16h - We Don't Talk Together
« Vous n'avez aucun sujet de conversation en dehors des études. »
- N.O
O!RUL8,2?
———
Il était passé 16 h de cinq minutes quand le professeur leur fit finalement signe qu'ils étaient autorisés à quitter la salle. Les affaires de Yoongi étaient déjà à moitié rangées, il fourra ce qu'il restait dans son sac d'un grand geste de bras, puis se leva d'un bond. Il entendit à peine Hoseok lui dire que ce n'était pas la peine de tant se dépêcher sous les ricanements de Jimin.
— Tu n'as que quelques minutes de retard, Yoon, ce n'est pas un drame, lui fit remarquer Jimin une fois que ses deux amis l'eurent rejoint dans le couloir.
Yoongi n'eut pas besoin de se tourner vers Jimin pour savoir qu'il roulait des yeux.
— Seokjin-sunbae n'aime pas que je sois en retard, il doit être parti à 18 h sans faute.
— Ah bon...
— Oui, je t'ai déjà expliqué, je crois qu'il doit aller récupérer son cousin au collège, quelque chose comme ça... marmonna Yoongi.
— Quelque chose comme ça... répéta Jimin. Tu pourrais lui demander s'il veut bien t'accompagner prendre un verre après votre cours, peut-être qu'il t'expliquerait exactement pourquoi il ne peut pas.
La voix de Jimin était moqueuse mais Yoongi savait que c'était simplement pour plaisanter. Il se renfrogna tout de même en entendant Hoseok rire.
— Peut-être qu'il te proposerait un autre moment s'il ne peut vraiment pas le mercredi soir, se rattrapa Hoseok en voyant les sourcils froncés de Yoongi.
— Laissez tomber, grogna Yoongi en s'engageant dans les escaliers, laissant ses amis derrière lui.
Il les entendit rire à nouveau mais Jimin lui lança tout de même « À demain, Yoonie » et Yoongi se retourna pour lui faire un signe de la main avant de dévaler les escaliers.
Il avait l'habitude de leurs taquineries, c'était ainsi depuis qu'ils s'étaient rencontrés en première année. Il n'y avait aucune méchanceté dans leurs paroles, aucune malice. Yoongi le savait alors il ne le prenait jamais mal, même s'il était bien conscient que ses amis pensaient une partie de ce qu'ils lui disaient. Ils voulaient simplement que Yoongi tente sa chance.
Simplement. Ça le faisait sourire.
Yoongi avait un faible pour Kim Seokjin, un sunbae de quatrième année, depuis le premier jour où il l'avait rencontré. Après être passé de justesse en deuxième année, Yoongi avait accroché des petites annonces un peu partout sur le campus. Il lui fallait quelqu'un pour l'aider à progresser, il pouvait payer. Kim Seokjin avait accepté. Depuis, il lui donnait des cours tous les mercredis après-midi à 16 h.
Ça faisait six mois. Au fil du temps, ses sentiments avaient grandi. Ce n'était pas de l'amour, pas tout à fait — ils ne se connaissaient pas suffisamment — mais c'était assez pour qu'il pense à lui plus souvent qu'il ne voulait l'admettre et pour s'imaginer parfois lui avouer qu'il l'appréciait vraiment beaucoup.
Seokjin était très beau, c'était ce que Yoongi avait remarqué en premier. Il avait essayé de ne pas le fixer les deux heures qu'avait duré leur premier cours. Yoongi était convaincu qu'il aurait pu jouer dans un des dramas que sa sœur regardait le soir après les cours. Il était gentil aussi, et patient quand Yoongi ne comprenait pas quelque chose. Ses gestes étaient mesurés, il parlait posément, il souriait souvent, il mettait Yoongi à l'aise.
Ils auraient peut-être pu être amis si Yoongi avait osé franchir le pas, lui proposer un café, un ciné, une sortie, n'importe quoi au lieu de se contenter de leurs deux heures d'études hebdomadaires à la bibliothèque du campus. Il n'avait jamais eu le courage et il ne pensait pas l'avoir un jour.
Il y songeait une fois de plus en traversant le hall. Il allait sortir par la porte sud pour se diriger vers la bibliothèque quand son téléphone vibra. Il le sortit de sa poche, ouvrit de grands yeux en voyant le nom de Seokjin (ils ne s'envoyaient jamais de messages), puis sentit sa bonne humeur s'envoler en lisant la suite.
Ses doigts effleurèrent le clavier mais il ne trouva pas tout de suite quoi répondre. Il était déçu, un peu déconcerté — triste, même. Il ne reverrait certainement pas Seokjin avant février, c'était dans longtemps, trois mois. Il ne s'inquiétait même pas de ses résultats sans l'aide de Seokjin, simplement du fait qu'il perdait sa seule occasion de le voir, de lui parler, de peut-être un jour lui dire : « Je t'apprécie vraiment beaucoup, et si on sortait samedi soir ? »
Il tapa son message avec une moue maussade puis fourra son portable dans sa poche. Il ne lui restait plus qu'à retrouver Jimin et Hoseok.
