Chapitre 19
Après avoir dormi je ne sais combien d'heure, puis avoir fredonner toutes les chansons de mes playlist et avoir une nouvelle fois essayer de desserrer les cordes autour des mes poignées et de mes chevilles sans succès, je soupira bruyamment en criant :
- Bon Toby, tu vas me laisser moisir ici encore longtemps ?!! Je crève la dalle, moi !
Je tendis l'oreille dans l'espoir d'entendre une voix ou quelqu'un descendre les escaliers mais rien. Je grogna sans ménagement avant de bouder telle une enfant.
Néanmoins, je dois avouer que c'est assez perturbant de ne pas savoir l'heure qu'il est. De plus, comme je suis dans un sous-sol, il n'y a aucune fenêtre qui pourrait m'aider à m'orienter grâce à la position du soleil. Quelle m*rde ce sous-sol, sérieux !
Alors que je bouillonnais seule dans mon coin, j'entendis la porte s'ouvrir sur Toby. Je me tourna vers lui, le regard sombre. Silencieux, il me fixait d'un air ennuyé en croisant les bras et en s'appuyant dans l'antre de la porte l'air de dire "qu'est-ce que tu veux encore ?". Je lui donna comme seule réponse un souffle bruyant en détournant le regard. Je l'entendis inspirer un bon coup, surement pour retenir sa colère, avant de dire :
- Et si je fais semblant de t'aimer ? Tu voudras bien te tenir tranquille ?
Je me tourna vers lui, curieuse, et demanda :
- Tu veux...Faire genre que tu m'aimes ?
Il hocha la tête. Je réfléchis quelques instants avant décliner son offre en disant :
- Non, je veux que tu m'aimes sincèrement ! Ça ne servirait à rien que tu te forces car je saurais que tout ça est faux.
Toby : Pourtant ça te garderais près de moi, non ?
Moi : Bien sûr que non ! Je ne veux pas que tu joues la comédie devant moi ! Et puis arrête un peu avec ça ! Tu ne veux pas réellement me garder près de toi, c'est juste pour ta sœur que tu le veux ! Je t'en prie, libère-moi, séparons nous et ne nous reparlons plus jamais !
J'attendis une réponse de sa part, mais il resta silencieux. Pensant qu'il réfléchissais à ce que je venais de dire, j'insista :
- Ça fait quoi ? Un peu plus d'un mois qu'on habite ensemble et on n'arrête pas de se disputer ! Faut se rendre à l'évidence, on n'est pas fait pour...rester ensemble.
Il eut de nouveau un silence, Toby avait la tête baissée, comme songeur. Quand je l'entendis soupirer en vain, je crus avoir gagner une bataille. Ça y est ?! Il a compris ?! Il va enfin me laisser en paix ?! Je vais enfin reprendre ma vie comme elle était ?! Je m'y voyais déjà. Malheureusement, il n'en été rien.
Il releva lentement la tête et, en croisant son regard, je su qu'il n'avais rien écouté de ce que je lui avais dit. Ses yeux dégageaient une grande colère, sa mâchoire semblait s'être crispée de rage et je pouvais même remarquer ses poings fermés par la haine qui le dominait. Sans rien dire il avança pas à pas vers moi, le visage ferme. Je commença alors à paniquer et bafouilla des bouts de phrases incompréhensibles.
Quand il fut à ma hauteur, il pris mon visage entre ses deux mains, me força à relever le menton vers lui et, sans crier garde, plaqua ses lèvres sur les miennes.
J'étais...Je n'ai même pas les mots pour décrire ce que je ressentais. D'un côté, j'ai toujours rêvé de ce moment-là. J'ai toujours cru que c'était un fantasme qui ne m'arriverais jamais. C'est le genre de chose auquel je pensais la nuit avant de m'endormir. C'est ce que je désirais le plus au monde.
Mais d'un autre côté, ça ne s'était pas produit comme je me l'étais imaginée. Il n'y avait aucune douceur, aucune tendresse, aucune once d'amour dans son baiser. Rien que de l'indifférence et de la contrainte, comme si je l'avais forcé à le faire. De plus, ce "baiser" si on peut l'appeler comme ça, n'a même pas duré deux secondes avant qu'il rompe soudainement le contact avec moi et qui me lâche brutalement comme si je n'étais qu'une vieille poupée.
