× 18 ×

Je voudrais que toutes mes faiblesses soient masquées
J'ai fait pousser une fleur qui ne peut fleurir dans un rêve qui ne peut devenir réalité
-Fake Love

×××

Nous étions restés un moment sur la plage la veille, puis une crise avait fini par arriver et Jungkook m'avait soutenu jusqu'à la maison.
Le traitement de Seokjin avait assez bien fonctionné, la douleur avait diminué jusqu'à devenir supportable, puis elle était partie d'elle-même, comme toujours.
Avec ce remède, j'entrevoyais la possibilité de vivre avec le masque de façon durable. Au moins techniquement parlant.

Yeri était allée manger chez Hoseok et nous l'avions à peine vue de la soirée. Jungkook et moi avions mangé un bol de ramyeons chacun devant un film japonais dont j'avais déjà oublié le nom au petit matin.
Il parlait de rêves, d'étoiles filantes et de destinée. Magnifique, mais un peu triste.

Et aujourd'hui, c'était notre dernier jour à Busan.
Le dernier jour avant de retourner au manoir dans la forêt et de perdre l'excuse de la famille de Jungkook pour continuer à lui mentir.
J'étais à la fois triste de les quitter, stressé à l'idée de prendre une décision, et soulagé de me retrouver à nouveau seul avec l'écrivain.
L'après-midi que nous avions passée ensemble m'avait fait prendre conscience d'à quel point cela m'avait manqué, peu importe combien je m'étais amusé dans cette ville.

Jungkook avait déjà fini d'emballer ses affaires, les pliant si précisément que j'étais presque sûr que les t-shirts empilés dans sa valise formaient des carrés parfaits et tous semblables les uns aux autres au millimètre près.
Je mis un peu plus de temps pour ma part, mais au moins, tout rentrait dans la petite valise, même si cela faisait un peu fouilli à côté de ses vêtements à lui.

Quand j'entendis des pas dans le couloir, je crus d'abord qu'il venait vérifier que je n'étais pas tombé dans un sac, mais c'est Sujin qui apparut dans l'entrebaillement en toquant doucement.
Elle n'eut pas besoin de mon autorisation verbale pour entrer, elle venait de croiser mon regard et de me voir répondre à son petit sourire.

- Besoin d'aide ?

- C'est gentil mais j'ai presque fini.

Il devait me rester deux ou trois vêtements à caser à l'intérieur avant de refermer le bagage, alors elle vint juste s'asseoir sur la chaise de bureau, croisant élégamment ses jambes en me regardant faire.

J'étais un peu gêné à l'idée de continuer dans le silence avec elle à côté, alors j'engageai immédiatement la conversation :

- Merci beaucoup de m'avoir accueilli Sujin, j'ai passé un très bon week-end.

Les coins de ses yeux se plissèrent doucement et elle secoua légèrement la tête avant de la déposer sur son avant bras, en appui sur le bureau de son fils.

- Pas la peine de me remercier, c'est plutôt à toi qu'on doit quelque chose.

Je n'allais pas essayer de nier, en faisant preuve de fausse modestie. Jungkook m'avait clairement dit hier que ma présence lui avait permi de revenir dans sa ville natale sereinement.
Au lieu de ça, je trouvai important d'appuyer une vérité que l'écrivain énonçait bien peu souvent :

- Il vous aime, vous comptez tous énormément pour lui.

- On le sait bien va. Il croit qu'on est tous malheureux et qu'on doute de son affection, mais la vie d'adulte ça n'est facile pour personne.

Elle me quitta des yeux pour observer la chambre autour de nous, un peu de nostalgie teintant son regard cette fois-ci.

- J'ai l'impression qu'hier encore c'était un petit garçon. Ça passe vite, c'est fou.

Je jetai moi ici un coup d'œil circulaire à la pièce, par mimétisme, mais mes yeux à moi s'arrêtèrent rapidement à côté d'une étagère, sur une vieille feuille de papier griffonnée et légèrement jaunie par le temps.
J'avais peur de demander à Jungkook, mais... Peut être que Sujin pouvait me dire quelque chose, elle.

- Ce dessin... marmonnai-je la gorge un peu serrée. Il a l'air vieux.

C'était celui qui arborait les traits les plus enfantins. Les autres étaient plus récents, c'était évident, et plus réussis aussi, bien que celui là soit le seul dont j'arrivais à reconnaître le sujet.

J'entendis Sujin se redresser et se pencher pour jeter un œil à ce que je lui montrais.

- Oh oui, je ne sais pas pourquoi il l'a laissé. Il y est pas mal attaché. C'est une vieille histoire...

