× 23 ×
Lorsque le rideau
Se referme pour la dernière fois
Lorsque les lumières s'évanouissent
Tous les pêcheurs s'avancent lentement
Alors ils creusent ta tombe
Et la mascarade
Se met en marche en criant
Devant la pagaille que tu as causée
Je ne veux pas t'abandonner
Mais je suis cloîtré dans cet enfer
Même si c'est tout ce que j'ai pour toi
Je ne veux pas cacher la vérité
-Demons
×
J'avais réussi à le semer assez facilement.
J'étais plus habitué que lui à la forêt, et il avait sûrement perdu du temps à devoir enjamber le cadre de la fenêtre.
Les fées m'avaient trouvé, en revanche.
Elles m'avaient crié de faire demi-tour, d'aller lui parler.
Mais elles n'avaient pas vu ses yeux. Elles ne l'avaient pas entendu éviter ma question...
En fait, son regard avait répondu pour lui.
Même s'il n'était plus terrifié comme le petit garçon qu'il était à l'époque, cela changeait quelque chose.
Maintenant que la pluie s'était calmée, les petites créatures s'étaient posées sur les branches autour de moi, attendant patiemment la suite.
- J'ai été naïf. Mon père aussi. Un humain ne peut pas tomber amoureux de nous sous notre vraie forme... Le masque de Sanshin, ce n'était qu'un leurre momentané.
Je les vis secouer la tête du coin de l'œil, l'air mécontentes.
Elles désapprouvaient mon comportement, voilà qui arrivait souvent.
Et qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Revenir te cacher avec nous ?
Le ton qu'elles employaient laissait entendre qu'elles ne me laisseraient pas m'enfermer à nouveau dans mon jardin prison aussi facilement.
Je n'avais pas l'habitude de les décevoir à ce point.
- Qu'est-ce que vous voulez que je fasse d'autre ?
Que tu lui parles encore, tu ne l'as pas laissé parler ! Tu n'as rien à perdre, rien à perdre !
Je soupirai, posant mon menton sur mes bras croisés autour de mes jambes.
J'avais beaucoup à perdre... Jungkook pouvait me briser le cœur en un regard, me réduire en miettes en quelques mots.
J'avais assisté au rejet dont avait été victime mon père. Après avoir été repoussé ainsi, il avait eu quelque chose vers quoi retourner, il s'était investi dans son rôle de divinité pour oublier, il s'était occupé de moi...
Mais sans Jungkook, moi je n'avais plus rien.
M'éloigner le premier revenait sûrement au même, mais je n'étais clairement pas assez fort pour encaisser un non.
- Je ne suis pas mon père... J'ai une trouille monstrueuse.
La plus grande des fées quitta sa branche et s'approcha de moi, se posant debout sur le sol devant mes chaussures recouvertes de boue.
Elle releva fièrement la tête vers la mienne, tapant de son petit pied sur la mousse.
C'est normal d'avoir peur ! Tu dois faire avec ! Les regrets, c'est pire que la peur !
Mais les regrets paraissaient rassurants en comparaison du reste...
Je n'avais jamais prétendu être courageux, j'étais toujours mort de peur à l'idée de me faire mal ou d'être blessé, et ce depuis tout petit.
Elles étaient les mieux placées pour le savoir, c'étaient elles qui avaient passé le plus de temps à mes côtés, me rassurant dès qu'un bruit extérieur se faisait entendre, me chantonnant des berceuses lorsque mes cauchemars me réveillaient.
Je savais endurer la peine et la solitude, mais la peur me tétanisait toujours.
En plus de ça, je n'étais même pas certain que les effets du masque soit toujours actifs s'il était brisé...
Peut-être que toute sa magie s'était évaporée avec lui après tout. Peut-être que quoi que je fasse, cela ne mènerait à rien...
Je me retournai et observai les restes de mon jardin, tout ouvert sur un côté et l'intérieur recouvert de plantes diverses et variées.
Il était plus beau comme ça, mais très ouvert, vulnérable... N'importe qui pouvait y entrer.
Je ne pouvais plus habiter ici en l'état, il fallait que je m'enferme ailleurs... Ou que je trouve une partie de la forêt suffisamment loin de tout, loin de Jungkook surtout.
Ou peut être que je trouve un dieu assez insouciant pour faire de moi une divinité.
