CHAPITRE 40: Papillon entre les lignes.

SALUUUUUT LES COPAINS, ÇA-VA !? 🌹


OH LA LA ! Comment ça fait un bon petit bail la 😋, vous m'avez trop trop trop manqués !

Aller c'est repartie pour l'aventure Mariposa, encore une fois je me frotte les mains pour ce chapitre heheheheheheh !

J'espère que vous avez passé un bon ramadan, une bonne fête de l'Aïd aussi 🥰 !?

Bon en vrai je parlerais après la parce que y'a pas 😂 ! Je vous laisse avec la suite mes besto frendo ! ❤️

Je vous laisse avec la suite mes pops stars ! 🥡


Bonne Lecture! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓









🂡



MARIPOSA.








Ma main a poussé son torse. Mes paupières sont grandes ouvertes, et je sens les pulsations rapides que fait son cœur contre ma paume et il est brûlant. 

Mes lèvres aussi.

Un pacte entre nos yeux s'est signé à cet instant, il me fixe et moi aussi je suis incapable de détourner le regard.

Donc...

Donc, il vient... il vient de m'embrasser ?

Attendez...

On est bien d'accord qu'il vient de poser ses lèvres contre les miennes ?

Sous le choc ou en proie à une réalité déformée, je ne sais absolument pas quelles pensées traversent mon esprit sur le moment, c'est le trou noir total je suis incapable de réfléchir plus que ce que je fais déjà.

Il a le regard perçant, pénétrant le fond de mes entrailles, et personnellement j'ai l'impression que la brûlure de ses lèvres est toujours sur les miennes.

Je ne comprends plus rien ! Côme vient de m'embrasser ! Sur la bouche !

Putain mon premier baiser !

Le salaud !

Mon premier baiser il l'a pris le connard ! Je ressens instantanément un semblant de rage me prendre:

— Tu m'as... vraiment pris mon premier baiser Côme !?

Je ne contrôle plus mon cerveau. Non seulement je n'aurais jamais du dire ça parce que son regarde s'enflamme littéralement, mais le pire c'est que moi je baisse les yeux sur ses lèvres roses et j'y vois un fier sourire en coin.

Putain, le mec est satisfait en plus !

Je ne sais absolument plus si je suis enragée pour de vrai ou non. Parce que mes sens s'emballent d'une façon qui s'éloigne grandement de la haine.

— Ouais... murmure-t-il doucement, soyons honnête j'ai envie de t'en prendre des tas d'autre petit cœur, ça me fait vraiment kiffer d'être ton premier. Laisse-moi t'embrasser.

Et il n'est pas gêné !? Il n'a quand même pas osé me dire tour ça sans me lâcher du regard ?

Mais si ! Bien sûr que si ! C'est Côme, et Côme assume tout ce qu'il fait c'est ça ? Plus les journées passent et moins je doute de ça !

— Ne me demande pas d'arrêter, par pitié Chaton.

Je n'ai eu le temps que d'entrouvrir la bouche de surprise. La seconde qui à suivit, ses lèvres se collent contre les miennes une nouvelle fois, ses paumes contre sur mes joues, je les sens très rapidement s'enfoncer à moitié dans mes cheveux !

C'est trop intense !

J'hallucine...

Non j'hallucine !

J'embrasse Côme. Je suis vraiment en train-. Je-. Côme m'embrasse. Côme-.

Je ne respire plus, ça sent extrêmement bon, ça m'enfonce dans son odeur délicate et puissante ! Ce que l'on est en train de faire là, c'est tellement moelleux mais très violent, telle une douloureuse intrusion sucrée.

Il y a un truc qui rentre dans ma tête, ça prend une partie de ma dignité de le faire, mais je fais glisser ma paume le long de son torse. Je sens ses muscles se contracter mais j'ai vraiment envie de le toucher. Pourquoi, c'est une question à laquelle je n'ai pas encore de réponse.

Je m'insulte de tous les noms. Je me sens sale, mais pendant une seconde la voix de mon père disparaît de mon esprit, c'en est presque irrésistible pour moi, je veux à tout prix sentir chaque courbe de ses muscles sous ma main parce que ça me fait oublier tout ces maux.

Son regard, sa respiration s'intensifient sous le glissement de mes doigts, les sons de son souffle embrasé pénètrent mes oreilles, je sais qu'il profite de mes lèvres autant que je profite des siennes.

Je sens soudainement une pression sous mes cuisses et très vite elles s'entourent autour de ses hanches. Le choc de son soulèvement nous empêche de continuer ce baiser, pendant un temps seulement, nos regards se croisent, je suis sûre de voir un sourire en coin terriblement sensuel sur son visage et ça me paralyse l'estomac.

Maintenant tout s'accélère, mes bras s'entourent autour de son cou, je retrouve ses lèvres sauvages et mouillées. Ses paumes font pression sur mes jambes, je frissonne au contact de son torse respirant contre le mien.

J'ai l'impression de me droguer de sa vie, mais surtout de sa mort.

Me droguer d'un peu de King.

Je dois être défoncée, c'est ça ! Autrement je ne le laisserais pas m'envelopper de ses lèvres. Non ?

Non ?

Si ! Je ressens une poussée de rage, autant qu'une poussée vice nous amouracher tous les deux.

Mon dos cogne une surface, le bureau, je me sens palpiter d'une façon qui m'est nouvelle. J'en voudrais un peu plus Côme !

Un fracas d'objets qui tombe au sol me surprend, mais je continue quand même à me consumer autant qu'il continue à prendre ma chair de ses mains sur mes côtes, ça fait déjà un bon moment que j'ai fermé les yeux.

Ce qu'il est en train de me faire, ça rentre sournoisement sous ma peau, comme un appel à être comblée par son mal.

Ses paumes s'agrippent le long de mes cuisses ça me fait frémir, mes doigts caressent sa nuque parfois, exaltant !

Sa grande main glisse jusque mes hanches, mon ventre se creuse sous cette tension aphrodisiaque qui fait pression sur nous, j'ai envie de me laisser fondre, et pire encore lorsque je sens sa langue pousser contre mes lèvres, elle s'impose sans demander à entrer parce que j'ouvre la bouche incapable de dire non.

Il entre.

Je me sens faiblir en le sentant séduire ma langue. J'ai l'impression de briser une partie de moi, de ma dignité. C'est comme donner ma personne, pour mieux mourir. La drogue est bonne quand elle fait mal, parce que c'est la première fois qu'elle me pénètre aussi intensément, et j'ai l'impression qu'elle a gravé son ADN dans ma chair.

