Chapitre 4

Je me réveilla une nouvelle fois par le doux chant des klaxons et des cris des gens car leur caisse n'avance pas à cause des bouchons. Comme si klaxonner en engu*lant le monde allait faire avancer les voitures ! Je me lève lentement de ce qu'il semble être mon lit tandis qu'un gros mal de crâne s'empare de ma tête. Je crispa le visage de douleur et amène une main à mon front en regardant autour de moi, confuse. Ha oui, c'est vrai j'étais encore bourrée hier soir mais cette fois-ci c'est...différents...le visage d'un garçon aux cheveux bruns, portant des grosses lunettes rondes aux verres oranges ainsi qu'un masque noir à rayures grise et une capuche bleu sur la tête me revint en mémoire... Qui est-ce ?

Je laissa cette pensée de côté, peut-être un type que mon cerveau a créer dans mes rêves d'hier soir bien que je ne m'en rappelle pas, qui sait. Je me leva, pris une nouvelle fois un Doliprane à cause du mal de crâne lié à la gueule de bois d'hier soir. Je cherche mon portable pour regarder mes messages et l'heure occasionnellement car ça ne m'étonnerait pas que je sois encore en retard au boulot vu le soleil déjà bien haut dans le ciel. Je soupire, j'ai l'impression de revivre plusieurs fois la même journée, la preuve; j'ignore le jour qu'on ait aujourd'hui.

Au bout de longues minutes sans trouver mon portable, je me souviens alors que je l'ai perdu depuis hier matin déjà. Je souffle d'agacement, fait ch*é, faut vraiment que je le retrouve, il n'était pas très cher, certes, mais face à mon minable salaire de barman, il m'a coûté un bras. Pour vous dire, après avoir acheté ce précieux objet de mes pauvres sous, j'ai du faire un régime voir me restreindre de manger pendant les quelques jours qu'ils me restaient avant la fin du mois !

Je regarde donc l'heure sur ma montre et voit qu'il est bientôt 14h. De mieux en mieux à ce que je vois...Je me retrouve donc une nouvelle fois à courir dans les rues tel une folle avant d'arriver enfin sur mon lieu de travail. Je retrouve alors Alice qui en me voyant fait plusieurs "non" de la tête. J'alla la voir confuse quand j'entendis une voix grave et rauque derrière moi crier dans tout le bar :

- (T/P) (T/N) !!!! Vous voilà enfin ! Ai-je besoin de vous rappeler l'heure qu'il est en ce moment ?!!

Je bafouille :

- Heu... Désolée patron, je...J'ai eu du mal à fermer la porte d'entrée en partant de chez moi e-

Il me coupe brusquement :

- Je vous en prie ! Arrêtez avec vos excuses bidons et aller bosser avant que je me décide à vous virer ! C'est un avertissement que je vous dis là ! Encore un retard comme cela et vous serez virée ! Me suis-je bien fait comprendre ?!

Moi : O...Oui, encore désolée...

Il me toisa une dernière fois du regard de me tourner le dos et partir. peut de temps après son départ, je soupira comme pour libérer tout le stresse accumulé durant cette conversation avant de voir Alice, ma collègue, me faire un sourire rassurant tout en continuant de servir les clients. Je lui rendis le même sourire avant de me diriger à mon poste derrière le bar. Je remarque rapidement que mon premier lient assis devant le comptoir n'était autre que l'homme d'hier mais étonnement seul cette fois. J'alla le voit en demandant :

- Votre ami n'est pas là aujourd'hui ?

Il me répondit :

- Non...Je n'ai plus eu de nouvelles depuis qu'il a quitté cet endroit hier. J'avais donc un peu d'espoir de le retrouver ici mais...On dirait bien qu'il n'est pas là, non plus.

Moi : Vous avez essayé de le joindre ?

- Bien sûr ! Plusieurs fois, même ! Mais il ne décroche pas et ne répond pas à mes messages. Je suis allé chez lui hier, il n'était pas là. Je suis donc allé chez son neveu ou il disait que ce dernier avait disparu mais il n'y avait personne. Rien. Je ne sais plus quoi faire. J'ai l'impression que tout le monde disparaît les uns après les autres dans cette ville, c'est effrayant !

Moi : Ne vous inquiétez pas, je suis sur qu'on les retrouvera bientôt. J'imagine donc que vous avez prévenu la police ?

