ÉPILOGUE.

Vous allez toujours bien ? 🌹


Bon comme c'est à la suite, je vais parler à la fin ! Bonne lecture guys profiter avec un chocolat chaud, un plaid, et vous pouvez écoutez Good days de SZA ou Too Little Too Late de Jojo pour une ambiance de movie night ! ❤️


xoxo, Iamkunafa. 🍓


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MARIPOSA.



— Côme !

D'une main, je tiens l'immense traîne de ma robe blanche.

Mimi, mon labrador aux poils doré me suit en remuant la queue, alors que j'essaye de courir vers le lac sans tomber.

— Tu vas te ramasser, Mariposa !

Je me mets à rire, en descendant la colline qui mène vers le ponton où Côme se lève rapidement pour venir m'aider.

— Mimi, tu ne sautes pas dans le lac c'est compris, m'écrié-je.

Au même moment, mon chien se rue sur le ponton et Côme l'intercepte juste avant qu'il n'ait le temps de sauter. Il lui fait fermement comprendre qu'il n'a pas le droit de sauter dans l'eau. Mimi remue la queue excitée de la journée et Côme lui caresse le crâne. Puis il se redresse rapidement et me rejoint en trottinant vers moi. Il tend sa main, je la saisis en faisant attention à l'assiette que je tiens dans mon autre paume.

— Qu'est-ce que tu as encore fait ? me demande-t-il tout sourire.

— J'ai essayé de faire un gratin de pâte, avec Alexander, tu vas voir ! C'est la recette de ma mère !

Côme me mène le long du ponton, en tenant ma robe de mariée. Notre chien s'excite autour de nous.

En même temps que lui, je me baisse pour m'asseoir, il réajuste ma traîne pour que mes jambes puissent pendre par-dessus le pont. J'ai déjà enlevé mes talons depuis un bon moment déjà. D'ici, on entend les rires de Robin et de Sage. Je perçois même les cris de Farrell.

Lorsque Côme... Ou disons plutôt, lorsque, mon mari s'installe à côté de moi. Je me perds dans son costard écru qu'il a mis spécialement sous ma demande. Son nœud papillon noir contraste parfaitement. Pendant un moment, je sens une chaleur me prendre le ventre. Je me penche vers lui pour l'embrasser. Sauf qu'un peu de mon gloss s'est déposé sur ses lèvres. Je me mets à rire, et il me questionne du regard.

— Je t'ai mis un peu de gloss, attend je l'enlève.

De la pulpe de mon pouce, j'essuie mon crime, et il me laisse faire en ne me lâchant pas du regard.

— Quoi... ? murmuré-je sans enlever ma main de son visage.

Il prend un petit temps avant de me répondre :

— Ça fait seize ans que j'attendais d'enfin pouvoir t'appeler madame King. J'arrive à peine à croire qu'on y est enfin.

L'émotion me prend de pleines faces. Je me sens rougir instantanément.

J'essuie les joues de Côme comme s'il avait des miettes, mais c'est plus ce sentiment qui fait gonfler mon cœur que j'essaye de contenir. Je prends l'hibiscus coincé dans mon oreille et la glisse dans la poche de son costume, il baisse les yeux pour la regarder et un sourire éclatant fait exploser une boule de chaleur dans mon ventre.

— Tu as vu comment Alexander regardait Maria ?

Côme hoche la tête en tournant la tête vers la petite fête qui bat encore son plein. D'ici on ne les voit pas, mais on les entend.

— On lui arrange quelque chose ? Peut-être qu'il voudra rester ici finalement ?

— J'crois qu'il se débrouille déjà très bien. Je l'ai vu lui parler de Catalina avant que je vienne m'asseoir ici.

Je me laisse rire, avant de reprendre l'assiette de mon gratin de pâte que j'avais laissé.

— Ok, goûte ça.

Je pioche une portion et dirige vers la fourchette vers sa bouche. Il a l'air réticent mais il se laisse quand même tenter. Mais je vois qu'il n'ose pas mâcher.

— Aller goûte, lui ordonné-je en riant.

Je pince déjà mes lèvres en voyant son visage se déformer à mesure que le temps passe.

Sa curiosité se transforme en un dégoût visible et criant sur son visage :

— T'aime pas ?

— C'est moins cramé que la dernière fois, mais c'est quand même horrible Mariposa. T'es sûr que c'est la recette de ta mère ? Je mange plus chez elle.

— T'es insupportable ! lui lancé-je en lui poussant doucement l'épaule.

— C'est immangeable ma puce, plaisante-t-il le visage déformé par le dégoût.

— Ok, tu pourras en refaire alors, ce soir ? Parce que j'en avais trop envie.

— J'avais un tas de projets pour nous pour ce soir. Un autre type de cuisine, tu vois ce que-

— T'es lourd, ricané-je en le coupant.

— Aussi lourd que la crème que ta mise dans tes pâtes goût démon.

— Côme ! Oh la la, comment t'es trop un mauvais gars !

— C'est pour ton bien, t'imagine faire manger ça à mes gamins ? On va finir au bloc tous les dimanches avec ça.

— Cabrón !

Côme éclate de rire en secouant la tête.

Au final, ses mains gesticulent, et je comprends qu'il est en train de me dire en langue des signes qu'il plaisante.

Je lui réponds avec le signe love, et il fait de même.

Mimi s'approche soudainement de nous, et se faufile entre nous avant de poser sa tête sur mes cuisses. Je me mets à lui caresser le crâne. Nous nous mettons à fixer ce lac en contemplant tout ce qui l'entoure. On est au beau milieu du mois de juillet.

Nous célébrons notre mariage aujourd'hui, et la journée n'aurait pas pu être plus belle qu'aujourd'hui. J'entends mon cœur tambouriner contre ma cage, et l'instant est parfait pour moi.

J'ai l'esprit apaisé depuis que nous vivons ensemble, pas très loin de chez ma mère. Pour être honnête, c'est moi qui ai insisté pour être près d'elle. Mais il a accepté, pour moi.

Côme brise finalement le silence en me demandant :

— Dis-moi, tu veux des enfants Mariposa ?

Je ne m'y attendais pas, je tourne rapidement la tête vers lui, et tout de suite, la réponse se matérialise dans ma tête. Une angoisse s'accapare de moi, et je n'ose même pas dire ce que je pense :

— Je... Euh... Maintenant que tu le dis... on n'en a jamais vraiment parlé avant et... je...

