Chapitre 29
Après un temps, je sortis du sous-sol en refermant la porte derrière moi, séchant les dernières larmes aux coins de mes yeux. En remontant les escaliers, je tomba sur Toby, assis sur le canapé entrain de manger une gaufre. En me voyant, la première chose qu'il dit fut :
- Ça n'a pas l'air d'aller fort, toi.
Je le fixa quelques longues secondes d'un air tristement pensif en me posant cette unique question "serais-je vraiment capable de m'en débarrasser ?". Au bout d'un temps, il fis un signe de tête en disant :
- Tu veux venir ?
Je ne répondis point et décida de venir. Je m'assis donc à coté de lui à une distance plus ou moins raisonnable. Un long silence s'en suivit où je fixa un point invisible devant moi jusqu'à qu'un bout de gaufre surviens juste devant mon nez. Je tourna la tête vers Toby, confuse, ce dernier dis juste :
- Quoi ? Je pensais que ça te remontrais le morale.
Je soupira silencieusement avant de prendre son bout de gaufre qu'il me tendait pour le manger d'une traite sans prononcer un mot. Toby répondit alors en ricanant :
- Et bien, ton ventre parle pour toi on dirait !
Suivit d'un long silence avant que je me décide à lui demander timidement :
- Toby...?
Ce dernier se tourna vers moi, tout content en disant :
- Ha ! Tu as retrouvé la parole rien qu'avec un petit de gaufre ! Si y a que ça, je t'en donnerais plus souvent alors ! Tu voulais me dire quelque chose ?
- Heu...
J'hésita longuement avant de demander enfin :
- Qu'est-ce que je suis réellement pour toi ?
Son regard devint confus avant qu'il dise en rigolant :
- Une humaine évidemment, pourquoi ?
Je grimace, il croit vraiment que je suis d'humeur à rire aujourd'hui ?! Furieuse, je me lève du canapé et me place debout face à lui en pestant :
- Toby ! Réponds sincèrement ! Qui suis-je pour toi ? Une seconde Lyra ? Une incapable ? Un bouche-trou ? Une fille banale ? La meilleure amie de ta sœur ? Un souvenir du passé ?
Il garda le silence, me scrutant comme s'il essayait de lire en moi mais je resta de marbre, le regardant froidement. Bravo (T/p), tu avais réussi à remettre cette atmosphère si tendue et si étouffante entre vous ! Néanmoins, Toby finit enfin par me répondre :
- Un peu de tout ça, oui. Mais c'est ce qui fait ton tout pour moi.
Je détourna le regard en disant :
- Donc finalement, je ne représente quasiment rien pour toi, n'est-ce pas ?
- Je n'ai pas dis ça.
- Il n'y a vraiment aucun sentiment derrière ? Pas une seule compassion pour moi qui irait au-delà du fait d'être le symbole de ta sœur ?
- ...Je ne sais pas. Mais je pense qu'il y a autre chose encore si ça peut te rassurer.
Je soupire avant de dire :
- Vraiment ?
- Je ne sais pas. Peut-être.
- Alors prouve-le.
- Je viens de te dire que je ne savais pas. Ce n'est qu'une supposition. Mais dans tout les cas, tu es vraiment importante pour moi, (T/p). Je te le jure.
- Si je suis si importante que ça pour toi, alors prouve-le ! Montre-moi pourquoi je dois tant rester avec toi !
Toby rigola nerveusement en disant d'une voix hésitante :
- Haha !!! Tu rigoles, j'espère ?
Je répondis sèchement :
- J'ai l'air de rire ?
Son rire disparu aussitôt mon dernier mot prononcé avant qu'il me demande, inquiet et confus :
- (T/p), que t'arrive-t'il ? Tu es toute bizarre aujourd'hui...
- Je veux savoir à quel point je suis importante pour toi ? Serais-tu prêt à tout juste pour me garder ici ? Comment réagirais-tu si je mourais ? Et si, dans nos rêves les plus fous, Lyra revenait miraculeusement à la vie, qu'en deviendrait-il de moi ? Serais-je toujours aussi "importante" à tes yeux que maintenant ? Ou redeviendrais-je une simple figurante de ta vie comme avant ? Je veux savoir.
Toby s'exclama, furieux :
- Mais tu sais déjà tout, (T/p) ! Je me répète, là ! Tu es très importante pour moi, bien plus qu'une simple copie de ma sœur !
