Deux jours avant la mort de mon père

« Bonne journée!», dis-je à mon père.

« Bonne journée, ma chérie!».

Je m'appelle Maryenne. J'avais 15 ans quand les problèmes ont commencés. C'était le 4 septembre 2011. C'était mon premier jour d'école et ma quatrième année au secondaire *(onzième année, pour ceux qui ne sont pas du Québec et qui lisent mon histoire) Pour mon âge, j'étais quand même assez grande, 5,8 pieds, environ. J'avais de longs cheveux noirs et frisés, qui me descendaient au bas du dos. Je recommençais l'école après des vacances d'été que je n'oublierais jamais. J'étais allée en Jamaïque avec mes parents et j'étais revenue encore plus bronzée que jamais. 

Cette année-là, je n'avais pas de prof tuteur, car nous changions toujours de classe, nous n'étions jamais avec les mêmes élèves ou presque.

Mon premier cours était français, avec Mme. Sariena.

On racontait beaucoup de choses à son sujet dans l'école. On disait qu'elle était capable de faire taire toute personne sur son chemin. On disait aussi qu'elle était capable de faire crier les moins peureux et aussi faire souffrir ceux qui ne l'écoutaient pas et ce, sans aucune preuve contre elle.

Et ce que j'ai à vous dire à ce sujet, c'est que c'était vrai. Car je suis aussi capable de telles choses. C'est ce qu'on appel aujourd'hui d'un nom des plus invraisemblable ; la magie! Vous avez bien lu! Je vous dirais bien tout ce dont je suis capable, mais ce serait bien trop long et vous le découvrirez tout au long de l'histoire.

Donc, je commençais en français. Lorsque j'entrai dans la classe, la professeure avait déjà commencé le cours

« Tu peux entrer, je ne te mangerai pas!», me dit-elle.

« Avec les rumeurs à votre sujet, est-ce que je peux douter de ce fait?» demandai-je, en souriant.

Heureusement, elle avait le sens de l'humour, car elle rit de ma blague.

« Ne t'inquiètes pas, je ne crois pas que tu fasses partie des élèves turbulents! Vas t'asseoir, je commençais tout juste à me présenter!», ajouta-t-elle.

Ensuite, elle nous expliqua tout le tralala de chaque début d’année. C’est-à-dire, tous les règlements, ce que nous allions faire durant l’année, etc. Pendant que la prof parlait, je me rendis compte qu’un de mes camarades de classe m’observait. Il était plutôt beau. Il avait les cheveux noirs, plats et qui lui descendaient légèrement en dessous des oreilles. Il avait aussi de magnifiques yeux verts, pareille au vert des pommes. Il s’appelait Jonarek. Il sourit lorsque je me dis qu’il devait déjà avoir une amoureuse. Comme s’il pouvait lire mes pensées. Je vidai alors ma tête et recommençai à écouter la professeure.

J’allai ensuite en mathématique, avec Mme. Jordanne et lui aussi. Lorsque l’heure du diner arriva et que je fut assise, il vint me rejoindre.

« Salut!» , me dit-il, d’une voix enthousiaste. 

« Heu... Salut...»

« Je m’appelle Jonarek!»

« Et moi, Maryenne...»

Il y eut un léger moment de silence.

« Je vais te dire directement ce que j’ai à te dire», me dit-il, brûle-au-point.

« Ok, vas-y.»

« Bon. Deux choses. La première, mon père et mon oncle seront chez toi ce soir, car ton père a besoin de leur parler, il parait que c’est urgent. Finalement, il y a trois choses que je dois te dire. La deuxième, je n’ai pas d’amoureuse.», dit-il, avec un énorme sourire.

Je souris à mon tour avant de prendre la parole.

« D’accord, mais sais-tu exactement pourquoi ils viennent chez moi?»

« Non, mon père ne me l’a pas dit. Il n’a pas voulu me le révéler quand je lui ai demandé, ce matin. Il a juste changé de sujet en me souhaitant une bonne journée.»

« On verra ce soir, alors.», dis-je, au bout d’un moment.

Lorsque ce fut le temps d’aller à notre troisième cours, Jonarek me serra fort dans ses bras, comme s’il avait peur de me perdre.

« Quelque chose d’horrible va arriver, mais je ne sais pas ce que c’est. Mais ce dont je suis sûr et certain, c’est que tu en fais partie.»

« Heu... Merci pour l’information...»

Il changea rapidement de sujet.

« À quel cours te rends-tu?», me demanda-t-il.

« En Univers Social, avec M. Jenneth.»

« On dirait qu’on a les mêmes cours!», dit-il, en souriant.

« Ça se peut. Bon, assez parlé, allons à notre cours!»

Il me sourit de nouveau et se dirigea vers notre casier, car, bien sûr, il s’avérait que nous avions le même.

Je dois l’avouer, le professeur d’Univers Social était le plus beau prof de l’école. Mais jamais il ne s’en vantait. C’étaient plutôt les gens qui le vantaient! Et il n’était pas prétentieux du tout. C’était le Jensen Ackles québécois!