— Ne réfléchis pas, parle.

— Non, pas vraiment...

Il se tourne vers moi, et ses yeux verts se plantent dans les miens. J'ai l'impression que mon cœur va exploser. J'ai la sensation que je risque de gâcher l'ambiance de tout ce mariage juste avec un seul mot. On aurait même dit que le soleil est parti.

— Non ? me questionne-t-il sur un ton assez surpris.

— Euh...

— Pourquoi ?

Mes mains se perdent dans les poils doux de Mimi, et je me sens un peu trembler, je ne saurais pas vraiment comment le justifier. Avant toutes ces histoires, la réponse avait toujours été oui, mais aujourd'hui je n'en suis plus sûre du tout.

— Est-ce que... c'est un problème pour toi ?

— Ça n'a rien à voir avec moi. Je me posais la question par rapport à toi. Pourquoi tu n'en veux pas ?

— Parce que je ne serais pas une bonne mère, avoué-je sans réfléchir.

— Comment tu le sais ?

— Parce que l'éducation que j'ai eu était chaotique, je ne vois pas comment j'arriverais à élever un enfant correctement en ayant autant de lacunes moi-même...

Côme hoche la tête accompagné d'un son de gorge.

— Je trouve que tu te débrouilles bien, non ?

— Euh... Côme, l'interpellais-je en me sentant stresser de plus en plus. Est-ce que... est-ce que c'est un problème ?

Côme secoue la tête doucement :

— Ce n'en est pas un. Je t'ai déjà répété que tu étais suffisante pour moi.

— Et...

J'hésite à lui demander parce que je pense que je connais déjà la réponse, mais je lui dis quand même :

— Tu en voulais ?

Il prend quelques secondes, mais finalement il hoche la tête en ajoutant :

— J'en avais jamais voulu avant toi. J'pensais même détester les gosses.

— Je...

— Je ne te demande rien Mariposa. Ne panique pas.

Il se met à rire, et son bras m'entoure pour me coller contre lui. Je sens mes épaules se détendre et je profite de ce moment entre nous pour l'enlacer moi aussi.

— Alors ça ne te dérange pas ?

— Non, ça ne me dérange pas. Mais pour être honnête, je voulais les tiens.

— Hein, pourquoi ?

— Parce que je me dis qu'ils auraient été toi et moi.

Je relève la tête vers lui, mon cœur chauffe subitement.

— Je suis désolée, je ne pense pas être prête pour....

Il secoue la tête pour m'arrêter :

— Je ne te forcerais pas à porter un enfant que tu n'auras même pas désiré. Mais si ton cœur est ouvert à l'idée d'y réfléchir encore un peu, je veux que tu me le dises. En tout cas, tu ne devrais pas laisser la peur de mal faire avec un bébé t'interdire d'en avoir. Je sais que tu seras une mère exemplaire.

Je lui ai souri en n'étant pas sûr d'en être vraiment capable.

Et il n'a rien dit de plus, je sens sa main me caresser le bras alors qu'on fixe tous les deux le lac bordé de verdure. L'ambiance m'apaise, et je n'ai plus jamais envie de me relever.



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Quelques mois plus tard.



— Mariposa !

Je relève la tête vers l'étage en refermant le livre que je lis. L'histoire d'un sultan déchu de son trône et qui se retrouve mariée de force à une femme qui a fui son pays.

— Oui ? crié-je sans bouger de mon canapé.

— Viens voir !

Je commence déjà à réfléchir à ce que j'ai fait. Je pince les lèvres avec l'envie nerveuse de rire.

Rapidement je monte les escaliers :

— T'es où ?

— Dans le dressing.

J'ai pas rangé mes pyjamas !

Mais pour ma défense, j'ai complètement oublié parce que j'ai dû répondre au téléphone. Amber m'a appelé pour me montrer ses deux petites filles. Elle a accouché il y a quelques semaines de deux princesses : Naomi et Nova.

On est d'ailleurs censées aller les voir à la fin de la journée.

Je pousse la porte du dressing, et tombe sur Côme qui m'attend, derrière l'îlot, mais ce ne sont pas mes vêtements que je vois entassé.

— Viens là.

Je pince les lèvres. En approchant lentement. Ma hanche se pose contre le rebord de l'ilot.

— Il y a combien de bouteilles d'eau que tu comptes laisser pourrir dans mon dressing ?

— Notre dressing.

— Le dressing, et bref, c'est pas le sujet.

J'ai envie de m'esclaffer mais je me retiens. Mes yeux font le tour, Côme a aligné une dizaine de petites bouteilles pour certaines même pas terminées. Mon problème c'est que j'oublie de jeter à chaque fois. Je les commence et les laisse dans la pièce où je suis...

Je commence déjà à sourire pour me faire pardonner.

— J'allais les jeter...

— J'en compte douze-là. Et j'en ai déjà repéré une dans mon bureau, deux sur ta table de chevet, et celles-ci datent d'il y a au moins deux semaines.

— Je sais ! Mais laisse-moi t'expliquer tout ça...

En fait je n'en savais rien du tout et je n'avais aucune explication à donner non plus. Moi-même je ne me suis pas rendue compte du moment où j'ai laissé ces bouteilles en plastique s'accumuler. Et je n'avais même pas conscience que deux bouteilles d'eau attendaient patiemment que quelqu'un les jette sur ma table de chevet.

— Quand tu bois quelques...

— ...chose, je jette, je sais. Mais... bon, bref, je vais tout jeter maintenant de toute façon.

Je m'approche de lui, mais je remarque que ses yeux se baissent sur ma poitrine :

— C'est nouveau ça.

Il tire sur le petit nœud qui orne mon vêtement. Je baisse les yeux sur ma tenue. Je porte une mini robe rose que j'ai achetée il y a quelques jours de ça. Les bras sont amples et en dentelle.

— T'as vu ! Elle est super confortable !

Je tourne sur moi-même pour lui présenter la robe tout enthousiaste.

— Ouais... je vois ça...

— Je l'ai trouvé sur la petite boutique tu sais près de la plage ?

— Et est-ce qu'elle s'enlève cette robe ? me demande-t-il en tirant légèrement sur le nœud.