* * *
Les semaines passèrent sans que les couloirs du bâtiment B ne voient plus Yoongi courir pour arriver à l'heure à la bibliothèque les mercredis après-midi. Yoongi guettait Seokjin quand il parcourait d'un pas traînant ces mêmes couloirs pour rejoindre la salle où se déroulait son prochain cours — sans succès. Il le cherchait du regard quand Jimin sortait fumer après déjeuner ; il s'asseyait sur un banc, fourrait ses mains glacées dans ses poches et n'écoutait ses amis parler que d'une oreille tandis qu'il observait les groupes d'étudiants passer.
Il ne l'aperçut qu'une fois, un matin tôt, en train d'étudier à une table de la bibliothèque. Yoongi était venu rendre des livres qu'il avait empruntés avant son premier cours de la journée. Il voulut aller lui parler, prendre des nouvelles, donner des siennes, peut-être voir son visage s'illuminer de ce sourire qu'il lui adressait parfois et entendre son rire bas, un peu étouffé, parce qu'ils étaient dans la bibliothèque et qu'il y avait le panneau demandant de ne pas faire de bruit placardé juste à côté.
Il n'osa pas parce qu'ils ne se connaissaient pas comme ça.
— Vous n'avez aucun sujet de conversation en dehors des études.
Ce fut ce que Jimin lui dit, un soir, alors qu'ils marchaient à la lumière des lampadaires vers le bâtiment A où se trouvait le grand auditorium, là où le club de débat de l'université organisait chaque mois une soirée-débat.
— C'est la seule chose dont vous parlez : les cours. Pas étonnant qu'il ne t'ait pas confié pourquoi il ne peut plus te voir le mercredi.
Les épaules de Yoongi s'affaissèrent mais Jimin insista :
— Est-ce que tu as au moins une fois essayé de vraiment discuter avec lui ?
Yoongi ne répondit pas, il ne savait pas quoi répondre. Il avait essayé, peut-être pas assez — impensable pour quelqu'un comme Jimin.
La voix douce de Hoseok s'interposa, comme souvent :
— C'est difficile, Jimin, essaie de comprendre. Tout le monde n'est pas comme toi.
Un soupir s'échappa d'entre les lèvres de Jimin et Yoongi expliqua :
— C'est arrivé qu'on discute... mais ça ne dure jamais très longtemps.
— C'est dommage, murmura Jimin.
— J'essaie... rétorqua Yoongi.
Jimin acquiesça tandis que Hoseok reprenait sur un ton guilleret :
— Peut-être que tu pourras aller lui parler s'il est là ce soir !
— S'il est là, peut-être... répondit Yoongi sans être vraiment convaincu.
Seokjin venait toujours aux soirées organisées par le club de débat de l'université parce que son meilleur ami Namjoon en était le président. Yoongi venait chaque fois aussi mais ça n'avait rien à voir avec Seokjin — en tout cas, pas au début. Il appréciait simplement venir écouter les discussions. Ça l'impressionnait, que certains de ses pairs soient capables de prendre la parole devant un auditorium presque rempli sans se démonter. Yoongi bégayait dès qu'il devait aligner deux mots devant sa classe.
Hoseok et Jimin l'accompagnaient chaque fois. Hoseok, car il aimait ces soirées autant que Yoongi ; Jimin, car ils allaient ensuite dîner au restaurant des parents de Yoongi et que sa mère avait tendance à avoir la main lourde sur les portions.
Parfois, avant de partir, Yoongi osait aller saluer Seokjin et discuter un moment avec lui. Il lui demandait ce qu'il avait pensé des discussions, si l'un des deux camps avait su le convaincre. Seokjin lui retournait les questions, écoutait attentivement ses réponses, souriait quand Yoongi s'emmêlait les pinceaux, et Yoongi se sentait presque prêt à lui demander s'il voulait aller prendre un café avec lui, un après-midi.
Il se dégonflait chaque fois en entendant la petite voix dans sa tête lui rappeler que Seokjin était simplement poli parce que Yoongi était son élève, qu'il avait peut-être déjà quelqu'un, et puis surtout, qu'il était trop bien pour lui. Alors, il se retrouvait à mastiquer son jajangmyeon en silence à la table du fond du restaurant de ses parents, pendant que Jimin, assis en face de lui, la bouche pleine et l'assiette encore plus, le houspillait pour avoir encore une fois laissé passer sa chance.
C'était le scénario habituel et Yoongi était prêt à le revivre une nouvelle fois si cela signifiait avoir l'occasion de parler à Seokjin pour la première fois depuis un mois. Il fut cependant rapidement déçu quand il pénétra dans l'auditorium et qu'il chercha Seokjin du regard, en vain. Tout au long du débat, il espéra le voir passer les portes et venir s'installer dans les gradins le plus discrètement possible, mais cela n'arriva pas. Le débat se finit sans que Seokjin n'ait fait son apparition.