Mais ça n'arriverait pas, je doutais d'être capable de protéger quoi que ce soit.
Je me relevai et secouai légèrement mon t-shirt, souvenir de mon temps passé aux côtés de l'écrivain. En sentant le tissu sous mes doigts et en apercevant sa couleur, je me figeai.
Il faisait partie des vêtements que Jungkook avait acheté pour moi la première fois. Lors de cette fameuse sortie, celle où Park Jimin lui avait certifié que je finirais par m'enfuir et le laisser seul.
J'avais toujours du mal à comprendre comment Jungkook avait pu être aussi généreux à mon égard dès le départ...
Je débarquais de nulle part, j'étais plus que louche, mais il m'avait offert une chambre, des vêtements et à manger.
Est-ce qu'à ce moment là déjà il pensait au destin ?
Mes pensées dérivèrent vers lui un bon moment tandis que je me dirigeais vers l'intérieur du jardin.
Je me souvenais de lui enfant, ici même, absorbé par les fleurs.
Elles étaient en train de repousser d'ailleurs, elles recouvraient les branches encore vierges après le passage de mon père de bourgeons bleutés. Certaines s'était déjà ouvertes, semblant prêtes à fleurir toute l'année, comme avant, qu'il neige ou que le soleil tape dans le ciel.
Il s'agissait des fleurs préférées de Jungkook.
Mais pourquoi ? Pourquoi chérir quelque chose qui était relié à tant de mauvais souvenirs ?
Parce qu'ils ne sont pas aussi mauvais que tu le penses ?
- Sortez de ma tête...
Lorsque j'étais trop concentré sur mes pensées, elles pouvaient parfois les entendre. Il était donc pratiquement impossible de leur cacher quelque chose, elles finissaient toujours par en avoir vent.
Cela ne concernait probablement que moi, à cause du lien très fort qui les unissaient à mon père.
J'aurais bien aimé qu'elles puissent lire l'esprit de Jungkook.
Je doutais de le terrifier comme lorsqu'il était plus jeune... J'étais hideux mais il était grand et bien plus courageux que moi à présent.
Nous aurions peut être même pu continuer à cohabiter, mais... S'il ne m'aimait pas comme je l'aimais, cela ferait plus de mal que de bien.
Je ne savais pas quoi faire, j'étais complètement perdu.
Je tournai en rond depuis plus d'une heure, espérant trouver une solution à mes problèmes, ou qu'une me tombe du ciel. Mais ce dernier restait vide, les fées ne comptaient pas m'aider, et je n'étais pas plus avancé que lorsque j'avais fui le manoir...
Il devait y être rentré maintenant, au manoir. À quoi bon s'acharner à pour suivre un m...
Un bruit ténu brisa le silence accablant qui s'était abattu sur la forêt après l'averse.
Je relevai immédiatement la tête et me retournai, tendant l'oreille. Il m'avait semblé entendre mon nom...
Mais les fées n'y étaient visiblement pour rien, elles fixaient les bois elles aussi.
- Taehyung ?!
Je serrai les mâchoires, mon ventre se tordant violemment sous le poids d'émotions contradictoires.
Il tenait à me retrouver, et quelque part, une minuscule partie de moi continuait d'espérer. Mais elle était étouffée par celle qui voyait très bien ce qui allait se passer, quelle scène allait se rejouer ici et maintenant.
Avant qu'elles puissent me reprocher quoi que ce soit, je passai devant les fées en trombe, paniqué à l'idée de revoir Jungkook à cet endroit, là où tout s'était si mal déroulé.
Je ne savais pas où je courrais, je ne savais même pas pourquoi... Peut-être qu'il aurait été plus raisonnable de l'attendre, mais actuellement, j'étais tout sauf raisonnable.
Des larmes avaient commencé à strier mon visage, j'avais mal au cœur, mal à la gorge, mal à la tête... Et j'avais peur.
Sa voix ne semblait pas vouloir me lâcher, j'avais l'impression qu'il allait dans la même direction que moi... Pourtant je ne lui connaissais aucun talent particulier pour suivre une piste.
J'étais piégé, dos au mur, ou plutôt face à la fin, puisque je venais juste d'arriver devant une grande étendue d'eau calme et rendue trouble par l'orage.
Je pilai net dans la terre humide, salissant encore davantage mes chaussures noires. J'étais au bord de l'eau, si près de l'endroit où j'avais sommeillé si longtemps.