Le curetage ne surviendra pas sans arracher morceau de petit Papillon.

Et si tu chutes Mariposa ?

Je laisse un gémissement m'échapper quand ses doigts s'enfoncent près de mon ventre. Il me submerge de son être, je l'entends les vibrations de sa gorge, j'ai l'impression d'avoir son ombre sur ma personne. Et l'ombre prend du terrain, de plus en plus d'espace, jusqu'à faire disparaître tout soleil.

Si tu tombes Papillon, personne ne viendra pour toi.

Sauf que subitement je sens ses lèvres me quitter, j'ouvre les yeux haletants, je respire à peine, les cognements de mon cœur ont atteint une vitesse affolante, le sang sur mon visage me brûle les joues mais il y a une chose qui me fait trembler !

Tu le sais ça.

Ce sont ses doigts caressant mon ventre, non... il ne me caresse pas il me tâte. Comme pour sentir quelque chose. Ma tension chute à la vitesse de l'éclair, son regard m'a l'air choqué et dérangé. Ma peur me prend entièrement, il les a senties ! 

Merde, merde, merde ! Non !

Pas ça ! Pas ça ! Pas ça ! Pas ça ! Pas ça ! Pas ça !

Pas ça !

J'ai essayé de baisser mon pull afin qu'il enlève ses doigts mais il baisse la tête vers cette zone, c'est trop tard pour fuir car il soulève mon pull sur mon ventre:

Oh putain de MERDE !

Je me suis sentie mourir.

Oh pu-tain de mer-de ! On t'a touché !? On t'a touché Mariposa ?

Mourir.

J'ai eu l'impression qu'il a hurlé. J'ai même eu le réflexe de regarder autour de nous pour être sûr que personne ne l'avait entendu. Un froid glaçant dans le cœur m'empêche de le sentir palpiter correctement, j'ai tout de suite essayé de baisser mon pull, mais il a dégagé ma main avec une telle violence que je me suis sentie faiblir plus encore !

C'est quoi ça, Mariposa !? Qui t'a touché !?

Ses yeux m'ont l'air d'être possédés ! Comme si ce vert n'avait plus le droit de vivre en lui. Consumé par une sorte de colère noire. Je suis tétanisée par la gravité du ton de sa voix.

— C'est quoi !?

Il m'en veut. Il fallait mieux les cacher Mariposa ! Pourquoi tu as fait ça !

J'ai essayé me redresser encore, en voulant arracher ses doigts sur mon pull, il réussit à prendre mes poignets et les écraser d'un côté contre le bureau. Ses iris détaillent chaque parcelle de ma peau comme si je l'horrifiais, ou pas moi.., mais ces choses sur moi.

— Bouge encore ? Pour voir comment je te rentre dedans ? Réponds-moi putain, aller dis-moi ce que c'est !?

Je sens malheureusement mes larmes monter avec l'envie terrible d'en vomir.

— Je ne veux plus continuer, laisse-moi tranquille Côme !

— Et je n'en ai rien à foutre de ce que tu veux moi, c'est quoi ça !? Dis-le-moi !

Énième ridicule tentative échouée pour essayer de me redresser ! Cette fois-ci sa paume me lâche les poignets et s'enfonce sur mon buste il m'a plaqué brutalement contre la surface du bureau, tout de suite après il a tellement soulevé son pull que je crois que l'on voyait ma brassière, ma panique est intervenue à ce moment-là:

— Laisse-moi partir ! Mais arrête de les regarder ! ARRÊTE CÔME ! Je t'en prie !

— Je t'ai demandé... Mariposa, ce que c'est !? Qui ? Quand ? Quoi ? Où ? Comment !? C'est quoi putain !? C'est QUOI ÇA !?

— LAISSE-MOI TRANQUILLE ! C'EST RIEN DU TOUT !

EH ! Je te fous en l'air quand je veux Mariposa, alors c'est quoi !? C'est quoi ces marques sur ton ventre !? On dirait qu'on t'a-. TU AS des putain de-de-de-. Merde elle va me buter ! Elle va me buter la coooonne !

Il a mis une de ses paumes sur sa bouche, pendant une seconde un rire nerveux lui a échappé, mais ça n'a absolument pas duré, le changement d'émotion sur face me donne encore plus la nausée. Ma main agrippe plus férocement mon pull pour le baisser mais je n'arrive pas à m'en aller et puis mes jambes entourent ses hanches impossibles de fuir ! Il force même pour que nos corps se collent, mes larmes me coulent jusque dans la gorge !

— Qui t'a fait ça ? Qui t'as fait ça trésor, ALLER, dis-le-moi ? Un nom sera suffisant.

Un vent nerveux est passé de lui à moi, il a prononcé ces mots si froidement, tellement lentement, et très dangereusement que j'ai eu la sensation de revivre quelque chose de noir que j'ai complètement oublié ! Je ne suis plus sûre...

Mais... je ne me rappelle pas... de qui m'a fait ça.

Qui t'a fait ça...

Un vent de panique intense s'est introduit en moi j'ai essayé de me débattre et de hurler pour qu'il me laisse partir, mais son emprise sur moi soit férocement plus en colère. Je ne rivalise pas contre lui !

— Je ne veux pas en parler ! Laisse-moi partir ! Arrête de les regarder ! Maintenant ! Laisse-moi ! LAISSE-MOI !

— Ah... tu ne veux pas en parler !?

— Non ça ne se voit pas peut-être là !? Fous-moi la paix ! Maintenant ! LAISSE-MOI PARTIR !

— Hum, d'accord je vois... c'est ça, va te faire foutre toi et tes putains de cicatrices de merde, aller, je ne veux plus te voir. Casse-toi de là avant que je ne te pète ton nez trompette là ! Dégage d'ici !

Il m'a soulevé par le col et poussé brutalement vers la sortie, sa réponse m'a presque choqué. Mes larmes se sont intensifiées alors je me suis précipitée hors de ce bureau. Une lourdeur dans mon cœur m'étouffe m'esprit. Ça pénètre mon cerveau et ça me fait un mal immense sous l'estomac.

J'ai monté les marches des escaliers à une vitesse folle, je crois avoir trébuché plusieurs fois. La porte de la chambre a tellement claqué que je suis restée devant elle une minute ou deux. Mon père avait horreur que ses portes claquent. J'attendais qu'il vienne et qu'il me batte, mais il n'est jamais venu.