Un éclat de rire m'échappe. Mais Côme s'approche de moi, ses mains glissent dans mon dos, j'ai l'impression de fondre dans son odeur. Incapable de résister mes paumes longent ses épaules.

Je me sens être soulevée et mes fesses trouvent l'ilot.

Mes bras entourent autour de sa nuque, mais je vois qu'il veut me dire quelque chose en langue des signes. Je comprends très vite qu'il me demande s'il peut m'embrasser et enlever cette robe. Je dis oui de la tête sans même me rendre compte que j'avais vraiment envie qu'il me touche.

— T'as aimé mes fleurs ?

Il plonge la tête dans mon cou, et j'arrive à peine à répondre en sentant ses lèvres contre ma peau. Ma main caresse l'arrière de sa nuque et j'ai cette sensation d'avoir le ventre qui brûle.

Ce matin, je me suis réveillée en constatant qu'il avait inondé la maison de Calendulas. Il n'y avait aucune raison, il voulait me faire plaisir, et le geste m'a vraiment touché. J'hoche la tête en même temps que j'entends le zip de ma robe descendre jusqu'en bas de mon dos. Une boule de chaleur se forme dans mon ventre, et je m'entends murmurer son nom.

Ses paumes accaparent mes hanches, il pousse mes cheveux et ses lèvres descendent le long de ma gorge.

— Côme... On doit... aller...

Faire des courses.

— On annule. Personne ne sort aujourd'hui.

Je m'entends gémir lorsqu'il baisse rapidement ma robe et que ses lèvres englobent déjà le bout dur de mon sein. Mes mains plongent dans ses cheveux doux, je sens mes lèvres s'entrouvrir.

— Il y a plus de-de...

De poires.

Je meurs d'envie de manger des poires.

Mais je préfère faire mourir ma phrase tandis que mes mains le serrent un peu plus fort contre moi pour qu'il n'arrête jamais ce qu'il fait avec sa langue. Je sens ses doigts glisser entre mes cuisses et mon dos s'allonge sur l'îlot, faisant tomber toutes ces foutues bouteilles d'eau par terre.

— J'veux plus voir ces putain de bouteilles, Mariposa. Tu mérites quand même une petite punition pour ça.

— Fais-moi ce que tu veux...

Mes hanches se soulèvent en sentant qu'il veuille m'enlever ma robe. Elle est propulsée quelque part dans le dressing. Et je m'entends presque crier lorsque sa langue glisse sur mon ventre avant de s'enfoncer dans mon intimité.

J'ai extrêmement chaud et mes gémissements emplissent la pièce. La sensation de son toucher en moi me donne des vagues de frissons partout dans mon corps et sans vraiment me contrôler, j'ai murmuré :

— Je-je ne prends plus... ma pilule.

Il relève la tête vers moi. Et c'est à ce moment-là que je réalise qu'il est torse nu.

— Quoi ?

— J'ai arrêté de la prendre depuis des mois...

Côme me redresse et nos peaux se collent. J'ai déjà l'impression d'être essoufflée alors que ça vient tout juste de commencer :

— Tu préfères que je me protège ?

— Non. Je ne veux pas de protection. Je veux...

Son regard vert m'analyse avec tellement d'interrogation que je sens mon cœur accélérer, sur le coup, voir ses sourcils et ses yeux chercher des réponses en moi c'était vraiment mignon.

— Qu'est-ce que tu veux ? me demande-t-il en me caressant le dos du bout de ses doigts.

— Je veux essayer.

— Essayer quoi ?

— Un bébé.

J'ai vu la surprise faire lever ses sourcils. Il n'a pas pu s'en empêcher, mais un sourire radieux a étiré ses lèvres. J'ai senti comment il m'a collé un peu plus fort contre lui :

— Tu-tu veux un bébé ? T'es sûre, Mariposa ?

J'hoche la tête :

— J'y pense depuis le mariage... Et je veux un bébé avec toi. Je t'avoue que j'ai quand même peur de ne pas être une bonne mère, de ne pas savoir m'y prendre mais...

Dans un geste qui se veut rassurant, Côme me glisse une boucle derrière mon oreille. Mes paumes se posent sur son visage, et je termine en lui disant :

— Une part de moi a envie d'être un meilleur parent pour un petit être qui n'aura rien demandé. Je me dis qu'on ne sera pas parfait mais... Je veux un bébé avec l'homme que mon cœur a choisi, et j'ai envie de voir ce que toi et moi on peut faire de bien... pour lui.

Il fronce les sourcils et me fixe longtemps.

— Pour... lui ?

Je n'arrive pas à l'articuler.

— Mariposa ?

Mes joues prennent la teinte de mon sang et Côme prend mes poignets avec confusion. Et puis doucement, j'ai l'impression qu'il comprend. Lentement ses yeux se baissent sur mon ventre. Ses lèvres s'entrouvrent et je vois le choc passé sur son visage :

— T-t'es enceinte !?

J'acquiesce en sentant mes larmes me monter aux yeux.

— Oh putain ! T'es enceinte Mariposa ?

En fait je me mets à pleurer quand il me prend dans ses bras et que j'entends une sorte de soulagement dans son souffle. Je sens à quel point cette nouvelle est belle pour lui. Mes larmes glissent le long de mes joues et je n'aurais pas pu imaginer que ça lui apporte autant de joie.

J'ai l'impression que mon cœur explose dans ma poitrine et j'arrive à peine à croire qu'on va devenir parents tous les deux.

Et pour tout dire, ça me rassure immensément.

— Depuis combien de temps, tu le sais ? me questionne-t-il soudainement avec une émotion palpable dans la voix.

Je me dégage de son cou pour le regarder. J'ai l'impression de retomber amoureuse de lui et que mon cœur n'a pas assez de place pour contenir tout cet amour. Ça déborde et ça me gonfle un peu plus de joie.

— Depuis presque deux semaines...

— Tu m'as caché ça deux semaines !

— Je ne savais pas comment te le dire, rubio ! Et je suis désolée de ne rien avoir dit, je... j'avais peur de changer d'avis je voulais être sûre que je le voulais vraiment sans me mettre de pression.

Il secoue la tête comme pour me dire qu'il n'en a rien à foutre que je ne lui aie rien dit, ce qui me fait rire :

— T'es enceinte de combien ?

