Chapitre 5
À la fin de la soirée, environ deux heures du matin (on aurait aimé rester plus longtemps mais on n'a pas eut le choix de dégager car c'était un bar clandestins et il paraît que les flics allaient bientôt arriver sur les lieux), Alice m'a proposé une nouvelle fois si je voulais passer la nuit chez eux vu que je suis bourrée et donc, que j'évite de marcher toute seule la nuit mais j'ai refusé. J'ai pas envie de les entendre copuler dans la chambre d'à côté, ça me dégoûte à chaque fois.
Je finis donc ma route seule, une bouteille de bière presque vide à la main et marchant d'un pas soûl.
En rentrant chez moi, a peine j'ai allumé la lumière de mon appart et fermer la porte à clé derrière mon passage que j'entends une voix masculine dire :
- Coucou sœurette.
Encore sous les effets de l'alcool, je me retourne sans gêne pour y trouver un garçon qui l'est vaguement familier. Comme si je l'avais déjà vu auparavant. Il portait des habits marrons dont un capuche bleue ainsi que des grosses lunettes oranges sur les yeux. Il avait aussi un masque rayée gris et noir qu'il portait en-dessous du nez, cachant sa mâchoire. Je remarqua aussi une ceinture qu'il portait à la taille où était accroché une hache de chaque côté de ses hanches. Le garçon était à quelques mètres en face de moi, assis au beau milieu de mon canapé, les bras le long du corps, me regardant bizarrement. Inconsciente, je demanda d'un ton soul :
- T'es qui, toi ?! C'est chez moi, ici !
Il répondit simplement d'un air ennuyé :
- T'en a pas marre de souler la gu*le tous les soirs ?
Moi : Nan ! C'est ma vie, c'est mon choix ! Pars de chez moi maintenant !
Il ignora mes paroles et dit d'une voix qui semblait sincère :
- Ça te dis que je sois ton frère, sœurette ?
Je dis, confuse :
- Hein ? M...Mon frère ? J'ai jamais eut de frère ! Et puis, je te connais pas d'abord !
Le garçon répondit :
- Ça c'est ce que tu crois, tu te rappelles de Tobias Erin Roger ? Alias Toby ?
Je resta muette face à ces propos. Bien sûr, j'étais vraiment bourrée ce soir là. Sans savoir pourquoi, j'ai couru droit sur lui en criant :
- NE PARLE PAS DE LUI !!!!
Malheureusement, j'ai glissé et je suis tombée à plat ventre parterre, presque aux pieds de l'inconnu. Ce dernier se releva du canapé pour s'accroupir devant moi en demandant d'un ton inquiet :
- Heu...Tu vas bien, (T/p) ? Fais pas des choses comme ça, enfin !
J'essaya de me relever mais à cause de la fatigue, je retomba aussitôt parterre et pleura, sûrement encore à cause des effets de l'alcool. Je pleura à chaudes larmes en disant :
- T'es qui, toi ? Pourquoi t'as osé parler de Toby ?
Il répondit gentiment :
- Parce que je suis Toby, le frère de Lyra...C'est moi, tu me reconnais maintenant ?
Je le regarda abasourdie alors qu'il enlève sa capuche, ses lunettes et son masque. Il avait un bout de la mâchoire arraché mais ressemblait vraiment au Toby que je connaissais auparavant en un peu plus vieux. Des larmes me monta de nouveaux aux yeux et je fis un geste non volontaire et irréfléchi qui est celui de me jeter dans ces bras. Moi-même, je ne comprenais pas mon geste, j'étais complètement shootée à ce moment-là.
L'inconnu en profita pour me rendre affectueusement le câlin que je lui faisais. Je pleurais dans ces bras en sanglotant son prénom, il me demanda ensuite :
- Alors (T/p), tu veux bien être ma sœur et rester à mes côtés. Tu disais hier vouloir un frère comme Toby, et bien me voici.
Inconsciente, insouciante, sans comprendre quoique ce soit, je m'entendis dire entre deux sanglots :
- Oui, s'il te plaît, devient mon frère...
Je le sentis alors resserrer sa prise sur moi en disant :
- D'accord, considère-moi comme ton frère a présent. Plus jamais je t'abandonnerais, sœurette.
Je pleura encore de longues minutes dans ces bras tandis qu'il restait immobile et silencieux, caressant simplement mes cheveux d'une main tandis que l'autre était posée sur ma hanche, me collant à lui. Petit à petit, je sentis mes yeux se fermer avant de sombrer dans les bras de Morphée.