"Je ne veux plus te voir."

Alors je me suis effondrée sur ses draps. La couverture m'a couvert jusqu'au menton. Je me sens renifler en même temps que ma main essuie sous mon nez. J'ai l'impression de ne jamais avoir autant pleuré que depuis ces dernières semaines.

"Va te faire foutre toi et tes putains de cicatrices de merde"

Ma paume descend sur la peau de mon ventre. J'ai l'impression que c'est lui qui me touche encore, j'aimerais essuyer sa présence mais mon estomac se serre un peu trop fort à mon goût, j'entrouvre la bouche en me rappelant...

Que je l'ai laissé m'embrasser, me toucher les cuisses, le visage, que je l'ai laissé me pénétrer de sa langue.

Quelle erreur !

Je crois que je suis en train de devenir folle.

Quelle grosse erreur tu viens de commettre !

Mon ventre me brûle, la sensation est tellement étrange que ça chauffe mon corps tout entier.

La pire erreur de ta vie, Mariposa !

Il a vu mes marques, il les a touchées.

Il m'a demandé d'où elles venaient...

Moi même je ne me pose pas cette question...

Tu vas le regretter.

Personne ne me touche, et personne n'a jamais vu ses marques... mais il m'a touché lui et il sait tout. Mon cœur accélère, je respire de plus en plus fort, mon esprit me rappelle son odeur, son toucher, sa sensation sur moi.

Crois-moi, que tu le regretteras.

Alors je ferme les yeux.


Pour me souvenir... qu'il m'a lu entre les lignes.






🂡





— Je vous ai sauvé moi. C'est moi qui l'ai fait !

Je m'accroche aux papillons dessinés sur le plafond.

— Je fais tout ça pour te sauver. Toi et ton frère.

C'est Mabel qui les a dessinés hier. Il les a faits pour moi. Il m'a dit qu'il fallait que je les regarde.

Je les trouve jolis.

— Tu le comprends ça Albane ? Tu me comprends mieux que personne.

Personne ne m'appelle Albane. À part mon papa.

J'aime bien les papillons.

Parce que c'est comme mon prénom.

— Tout ça. C'est... c'est mieux, pour ton frère et toi. C'est mieux...

Je plisse les yeux. La douleur est insurmontable. Mais il m'a interdit de crier. De pleurer. Mais je veux ma maman et ça me fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de mal !

— Ne pleure surtout pas, tu as compris !?

— Mais j'ai mal pa-.

— Je fais ça, pour toi ! Tu as compris ! Alors tu te tais maintenant ! TU TE TAIS ! Petite salope !

C'est quoi salope ?

Je ne comprends pas mais ce n'est pas la première fois que j'entends papa le dire... tout le temps il le disait à ma maman. Maintenant ça me fait mal de l'entendre parce-que je sais que ce n'est pas des mots d'amour.

Mes larmes deviennent un torrent bruyant ! Je sens le contact du tapis de ma chambre contre ma peau nue. La douleur me fait perdre la tête. J'essaye de regarder les papillons au plafond, mais ma vision est brouillée ! Je m'entends hurler de frayeur.

Et c'est la première fois que papa lèvera la main sur moi. La première fois que s'enfoncera dans ma mâchoire la violence humaine. La violence du premier homme que j'ai aimé. Que j'aime. Parce que je l'aime mon papa. Malgré tout ça. Malgré cette colère qu'il porte en lui.

Je l'aime de tout mon cœur mon papa...

Papa...

"PAPA !?"

— Réveille-toi, Mariposa, c'est bon, aller, ouvre les yeux ! Eh, ouvre les yeux !

Ma paume s'est accrochée à la première chose qui s'est trouvée devant moi, c'était le bras tout chaud de Côme. J'ai inspiré une immense quantité d'air en écarquillant les yeux. Mon cœur pompe à mille, je me sens en panique !

— C'était un cauchemar. Tu as juste fait un cauchemar Mariposa.

Je regarde autour de moi pour trouver mon père dans la pièce. En me redressant, je recule maladroitement sur lit, je crois que j'articule plein de choses, en espagnol, mais je ne sais pas ce que je dis !

— Calme-toi, eh, eh, eh ? Mariposa ? C'est fini. C'est fini, regarde, c'est fini...

Mes yeux ont retrouvé ceux de Côme.

L'air soucieux sur son visage, il est penché au-dessus de moi, ses yeux sont de nouveau d'un vert chaleureux qui m'apaise. Je sens ses mains sur mes bras, il essaye de capter mon attention mais je suis scindée entre cauchemar et réalité !

— Il n'est pas là, ton paternel n'est pas là, calme-toi... c'est fini.

Sa voix est rauque, j'ai du mal à respirer, et je sens qu'il me fait asseoir correctement contre la tête de lit. Mon souffle se bloque dans ma gorge, je ne sais pas ce que ma tête essaye de me dire, mais je revois des images qui ne me paraissent pas réelles et c'est en train de me faire paniquer à un tel point !

Tout s'arrête quand je sens la grande main de Côme me prendre les doigts... avec une certaine... délicatesse...

La surprise m'empêche de réaliser mais d'un coup, mon cerveau concentre toute son attention sur le côté de ma paume, car il se met à me tapoter à cet endroit, deux ou trois fois.

Sans lâcher ma main, il tapote entre mes sourcils, sa course continue sur ma tempe, sous mon œil, sous mon nez, sur mon menton, sur mes clavicules, et sur le haut de mon crâne.

C'est tellement agréable que je sens mes yeux se plisser...

— Mets tes mains sur ton cœur.

Il l'a prononcé avec un tel calme que je n'ai pas vraiment réfléchi, j'ai quitté ses doigts pour m'exécuter. Je l'ai fait en le fixant droit dans les yeux. Il se tient debout là, devant moi. Avec un air très étrange sur le visage.

Je serais incapable de le décrire.

— Inspire.

J'ai presque frissonné à l'entente de sa voix. C'était autant dangereux que très apaisant... un paradoxe incompréhensible qui a tout de même fait gonfler mes poumons à l'excès. Je me suis sentie reprendre le contrôle sur ma personne:

— Expire, par la bouche.

Encore une fois je me suis exécutée à sa demande:

— Lentement, love.

Une explosion singulière a fait hurler mon cœur.

Love ?