— Je suis enceinte de... trois mois... peut-être plus en fait je n'en sais rien... Je ne pensais même pas pouvoir tomber enceinte.

— De-de trois mois ou plus !? s'écrit-il en écarquillant les yeux. Mais attend on peut savoir le sexe à ce stade ou pas ?

J'ai hoché la tête pour lui dire que oui.

— Ne me dis pas que tu le sais !?

— Non, non ! Mais il va falloir qu'on prenne rendez-vous au plus vite !

Le sourire que Côme m'a fait, je ne l'avais jamais vu avant. Une sorte de joie pure presque enfantine qui me fait pleurer et rire à la fois. Il se balance avec moi dans ses bras et la joie se transforme en une excitation palpable qui lie nos lèvres dans un baiser intense et passionné.

— Je le veux tellement ce bébé, love. Juste parce que c'est toi qui le portes ! Tu viens de faire de moi l'homme le plus heureux de cette planète !

Un rire m'échappe, des larmes aussi.

— Je veux une fille, murmure-t-il en m'embrassant le ventre passionnément.

— Moi aussi, pleurniché-je.

— Ça sera une fille.

De nouveau je m'esclaffe et j'ai envie d'y croire.

— Dis-moi que tu me veux, mon cœur.

J'hoche la tête en affirmant d'un son de gorge en même temps qu'un gémissement m'échappe quand il me caresse l'entre-jambes.

— Je veux que tu le me le dise.

— Je veux que monsieur King me fasse ce qu'il veut dans son dressing.

— Dans son dressing... murmure-t-il dans un sourire, en m'attirant vers lui.

Je me laisse avoir par cet univers tout vert et la douceur de sa peau contre la mienne me donne encore plus cette envie d'être sienne. Pour l'éternité, et devant Dieu, il me l'avait promis.

Il a respecté chacune de ses promesses, et je me sens pleurer face à ses baisers, ses caresses. Ses mains qui affirment qu'il n'y a qu'un seul nom qui plane dans cette maison et que pour rien au monde je ne voudrais briser cette unité.

Cet univers.

Ou il n'y a que Côme... Mariposa...

Et notre petit nous.



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— Je mets un réveil pour huit heures, c'est bon ?

Je m'enfonce dans le lit en réfléchissant à si j'ai besoin de plus d'heures de sommeil ou non, mais je finis par répondre à Côme qui a sorti la tête de la salle de bain, la brosse à dents dans la bouche :

— Huit heures trente, je réponds finalement. Non, quarante !

Il hoche la tête avec un petit sourire et je le vois changer les paramètres sur son téléphone, tout en se brossant les dents.

— On devrait aller acheter des poires.

J'entends le rire de Côme dans la salle de bain, puis l'eau qui ruisselle.

— Tu penses qu'à manger ça depuis des semaines, j'aurais dû me douter de quelque chose.

À mon tour je ris en glissant des chaussettes à mes pieds.

— T'as pas chaud avec ça, me demande-t-il en posant son téléphone sur sa table de chevet avant de venir sur le lit.

— J'aime pas sans les chaussettes.

— T'es vraiment une sorcière.

Il se penche vers moi et sa paume accapare mes joues, il dépose ses lèvres sur les miennes une dizaine de fois.

— Putain... souffle-t-il entre deux baisers. T'es la mère de mon gosse, Mariposa.

Il continue de m'étouffer de bisous. Ça me fait rire mais il m'enjambe déjà, mon dos s'enfonce dans les draps, et je sens que la température monte tout aussi vite :

— C'est...

Il m'embrasse.

— ...mort Côme...

Il m'embrasse encore.

— ...demain on se réveille tôt.

Il ricane contre ma bouche, et ses lèvres descendent un peu sur ma gorge mais il finit par s'arrêter avant de retomber de son côté du lit. Il ferme directement les yeux et je le couvre avec la couverture :

— Tu vas dormir maintenant ?

Il ouvre un œil.

— Pourquoi ?

— Je me demandais si on pourrait passer au marché demain. Pour prendre des poires.

Côme s'esclaffe en secouant la tête. Il se replace bien correctement sur le lit et sa main chaude protège mon ventre. Il ferme les yeux en murmurant :

— On ira faire les courses demain.

— Et on doit passer voir Robin et Amber.

— Demain soir.

— Sage repart à la fin de la semaine, ça serait mieux si on lui annonce tant qu'il est encore ici.

— Ok, on fera ça.

— Et ma mère, j'aimerais lui dire en premier.

— Mariposa ?

Je tourne la tête vers lui. Il s'endort ça se voit, mais je sens une pression de sa main contre mon ventre, il m'attire dans ses bras.

Je crois que c'est sa façon de me dire de dormir.

— Buenas noches, mi rubio.

Il ne répond rien. Son souffle lourd brûle ma poitrine à chaque expiration. Un sourire incontrôlable pousse mes joues.

Dans mes bras, Côme n'a plus jamais fait de cauchemar. Alors je ferme les yeux à mon tour.



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Allongée sur la table, la froideur du cuir me rappelle que tout ceci est réel.

Je fixe ce plafond beige et j'ai l'impression de sentir mon cœur battre dans ma gorge.

Ma panique a pour unique apaisement Côme, assit à mes côtés. L'éclairage doux de la pièce joue avec les ombres, et je repense à tous les moments sombres de mon passé. Non... En fait, j'essaye de m'en souvenir mais pour le moment, je n'arrive pas à me rappeler de quoi que ce soit.

Je ressens juste Côme et son contact qui me donne une lumière dans le cœur qui brûle tout le reste. Je crois que je suis encore plus effrayée par ça que la noirceur que j'ai connue toutes ces années.

— Tu stresses, love ?

Sa voix est douce comme du velours, mais elle ne réussit pas totalement à masquer son inquiétude pour moi.

Je tourne lentement la tête vers lui, me perdant un instant dans ses yeux verts, j'ai l'impression qu'il m'emmène loin, tout près des étoiles.

Je finis par hausser les épaules :

— Je sais même pas ce que je ressens... C'est trop bizarre. Mais je crois que je stresse oui...

Il me sourit tendrement.

— On va la voir pour la première fois, ne stresse pas.

Il semble tellement confiant à l'idée que ce soit une fille, que je ne peux m'empêcher de rire légèrement.

— Et si c'est un garçon ?

