CHAPITRE 7: Sur mon cœur.

PLEASE LISEZ LA NOTE D'AUTEUR À LA FIN C'EST SUPER IMPORTANT !



Coucou mes kunefettes, ça-va ? 🌹

Désolé mais j'aime trop ce chapitre, j'étais obligée 🤣 !


Je vous laisse avez la suite ! ❤️







Bonne Lecture! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓




🎵
Heartbeats - Hanniou.
Lyna Mahyem - Je te Promet.



𓆃




CÔME.



J'avais pris la route depuis 7H du matin.

Je bâillais une énième fois, la nuit était tombée depuis des heures. Plongé dans l'obscurité, il n'y n'avais que les phares de mon véhicule illuminer la route. Serpentant les collines bordées d'herbes et de pierres, ça faisait un moment que j'avais pas croiser d'autres voiture. La température avait enfin baissé, c'était agréable d'avoir cette brise sur le visage, ça contrastait avec l'air étouffant de la journée.

J'étais seul.

J'avais demandé à Sashæ de m'attendre à l'hôtel, je voulais faire ça seul. Je ressentais une forme d'appréhension, mon estomac se tortillait, j'avais les poils qui s'hérissaient depuis des heures. Partagé entre la pensée qu'elle était peut-être définitivement passée de l'autre côté du miroir. J'entendais la voix de sa mère qui me demandait de ne pas la rejeter. Mon cœur tambourinait toujours plus fort.

La lourdeur de mes paupières avait tiré la sonnette d'alarme. Je me sentais épuisé. J'avais conduit en ne m'arrêtant qu'une seule fois pour refaire un plein. De Valencia aux montages des Andes, il y avait bien une journée de route, voire deux.

Je commençais à sentir que le volant partait sur le côté. Je secouais la tête en apercevant à quelques kilomètres devant moi une petite ville. Les quelques lumières qui l'éclairaient me donnaient enfin l'impression que je n'étais plus le seul être humain sur cette planète.

Je décidais de sortir à la prochaine intersection pour rejoindre ce village entouré par les montagnes.

Il n'y avait que quelques lumières allumées dans les fenêtres des maisons. J'avançais à très basse allure dans les rues étroites, mon moteur faisait un bruit sourd, je craignais même de réveiller les gens.

En analysant les bâtiments avec ces façades en bois dont la peinture se décollait, j'avais eu l'impression d'être atterrit dans une autre époque. Je tournais le volant d'une paume et entrais dans une rue passante plus large, entourée par divers magasins, une épicerie de produits locaux, une de boutique souvenirs, il y avait même un vieux cinéma.

Je m'étais garé devant une petite auberge, elle avait l'air antique mais je la trouvais tout de même accueillante. Ce qui me sauta aux yeux c'est qu'à côté du nom de l'épicerie il y avait un papillon peint en vert. Mon cœur a cogné brutalement, je crois que j'étais au bon endroit finalement. Je tirais le frein à main en constatant qu'un homme était derrière le comptoir du bar à l'entrée. En coupant le moteur, il n'y avait plus que le petit hôtel qui éclairait les rues. Je sortais de mon véhicule en sentait l'air frais coller ma peau. Je trouvais l'ambiance de la nuit au Vénézuéla calme et paisible avec cette musique des grillons et des criquets.

En marchant vers cet homme, j'avais une boule au ventre, j'entendais mes pas, et je me rappelais que je n'étais venu ici que pour une seule raison, retrouver Mariposa. Elle ne quittait plus ma tête, je l'avais sincèrement sous la peau, je trouvais ça tellement cruel. Je me demandais si elle m'avait oublié ? J'en avais la forte impression...

J'entrais dans cette sorte de café bar, l'homme rond a hoché la tête en signe de salutation, je lui répondais de la même manière. Il était en train de nettoyer la vaisselle avec un chiffon propre. Je m'installais presque devant lui parce que même si j'étais épuisé je ne voulais pas dormir.

— Un café, señor ?

J'hochais la tête positivement en m'asseyant sur une des chaises hautes. J'aimais cette température agréable et l'odeur du café brûlant qu'il versait dans ma tasse. J'inspirais profondément, le sentiment que j'avais au fond de moi était insupportable.

Partagé entre ma vieille haine, et cette envie de créer un monde juste pour elle.

Cet homme dépose mon café sur le comptoir, je lui ai donné un billet de 10$, c'était le premier que j'avais trouvé dans ma poche. Il m'avait remercié avant de le ranger dans sa caisse puis il s'en est allé dans l'arrière-boutique. Je voulais lui poser quelques questions alors je me suis dit que j'allais attendre qu'il revienne.

Je me suis senti bien seul tout d'un coup. Je décidais de boire ce café, la tasse s'est approchée lentement de mes lèvres.



"clic"



Chaleur, dans ma poitrine. Froideur, sur ma nuque.

Mon cœur accélère violemment, ma respiration se coupe. J'ai senti mon corps tout entier se tendre et je suis resté immobile, la céramique de la tasse contre mes lèvres, la fumée brûlante dans les narines, l'odeur corsée du café se mélangeait à l'euphorie explosive que j'avais dans le ventre. Je laissais la tasse en suspens incapable de faire le moindre mouvement.

Je sentais un canon froid contre ma nuque.

Une bouffée d'adrénaline annihilait cette bonne vieille terreur que je ressentais. Pendant quelques secondes mon cerveau s'est mis en pause, et malgré le danger, une excitation palpable m'a envahi au point ou un sourire avait étiré mes lèvres.

Elle était là.


Elle...

était...

là !



J'ai senti mes poils s'hérisser, mon cœur explosait littéralement sous ma cage thoracique, quelque chose de foudroyant traversa mon être tout entier.

La première fois qu'elle avait pointé une arme sur moi, sa main tremblait.

Pas ce soir.

— Pourquoi ?