En le regardant... j'avais l'impression que cette appellation était très différente des autres cette fois-ci... Son regard m'a frappé. Je me suis avoué que ce soir je le trouve aussi beau qu'effrayant.

Entre ses lèvres, là ce soir, ce nom me semblait vraiment précieux... Love...

Love ?

Love.

Je crois que j'aime bien love.

J'ai expiré lentement à sa demande et immédiatement un calme immense s'est enfoncé dans mon corps à mesure que le souffle me quitte. J'ai essuyé d'une main les larmes qui me collaient aux joues. Comme un enchantement je ne ressens plus de panique. Rien qu'un peu de fatigue sur mes épaules. Je n'ai pas réussi à détourner le regard et lui non plus.

Je me suis demandé quelle était cette technique, parce qu'à présent tous mes mauvais songes étaient oubliés...

— Je fais...

J'expire.

— Je fais tout un tas de cauchemars depuis que je te connais... Côme... pourquoi ?

Il a froncé les sourcils en me fixant perplexe. J'ai presque eu mal à la gorge en lui disant ces mots, je me sens trembler. Cette fois-ci, la dureté dans ses yeux a rendu incapable le fait que je soutienne son regard, je baisse la tête.

Brièvement quelques images noires de mes peurs me reviennent en mémoire. Je revois mon père, je ne sais pas ce qu'il m'a fait mais je sais que je ne veux pas qu'il le fasse et je ne veux surtout pas m'en souvenir.

— Tu fais des cauchemars parce que tu me caches quelque chose Mariposa, ce n'est pas à cause de moi.

Je l'ai observé un petit moment. Il a croisé les bras sur son torse. Sa taille m'oblige à relever la tête en arrière pour le voir, j'ai prononcé:

— Que veux-tu dire ?

— Ça s'arrêtera, quand tu en parleras Mariposa.

— Mais toi aussi tu ne veux pas révélé tes cauchemars.

— Pourtant je t'ai déjà dis que j'avais de vieux souvenirs en tête, et toi ? 

Il à raison.

Je ne réponds rien car je ne veux pas en parler.

Et pour la énième fois une phrase aura suffit pour que je me la boucle.

Néanmoins, je ne comprends rien, absolument rien à sa psychologie pour être honnête, la complexité de son cerveau me semble hors de porter pour des personnes ici-bas...

Il m'effraie autant qu'il réveille un grand nombre de questions auxquelles je n'aurais probablement jamais de réponse si elles ne sortent de pas de sa bouche.

Son regard est vif, authentique, il assume tout et ça se sent et c'est ce qui m'impressionne le plus chez lui. Mais je détourne rapidement le regard lorsqu'en baissant les yeux sur ses lèvres je me rappelle que maintenant qu'il a pris les miennes.

Et que j'ai accepté de les lui donner.

Et malgré ce regret qui me remonte dans la gorge, j'ai envie qu'il recommence...

Parce que ça m'a fait du bien de mourir sous son ombre.

Je me mets à mordre l'intérieur de ma bouche. Ma panique se mélange avec le sentiment morose de mes cauchemars.

— J'ai juste une question Mariposa.

Mon cœur a vrillé. J'ai tant redouté la question que ça m'a donné des frissons, j'ai continué à fixer ses chaussettes blanches.

En me faisant des réflexions plus bêtes les unes que les autres pour éviter d'affronter la réalité.

— Où est-ce que tu as peur ?

Mes yeux se sont rivés droit dans les siens moi à l'entente de sa voix. Sa question m'a extrêmement surprise, parce qu'elle n'était pas correcte.

Où est-ce que tu as mal, et est-ce que tu as peur aurait été plus approprié.

Mais sa question réunit deux thèmes tout aussi important. Les maux de l'âme et la peur dans le cœur...

Le comprendre aussi facilement me donne des frissons sous la peau...

— Tu m'effraies... Côme... vraiment...

— Je sais.

J'ai mis une petite seconde avant de lui répondre:

— Parfois, je me demande qui tu es ? Réellement ?

J'ai partagé une partie de ma vulnérabilité avec cet homme dans cet échange. Mais pire encore une partie de mon intimité en lui offrant mes lèvres.

J'ai comme la sensation qu'il entre sournoisement dans ma tête. Qu'il s'y enfonce de force, et que je suis incapable de lui bloquer l'accès.

Il s'est avancé, ses doigts ont pincé les plis de son pantalon pour le remonter avant de s'asseoir sur le rebord du lit. Juste à côté de moi. Ses pieds sont toujours sur le sol ce qui l'oblige à partiellement tourner le torse vers moi. J'ai regardé son poing s'enfoncer dans les draps, et mon cerveau me rappelle qu'il a enfoncé ses mains sur mes cuisses, dans mon ventre. J'ai des frissons qui n'ont pas lieu d'être que j'essaye de cacher par un visage de marbre.

Je déglutis difficilement, mes yeux se baissent tout naturellement sur sa gorge, sa pomme d'Adam remonte, lui aussi vient d'avaler sa salive. Je regarde ses bras et je me rappelle qu'il est vraiment très musclé. Pas comme un body-builder, mais suffisamment pour que la simple idée de sa virilité m'impressionne.

Ses tatouages le long de ses bras me paraissent tellement subtils que parfois que les oublierais presque.

— Ça t'intéresse ?

Je relève les yeux en haussant les sourcils. Mon sang afflue sur mon visage, mon estomac se tord d'un coup. J'étais littéralement en train de le reluquer de la tête aux pieds.

— Je pensais que je ne t'intéressais pas Misiu (Ourson) ?

Son sourire en coin est horrible je me suis sentie rougir et le pire c'est de comprendre que la question est à double sens:

"Ça t'intéresse de me regarder ?"

"Ça t'intéresse de savoir qui je suis ?"

— Ma réponse n'est pas importante, finissais-je par répondre. 

— C'est une réponse suffisante pour moi. Alors c'est ça, tes cauchemars ? Ton père te fait sentir insignifiante ?

J'ai senti mes yeux s'écarquiller et mes lèvres s'entrouvrir. Je me suis figée un instant en le fixant. La distance entre son visage et le mien n'était pas suffisante pour que je puisse me cacher de lui.

— Et pourquoi ça, m'a-t-il demandé, parce qu'il te cognait et que ça te faisait te sentir faible, misérable, impuissante, qu'il te demandait de te taire pendant qu'il le faisait ? Ou alors pour d'autres causes ?

