Chapitre 24
le journée s'était finie dans le plus grand des silences. Alice restait enfermée dans le sous-sol dans que je puisse le rejoindre. Toby n'est pas ressorti de sa chambre non plus. Je me retrouvais donc seule, au salon, assise sur la canapé et perdu dans mes pensées les plus obscures.
M'ennuyant et étant très fatiguée de la veille où eu n'ai pas dormi hier soir, je fila dans ma chambre assez tôt moi aussi après avoir mangé un petit cassoulet en boîte de conserve (que, même avec un ouvre-boîte, j'ai eut de mal à ouvrir. Et c'est ainsi que je m'endormie.
Le lendemain matin, environ 10h je pense, je me leva de mon lit et descendis les escaliers en priant pour que Toby ne me saute pas dessus comme à la veille. À mon plus grand soulagement, il n'était pas là, sûrement parti dans la nuit aller tuer quelques personnes comme à son habitude. Au cas où, je descendis jusqu'au sous-sol mais la porte était bien évidemment encore fermée. J'essaya de parler à Alice de l'autre côté en criant un "Bonjour" où elle me répondit aussitôt. Elle m'a dit qu'elle allait très bien et que Toby n'était heureusement pas revenu la torturer durant la nuit.
Elle m'a aussi dit que ces blessures faisaient moins mal qu'hier bien que celle où Toby lui avait planté sa hache dans la cheville lui fait encore beaucoup mal. Tellement que, parfois, elle a la douloureuse impression que son pied peut à tout moment se détacher du reste de son corps. Je n'ai pas voulu l'inquiéter en disant que c'est ce que j'ai pensé hier en soignant du mieux que je pouvais sa blessure et répondis à la place un "T'inquiètes, ça va se réparer au fur et à mesure normalement" bien que moi-même je ne croyais pas à cette promesse. J'ai peur qu'elle ne puisse plus jamais marcher... Mais je garde espoir en me disant que, dès qu'on sortirz d'ici, je l'emmènerais direct à l'hôpital et elle sera comme neuve ! Mais pour ça, il faudrait que Toby ne lui fasse pas plus de mal qu'il ne l'est déjà...
Je resta encore un peu à papoter avec elle à travers la porte avant de lui dire que je vais devoir partir pour déjeuner. Je lui ai bien sûr promis de lui rapporter de la nourriture la prochaine fois que je la vois car je doute fort que Toby pense à la nourrir. Je remonte donc les escaliers et me dirige ensuite vers la cuisine, ayant trouver un bol, du lait et un fond de cacao en poudre, je prends le tout et me dirige vers la salle à manger pour m'asseoir à la table.
Je débat pendant quelques longues minutes à savoir si je dois la mettre le lait avant ou après le cacao avant finalement faire les deux en même temps. Je n'aime pas être indécise. Je tiens donc d'une main le lait et de l'autre la boîte où il ne reste qu'un fond de cacao. Malheureusement et prévisible, je me retrouve à en avoir foutu partout. Je grogne contre moi-même puis vais chercher de quoi nettoyer. Après cela, je retourne à mon délicieux petit déjeuner.
Néanmoins, à mon plus grand malheur, ma matinée fut gâchée par le simple bruit d'une porte annonçant le retour de Toby la brute. Ce dernier, en me voyant, me lance un regard que je pourrais décrire comme ennuyé avant de s'approcher de moi. Il tenait un sac Eastpak avec lui (qu'il a probablement dû voler). Silencieux, il s'installa en face de moi avant de me fixer quelques secondes sans rien dire. Je le fixa à mon tour, perplexe, que me veut-il encore ? Soudain, il mis son sac sur le genoux, l'ouvrit et en sorti une tablette de chocolat ainsi qu'un pot de fleur contenant dedans une magnifique tulipe couleur jaune. Mon regard voltigea entre ces objets qu'il posa face à moi sur la table qui nous séparait et lui, confuse.