— Les deux me vont, me rassure-t-il avec un clin d'œil, mais je sais que c'est une fille.

Je suis sur le point de répondre lorsque la porte s'ouvre sur une infirmière souriante. Côme se redresse immédiatement, mais il ne lâche pas ma main. Nos doigts sont entrelacés, le contact chaud me rassure grandement.

— Vous êtes bien les King ? demande-t-elle doucement, son ton chaleureux.

Côme répond à l'affirmative et l'infirmière me détaille, cherchant certainement des signes de stress.

— Ne vous inquiétez pas, dit-elle doucement, tout va bien se passer.

Elle commence à expliquer la procédure. Son ton professionnel et emphatique m'apaise un peu je l'avoue, je ne la lâche pas du regard.

Lorsqu'elle s'éloigne pour prendre le gel, Côme dépose un baiser tendre sur mon front, en caressant mes boucles. Je ferme les yeux quelques instants, profitant de cette bulle de sérénité. Mais l'infirmière revient rapidement, et je sens le froid du gel sur mon ventre.

— Attention, c'est froid, me prévient-elle avec un petit rire.

Puis, elle pose la sonde échographique sur la peau gonflée de mon ventre. Pendant un moment, je pense à ces dix-sept... dix-huit cicatrices qui lorgnent ma peau. Mais dès les premiers battements de cœurs qui retentissent dans cette salle, j'ai l'impression que le mien explose. L'émotion me submerge, je suis incapable de retenir les larmes qui coulent sur mes joues.

J'oublie tout, et tout me paraît beaucoup plus réel. J'ai notre bébé dans le ventre.

C'est sa vie qui fait cette si belle mélodie. Sa vie qui est un mélange de lui et moi...

Ses mouvements sont doux, presque hypnotiques. Au début je ne comprends rien de ce que je vois, mon cœur s'emballe et je serre la main de Côme un peu plus fort, mais elle dit soudainement :

— Voilà sa tête.

Le bout de son ongle claque contre l'écran aux teintes grises et noires. Mes yeux fixent l'écran, captivés par cette silhouette floue. Les larmes montent encore, l'émotion est trop intense, presque palpable. J'ai envie d'éclater en sanglots.

Je ne réalise pas que je suis en train de voir la vie sur cet écran. Je tourne la tête vers Côme et je peux jurer que ses joues sont légèrement rouges. Il me sourit, plein de fierté et de nouvelles larmes glissent le long de mes joues. Je sens Côme serrer ma main un peu plus fort. Il continue de me caresser le front et les cheveux.

Elle continue l'ascension en nous expliquant comment le bébé est positionné, j'arrive à peine à y croire. Côme me couvre parfois de baisers et essuie mes larmes, mais aucun de nous deux n'arrivons à prononcer un mot.

Finalement elle s'arrête à un endroit sur mon ventre, elle se tourne vers nous et nous demande :

— Voulez-vous connaître le sexe du bébé ?

Je lève la tête vers mon King à moi, et le regard complice qu'il me transmet se plante au beau milieu de mon cœur. Nos mains liées se ressentent un peu plus, on hoche la tête presque simultanément.

— Félicitation, c'est une petite fille, annonce-t-elle avec un grand sourire.

Les larmes coulent librement sur mes joues maintenant. Je place ma main sur ma bouche tandis que Côme me regarde, les yeux brillants. Il se penche pour essuyer mes larmes et me murmure :

— Tu seras la meilleure des mamans, j'en suis sûr.

Mon cœur se serre devant tant d'amour. Il me caresse le visage, et c'est presque trop à encaisser, et je n'arrive même pas à définir ce que je ressens vraiment. J'ai juste envie de porter ce bout de vie jusqu'au bout. Rendre ma fille fière et lui montrer à quel point je suis forte et elle aussi le sera.

Nos regards se croisent, et sans un mot, je lui dis combien je suis reconnaissante de l'avoir à mes côtés, et combien je sais qu'il sera aussi un père formidable. Je sais qu'il me comprend. Ça fait bien longtemps que Côme et moi n'avons plus besoin de mots pour nous comprendre, et je vois l'émotion sur son visage.

Il profite d'un moment durant lequel l'infirmière part récupérer des mouchoirs pour poser ses lèvres sur les miennes le temps d'une seconde.

Un frisson d'amour et de désir s'éveille sous ma chair. J'ai envie de tout lui donner, sans rien lui demander en retour, si ce n'est ce bout de vie qu'il met en moi à chaque fois que cet océan vert se déverse en moi.

Alors que le rendez-vous se termine, Côme essuie délicatement le gel sur mon ventre. Je me redresse encore sonnée, j'entends à peine les instructions de l'infirmière, mais Côme lui répond, je crois qu'ils planifient le prochain rendez-vous.

Moi je suis sur un nuage.

Nous quittons la clinique main dans la main.

— Est-ce qu'on peut attendre un peu, prononcé-je alors que nous nous approchons de la voiture.

— Attendre quoi ?

— Avant de le dire à qui que ce soit... Je me sens un peu coupable pour Sage parce qu'on devra lui annoncer en Face Time sûrement, mais j'ai envie de garder notre fille juste pour toi et moi encore un peu plus...

Le sourire de Côme me donne envie de pleurer. Il hoche la tête pour acquiescer et j'ai vraiment l'impression de ne pas le reconnaître. En m'installant, je me rends compte de la personne qu'il est devenu. Mon cœur accélère d'un coup :

— Je t'aime, lâché-je sans préambule.

Côme tourne rapidement la tête vers moi, avec un sourire surpris sur les lèvres.

— Dans le noir ou dans la lumière, Mariposa...

Une larme glisse sur ma joue, mais il l'a fait rapidement mourir de la pulpe de son pouce.

— J'serais là, finit-il sa phrase.

— Je sais et c'est ça qui me fait pleurer.

Son petit rire provoque le mien. Sur la route, il prend ma main et nos paumes sont contre mon ventre. La chaleur de sa peau s'infiltre en moi. Je baisse la vitre de ma fenêtre et regarde le paysage paradisiaque de mon île se profiler devant moi. L'odeur salée de la mer et du sable s'agrippe à nous jusqu'ici. Et mes boucles qui volent au gré du vent me prouvent que moi aussi je suis libre.

Et je réalise que j'ai le bonheur en moi.