- Pour le neveu de mon pote, oui mais pour mon pote en lui-même, il faut attendre 24h avant de pouvoir certifier que c'est une disparition.

Moi : J'espère qu'on les retrouvera vite. C'est vrai que c'est inquiétant qu'ils disparaissent comme ça, sans laisser de trace.

- Ouais, ça inquiète aussi les enquêteurs qui n'ont aucune piste pour l'instant si ce n'est mon témoignage de leur disparition... Mademoiselle...

Moi : Oui ?

- S'il vous plaît...Si un jour, je ne viens pas à ce bar, signaler ma disparition a la police.

Moi : Quoi ?! Mais...Que racontez-vous la ? Vous n'allez pas disparaître. J'imagine que vous avez peut-être un peu trop bu aujourd'hui sans vouloir être impolie...

- Non, je vous en prie, croyez-moi, je sens que je suis me prochain...

Je soupire mais il reprend :

- S'il vous plait ! Vous savez que je passe tous les jours ici dans les environs de 15h, ce sera simple pour vous de le voir ! Comme ça, si un jour je disparaît moi aussi, vous serez la première à vous en apercevoir et a pouvoir me venir la plus vite possible en aide en prévenant les flics !

Moi : Heu...Bon, si vous y tenez, pourquoi pas...Mais vous êtes sûr que ce n'est pas un peu trop...Radical comme manière de procéder ?

- Non, je vous le dis et vous le répète, je sais que je suis le prochain, je le sens. S'il vous plaît, ne me croyez pas fou...

Moi : Très bien, très bien, je vérifierais tous les jours vers 15h si vous êtes présent dans ce bar...

- Merci beaucoup mademoiselle, ça me fait déjà sentir plus en sécurité. Et vous aussi j'imagine.

Moi : Hein ? Pourquoi moi ?

- Et bien, si un jour, je ne vous vois pas dans les environs de 15h, ça veut dire que vous vous êtes fait kidnapper et donc je pourrais prévenir les flics plus rapidement !

Moi : ...C'est vrai ! Mais après, ne prenez pas ça trop durement ce plan. Si un jour je viens un peu plus tard que prévu, c'est parce que j'ai oublié de me lever et que je dors encore paisiblement dans mon lit !

Il rigola avant de dire :

- Ok, ok, mais vous promettez de venir tous les jours au moins, quitté à ce que ce soit très tard quand le bar ferme ?

Moi : Oui, promis.

- Merci beaucoup,  vous êtes une barman très sympathique.

Moi : Merci, vous aussi, vous êtes sympa.

- Bref, je dois vous laisser à présent, faut que je retourne au taff, à demain !

Il se leva de sa chaise, me lança comme à son habitude quelques pièces avant de quitter le bar tandis que je répondis, le sourire aux lèvres :

- Oui, à demain ! Merci encore d'être passé !

Je compta les pièces qu'il m'avait laissé et avec surprise il m'avait laissé un pourboire de 2€ ! Lui qui normalement payé en dessous de la somme, cette fois-ci il a payé plus que ce qu'il me fallait. Je me mit à sourire sans m'en rendre compte. Je lui rendrais ces 2€ demain, il a dû se tromper sans faire exprès. Je rangea donc la pièce de 2€ dans ma poche et continua mon service avec d'autres clients, le sourire aux lèvres.

À la fin de la journée, Alice me proposa d'aller en boite accompagné de son copain ce que j'accepta volontiers, j'ai envie de me dégourdir un peu (comme tous les soirs d'ailleurs).

Durant la soirée, je dansais comme si plus rien n'existait autour, je ne pensais plus à rien. Je savais que je dansais probablement très mal, que beaucoup de gens devaient sans doute me juger voir se moquer de moi. Peut-être même que certain me mater vu le décolleté et le mini-short que je portais. Mais je les ignoraient royalement en leur faisant des doigts de loin ou en fermant simplement les yeux la plupart du temps (leur faire des doigts restent drôle mais après ça crée des embrouilles et c'est chiant). J'adorais danser en fermant les yeux, les lumières de toutes les couleurs défilant sur mes paupières, le rythme déchainé de la musique qui faisait trembler mon cœur d'excitation. C'était un sentiment que j'adorais. Les gens se droguent habituellement avec des cigarettes, des substances, de l'alcool, du sexe, etc...Pour moi, c'était la musique.