Je me laissai tomber à genoux sur le sol, me fichant de mettre de la boue sur mon short déjà détrempé.
Je me penchai au dessus de la surface, observant mon reflet.
Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas vu. D'ailleurs, ça n'était pas arrivé bien souvent.
Je mordis violemment ma lèvre, manquant de l'entamer avec l'une de mes canines proéminentes.
Comment avais-je pu espérer être un humain...?
J'étais difforme, monstrueux... Mes yeux ressemblaient à ceux d'un reptile, mes écailles déformaient mon visage, mes cornes étaient menaçantes, mes oreilles étaient celles d'un animal sauvage...
Le destin, s'il existait, était cruel.
Dans le cas contraire, il ne m'aurait pas donné ce visage là.
À nouveau, du bruit me fit me figer, mes doigts s'enfonçant dans le sol meuble.
- Taehyung ! Taehyung tu m'entends ?
Sa voix était étouffée par le silence presque oppressant de la forêt. Cette dernière retenait son souffle, patiente observatrice de l'ultime chapitre de cette histoire misérable.
- Taehyung !
Il était encore loin, mais plus pour longtemps, il n'allait pas tarder à arriver jusqu'ici et à me retrouver. Et alors, que se passerait-il ?
Tout serait terminé, pas vrai ?
Un sourire acide tordit mes lèvres, je le vis dans mon reflet malgré les rides créées par mes larmes sur la surface.
C'était ironique, que tout se termine ici.
Justement là où tout avait commencé.
Et il était finalement temps pour moi d'accepter la fin de l'histoire.
Fuir indéfiniment ne menait nulle part, la preuve en était que mes pas m'avaient mené précisément au seul endroit que Jungkook connaissait dans les environs, le point de repère vers lequel il était évident qu'il allait se diriger.
Je séchai mon visage avec le dos de ma main tremblante, pour éviter d'étaler de la terre sous mes yeux, puis je tentai de me calmer et de reprendre une respiration normale.
C'était normal d'avoir peur, les regrets étaient pires. Je ne cessais de me répéter cette phrase, en boucle, tandis que Jungkook continuait de m'appeler en se dirigeant vers la berge.
Je l'entendais autant que les pulsations de mon sang dans mes oreilles. Elles étaient assourdissantes.
Et puis finalement, ses cris laissèrent la place au crissement des galets sous ses semelles.
J'entendais son souffle rapide, signe qu'il avait couru jusqu'ici.
Il se laissa quelques secondes pour se reprendre, observant probablement mon dos à quelques mètres de lui.
- Taehyung, appela-t-il une dernière fois d'une voix plus posée, c'est toi...?
Oui, et non... Il avait nommé ainsi une personne pourvue d'un autre visage.
Je me mis à serrer très fort le bas de mon haut, pour relâcher un peu de pression.
- C'était toi aussi... Quand j'étais petit, pas vrai ? Je ne l'ai pas rêvé hein ? Tu es tombé... Juste ici... Je savais que tu m'étais familier, je le sentais...
Il avait l'air aussi perdu que moi, aussi indécis.
C'est ce qui me donna le courage de pivoter en arrière et de lui faire plus ou moins face.
Ses yeux s'accrochèrent de nouveau à mon visage, s'y perdirent, confus.
Je hochai lentement la tête une fois.
- Alors... Avant toute chose, merci de m'avoir sauvé, j'ai toujours voulu te le dire. Je suis désolé, tout était de ma faute.
Il fit un pas vers moi, puis un deuxième, hésitant. Il devait rester trois mètres entre nous, trois mètres qu'il n'osait pas encore réduire.
- Ce n'était pas de ta faute... Tout le monde aurait réagi comme toi.
N'importe quel gamin aurait été effrayé. Je ne lui en voulais pas, je ne lui en avais jamais voulu. Mes dernières pensées étaient allées vers lui à l'époque.
- C'est moi qui devrait te remercier, j'étais complètement seul avant de te rencontrer.
Il resta silencieux quelques instants, son expression s'apaisant curieusement. Il fit un nouveau pas en avant.
- Une part de moi se demandait si c'était possible. Je me suis posé la question puisque tu venais de la forêt et que tu étais autant entouré de mystères, mais ce n'était pas une question sérieuse, jamais je n'aurais pu imaginer... Même avec cette drôle d'impression...