Ile me fixa de nouveau, silencieux, avant de dire :
- Me regarde pas comme ça, c'est tout ce que j'ai trouvé.
Fixant les objets devant moi, je répondis en fronçant les sourcils d'incompréhension, la bouche entrouverte :
- ...Mais... Pourquoi faire ?
Il répondit d'un ton blasé :
- Pas la peine de juger mes cadeaux comme ça. Je te dis que c'est tout ce que j'ai trouvé. Et encore, j'aurais pu te ramener un cactus à la place d'une tulipe.
- Ça répond pas à ma question. Tu compte faire un jardin ?
Il me donna une pichenette sur le fond en disant :
- Mais non, banane ! C'est pour toi.
Je repéta, confuse :
- Pour moi ?
- Bah oui, pour qui d'autre ?!
- Mais... Pourquoi ?
J'eus l'espoir qu'il avait fait ça pour se faire pardonner d'hier. Mais il n'en était rien.
Toby : Car c'est ce que font les couples. Offrir des fleurs et des chocolats.
Je me leva brutalement de ma chaise en m'exclamant :
- Mais tu comprends vraiment rien quand on te parle, toi ! Je t'ai dit que ça ne servait à rien ! Que ce n'était pas comme ça que les choses marchaient !
Il me demanda en essayant de garder son calme :
- Et comment ça marche alors ?
Moi : Il faut qu'il y ait des sentiments, voyons ! Des vrais sentiments et des sentiments amoureux ! Sinon, ça sonne faux ! Toby, je t'en prie, revenons comme avant ! Au pire, je ferais tout mon possible pour oublier que je t'aime et tu libéreras Alice, pas vrai ?
Toby : Non. Tu ne serais pas heureuse sinon. Et Lyra veut ton bonheur. J'y ai bien réfléchi maintenant et je compte vraiment t'aimer ! Pour Lyra, pour notre promesse et pour ton bonheur !
Ça phrase me dégoûta au plus haut point que je ne pus me retenir davantage de le gifler. Quand je me rendis compte de ma maladresse, mes yeux s'écarquillèrent. M*rde...Je viens vraiment de...le gifler...? Toby avait à présent la tête penchée sur le côté suite à mon coup. Son regard semblait à la fois surpris et émanant une profonde colère.
Paniquée, je recula quelques pas en arrière en bafouillant mille et une excuses. Bordel, pourquoi à chaque fois ça doit se finir comme ça entre nous ?! Pourquoi faut-il toujours que je perde mon sang-froid. Je repensa soudainement à l'accord que nous avions signé. Alice. M*rde. Je mis alors mes mains jointes en m'exclamant :
- S'il te plaît, Toby, ne fait pas de mal à Alice ce...Ça ne compte pas, d'accord...? C'était pour de beurre, hein ?! Je l'ai pas fais exprès, je te le jure ! Ce... c'est sorti tout seul ! Je t'en supplie, ne fais pas de mal à Alice...Je...Je suis vraiment désolée, pardonne-moi...C'est juste le temps de m'habituer, tu sais...Ce...Ça fais beaucoup de changement en un coup e-...
Il me coupa froidement la parole :
- Tais-toi.
Soudain, il me pris brusquement le poignet et m'emmena au sous-sol. Je continuais de le supplier inlassablement mais sans effet. J'essaya alors de m'enlever de sa prise mais c'était perdu d'avance. Il serrait tellement fort mon poignet que je commençais à voir ma main devenir rouge. Les larmes aux yeux, j'essayais donc en vain de le ralentir voir de l'arrêté en tirant en arrière ou en essayant d'attirer son attention sur autre chose mais ce fut une nouvelle fois un échec.
Arrivés à la porte du sous-sol, Toby déverrouilla cette dernière avant de rentrer et moi de même, contrainte de le suivre. Quand Alice nous vit, elle savait déjà ce qui allait lui arriver, ça se lisait clairement dans ces yeux turquoises. Son regard se tourna alors vers moi, les larme aux bords des yeux, l'air de dire "qu'est-ce que tu as fait ?". C'est à ce moment-là que je me suis mise à pleurer à chaudes larmes en suppliant encore et toujours Toby de laisser Alice tranquille et de s'en prendre à moi à la place. Ce qu'il n'a pas écouté.