— Bon... Une prochaine fois, murmura Hoseok pour le réconforter.
Ses deux amis étaient déjà en train de remettre leurs manteaux.
— C'est bizarre quand même, commenta Jimin. J'espère qu'il va bien.
Hoseok acquiesça, l'air préoccupé, tandis que Yoongi se décidait enfin à lui aussi enfiler son manteau. Il observait Namjoon en bas des escaliers en train de récupérer les micros et de les éteindre un à un. Lui n'avait pas l'air inquiet pour Seokjin.
— Peut-être que je pourrais demander à Namjoon-sunbae...
Hoseok lui lança un regard intrigué et Yoongi fit un geste vers Namjoon.
— Kim Namjoon, expliqua-t-il. Il doit savoir si Seokjin-sunbae va bien.
Jimin roula des yeux, comme souvent quand Yoongi parlait de Seokjin.
— Ou tu pourrais lui envoyer un message pour lui demander directement.
Yoongi ne trouva rien à répondre. Il avait pensé plusieurs fois à simplement envoyer un message à Seokjin pour prendre de ses nouvelles, il en avait commencé plusieurs mais avait renoncé à chaque tentative. Il l'avait gardé pour lui, ce n'était pas la peine de le raconter à Jimin, il avait déjà bien assez de raisons de traiter Yoongi de poule mouillée.
— Vas-y, Yoonie, l'encouragea Hoseok après un silence. On t'attend dehors.
Jimin soupira mais Yoongi l'ignora et entreprit de descendre les escaliers pour rejoindre Namjoon.
Yoongi avait échangé plusieurs fois avec Namjoon depuis qu'il avait rencontré Seokjin. C'était simple de lui parler, comme c'était simple de parler à Seokjin, mais moins intimidant — peut-être parce qu'il ne s'imaginait pas lui avouer ses sentiments quand il rêvassait en cours, peut-être parce qu'il n'y avait pas de sentiments justement, juste les balbutiements d'une amitié.
— Sunbae, appela Yoongi une première fois en s'approchant.
Concentré sur sa tâche (il était en train de compter les micros, certainement pour s'assurer qu'aucun de ceux que l'université leur avait prêtés ne manquait), Namjoon ne l'avait pas entendu alors Yoongi s'avança encore de quelques pas, ignorant les regards intrigués que lui lançaient les membres du club de débat.
— Sunbae ! appela-t-il de nouveau, d'une voix plus forte.
Cette fois, Namjoon releva la tête. Un sourire s'invita sur son visage quand il aperçut Yoongi.
— Salut, Yoongi ! le salua-t-il en se redressant.
Yoongi murmura « Salut » en retour tandis que Namjoon éteignait le micro qu'il tenait à la main :
— Le débat t'a plu ?
— Oui, c'était très intéressant.
— Tant mieux.
Yoongi acquiesça, ne sachant pas comment continuer, et Namjoon, après un court instant à attendre, lui tendit une perche :
— Tu voulais me demander quelque chose ?
— Oui, je voulais te demander si... Je voulais te demander si Seokjin-sunbae allait bien.
L'air surpris sur le visage de Namjoon n'échappa pas à Yoongi qui s'empressa de s'expliquer :
— C'est juste que j'espérais le voir ici ce soir, comme il vient chaque fois, mais il n'est pas là alors je me demandais s'il allait bien, parce que tu sais, il a annulé nos cours alors je ne le vois plus, je ne peux pas lui demander directement.
Intérieurement, Yoongi se traita d'imbécile pour parler autant. Namjoon n'en avait rien à faire de ses histoires.
— Tu pourrais lui envoyer un message, fit remarquer Namjoon.
C'était ce que Jimin avait dit, c'était ce que n'importe qui aurait dit — c'était certainement ce que Yoongi aurait dû faire.
— On ne— On ne parle pas vraiment par messages, bégaya Yoongi.
Namjoon resta silencieux un instant. Il faisait tourner le micro entre ses doigts et Yoongi ne pouvait s'empêcher de baisser les yeux de temps à autre pour vérifier qu'il n'allait pas le faire tomber.
— Seokjin va bien, c'est juste sa grand-mère qui est malade. Il lui faut quelqu'un près d'elle en ce moment, expliqua finalement Namjoon.
— C'est grave ? se surprit à demander Yoongi avant d'instantanément le regretter : Ce ne sont pas mes affaires, pardon.
Namjoon haussa les épaules aux excuses de Yoongi, les trouvant apparemment inutiles.
— Ça ne sera pas grave si elle se repose bien.
— D'accord, tant mieux, murmura Yoongi, un peu rassuré mais aussi triste de savoir que la grand-mère de Seokjin était malade. Merci beaucoup, sunbae.
Yoongi s'inclina, prêt à s'éclipser, mais Namjoon le retint d'un geste de la main :
— Peut-être que tu devrais tout de même envoyer un message à Seokjin, ça lui ferait plaisir.
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée...