Le lendemain, je me fis réveiller par le doux chant des klaxons insupportables et engu*lades des gens en bas de chez moi. J'ouvris difficilement les yeux et vis que j'étais dans mon lit, sous mes draps, seule, la fenêtre de ma chambre grande ouverte. Que s'est-il passé hier soir déjà ? Ha oui, j'étais allée dans une boîte et je me suis bourrée la gu*le. Étonnant, ça fait déjà la troisième fois que je me réveille bien confortablement installée dans mon lit, à croire que je tiens mieux l'alcool maintenant. Je me lève et fais ma routine du matin avant de vite remarquer que mon portable est toujours porté disparu. Je retourne de fond en comble mon appart en bordel mais rien. Sérieusement, s'il y a bien un objet que je ne perds jamais de vu, c'est bel et bien mon portable ! Faudra vraiment que je le retrouve. M'enfin, je le chercherais ce soir car là, il faut que j'aille bosser. Attends...Bosser ? Mais il est quelle heure ?!! Je me jette sur ma montre et lis avec horreur qu'il est presque 15h !!! Ho la vache !!!
Ni une, ni deux, je me jette sur les premières chaussures venues, enfile ma veste en cuir noir et me réfugie en dehors de l'appart, la sueur au front. Puis, un mauvais pressentiment s'empara de moi alors que je venais de descendre de mon immeuble, pour une raison que j'ignore, quelque chose me disais de retourner dans mon appart. Mais je n'écouta pas cette petite voix et continua courir jusqu'à mon lieu de travail.
La première chose que j'entendis après avoir fait ne serait-ce qu'un pas dans le bar, ce fut la voix rauque et grave de mon patron disant d'un ton sec :
- Vous êtes viré.
Au début, je croyais qu'il parlait à un autre employé non loin. Mais mes espoirs partirent en fumée quand je vis mon patron adossé contre le comptoir où normalement je travaillais me regardant froidement, comme s'il m'attendais là depuis belle lurette. J'ai peut-être mal comprit ce qu'il m'a dit...Pas vrai ? Devant mon air confus, il rajouta, toujours aussi sèchement :
- C'était votre dernière chance aujourd'hui et vous l'avez gâcher sans scrupule !
Je me figea à ces mots. Non, je n'avais pas rêver, c'était bien ça. Je dis confusément :
- H...Hein ? Ma...Ma dernière chance ? Comment ça...?
Patron : C'est votre dernier jour ici, (T/n). Vous êtes virée.
Moi : Q...Quoi ? Non, je...S'il vous plaît, je suis vraiment désolée, je ferais plus attention à l'avenir, je vous le promets ! Je vous en prie, laissez-moi une dernière ch-
Il me coupe une seconde fois :
- Hors de questions ! Je vous ai laissé suffisamment de chance comme ça ! À partir de demain, si vous revenez ici, ce sera seulement en temps que cliente ! Et je ne reviendrais pas sur ma décision !
Puis, il parti d'un pas qui en serait presque fier. "C*nnard" est le premier mot qui m'est venu en tête à ce moment-là. Alice se précipita vers moi en disant :
- (T/p), je suis vraiment désolée pour toi, j'ai essayé de le convaincre de te garder et tout, je te jure...Mais ne t'en fais pas, je t'aiderais à trouver un autre travail, peu importe lequel. Si tu veux, on peut aller voir ça pendant la pause, qu'est-ce que t'en dis ?
Je soupire et réponds avec un sourire peu crédible :
- Non, c'est bon, je vais me débrouiller. Après tout, c'est ma faute si je suis virée...Pff...Ça me donne pas envie de bosser pour ce mec qui n'est même plus mon patron.
Alice : Je te comprends, mais bosse pour moi quand même car du coup, je vais me retrouver seule au service à présent !
Je ricana :
- Oui, tu as raison.
Je me positionna derrière mon poste comme tous les jours et suis surprise de ne pas voir l'homme d'hier qui s'inquiétait pour son pote soi-disant disparu. Il a dit qu'il passerait tous les jours ici dans les environs de 15h. Je sors donc ma montre à mon poignet et voit avec surprise qu'il est 15h34. Peut-être n'est-il pas encore arrivé ? Après tout, un retard, ça arrive à tout le monde.
