Attends qu'on s'voit.








Inutile ! Je ne sais même pas pourquoi j'ai commencé à parler d'Idryss avec Lou. Mais j'y ai pensé toute la journée et ce n'est pas pour mentir. Puis bien sûr, je n'ai personne avec qui en discuter à part mon amie ! Je ne me vois pas raconter tout ça à Yanis ou bien au groupe. Ça serait déjà trop long à expliquer puis en soit, je ne vois pas comment ils pourront le connaître un jour alors ça ne sert à rien.

Je décide de me déconnecter de Discord, laissant tout en plan. J'étais en train d'avoir une discussion parallèle avec certaines personne sur mon serveur qui s'inquiétaient car je n'étais plus trop actif depuis quelques jours. Non mais... Ça va, deux jours que je ne réponds plus trop ce n'est pas la mort non plus ! Après, je ne me vois pas dire quoi que ce soit mit à part que

« Tout va bien. »

Car en réalité, tout va même très bien ! Seulement, moi qui voulait connaître Idryss un peu plus en détail ben... Bizarrement, j'essaye d'en savoir moins maintenant ! Je me comporte comme un idiot, je devrais être content que les choses soient faites ainsi mais voilà. J'aime bien ce mec même si ça va faire plus d'une semaine qu'on parle quasiment tous les soirs en appel. Tous les soirs. Plus d'une semaine... Ça me fait rire, c'est rien une semaine ! Pour une semaine, je me mets dans ces états alors que, nada !

Mais que faire si de toute manière, je suis déjà attaché ? C'est chiant ça. C'est mon problème. Quand j'entends sa voix, c'est comme si c'est fait pour me faire mal, à l'intérieur. Ah, vraiment...

Dis, t'as vu c'que j't'ai envoyé sur Snap ?

Non, pas du tout bg. Il m'a envoyé quelque chose il y a 20 minutes mais je crois que je n'ai pas reçu la notification. Malheur. Comment ça je reçois pas ?











— Trop mignon, je remarque en ouvrant sa photo.
Moi ou le chat ?








Les deux est ma réponse. Dommage que Bernard soit parti au Paradis, on aurait fait des selfies pareil pour Idryss... Il me manque, wesh. Je dois ravaler les larmes, c'est dur.

— Le chat, oui.
Mytho celui-là.
— Je mens jamais, désolé pour toi de dire la vérité.

Il n'est pas dans mes pensées alors... Ben il sait pas.

Donc, j'suis pas mignon ?

Il m'embrouille, ouais !

— Bah... J'ai pas dit ça...
J't'ai dit moi ou le chat et t'as dit le chat donc...
— J'ai inversé, ma réponse !
Tu te fous de moi ?
— Mais... Non...

En vrai si, un peu. Mais je lui avouerai jamais, je n'ai pas envie de mourir. Parfois il est trop autoritaire avec moi comme si c'était lui l'adulte ici. En toute logique, oui. Il a raison mais quand même, j'suis plus un enfant.

T'aimes trop te foutre de ma gueule. Attends qu'on se voit, tu vas moins faire le malin.

Trop d'informations dans une si petite phrase. J'en étais sûr, voilà... J'en étais sûr qu'il prévoyait déjà de me rencontrer, ça m'incite encore plus pour ne pas dévoiler la vérité, sérieusement.

Quoi, j'te fait peur ?
— Tu fais peur à personne.

J'ai répondu sous le coup du stress et d'un ton un peu cassant, Idryss l'a directement ressenti. Je ne voulais pas.

Hé, pourquoi tu me réponds comme ça ?
— Te répondre comment ?
Je sais pas, froid.

J'ai pas fait exprès, c'est tout ! C'est relou déjà, pourquoi ça part sur cette ambiance.

Laisse tomber, t'inquiète.
— Je... Je voulais pas te répondre comme ça, pardon. C'est con.

Je fixe mes ongles, venant un ronger un par la suite. Mauvaise habitude, ça aussi ça m'énerve un peu.

Ça va, pas la peine. Tu veux jouer, ou pas ?
— Non... Non, j'veux rester comme ça.

Avec toi, pas en jeu. En plus, ça commence à me saouler Nitefort. J'ai l'impression que je n'évoluerai jamais et puis là, je suis trop crevé pour geeker à quoi que ce soit. Allongé à plat ventre sur mon lit et la tête posée contre un coussin que j'ai tiré, je pourrais rester sans bouger ainsi pendant des heures. Je suis trop bien.

T'es dans ton lit ?
— Mmmm.

J'entends Idryss soupirer à travers mes écouteurs, attendant une quelconque réponse de sa part qui... ne vient pas.

— Pourquoi ? je le relance.
Nan, comme ça.
— Mmmmmm.
Oh, arrête avec tes « Mmmm » et réponds moi normalement.

Ça me fait tout de suite me redresser. Alors là...

— Mais j'y peux rien, c'est une habitude !
Mauvaise habitude que tu vas vite perdre avec moi.
— Et sinon quoi ?

Je le cherche. Il veut trop me donner des ordres, c'est quoi son délire ! Je ne me laisse pas faire.

Tu vas pleurer.
— Je pleure jamais, moi.

Bon... Souvent de rage et dans mon coin quand quelque chose me gave vraiment, mais faut rien dire.

C'est un mensonge ça.
— Ben non !
Genre, t'es un bonhomme toi ?
— Bah oui ! Quoi. Je dois te le prouver physique...