— Pourquoi ? demanda Namjoon en fronçant les sourcils.
— On n'est pas— On ne se parle pas vraiment, en dehors des cours, expliqua Yoongi.
Namjoon eut l'air songeur un instant puis il reprit, la voix un peu plus basse qu'une seconde plus tôt :
— Je sais que Seokjin est assez... réservé, mais il parle souvent de toi. C'est assez compliqué pour lui en ce moment, je suis sûr qu'un message de ta part lui ferait plaisir.
Yoongi sentit ses joues chauffer et un élan d'espoir faire s'envoler des papillons dans son ventre. Seokjin parlait souvent de lui, et Namjoon semblait penser qu'il l'appréciait. Il retint avec peine le sourire qui voulait s'inviter sur ses lèvres.
— J'y penserai, murmura-t-il à l'intention de Namjoon avant de s'incliner à nouveau et de s'excuser : Je dois y aller, sunbae, mes amis m'attendent. À une prochaine fois ! rajouta-t-il.
Il entendit à peine Namjoon le saluer alors qu'il se ruait vers la sortie pour retrouver ses amis.
Il eut vite fait de tout leur raconter mais ils n'étaient toujours pas arrivés à un accord quand ils débarquèrent au restaurant des Min :
— Si Namjoon-sunbae s'est permis de te dire que sa grand-mère est malade, c'est que Seokjin-sunbae ne voit pas de problème à ce que tu le saches. Tu réfléchis trop, se plaignit Jimin en retirant l'écharpe qu'il avait enroulée autour de son cou.
— Jimin a raison, tu te compliques la vie pour rien, renchérit Hoseok.
— S'il avait voulu me le dire, il me l'aurait dit le mois dernier, grommela Yoongi.
— Non, pas forcément—
Leur discussion fut interrompue par la mère de Yoongi qui les pressa d'aller s'asseoir et de baisser d'un ton car ils « embêtaient les clients ». Elle était en train de débarrasser une table, Yoongi attrapa deux assiettes vides pour l'aider tandis que ses amis rejoignaient leur table habituelle. Il s'éclipsa ensuite en cuisine, sa mère sur ses talons, et déposa les assiettes sur le plan de travail avec un soupir. Il sentit le regard curieux de sa mère sur lui avant même qu'elle ne l'interroge :
— Tout va bien, Yoonie ?
— Ça peut aller, répondit-il avec une moue.
Il croisa son regard et elle haussa les sourcils — elle ne le croyait pas. Il soupira une nouvelle fois puis capitula tandis qu'elle se remettait derrière les fourneaux.
— Tu sais que Seokjin-sunbae ne me donne plus de cours ? commença-t-il.
— Hum...
— J'ai appris aujourd'hui que sa grand-mère est malade et que c'est pour ça qu'il n'a pas le temps en ce moment.
Sa mère ne dit rien, elle semblait concentrée sur sa préparation, mais Yoongi continua malgré tout :
— Je me demande si je devrais lui envoyer un message... Pour prendre des nouvelles ou— Je ne sais pas...
— Pourquoi tu ne lui amènerais pas du bouillon ? proposa tout à coup sa mère.
— Quoi ?
— Du bouillon, répéta-t-elle. Il m'en reste, tu pourrais lui en amener.
Stupéfait, Yoongi garda le silence.
— Tu as déjà été chez lui, non ? Quand tu avais été lui emprunter des livres pour tes examens.
Elle interrogea son fil du regard mais Yoongi ne disait toujours rien.
— Tu trouves que c'est une mauvaise idée ? Si je me souviens bien, sa mère est infirmière, non ? Elle ne doit pas avoir le temps de beaucoup cuisiner...
Yoongi corrigea simplement :
— C'est sa tante, pas sa mère.
Seokjin avait rencontré les Min une fois, au début de l'année, quand il avait accepté d'être le professeur de Yoongi. Il avait expliqué qu'il venait d'Ulsan et qu'il logeait chez sa tante le temps de ses études à Séoul. Elle était infirmière, elle avait un fils, il y avait la grand-mère qui vivait avec eux. C'était à peu près tout ce que Yoongi savait de la vie de Seokjin.
— Apporte-lui du bouillon, insista-t-elle encore. Tu diras que c'est de ma part, si tu veux, pour le remercier de t'aider avec les cours, et pour sa grand-mère.
Son ton était sans appel mais Yoongi savait que malgré les apparences, il avait le choix.
— Tu ne crois pas que c'est trop ? demanda-t-il.
Sa mère haussa les épaules.
— Tu n'as qu'à lui demander. Tu voulais lui envoyer un message, non ?
— Oui...
— Voilà, conclut-elle avant de reprendre : Qu'est-ce que tu veux manger, Yoonie ? Jimin et Hoseok prennent du jajangmyeon.
— Moi aussi, du jajangmyeon.
