Chapitre 17
Après ce terrible accident, chaque jours qui a suivit était une réelle torture où je voyais mon misérable être se tordre de douleur. Je subissais la souffrance la plus inimaginable qu'on puisse songer, celle de mon cœur qui me suppliait d'abréger ce mal. Mal qui n'était autre que celui de voir la peronne qu'on aime. Je souffrais. Mon corps souffrait. Mon monde s'écroulait.
Je sais, je suis horrible et j'en ai honte. Faire tout ce cirque pour un rejet attendu. Je suis vraiment une fille pourrie gâtée qui en fait tout un plat parce qu'elle n'a pas l'amour qu'elle désirait avoir. Bien sûr, je ne lui parle jamais de cette souffrance qui hante mon âme. Mais, je pense qu'il sait. Il ignore juste. Mais il sait.
Je ne sais plus quoi faire. Imaginez que la seule personne que vous voyez tous les jours soit votre crush qui ne vous aime pas. Je ne peux pas l'éviter, je ne peux pas lui en vouloir, je ne peux rien faire à part essayer en vain de supprimer ces sentiments néfastes de ma vie. J'ai beau essayer, j'ai beau tout faire pour vivre normalement avec Toby...Mais rien n'y fait.
- (T/p) !!!! Je suis rentré !!! Regarde ce que je t'ai trouvé !
Je saute du canapé à l'entente de sa voix et cours vers lui. L'envie de lui sauter dans les bras me ronge mais bien sûr, je me retiens et m'arrête à sa hauteur. Il tenait derrière son dos une peluche qu'il me montra aussitôt en disant :
- Ta-da !!! Lyra adorait ce genre de peluche du coup, je me suis dit que ça pourrait te plaire !
Il me la tend et je l'accepte volontiers en la serrant dans mes bras comme si je serrais celui que j'aime. Je pouvais l'imaginer sourire sous son masque, ce qui me fit sourire à mon tour. Bien qu'il ne m'aime pas, le fait de le voir suffit à me réchauffer le cœur. Je le remercia d'une voix enjouée tandis qu'il passe à côté de moi pour se diriger vers le canapé en me posant une question très étrange :
- Dis, est-ce que tu es encore amoureuse de moi ?
Je bafouilla soudainement :
- Ha...Heu...Non...B...Bien sûr que non...!
Il se tourne vers moi, l'air attristé, en disant :
- (T/p), s'il te plaît, arrête de m'aimer de la sorte.
Je baisse la tête :
- Tu crois que ce genre de chose se décide peut-être ?
Il secoua la tête en guise de réponse avant de dire :
- Non, bien sûr que non. Mais fais tout pour que ces sentiments bizarres partent. J'ai l'impression de te faire souffrir à chaque fois que je te vois.
Un long blanc s'en suis, avant que le brun me sourit gentiment et decide de changer de sujet :
- Tu pourras mettre cette peluche dans ta chambre si tu veux.
J'hocha silencieusement la tête avant de monter à l'étage ranger la peluche que je tiens fermement contre moi, une larme dans le creux de mon coeur.
Quand j'arrive dans ma chambre, je prends soin de fermer la porte après mon passage avant de fondre silencieusement en larmes. Comment peut-il me dire ça ?! Pense-t-il sincèrement qu'on peut effacer des sentiments de longues dates aussi facilement ?! Pourquoi est-il aussi froid avec moi ? Je suis sûre qu'il n'a même pas songer, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, à potentiellement me considérer comme une petite amie ! Pourquoi est-il si froid, si fermé ? Juste parce que je suis l'amie de sa soeur ? Si je n'avais jamais connu Lyra, m'aurait-il vu comme une autre personne ? Je le déteste, je le déteste ! Non, je déteste le monde ! L'univers ! Le destin dans lequel je suis ! Il ne veut pas de moi ? Très bien ! J'aurais été prête à tout pour lui, je lui aurai donné tout mon amour jusqu'à ce que je meurs ! Puisqu'il n'en a rien à faire, puisqu'il rejette mon amour comme s'il pourrait trouver quelqu'un qui l'aimerait mieux que moi, alors je n'ai plus rien à faire ici.
Je ne vois pas pourquoi je resterais avec lui s'il n'est pas capable de me donner l'amour que je désire ! Il ne veut pas être mon petit ami, et bien je ne serais pas sa sœur en retour ! C'est donnant-donnant, non ? Je ne vois pas pourquoi je ferais des efforts pour lui, alors qu'il n'essaye même pas de tenter quoique ce soit avec moi ! Je sais, je suis peut-être un peu brusque dans mes propos mais...Mettez-vous à ma place, que feriez-vous si votre propre crush vous disez d'effacer les sentiments que vous avez pour lui ? Ne trouverez-vous pas cela cruel ? Effacer des sentiments si purs, si réels, qui sont présents en vous depuis des années et qui sont si intenses. C'est pire qu'une simple séparation ! C'est pire que tout ce qu'on pourrait imaginer ! Comme un enfant qui viendrait de naître et à qui on lui enlèverait la vie aussitôt ! Et cet enfant, ce serait le vôtre. Celui que vous auriez créer et garder en vous pendant de longs mois en le chouchoutant et en attendant impatiemment sa venue...Pour au final qu'on vous l'arrache comme on arracherait l'innocente tige d'une fleur !