A la pause vers 17h (où je n'avais toujours pas revu l'homme d'hier), je fumais une clope derrière le bâtiment avec ma pote Alice. On avait regardé sur l'appli La Cof des cafés qui recrutaient des servers apprentis mais rien, je commençais à désespérer, qu'est-ce que je vais faire de ma vie à présent ? Sans bac, sans études, sans rien ? J'entendis Alice soupirer à coté de moi avant de dire d'un ton hésitant :
- Sinon...Il y a toujours...Ce métier...
Je la regarda, confuse, en disant :
- Quel métier ?
Alice : Et bien, tu sais...Celui pour les...Jolies filles...
J'écarquilla les yeux. Devant mon air abasourdi, elle essaya de se rattraper :
- Ne me regarde pas comme ça ! C'est juste que t'es plutôt belle et que c'est assez bien payé. De plus, ce métier ne demande pas de hauts critères et c'est difficile de se faire virer, t'as juste à...faire ce qu'on te dit...
J'hésitais entre la frapper ou la cogner contre le mur sur lequel elle était adossée. Vu mon regard noir, elle dit :
- Ok, ok...J'ai compris, oublié ce que j'ai dit...Ce n'était qu'une proposition, hein...
Je ne pus retenir plus longtemps ma colère que je m'exclama, furieuse :
- Mais tu te rends compte de ce que tu viens de me dire ?! Tu ose demander à ta pote de se prostituer ?!!
Elle s'énerva à son tour :
- Hé mais c'est bon ! Calme-toi à la fin ! Je disais juste ça comme ça pour te sortir du chômage, le prends pas mal !
Moi : Le prends pas mal ? Le prends pas mal ?! Mais quel genre de pote proposerait à son amie de se prostituer quand elle sait parfaitement que son corps est plus que précieux pour elle ?!!
Alice : Mais pourquoi tu t'énerve comme ça ?! Je fais ça pour toi ! Moi non plus ça ne me ferait pas plaisir que tu fasses ce genre du taff mais je préfère toujours ça que de te voir à la rue ! Et puis, c'est bon ! C'est juste un corps quoi, c'est ton enveloppe corporel, c'est pas ta vie non plus !
Sur le coup, je me suis sentie trahis par mon amie. Certes, on se connait depuis un an à peine. Je me rappelle qu'on s'était rencontré lors d'une boîte, j'avais tellement bu que j'avais gerbé aux toilettes. J'étais vraiment mal ce jour-là, je ne pouvais plus marcher droit. C'est alors qu'elle est venue et qu'elle m'a donné un cachet que j'ai pris sans me poser de questions et après je me sentais beaucoup mieux (quand j'y pense, elle aurait facilement pu me droguer a ce moment-là). C'est ainsi qu'on a fait connaissance, elle était un peu bourrée elle aussi. Du coup, nos discussions n'avaient aucun sens. On était juste deux folles en plein milieu des toilettes, complètement shootées.
Ce jour-là, je m'étais sentie bien, en confiance. Je n'ai jamais eut beaucoup d'amie après le collège. J'étais du genre solitaire. Puis, quand j'ai découvert Alice, c'était comme si j'étais revenu à cette période du collège où j'étais en compagnie de Lyra. Alice ne ressemblait en rien à la soeur de Toby, mais d'être en sa compagnie me faisait énormément de bien.
Aujourd'hui, c'est comme si j'avais découvert sa véritable facette. Comment ai-je pu comparer cette sale fille à Lyra ?! Abasourdie par ces dernières paroles, je dis simplement :
- Finalement, c'est bien que j'ai été viré. Je n'aurais plus à supporter de voir ta sale gu*le tous les jours.
Elle écarquilla les yeux, moi-même j'avais du mal à comprendre ce que je venais de dire, avant de me jeter un regard froid et dire sèchement :
- Pourtant, ça t'irais bien comme métier, sal*pe comme tu es.
Puis, elle repartit dans le bâtiment continuer son service. Sérieusement, comment j'ai pu devenir pote avec une fille pareille ?! Heureusement que je quitte ce bar, je ne compte plus jamais y retourner ! Je repense alors à l'homme d'hier qui tenait à ce qu'on se retrouve tous les jours ici. J'aurais qu'à lui dire de prendre notre rendez-vous dans un autre bar au pire. D'ailleurs, il est peut-être là entre-temps. Je laisse tomber ma cigarette et l'écrase avec mon talon avant de repartir travailler dans le bar.