Elle acquiesça puis se repencha sur sa préparation, ne prêtant plus attention à son fils qui sortait son téléphone portable de sa poche de pantalon. Il hésita quelques minutes, pas vraiment emballé par l'idée de sa mère. Il savait que Seokjin allait refuser — par politesse, parce qu'il n'allait pas vouloir que Yoongi se déplace ou que sa mère cuisine pour eux.
Yoongi allait abandonner et rejoindre Jimin et Hoseok à table quand il eut un éclair de génie. Il se rua hors de la cuisine vers le couloir qui longeait la salle de restaurant, ignorant la voix de sa mère qui lui demandait où il allait, et grimpa à toute vitesse les escaliers cachés derrière le rideau bleu nuit. Il dut interrompre sa course arrivé en haut pour retirer ses chaussures puis se remit à courir. Il traversa le petit appartement jusqu'à sa chambre où il se précipita vers son bureau où s'empilaient livres, classeurs et jeux vidéo. Après quelques minutes de recherche, il extirpa enfin de sous une pile les deux livres que Seokjin lui avait prêtés quelques mois plus tôt et qu'il ne lui avait toujours pas rendus.
— C'est l'excuse parfaite pour aller chez lui, expliqua-t-il à sa mère une fois redescendu, les deux livres sous le bras.
Elle n'eut pas l'air impressionné.
— Tu lui apporteras quand même du bouillon, décida-t-elle.
* * *
Le lendemain, Yoongi prit le bouillon en plus des deux livres. Il avait prévenu Seokjin qu'il venait lui rendre ses affaires après les cours. Seokjin avait dit : « Pas de problème, Yoongi. » et ils avaient discuté par messages une dizaine de minutes pendant que les nouilles de Yoongi refroidissaient dans son bol et que Jimin se moquait de lui. Ils avaient parlé des cours, encore — Seokjin avait voulu savoir si tout allait bien pour Yoongi — mais Yoongi s'en était contenté car il était heureux d'avoir des nouvelles de Seokjin.
Il ne savait pas trop d'où le courage lui était venu, peut-être que c'était l'idée de ne pas revoir Seokjin avant février, ou bien le fait que Namjoon avait semblé dire qu'il l'appréciait, la veille, mais cela ne l'empêcha pas d'avoir la boule à l'estomac au moment de sonner.
Il inspira un coup puis pressa le bouton. Il se serait bien recoiffé si ses deux mains n'avaient pas été prises, il espérait que le vent dehors n'avait pas fait trop de dégâts. Il attendit, le cœur battant, et tout à coup, la porte s'ouvrit, dévoilant Seokjin et son sourire un peu hésitant, celui qu'il lui adressait quand ils se croisaient dans les couloirs de l'université.
—Salut, lança Yoongi en s'inclinant. Je t'ai ramené tes livres, continua-t-il avant même que Seokjin ait pu répondre.
Seokjin rit doucement, attrapa les livres que Yoongi lui tendait avec un « merci » dit de sa voix posée, chaleureuse, un brin timide, que Yoongi aimait tant.
— Je t'ai ramené du bouillon, aussi, annonça Yoongi en montrant les thermos que sa mère avait préparés et mis dans un sac.
Il rit à nouveau, l'air surpris, et Yoongi se sentit obligé d'expliquer :
— J'ai vu Namjoon-sunbae hier, il m'a dit que ta grand-mère était malade alors je me suis dit que j'allais te ramener du bouillon, comme mes parents ont un restaurant, tu sais...
Il n'insista pas plus car Seokjin acquiesçait déjà, il savait.
— C'est gentil, tu n'étais pas obligé.
Yoongi haussa les épaules.
— Ta grand-mère va bien ?
— Ça peut aller.
— J'espère qu'elle se remettra vite.
Seokjin sourit de nouveau, Yoongi se mordilla la lèvre. Il ne savait déjà plus quoi dire et Seokjin ne lui avait décroché que quelques mots, c'était pathétique. Mieux valait couper court à ce désastre.
— Je vais—
— Tu veux entrer ?
Seokjin avait l'air nerveux, il fit un geste vers l'intérieur de l'appartement.
— Est-ce que tu veux entrer ? Ma grand-mère est là, je lui ai dit que tu venais.
Yoongi se reprit vite, un sourire irrépressible se dessina sur son visage et il serra le sac contenant les thermos contre lui.
— Je veux bien, oui.
— Viens, lui dit Seokjin en ouvrant grand la porte pour qu'il le suive.
Yoongi enleva ses chaussures puis suivit Seokjin dans le couloir jusqu'à la pièce principale. Là, installée dans un fauteuil, se trouvait une femme d'environ soixante-dix ans, aux cheveux grisonnants et aux petites lunettes, enroulée dans un plaid et le regard rivé sur la télévision — dont le son était coupé.
— Tu nous écoutais ? demanda Seokjin, le ton accusateur.
Elle secoua la tête.
— Non, répondit-elle. Pour qui tu me prends ?
Seokjin soupira.
— Où est la télécommande ?
— Elle est tombée.