Dans mon cœur et dans mon ventre.

Dans nos mains liées.

Je ne ressens ni peur ni désespoir.

Juste le goût de la paix après la guerre.

Et ce goût n'a pas de prix.



𓆃



J'ai ouvert les yeux. Je me suis redressée en sentant une nausée me prendre. Depuis que j'ai passé le cap des huit mois. Je suis incapable de dormir en paix. Mes paumes caressent mon ventre, j'ai tellement chaud que je retire la couverture sur moi.

Elle bouge encore plus une fois la nuit tombée.

Mollement, je mets les pieds hors du lit :

— Où est-ce que tu vas ?

Je plisse mes traits en ayant conscience que même s'il ne fait plus de cauchemar, Côme a le sommeil tellement léger qu'il se réveille à chaque fois que je bouge.

— Désolée, mais ta fille appuie sur ma vessie comme c'est pas permis.

Il sourit en se tournant vers sa lampe de chevet. La faible lumière le fait plisser des yeux. Il regarde l'heure sur son téléphone et je me lève comme une grosse baleine échouée.

— J'ai l'impression de peser le même poids que les fesses de Robin.

Côme s'esclaffe :

— Me parlent pas des fesses de mon frère, putain.

Je me mets à rire à mon tour en avançant une paume sur la hanche. Je marche comme un pingouin et je commence sincèrement à en avoir marre de ne plus avoir le contrôle sur mon propre corps.

— Vivement qu'elle sorte, soufflé-je.

— J'aurais dit la même chose si je me mettais à marcher comme ça.

— Cállate, cabrón. (Ferme-là, connard)

Je l'entends rire tandis que je me dirige vers les toilettes.

J'ai l'impression de me libérer du poids du monde. J'ai beau éviter de trop boire le soir, rien n'y fait, ma vessie est constamment sous pression.

Je termine rapidement et sors de la salle de bain, j'éteins la lumière, Côme s'est assis, le dos appuyé contre la tête de lit :

— Il faut que j'enlève ces chaussettes, expliqué-je en revenant vers lui.

Côme me regarde surpris :

— Rendez-moi ma femme, qui êtes-vous ?

Je m'écrase comme la femme la plus lourde de la terre sur le rebord du lit. Et quand je me penche pour atteindre mes pieds, je me rappelle que c'est Côme qui met mes chaussettes depuis ces dernières semaines.

Avec toute la difficulté du monde, je le présente mes pieds, et il secoue la tête amusée :

— J'ai l'impression que ça me donne trop chaud.

Côme m'enlève mes chaussettes, qu'il replie à la perfection avant de les ranger presque parallèlement à sa lampe, son téléphone, et le cadre photo de nous.

Quand je tourne la tête vers ma table de chevet, il y a trois bouteilles d'eau, aucune d'elle n'est terminée, et un Capri Sun vide traîne depuis ce midi.

— J'en ai marre de ton bordel.

On explose de rire tous les deux, après que Côme m'ait soufflé ça.

Je m'enfonce dans les draps :

— Je peux coller mes pieds à tes jambes ?

— Aller bonne-nuit, misiu.

Côme commence à me tourner le dos. Je me rue sur lui en attrapant son épaule, il essaye de me fuir en criant des bonnes nuit Mariposa, et en remontant la couverture sous son menton. Je suis morte de rire, et lui aussi ne peut s'empêcher de se marrer :

— Par pitié, tu fais 1000 degrés. C'est trop agréable.

— T'as les pieds plus glacés que tes confrères les pingouins, fous-moi la paix !

On tire tous les deux sur cette couverture, alors qu'il tente de me fuir :

— Pitiiié ! Ça sert à quoi d'avoir un mari dans ces cas-là !?

— Sale sorcière, je te sers de chauffage moi ?

— Tu te rends compte que t'es le chauffage personnel de Mariposa ? Tu sais pas qui je suis ou quoi ? Je suis super connue !

— Qui te connaît toi, sorcière, foutez-moi la paix !

Je suis hilare, et j'arrive à peine à enrouler mes bras autour de son ventre à cause de la taille du mien. Quand j'y pense, quelques vergetures l'ont striée, mais pour une raison étrange, j'étais heureuse de ne plus distinguer mes cicatrices, mais au lieu de ça, ma fille les avait couvertes en grandissant en moi.

— Pfff, t'es un rat !

Il explose de rire, en même temps que je lui tourne le dos.

— Un immense rat d'égout !

Je me retiens de rire face à son hilarité et me décide à le bouder pour qu'il cède parce que c'est hors de question que je dorme sans son corps brûlant contre le mien.

La plupart du temps, j'évite même de l'enlacer trop longtemps la nuit parce que je finis par transpirer.

— Hé, sorcière, m'appelle-t-il.

— Cher père Noël, prié-je en croisant mes paumes, je veux un mari qui accepte que je colle mes pieds contre ses jambes. Merci !

Il s'approche de moi en riant :

— Tu me fais chier, tu le sais ça ? me demande-t-il en fourrant son nez dans mon cou, sa main glisse sur mon ventre.

Il m'en faut peu pour sentir la boule de feu qui s'éveille en moi. En plus depuis que je suis enceinte, j'ai l'impression que tout ce qu'il fait m'excite encore plus. Je ne résiste même pas à ses baisers :

— Côme...

Ses lèvres descendent sur ma gorge, vers mes clavicules, et j'ai déjà les mains dans ses cheveux. Son odeur me donne littéralement envie de mourir étouffé tant il sent bon, et je me demande comment c'est humainement possible.

— Ah... Je voulais...

Mon pyjama disparaît dans un bruit sourd, je l'entends s'étaler quelque part dans la chambre.

— Je voulais... te...

— Me quoi, love ?

Un gémissement m'échappe, rien qu'à ce surnom.

— Enlève ce putain de t-shirt, ordonné-je en ayant eu la frustration de ne pas sentir sa peau.

Il ricane et l'enlève rapidement :

— Tu voulais quoi ?

Ses yeux verts se plantent dans les miens. Et à chaque fois ça me fait le même effet, je retombe toujours plus profondément dans ses filets. Et je ne veux jamais en sortir :

— Son prénom... J'y ai réfléchi...

Il hoche la tête en me scrutant l'air de me dire qu'il m'écoute :

— À quoi tu as pensé ?