Après cet échange des plus étranges pour moi, je le fixais, essayant de comprendre ces agissements mais son regard m'a fis perdre tout espoir. Ces yeux disaient clairement et ironiquement la phrase "C'est bon, t'es contente ?" d'un air agacé. Son regard à suffit à me faire couler des larmes. Néanmoins, je ne pouvais décliner mes yeux de lui. J'étais perdue dans mes pensées. Était-ce le plus beau ou le plus cruel jour de ma vie ? J'étais encore trop sous le choc pour pouvoir répondre à cette question.
Voyant mes nombreuses larmes roulaient sur les joues, il s'énerva soudainement, une nouvelle fois, ces bégaillements avaient disparu :
- Quoi ? Tu pleures ?! Pourquoi ?!! Je t'ai donné ce que tu voulais depuis longtemps, non ?! Tu devrais être heureuse et vouloir enfin rester avec moi ! Qu'est-ce qu'il y a ?! Tu en veux plus c'est ça ?! Tu veux que je t'offre des cadeaux ou que je te fasse des câlins en te disant plein de jolies mots d'amour peut-être ?!! C'est ça ?! T'es vraiment qu'une sale...Qu'une sale petite...Raah !!! J'te déteste !
Il soupira bruyamment de rage avant de tourner les talons et partir de la pièce en claquant brutalement la porte après son passage, me laissant seule ici.
Un peu plus tard, après avoir repris peu à peu mes esprits, j'analysa plus clairement ce qu'il venait de se produire. Je n'imaginais clairement pas mon premier baiser comme ça...Je soupira légèrement, Lyra, pardonne-nous...
Je baissa la tête, pensive. Est-ce à cause de moi qu'il s'est énervé comme ça ? Aurais-je dû être heureuse comme il me l'a dit ? ...Non, bien sûr que non ! Le baiser était forcé et même lui n'était pas vraiment consentant ! Comment pourrais-je m'en réjouir ?! Ce qui me fait le plus peur à présent est de savoir dans quel état il va revenir. Va-t-il être encore furieux quand il sera de retour ? Sûrement. J'espère quand même qu'il ne va pas tuer trop de monde ce soir par ma faute...
Toujours la tête baissée, je fixais le sol, songeuse, jusqu'à ce que mon regard soit attiré par un truc parterre non loin à ma droite. Des clés ? Toby a sûrement dû les faire tomber tout à l'heure sans faire exprès. Puis une idée s'intille au fond de ma mémoire ; Je ne crois pas l'avoir entendu verrouillé la porte quand il est parti. Il semblait tellement en colère contre moi qu'il n'a pas pensé à ce genre de détails. Pourrais-je donc...m'évader ? J'essaye de me lever de ma chaise sans succès avant de soupirer bruyamment. C'est vrai que je suis toujours retenue par ces cordes qui entourent mes poignées et mes chevilles. Je regarde une nouvelle fois le trousseau de clés à côté de moi. Si seulement je pouvais les attraper...
Puis, une nouvelle idée me vient à l'esprit. Je commence à me balancer de droite à gauche sur la chaise dans l'espoir que celle-ci tomber et moi avec. Après plusieurs douloureuses tentatives à cause du frottement de mes chevilles et de mes poignées aux cordes que j'endurais à chaque balancement, je finis enfin par tomber sur la droite. Heureusement, Je n'ai pas eut trop mal lors de l'atterrissage. Je me retrouve donc couchée par terre sur la droite toujours assise sur la chaise maintenant au sol.
Heureusement, les clés sont juste devant moi, j'essaye d'étendre mon corps vers l'avant le plus possible dans l'espoir d'attraper le trousseau par la bouche puisque je ne peux pas me servir de mes mains. Quand enfin j'arrive à remener le trousseau à ma bouche grâce à ma langue, je serre l'une des clés entre ma mâchoire, le tranchant ce celle-ci tourner vers l'extérieur.Je me penche ensuite le plus possible vers l'avant, ou plutôt vers les jambes, et essaye de couper les cordes de mon poignet droit avec la clé que je tiens entre mes dents. Bien sûr, je dois m'y reprendre à plusieurs fois car mes dents ne permettent pas de tenir la clé droite.
Après un long moment qui m'a paru internimable, je finis enfin par couper les cordes qui détenait ma main prisonnière. Je pus donc enfin prendre la clé que je tenais entre mes dents dans ma main afin de couper à présent les liens de ma main gauche.