Une nouvelle palpitation cardiaque me plongea dans une profonde sensation de mirage. Je fermais les yeux un sourire aux lèvres en redécouvrant le doux son de sa voix. Elle s'imprégnait dans mes veines. Je savourais ce simple mot envoûté. C'était comme reprendre goût à la vie. La sensation était lunaire !

J'ai déposé ma tasse sur le comptoir avant d'entamer les démarches pour me retourner.

Mais.

J'ai senti l'arme faire pression contre ma joue gauche ce qui m'a empêché de tourner complètement la tête :

— Pourquoi tu es là, Côme ?

"Côme" entre ses lèvres, me faisait redécouvrir mon propre prénom comme si je ne l'avais jamais entendu avant.

J'avais l'impression d'entendre un ange.

Je souriais sans même me contrôler. Une part de moi se disait que la petite Lyra m'avait mené ici pour une raison. Et la raison faisait tambouriner mon cœur comme jamais personne n'avait pu le faire avant elle. De nouveau son arme s'est enfoncée au milieu de mon dos. Je ressentais de torrides frissons à la simple idée que cette arme était braquée sur moi.

Je ne savais pas si je devenais fou, mais je me sentais honoré d'être sa cible.

Et puis je me suis dit, si elle voulait tirer, quelle meilleure mort aurais-je pu avoir si elle ne m'était pas infligée par Papillon ? Je ne pouvais plus attendre de la revoir.

Alors je me suis lentement retourné, tellement lentement que j'avais l'impression que c'était une torture.

Et puis, cette fatalité nous est tombée dessus : mes yeux verts se sont verrouillés dans ses iris noisette.


Explosif, Papillon.

Explosif.


Elle a planté cette arme sur mon cœur, mais... mon cœur avait déjà explosé pour elle !

L'élan d'émotion qui a explosé à l'intérieur de moi m'a rendu confus. Je me sentais tomber du ciel et m'écraser violemment contre la terre. Elle m'avait déstabilisée en un seul putain de regard j'étais totalement effrayé et le frisson qui a parcourus mon ventre, je savais que j'allais m'en souvenir toute ma vie !

Deux ans que j'attendais de revoir cette couleur. Putain elle avait bronzée ! Je redécouvrais ses taches de rousseurs que je me retenais de compter une par une. C'était un peu comme une constellation dans le ciel, créant une carte vers c'putain d'cœur qui tambourinait violemment derrière ma poitrine. Je me suis perdue dans mes pensées en l'admirant je rêvais qu'un sourire creuse ses fossettes, juste une seule petite seconde...

L'intensité du moment me faisait littéralement planer. J'aimais voir à quel point elle était toujours plus petite que moi, c'était un fait. Je crois que mes mains tremblaient. J'avais arrêté de respirer depuis un bon moment, je la dévorais des yeux, émerveillé.

Elle était l'ennemie que je ne pouvais m'empêcher de désirer du plus profond de mon putain d'être !

Merde, c'était fou comme elle était belle ! Elle me coupait littéralement le souffle et surpassait tout ce que j'avais vu jusqu'à présent.

Je n'ai pas réussi à articuler un seul mot.

Mais elle me fixait d'une façon qui me tétanisait dix fois plus. J'étais paralysé, mais Papillon, elle, elle me donnait l'impression qu'elle était totalement sous contrôle. Dans son regard je ressentais le poids de sa force. Elle dégageait un truc qui n'existait pas il y a deux ans de ça. Je déglutissais difficilement, c'était à croire qu'elle m'intimidait presque.

Mon regard à voyager sur ses immenses boucles châtains qui lui retombaient en cascades sur ses épaules, elle avait cette fleur jaune coincée au niveau de l'oreille comme la photo que j'avais vue chez sa mère et je me demandais qui avait bien pu lui glisser ça entre ses boucles... Mais je ne voulais pas gâcher mon moment, de nouveau mes iris redécouvraient la grandeur de ses yeux noisette en amande, ou encore ses lèvres gonflées qui me manquaient terriblement, un violent spasme a soulevé mon estomac en les regardant plus longtemps que je ne l'aurais dû. Le meilleur pour la fin c'était son nez trompette, merde, son nez trompette me faisait toujours un truc foudroyant de la gorge jusqu'aux jambes, je tenais à peine debout !

Le pire... c'était cette longue robe espagnole qu'elle portait. Elle était verte, avec des franges qui pendaient ! Par endroit le tissu me laissait voir ses cuisses galbées. C'était trop cruel comment sa poitrine s'arrondissait dans la robe, comment le vêtement moulait ses courbes féminines au niveau de sa taille et comment ses escarpins foncés lui donnaient cette silhouette élancée. Je ressentais presque un orage de jalousie à l'idée qu'elle s'était pavanée comme ça dans la rue toute la putain de journée et que d'autres hommes avaient pu poser les yeux sur elle ! Peut-être même ce bâtard qui vendait des de fleurs ! Je sentais mes poings moites se serrer.

Qu'est-ce qu'elle avait fait de Côme ?

Bordel, mais qu'est-ce qu'elle avait fait de moi ?

Parce que malgré le fait qu'elle levait la tête pour me regarder, j'avais ce très, très, très mauvais présentiment qu'elle pouvait me faire tomber à ses pieds, d'un claquement de doigts, maintenant.

Il y avait un truc qui m'excitait à l'idée que cette arme était pointée sur mon cœur et qu'elle pourrait semer ma mort et notre guerre, mais j'étais persuadé qu'il battait suffisamment fort pour nous deux. Et ce, même si je savais que nous étions meilleurs ennemis.

Son doigt toujours sur sur la détente, je me suis redressé en m'approchant d'elle enfonçant encore plus ce canon sur ma peau. Je savais qu'elle avait enlevé la sécurité, j'étais aux frontières de la mort mais elle n'avait pas dit un mot de plus.

Après la mort de ma petite-sœur et deux ans de silence... j'aurais voulu qu'elle sache que pour ses yeux noisette, j'étais prêt à la laisser gagner cette bataille dans l'espoir qu'à la fin, elle choisirait la paix. Moi je n'en pouvais plus de ces guerres.

