Chapitre 28
Ainsi, les jours et même les mois passèrent, rien n'avait été a signalé. Je restais sage et Alice ne s'était pas refaite torturée. De plus, je m'étais finalement...Hum... Comment dire ça...Habitué à Toby. J'avais arrêter d'essayer de l'éviter en me réfugiant dans ma chambre. Bien sûr, nous étions loin d'être les meilleurs amis du monde mais on va dire que nos discussions étaient tout aussi banale que des collègues de bureau.
De temps en temps, il me parlait des ces amis serial killer et franchement ça me fait peur. Non pas que je crois à ces histoires de clown psychopathe, de mec s'étant gravé un sourire ou encore d'un soi disant elfe de l'informatique volant. Mais surtout du fait qu'il semble vraiment y croire à ces histoires ! Et que c'est si bien ficelé qu'on pourrait vraiment confondre l'imaginaire et le réel ! J'ai eut beau lui dire que ce genre de choses n'existait pas, il renié tout en bloc et m'a même dit qu'il me les présenterait un jour ! C'est quoi comme maladie ça, d'après vous ? Une sorte d'halucination bien écrite ? De troubles te faisant inventer des histoires dans ta tête ??? Fin bref. J'ai finalement abandonné l'idée de lui faire reprendre raison.
Mais passons, une bonne nouvelle arrivent enfin dans cette maison chaotique : Toby a arrêté son faux amour pour moi ! Bien sûr, je ne pense pas qu'il ai compris mon message mais il a dû finir par se rendre à l'évidence que ce qu'il faisait ne servait strictement à rien à mon plus grand bonheur. Depuis, nous avons une relation de "j'arrive un peu près à te supporter toi et ton mauvais caractère" et j'appuie bien sur les guillemets car Alice est toujours dans le sous-sol !
Quoi ? À propos de notre plan ? Alice m'a dit que, finalement, il n'aura peut-être pas lieu d'être. Je m'explique : puisqu'il n'y a plus de discorde entre moi et Toby, il est fort probable que ce dernier libère Alice, ça allait dans son contrat. Il m'avait promis qu'il la garderait jusqu'à ce qu'il estime que je reste avec lui de mon plein gré ce qui est (pas trop) le cas aujourd'hui. Mais cela n'excuse pas ce qu'il a fait à Alice, jamais je ne pourrai lui pardonner.
D'ailleurs, le cas d'Alice commence sérieusement à m'inquiéter, surtout sa jambe qui ne cicatrise pas...Depuis que Toby lui a...coupé la jambe...Cette dernière saignerait presque en continu si je n'avais pas enroulé une corde autour pour stopper ce saignement. De plus, je remarque que, plus les jours passent, plus elle s'affaiblit. Bien que je la nourrit trois fois par jour et que je prends soin a ce qu'elle ne manque de rien si ce n'est de liberté, elle s'évanouit très fréquemment et a du mal a se concentrer sur ce que je lui raconte.
J'en ai déjà parlé à de nombreuses reprises à Toby mais ce dernier fait le sourde oreille en disant que je m'inquiète pour rien et qu'il a déjà fait ça à bon nombre de victimes sans que ces dernières ne meurent ainsi. Mais je suis sûr que ce qu'il me raconte est faux, ce qui a causé, encore à ce jour, des disputes entre nous. Ainsi, la relation entre moi et Toby reste très instable et fragile et peut à tout moment s'effondrer.
En ce moment, je suis entrain de rejoindre Alice au sous-sol, plateau avec de la nourriture dessus en main. Toby ne lui donne jamais à manger et préfère que je m'en occupe. Au final, Alice et Toby ne se sont pas revue depuis... l'accident. En ouvrant la porte du sous-sol dont Toby m'a donné les clés, Alice se réveille de son long sommeil avant de me sourire faiblement. Ça me fait mal au cœur de la voir ainsi. Elle paraît faible et épuisée, il faut vraiment que j'en parle à Toby bien que je l'ai déjà fait mainte fois. Je m'approche d'elle et lui sourit gentiment en disant :
- Salut Alice, je viens t'apporter ton repas du midi. Tu vas mieux ?
