Chapitre I - L'enterrement - part. IV

- Eh bien je crois que les veneurs de l'ombre sont ici, Maxime couvre un grand danger si cette hypothèse est confirmée.

« Les veneurs de l'ombre ». Mon cœur fit un bond, mamie Ada avait employé le même terme quelques jours avant sa mort. Je n'y comprenais rien du tout. En quoi serais-je concerné ? Devais-je craindre les veneurs de l'ombre ? Tout cela me paraissait absurde, j'avais l'impression d'assister à une scène de film. Lorsque je tendis de nouveau mon oreille, quelqu'un venait de sonner à la porte d'entrée, leur conversation s'arrêta net et mon grand-père alla ouvrir. En me croisant, il me lança un regard en feu. M. Baudry sortit de la cachette aussi et fit mine d'être étonné de me voir près des escaliers.

- Est-ce que ça fait longtemps que tu es là Maxime ?

- Non... non ! J'ai entendu sonner, j'allais ouvrir et vous, vous faites quoi ?

- Ton grand-père me faisait visiter la maison, expliqua l'homme qui ne semblait pas du tout à l'aise, je dois y aller, on se voit bientôt Maxime.

M. Baudry serra cordialement la main de mon grand-père puis prit congé ; au même moment une belle touffe de cheveux frisées venait de franchir le seuil de la porte, Lana était accompagnée de ses parents. C'était un vrai soulagement de la voir, enfin quelqu'un que je connaissais bien. Elle s'approcha et me tendit son poing, je fis de même. Ses parents avaient apporté un joli bouquet de fleurs, sa mère expliquait la signification de sa compilation dans un français-anglais difficile à mon grand-père. Je pris le bouquet et Lana me suivit dans la cuisine.

- Qu'est-ce que M. Baudry faisait chez toi ? Je croyais que tes grands-parents n'avaient ni amis, ni familles ?

- Je ne sais pas... mais si ça ne te dérange pas j'aimerais ne penser à rien, je n'arrêtais pas de me remémorer tout ce que j'avais vécu aujourd'hui, j'aurais pu tout raconter à Lana, mais j'étais encore beaucoup trop bouleversé.

- Tu sais que tu peux tout me dire, alors n'hésites pas, dit Lana en me regardant par le bas.

Lana était très attachée à sa foi et ça lui donnait peut-être plus d'empathie envers moi. Notre passe-temps favoris était de jouer à « assasin's creed » et lire, moi des mangas et elle sa bible. L'année précédente, nous avions pu construire une relation fiable, elle était la seule personne dont je n'avais jamais été aussi proche.

Mais à ce moment précis il m'était difficile de m'ouvrir à Lana, j'étais beaucoup trop perturbé par cette journée surréaliste, j'avais clairement besoin de digérer.

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