Après un temps qui m'a une nouvelle fois paru être l'éternité, Je pus libérer ma deuxième main et ainsi m'occuper de mes deux chevilles qui étaient attachés aux pieds de la chaise.
Enfin, après plusieurs heures d'acharnement, je pus enfin retirer le tout dernier liens qui me retenais prisonnière de cette foutue chaise. Je pris encore quelques minutes à me relever tellement cela faisait depuis un bon bout de temps que j'étais assise. Le bas de mon dos mais faisait mal et j'avais des courbatures aux articulations des genoux et des coudes surtout, mais ça en valait la peine car maintenant je suis libre !!!
Après m'avoir un peu étirée, je marcha d'un pas rapide vers la porte, hâte de sortir d'ici. Comme je l'avais prédit, Toby avait bel et bien oublié de verrouiller la porte après son passage. Néanmoins, j'ouvris prudemment cette dernière au cas où. Je ferma à clé la porte après mon passage. Je décida ensuite de cacher le trousseau qui m'a permis de m'enfuir sous la porte que je viens de fermer. Il finira forcément par ouvrir la porte de force mais ça peut toujours m'aider à gagner ne serait-ce que quelques secondes loin de lui.
Après cela, je monte prudemment les escaliers en priant pour qu'il ne soit pas déjà de retour. À mon grand soulagement, je ne trouve personne ni au salon ni à la cuisine et aucun bruit suspect ne parvint à mes oreilles. Je ne m'attarde pas et tape une petite course qui paraît sûrement ridicule vu de l'extérieur avant d'atteindre enfin la porte d'entrée sans problème. Je prie une nouvelle fois pour que cette dernière soit ouverte mais à mon plus grand désespoir, elle ne l'ai pas.
Je tire la moue avant de décider de passer par la fenêtre de la cuisine. J'ouvre cette dernière en faisant le moins de bruit possible, on ne sait jamais, il pourrait très bien se trouver à l'étage dans sa chambre entrain de dormir ou quoi. Après tout, à voir le ciel dehors, il fait nuit. la fenêtre enfin ouverte, je monte sur l'évier en faisant attention de ne rien casser et passe un jambe puis après l'autre dehors.
Lorsque mes pieds touchent enfin l'herbe fraîche, je me sens revivre. Je suis soudaine prise d'une folie puérile et me mis à courir droit devant moi en rigolant naïvement, n'ayant aucune idée d'où j'allais. C'est si bon d'être libre ! Je regarde l'étendue de champs devant moi comme si je n'en avais jamais vu. Je manque même de tomber à plusieurs reprises. C'est comme si j'étais ivre mais...Non, enfaite c'était encore mieux que d'être ivre. Je me sentais légère, débarrassée d'un poid que me faisait souffrir. Un moment je tomba maladroitement dans le champs, toujours en rigolant pour un rien. Je ne m'étais jamais sentis aussi bien. Quand mon fou rire se calma, je me tourna instinctivement sur le dos et regarda silencieusement le ciel étoilé au millieu des tiges de blé qui m'entouraient. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien de toute ma vie. j'aurais aimé que ce moment dure pour toujours, que le temps s'arrête et que mes problèmes s'envolent pour de bons.
En regardant le ciel, je repensais à Lyra, lorsqu'on faisait des soirées pyjama, que ce soit chez elle ou chez moi, qu'il fasse chaud ou froid, on adorait sortir dans le jardin pour se coucher parterre et regarder le ciel. On s'amusait à compter les étoiles où à essayer de trouver des constellations. Mais vu qu'on n'y connaissais rien en astrologie, on préférait inventer nos propres constellations. On avait inventé celle du mammouth, du léopard ou encore de l'hérisson. C'était ridicule mais on rigolait bien. Ça nous apaisait en quelques sortes. Depuis qu'elle est partie, je crois que je n'ai jamais pris le temps de regarder à nouveau les étoiles comme on le faisait auparavant. Ça me rappelait trop de souvenirs douloureux de nous deux. Mais maintenant, je me rend compte que ça m'avait manqué. J'étais au point de fermer doucement les yeux et de me laisser tomber dans les bras de Morphée quand je réalisa qu'il faudrait peut-être songer à s'enfuir si je veux garder cette liberté qui m'est chère...
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