Chapitre 23
Toby se tourna alors vers moi et dit avec toute indifférence :
- (T/p), prend ton amie avec toi et suis-moi, on rentre.
- Jamais ! Je viens avec toi si tu veux mais il est hors de question que j'emmène Alice dans ce m*rdier ! Je t'ai dit qu'elle n'avait rien à voir avec tout ça ! Et j'imagine qu'elle doit être beaucoup trop traumatisé pour pouvoir te balancer aux flics !
Il répondit sévèrement en haussant le ton :
- Prends ta c*nnasse de pote avec toi et viens avant que je la tue tout de suite !
Devant cette menace, je fut obligée d'obéir. Si ça ne tenait qu'à moi, je lui aurais tenu tête mais je refuse de mettre Alice en danger par ma faute. Me mettre dans la m*rde ne me dérange pas le temps que je sois la seul victime de mes actes. C'est pour ça principalement que j'ai décidé de couper les ponts avec mes parents et mes amis, je ne voulais pas qu'ils sombrent avec moi ou qu'ils aient des problèmes à cause de ma personne.
Je demeura longtemps silencieuse avant de dire :
- Ok mais je veux qu'on passe à l'hôpital av-
Il me coupa sèchement :
- Non. Elle survivra bien comme ça. Et j'ai de quoi la soigner à la maison. Maintenant, on rentre.
Il me persécutait du regard pour que je me dépêche de prendre Alice avec moi. Je soupira d'un ton désolée avant de m'avancer vers mon amie et de la prendre du mieux que je peux sur le dos en lui faisant le moins de mal possible. Quand ce fut le cas, Toby me fit signe d'y aller en première ce que je fis. Il marchait quelques mètres plus loins derrière nous.
Alice avait ces bras autour de mon cou tandis que je tenais ces jambes de part et d'autre de ma taille. Elle était encore consciente mais je sentais qu'elle menaçait de tomber dans l'inconscient d'une minute à l'autre suite à la perte de sang dû à la blessure. Moi, de mon côté, je peinais à avancer. Non pas qu'Alice est lourde mais, comme tout humain, elle fait son poid. Toby avait tout prévu ; Alice était trop mal en point pour tenter de fuir et le fait que je la porte et que je tiens à la laisser en vie m'empêche aussi de fuir. C'est pour ça qu'il tenait tant à ce que ce soit moi qui la porte et pas lui. Malgré sa folie grandissante, il lui reste un minimum de raison et de logique en lui.
Toby m'indiquait d'un ton froid où je devais tourner, etc... Je sentais que son regard analysait le moindre fait et geste à Alice et moi. C'en était presque malfaisant mais nous gardons toutes les deux le silence.
Enfin, après une marche qui m'a semblait encore plus longue qu'à l'allé, je percevais la maison de Toby que j'aurais souhaité ne jamais revoir. Il devait être très tôt le matin lorsque nous entrons dans cette maison car le ciel sombre de la nuit commençait enfin à s'éclaircir. Je crois que je n'ai jamais vécu autant de chose en une nuit seulement !
Arrivés dans la maison dont la porte d'entrée était grande ouverte, Toby m'ordonna de poser Alice dans le sous-sol. Face à cet ordre, je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard terrorisé, que va-t-il lui faire...? Face à mon regard plus que inquiet, il se contenta juste de dire froidement :
- Il je lui arrivera rien, je t'expliquerais après.
C'est la boule au ventre que j'aquiesca et descendis les marchés vers le sous-sol à contre-cœur. Toby nous suivait toujours de derrière. Dans le sous-sol, il y avait toujours cette ambiance pesante ainsi que cette odeur de sang. J'en avais des haut-le-cœur rien que de regarder les machines de torture.
Je posa Alice sur une chaise, celle par laquelle je m'étais évadée un peu plus tôt, avant de me tourner vers Toby en demandant, de la peur dans la voix :
- Que...Que vas-tu lui faire...?
Il s'adossa dans l'antre de la porte en croisant les bras avant de dire :
- Rien. Cela dépendra de toi et de ton comportement avec moi.
- Que veux-tu dire ?
- Si tu tentes te t'enfuir ou de tenter une quelconque rébellion contre moi, je la torturais et ce, devant toi.
Mon rythme cardiaque s'accélèra, je dis, la voix cassée par l'émotion :
- N...Non...Tu...Tu ne peux pas faire ça...Toby, je t'en supplie...Tout mais pas ça...Elle...Elle finira par mourir sinon...! Re...Regarde déjà son état...
Il répondit, indifférent :
- Pas si tu te tiens tranquille et que tu fais ce que je te demande.
Il marqua une pause avant de reprendre :
- Dès que j'estimerais que tu seras assez raisonnable avec toi-même, alors je te promets que je la relâcherais vivante et ne lui ferait plus aucun mal. Mais pour ça, encore faudrait-il que tu ne tentes pas trop le diable et que ta Alice tienne le coup.
Je garda le silence pendant de longues secondes avant de dire, la tête basse et des larmes aux coins des yeux :
- ...Tu es horrible.
Il répondit sèchement :
- Toi aussi.
Avant de se retourner et partir de la pièce en disant :
- Pour l'instant, je te laisse l'opportunité de soigner ton amie du moment qu'elle ne quitte pas le sous sol. Et j'ai bien dit "pour l'instant" alors tâche de préserver cette opportunité que je te donnes.
J'attendis encore de longues minutes pour être sûr qu'il soit bien parti avant de fondre en larmes. J'étais fichue. Pour de bon cette fois, j'étais fichue.