Après de longues minutes de souffrances mentales, je lâcha sans ménagement la peluche que je jeta à l'autre bout de ma chambre dans un excès de rage. Pourquoi tout cela arrive à moi ?! Je vais moi-même finir folle à force d'aimer cet être sans cœur !
Ne voulant calmer ma haine, je descendis rejoindre le brun que je méprise. Il regarde la télé en mangeant une gaufre, assis sur le canapé du salon. En me voyant, il comprend que je ne suis pas d'humeur et soupire longuement avant de dire d'un air sérieux :
- Détends-toi (T/p), tu sais très bien que ce n'est pas ma faute.
Je réponds froidement :
- Tu sous-entends que c'est la mienne ?
Son air devînt plus froid bien que certains de ces bégaillements étaient encore présents :
- Ne dis pas ce que je n'ai pas dit.
- Pourtant, c'est ce que tu penses.
- Aucunement.
J'hausse les épaules d'un air insolent tout en gardant mon air sérieux :
- Comme tu veux. De toute façon, j'ai compris que parler avec toi ne mènerait à rien. C'est pourquoi je t'informe de mon départ aujourd'hui.
Il eut un long silence pesant avant que Toby réalise enfin ce que je venais de lui dire. Je le vis tout d'abord écarquiller les yeux, puis serrer les poings de rage. Il était prêt à dire quelque chose quand je le coupa soudainement en disant :
- Désolée Toby...Je ne peux pas rester avec toi. Pour toi, je ne suis rien d'autres qu'un stupide clone de Lyra, je suis sûre que tu ne sais même pas la date de mon anniversaire ! Tu ne sais rien de moi, juste parce que j'étais la pote de ta sœur que tu me traites comme si je la représentais ! Ne m'en veux pas s'il te plaît mais...Notre relation est trop ambiguë, trop complexe, trop... bizarre pour que ça continue. Désolée.
Puis, sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, je lui tourne le dos et marche d'un pas sûr en direction de la porte d'entrée, espérant secrètement qu'il me retienne. Je sais que c'est limite de la menace que je lui fait subir, mais je n'ai pas le choix. Je ne peux pas rester avec lui alors qu'il renie mon amour !
J'étais au point d'attraper la poignée de la porte quand je sentis soudainement un souffle régulier sur ma nuque et quelque chose de froid sur mon cou. Le meurtrier me dit d'un ton menaçant :
- Vous êtes pareilles toutes les deux, vous cherchez à m'abandonner et à me faire du mal.
De nouveau, ces bégaillements habituels avaient disparu. Il marqua une pause avant de reprendre d'un ton plus froid :
- Ose partir. Ose m'abandonner comme l'a fait Lyra. Et tu finiras comme elle.
Je sentis une goutte de sueur couler le long de ma nuque. Malgré cette peur grandissante en moi, quelque chose me poussa à dire :
- Toby, ça ne sert à rien ce que tu fais. Tu ne m'aimeras jamais comme je le souhaite, et je ne pourrais jamais remplacer Lyra. Nous n'avons donc plus rien à nous dire.
Il eut un long silence avant qu'il dise sèchement :
- Je ne peux pas te laisser partir comme ça, (T/p) !
- Nous n'avons pas le choix, rester avec toi est une souffrance que tu ne peux imaginer et je refuse de m'infliger cela.
- Je...
Il ne put finir sa phrase, perdu dans ses pensées, avant de dire :
- ...Non, je ne peux pas, (T/p)...Je ne peux pas faire ça...S'il te plaît, je t'aime déjà beaucoup, beaucoup trop même ! Je ne veux pas que tu partes, s'il te plaît, je sais qu'on ne peut pas faire disparaître des sentiments amoureux comme ça mais je suis sûr que tu peux les effacer...! Tu n'as jamais eut de frère ou de sœur alors je peux très bien le devenir ! Je t'en supplie, reste, je te promets q-
Je le coupa en haussant le ton :
- Toby !
Il eut un court silence où je réfléchissais aux bons mots à employer avant de dire :
- Laisse-moi partir. Je ne peux plus...rester avec toi. Désolée.
Je me tourna vers lui, il semblait abattu, anéanti, je ne l'avais jamais vu avec cette expression faciale. Ça me fit mal au coeur de le voir ainsi. Néanmoins, j'essaya au mieux de le rassurer :
- Tu devrais peut-être essayer de revoir ta mère. Elle est toujours en vie, tu sais. Et...Je pense que tu lui manque beaucoup...Tu ne crois pas que ça lui ferait du bien de revoir son fils après tous les drames qu'il y a eut ?
Il demeura silencieux, me fixant comme si je l'avais purement trahie. J'insista :
- Toby, ne me regarde pas comme ça. Essaye de comprendre ce que je ressens au moins...J'aurais aimé rester avec toi mais..Je ne peux pas, pardon.
Je lui tourna le dos et ouvris la porte avant de la refermer après mon passage sans lui jeter un regard, honteuse. Toby, pardonne-moi.
Je resta encore un court instant devant la porte comme si je me tenais encore devant lui avant de tourner les talons et partir en quête de la ville la plus proche dans ce champs qui me fait face.
Cependant, à peine j'avais fait quelques pas dans le champs que quelque chose me cogna brutalement l'arrière du crâne, créant une sourde douleur à cet endroit. La dernière image que je vis fut le sol se rapprochant dangereusement de moi.
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