Et le pire... ou le meilleur, c'était de voir le bracelet en argent que je lui avais donné deux ans en arrière. Enroulé autour de son poignet bronzé. Un sourire incontrôlable à étirer mes lèvres, d'une certaine manière je la possédais toujours...

— Je t'ai cherché partout... pendant 2 ans, je t'ai cherché tous les jours, Mariposa...

Ma voix s'est échappée tel un souffle douloureux et elle a plissé des yeux. C'était presque imperceptible. Je rêvais de voir plus d'émotion passer sur ce visage de poupée, mais elle restait impassible. Et à force de l'analyser, je remarquais une minuscule cicatrice sur une de ses pommettes. Ça, ce n'était pas là il y a deux ans. Je fronçais les sourcils et sans contrôle ma main s'est levée vers elle mais elle a incliné la tête de l'autre côté en arquant légèrement le sourcil pour que je ne la touche pas.

Ça...

Ça faisait anormalement mal.

— Ton visage m'avait manqué... Papillon...

— Oh. C'est vrai, love ?

"Love" est sorti tel un poignard empoisonné.

J'ai senti mes yeux s'écarquiller légèrement. Un terrible froid s'est abattu sur moi. Je me sentais écrasé par sa présence, et je n'arrivais pas à reconnaître la femme que j'avais perdue il y a deux ans de ça. Love n'avait rien d'affectueux ni d'intime, il était comme une piqûre du passé qui me signalait que Love s'était envolé et il n'était pas sûr que je parvienne à l'attraper encore...

Alors, je l'ai fixé, longuement, et elle en a fait de même. Sans flancher, sans cligner des yeux, sans peur, sans doute. Je voyais sa détermination féroce brûler dans son regard. Elle me disait: "je n'abandonnerais pas". Son bras était toujours tendu sur la pulsation de ma vie et pendant tout ce temps où je me perdais sur l'intensité de cette femme, je me demandais ce qu'on avait bien pu lui faire pour la transformer à ce point...

Je me suis tout d'un coup senti très vide, et surtout impuissant à mesure qu'elle ne détournait pas le regard. Je ne savais pas quoi faire...

J'ai baissé les yeux le premier sur une autre partie de son visage.

Ce n'était pas ses yeux miel qui m'avaient fait baisser les yeux, je savais que j'aurais pu la regarder pendant des heures encore... mais c'était le douloureux constat de ne pas trouver son âme derrière ses iris vides. Elle me regardait comme si elle regardait un mort. C'était insoutenable de n'y trouver aucune passion.

Je me suis souvenu que moi aussi je l'ai regardé comme ça il y a bien longtemps... quand je voulais la voir morte...

Je voyais l'émotion sur son visage quand je l'appelais Papillon, ou Love... Mais ce soir, il n'y avait plus rien.

— Où est-ce que tu étais passée... Mariposa ?

— Je suis désolée d'avoir disparu sans laisser de traces, je suis morte et enterrée depuis deux ans Côme.

— Et pendant que je te cherchais partout... toi, tu donnais la mort aux gens.

— Seulement... aux très mauvais garçons.

Elle a enfoncé cette arme sur moi la faisant glissé lentement le long de mon torse jusque-là ceinture de mon pantalon ce qui me provoqua un torride frisson. Je pinçais les lèvres en inspirant profondément, mais je me fais la réflexion qu'elle n'avait pas besoin d'appuyer sur la détente pour me faire refroidir.

— C'est vrai alors... c'est toi la mariposa verde ?

— Déçu ?

Elle a arqué le sourcil avec cet air espiègle. Je ne la reconnaissais plus. Elle parlait lentement avec un calme malsain qui me gelait les veines. Je me sentais dépassé par tout ce qu'elle dégageait, là, maintenant, tout de suite...

— Assieds-toi avec moi...

— Qu'est-ce que tu viens faire ici ?

— Assieds-toi, Mariposa.

— Qu'est.Que.Tu.Viens.Faire.au.Vénézuéla, Côme ?

Maintenaient, son nom entre ses lèvres sonnait comme si elle avait prononcé n'importe quel autre prénom. Je décidais d'ignorer ce que ça me produisait au plus profond de moi :

— Je suis ici pour toi.

— J'ai autre chose à faire que de demander à des petites filles de t'envoyer dans les montagnes des Andes pour que tu me dises que tu es venue ici pour moi. Nous avons eu notre dernière discussion, c'était nos adieux, toi et moi avons consenti à signer pour que nos chemins se séparent. Rentre chez toi.

Rentrer chez moi ?

L'idée de me paraissais archaïque !

Chez moi ? Sans Mariposa ? Ce n'était pas ce que j'appelais, chez moi.

Et puis... je comprenais une chose... Elle savait que j'étais ici depuis le début. Elle avait envoyé sa petite espionne me surveiller depuis le moment où j'avais mis un pied dans son pays.

Et... je me sentais vidé par chaque lettre qui était sortie de sa bouche. Elle semblait sincèrement avoir tourné la page de notre livre.

— Et je t'ai répondu que même si on se haïssait, j'irais quand même en guerre pour toi, Mariposa. Je ne partirais pas d'ici sans t'avoir à mes côtés, sache-le. Je n'en ai pas fini avec toi.

— Moi, j'en ai fini avec toi, Côme.

— Là, je suis très calme Mariposa, ne me fais surtout pas péter un plomb maintenant.

J'ai vu un éclat de défi passer dans son regard, le coin de sa lèvre se soulever d'une façon mesquine.

— Hm. Pourquoi ? Tu me hurlerais dessus ? Tu me prendrais par le col comme au bon vieux temps, Côme ? C'est ça ?

J'ai dégluti.

— On va la refaire, réitérais-je, ma voiture est garée juste là. Tu vas me suivre tranquillement et on en rediscutera sur le vol du retour, je te laisserais même t'asseoir côté fenêtre si ça te fais plaisir.