— Je ne sais pas si tu voudras...

— Dis-le moi.

Je m'éclaircis la voix, un peu effrayé de lui dire parce que je ne voudrais rien choisir d'autre et je crains qu'il ne le veuille pas.

— J'ai pensé à... Lyra Ania ?

Ses sourcils se haussent dans une surprise palpable. Je vois immédiatement un sourire se dessiner sur ses lèvres. Sa tête acquiesce lentement, et il lie nos lèvres dans un baiser langoureux. J'ai des frissons sur la peau, l'impression qu'il me consume et que mes cendres lui reviennent à chaque fois que sa langue caresse la mienne. Une de ses mains se plaque sur ma joue.

Lentement il met fin à cette étreinte et il murmure contre mes lèvres :

— Je voulais Lyra depuis le Vénézuela...

Sa révélation alourdit mon cœur d'un bonheur pur qui se cristallise de la plus belle des façons :

— Merci d'avoir pensé à ma sœur... Lyra Ania King... C'est parfait pour elle...

Sa main descend jusque sur mon ventre. Je n'ai pas envie de pleurer mais le surplus d'émotion fait briller mes yeux. Comme un accord en commun, on hoche mutuellement la tête en se mettant d'accord sur le nom de notre fille.

Ça sera Lyra Ania King.

Et il a raison, elle est parfaite.



𓆃



La lumière tamisée filtre à travers les rideaux, plongeant la chambre dans une ambiance à la fois sombre et chaleureuse.

Nous étions censés sortir aujourd'hui, mais le son lointain de la pluie qui bat contre la fenêtre résonne dans mes oreilles, nous en a empêchés. C'est assez réconfortant d'être à la maison en fin de compte.

Chaque goutte raconte son histoire, tout comme chaque cicatrice sur mon âme raconte la sienne. Mais tout ça est contrasté par, ce moment, cette odeur de talc qui flotte dans l'air, cette innocence...

En faisant tourner la bague qui orne mon annulaire, mon regard se pose sur Côme, allongé sur le ventre sur le sol. Ses bras forts protègent notre précieuse Lyra sous lui. Ses petites mains se plaquent contre les joues de mon mari. Il s'amuse à souffler sur son ventre gonflé et la joie pure dans sa voix rauque à chaque fois que le rire de notre fille résonne dans la pièce me rappelle pourquoi je me suis battue pour m'éloigner de mon passé.

Leur lien est tellement évident que ça fait magnifiquement gonfler mon cœur d'un amour que je n'arrive toujours pas à qualifier.

J'ai tellement appréhendé mon accouchement, je ne m'en sentais pas capable. Et ce moment m'a rappelé tous mes souvenirs horribles de mon enfance. J'avais peur de faire les mêmes erreurs avec elle...

Et puis, après avoir failli mourir avec ma fille entre ces quatre murs blancs, j'ai été d'autant plus anéanti quand j'ai appris la surdité de Lyra.

Je me suis sentie tellement coupable. Pour moi j'avais échoué. J'avais raté quelque chose au point où je n'avais même pas été capable de la protéger assez pour lui éviter d'être sourde...

Mes mots ont été tellement durs, contre moi, contre lui. Je m'en voulais tellement. Je pensais avoir mis un enfant au monde en lui enlevant quelques pour cent de ses capacités...

Mais Côme m'a pris par la main. Et il m'a rappelé que sur cette plage je lui avais dit que je ne voulais pas affronter mes épreuves seules... C'est lui qui nous a réunifié, et qui m'a montré que cette nouvelle guerre, on allait la surmonter encore une fois.

Tous les deux. Maintenant, la phrase : « je n'ai pas de raison d'être en paix si tu n'y es pas » prenait tout son sens.. Ma guerre et ma rancune contre moi-même étaient inutilisées, si elle n'emmenait pas ma fille et mon mari dans la paix.

Il m'a longuement expliqué qu'il y a de nombreux sourds dans sa famille. Même son cousin Maddox l'était, je n'aurais jamais pu le deviner quand La Mariposa Verde les espionnait. Côme avait raison, ils n'ont pas laissé la surdité les définir.

Depuis, j'apprends encore plus la langue des signes pour Lyra et ce n'est pas un fardeau,

Je suis impatiente de pouvoir commencer à parler avec elle.

Un énième rire me ramène sur terre. Un sourire étire mes lèvres et en me décollant du mur, je me joins à eux, sentant la chaleur de leurs corps à proximité du mien. Lorsque Côme souffle à nouveau sur le ventre potelé de Lyra, son rire me fait réaliser à quel point ont à de la chance tous les deux.

Je crois que tout ce que nous avons traversé valait la peine pour ce moment.

Côme... l'homme qui a su voir au-delà de mes cicatrices, m'aimer malgré les ombres qui me poursuivent toujours parfois certaines nuits. De la haine à un l'amour inconditionnel, je crois que notre histoire est un témoignage de la transformation d'une chenille maudite qui finit par déployer ses ailes, et en même temps, elle se libère de tous ses démons, toutes ces malédictions.

Je vois bien qu'il se sent en paix et en sécurité avec moi et à moi, il m'a enseigné que l'amour est la plus grande force, il est capable de guérir les blessures les plus profondes.

En lui, j'ai trouvé mon refuge, ma maison.

Dans ses bras, chaque douleur s'estompe, chaque peur disparaît. Sa présence à mes côtés me rappelle que malgré tout, j'ai trouvé ce je n'aurais jamais pu avoir : un amour véritable.

L'image d'eux deux, allongés sur le sol, riant de tout cœur, est une vision que je chérirai toujours. Côme, Lyra, et moi - une famille qu'on a construite contre vent et marré...

En baissant la tête vers ma fille, je nous vois tous les deux.

Lyra est blonde polaire, comme Côme quand il était bébé. Elle a énormément de cheveux, je sais qu'elle aura les mêmes que les miens. J'admire son teint de miel, mélange de nos deux peaux. D'ailleurs, même si elle les sourcils de son père, elle a autant de taches de rousseurs que moi, et une fossette. J'estime au moins avoir gagné cette guerre-là, parce qu'elle ressemble tellement à Côme que ça m'énerverait presque.

Et le plus beau est certainement ces yeux verts en ambre. Un mélange parfait de nous. L'univers a été placé là, dans ce regard qui a été décoré comme ça.

