Chapitre 3
Je cours dans les rues à en perdre haleine, percutant des civils par dizaine dans ma course. Je n'ai pas une seconde à perdre ! Heureusement pour moi, la sensation de malaise d'être observée de tout à l'heure avait disparue peu à peu. Je savais que ce n'était que mon imagination ! Je déambule encore quelques longues minutes dans la ville avant d'enfin arriver à mon lieu de travail. J'entre discrètement dans le bâtiment, me place furtivement à mon poste, et commence mon service comme si de rien n'était. Malheureusement pour moi, on m'avait déjà repéré :
- (T/p) ! Vous croyez que je ne vous ai pas vu ?! Vous êtes encore en retard ce matin !
Il s'approcha de moi, agacé tandis que je baisse la tête et m'excuse pitoyablement :
- Désolée, patron. Ça ne se renouvellera pas, promis.
Il pesta :
- Ça fait la cinquième fois que vous me dites la même chose !
Moi : Vraiment désolée, mon réveil n'a pas sonné ce matin...
Patron : Ça aussi, ça fait la cinquième fois que vous me le dite !
Moi : Pardon...
Patron : Je vais finir par vous virer si ça continue ! Donc faites attention à l'avenir !
Puis, il reparti saluer les clients d'un sourire faussement angélique. Je soupire avant que ma collègue Alice, s'approche de moi en disant avec un sourire rassurant :
- T'en fait pas, il dit ça à tout le monde !
Moi : Mais surtout à moi...
Alice : Sinon ça va ? Pas trop la gu*le de bois car hier t'étais vachement bourrée, tu disais n'importe quoi !
Moi : Mouais, bof. Déjà j'ai eu un réveil chelou car pour la première fois depuis longtemps je me suis réveillée dans mon lit sous la couette !
Alice : Sérieux ?! Étonnant venant de ta part !
Moi : On ne m'aurait pas raccompagné par hasard ?
Alice : Non, comme d'hab quoi, t'es rentrée toute seule à pied.
J'hausse les épaules avant de dire :
- Bref, sinon ça va toi ?
Elle répondit, le sourire aux lèvres :
- Ouais, encore un peu fatiguée d'hier mais ça va. D'ailleurs, y a une nouvelle soirée de prévue ce soir dans la quartier, pas loin d'ici, tu veux venir ?
Moi : Tu sais bien que je ne dis jamais non à une soirée !
Alice : Je sais même pas pourquoi je te pose la question ! Bref, faut que je te laisse sinon les clients vont rouspéter de ne pas avoir eu leur repas !
Puis, elle partie sa promener entre les tables, plateau en main. Je me dirige à mon tour derrière le bar et prépare quelques verres ainsi que des bouteilles sur le comptoir. Je n'eus pas à attendre longtemps avant de voir déjà des clients s'asseoir sur les chaises hautes et commander leur boisson. En même temps de faire le service, j'entendis deux hommes assis derrière le bar, un petit verre de whisky dans leur main posée sur le comptoir, entretenant une discussion plutôt sérieuse. L'un d'eux disait :
- Ça fait la troisième fois en moins d'une semaine, avoue que c'est aggravant.
L'autre renchérit :
- T'as raison, mais je pense que la police va rapidement trouver les suspects. À force de faire des meurtres tous les deux jours, ils vont forcément se faire prendre la main dans la sac un moment donné.
N'ayant plus grand chose à faire, je m'approche d'eux, nettoyant à la main avec une serviette le fond d'un verre et demande :
- Vous parlez des nombreux meurtres qui se passe dans la ville ? J'ai entendu dire que des personnes ont été portée disparues aussi.
Je connais bien ces clients, ils viennent régulièrement ici pour parler de tout et de rien. Donc, à force de les servir et d'entendre leur conversation, on a fini par se côtoyer de plus en plus comme des sortes de collègues. Bien que je ne sache même pas comment ils s'appellent. L'un d'eux me répondit :
- Ouais, ça commence à m'inquiéter car depuis hier soir je n'ai plus de nouvelle de mon neveu. Je parlais avec lui au téléphone tranquillement. Mais il a soudainement raccroché. J'ai ensuite essayer de nombreuses fois de le rappeler et de lui envoyer des messages mais aucune réponse de sa part.
Je tente de le rassurer en rangeant quelques verres :
- Peut-être l'avez-vous vexé sans faire exprès, les cours sont parfois un sujet tabou pour les ados.
Il me répondit :
- Pourtant il a raccroché alors que c'était lui qui parlait. Je trouve ça bizarre. Je pense que j'irais le voir en fin d'aprem après le boulot.