— Côme ?

Frissons.

— On en a fini.

— On n'en a pas fini ! On n'en aura jamais fini toi et moi Mariposa et je ne passerais jamais à autre chose ! Kurwa (putain), mais qu'est-ce qu'on t'a fait !?

— C'est toi qui me demandes ce qu'on m'a fait, Côme ?

Qu'est-ce qu'on lui avait bien fait... Elle avait fait un pas vers moi et sa voix restait toujours aussi platonique. Putain la tension que je ressentais était aussi électrique que déchirante. Je n'appréciais pas ce que ses yeux me renvoyaient, ils étaient pleins de haine et j'aurais préféré qu'elle me la hurle cette haine, qu'elle m'accuse en espagnol de tout ce qui lui aurait passé par la tête !

Comme au bon vieux temps ouais...

...

Ouais... qu'est-ce que moi je lui avais bien fait... pendant ces mois où elle était avec moi...

Je lui avais tout fait...



𓆃



Flash-back.
Il y a deux ans.
Italie.




MARIPOSA.



Je n'ai pas hurlé en regardant Ania mourir.

Mais le hurlement de Côme m'est resté coincé dans le cœur. Je tournais la tête vers lui alors qu'il se levait pour rejoindre sa petite-sœur. Incapable de respirer, j'avais cette sensation d'avoir du métal qui alourdissait ma poitrine.

Voir la détresse, autant de peine, cette déchirure que l'on peut ressentir en perdant l'être aimé, ça m'a détruit.

Pendant que vivais cette scène au ralenti, Robin, Alexander, Sage et Sashæ qui regardait la scène l'air totalement choqué. Mon calvaire avait continué. Je n'avais pas eu le temps de crier en sentant une pression sur ma bouche. On m'a violemment tiré du siège où j'étais assise, mon seul espoir c'était Sashæ je voulais lui attraper la main, mais il ne m'a pas vu, il s'est levé pour rejoindre les garçons qui se battaient. J'entendais à peine les balles fuser. J'atteignais un tel état de choc que j'en perdais presque l'audition.

La seconde qui a suivi, le vent frais sur ma peau m'a refroidi, puis mon corps a cogné contre une surface. J'entendais des hommes hurler en espagnol "Vamonos !" (On y va !). Je réalisais que j'étais à l'arrière d'une camionnette, je me suis redressée, inconfortable à cause de cette robe que je m'empressais de remettre sur mes jambes. Un haut-le-cœur m'a retourné l'estomac en découvrant mon environnement, je reculais paniquer. Des hommes masqués étaient assis sur des banquettes de fortunes installées dans ce coffre. Ils avaient d'immenses armes de poings dans les mains.

Mon dos a cogné contre la porte, les secousses du camion malmenaient mon corps, et je me suis mise à hurler le nom de Côme en tapant brutalement contre la porte.

Mais il n'est jamais venu, et on m'a mis quelque chose sur la bouche. Une terrible odeur suivie d'une sensation de malaise à bouleverser mes sens. J'ai senti mes yeux se retourner dans leur orbite la seconde qui a suivi, trou noir.



𓆃



J'inspirais soudainement. C'est le bruit de la nature qui s'éveille qui m'a sorti de mon état de somnolence profonde. Allongé sur un lit confortable je me suis sentie étrangement en paix. Je clignais des yeux, une forte lumière m'a éblouie. J'entendais des oiseaux chanter en cœur. Une légère brise souffle sur mes bras, je frissonne, c'était tellement agréable...

J'ai frotté mes yeux de mes poings...

Un spectacle à coupé le souffle s'est présenté devant moi une immense fenêtre ouverte qui donnait vu sur un balcon en terre cuite. Au loin j'apercevais la beauté d'un paysage tropical. Des palmiers laissaient leurs feuilles danser sur la petite brise, des fleurs exotiques aux couleurs vibrantes, une plage de sable blanc, le bruit des vagues se brisant contre les rochers.

Je tournais la tête autour de moi. J'étais dans une chambre aux murs peints dans des tons orangés. Des fresques aux motifs géométriques aux couleurs du Vénézuéla apportaient une touche subtile de notre culture. Le sol en damier mettait l'accent sur ce décor espagnol. Je m'y suis tout de suite senti à l'aise. Puis j'ai eu dans le nez l'odeur du café, et mieux encore, du sucre d'orge flottant dans l'air. Mon cerveau a eu une sorte de retour violent dans le passé, c'était les odeurs de mon pays. Je les reconnaissais après tant d'années.

Je tournais mon regard de nouveau vers l'immense fenêtre ouverte, je regardais le mouvement doux de la moustiquaire qui se balançait au gré de la brise. Mon regard se perdait au loin.

Des images me revenaient lentement... Ania était morte. Mon cœur se serra violemment. Je ne la connaissais pas beaucoup, mais ça me provoquait un terrible désarroi au fond de moi. Et je n'arrivais pas à m'enlever de la tête le hurlement que Côme a poussé...

J'ai sursauté en entendant le bruit de ma poignée se baissait.

Un son choqué s'est échappé de moi. L'explosion qu'a faite mon cœur dans ma cage thoracique a été dévastatrice ! J'écarquillais les yeux en sentant que des larmes inondaient d'ores et déjà mes joues.

— Ma...

Il est entré dans cette chambre. Je réalisais qu'à ce moment que je portais un t-shirt et un pantalon de pyjamas gris. Mes larmes glissaient sur mes joues à mesure qu'il s'approchait de moi.

— Mabel ?

Un doux sourire a détendu ses traits. J'ai éclaté en sanglots, il m'a ouvert ses bras et je me suis levée de mon lit pour plonger dans son étreinte. Il m'a serré si fort que j'avais l'impression que j'allais suffoquer. Je sentais la cadence de son cœur battre contre ma joue qui se posait sur son torse. Il sentait bon. Il sentait mon grand-frère. Je ne réalisais pas qu'il me tenait maintenant dans ses bras après 9 ans sans lui !