Je me rappelle qu'avec Lyra, on avait tendance à écouter beaucoup de musique toutes les deux de style plus ou moins différents. On avait un peu près les mêmes gouts musicaux, ce qui nous a beaucoup rapproché au début. Il nous arrivait parfois de chanter trop fort et trop faux dans la cour au collège ou chez les Rogers, ça faisant tout le temps crier son père mais nous ça nous faisait rire. Du moins, au début. Après que j'ai remarqué des blessures que lui avait faite son géniteur parce qu'elle chantait trop à son gout, je lui ai demandé qu'on arrête de chanter chez elle. Lyra ne m'avait rien dit jusque là car elle ne voulait pas que je culpabilise et surtout qu'on s'arrête de chanter. Je l'ai bien sur rassuré en disant qu'on pourrait toujours chanter dans la cour ou chez moi, ça l'avait fait sourire. Et de la voir sourire m'a fait sourire.

Depuis sa mort, je ne cesse de réécouter en boucle les mêmes musiques qu'on écoutait à l'époque. Alice ne cesse de se moquer de moi en disant que mes sons son démodés mais je m'en fiche, elle ne sait pas ce que ces mélodies représentent pour moi. Je ne lui ai jamais parlé de Lyra, je n'en ai jamais parlé à personne. Quand ma meilleure amie nous a quitté, j'en voulais au monde entier, comme si c'était de leur faute si ce drame avait eut lieu.

Les camarades de ma classe au lycée n'étaient qu'une bande d'hypocrites, aucune de ces amies à part moi est venu à son enterrement, je ne leur ai toujours pas pardonné à ces filles-là. Lyra les aimaient, elles ont pleuré comme moi à sa mort mais ne sont pas venu lui dire aurevoir une dernière fois comme moi je l'ai fait, comme si ces filles avaient tourné la page trop tôt et que leur amie ne représentait plus rien pour elles. Rien que des pétasses hypocrites. Si Lyra savait ça (peut-être qu'elle le sait déjà là haut), elle se serait sans doute sentie très seule et aurait beaucoup pleurée. Après cette terrible révélation sur les fausses-amies, je n'ai plus jamais fait confiance à personne. Puis, j'ai vite dérivée vers la solitude et l'introversion. Je ne voulais plus parler à qui que ce soit.

Fatiguée de danser, je m'écarte de la piste de danse pour m'appuyer contre le comptoir du bar et demander une petit bouteille de bière que le serveur m'offre de suite en échange des quelques pièces que je lui fournis. Je bois une grande gorgée avant de reposer brutalement la bouteille sur le comptoir en soupirant de plaisir. Ça faisait du bien, je mourrais de soif ! Je tourna ensuite le dos contre le bar, un coude posé sur le comptoir. Je regardais les gens dansaient, se galochaient, boire et parler fort. La boîte est vraiment un endroit où tu sens que plus rien n'a d'importance. Je vis au loin Alice et son copain entrain de s'embrasser langoureusement au milieu de la piste de danse. Je peux même apercevoir la main du partenaire de mon amie posée sur sa fesse. Ils risquent de nouveau de faire "crack crack" ce soir.

Je déteste le copain d'Alice, je le déteste tellement que je n'ai même pas chercher à connaître son prénom et franchement je m'en tape ! C'est un charo, un pervers et un branleur ! Il ne sait rien faire d'autres que mater le boule de toutes les filles qu'il croise dans la rue et de se masturber devant devant du porno. Il a même pas de taff ! Il est chômeur professionnel car c'est le fils à papa ! Alice m'a raconté un jour que le père de son copain était un chef d'un gang ou un truc comme ça. Bref, une sorte d'entreprise qui s'enrichit en vendant des substances au marché noir. Du coup, monsieur le fils à papa n'a rien à faire vu qu'il gagne du fric en ne faisant aucun effort ! Je parie qu'il n'a même jamais été à l'école, ce fainéant !

De plus, je suis mal à l'aise quand il est avec Alice et moi, car le couple se galoche et se taquine toutes les cinq minutes sans intimité et sans gêne ! Alors que moi, je suis là, entrain d'admirer mes pompes ! M'enfin, n'aurais-je pas été comme ça, moi aussi, si, un jour peut-être, on m'avait laissé l'opportunité de sortir avec Toby ? Je ricana légèrement à cette pensée avant que mon sourire s'efface peu à peu. Des fois, je me dis que la vie c'est vraiment de la m*rde.

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