Il me plaça sans ménagement sur une chaise pareille que celle d'Alice avant de m'attacher seulement les poignets, laissant mes chevilles à l'air libre, en disant d'un ton sec :
- J'espère que cela te servira de leçon.
Je répondis, les larmes coulant à flot sur mes joues :
- Non, c'est bon Toby, j'ai compris, crois-moi ! Je te le promet que je ne le referais plus, plus jamais ! Je te le jure ! Je t'en prie, laisse Alice tranquille, elle n'a rien à voir avec tout ça, je veux pas qu'elle souffre à cause de moi, pitié !
Soudain, le brun cria froidement :
- La ferme !
Il marqua une courte pause en me fusillant du regard avant de dire d'un ton toujours aussi sec :
- T'avais qu'à y réfléchir avant ! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même !
Il se tourna ensuite vers Alice, toujours ligotée à la chaise, à quelques mètres en face de moi, entrain elle aussi de pleurer et de gesticuler.
C'est alors que commença une longue torture pour mon amie. Dans les cris, les larmes, la supplication et la souffrance. Je ne pouvais détourner mon regard de ce cauchemar sans nom. Ma vision floutée par les larmes ne m'empêcher pas de voir ce qu'il se passait. J'avais beau crier, hurler, supplier comme si c'était moi qui me faisait torturer, ça ne changeait rien à notre situation. Je ne peux décrire les horreurs faites devant mes yeux tellement c'était gore et insoutenable pour n'importe quel humain. Je gesticuler sur ma chaise, essayant d'un geste désespéré d'enlever les cordes douloureuses qui retenaient mes poignets. Je voulais sauver Alice, je devais la sauver mais...Je ne pouvais rien faire d'autre que d'observer. Je ne m'étais jamais sentie aussi impuissante de ma vie. C'était ça, la torture qu'on m'affligeait ?! Voir mon amie blesser, torturer sous mes yeux sans rien pouvoir faire ?!! Que le monde est cruel !
Je ne pouvais penser à rien d'autre que ce que j'avais sous les yeux ! C'était insoutenable, horrible, sans mot assez puissant pour décrire cette monstruosité hors norme.
Un moment, je me rappelle avoir réussi en vain à détourner mon regard de cette chose qu'on appelle torture. J'avais détourné le regard à la toute fin de ce massacre. Au tout dernier coup de Toby, lorsque ce dernier avait laissé ses outils diaboliques pour reprendre sa hache.
À ce moment-là, j'avais fermé les yeux et j'avais prié tous les Dieux peuplant ce monde que Toby ne fasse pas ce que je pense. Mes prières ont malheureusement été rompues par un cris des plus accablant et des plus mourrant que j'ai pu entendre, m'arrachant les entrailles au plus profond de mon âme.
J'avais rouvert timidement les yeux. La tête tournée sur le côté et baissée, fixant le sol. Je n'osais pas regarder de nouveau l'état pitoyable dans lequel devait être Alice. Je me sentais si mal pour elle. J'avais juste envie de mourir rien qu'en imaginant son regard posé sur moi. Je ne m'étais jamais sentie aussi mal de toute ma vie. J'entendais simplement son souffle irrégulier et sanglotant ainsi que de quelques bruits métalliques, sûrement Toby entrain de ranger ses instruments sorti tout droit de la main du diable.
Je l'entendis ensuite s'approcher de moi avant de voir ses pieds. Je le senti détacher mes liens un à un avant de dire sèchement :
- J'espère que tu as retenu la leçon.
Je demeura muette. Ma voix s'était cassée à force, et je n'avais plus rien à dire maintenant que le mal était fait.
Après m'avoir détaché, il nous laissa seules, moi et Alice en remontant mes escaliers du sous-sol comme si de rien n'était.
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