin. Je vous aime et je vous fais d'énormes bisous! Sayonara!

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