Moi : Il a quel âge votre neveu ?
Il me répondit :
- 19 ans. Il habite seul dans un petit appart non loin d'ici.
L'autre homme, qui était resté muet jusqu'ici, dit à son ami :
- Je te conseille de ne pas y aller seul, on ne sait jamais avec ces tueurs qui rôdent dans le coin.
Son collègue rigola avant de dire :
- Mais de quoi tu t'inquiètes ?! Mon neveu n'habite pas en pleine forêt, non plus ! Je ne pars pas à l'aventure !
Puis, il se leva, déposa quelques pièces sur le comptoir et se dirigea vers la sortie du bar en disant :
- Merci pour tout et à demain vous deux !
Avant de sortir, le sourire aux lèvres. J'ai bien peur qu'il soit devenu un peu soûl à force d'enchaîner les verres de whisky depuis tout à l'heure. Son collègue, qui lui n'avait pas bougé, me dit simplement dans un long soupire :
- Je ne sais pas ce qu'il lui prend des fois.
Il me tendit son verre de whisky vide en disant :
- Resserre-moi encore, je sens que la journée va être longue encore.
Je fis ce qu'il me dit en disant :
- Ne dite pas ça, il agit comme ça car il n'a plus de nouvelle de son neveu. Comprenez-le.
Il ne répondit pas et bu son verre cu sec avant de le reposer sur le comptoir. Il me balança lui aussi quelques pièces et parti du bar, songeur. Je ramassa les pièces que les deux hommes avaient déposer un peu plus tôt et les rangea dans la caisse en soupirant. Ils ont payé moins de la somme convenue comme d'habitude.
Je repense à cette histoire de meurtre. Elle a commencé il y a un mois à peine par la disparition d'une collégienne qu'on a retrouvé quelques jours plus tard morte dans la forêt. Puis, des curieux tel que des enfants ou des enquêteurs se sont aventurés dans ce bois. Les survivants n'ont rien trouvé si ce n'est que les cadavres de gens disparue ou qui ont eu le malheur d'entrer dans cette forêt.
Les policiers ont donc fait une enquête pensant au début qu'il y avait un seul tueurs en série. Mais ça, c'était avant que des maladie mentales atteignent le cerveau de certaines personnes s'étant aventurer ou non dans la forêt. Ces personnes prétendaient entendre des voix qui leurs disaient de tuer tel ou tel individu ou même de se tuer elles-mêmes. Et ce qui devait arriver arriva. Il y a de ça deux semaines environ, les suicides et les meurtres ont fait ravage dans la ville. Beaucoup de personnes ont tué leur proche ou de simples personnes au hasard dans la rue voir dans les écoles. Elles sont maintenant enfermée dans des hôpitaux psychiatriques.
À la fin de la journée, j'alla avec Alice faire une nouvelle la fête et se bourrer la gu*le dans le quartier qu'elle m'avait citée un peu plus tôt. Bien sûr, quand il fut dans les environs de cinq heures du matin et que la boîte allait bientôt fermer, on furent jetée salement dehors avec Alice. On rigola encore de longues minutes voir de longues heures toutes les deux, seule dans la rue déserte plongée dans la nuit avant de finir par se quitter. Elle me proposa de dormir chez elle pour ne pas prendre le risque de rentrer seule tard le soir mais je refusa. La seule fois où j'ai accepté, j'ai aussitôt regretté. Alice partage l'appart avec son copain, et la nuit... Surtout quand Alice est soûl, ils..."copulent" pour le dire poliment. Et ils "copulent" fort, très fort. Donc je préfère dormir chez moi, quitte à devoir rentrer seule complètement bourrée.
Quand j'arriva enfin chez moi, je sentais de nouveau cette sensation bizarre qu'on m'observe, comme ce matin en quittant mon appart. Mais je n'y fais pas attention, j'ai qu'une envie en ce moment : m'écrouler dans mon lit et dormir. Je me dirigea d'un pas soûl vers ma chambre quand j'entendis du bruit venant de derrière moi. Je me retourne à trois-quart et demande d'un ton agacé :
- C'est qui encore ?
Des bruits de pas se rapprochent de moi quand je vis sortir de la cuisine un garçon d'environ mon âge portant de grosses lunettes aux verres oranges ainsi qu'un masque noir à rayures grise sous le nez. Il était habillé d'un jean et de baskets de la même couleur suivit d'un gilet marron à la capuche bleu, cachant légèrement ses cheveux bruns en bataille. Je le fixe, suspicieuse :
- Tu me dis quelque chose mais rien a la fois.