Il avança encore, prudemment. Craignait-il que je l'attaque ? Ou que je m'enfuis encore...?
Il finit par se mettre devant moi, posant un genou après l'autre pour être à mon niveau, beaucoup plus proche qu'il ne l'avait jamais été sans le masque.
J'osais à peine respirer ou bouger un cil, j'étais complètement tétanisé.
- C'était donc ça que tu cachais...
Il fit alors quelque chose qui me laissa sans voix. Un mince sourire étira ses lèvres et l'une de ses mains se leva vers mon visage, ignorant mon mouvement de recul pour venir effleurer l'une de mes pomettes, sentir mes écailles sous ses doigts.
- Tu ne demandes pas ce que je suis...? fis-je d'une voix rendue si éraillée par ma gorge serrée qu'elle en était presque inaudible.
- Tu es Taehyung. C'était bien ça ta question, tout à l'heure ?
Taehyung. Même avec ce visage là, j'étais toujours Taehyung.
Je cherchai dans son regard un indice, quelque chose qui me donnerait le feu vert pour espérer, qui balaierait un peu mon appréhension, mais mes yeux s'embuèrent à nouveau et je ne vis plus grand chose.
- Quand tu demandais si ça changait quelque chose...
- N'y répond pas s'il te plaît, sanglotai-je, ne me fais pas espérer ! On ne peut pas aimer quelqu'un d'aussi horrible. Je ne veux pas avoir mal...
Deux pouces vinrent essuyer mes yeux dans un geste familier et je vis à nouveau le visage de Jungkook, plus proche.
Quand il eut chassé mes larmes, il laissa ses doigts parcourir mes traits difformes. Je voulais qu'il arrête, je ne supportais pas qu'il m'observe aussi attentivement, mais il n'avait pas l'air d'esquisser le moindre mouvement de recul cette fois.
- Je ne vois rien d'horrible, conclut Jungkook au terme de son inspection minutieuse. Tu es magnifique. Je te l'avais dit à notre rencontre, tout te va, c'est agaçant.
- Tu...
- Taehyung, ça ne change rien. Tu ne vois pas qu'au contraire tout prend sens maintenant ? Tu ne sens pas que tout est censé se terminer de cette façon ?
J'osai enfin cligner des yeux. Il avait répondu, enfin.
- Se terminer comment...?
- Se terminer par toi et moi ici. Toi qui te dévoiles enfin et moi qui relie tous les points de l'histoire, et qui t'aime encore plus.
J'avais tellement envisagé les différents mauvais scénarios que celui-ci me prenait de court. J'arrivais à peine à comprendre ce qu'il était en train de me dire. J'avais l'impression que j'avais mal compris et que tout allait se briser l'instant d'après, ou même que ses mots n'avaient pas de sens.
- Toi qui... Tu...?
- Je t'aime, confirma-t-il sans ciller. Avec cette tête ou avec une autre. Sans compter que ce visage-ci m'a toujours particulièrement fasciné.
Tout allait si mal quelques minutes plus tôt... Comment s'était-il débrouillé pour me faire sourire ?
Il continua d'effleurer mes traits, effectivement contemplatif devant ce visage qu'il n'avait aperçu que brièvement vingt ans plus tôt.
- Je t'aime aussi, osai-je répondre, me libérant d'un poids atroce en osant enfin cesser d'envisager le pire.
Ses lèvres s'étirèrent à nouveau et il se pencha légèrement vers moi.
Une voix haut perchée résonna directement dans ma tête, me poussant à stopper son rapprochement d'une main sur l'épaule.
Maintenant ! Maintenant ! Si tu l'embrasses et qu'il n'a pas menti, tu pourras choisir !
Alors le masque fonctionnait toujours, même brisé ? C'est ce que la fée probablement cachée dans la forêt environnante semblait vouloir dire.
À peine gêné par nos spectatrices, je reportai mon attention sur Jungkook qui se demandait pourquoi je venais de l'interrompre. Mais il fallait que je lui dise avant, qu'il mesure ce qui allait se produire.
- Le masque que j'ai mis pour devenir humain... bredouillai-je. Si tu m'aimes, il peut me laisser le choix... Le choix d'être comme toi, pour toujours.
Je m'attendais à une vague d'enthousiasme, mais sa réponse fut bien meilleure, et acheva de me convaincre.