Je suis incapable d'articuler quoi que ce soit ni de détourner le regard. Piégée dans ses yeux, mon cœur accélère, par peur qu'il dise quelque chose qui raviverait des souvenirs enfouis.

Comment il sait ?

Non, il ne sait rien, il ne peut pas savoir...

Il sait.

Mes mains tremblent. Je crois qu'il connaît déjà la réponse et qu'il sait très bien de quoi il parle.

— Pourquoi Mariposa ?

Il est trop calme et son intérêt soudain pour moi me fait stresser. J'ai dû mal à comprendre ce qu'il veut, mais je crois que là n'est plus la question.

— A-arrête. Arrête, je t'en prie... je t'en prie.

— Pourquoi ?

— Je ne veux pas en parler...

— Combien tu en as ? Des cicatrices ?

— Côme... s'il-te-plaît...

— Qu'est-ce qu'il te disait ? Qu'il le faisait pour toi ? Dis-le moi.

— Pourquoi tu fais ça, fronçais-je les sourcils prise d'un vent de panique, tu veux me blesser c'est ça ? Je n'ai pas envie de jouer à ça ce soir... et tu as gagné si c'est ce que tu veux !

Tu es effrayée ma pauvre, avoue-le, c'est la peur qui parle.

Tu as peur qu'il en sache un peu trop. Sur ces mauvais rêves qui te paraissent un peu trop réels.

J'ai voulu me retourner et m'enfoncer sous les draps, mais c'était sans compter le fait que sa main s'est arrêtée devant moi comme pour me retenir de bouger. Je me suis figée, il a serré le poing en baissant finalement le bras.

— Je me demande encore, où est-ce que tu as peur ?

— Comment peux-tu être aussi curieux ?

— Et pourquoi je ne le serais pas, moi c'est plutôt ça ma question ?

— Je-. Je ne sais pas. Ça me fascine que tu puisses poser autant de questions. Tu ne t'en caches même pas.

Il a arqué le sourcils, amusé je crois:

— Me cacher de quoi exactement ? Tu veux dire, jouer au plus mystérieux pour me donner un genre mauvais garçon ? Crois-moi que j'ai d'autre choses à foutre que faire semblant que ton cas m'intéresse plus ou moins, c'est faux.

Pourquoi ?

Mais est-ce qu'on est vraiment honnête comme ça ?

Je crois que la surprise sur ma face à étiré mes traits. Il me fixe sérieusement, je comprends qu'il attend carrément que je réponde à la bombe qu'il vient de me lâcher, le problème c'est qu'il m'a bouche-bée et la seule chose que j'ai réussi à articuler c'est:

— Tu es censé vouloir me tuer Côme, d'une balle dans la tête.

— Ah ouais je vois, et du coup j'aimerais bien que tu m'expliques quand est-ce que l'un empêche l'autre parce que je ne vois pas le rapport ma puce.

— Pourquoi je me réveille en sueur dans la nuit devrais être le cadet de tes interrogations et tu devrais plutôt gérer tes affaires à toi.

— Ouais c'est clair, sauf que mes affaires pour ce soir, c'est toi mon Papillon, et j'ai toute la nuit pour m'occuper de toi... et bien plus si affinités.

Je suis vraiment sur le cul. Non seulement, parce que je me rends compte qu'on est en train de discuter, calmement, et aussi parce que sa réponse a été prononcée d'une voix presque trop sûre et trop envoûtante avec ce putain de sourire en coin, la scène me paraît irréaliste. La tension s'est attaquée à ma chair de la pire des manières. Sans aversions, sans haine, mais une sorte de rage torride au niveau du ventre. Le plus étonnant, c'était de ne pas avoir été capable de détourner le regard.

Bien au contraire, j'avais envie de le regarder encore et encore, j'ai même senti mon sourcil se hausser, et quand je l'ai fait, il a fait de même, tel mon miroir.

La seule source de lumière c'était la lampe de chevet près du lit, mais c'était suffisant pour moi nous plongeant tous les deux dans cette ambiance tamisée. Ses iris sont orange et vertes à cause de l'éclat. Et sans trop de luminosité, ses cheveux sont châtain ce soir. Les images de ce qu'on a fait plus tôt me hantent. Mon cerveau m'interdit de bouger la langue parce que ça me donne la sensation que la sienne est toujours dans ma bouche. Et j'ai presque ce manque qui me prend d'un coup.

Tu délires, Mariposa !

— Et après ? À quoi te servira tout ce que tu tireras de moi, demandais-je.

— Comprendre pourquoi mon papillon n'arrive pas à dormir.

— Pourquoi tu cherches à me comprendre Côme ?

— Parce qu'un jour tu m'as demandé ce qui m'excitait, la réponse est toujours toi. Je veux comprendre pourquoi toi tu me fais tout ça. Alors j'ai besoin de savoir quel chaos il y a derrière ce semblant d'innocence que tu caches sur ton joli visage.

J'ai pincé mes lèvres en me retenant encore de hausser les sourcils de surprise, il est au taquet ce soir au point ou ça me happe l'estomac à chaque fois. Il est très sérieux et ça me désempare.

— Tu as bu ? C'est ça ?

— J'ai mis du vin blanc dans mon risotto. Autre chose ?

— Ouais... c'est presque pareil ? Non ?

Il a ricané en secouant la tête:

— Avec ou sans alcool, Mariposa, je te le dirais en polonais ou en anglais que je te trouve sexy. Et non je n'ai rien bu.

Il n'a pas bu... est-ce que ça m'étonne, en réalité non. Je le crois maintenant, je sais qu'il dis tout ce qu'il pense.

Mais merde quand même, ce n'est pas possible ! Vingt ans de célibat, et la première personne qui me branche autant est un assassin qui veut m'ajouter à sa liste de victime ! J'ai vraiment la poisse !

Là, il fallait vraiment que je parle moi aussi pour canaliser l'agitation que j'avais dans tout le corps:

— Donc... je t'intéresse ? C'est ça ?

Un sourire en coin a étiré ses lèvres. J'ai eu une vive bouffée de chaleur qui m'a pris d'un coup dans le ventre quand il a murmuré un nouveau "Ah la la, Mariposa...", sans vraiment me contrôler je ne me suis pas empêchée d'afficher un sourire discret à mon tour.

Je ne sais pas pourquoi, quand il prononce cette phrase, j'ai la sensation que ça le rend un peu plus humain...