— Bienvenue chez toi, hermanita. (Petite-sœur)

Un flot d'émotions s'est déversé en moi. Ses mains m'ont caressé le haut de mon crâne. Je me suis immédiatement sentie en sécurité dans son étreinte. Je hoquetais au point d'en suffoquer, il s'est penché à plusieurs reprises pour m'embrasser les cheveux. Ses bras chaud me supportaient avec une telle tendresse que ça me bouleversait. Je me sentais aimée, je ne voulais plus jamais le lâcher comme si tout était redevenu normal après des années d'incertitude, de solitude, de vide...

J'avais mon grand frère.

Je relevais la tête vers lui pour le regarder. Je n'avais pas réalisé à quel point il m'avait manqué en plongeant mes yeux dans la nuance de ses iris verte et marron. J'avais presque oublié leur couleur, parfois ses yeux étaient plus vert que noisettes en fonction des saisons ou de ce qu'il portait. Et en les revoyant, les souvenirs de lui me revenaient par flash.

Je revoyais sa peau mate, il n'était plus cet adolescent de 19 ans qui avait disparu quand j'en avais 11. C'était devenu un homme, très imposant. Je me sentais écrasée par sa présence. Ses boucles noires étaient courtes maintenant. C'était élégant et ça changeait de l'époque où ses cheveux étaient longs. Maintenant il avait une légère moustache, bien taillée.

Je me sentais si bien dans ses bras, j'avais vraiment cette sensation qu'il allait me protéger contre vents et marre. Son sourire chaleureux me rassurait. Il se dégageait de lui quelque chose de puissant que je n'arrivais pas à expliquer mais il me paraissait immense.

— Tu m'as beaucoup manqué, hermanita. Ça fait 3285 jours que je ne t'ai pas vu.

Sa voix me bouleversait. J'avais attendu 9 ans avant de l'entendre de nouveau, elle était rauque et profonde je sentais qu'elle m'enveloppait dans son aura. J'hochais la tête en tentant tant bien que mal d'essuyer les perles de tristesses qui coulaient ses joues. Il a fini par essuyer mes larmes lui-même.

— Où est-ce que tu étais, demandais-je, pourquoi tu es parti !?

J'ai cru voir un brin de tristesse traverser ses traits. Il ne m'a pas répondu mais il a plaqué ma tête contre son torse imposant. Je le serrais de toutes mes forces je ne voulais plus jamais qu'il parte !

— Viens avec moi.

Ce n'était pas une question. Il a pris ma main et m'a mené en dehors de cette chambre. Je découvrais le reste de cette somptueuse maison espagnole. Les planchers en bois précieux, les murs ornés de peintures colorées représentant les paysages du Vénézuéla. J'admirais les hauts plafonds et les grades fenêtres qui laissaient entrer la lumière naturelle. Ce mobilier devait coûter des milliers de dollars, même ce tapis en peau de vache étalé sur le sol.

Mais je remarquais surtout des hommes. Certains portaient des armes en bandoulière sur eux. Certains étaient vêtus de noirs, mais d'autres portaient des ensembles chemisiers et short colorés. Ils se baladaient dans la maison en regardant mon frère avec un certain respect dans les yeux.

Je le suivais mon frère en ayant l'impression que je regardais un leader, protecteur de cet endroit.

— Tiens enfile-ça, hermanita.

L'affection que mon frère me portait me bouleversait. Je baissais les yeux sur une petite paire de sandales qui faisait glisser vers moi avec ses pieds. Nous étions devant la porte d'entrée. J'enfilais les chaussures avant qu'il ouvre la porte.

L'extérieur de la grande villa était tout aussi impressionnant.

— Où est-ce qu'on est, Mabel ?

— Vénézuéla, Mariposa. On est chez toi.

Je souriais sans contrôle. "Chez moi" sonnait comme une belle poésie. J'avais un chez-moi... je retrouvais mes racines et je regardais autour de moi en suivant mon frère dans l'allée. Il y avait une luxueuse jeep kaki garée devant. Je voyais encore des hommes armés qui transportaient des cartons dans des camions. Ils semblaient tous extrêmement concentrés sur leur tâche.

— Je te ferais découvrir le pays. Je sais que tu l'aimeras.

Il me l'a dit en retournant et en faisant quelques pas à reculons. J'ai hoché la tête en souriant. J'avais tellement d'informations à intégrer que je ne me focalisais plus que sur Mabel. J'en oubliais presque qu'il y a quelques heures de ça, j'étais en Italie...

Mon frère m'a ouvert la portière. Et je suis montée côté passager. Je regardais cette immense villa pendant que Mabel prenait place devant le volant:

— Ey, Rio !

Je tournais la tête vers l'homme que mon frère avait appelé, d'un geste de la main il lui a ordonné de venir.

Vêtu de noir, cet homme à la peau bronzée transpirait légèrement. Il s'est approché de notre voiture.

— Tu commenceras ce soir.

— Claro, jefe. (C'est clair, chef)

— Rio sera ton garde du corps à partir de ce soir, Mariposa.

Je plongeais mes yeux dans ses iris noirs. Il était grand et costaud. Je n'ai pas su quoi répondre à mon frère, mais nous avons détournés le regard tous les deux au même moment.

Le véhicule a fait marche arrière et nous avons quitté cette villa.

Nous roulions sur des routes assez isolées mais je constatais les grandes propriétés qui s'étendaient sur des kilomètres. Le paysage m'impressionnait.

— Prends le sac sur la banquette arrière.

Je me tournais sur les sièges à l'arrière en saisissant le sac en plastique. Il était un peu lourd, je regardais dedans pour y découvrir une variété de fruits que l'on retrouvait beaucoup au Vénézuéla :

— Tu te souviens, quand abuelo (grand-père) nous apportait des papayes et des litchis ?