Je m'assis lentement sur le bord du lit, à côté de la valise entièrement faite à présent. Je fixai encore quelques secondes le dessin qui me représentait avant de me tourner vers elle.
Sujin était presque perdue dans sa contemplation.

- Quel genre d'histoire ?

Elle sembla revenir à elle et ses yeux papillonnèrent avant de venir se poser sur moi.

- Du genre un peu triste. À la mort de son père, Jungkook s'est inventé un ami imaginaire. Il disait à qui voulait l'entendre qu'un monstre vivait dans les bois près de chez sa grand-mère, là où vous habitez maintenant. Après la mort de mon mari, je n'ai pas conservé de liens très solides avec ma belle-mère. Nous étions même plutôt en froid. Alors nous n'y sommes pas retournés, et il a juste fini par oublier cette histoire.

Un monstre hein...?
Je n'étais pas sûr que ce soit très positif... Mais au moins, il n'avait pas été traumatisé au point de ne parler de moi à personne.

Je n'osais pas trop espérer, ça ne suffisait clairement pas à me rassurer, mais je savais à présent que le moment venu, il se souviendrait de moi.

- Taehyung ? s'enquit Sujin, se demandant sûrement pourquoi je ne réagissais pas.

Je déglutis et pris une légère inspiration avant de répondre en fermant la valise.

- C'est une histoire un peu triste, en effet.

×

Yeri me fit promettre sur mon honneur de revenir aux vacances prochaines avec son frère quand nous sortîmes tous du restaurant.
Sujin me prit dans ses bras sans la moindre hésitation, ramenant Jungkook à nous, ce qui déclencha un espèce de câlin général.

Ça me faisait tout drôle, c'était la première fois que je devais quitter quelqu'un et que je n'en avais pas envie.
Les deux femmes de la famille avait paru catastrophées quand je m'étais malgré moi mis à pleurer pendant les au revoir, et un nouveau câlin, plus féminin, m'avait pris pour cible.

À présent je me sentais toujours un peu triste, mais ça allait un peu mieux. Je n'avais plus envie de pleurer, et j'avais hâte que notre petit chemin de terre succède à la bande grise et monotone de l'autoroute.

Les fleurs que Sujin m'avait offertes étaient posées dans une cagette fixée sur la banquette arrière et leur parfum remplissait l'habitacle, faisant dériver mes pensées vers le jardin du manoir.
J'avais hâte de le retrouver et de voir comment j'allais pouvoir arranger ces nouveaux éléments pour le rendre encore plus accueillant.

La recette des pancakes me semblait aussi peser lourd dans la poche de mon pantalon. Ce n'était qu'un morceau de papier que la mère de Jungkook avait glissé là avant notre départ de la maison, mais j'avais hâte de m'en servir et de surprendre l'écrivain un matin.

L'animation de Busan allait me manquer, de même que ses habitants, mais j'étais heureux de retrouver la périphérie et la forêt autour du manoir. Je réalisais à mesure que la voiture s'en approchait que c'était parce que je commençais réellement à les considérer comme mon chez moi.

Quand le portail sombre s'ouvrit devant nous, une tâche de couleur attira immédiatement mon attention et je me redressai sur mon siège.
Je n'attendis pas que la voiture redémarre et je m'élançai à l'extérieur sous l'exclamation surprise de Jungkook.

Il partit se garer tandis que je filai vers l'entrée, m'arrêtant sous la grande tonnelle, auparavant seulement recouverte de feuilles, qui ombrageait la terrasse.
Je l'avais sentie dès que j'avais ouvert ma portière, et l'odeur ici était enivrante, presque sucrée. Des fleurs violettes, allant d'une couleur soutenue à des variations plus pâles, tombaient en lourdes grapes au dessus de la table et des chaises de jardins.
Des papillons tournaient autour avec quelques abeilles et à certains endroits, les fleurs étaient tellement nombreuses et tombaient tellement bas qu'on aurait dit que des rideaux avaient été tendus d'un bout à l'autre de la terrasse.

Je fis quelques pas au milieu d'une zone largement fleurie et me retrouvai complètement entouré. Il ne faisait pas sombre pour autant, le soleil entrait par petits endroits et ricochait sur les feuilles, jouant avec leur transparence, sans pour autant parvenir jusqu'au sol en bois clair.

C'était magnifique.
Les fées m'avait déjà parlé des glycines, mais je n'en avais jamais vu fleurir de mes yeux.
Je levai une main pour en toucher, mais tout un pan de végétation s'écarta doucement pour laisser passer le visage souriant de Jungkook.