— Quoi, demandais-je à voix basse.

Lentement, sa langue est passée sur ses lèvres, ses yeux rieurs m'observent sans rage pour une fois. Le moment est devenu très intime pour une raison que je ne saurais décrire, mais j'ai eu la sensation qu'il n'y avait plus que lui et moi sur la surface de la terre.

— Tu sais... articulais-je en attrapant une mèche de mes cheveux, plus je te parle, et plus je pense que... que tu ne laisseras jamais personne te sauver Côme... et je crois... je crois que c'est ce que je trouverais le plus triste quand tu me tueras...

Son regard est devenu très noir. Un truc qui m'a presque fait reculer la tête. La peur est montée jusque dans ma gorge.

J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas et je l'ai vu tout de suite sur son visage.

— Je n'ai pas besoin d'être "sauvé", et je ne suis pas en train de te parler de ta mort là donc tu cherches quoi ?

— Alors pourquoi tu veux comprendre mon chaos et pourquoi tu veux dormir avec moi ? Reste comme tu es si tu n'en as pas besoin.

Tout d'un coup... le regard de Côme a changé... j'ai eu l'impression de l'avoir à nu devant moi. Comme un petit chaton sans défense, vulnérable et sans carapace. Le temps d'un switch d'une lampe... j'ai compris sa détresse et surtout... j'ai compris que personne n'a jamais montré à cet homme comment demander à l'aide quand on est au bord du gouffre.

— Je ne le dirais à p-.

— Ferme-ta-gueule, me coupe-t-il agressivement, tais-toi... Mariposa.

Son regard est presque gorgé de haine. Une pression titanesque s'est abattue sur moi. Je pince mes lèvres, une seconde avant de décider de reprendre la parole. La vérité c'est qu'à ce moment précis... je ne ressens ni danger ni frayeur...

— Tu aimes ça... hein ?

Il n'a pas compris, mais ma question l'a intrigué je l'ai vu plissé un œil en inclinant la tête, enlevant un peu de cette colère sur sa face:

— J'ai l'impression que, non je crois qu'on aime ça tous les deux... en fin de compte... hum ?

Je l'ai murmuré et regretté tout de suite après. Mais il fallait que ça me sorte de la tête. Parce que je ne comprenais rien à ce que lui et moi vivions. Si on se haïssait vraiment ou si la rage n'était mutuelle que parce que nous le devions tous les deux. Comme forcé à vivre l'interdit pour survivre l'un à côté de l'autre, le contraire nous tuerait peut-être...

Sûrement.

— Aimer quoi, articule-t-il sérieusement.

— La douleur ?

J'ai pointé du doigt sa télévision cassée, mais il n'a absolument pas suivi la direction. Ses yeux ne m'ont jamais lâchés pas une seule seconde, j'avais l'impression d'avoir réveillé quelque chose en lui. Mais impossible de mettre de mot sur cette sensation:

— Il y a quelque chose que tu aimes dans le fait de me tuer à petit feu Côme. Ne le nie pas, s'il te plaît...

Il a expiré bruyamment. J'ai senti l'inquiétude voyager sur les traits de mon visage. Comme chaque nuit, la parole est plus facile entre lui et moi. Pour nous. Pourquoi, je ne sais pas. Mais il est là, avec moi le soir. Il est même trop présent, au point ou je me sens couvée par son étouffante présente.

La vérité c'est que ça me rassurait d'être avec lui.

— Que je sois une Díaz te fait du mal, pourquoi ? Je n'en sais rien, mais c'est suffisant pour que tu aies envie de me coller une balle dans la tête. Et pourtant... tu es là, tu me protèges même au péril de ta vie, et le pire, c'est que tu veux apprendre à me connaître quand même n'est-ce pas ?

J'ai marqué un temps d'arrêt. L'idée de la mort m'a hérissé les poils. Je parle tout de même avec l'homme qui veut éteindre tous mes espoirs. J'ai embrassé l'homme qui veut ma mort plus que n'importe qui ici-bas. Il est là assis à cinquante centimètres de moi et moi je lui donne une partie de moi...

Mon cœur se serre, peut-être que c'est moi qui aime tant la douleur...

Le silence plombant a réveillé mes angoisses. Je me suis mise à mordre l'intérieur de ma lèvre. Il a mis un moment avant de finalement articuler:

— C'est ton frère qui t'as fait ces cicatrices ?

— Non, m'écriais-je prise de court par cette question.

— Mais c'est génial ça, il a énormément de chance. C'est donc bien ton père qui te les a faites.

Ce n'est absolument pas une question.

Et dans ma tête c'est le trou noir. Le rêve, le cauchemar de tout à l'heure... je ressens une palpitation maladive me donner cette envie de vomir, mais je ne me souviens toujours de rien.

— Les marques sur ton corps seront les dernières qu'un autre fera sur toi, famille ou non, le prochain qui osera te toucher je m'en occuperais personnellement, c'est une promesse Mariposa. Et, autant que ton nom me suffise à me mettre hors de moi, oui, tu es une raison suffisante pour que je t'accorde ma protection.

L'exaltation que j'ai ressentie devrait m'être interdite.

Je déteste les promesses.

Je ne veux pas y croire.

Mais j'y crois quand même.

"Tu es une raison suffisante."

Je m'en veux de m'accrocher à ce petit bout de phrase. Il m'a donné l'impression de mérité de vivre...

— Pourquoi, finissais-je par demander en baissant les yeux sur la pointe de ma mèche de cheveux.

— Je t'ai déjà dit que j'avais besoin de toi.

— Et je t'ai déjà dit que c'était un mensonge.

Il a ricané, je l'ai regardé rire de nouveau.

Son visage est vraiment différent quand il se laisse rire...

— Tu comprendras plus tard que je ne mens jamais, Mariposa.

— Alors, dis-moi, ce que tu fais ici. Dans ce lit ? Qu'est-ce que tu attends de moi ?

— J'attends que tu me dises de quoi tu rêves, et je veux que tu me montres tes cicatrices. Que tu me dises d'où elles viennent, combien tu en as et surtout qui te les a faites même si j'ai déjà ma petite idée. J'attends que tu dormes pour te suivre sous mes draps parce que ouais... ouais, c'est vrai j'ai grand besoin de sommeil et avec toi je dors sans cauchemars. C'est suffisant pour toi ?