Je prends la main de mon bébé, Côme me lance un regard heureux et me dit de regarder ce qu'il va faire, il secoue subitement son nez contre son ventre, Lyra explose de rire.

Je sens mes yeux briller. Mes lèvres se posent sur sa minuscule main. Notre fille à un an aujourd'hui. Et c'est la petite fille la plus courageuse, et belle que je n'ai jamais vue de ma vie.

Je m'appuie contre le corps chaud de Côme qui ne peut s'empêcher de la faire rire.

Et ma preuve d'amour elle est là.

La preuve qu'un pas après l'autre, on se sort de tout.

Et écrit dans les milliers de mots de ces chapitres.

Il suffisait de gagner notre paix pour nous entendre rire comme ça.

Côme dépose un baiser sur ma joue.

Dans ses yeux, je vois mon avenir.

Et merci mon Dieu, qu'il est beau.

Dans le noir ou dans la lumière, je serais là.

Tu as tenu ta promesse, mi rubio.

Zostane, Côme.





𓆃



WAR IS OVER LA ? 



WAR IS O V E R ? 


Après pratiquement deux ans 🥲... Ah ça fait mal au cœur d'écrire cette note... 


Vous savez la j'ai la musique Toi Little, toi late, de Jojo, vous voyez dans les films quand le personnage se rend compte que tout doit changer, qu'il commence à faire son sac, et qu'il part pour de meilleurs horizon la ? (Comme Gabriella quand elle a quitter Troy Bolton à la piscine la MDR, I GOTTA GO MY OWN WAAAYYYY)


Bon... 


Je sais même pas par quoi commencer alors on va faire le plus important d'abord: vous remercier. Parce qu'une histoire vit toujours un peu plus réellement que lorsque que l'on a des gens avec qui la partager. Pour moi ce sont les lecteurs qui font sincèrement vivre nos livres, et je suis incroyablement reconnaissante de la communauté que j'ai aujourd'hui 🥹 ! 

Merci à celles qui ont été là, du début à la fin sans faille, celle qui sont venues encore court de route et qui sont restées, celles qui ont détesté puis qui ont finit par s'accrocher, celle qui ont lu, ont abandonnées et sont revenues plus tard et sont avec moi pour lire cette note finale. 

Merci pour vos messages, vos commentaires, vos memes, votre enthousiasmes, vos rires et vos larmes. Vous ne pouvez pas savoir le bonheur que c'est de vous lire après avoir poster un chapitre 😭 ! Voir vos réactions partout sur les réseaux, ça n'a pas de prix. 

Alors merci mille fois : ❤️


Je sais pas si je fais la sentimentale en racontant que Mariposa je l'ai commencé tellement d'un coup de tête que je ne savais même pas ce que ça allait raconter. En fait je crois que je voulais juste me rassurer parce que j'avais du mal à comprendre pourquoi personne ne comprenais Nafir MDR, je me suis dis attendez, peut-être que je ne sais plus écrire. Donc je me suis dis, je vais revenir au registre pour lequel les lectrices "me connaissent". J'ai poster un premier chapitres par impulsivité, et je ne m'attendais pas à autant de retours. 

Mariposa c'est l'histoire qui m'a redonné confiance en moi. J'ai eu du mal à l'écrire à certains moment quand je jonglais avec Nafir parce que j'avais toujours ce sentiment que l'écriture c'était peut-être pas fait pour moi finalement. Du coup je pense que vous avez du voir mes nombreux moments de doutes (Queen of stresse j'en ai trop marre). 

Mais en écrivant Maripopo, ça m'a fait me rappeler de pourquoi j'avais commencer. L'écriture c'est une passion qui m'a trouvé sans que je ne la cherche, et aujourd'hui elle fait partie intégrante de ma vie, et j'en suis tellement reconnaissante. 


En tout cas, j'avoue que je me sens trop fière de finir ce livre, franchement, je peux dire ce que je veux mais au final je me rends compte que je tiens tout de même toutes mes promesses et j'abandonne riiiiien ! Et ça finit toujours par payer El Hamdulilah ! Là, je suis trop fière de pouvoir dire que j'ai 3 romans à mon actif CRARI papapapapapa ! 🤣


Bref quoi qu'il en soit, Mariposa et Côme vont énormément me manquer, j'ai une attache émotionnelle à ces deux bébés que je ne pourrais même pas expliquer. En fait, ils sont comme l'enfant d'une milieu d'une fratrie qui vient se glisser un peu par surprise et au final on s'attends pas à l'aimer autant. 

Il y a beaucoup de blessure que je partage avec ces deux protagonistes et voir qu'ils ont leur fin heureuse ça me touche tout particulièrement (en mode c'est pas moi j'ai décidé MDR). Mais pour moi ils sont la personnification du : il ne faut rien lâcher, et on peut changer, on peut se reconstruire. 

Bref j'les aimes trop purée, j'ai envie de chialer 😭 ! 

Vous avez vu leur bébé en plus ? Ma Lyly d'amour là ? Pardon elle est trop belle en plus. Non j'suis dépitée. 

Mariposa, Côme, Robin, Sage, Amber, Farrell, Alexander, (et oui, même Sashæ  🥲) je vous aime, et vous aller me manquer, merci de m'avoir accompagné durant ces deux années parce que c'est grâce à eux que je ne suis pas partie de cette plateforme, ils m'ont récupérer par le colbacs et ils m'ont dit tu vas raconter notre story time right now ! 


So, encore une dernière fois, merci mes kunefettes et mes kunefetos de m'avoir accompagné pour cette aventure ! Merci de m'avoir lue, soutenue, conseillée, merci pour tout en fait ! 


Mais on ne se quitte pas vraiment... 


Prenez votre billets :  🎫, on décolle pour le Royaume-Unis. 🇬🇧


Je crois qu'il y deux personnes qui vous attendent... 



Je vous retrouve le dimanche 8 octobre pour commencer Ghost, et je sens que cette histoire va vraiment me transcender, je suis tellement impatiente de la commencer avec vous ! 🥹🫶🏾 


On se dit au-revoir une dernière fois sur Mariposa... 🥹


Je vous aime en tout cas ma team kunafa ! Merci pour tout ce que vous m'apportez dans ma vie ! ❤️




xo, Azra. 🍓



IG: Azra.reed

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