Elle répond faiblement :
- Oui...Ne t'en fais pas. À force, j'arrive à oublier la douleur quand je pense à autre chose ou quand je dors donc merci.
Je pose le plateau sur ces genoux et lui détache ses liens aux poignets pour qu'elle puisse manger tranquillement. Au début, je devais moi-même nourrir Alice, bouché après bouché car Toby m'interdisait formellement d'enlever ses liens, de peur qu'on s'échappe. Mais à force, il a vu qu'on ne tenait pas à s'enfuir, surtout qu'Alice n'est pas en mesure d'entamer une course poursuite vu son état. J'ai essayé de convaincre Toby qu'elle prenne une douche mais encore à ce jour, il refuse. Alors, je prends parfois avec moi du parfum et du déodorant dans l'espoir de la faire sentir un minimum bon. Tous les matins, je lui coiffe les cheveux aussi. C'était tellement perturbant au début, j'avais l'impression de m'occuper d'une poupée puis à force, je me suis...habituée même si je déteste toujours autant ça !
En mangeant, Alice me demande :
- Ça se passe toujours bien avec Toby ?
J'hocha la tête et réponds :
- Oui, on va dire ça.
- Tant mieux ! Peut-être qu'il finira par nous libérer bientôt.
- Heu...Je n'en suis pas sûre...Je lui ai déjà demandé plusieurs fois mais sa réponse est toujours la même : non. Et puis, toi il va te libérer, mais moi...Il y a de grandes chances pour que je reste ici toute ma vie...
Elle recane en disant :
- Ne fais pas cette tête, (T/p). Parfois, je vous entends rire ensemble depuis le sous-sol.
- Oui...Enfin, avoue que c'est rare...
- Pour l'instant !
- Mouais. Mais c'est surtout pour toi que je m'inquiète...T'es de plus en plus faible...Et tes yeux sont mi-clos...Ça me fait peur...
- (T/p), je vais bien, je te le promet.
Je m'exclama :
- Arrête de dire ça ! Regarde-toi, tu dors toute la journée ! Tu dis souvent que tu as la tête qui tourne et même quand tu manges, on dirait que tu peine à ouvrir la bouche !
Je marqua une pause avant de reprendre :
- Tu sais quoi ? J'ai une idée ! Dès demain, on se casse !
Elle sursauta face à ma dernière phrase. Alice était prête à répliquer mais je la coupe :
- Écoute moi d'abord ! Tu te souviens de notre plan ? Et bien on va le mettre en place demain matin mais on va planifier quelques trucs ! C'est très simple : Je vais tout faire pour que Toby te libère ! Tu ne peux définitivement pas rester comme ça indéfiniment !
Elle s'exclama sans attendre :
- Mais t'es folle, (T/p) ! C'est beaucoup trop dangereux ce plan !
Je réplique dans l'espoir de la calmer :
- Mais laisse-moi t'expliq-...
Elle me coupa catégoriquement :
- Hors de question ! Tu vas nous mettre en danger ! Si j'avais mis ce plan de base, c'était surtout pour te redonner de l'espoir à l'époque, je n'ai jamais vraiment voulu le mettre en place ! C'était surtout pour te persuader de ne pas mettre fin à tes jours !
Je demeura muette pendant quelques temps avant de demander, confuse :
- Sérieusement...?
Elle répondit en tout honnêteté :
- Evidemment ! Tu vois bien que ce plan était foireux dès le début, non ?
Je baissa la tête, songeuse, avant de dire après de longues minutes de silence, Alice me regardant confusément :
- Je sais !
- Quoi ?
- On va quand même mettre ce plan en marche ! Et dès demain !
- Attends, t'es pas sérieuse là ?!
- Mais si ! C'est simple, il faut juste q-...
Elle me coupa une énième fois :
- T'écoute rien de ce que je te dis ou quoi ?!!
- Ecoute moi !
Elle finit par croiser les bras de manière nonchalante en me fusillant du regard, sachant que je n'allais pas lâcher le morceau. Je souris, fière d'avoir gagner ce combat, avant de dire d'un ton plus bas et sérieux :
- Alors, tu as toujours le ciseau caché dans ta manche ?