Une vive émotion s'est emparée de moi. Je ne me souvenais de rien de mes six ans jusque que mes onze ans, mais je me rappelais encore de mon grand-père et de la petite maison que nous avions qui donnait vue sur la rivière avant de partir du Vénézuéla...

J'hochais la tête:

— Donne-moi un litchi, tu en raffolais. C'est toujours le cas ?

Je ne pus m'empêcher de rire en secouant la tête une nouvelle fois. J'avais des larmes que je ne pouvais contrôler qui me tombait sur les joues. Je décortiquais la peau d'un litchi pour mon frère, j'en ai ouvert plusieurs avant de les placer dans sa paume. Je remarquais qu'il avait gardé son bracelet aux couleurs du Vénézuéla, j'avais gardé le mien moi aussi. C'était maman qui nous l'avait offert quand nous étions tout petits.

Il mangeait les fruits et moi aussi, je les dévorais. Mes cheveux viroleraient à cause de la fenêtre ouverte. Mabel balançait les noyaux par la fenêtre avec une décontraction qui me faisait rire. Je reniflais toutes les deux secondes à cause de mes pleurs. J'étais si émue que ça me compressait le cœur. J'avais longtemps imaginé ce que nos retrouvailles auraient pu être mais je n'aurais pas pu penser qu'elles soient si parfaites.

Au bout d'une quarantaine de minutes de route, notre voiture serpentait un paysage rural. Il faisait chaud, mais le ciel n'était pas très bleu, il n'était pas gris non plus. Caché par moment par d'épais nuages, j'aimais quand même l'ambiance en traversant ce village. Je ne sais pas pourquoi mais il me semblait familier. J'avais la sensation d'avoir déjà mis les pieds ici. Je regardais les animaux qui broutaient l'herbe, et nous descendions une colline.

J'ai aperçu une maison. Une très grande maison. Devant un lac.

Immédiatement mon cœur a cogné très fort. Je fronçais les sourcils en admirant les drapeaux du Vénézuéla et de la Réunion flotter sur le toit. Je respirais de plus en plus profondément quand Mabel s'est approchée de cet endroit qui me paraissait être un havre de paix.

Il a garé la jeep pas loin de la clôture en pierre.

— Où est-ce qu'on est ?

J'avais la voix fluette, Mabel m'a souri, il est descendu en premier, je l'ai suivi. En plaçant sa main dans mon dos, il m'a incité à pénétrer la propriété. Je regardais le jardin de fleurs qui m'émerveillait, je les aimais tant.

— Mariposa ?

Je me retournais, mon grand-frère tenait une fleur jaune dans les mains.

— Tu te rappelles de ça ?

Cette fleur s'appelait Papillon d'or. De par sa forme mais aussi parce qu'elle attirait les papillons. Je lui répondis d'un "oui" timide. Et il dégagea mes cheveux de mon oreille pour y glisser la fleur.

— Tu disais que ça te faisait te sentir comme une princesse.

Je pinçais les lèvres en baissant la tête, une main sur la paume je m'étais remise à pleurer une nouvelle fois. Ça me faisait aussi mal que ça m'apportait une forme de bien être que je ne pouvais qualifier. Je hoquetais pendant que le torse de mon frère se plaquait contre moi. Il me prenait dans ses bras avant de me murmurer :

— Je ne te laisserais plus jamais partir.

Mes bras le contournaient de nouveau.

— Mabel...

Je me tournais en entendant la voix d'une femme. Un cri m'a échappé en tombant sur ses yeux miroir des miens. J'avais de violents flash-back qui me revenaient pleine face ! Ce visage je ne l'avais jamais oublié, de même que ces taches de rousseurs qu'elle avait sur les joues. Elle était restée comme dans mes souvenirs ! J'avais l'impression de vivre un rêve éveillé, une explosion de sensation m'a pris dans la poitrine et je me suis écriée :

— Maman !?

— Mi almita !? (ma petite âme) C'est toi, mi Mariposa !

Ma maman à laisser un son de soulagement lui échappe. Elle s'est précipitée vers moi et j'ai couru vers elle. Quand je me suis jetée dans ses bras, les 14 années que j'avais passées sans elle se sont envolées ! Je suffoquais dans mes larmes en retrouvant son odeur, la mœllosité de ses bras potelés, ses caresses dans mes cheveux, mon bras. Elle pleurait aussi fort que moi. Le bonheur que je ressentais était ultime, c'était la femme qui m'avait donné la vie ! Je me suis sentie comme l'enfant de 6 ans qui avais perdu sa maman, je me sentais enveloppé d'un amour si puissant que j'avais peur de le ressentir aussi fort.

Elle me répétait, "tu es la mi almita". Je me sentais précieuse entre ses bras. Nous étions assises sur le sol. Ma maman à légèrement reculé pour regarder mon visage, j'avais l'impression de me voir en elle, elle poussait mes boucles collantes à cause de mes larmes, et m'assiégeait de baisers sur les joues. Je riais sincèrement. Ma joie était palpable, j'entendais ses mots d'amour et sentais ses caresses, c'était ma maman à moi.

— Maman...

Ce mot me paraissait lunaire. Je pouvais enfin le prononcer, et entre mes lèvres j'espérais qu'elle comprenne qu'il sonnait comme un "je t'aime". C'était ça... une maman, c'était l'amour éternel.

— Tu m'as tant manqué, mi almita. Tu m'as tellement, tellement manqué ma fille !

Je ne voulais pas lâcher les bras de ma maman. C'est la pression de la main de Mabel qui nous a fait nous lever. On riait tous les trois parce que ma mère ne voulait pas me lâcher non plus. Nous sommes entrées dans la maison, je ne la reconnaissais pas, et c'était bien plus grand que dans mes souvenirs. Mais une chose était sûre lorsque nous nous sommes assises sur ce canapé je me sentais chez moi.

