ACTE 1 - CHAPITRE 12 - L'Angre (2)
« Auriez vous l'amabilité de me servir un verre ?
- Faites votre choix, inspecteur. »
Le blond détailla les quelques bouteilles, son regard embrassant finalement l'ocre de l'étiquette d'une bouteille translucide.
« Un verre de Jhintonic, s'il vous plaît. »
L'automate s'agita, son bras articulé s'étendant pour atteindre la boisson, tandis que l'autre se saisissait d'un verre. Un léger filet de vapeur s'échappa de sa nuque alors qu'il ramenait vers lui ses membres mécaniques, servant le verre avec précision puis le posant sur la table.
« Cela fera 6 livres et 50 cents, monsieur,» articula péniblement la bande son du robot.
Le jeune homme tira son porte feuille de son manteau, posant les billets et les pièces sur le comptoir, occupant sa main vide avec son verre nouvellement acquis. Le bras mécanique s'activa, le tiroir caisse du robot s'ouvrant pour accueillir la monnaie, la comptant un instant avant d'émettre un bip d'approbation. Ces modèles avaient été conçu pour un format de pièce et de billet précis, impossible de tricher ou d'utiliser une monnaie alternative avec eux.
Le blond porta le liquide à ses lèvres, le feu de l'alcool lui glissant dans la bouche et dans la gorge. Un verre si tôt n'est pas raisonnable, lui chuchotait sa conscience dans le creux de l'oreille. Il l'ignora royalement, préférant se concentrer sur son interlocuteur.
« Vous permettez que j'inspecte un peu l'endroit ? Je suppose que Sarah avait un casier ici pour ranger ses affaires personnelles.
- Oui, la salle de pause est à l'arrière si vous voulez. »
Le blond s'empressa de se lever, son verre à la main, prenant la direction du vestiaire. Il en profita sur le chemin pour détailler l'arrière salle : un jukebox à l'ancienne, des tables graisseuses et des mégots de cigarette dans les cendriers. La clientèle du coin avait l'air plutôt du genre à boire un verre plutôt que s'attabler pour un "vrai" repas.
Le blond passa la porte du vestiaire, cette histoire de bague en tête. Elle l'avait peut être oublié dans son casier après sa journée de travail hier. Une possibilité comme une autre.
Son regard se posa sur la rangée de casier, la plupart ouverts et vides, seul le dernier semblant occupé, un petit loquet verrouillant ce dernier. Il s'en approcha, détaillant le mécanisme à chiffre, retenant un petit grondement d'exaspération.
Il glissa ses doigts le long de l'objet métallique, peu fier de ce qu'il allait faire. De petites étincelles électriques jaillirent du bout de ses doigts et s'incrustèrent à l'intérieur du mécanisme, les chiffres défilant naturellement à vive allure, se stoppant les uns après les autres jusqu'à ce que le cadenas s'ouvre. 13021730... 13 Février 1730. C'était une évidence... Il soupira, ouvrant le casier de la victime, un léger sentiment de culpabilité au fond du cœur.
Il s'attendait à trouver un vieux tablier tâché de gras et empestant la cigarette, un carnet de commande, des vêtements de rechange, peut être un stylo et une petite pochette pour les pourboire.
A la place de tout ceci, son regard ambre tomba sur une lettre soigneusement disposée, une bague en or reposant sur cette dernière pour la sceller, incrustée dans le point de cire. Qu'est-ce que c'était que ce cirque ?
Il attrapa la lettre avec soin, détachant l'anneau de son sceau, le détaillant longuement. Simple, sans gravure ni même une rayure, en parfait état. Aucun poinçon pour indiquer son fabriquant, ni son lieu de production. Light tira un mouchoir de sa veste, enroulant ce nouvel indice précieusement avant de le glisser dans sa poche, se concentrant à présent sur la lettre qui lui semblait destinée. Aussi absurde que cela semblait être, pourquoi cette lettre aurait été laissée ici si ce n'était à destination des enquêteurs ? Il fit sauter le point de cire, en tirant une unique feuille de papier qu'il déplia. Simon avait décidé de communiquer avec la police à nouveau...
Mais les premiers mots qu'il y lu lui glacèrent le sang.
« Enchanté de faire votre connaissance, Monsieur Porteli. »
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