La première chose que je réussis à penser fut qu'il était bien plus magnifique que toutes les fleurs autour de lui à mes yeux, peu importe à quel point elles rivalisaient de beauté.
C'en était presque injuste pour la glycine.
Mais peut-être qu'il avait justement l'air aussi parfait parce qu'il était entouré de cette douce aura violette et que je ne pouvais regarder que son visage, coupé du reste.

- Je ne l'avais jamais vu fleurir, souffla le jeune homme, ma grand mère ne pouvait plus s'en occuper. Elle me disait toujours que c'était magnifique, je comprends mieux maintenant.

Il me quitta des yeux pour regarder autour de lui, émerveillé.
C'était un peu comme quand tout avait commencé. Là, caché dans la végétation, je l'observais contempler des fleurs.

- Je crois que ce sont mes préférées, avouai-je.

C'était la première fois que j'en voyais, mais je savais déjà qu'elles seraient très spéciales pour moi.

- Elles sont très belles c'est vrai, admit Jungkook en caressant une grappe du bout des doigts. Mais ce ne sont pas mes préférées.

- Ah bon ?

En existait-il des plus belles encore ?
L'écrivain m'adressa un regard en coin et un petit sourire étira ses lèvres.

- Mes préférées sont très rares, je n'en ai vu qu'une seule fois. C'est sûrement pour ça que je les aime autant, peut être parce qu'elles sont bleues aussi.

Le couverture de Memento Mori me revint brusquement en mémoire, puis le dessin sur le mur de sa chambre, puis mon jardin et les petits pas de Jungkook dans la neige.
Mon cœur se serra et je pinçai légèrement les lèvres.

Il ne sembla pas se rendre compte de mon trouble, ou en tout cas il ne le releva pas.
Sa main quitta juste les fleurs pour aller reposer sur mon épaule et ses doigts attrapèrent délicatement les mèches de cheveux qui tombaient sur ma nuque.

Ils recouvraient aussi mon front et dévalaient mes tempes.

- Ils sont trop longs ? murmura-je, sautant sur l'occasion de changer de sujet avec soulagement.

- Seulement si tu le décides.

Moi je n'avais pas vraiment le sens de ce qui allait ou non, je ne voyais pas la différence entre une coupe et une autre, cela restait toujours des cheveux.
Les fées me les coupaient régulièrement seulement pour qu'ils ne s'accrochent pas dans les ronces ou ne s'emmêlent pas trop.

- Tu aimes les cheveux longs ? demandai-je.

Sans ouvrir la bouche, Jungkook hocha la tête, continuant d'observer ma chevelure en jouant avec.

- Alors c'est bien comme ça, conclus-je.

Je faisais confiance à ses goûts. Après tout, il était pour moi l'incarnation de la beauté, il devait savoir ce qui allait aux autres également.

Il me lâcha avec un petit sourire qui me parut presque gêné, et ses joues rosirent pour appuyer ma supposition.
C'était drôle, de sentir que j'avais parfois sur lui le même effet étrange qu'il avait sur moi.
Depuis ma conversation avec Hoseok, j'étais plus attentif à ce genre de détails, plus au courant du moins.
J'aimais d'autant plus le voir rougir maintenant que je savais ce que cela signifiait.

Oui, c'était drôle, de sentir qu'il ne manquait presque rien, à peine un souffle, pour que tout devienne très différent.
C'était comme une sorte d'équilibre fragile que je ne me sentais pas encore prêt à briser.
Les choses étaient biens comme elles étaient, je n'étais pas sûr de vouloir quelque chose de différent tout de suite. Rien ne garantissait que le changement serait positif.

J'aurais aimé pouvoir tout figer dans la glace, comme je l'avais été pendant vingt ans. J'aurais aimé éviter toutes les questions, les siennes comme celles que je me posais à moi-même, juste lui prendre la main, comme il le disait, et rester avec lui comme ça.

Je crois que ça aurait pu me suffir. Juste lui, moi, quelques fleurs, et cette atmosphère douce et vibrante qui nous entourait depuis notre voyage à Busan.

J'aurais pu me contenter des choses comme elles étaient actuellement, pour toujours, mais je me doutais bien que rien ne pouvait rester aussi figé.

Jungkook finit d'ailleurs par s'écarter le premier, me soufflant tout bas qu'il allait décharger les valises et qu'il me laissait récupérer les fleurs dans la voiture.
Je le suivis donc après avoir repris mes esprits et attrapai la petite cagette avant de me diriger vers l'endroit que j'avais déjà imaginé pour ces plantes colorées.