Elle hoche la tête, je poursuis :
- Super ! Donc, aujourd'hui, je vais tout faire pour convaincre Toby qu'il descende ici pour vérifier ton état ! J'insisterais comme quoi ton état est vraiment critique et qu'il faut qu'on te soigne de toute urgence. Lorsque cela sera fait d'ici demain maximum, il examinera probablement ta jambe en se penchant au-dessus de celle-ci. Et c'est à ce moment-là que tu le plante avec le ciseau ! Bien sur, il ne ressentira pas la douleur mais ça devrait le surprendre et le rendre un minimum vulnérable. Ensuite, je prendrais le reflet en le mobilisant par terre afin de l'assommer par la suite, on se débrouillera bien ! Puis, on l'attachera sur ta chaise, j'essayerais de te porter au mieux et direction l'hôpital le plus proche ! Ne t'en fait pas, on ne devrait pas trop galérer comme la dernière fois car je ferais en sorte que Toby vienne dans le sous-sol demain matin. Comme ça, on croisera forcément des gens et notre petit tueur ne voudra certainement pas prendre le risque de se faire repérer par les flics, tu vois. Bref, ce plan ne peut que marcher !...Normalement...
Je n'entendis qu'un soupirs désespéré de la part de mon amie. je m'exclama :
- Quoi ?! Il est si claqué que ça mon plan ?!!
Elle répondit d'un air blasé :
- Sincèrement ? Oui.
- Et qu'est-ce qui va pas dans mon plan alors ? Toi qu'est si maline !
- Tout.
- ...Précise.
- Enfin, surtout au moment de le mobiliser et de l'assommer. Imagine je le plante mal ou je le loupe ? De plus, c'est juste un petit ciseau pour découper des bandages que j'ai ! Et puis, comme tu l'as dit, il ne ressent pas la douleur alors on est mal barré avec ça !
Je répondis :
- Ce n'est pas parce qu'il ne ressent pas la douleur qu'il en devient immortel pour autant ! Mais j'avoue qu'un petit ciseau c'est pas l'idéal pour planter quelqu'un...Ou alors tu peux tout simplement essayer de lui trancher la gorge ?
Elle détourna le regard de dégout en disant :
- Beurk, quelle horreur...
- On n'a pas le choix, je te rappelle ! Moi non plus ça va pas m'enchanter de l'assommer !
- Mais...Tu es sur que ça ne risque pas de le tuer si je fais ça ?
- Si mais...
Je marqua une pause en baissant la tête avant de reprendre :
- On n'a pas le choix si on veut sortir d'ici. C'est soit toi, soit lui...
Je l'entendis dire après un long silence :
- (T/p)...Ne dis pas ça, je sais que tu ne supporterais pas de le voir mourir...
- Non...! C'est faux...
Je retenu mes larmes de couler en haussant le ton :
- Comment pourrais-je vouloir cela après tout le mal qu'il nous a fait ?!
Je releva la tête vers elle sans même me rendre compte de la pluie s'abatant sur mon visage. Alice me regardait tristement, sachant que je me mentais à moi-même, elle dit simplement :
- (T/p), tu as le droit de l'aimer malgré tout.
Je baissa de nouveau la tête et pris mon visage entre mes mains en disant :
- Je suis un monstre Alice, un véritable monstre...
Je la sentis poser une main sur mon bras en disant :
- Non, c'est faux (T/p). Tu l'as dit toi-même, on ne peut pas faire disparaitre des sentiments juste comme ça.
- Oui mais là...Je devrais le détester, Alice...Je devrais le détester...Je devrais...Je suis complétement folle, c'est moi qu'on devrait enfermer dans un asile et pas lui...
Je marqua une pause avant de reprendre :
- Alice, c'est moi le véritable monstre dans tout ça...Pas vrai...?
- Non (T/p), je te promets que non. Chacun a sa part de monstruosité, tu sais.
Je demeura silencieuse. Pourquoi dois-je vivre ainsi. La mort de Lyra ne m'avait-elle pas suffit...? Pourquoi je dois choisir ? Pourquoi moi...?! Pourquoi...? Je me déteste...
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