Ah, non, non. Punaise, voilà pourquoi je dois tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de répondre une connerie. Trop tard de toute façon, Idryss a directement compris et je sens le ton de sa voix changer au tout pour tout. Rieur, moqueur même.

Ouais, voilà. J'exige que tu me le prouves physiquement.

Il rigole, de toute manière. Et moi aussi hein, je ne ferai jamais ça ! Je suis pas aussi fou dans ma tête.

J'attends, s'impatiente-t-il.
— Tu peux attendre, oui !
Parce que tu crois que je suis pas sérieux ?

Mais il m'énerve à me faire passer par tous les stades, je ne le suis plus ! J'aurai du fermer ma gueule, c'est pas possible d'être aussi bête non. Je soupire, roulant sur mon matelas en essayant de ne pas tomber de mon lit tel une merde.

— Non, t'auras rien de moi...

Bien sûr que c'est faux. C'est faux, je lui donne déjà... Mes heures de sommeil ! C'est énorme pour commencer, un très gros sacrifice.

C'est ce que tu crois.

Je suis trop faible.

— Tu es trop sûr de toi ou c'est quoi...
Ben... Ouais. Je sais l'effet que j'te fais.

Alors je suis cramé de chez cramé ou il se fout exprès de moi ? Je sais pas comment me comporter sur le coup.

— Quel effet ? je réponds comme si j'étais teubé.
Tu sais pas c'que ça veut dire ?
— Si mais...
Voilà. Tu sais, je le ressens hein.

J'ai dérapé ou j'ai dit un truc de travers ? Je ne sais pas puis à ce moment même de toute façon... Ça ne sert plus à rien d'y réfléchir. Je me sens lourd, un peu. J'hésite à répondre un truc mais...

— Ben, c'est pas très important de toute façon. Parce que... euh... Aaah !

Ridicule. Heureusement que ça ne tue pas. Voilà. Qu'est ce que je dis et qu'est ce que je ne fais pas : Vaut. Mieux. Se. La. Fermer. Vaut mieux se la fermer sa gueule, Mathis !

— Euh, laisse tomber, tu sais quoi ! Je vais y aller, bye.
Hé, mais. Raccroche pas comme ça.

Oui, de toute manière je n'ai pas le courage le faire.

Je rigole, par contre. T'inquiète. Je m'attendais pas à ce que tu m'parles thai.

Et il continue, encore et encore ! Je me fais silencieux, je n'ai plus très envie de parler tout d'un coup.

J'me fais peut-être des idées, mais bon, tranquille.

Ça, c'est faux. Il sait très bien que c'est faux et qu'il me dit ça pour faire genre ou pour « tenter » de me faire penser à autre chose.

Bref... Vas-y, s'tu veux.
— Où ?
Dormir.
— Pas envie.

Je n'ai plus envie de parler mais je n'ai pas envie de quitter notre appel non plus. Je pense pas qu'on trouve plus compliqué et plus indécis que moi, sincèrement.

Pourquoi t'as pas envie ?
— Bah... Si j'ai pas envie, tu penses que c'est pourquoi ?

Il est imbécile, parfois ! Quand c'est pas l'un, c'est l'autre...

Hé, n'essaie pas. Réponds déjà à mes questions et après.

Chiant, mais bon. D'accord.

— Si j'ai pas envie c'est parce que je veux encore rester un peu.
Juste un peu ?
— Un peu, de beaucoup.

Son rire traverse les petites enceintes de mes écouteurs, me faisant directement sourire. J'aime bien. Je me sens mieux.

Moi, beaucoup d'un peu si tu veux.
— Je ne sais pas si c'est mieux...
Pas grave. Au moins, j'veux que tu restes.

Si je n'étais pas dans mon lit, je serai déjà tombé.

C'est chelou ?
— Mm. Non... Non, ça va.
Ça te gêne ?
— Non. Non, non.
Alors pourquoi tu stresses ?

Mais, qu'il arrête aussi.

— Je stresse pas.
Tu te répètes, signal de stress.
— Du racontes de la D...!
Je remarque ce qui est évident.
— Rien n'est évident.

Au point où on en est...! C'est clairement une évidence, je suis une évidence. Tant pis, je ne peux plus faire semblant de toute manière.

J'aime trop t'embêter. Pourquoi ?
— Parce que t'es horrible, je soupire.
Non, abuses pas. T'es juste... J'sais pas. Comment tu réagis, ça me donne envie.
— Je suis qu'une victime.
Ouais. Pleure un peu pour voir.

Il m'énerve, je n'ai rien à dire.

— Je cours pleurer dans mon sommeil. Bye.
Ah ouais ? Ok, ok.
— Mmm. Bye, bye.

Il peut me répondre ou c'est trop compliqué ? De toute façon, je meurs de fatigue donc il vaudrait mieux avant que je m'endorme complètement.

— Je m'endors.
Ok, endors toi, relou. Je t'appelle demain soir, si tu veux.

Mmm. Bien sûr que je veux. C'est encore la partie de la journée que je vais attendre le plus avec ma douche et le moment où je serai finalement dans mes draps, la nuit venue. Ce quotidien qui s'installe sur plusieurs semaines ensuite, c'est devenu une douce habitude qu'on se partage maintenant à deux. Idryss et moi. Où est ce que tout ça va nous mener ? Je ne sais pas encore, mais quelque part je l'espère.

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