Jonarek se mit soudainement à rire, mais pas aux éclats. Je me doutais bien qu’il était en mesure de lire mes pensées, car lorsque je l’envoyai promener avec ma pensée, ce fut mon tour de rire. C’était sûr, il le pouvait et il ne me le cachait pas.

Pour finir la journée, nous allions en science avec Mme. Jensy. Elle était environ dans la trentaine, plutôt jolie et elle était une super prof, selon les dires de ses anciens élèves ainsi que le groupe qui nous avait précédé.

Enfin, quand la journée fut terminée, Jonarek revient sur le fait de lire mes pensées.

« Pourquoi m’as-tu envoyé promener, tout-à-l’heure?», me demanda-t-il, curieux de savoir.

« Parce que je savais que tu lisais dans ma tête et que j’aime voir la figure des gens lorsqu’ils sont surpris. Et tu étais particulièrement drôle à voir!!»

« Très drôle! D’accord, je peux lire en toi, mais ce n’est pas une raison de faire ça!», dit-il, vexé.

« Et toi, tu avais une raison de lire mes pensées?», demandai-je, du tac-au-tac.

« D’accord, t’as gagné... cette fois! », dit-il, en souriant.

Nous arrivâmes chez moi près de 45 minutes plus tard. Et il y avait bel et bien deux hommes, que je ne connaissais pas encore.

« Salut, ma chérie!», me dit mon père, avec un sourire de bienvenue.

« Salut, papa.»

« Alors, comment a été ta première journée d’école?», me demanda-t-il.

« Bon, arrêtes ça tout de suite, ta fameuse conversation ne mène nulle part. Je te ferais remarquer la dernière fois que tu m’as fait ce sourire et que tu m’as posée cette question, j’étais en quatrième année et quelques jours après, tu étais à l’hôpital. Ah oui et la première fois que tu l’as fait, j’étais en maternelle et en plus de devoir te rendre à l’hôpital, tu as dû avoir six mois de physiothérapie, parce qu’on t’avait cassé les deux jambes. Alors, cette fois, c’est quoi?»

Mon père se tourna vers les deux hommes, qui, eux, riaient dans leur barbe, avec une petite grimace de retenue.

« Bon, d’accord. Décidément, tu as une bonne mémoire! Mais comment as-tu su que j’étais à l’hôpital?»

« Magie!!!», dis-je sur le ton d’une conteuse qui raconte comment a disparut le lapin dans le chapeau.

Cette fois, les deux hommes ne purent se retenir de rire. Ils le firent aux éclats et Jonarek aussi. Mon père rougit et sourit un peu, mais rien de plus. Il n’avait pas trop aimé mon jeu de mots.

« Vas prendre ta douche, je dois te parler ensuite. Aller, exécution!»

« Attention. les gros mots, je ne suis quand même pas dans l’armée, à ce que je sache!», dis-je, avec un sourire, tout en y allant.

« Continues à parler et je t’y envois! Aller, on obéit!», m’averti mon père, sur un ton moqueur.

« Oui, mon Colonel!»

Les deux hommes se mirent à rire de plus bel. Ce petit affront avait l’air d’avoir détendu l’atmosphère, car lorsque je revins, mon père souriait pour de vrai. J’allai m’assoir sur une chaise de cuisine et pris la parole.

« Que voulais-tu me dire?»

Il n’y alla pas par quatre chemins. C’était mon père. Plus directe que lui, ça n’existait pas. Mais il prit un certain temps avant de parler, si bien que je le pressai un peu.

« Aller, accouche qu’on en finisse!», dis-je.

« Je suis désolé, mais je crois qu’il est impossible pour moi de faire ça!», me dit-il avec un sourire narquois.

« De quoi, accoucher ou bien parler?»

Je me mis à jouer avec une de mes boucles.

« Très drôle, Mary.»

« Moi aussi, je t’aime. Vas-tu me le dire?»

Il y eu un autre moment de silence, mais moins long que le premier.

« Bon, je vais y aller directement. Jonarek avait raison.», dit-il.

« Expliques!», dis-je, comme si je lui donnais un ordre.

« Et bien, il va m’arriver quelque chose de vraiment grave. Et comme l’a dit Jonarek, tu fais partie de cet évènement.»

« C’est juste une idée ou tu m’espionne?»

« Tais-toi et écoutes-moi!», dit-il, d’un ton sec.

Pour qu’il me parle ainsi, ça devait être grave. Très grave.

« Donc, il va arriver quelque chose de très grave et tu es mêlée à tout ça. Je vais mourir, Mary. Et je veux aussi t’avouer que Kelly-Ann et moi ne sommes pas tes vrais parents.»

Tout se figea autour de moi. Je le regardai avec de gros yeux. Je ne pourrais pas dire exactement ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Mais je sais qu’une grosse boule d’émotions se format en moi. Un mélange de colère, de tristesse, un sentiment d’avoir été trahie, un besoin urgent d’aller me cacher, d’effacer ce qu’il venait de dire. Il allait mourir. Et j’étais impliquer.