Elle montra à Seokjin la télécommande tombée au pied du fauteuil et il s'avança pour la récupérer et la lui tendre. Il se tourna ensuite vers Yoongi.
— Yoongi, je te présente ma grand-mère, et grand-mère, voici Yoongi, il est venu me rendre mes livres.
Yoongi salua poliment, répondant au large sourire que la vieille femme lui adressait par un autre sourire.
— C'est toi que Seokjin aide après les cours le mercredi ? demanda-t-elle.
— C'est moi.
— Il parle souvent de toi quand il rentre, confia-t-elle sur un ton amusé.
Yoongi se tourna vers Seokjin, embarrassé, seulement pour le trouver aussi embarrassé que lui, ses oreilles virant au rouge.
— Yoongi nous a apporté du bouillon, déclara alors Seokjin, de but en blanc. On va aller le mettre à la cuisine. Tu viens, Yoongi ?
Yoongi le suivit sans rechigner, reconnaissant de cette échappatoire que Seokjin lui offrait.
La cuisine était petite, ils tenaient à deux mais ils n'auraient pas pu être plus. Yoongi observa Seokjin sortir les thermos du sac.
— Comment on fait, pour les thermos ?
— Tu me les rendras... répondit Yoongi en haussant les épaules.
Ils échangèrent un regard et Yoongi crut voir un sourire amusé se dessiner sur les lèvres de Seokjin avant qu'il ne détourne la tête.
— Tu veux visiter le reste ? proposa Seokjin après avoir rendu à Yoongi son sac vide.
Yoongi acquiesça, suivit une nouvelle fois Seokjin dans le petit appartement.
Il y avait le couloir qui desservait la pièce principale et la cuisine en enfilade, la salle de bain et les trois chambres. Seokjin partageait la sienne avec son cousin. Il y avait deux lits une place, un bureau recouvert de ce que Yoongi reconnaissait comme les manuels et les cours de Seokjin, une armoire poussée dans un coin qui bloquait la moitié de la fenêtre et quelques jouets sous un des lits. Au plafond, l'abat-jour en tissu avait des dizaines de petites planètes dessinées dessus.
— C'est pas l'idéal mais je n'ai pas de loyer à payer, expliqua Seokjin avec un petit rire.
Il avait l'air un peu nerveux, assis sur ce que Yoongi devinait être son lit, à jeter des coups d'œil en coin à Yoongi qui observait — qui détaillait peut-être un peu trop. Yoongi s'arrêta pour ne pas le mettre mal à l'aise, hésita à s'asseoir sur le lit à côté de lui, posa une question pour masquer son embarras :
— Tu t'entends bien avec ton cousin ?
— On s'entend bien mais c'est un peu difficile pour lui aussi, expliqua Seokjin avec un rire. Il s'appelle Hyunwoo, il a douze ans. Normalement, je passe beaucoup de temps à l'université mais en ce moment, je dois rester avec ma grand-mère, alors c'est compliqué...
Yoongi se décida, vint s'asseoir sur le lit à côté de Seokjin qui se racla la gorge. Yoongi se fit la remarque que ses oreilles étaient encore rouges.
— Qu'est-ce qu'elle a ? s'enquit Yoongi. Si ça ne te dérange pas de m'en parler, bien sûr, s'empressa-t-il ensuite de rajouter.
— Ça ne me dérange pas, répondit Seokjin en secouant la tête. Elle est tombée il y a quelques semaines et elle s'est fait une fracture de la hanche, on a dû l'opérer et maintenant il faut qu'elle reste tranquille quelques temps. Ma tante s'occupe d'elle le matin, et moi l'après-midi et le soir, expliqua-t-il.
— Je vois...
— Ça devrait aller mieux bientôt, tout devrait revenir à la normale, affirma Seokjin.
Ils échangèrent un rapide regard et un sourire, Yoongi se demandant si Seokjin faisait également référence à leurs rendez-vous du mercredi, puis Seokjin annonça :
— On devrait retourner au salon.
Une nouvelle fois, Yoongi le suivit. Il s'installa sur le canapé, à côté du fauteuil de la grand-mère de Seokjin qui avait remonté le son de la télévision, tandis que Seokjin cherchait des gâteaux et une bouteille de soda.
— Seokjin, appela sa grand-mère depuis son fauteuil après quelques minutes à discuter avec Yoongi. Pourquoi tu ne donnes pas des cours à Yoongi ici ?
Seokjin passa la tête dans le salon, l'air étonné de cette proposition.
— Tu dois te reposer, rappela-t-il.
— Je m'ennuie, rétorqua sa grand-mère. Et ce n'est pas vous deux en train d'étudier qui allez m'empêcher de me reposer, fit-elle remarquer.
Yoongi nota tout de suite que Seokjin réfléchissait sérieusement à la proposition car il fronça légèrement les sourcils et lui jeta un regard interrogateur. Peut-être qu'il pensait à l'argent, peut-être qu'il pensait à Yoongi — Yoongi préférait la seconde option.