Il eut un long silence où je le toisais malgré moi du regard avant qu'il dise d'un ton sérieux mais plus doux qu'hier soir :
- T'es encore bourrée.
Je répondis en ricanant :
- Et toi, t'es chez moi !
Il soupira avant de sortir de sa poche arrière de Jean un papier plié en quatre et me le montre de loin en demandant d'un ton froid :
- Où as-tu eu cette photo ?
Cette image représentée moi, souriante avec ma meilleure amie Lyra a côté de moi qui avait ces bras autour de mon coup. En arrière plan, on pouvait légèrement voir mon crush, Toby, qui se rongeait l'index. On était dans le jardin de la famille Roger, a l'époque où ils étaient encore tour au complet. Je me rappelle de cette photo, c'était Connie, la mère de Lyra et Toby qui nous avait prit en photo car c'était l'anniversaire de ma meilleure amie.
J'étais la seule qu'avait pu venir à son anniversaire car les autres avaient trop peur de son père et ce dernier ne voulait pas que sa fille invite plus de trois amie sinon c'était trop bruyant pour lui. Sur les trois amie que Lyra avait pu inviter, j'étais la seule qui avait eu le courage d'y aller. Mais elle s'en fichait le temps qu'elle n'était pas seule et qu'elle pouvait souhaiter son anniversaire joyeusement. Cette photo avait une valeur inestimable pour moi. Je peste à l'inconnu en me soutenant à l'aide du mur a côté de moi a causes des effets de l'alcool :
- Rends-moi ça ! C'est un souvenir de ce qui compte le plus à mes yeux !!!
Le garçon se répéta à lui-même en chuchotant :
- De ce qui compte le plus à mes yeux...
Avant de rediriger son regard vers moi, l'air froid :
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
Soudain, je me décala du mur et cours droit dans sa direction, les bras devant moi dans l'espoir d'arracher des mains de l'inconnu cette fameuse photo. Malheureusement, ce dernier m'esquiva d'une vitesse incroyable et je tomba à la renverse sur le sol froid de mon appart, les larmes aux yeux. Je le mis à sangloter, sûrement encore à cause de l'alcool, et supplia le garçon qui se situait à quelques mètres plus loin, à moitié à genoux parterre :
- S'il te plaît, rends-moi cette photo ! Fais ce que tu veux de moi mais laisse cette photo tranquille. Elle est à moi et elle ne t'a rien fait !
L'inconnu resta longuement silencieux, je continue de le supplier misérablement :
- Je t'en prie...C'est tout ce qu'il me reste d'eux...Je ne te demande pas ma mort, seulement de me laisser cette photo qui compte plus pour moi que ma propre vie ! Je veux pas que tu la touche, je veux pas que tu l'abîme, je veux que tu la laisses tranquille ! Elle représente tout pour moi...
Je me rapproche de lui à quatres pattes, n'arrivant plus à me mettre debout à cause des vertiges de l'alcool. Je m'accroche pitoyablement à ses chevilles en disant :
- Ils ont assez souffert comme ça dans la passé alors laisse-les...C'est ma seule famille...
Il me demanda tandis que je pouvais sentir son regard froid mais aussi confus posé sur moi :
- Ta famille ?
Je répondis à voix basse, sentant la fatigue monter en moi :
- C'est pas vraiment ma famille, ou du moins pas de sang...Mais surtout de cœur...J'aimais pas le père...Mais les trois autres si, beaucoup même !...J'aurais aimé que leur mère sois ma mère...Que Lyra sois ma soeur...Que Toby sois mon frère...Qu'on sois encore tous heureux tous aujourd'hui...
Le garçon s'accroupit devant moi, me prit le menton et m'obligea à le regarder. Il ne semblait plus aussi dur et froid qu'hier, son regard était presque devenu doux a mon égard. Il eut un long silence où je me sentais tomber dans les vapes quand je l'entendis dire :
- Tu aimerais avoir un frère comme Toby ?
Je dis d'un air peine :
- O...Oui...Très...J'aurais tout fait pour...Mais c'est impossible...Il est porté disparue depuis longtemps maintenant...
Je soupire avant de reprendre faiblement :
- Je voudrais tellement le revoir...Il me manque...Beaucoup... Beaucoup...Beaucoup...
Puis, je m'endomi, étalée de tout mon long au sol, sur le ventre avec seulement le pouce et l'index de l'inconnu me tenant le menton et me regardant d'un air ému. Comme s'il était touché par mes paroles qui pourtant, ne lui était pas adressées.
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