— Tu changeras d'avis, un jour tu te lasseras et ça ne t'exciteras plus Côme... je ne veux pas être là quand ça arrivera.

— Je ne pense pas un jour te regretter Mariposa.

Un emballement s'est réveillé sous ma peau, hérissant mes poils, je n'arrive plus à regarder autre chose que lui. Je crois que nos soufflent accélèrent ensemble.

"Je ne pas un jour te regretter Mariposa."

Putain... j'en suis sûr en fait. Son regard est troublant !

Qu'est-ce qui est en train de ce passer pour nous ce soir ?

D'abord, ce baiser.

Et maintenant cette discussion ?

Cette phrase !

Putain, ça me fait paniquer, mais une chose est sûre, je veux continuer sur ce chemin ! Je veux m'effondrer pour voir où nous mène ce chaos. Mon cœur accélère, j'ai besoin d'air, ses yeux me font l'effet de la pression de l'univers sur moi, mais j'articule:

— Tu veux juste coucher avec moi.

— C'est clair mais pas que.

— Il n'y a rien qui me convaincra qu'un jour tu ne regretteras pas ce que tu fais là.

— Ce que je fais là ? Ce qu'on fait là. Parce que tu joues autant que moi Mariposa.

— Et qu'est-ce qu'on est en train de faire ?

Aucun mot ne sera suffisant pour décrire l'aura qui se dégage de son visage. Une chaleur dévastatrice me détruit les poumons mais mes yeux n'ont toujours pas réussit à regarder autre chose que ce vert.

— On crée notre monde de chaos, love.

Je déglutis. Love.

Ce qui se passe dans cette chambre deviens sombre mais horrible, j'en ai de grands frissons. La bulle qui nous entoure ne laisse entrer que nos petites âmes déchirées...

J'ai envie de voir ce que ferait un petit papillon au milieu de son cosmos.

— Qu'est-ce... et tu ferais quoi de ce monde, demandais-je.

— J'y plongerais mon petit papillon, et je profiterais de lui dans mon univers.

J'ai dû inspirer pour encaisser ses paroles. Mes joues sont brulantes. J'ai bien compris... et ce n'est pas pour autant que je voulais arrêter de jouer...

— Tu... tu veux dormir avec moi Côme ?

— Je veux dormir avec toi Love.

— Et le lendemain tu partiras ?

— Est-ce que tu veux que je parte ?

La question m'a piégé. Parce que... je venais de lui avouer sans m'en rendre compte que j'accepterais de dormir avec lui, et que j'avais encore moins envie qu'il me quitte une fois le matin venu.

Il me fixe, je pince mes lèvres prise de honte. Le revirement de situation entre lui et moi est survenu comme à notre habitude, passé minuit, après la haine et la douleur. Maintenant j'avais envie de me réparer, et une part de moi était sûre que lui aussi.

— Je ne veux pas parler de mes... mes marques, ni de mes cauchemars...

— Donc c'est un oui, tu veux que je reste ?

— Si tu ne me parles pas de ça et tu saisis ta chance d'arrêter d'être un connard ?

— Et prendre le risque de ne plus être ton connard préféré, non sans façon Papillon.

J'aurais pu être surprise par cette réponse, mais ce qui m'a étonné c'est son rire. Côme a ricané. D'une façon presque... détendue. Sa putain de plaisanterie avait l'air de vachement l'amuser. J'ai pris un moment, mes yeux se sont perdus sur son visage je crois que j'étais en train de sourire moi aussi.

Mais son visage m'a frappé.

Sa beauté est profonde. Presque bizarre tant elle est captivante.

Cet homme est un tueur...

Mais cet homme me paraît... tellement profond.

Pas noir. Pas sombre. Non... pas ce genre de conneries...

Il est de toutes les teintes, des plus noires aux plus claires. Il y a plus qu'un traumatisme derrière lui, j'en suis sûre... je le sais, il y a toute une histoire et pour être tout à fait honnête, j'aimerais qu'il me conte pour connaître chaque nuance qui font de lui Côme King. C'en est presque fascinant de voir qu'il a une part de soleil, une part de la lune, mais aussi une part étoilée. Des astres éteignent en lui mais qui sont bien là...

J'ai envie de dire qu'il est ténébreux, intense, et explosif.

— Demande-moi de rester love.

J'ai haussé le sourcil. Sa voix grave a fait accélérer les cognements de mon cœur. La façon dont il m'a fait cette requête j'ai cru halluciner.

Il me demande signer un pacte. Je le sais, un truc qui va me lier à lui.

Longtemps.

Une éternité peut-être.

— R... reste.

Et j'ai signé.

Il n'a pas pu cacher, le microsourire en coin qui a illuminé son visage. Il m'avait l'air tellement inoffensif que je me suis sentir faiblir face à lui au point ou quelque chose à explosé dans mon ventre. Mais... ça m'a fait du bien d'avoir le droit d'être faible. Et je crois que lui aussi...

J'en suis sûre. Je lui ai rendu un sourire timide avant de baisser les yeux sur son bras. Mon regard s'est éternisé un bon petit moment sur sa peau, blanche mais pas tant que ça finalement, je le trouvais légèrement mat, j'ai même remarqué ses poils sont blonds et cette chaine en argent autour de son poignet.

Le temps est passé et je sais que je n'en avais aucun droit... mais depuis qu'il m'a embrassé, l'envie de le toucher s'est décuplée. Terriblement, alors j'ai levé la main.

Lorsque mes doigts se sont posés sur sa gourmette, je me suis sentie trembler de l'intérieur puis j'ai effleurée sa peau chaude. Son muscle s'est durci gonflant presque ses veines. J'ai tracé un chemin de mes mains pour regarder plus en détail les tatouages de son bras. Il n'en a pas énormément, je vois un petit éléphant dans l'intérieur de son bras, ça m'étonne, je me demande ce que ça peut signifier... En continuant à voyager sur son art mon index s'est posé sur un tatouage en particulier.

Mon regard n'a pas quitté cette l'inscription en rouge, c'était le seul tatouage de couleur sur son bras, et il était noté: XXV.III

J'ai caressé l'ancre parce qu'elle m'avait tapé dans l'œil. Je voulais savoir ce qu'elle signifiait, ma tête s'est approchée et je l'ai entendu soupirer bruyamment... En relevant les yeux dans les siens, une bourrasque torride dans le ventre m'a complètement fait rougir. J'ai cru voir une pressante envie dans ses yeux, un truc catastrophique et enflammé.