— Ça dépend de toi, déclara finalement Seokjin.
Pris de court, Yoongi bégaya quelque peu avant de réussir à dire que oui, il voulait reprendre les cours. Seokjin sourit, ses yeux pétillaient autant que les siens.
* * *
Pour rattraper le retard pris, Yoongi se rendit chez Seokjin tous les mercredis et vendredis après les cours. Ils s'asseyaient à la table pour travailler et la grand-mère de Seokjin éteignait la télévision et sortait un livre pour ne pas les déranger. Ils discutaient à mi-voix parce qu'ils avaient gardé l'habitude de la bibliothèque et au bout de trois ou quatre fois à les surprendre en train de murmurer, elle les grondait, persuadée qu'ils le faisaient exprès pour qu'elle n'entende pas.
Yoongi ne repartait jamais tout de suite. Une fois les classeurs et les manuels rangés, il regardait une émission de cuisine avec Seokjin et sa grand-mère, il l'écoutait lui raconter l'intrigue de son livre, il grignotait des gâteaux. Parfois, quand elle s'était endormie dans son fauteuil, il suivait Seokjin dans sa chambre et discutait un moment avec lui, assis sur son lit.
Un vendredi, Yoongi arriva plus tard que prévu car un de ses professeurs lui avait rajouté un cours, et il resta plus tard aussi. Il était toujours là quand Hyunwoo rentra de son cours de soutien, il était toujours là quand la tante de Seokjin rentra du travail. Ils l'invitèrent à rester manger. Il se retrouva pressé contre Seokjin à la petite table à discuter et à rire aux éclats. Ce soir-là, Seokjin le raccompagna jusqu'à son arrêt de bus. Ils parlèrent tout le long du chemin, ils parlèrent encore une fois arrivés, ils laissèrent passer un bus pour continuer à parler. Yoongi se rendit compte qu'ils étaient devenus amis.
Il y eut un moment où ils commencèrent à se toucher, des frôlements et des contacts légers, comme pour s'apprivoiser. Leurs doigts s'effleuraient au-dessus des cahiers, leurs genoux s'entrechoquaient sous la table, la tête de Yoongi tombait sur l'épaule de Seokjin quand ils étaient seuls dans la petite cuisine. Ils se tenaient proches, osaient pour la première fois pénétrer la bulle de l'autre. Seokjin posait sa main sur le bras de Yoongi, la faisait glisser le long de son dos, l'attrapait par la taille puis le lâchait vite, vite, pour éviter les regards et les questions.
Quand Noël arriva, la grand-mère de Seokjin allait mieux.
Quand Noël arriva, Yoongi était tombé amoureux.
Il n'avait toujours pas su dire « Je t'apprécie vraiment beaucoup, et si on sortait samedi soir ? ».
* * *
Yoongi fêtait chaque Noël chez lui. Le restaurant restait ouvert, ses parents cuisinaient un repas pour la famille et pour qui venait dîner. Son oncle, sa femme et leurs deux filles venaient de Daegu pour passer Noël avec eux. Monsieur Kang qui vivait seul dans l'immeuble d'en face descendait les rejoindre. Le restaurant était bruyant, vivant, chaleureux — Yoongi était heureux.
Ce fut l'idée de son père, de proposer à la famille de Seokjin de venir dîner chez eux le 24 au soir.
— Ils t'ont invité à manger tellement de fois, on peut bien faire ça pour eux !
Yoongi ne trouva rien à répondre. Il appela Seokjin, l'écouta proposer à sa tante, l'entendit hésiter puis Seokjin dit : « D'accord, on viendra. Il faut ramener quelque chose ? »
Le 24, le restaurant était encore plus bruyant que d'habitude. Il avait fallu rajouter une table pour que chacun puisse s'asseoir, les parents de Yoongi ne cessaient de faire des allers-retours entre la cuisine et la salle de restaurant, ça discutait dans tous les sens et de temps en temps, un éclat de rire fusait.
Yoongi s'était assis près de Seokjin. Il l'avait brièvement pris dans ses bras quand il était arrivé, il sentait bon, Yoongi reniflait son parfum chaque fois que Seokjin se penchait vers lui pour lui parler (c'était difficile de s'entendre).
— Hyung, tu ne manges plus ? demanda Yoongi quand il se rendit compte que Seokjin ne touchait plus à son assiette.
Seokjin secoua la tête puis vint passer un bras dans le dos de Yoongi qui vérifia que personne autour de la table ne les regardait.
— J'ai un cadeau pour toi.
Yoongi le regarda d'un air intrigué sortir d'une de ses poches un petit paquet emballé avec un sourire penaud.
— Tu pourras l'ouvrir tout à l'heure.
Seokjin essaya de le lui mettre dans la main mais Yoongi refusa.
— Viens, se contenta-t-il de dire.
Ils quittèrent la table sans un mot, Yoongi priant pour que sa mère ne le rappelle pas — ce ne fut pas le cas. Il guida Seokjin jusqu'au petit escalier qui menait chez lui, puis à travers l'appartement jusqu'à sa chambre.