Maman pleurait en me serrant fort contre elle. Je regardais Mabel avec une immense reconnaissance pour ce cadeau qu'il venait de m'offrir, il souriait sincèrement, je voyais ses fossettes se creuser. Je lui demandais de se joindre à notre étreinte. Il s'est approché de nous et à déposé un baiser mon front puis celui de ma mère. J'étais comblée.

Mais... une petite partie de moi se disait que si seulement... si seulement il avait pu être là avec moi. Je crois que mon bonheur aurait été à son maximum...


𓆃


Je me suis réveillée en ayant extrêmement chaud. En ouvrant les yeux se me sentait enveloppé de chaleur humaine. Il faisait nuit et rien qu'à l'odeur je savais que je m'étais endormi dans les bras de ma maman. Je me lovais dans ses bras comme une enfant.

Puis j'ai senti la main de ma mère dans mes cheveux. J'avais une de mes paumes sur son ventre chaud. Sur mon poignet j'apercevais cette gourmette en argent qu'il m'avait donné...Je me sentais égoïste d'être loin de lui alors qu'il devait pleurer sa sœur.

Cette culpabilité s'est intensifiée en sentant mon cœur cognait d'une douce façon.

Je tenais ma maman dans mes bras... C'était mieux que dans mes rêves je ne réalisais pas que ce moment dont j'avais tant parlé à Stella se réalisait maintenant. J'ai eu un nouveau pincement au cœur en pensant à elle... Elle me manquait terriblement, je voulais tout lui raconter comme on le faisait avant...

— Il est où Mabel, murmurais-je.

— Ne t'inquiète pas. Il revient demain matin, mi almita (ma petite âme).

Je souriais devant ce petit surnom. Il me donnait vraiment la sensation que je complétais une partie de son âme et c'était pour moi la, la plus belle preuve d'amour que l'on pouvait me montrer. Je fermais les yeux en sentant ses mains dans mes boucles, je la serrais très fort contre moi.

— Tu as tant grandi...

J'ai senti son estomac se soulever, elle pleurait. Je n'ai pas pu retenir mes larmes lorsqu'elle a continué à parler:

— Tu étais toute petite la dernière fois que je t'ai vue. Pas plus haute que trois pommes.

Je souriais.

— Pourquoi... on a été séparé ?

Maman posait ses lèvres sur le haut de mon crâne.

— Mabel t'expliquera tout, demain, d'accord ?

Je hochais la tête. Nous sommes restées dans un silence apaisant quelques minutes. Je tournais le dos à la fenêtre de cette chambre qui était ouverte, mais je sentais la brise fraîche sur ma peau et j'entendais le bruit des grillons.

— Alors... comment tu vas ma fille ? Comment tu as grandi ? Est-ce que tu t'es fait des amis ?

— Ça-va maman... je crois que ça va...

Je n'en savais rien honnêtement, mais pour le moment dans ses bras je voulais aller bien.

— J'avais une meilleure-amie... Stella.

— Stella ? Dis-moi tout.

— J'ai grandi avec elle. Et c'est grâce à sa maman que j'ai continué à parler espagnol. On était toujours collées ensemble. On regardait desesparate housewife, tu connais ?

Ma mère à rit, son ventre faisait trembler ma tête:

— Bien-sûr que je connais !

— On regardait des magazines de mode, et puis parfois on allait au centre commercial ensemble. On finissait par prendre le burger au McDonald's qui coûtait 1 dollar. On se le partageait en deux. Elle était gentille. Tu sais elle m'a offert mon premier doudou, en forme de fraise. Je l'ai toujours...

— Ça me rend heureuse de l'apprendre. C'est merveilleux de savoir que tu n'étais pas seule.

J'avais une sorte de boule à la gorge à mesure que je parlais avec Stella. Depuis ce soir ou Alejandro m'avait appelé je n'ai plus jamais eu de nouvelle de Stella... Ça me déchirait l'âme entière. Parce que je me sentais responsable de sa mort. Comme la mort de papa.

Je décidais de me taire, ce sujet me faisait un mal fou. Maman n'a rien dit mais au moins je sentais sa tendresse. J'en avais besoin...

— Ce n'était pas facile sans toi... vraiment pas facile. Plusieurs fois j'ai pensé à rejoindre ta tante, Marisa, tu te souviens d'elle. Elle vit toujours en Réunion... mais je me suis accrochée à l'espoir que tu reviendrais ici, et je voulais pouvoir t'accueillir si tu revenais...

Je reniflais devant ses paroles. J'avais grandi sans maman, élevée par des hommes j'aurais voulu avoir cette balance dans ma vie, être entourée des bras d'une mère aimante et rassurante... rien n'avait été aussi simple que cette nuit dans les bras de ma maman.

Je gardais en tête que ma maman aurait bien voulu rejoindre sa sœur, si un jour je pouvais lui offrir ce luxe, je le ferais.

— Mais maintenant que tu es là... je suis plus heureuse que jamais ma fille.

J'avais une boule à la gorge. Ses mots me faisaient mal. Je regrettais de ne pas avoir été là pour elle toutes ces années, je me disais qu'elle avait dû se sentir tellement seule et abandonnée.

— J'aimerais faire tellement de choses avec toi, mi almita. Je crois qu'on a tellement de choses à se dire que je ne sais pas par quoi commencer pour apprendre à te découvrir. J'ai pensé à toi chaque jour, je me demandais comment tu avais grandi, et je suis fière de te découvrir, tu es devenue une si jolie femme. Tu devais faire tourner la tête des garçons.

Elle a ri. J'aimais son rire, il provoquait le mien. Je secouais la tête négativement.

— Je n'avais pas vraiment de copain...

— J'ai du mal à te croire ! Tu sais je ne te jugerais pas, tu es ma fille. J'avais eu des copains au lycée. Bon... ton grand-père n'appréciait pas trop ça, mais je m'en fichais pas mal de ce qu'il pensait.

De nouveau nous rions toutes les deux.

— Moi je...

Je m'arrêtais un instant. J'ai senti mes poils s'hérisser sur mes bras.