Je le voyais maintenant. Comment tout était censé se terminer.
- Qu'est-ce que tu préfères ? Comment tu veux être ?
Il m'observait avec le même regard qu'hier, ou le jour d'avant, comme Taehyung.
Il m'observait avec bienveillance, avec affection, avec une pointe d'amour qui compressait mon cœur dans ma poitrine.
- Je crois que si tu m'aimes, ça ne change rien.
Avec son regard sur moi comme ça, supporter cette apparence était tout de suite plus facile. Si lui la trouvait belle, peut-être qu'il y avait une raison.
Mais il n'y avait finalement pas que lui qui entrait en ligne de compte.
- Mais pour pouvoir vivre avec toi, et avec ta famille, et les autres, j'ai besoin d'être humain.
Il hocha doucement la tête.
- Ce sera pas évident tu sais, plaisanta-t-il, on est pas une race facile à vivre.
Je me laissai contaminer par sa joie et laissai échapper un rire léger avant de l'attirer à moi un peu plus.
- J'ai vu ça, soufflai-je tout près de ses lèvres, mais je ferai de mon mieux.
Il me fixa longuement sans rien dire, comme s'il cherchait à mémoriser ces traits qu'il ne verrait plus à l'avenir.
C'était inconcevable une heure plus tôt, et pourtant je ressentais presque un pincement au cœur en songeant à la laisser disparaître.
Mais un soulagement sans pareil balaya tout le reste quand il posa enfin ses lèvres sur les miennes.
C'était comme un second premier baiser, j'étais tout aussi euphorique, et ce visage-ci n'avait encore jamais goûté au sien.
Il n'y avait plus d'intermédiaire, plus de filtre entre lui et moi, il était plein de douceur et d'émotions mais tout aussi plein de sens.
Il n'y avait plus ni peur, ni culpabilité, ni secrets entre nous, rien d'autre que lui dans mon esprit, et la sensation de ses bras autour de moi n'en était que plus belle.
Je me laissai pratiquement tomber sur lui, à moins qu'il n'ait volontairement basculé en arrière pour que nos corps se mêlent encore davantage.
Il ne voulait pas me lâcher, même si nous étions à bout de souffle, même si mon visage brûlait et que ma peau trembla sous ses mains, se modifiant une dernière fois.
Il fallut que je me redresse sur mes deux bras pour m'arracher à lui et pouvoir reprendre mon souffle, tout ça pour découvrir un sourire radieux sur son visage, un sourire qui faisait rire ses yeux.
Il allait dire quelque chose quand un petit objet tomba vaporeusement entre nos deux visages, s'écrasant doucement sur sa poitrine. Il l'attrapa entre deux doigts et haussa fortement un sourcil en portant la petite chose bleue devant ses yeux.
C'était une des fleurs de mon jardin.
- Vu ce qui vient de se passer, tu me prendrais pour un fou si je te disais que je suis certain que cette fleur vient de me parler ?
Je secouai la tête, amusé.
- Qu'est-ce qu'elle disait ?
- Pas grand chose, juste "cadeau", même pas un bonjour. Elle est légèrement mal polie si tu veux mon avis...
J'éclatai de rire et relevai la tête à temps pour voir quelques petits êtres ailés disparaître dans la forêt.
Elles n'étaient pas très polies, en effet.
Je me rassis face à Jungkook et attrapai sa main pour le redresser.
- J'ai encore des choses à t'expliquer.
- Je suis tout ouïe, explique moi pourquoi les fleurs me parlent.
Assis comme ça, souriant comme un enfant, avec cette fleur dans les mains, il me rappelait notre première rencontre.
Il ne se rendait pas compte, d'à quel point cette histoire aurait été triste sans lui. Il ne se rendait pas compte d'à quel point il en était un personnage central.
Pas encore du moins.
Mais j'allais lui expliquer.
- Depuis le début ?
- Depuis le début.
C'était une longue histoire dans ce cas.
Mais le soleil commençait à percer les nuages, il était tôt et aucun de nous n'avait envie de partir d'ici pour le moment.
Nous avions le temps.
×××
C'était donc le dernier chapitre à proprement parlé de Masquerade ;^;
Bientôt l'épilogue et d'éventuels bonus :3
Vu que le prochain update est pour dans quelques minutes, je ne vais pas trop m'étaler ici :3
À tout de suite
💜
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