— C'est mieux rangé que ma chambre, fit remarquer Seokjin alors que Yoongi fouillait dans sa table de nuit.
Il rit puis se tut en voyant l'enveloppe que Yoongi lui tendait.
— Moi aussi, j'ai un cadeau pour toi, expliqua Yoongi.
Seokjin attrapa l'enveloppe, l'examina un instant, un sourire presque imperceptible sur son visage en voyant l'inscription soignée « Pour Seokjin-hyung » sur le papier blanc, puis il tendit son propre cadeau à Yoongi.
— Ouvre le mien en premier.
Yoongi défit l'emballage avec soin, faisant rire Seokjin de nouveau. Son rire laissa place à un sourire nerveux quand Yoongi découvrit le cadeau.
— Ça te plaît ? Je me suis dit que ce serait un bon cadeau, comme tu as dit la dernière fois que tu voulais te faire percer les oreilles... expliqua Seokjin.
Yoongi observait les boucles d'oreilles posées dans le creux de sa main. Il les trouvait très jolies, il aimait l'idée que Seokjin les ait choisies pour lui.
— Elles sont très belles. Merci, hyung.
Seokjin parut soulagé.
— Ouvre le tien, maintenant.
Cette fois, ce fut beaucoup plus rapide, Yoongi n'avait pas collé l'enveloppe.
— C'est des places pour l'exposition que tu voulais voir, s'empressa de dire Yoongi quand Seokjin eut les places entre les mains. Je me suis dit qu'on pourrait y aller ensemble...
Seokjin hocha lentement la tête. Son regard quitta les places pour dévisager Yoongi un instant.
— Enfin, c'est ton cadeau, tu en fais ce que tu veux, continua Yoongi. Si tu veux y aller avec quelqu'un d'autre, ce n'est pas grave. Les deux sont à toi.
— Je veux y aller avec toi.
Yoongi s'attendait à cette réponse mais il fut tout de même surpris par la fermeté de la voix de Seokjin. Il se sentit un petit peu rassuré en voyant ses oreilles rougir, comme chaque fois qu'il était gêné. Il fit un pas vers lui puis se ravisa et confia tout à coup :
— Tu me plais, hyung.
Il fit une grimace juste après sa confession. Il n'en revenait pas de l'avoir dit, son cœur battait la chamade. Les boucles d'oreilles qu'il faisait rouler entre ses doigts étaient un rappel que, certainement, Seokjin partageait ses sentiments.
— Toi aussi.
Yoongi expira longuement puis posa les boucles d'oreilles sur son lit. Seokjin l'imita, posa l'enveloppe et les places sur le bureau de Yoongi et il était prêt quand Yoongi se retrouva tout contre lui, les bras autour de son cou. Il entoura ses hanches de ses bras, ferma les yeux quand Yoongi vint poser ses lèvres dans son cou, contre sa joue, au coin de sa bouche. Il partit chercher ses lèvres quand Yoongi renonça au dernier moment, un peu trop nerveux. Ils échangèrent un baiser, puis deux, puis trois. Yoongi rit doucement quand Seokjin murmura « Encore un ». Ils s'embrassèrent encore jusqu'à ce que la mère de Yoongi ne les interrompe en criant : « Yoongi, Seokjin, on entame le dessert ! »
Yoongi éclata de rire en voyant Seokjin ouvrir de grands yeux. Il passa une main dans ses cheveux.
— On devrait redescendre, murmura-t-il.
Seokjin acquiesça, attrapa son cadeau posé sur le bureau et plaqua un baiser sur la joue de Yoongi, tout occupé à ranger soigneusement ses nouvelles boucles d'oreilles.
— Je ne t'ai pas dit merci tout à l'heure, fit-il remarquer. Alors, merci.
— De rien, lança Yoongi par-dessus son épaule.
Il sourit en sentant Seokjin entourer sa taille de ses bras, déposer un baiser derrière son oreille, murmurer d'une voix pleine d'attente, encore un peu timide malgré la récente confession :
— Tu crois qu'on pourrait aller prendre un café demain ? Ou bien qu'on pourrait aller au ciné, ou juste faire une sortie, toi et moi ?
———
hello tout le monde! j'espère que cet OS vous aura plu. personnellement, j'ai beaucoup aimé l'écrire, l'histoire m'est venue presque immédiatement quand j'ai lu la citation. on est loin de la signification qu'il y a derrière, et on est loin de la signification des paroles de "we don't talk together" mais j'ai décidé de prendre les mots au sens premier pour cette histoire. voilà, côté remerciements, je voulais vous dire merci à vous d'avoir lu, bien sûr, merci à charliegyr de m'avoir invitée à participer à ce calendar et merci à Lhazareen pour tout son travail sur l'édition de cette année 💖 à demain pour un nouvel OS, stream "365" de loona, et joyeux noël en avance!
*traduction des paroles de BTS par Army France
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top