Je croisa les bras avant de dire :
- Et bien, si tout cela est vrai. Peux tu me rendre une faveur ? Bien sûr, je ne vais pas te demander de nous libérer que ce moi ou Alice, mais je veux simplement que tu emmènes mon amie souffrante à l'hôpital d'ici demain. Alice est dans une état plus que critique et une jambe manquante ne se répare pas comme ça ! Elle a réellement besoin d'être soigné de toute urgence. Je te promets qu'elle reviendra ici juste après ou, dans le pire des cas, elle restera à l'hôpital.
Toby était prêt à répliquer mais je continua sur ma lancée :
- Tu n'as pas à t'inquiéter, nous en avons déjà longuement parlé et elle ne dira rien. De plus, même si elle disait quoique ce soit, on la prendrait probablement pour une folle. Personne ne croirait l'histoire d'un serial killer ayant emmené sa propre victime à l'hôpital et, même si c'est raconté dans les détails, cela semblerait beaucoup trop tirer par les cheveux et Alice finirait sûrement à l'asile. Donc, tu n'as pas à t'inquiéter de ce côté là, n'est-ce pas ?
Toby garda longuement le silence, l'air songeur, avant de dire :
- L'état de ton amie et si déplorable que ça ? Je ne l'ai pas revu depuis que je lui ai coupé la jambe.
- Bien sûr ! Si tu veux, on peut très bien aller voir son état ! Elle s'évanouit plusieurs fois par jour et son sang n'arrête pas de couler de sa blessure ! Elle est de plus en plus faible à chaque jours qui passent, il faut que tu l'aides ! Fais-le et plus jamais je ne remettait en doute tes "sentiments" à mon égard !
Toby réfléchi encore longuement avant de dire :
- Ce n'est pas un piège, j'espère.
Je répondis en ne laissant rien paraître :
- Bien sûr que non. Est-ce que j'ai l'air de vouloir remettre la vie de mon amie en danger après ce que tu lui a fait et surtout vu son état ? Tu sais, des fois, quand je la regarde, je me dis qu'il ne lui suffirait que d'une simple petite entaille pour qu'elle s'écroule pour de bon. Et c'est ce que je veux éviter à tout prix.
Toby semble songeur, j'espère que j'ai été assez convaincante...Il finit enfin par dire après de longues minutes de silence interminables :
- Je ne sais pas. Je vais y réfléchir.
Je répondis simplement avec un soupir de soulagement :
- Très bien, merci. Mais n'attends pas trop. Comme je te l'ai dit, son état est vraiment critique.
Puis, sur ce, je parti à l'étage pour me réfugier dans ma chambre, une larme au coin de l'œil. J'ai réussi, il n'a pas dit non, il n'a pas vu mon bluff, j'ai l'impression que j'ai remporté une bataille bien qu'il n'est pas dit "oui" non plus. Mais c'est déjà une étape de franchie.
Je passa ainsi tout le reste de la journée dans ma chambre à lire des bouquins que m'a "acheté" Toby au fil des semaines. En tout cas, il a de bons goûts littéraire, la semaine dernière, il m'a donné le livre Ex-aequo d'AnanasChoco, un classique parmi les classiques à ce qu'il paraît. Du coup, je pense que je vais continuer à le lire cet aprem, ça m'occupera bien. Même si le personnage Alexandre dans cette histoire est vraiment collant ! J'avais déjà lu d'autres de ces œuvres comme Future is mine ou encore Blind lorsque j'étais au collège et ça m'avait fortement plus !
(Nda : Quoi ? J'avais pas encore fait ma pub dans cette histoire, fallait bien que je trouve un temps pour le faire, non ?)
Quand arriva le soir, j'entendis toquer à ma porte. Interrompue à un moment fatidique dans ma lecture, je grogna :
- Quoi ?
J'entendis de l'autre côté de la porte la voix de Toby dire :
- C'était juste pour te dire que je vais aller jeter un coup d'œil à l'état de ton amie. Tu veux venir ?
M*rde, on s'était dit avec Alice d'attendre jusqu'à demain histoire qu'on n'est pas à marcher de nuit et pour pouvoir trouver des gens plus facilement. Il faut que je gagne du temps. Je répondis simplement :
- Heu...Elle doit dormir à cette heure-là, tu ne veux pas plutôt l'amener demain ?
Toby : Si, je vais l'amener demain mais j'aimerais d'abord regarder son état ce soir pour savoir si ça en vaut la peine ou non.
Moi : Et pourquoi ça peut pas attendre demain ?
Je l'entendis soupirer de l'autre côté de la porte avant qu'il dise d'un ton blasé :
- Bon, ouvre-moi la porte d'abord, ça me perturbe de parler à une porte et que celle-ci me réponde.