« Que veux-tu dire, quand tu dis que je suis mêlée à tout ça?», demandai-je, les dents serrées.

Il ne voulut pas me répondre, ce qui me mit encore plus en colère. Si bien que j’éclatai devant tout le monde.

« Et c’est maintenant que tu me le dis? Tu t’attends à ce que je réagisse comment? En te serrant la main en te souhaitant bon voyage? En te disant que je vais réussir à me passer de toi, que tu peux partir, juste comme ça? Non, mais franchement, c’est insensé! Et ça ne te disais rien de me dire avant que vous n’étiez pas mes parents? Ou, au moins, dans une autre situation! Ben non! Comment ça s’est passé dans ta tête? « Ah, bon, je vais lui dire tout d’un coup, ça va être plus cool, elle va rester aussi calme que je le suis, c’est certain!»?  J’en reviens pas!»

J’étais furieuse. Je me levai d’un coup. Avant même que je n’ai fait un pas, j’étais paralysée. Je savais qui essayait de me contrôler avec sa magie. Il était perfectionniste dans cette catégorie. Mais je n’avais pas peur de lui. Et je savais que si je résistais le moindrement, il allait devoir me laisser tranquille. C’est ce que je fis.

« Mary, arrêtes-moi ça tout de suite!», m’ordonna-t-il, d’un ton rageur.

« Et pourquoi est-ce que je t’écouterais, hein?», demandai-je, toujours furieuse. « Tu me dis que vous n’êtes pas mes parents, mais tu ne me dis pas qui ils sont. Et en plus, tu crois que je vais rester calme, sans rien faire et accepter ces changements dans ma vie! C’est IMPOSSIBLE!»

« Maryenne, calmes-toi tout de suite!», me dit un des deux hommes, celui à qui Jonarek ressemblait le plus.

Cette fois, ce fut plus fort que moi. Ma magie opéra toute seule. Je réussi à me défaire de l’emprise magique de mon «père». Je me sentais horriblement prise au piège. Les deux hommes ne riaient plus et ils étaient même prêts à attaquer s’il le fallait.

« Michel, Alixe, je vais avoir besoin de vous», dit mon «père».

« Que veux tu que nous fassions?», demanda celui dont le bleu de ses yeux me rappelait le mien. « Elle a réussit à se défaire de ta magie comme si de rien était!»

« Alixe, contentes-toi de m’aider!»

Avant même qu’ils n’aient fait un geste, je montai à l’étage et allai directement dans ma chambre. Au moment où je barrai la porte, je sentis une présence derrière moi. Je me retournai et vis celui qui s’appelait Alixe. Il me regarda avec un drôle d’air.

« Sors de ma chambre tout de suite.», dis-je, en ouvrant ma porte de nouveau, en lui montrant du doigt la sortie, d’un air menaçant.

Il s’approcha de moi. Ses yeux m’intriguaient. Je le regardai, sans comprendre son pouvoir d’attraction. Je ne le vis pas mettre ses mains de chacun des côtés de ma tête.

« Je suis désolé.», dit-il, presque triste.

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Alixe utilisa une magie dont il avait rarement usée. Il pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où il l’avait fait. Il fit illuminer ses mains d’une lumière bleutée. Au moment où la lumière toucha la tête de l’adolescente, elle s’effondra dans ses bras, inconsciente. Cette magie consistait à enlever la force vitale de la personne sur qui elle était utilisée. Et c’est exactement ce qu’il venait de faire à Maryenne. Il la prit dans ses bras et la mit dans son lit et laissa ensuite entrer Jonarek, Michel et James.

« Qu’est-ce qui lui est arrivé?», demanda ce dernier.

La température corporelle de la jeune fille avait hautement augmentée.

« Tu as utilisé ton pouvoir.», dit simplement Michel, à son frère.

« Oui. Elle en avait besoin. Il faut parfois quitter la réalité pour être capable de l’accepter.»

Il y eut un silence gêné.

« Qui est-elle?», demanda Michel.

« Elle est ma fille», dit Alixe. « Et sa mère est Rachelle, la soeur de James.», ajouta-t-il, d’une voix triste.

« Oui. Mais elle n’a pas voulu la garder et je l’ai élevée avec Kelly-Ann, comme si elle était de nous.»

« Je n’aurais pas pu le savoir avant?», se fâcha Alixe.

« Où étais-tu? Je te l’aurais dit, si j’avais su où tu étais.»

Alixe se calma d’un coup. Il changea de sujet.

« Pour quand est... ta... tu sais...», balbutia-t-il.

« Ma mort? Je ne sais pas. Moins d’une semaine, c’est certain. Mais je ne veux pas que Mary le sache. Elle serra assez mêlée dans cette histoire ainsi, il ne faut pas la bousculer plus que ce que j’ai fais ce soir. J’avoue que j’y suis allé un peu brusque avec elle.»

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