— Enlève ta main.

Mon cœur à rater un battement, j'ai cru qu'il était en colère contre moi. Paralysée j'ai continué à le fixer apeuré mais il m'a dit:

— Je te promets que je ne me retiendrais plus pour te caresser autre chose qu'un bras, Mariposa. Enlève-la, c'est un conseil. 

Je me suis tout de suite exécutée. Mon cœur s'est mis à pomper bruyamment derrière ma chair, j'ai vraiment cru qu'il l'entendait, et puis je crois que j'étais trop rouge pour le cacher.

LA HONTE !

PUTAIN !

Mais toi aussi !

— Je... voulais juste savoir... enfin, ce que ça signifiait... déso-. euh.

Je me suis retenue de m'excuser. En me souvenant de ce qui s'était passé le jour où je l'avais fait. Il a expiré avant de prononcer d'une voix grave: 

— C'est la date du décès de ma mère et mon anniversaire...

Un choc strident m'a pris. La façon dont il l'a articulé, j'ai eu l'impression que ça l'a poignardé en plein cœur de me le dire. J'ai même eu du mal à déglutir... Et pourtant je le savais puisque son père l'a dit... j'ai regretté de l'avoir insulté de "fils-de-pute" au restaurant. Et puis en faisant le lien, je me suis dit... que sa mère est partie un jour si important.

Le 25 mars.

Le jour de son anniversaire.

Mentalement, la date s'est gravée dans mon cerveau. Je savais que je n'allais jamais l'oublier. Et puis ça m'a pris dans la gorge que cette date soit un désastre pour lui.

— Toutes mes condoléances. Je suis dés-. enfin, elle devait t'aimer beauc-. euh, rien.

Il n'a rien répondu.

Au début, il m'a juste observé. Et il le faisait comme un petit animal. Il est hagard et attentif, comme s'il voulait vraiment analyser la situation et en conclure des théories. Je n'ai pas pu soutenir son regard c'était étrangement intense.

Mais ce n'était pas le pire, le pire c'est sa main s'est posée sur ma cuisse. J'ai tellement frissonné que mes jambes se sont automatiquement resserrées. Il s'est mit à tapoter ses doigts, tout ce que j'ai ressenti sous mon ventre s'est manifesté sur les traits de mon visage. Le feu aux joues, il est finalement entré complètement dans ce lit. Sous son ombre son dos s'est automatiquement enfoncé dans les draps. Ma respiration accélère. La sienne aussi devient plus profonde.

Côme ne me quitte pas des yeux.

Il m'emmène sous les draps. Je me laisse emporter totalement ensorcelée par son aura, mais c'est l'extase quand il me serre très fort dans ses bras, mes joues se collent contre ses pectoraux à mon tour mes bras s'entourent autour de son torse.

Je me sens en sécurité...

Je crois que j'ai aimé entendre la mélodie de son cœur, c'était affolé et rassurant.

C'était Côme.

— Demande-moi de te dire quelque chose love.

Sa voix grave m'a encore fait frissonner.

Love.

Love.

Love.

Love.

J'ai comme l'impression que l'on n'a pas le droit de faire ça. Et ça me fait autant de mal que ça me donne des bouffées de vie.

— Dis-moi quelque chose, articulais-je doucement.

— Nie odlatuj, mały motylku. (Ne t'envoles pas petit Papillon) Zostanę. (Je vais rester)

J'ai relevé la tête pour plonger mes yeux au fond des siens. J'étouffe déjà de chaleur sous la couette et dans ses bras. Mais je ne veux que ça change pour rien au monde. Ses poumons respirent contre les miens.

Je n'ai pas compris un seul mot... mais son visage est d'une paix extrême. Et je n'ai pas envie de la déchirer. La vérité c'est que je voulais vivre l'instant pendant très longtemps.

— No quemes tus alas. (Ne te brûle pas les ailes) Quédate conmigo. (Reste avec moi)

On s'est regardé un bon moment. Ma tension est montée à un degré qu'il ne valait mieux pas calculer. En tout cas ce que je ressentais en l'observant, c'était un truc explosif, un truc intense, immense, un truc creusant, peut-être et sûrement destructeur... tellement profond que la peur grandissant en moi m'a fait raté un battement.

Je crois... j'étais sûre d'avoir envie de l'embrasser. Je voulais découvrir quelque chose. Et lui aussi. Je sais qu'il n'a pas compris ce que j'ai dit, moi non plus mais au fond de moi son polonais me rassurait...

Et je savais déjà qu'il avait lu entre nos lignes.

— Dors, Papillon.

Il a étiré le bras pour éteindre la lumière.

Le noir ne m'a pas fait peur.

Pour une fois que je n'étais plus toute seule.

Ses mains sont passées sous mon pull. J'ai senti le bout de ses doigts sur mes cicatrices. J'ai eu la sensation qu'il les comptabilisait une par une. Les spasmes de mon ventre me font halluciner, je pince les lèvres pour me retenir souffler à cause des frissons qu'il me provoque, je le laisse faire pendant plusieurs minutes.

Puis finalement, sa main a glissé sur mon dos. Son pouce me caresse la peau, je l'ai serré un peu plus fort contre moi quand il a enfoui sa tête dans ma poitrine.

Alors j'ai fermé les yeux.

— Dors sans cauchemars Côme. Je ne le dirais à personne.

— Je sais, love.

Petite lumière dans le noir.

J'aime bien love.











🂡









Est-ce que vous le sentez venir la ?

Le carnage ?

Parce-qu'il arrive vite...

Ambiance étrange entre Maripopo et Cocomelon 😎...

J'viens de me rendre compte qu'on est à la moitié du livre en fait... Disons que dans 2/3/4 chapitres ça sera la fin du Tome 1 déjà 🧐. À voir mais Mariposa sera plus court que Valentina (J'suis traumatisée on m'a tellement dit c'était long MDR).

Comme avec Valentina je ferais le T2 à la suite.

Celles qui sont sur twitter vous avez eu l'aperçu du chapitre, j'essayerais de mettre des petits indices par-ci par-là de temps en temps MDR !

En attendant on se catch-up sur Instagram, je vous annonce bientôt officiellement la grande nouvelle pour Valentina 😎...


SINON, dites-moi ce que vous avez pensé de ce chapitre !? 😋



Backup Account: ikunafa
𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦


En espérant que ça vous a plu ? 🌷

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