Je soupire à mon tour avant de me lever de mon lit en laissant mon bouquin dessus pour ouvrir à Toby. Ce dernier m'expliqua ensuite dans l'entre de la porte alors que je me tenais face à lui :
- Demain, j'ai une mission matinale avec les autres. On prévoit de faire une tuerie dans un lycée, fin bref. Donc, je préfère regarder l'état d'Alice pour savoir si oui ou non il est utile de l'amener à l'hôpital. Et si c'est le cas, il faut que ce soir, j'aille au manoir pour décaler notre mission de demain. Tu comprends ?
J'hocha la tête comme signe de réponse. Il me demanda ensuite :
- Tu veux m'accompagner la voir ? Elle se sentira probablement plus soulagée si elle te voyais et ça m'aiderait beaucoup pour pouvoir analyser son état sans qu'elle ne rétracte sur elle-même.
J'hocha de nouveau la tête en disant :
- Oui, de toute manière, je comptais venir.
On descendis ainsi les escaliers du premier étage suivi des escaliers menant au sous-sol dans le plus grand des silences. Durant ce malaise entre nous deux, je ne pouvais m'empêcher d'angoisser. Est-ce qu'il faudrait tuer Toby ce soir ou demain matin ? Comment va réagir Alice en le voyant maintenant et non demain comme ce qu'il était prévu. M*rde. Je le sens mal, j'ai peur. De plus, je ne sais toujours pas si suis réellement apte à tuer Toby mais si je veux vraiment le neutraliser on dirait que je n'ai pas le choix. Je ne sais plus quoi faire...
Inconsciemment, je ne pus m'empêcher d'arrêter Toby dans sa marche en l'attrapant par le poignet. Nous étions dans les escaliers du sous-sol, proche de ce dernier. Confus, il se tourna vers moi. Je demeura silencieuse, ne sachant quoi faire. En croisant ses yeux, je cru revoir le Toby d'avant, le garçon innocent et peu bavard d'autrefois. À ce moment-là, je compris que jamais je ne pourrai le tuer et cette pensée me fit rapidement perdre mon sang froid. Alice n'avait-elle donc pas d'autres choix que de mourir ? Ma main tenant son poignet en tremblait de peur. Je ne veux pas tuer Alice et je ne peux pas tuer Toby. Pourtant, l'un des deux va mourir, peut-être même ce soir, qui sait. Et je ne pourrai être que spectatrice de ce carnage.
Soudain, Je sentis une main se poser sur la mienne, celle par laquelle je tenais le poignet de Toby. Je releva la tête, confuse. Je pouvais le sentir me sourire doucement derrière son masque. Il dit simplement :
- (T/p), n'ai pas peur. Je ne ferais rien à ton amie, d'accord ? Je vais juste analyser son état.
Il me fit doucement lacher son poignet pour poser sa main sur ma tête en disant :
- Si ça peut te rassurer, je ne la toucherait pas, promis.
Il eut unong silence où nous nous regardions dans les yeux de l'autre avant qu'il dise, toujours sa main posée sur ma tête :
- Je veux que tu saches que tu es vraiment importante pour moi, (T/p). J'y ai réfléchi toute la journée et...Bon, j'avais prévu de te le dire après mon inspection de ton amie mais ça reviendrait au même.
Il marqua une pause avant de reprendre :
- (T/p), peux tu me promettre une chose ?
J'hocha silencieusement la tête, il continua, me fixant droit dans les yeux :
- Si j'amène Alice à l'hôpital, pourras-tu rester avec moi pour toujours ? Je veux dire, sans que je n'ai besoin de te garder prisonnière ici, sans que tu partes non plus t'enfermer dans ta chambre juste après m'avoir parlé ? (T/p), je veux que tu restes avec moi de toi-même...S'il te plaît...Alors ? Pourras-tu me promettre cela ?
Je baissa la tête, songeuse avant de dire :
- Seulement si tu ne me force pas à devenir Lyra.
Il me sourit gentiment en disant :
- C'est d'accord. De toute manière, j'ai l'impression que, plus je passe de temps avec toi, moins tu me fais penser à Lyra.
Nous restâmes tout deux longuement à nous regarder dans les yeux de l'autre, un léger sourire aux lèvres. Nous avions enfin trouvé un marché stable entre nous. Néanmoins, qu'en restera-t-il de ce marché juste après avoir franchi la porte du sous-sol où nous nous apprêtons à entrer ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top