Les sensations, les sentiments, toute cette possessivité que je ressentais quand je plongeais dans son regard vert m'ont tout d'un coup submergé. Je me sentais plongée dans son souvenir.

— Je...

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu n'oses pas me le dire ?

Je sentais l'amusement dans la voix de ma mère. Mais la vérité c'est que je ressentais une certaine pudeur à l'idée de lui parler de Côme. C'était comme si j'avouais ce que mon âme pouvait ressentir lorsqu'il était près de moi et ça allait devenir un peu trop vrai.

— Tu as un copain, Mariposa ?

Je relevais les yeux dans les siens. Ma mère a souri... j'ai vu la tendresse dans sa façon de me regarder.

— Tu l'aimes, n'est-ce pas ?

Je baissais immédiatement les yeux. Les cognements de mon cœur contre ma cage thoracique m'ont effrayé. J'avais l'impression qu'elle voyait à travers moi quand elle me regardait. Je gardais le silence alors que son léger rire a illuminé la chambre. Elle s'est remise à me caresser les cheveux.

— On en parlera un autre jour... repose-toi, mi almita, demain tu auras une longue journée.

Je me laissais bercer par sa tendresse.

Je repensais aux King.

Ils étaient peut-être encore là-bas ? Peut-être étaient-ils tous en danger ? Peut-être que quelque u était blessé ? Robin ? Sage ? Alexander ? Sashæ...

Je ressentais une certaine culpabilité car pendant que je retrouvais ma famille et qu'un bonheur immense m'abritait, je savais qu'Ania n'allait pas survivre. Je revoyais la scène comme un flash vivid. Mon cerveau me présentait les images en noir et blanc pour ne pas affronter l'horreur et le choc que cet assassinait représentait. Je fermais les yeux, la boule à la gorge...

Et toi Côme...

Et toi ?

J'aurais aimé te dire quelques mots de plus. Te dire que je t'abandonnais pas... je voulais que tu me choisisses moi... je voulais...

Je voulais...



𓆃



OK NOW, we can talk !


Mais juste avant, please, lisez ce disclaimer:

J'aimerais juste revenir sur un point que j'ai relevé au chapitre dernier !

La première fois que Côme à vu Mariposa, il ne s'est pas dit, "OMG, la gamine de 6 ans elle est trop grr, comment je peux avoir le numéro de son doudou", absolument pas ! Il l'a vu, elle était adorable et ça s'est arrêté là, le soir il est rentré chez lui et il s'est rendu compte qu'il ne faisait pas de cauchemar quand il avait son image dans la tête. Mais ça n'avait rien de pervers. Comme je l'ai expliqué, c'est comme si demain je m'occupe de maternelles dans une école primaire ou que je m'endormais avec l'image de fils de Kylie Jenner dans la tête et pour une raison que je n'explique pas je trouve que ces bébés sont apaisants et qu'ils m'empêchent de penser à des moments dramatiques de ma vie. Mais je ne suis pas en train de crusher sur un bébé. Ça s'arrête au fait que les petits sont cute et rien de plus !

De plus Côme restait quand même un petit garçon lui aussi, c'était totalement innocent et dénué de toute arrière-pensée perverse ! Je tiens à le souligner parce que je ne fais pas dans la pédophilie du moins je ne saurais pas comment le qualifier étant donné que c'était un mineur lui aussi mais je ne veux pas de délire bizarre ou que vous interprétiez d'une façon déviante. Alors oui ça accentue le fait que Côme a de la considération pour Mariposa depuis qu'il a 11 ans, et ça fait bien 16 ans qu'il l'a dans la tête, mais dans un sens: je suis un petit gars qui a peur la nuit, et quand cette fillette m'est revenue en mémoire ça m'enlevait tout ça de la tête, je pensais enfin à autre chose que tous mes cauchemars.

Je me répète hein mais j'espère que vous comprendrez parce qu'il faut vraiment l'interprété dans le sens du: Ah en fait mon cerveau il peut se focaliser sur un autre truc que ma mère qui brûle en fin de compte ? C'est un réconfort dans sa tête ça va pas plus loin au point d'en arriver au désir. Pas dans le sens comment je vais séduire une gamine de 6 ans.



NOW, on peut parler MDRRRR !


Dites-moi touuuuuut, cette nouvelle Popo vous la sentez comment ? Côme, est-ce qu'il va réussir à la reconquérir ? C'est quoi vos pronostics ? J'écoute !

J'ai aimé écrire ce chapitre honnêtement j'étais pressée de réintroduire Popo dans l'intrigue MDR. J'avais répondu à l'une d'entre vous sur Instagram, et ce que je disais c'était que dans ce tome je veux vraiment me focus sur leur relation à ces deux-là. C'est pour ça que j'ai mis le 1 an plus-tard, en vrai j'aurais pu me focus 1 chapitre ou 2 sur Côme, Sashæ et Lyne mais je ne voulais pas que ça prenne trop de place sur l'intrigue.

J'ai envie de les faire évoluer tous les deux et il fallait qu'elle revienne dans la danse.

So, yes Maripopo is a bad bitch 😬 après s'être fait hagar 1 tome entier ça risquait de lui tomber dessus ! Et ça m'étonne de voir que certaines regrettent la version cute de Popo parce que la force avec laquelle on m'a fait comprendre qu'elle saoulait MDR !

D'ailleurs, vous voyez pourquoi la mort d'Ania était nécessaire ? Sans ça Côme il n'aurait jamais eu le déclic pour grandir MDR. Depuis que sa sœur est morte il fait moins le fou parce que les conséquences c'est pas des lol.

Et sinon, je vous dessinerais leur outfit je vous mettrais sur Instagram mes stars ⭐️ !


Bon j'y go, bisous bye ! 🍓


(Juste, les filles quand vous utilisez la ref: on ne "choisit le mot" plus, je hurle de rire ! 🤣 Vous êtes les best !)


xoxo, Azra.

En espérant que ça vous a plu 🌷 !


𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦

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