Passer un moment seul avec mes fleurs me calmerait un peu.
J'avais l'impression que je me remettais de nouveau à réfléchir beaucoup trop depuis que nous avions quitté l'atmosphère calme de la plage.
Là-bas, tout avait été réellement figé, ici, je recommençais à cogiter inlassablement, et ni Hoseok ni Yeri n'étaient là pour me distraire.

Je jardinai donc jusqu'au soir, jusqu'à ce que mes ongles soient noirs de terre et que toutes les fleurs aient été plantées et arrosées, que tous les arbustes aient été taillés correctement, et que j'aie cueilli quelques unes des roses du grand jardin de derrière.

Je les ramenai à l'intérieur en prenant garde aux épines.
À cause de ces pointes acérées qui les garnissaient, les roses, peu importe leur beauté, ne faisaient pas partie de mes fleurs favorites. Elles m'étaient même assez enthipathiques, mais j'appréciais l'odeur de celles qui poussaient dans le jardin, alors depuis qu'elles avaient éclos, j'en ramenai parfois quelques unes à l'intérieur dans un des vases que Jungkook avait dépoussiéré pour moi.

Il m'observa disposer le bouquet sur la grande cheminée principale, pour remplacer celui qui avait fané durant notre absence.
Il était bientôt l'heure de préparer à manger, pourtant, il était toujours assis dans un fauteuil, son ordinateur portable ouvert devant lui et le clavier actif.
Il devait avoir de l'inspiration ce soir.

- Je vais essayer de préparer quelque chose, continue de travailler, je gère.

Il fit la moue un instant en me questionnant du regard, mais, même s'il n'avait pas l'air très rassuré, il finit par hocher la tête, me faisant confiance.

Je n'étais pas si mauvais que ça en cuisine une fois qu'on m'expliquait un peu.
J'avais pu observer Sujin faire pendant plusieurs jours, et j'avais même mis la main à la pâte.
C'est donc confiant que j'avançai vers le réfrigérateur, mais mon visage se renfrogna dès que je l'ouvris.

- Jungkook ! Il n'y a rien dans le frigo !

Un rire amusé me répondit et je repoussai légèrement la porte épaisse, faisant teinter deux bouteilles de jus de fruit entre elles dans ma hâte, pour pouvoir l'apercevoir.
Il n'avait pas du tout l'air surpris ou embêté, il avait plutôt l'air de celui qui avait guetté ma réaction, parfaitement au courant de la situation.

- On a pas fait les courses en rentrant je te rappelle. J'avais encore espoir que tu te retrouves inspiré par le petit poireau et la courgette tordue du bac à légumes mais je vais juste commander du poulet pour ce soir.

Je refermai le frigo, ne pouvant m'empêcher de montrer ma déception.
Pour une fois, j'étais motivé et plein de bonnes intentions...

Jungkook m'annonça après quelques clics sur son ordinateur que le repas arriverait bientôt, et il se replongea dans l'écriture.

Me voyant du coin de l'œil m'asseoir silencieusement sur le canapé devant lui, il quitta une dernière fois l'écran du regard.

- Je peux mettre mon casque si tu veux, tu pourras regarder la télé, ou la suite de Memento. Mais je compte sur toi pour me prévenir quand le livreur sonnera à la porte.

- Je tendrai l'oreille.

Je répondis à son sourire avant qu'il ne branche son casque et ne se coupe totalement du reste du monde.
Il avait l'air vraiment absorbé, comme si ce séjour dans sa ville natale lui avait donné des idées nouvelles.
J'aurais bien aimé savoir ce qu'il écrivait en ce moment, et de quoi parlait son nouveau livre, mais j'avais bien compris la fois où il en avait discuté avec Jimin que c'était un sujet tabou pour lui, et je ne voulais pas le mettre mal à l'aise.

J'allumai donc la télévision et les différents appareils dont j'avais besoin, attrapant les télécommandes dont j'avais pratiquement appris à reconnaître tous les boutons essentiels.
Je parvins à lancer la suite de la série plus rapidement que la fois précédente, et je baissai la volume pour être sûr de ne pas déranger Jungkook.

Pour ma part, je n'avais pas besoin qu'il soit très fort pour entendre.
Ni pour me retrouver parfaitement immergé dans l'intrigue.
Je m'étais arrêté à un moment assez critique la dernière fois, le voyage m'avait pratiquement fait oublier mon angoisse pour la suite de l'histoire.