À travers mes sanglots, je pouvais entendre Alice me consoler. Elle n'osait pas quitter la chaise sur laquelle je l'ai posé de peur de s'éprendre les foudres de Toby. Je l'entendais dire des choses du genre "tout va bien se passer" ; "ne t'en fais pas" ; "ça va s'arranger" ; "ne perd pas espoir" ; "on va s'en sortir" ; "les flics vont nous retrouver"... Mais moi, je n'écoutais pas. Je ne faisais que de m'apitoyer sur mon propre sort en balbutiant des milliers de désolés.
Je sentais qu'elle essayait de se rapprocher de moi. Un moment, elle a simplement posé une main sur mon dos. J'étais assise parterre, à genoux, le dos faisait face à Alice qui ne pouvait quitter la chaise sur laquelle elle était assise. Je ne sentais que sa main caressant mon dos dans l'espoir de me consoler et de faire cesser mes pleurs car c'est toi ce qu'elle pouvais faire. Je pouvais imaginer qu'elle pleurait elle aussi de son côté car j'entendais par moment des reniflement et sa voix tremblante me parler. On demeura ainsi pendant un mon moment tel des personnages figés à jamais dans un tableau. "Désespoir et Désolation", voilà le titre qu'aurait donné le peintre en voyant cette œuvre des plus tragiques.
En soignant Alice grâce à la trousse de secours que j'ai trouvé au rez-de-chaussée, mon amie me rassurait du mieux que je peux :
- (T/p), je te promets qu'on s'en sortira toi et moi.
Je soupira en disant :
- Il est impossible de s'en sortir, Alice. J'aurais beau faire tout ce que Toby veut que je fasse, ce ne sera jamais assez. J'ai bien peur qu'il ne te laisse jamais partir.
Elle ricana légèrement, je demanda, confuse :
- Pourquoi tu rigoles ? Il n'y a de drôle dans ce que j'ai dit...
Elle répondit, un léger sourire aux lèvres :
- Tu sais, même s'il me laissait partir, je resterais avec toi. Ou alors j'irai aussitôt prévenir les flics pour qu'il viennent te libérer. Ou alors, on ferait un stratagème pour t'enfuir d'ici. Bref, dans tous les cas, je ne t'aurais jamais abandonnée toute seule ici.
Je me retiens de fondre en larmes et me contente juste de baisser la tête en disant :
- Ne raconte pas n'importe quoi.
- Ce n'est pas n'importe quoi, c'est vrai ! Tu verras quand...Heu...Toby c'est ça ? Me laissera partir.
Nous discutames encore de longues minutes mais quand j'eus fini de la soigner, nous devions nous quitter sans ordre de Toby.
Avant de partir contre mon gré du sous-sol, je promis à Alice de négocier avec Toby pour...vivre dans de meilleures conditions ? Avec l'espoir qu'il veuille bien libérer ma pote.
En montant les escaliers qui mènent au rez-de-chaussée, je regardais tristement Toby fermer à double-tour la porte du sous-sol où restait enfermée Alice, et demanda à ce dernier :
- Toby, tu veux vraiment faire ainsi ? Je veux dire...Punir une innocente qui n'a rien à voir avec cette affaire juste p-
Il me coupa froidement :
- Oui.
Avant de se tourner vers moi et me rejoindre en disant :
- Mais tu n'as plus à te torturer l'esprit.
Je demanda, confuse :
- Heu...Comment ça ?
Il s'arrêta à me hauteur et dis :
- Je vais me forcer. Pour toi.
- Te...Te forcer ? Mais à quoi ?
- À t'aimer voyons.
Il passa à côté de moi tout en continuant de monter les esclaves. Tandis que moi, je demeura silencieuse pendant de longues secondes, perplexe avant de tout comprendre et le rejoindre au rez-de-chaussée. Il était prêt à aller rejoindre sa chambre à l'étage quand je m'interposa devant lui avant de m'exclamer, furieuse :
- Non ! Toby, tu n'as pas compris que ça servait à rien ! Tu as oublié mes pleurs lorsque tu m'as embrassé hier ?! Toby, crois-moi, c'est la pire idée que tu p-...
Sans que je puisse comprendre quoique ce soit, Il approcha brusquement son visage de moi et m'embrassa sans crier garde. Je n'attendis pas une seconde de plus pour lui donner une claque sur la joue, en le repoussant en arrière et hurler :
- Mais ça va pas ?!! Je t'ai pas permis à ce que je sache !
Il resta silencieux un moment, la tête basse avant de dire dans un murmure :
- Je ne comprends pas...Tu m'aimes pourtant...
Je répondis, toujours en criant :
- Là n'est pas le problème ! Je m'en fous de tes lèvres, ce que je veux, c'est ton cœur, p*tain ! M'embrasser comme ça, sans sentiments derrière ne sert à rien je te l'ai déjà dit ! Ce n'est pas ce que je veux !
Malgré ce que je disais, je pouvais cacher les quelques rougeurs qui comblaient mon visage. Ça fait la deuxième fois qu'il m'a embrassé. Mais je ne veux de ce genre de baisers. Je n'en veux pas et je n'en voudrais jamais. Toby ne disait plus rien, il resta dans le silence encore un long moment avant de dire :
- Tu sais quoi ? T'es vraiment la pire des égoïstes que je connaisse.
Avant de passer une nouvelle fois à côté de moi afin de monter à l'étage pour s'enfermer dans sa chambre comme à son habitude.
Moi, je resta là, retenant à tout moment mes larmes de couler. Qu'est-ce que je dois faire...?
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