Arrivés à la base, leur programme était simple : une formation finale (ils avait déjà fait d'autre formation au cours des mois derniers) un déjeuner, un temps libre et enfin le lancement.

Lucas et sa sœur Juliette s'étaient endormis pendant la route. En bons enfants, ce petit somme et leur excitation les avaient rendus impossibles. Depuis que la voiture s'était arrêté, ils n'avaient pas arrêté de courir, sauter, rigoler et explorer tous les coins qu'il ne connaissaient pas encore. Heureusement pour leur parents, les deux garnements s'étaient calmé pendant la formation.

Au déjeuner, le cerveau de Lucas refusait de fonctionner normalement. Depuis la formation du matin, il se posait de plus en plus de questions bizarres : comment il allait aller aux toilettes ? Est-ce que les pilotes du vaisseau était assez qualifié ? Est-ce que la navette pouvait faire demi-tour en plein vol ? Est-ce qu'ils n'avaient pas oublié de faire le plein? Est-ce que les bagages étaient déjà dans la navette ? Et pleins d'autre question dont il avait les réponses.

Il avait à la fois envie et peur de partir. Il n'avait eu ce conflit interne qu'une seule autre fois dans sa vie.
C'était en haut d'un parc aquatique, juste avant de se lancer dans le plus grand toboggan à eau qu'il n'ait jamais vu. C'était il y a deux ans et c'était une sensation incroyable de saut dans le vide, dans l'inconnu. Ses jambes tremblaient et son cerveau lui disait de ne pas le faire. Mais il s'était lancé et ne l'avait pas regretté. Aujourd'hui, Lucas se dit que finalement ce toboggan n'était pas si terrifiant. Quand il émergea de ses souvenir, la voix grave du pilot emplissait un réfectoire devenu silencieux :

-... pour cela que nous vous tiendrons au courant dans les prochaines heures, au cas où le vol serait annulé.

Une annulation, mais pourquoi ? Comment ? Lucas paniquait encore plus. Il ne supportait pas de voir son rêve s'envoler ou plutôt ne pas décoller. Impossible, ça ne pouvais pas arriver. Le pilote blaguait, rien de plus. Il chercha du regard ses parents pour se rassurer.

Leur visages fermés et les yeux tristes de sa mère n'arrangèrent rien à l'état d'affolement de son cœur. On n'entendait plus que des murmures dans le réfectoire. Ces chuchotement incessants énervaient le jeune homme qui aurai tout donné pour retrouver le bruit du début de repas. Il voulais hurler.

La petite famille sortit de table en silence et regagna sa chambre. Ils avaient prévu des jeux de société pour patienter jusqu'au lancement. Aucun d'entre eux ne sortit de sa boite.
Lucas s'était plongé dans sa lecture pour oublier. Il faisait souvent ça.

Quand il avait eu une mauvaise journée, la première chose qu'il faisait en rentrant c'était lire. En se moment il lisait un romain avec des dragons, il avait l'impression de voler. Ce fut la voix de son père qui le fit redescendre sur terre.

- Tu as entendu ça Lucas, on va sur Mars !

Le passage du livre à la réalité fut violent mais si plaisant. Il partait, il allait voler pour de vrai.