Finalement, je n'ai pas revu l'homme d'hier jusqu'à la fermeture du bar, J'ai pris même la peine de ne pas faire de pause clope en dehors du bâtiment au cas où il viendrait, mais rien. Après, il faut dire que je suis venu au travail vers 15h20, peut-être qu'il est venu un peu avant et qu'il a dû partir pour quelque chose d'urgent. Mais bon, dans tous les cas, je ne m'inquiète pas. Je ne vais pas appeler les flics juste parce que un client venant habituellement ici n'est pas venu aujourd'hui ! Ce qui m'ennuie un peu, c'est que je vais devoir revenir dans ce bar demain en tant que cliente cette fois-ci pour lui dire que je suis virée et que donc, je ne reviendrais pas ici. J'espère qu'il ne se sentira pas trop triste après que je lui aurais dit ça, il semblait assez inquiet à l'idée d'être tout seul hier.
À la fin de la journée, je n'ai toujours pas revu cet homme mais je ne m'inquiète pas, peut-être était-il trop occupé aujourd'hui, j'espère que c'était ça du moins... Alice ne m'a pas reparlé et ne fais que de me jeter des regards haineux depuis la dispute qu'on a eut à la pause. Je pense que cela signe la fin de notre petite amitié. Etrangement, je ne suis pas si triste que ça, preuve que je n'était en rien attaché à cette fille. Cependant, je n'étais pas d'humeur à faire la fête pour autant ce soir. Je décida donc de rentrer chez moi après avoir vu pour, j'espère, la dernière fois, Alice et son copain se galocher devant le bar que je quittais. Que ce couple me répugne !
Sur la route, pendant que je rentrais chez moi, je me disais que ça faisais depuis longtemps que je n'étais pas rentrée chez moi sobre, c'était assez perturbant de rentrer si tôt pour une fois. Mais je me disais que c'était pas si mal finalement. Je n'étais pas sereine avec toutes ces disparitions et ces meurtres de plus en plus fréquents dans la ville. Rentrer tard le soir complètement bourrée dans les rues désertes de la ville devient de plus en plus dangereux pour moi. Sans parler que c'est pas comme si je savais me battre ou que j'avais ne serait-ce qu'un couteau suisse sur moi. De plus, je n'ai à présent plus de taff, donc il faut que je me lève tôt demain pour en trouver un nouveau et ne pas finir sur la paille ou encore en n'ayant plus le choix de me prostituer. Rien que cette pensée me faisait frissonner de dégout. Comment peut-on vendre notre corps en échange d'argent ?! Quel monde de m*rde, sérieux ! Je ne compte pas perdre ma virginité par un de ces hommes dégoutants ! Limite, je préférais encore crever dans les rues plutôt que de finir ainsi ! Je sais que je ne vaux pas grand chose mais déjà plus qu'un simple sextoy tout de même !
En montant les escaliers direction mon appart, j'avais un mauvais pressentiment. Une boule se formait au niveau de mon estomac a chaque marche que je montais. J'aurais bien aimé prendre l'ascenseur, mais ce dernier et cassé depuis un bail maintenant. Enfin devant mon appart, le cœur battant la chamade, je tente de garder mon calme en fermant les yeux quelques secondes et mettant la main sur mon thorax.
Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je suis seule, devant chez moi, il n'y a personne dans les couloirs, je ne me sens pas observée comme la dernière fois alors... qu'est-ce qu'il se passe ? Je deviens folle ou quoi ?! Je souris d'un air amusé à cette pensée, c'est vrai que je deviens folle avec tous les meurtres et disparitions dans la ville ainsi que le fait que j'ai perdu mon taff. Ça doit être ça, l'angoisse de savoir que je n'ai pas de boulot...Oui, ça doit être ça...
Après m'être un peu rassurée et avoir trouve une excuse crédible aux réactions anormales de mon corps, j'insère la clé dans la serrure de la porte d'entrée de mon appart. J'entre et remarque que la pièce est plongée dans le noir le plus total. Normal, il fait nuit dehors et je n'ai pas encore appuyé sur l'interrupteur. Je referme la porte à clé après mon passage et appuie enfin sur l'interrupteur juste à côté de moi, allumant enfin la pièce d'une atmosphère plus chaleureuse. Du moins, c'est ce que je pensais.
Alors que j'étais encore face à la porte, la lumière allumée, j'entendis derrière moi, une voix d'homme d'environ mon âge dire d'un ton enjoué :
- Coucou sœurette, tu as passé une bonne journée ?
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