Le Taehyung de Memento commençait à regagner la mémoire, et une de ses anciennes connaissances l'aidait à lever la plupart des mystères qui pesaient autour de lui depuis sa sortie de l'hôpital.
Sa relation avec la jeune femme qui l'avait récupéré chez elle, expliquant qu'elle était sa sœur, avait connu de nombreux rebondissements.

De simples étrangers, ils étaient devenus plus proches, et Taehyung avait réellement cru retrouver sa famille. Puis il avait été hautement perturbé par une attirance qui n'avait pas lieu d'être pour une personne du même sang que lui.
Mais plus les scènes s'enchaînaient, plus je commençais à comprendre...

La jeune femme... Elle n'avait jamais été sa sœur. Elle était même celle qui l'avait envoyé à l'hôpital et lui avait fait perdre la mémoire.

Mais elle était associée aux fleurs bleues... C'était la dernière chose que Taehyung avait vu avant de perdre connaissance parce qu'il avait été frappé à la tête chez elle et avait basculé avec un bouquet qui s'était écrasé au sol avec lui.

La femme de cette histoire était un monstre, un monstre entouré de fleurs bleues, et elle avait construit un magnifique mensonge dans lequel rien ne pouvait fleurir.
La situation me mettait mal à l'aise. Je savais bien qu'un thriller était censé vous remuer un minimum, mais je me sentais de plus en plus mal au fil des minutes.

Cette femme pensait aimer sincèrement Taehyung, mais son amour était comme elle, monstrueux, et il l'avait poussé à mentir, à maquiller la vérité, à porter de nombreux masques.
Et ils étaient en train de tomber devant moi, à l'écran, dans une scène qui faisait douloureusement écho dans ma poitrine.

- Ne m'approche pas... Je ne peux plus te croire maintenant, quoi que tu dises. Tout ce qui sort de ta bouche est faux...

L'acteur jouait très bien son rôle, il semblait torturé, et ses mots me faisaient autant de mal qu'ils semblaient en faire à la jeune femme dans la télévision.

- Mais je t'aime...!

C'était mon seul argument aussi... J'aimais Jungkook, je voulais juste être à ses côtés, peu importe les conséquences... Moi aussi j'avais été grisé par cette impression de recevoir une réponse positive à mes émotions, moi aussi je croyais que les choses pouvaient rester belles et idéales si ma toile de mensonges restait telle qu'elle, qu'elle tenait bon jusqu'au bout.

Même si elle était un monstre, j'avais mal pour cette femme qui voyait toute la situation lui échapper, tous ses actes lui revenir en pleine figure.

- Je ne peux pas t'aimer, pas après ça...

Happé par l'action à l'écran, j'entendis à peine la sonnette de la porte carillonner sur le côté.
Le visage de la jeune femme venait de se transformer. La douleur et la désillusion venaient de faire place à une froide réalisation : c'était trop tard, tout était terminé. Il ne pouvait plus l'aimer, pas après avoir vu le monstre qu'elle était et avoir pris conscience qu'elle n'était qu'un personnage abrité derrière ses mensonges depuis le début.

J'éteignis brusquement la télé en me crispant sur tous les boutons de la télécommande tandis qu'elle attrapait un couteau long comme son avant bras sur le plan de travail de la cuisine et qu'elle s'élançait vers l'autre Taehyung.

Je ne pouvais pas... C'était impossible pour moi de regarder ça.

Jungkook leva la tête et releva un côté de son casque en haussant un sourcil, probablement intrigué par mon souffle court et ma mine de six pieds de longs.

- Ça va ?

La sonnette balança à nouveau son cri strident dans la pièce et Jungkook me quitta des yeux.

- Oui... Le... Le poulet est juste arrivé...

Il se leva et passa devant moi, la distraction provoquée par notre repas me permettant de me recomposer un visage à peu près présentable avant qu'il ne revienne.

J'observai son sourire radieux quand il ouvrit la grande boîte remplie de poulet frit, ses yeux plissés et brillants, sa bonne humeur, et je ne pus m'empêcher de me demander pourquoi.
Pourquoi avoir écrit une histoire pareille ?

Et qu'est-ce que j'étais supposé faire maintenant ?

×××

Bonjouuuur :D
Ça faisait deux semaines, vous m'avez manqués ;^;
Et cette histoire aussi :3

J'ai découpé approximativement la fin du scénario, je dirais qu'il nous reste... 5 chapitres?

Mon dieu ça paraît court ;^;

D'ici un mois, peut être bien que l'écriture de Masquerade sera terminée :o

En tout cas, à bientôt pour le chapitre suivant ^^
💜

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