{ Steve Rogers  X  Bucky Barnes }

Le premier mot résonne à peine dans les couloirs de mon esprit que déjà je sens que rien ne sera plus jamais pareil. Il se tient devant moi, son visage impassible me fixe. Il attend. Mais ce n'est qu'une image, je le sais et moi aussi, je guette sans relâche l'instant où arrivera l'orage, le moment, quand son démon, le diable qui est en lui jaillira de sa boîte pour s'emparer de moi. Le second mot s'envole, plus libre qu'un oiseau. C'est terminé, je suis perdu. J'assiste impuissant à la métamorphose de chacun de ses traits et du monde qui m'entoure en un bruyant désordre de colère et de cris. Le troisième m'emporte, je ne suis plus rien, je ne pense plus, je ne suis qu'une coquille vide qui s'écroule sur le sol. Soudain, tout recommence, ils défilent, ils me brûlent et m'agressent, ils volent mon humanité, ma sagesse, ma bonté. Je vois rougir ma chair, et partir en fumé le brave Bucky Barnes que je croyais tant être. Le dixième coup sonne enfin, il sourit à la mort et je plonge mon regard dans l'enfer de ses yeux. Je suis prêt, prêt à recevoir ses ordres, a commettre, à mentir et à voler la toute joie de centaines de familles. Les flammes brûlent autour de lui, cet inconnu charnel qui prend parti de moi lorsque chantent ces paroles. Et il s'élance le fou, l'homme qui court dans la neige dont le bras de métal brille d'un éclat froid sous la lune de Russie. Oh Steve ! Excuse-moi.