CHAPITRE 4: Stella.
Hello girls, ça-va? 🌹
De base je voulais le publier hier mais j'ai pas réussi à le corriger 🥲...
J'ai commencé un nouveau travail aussi, je me suis jamais autant fait Hagar de ma vie (En gros hier j'ai commencé à 6h30 je finissais à 15h et mon manager, à 15h il considère qu'on à pas finit de ranger donc il décide pour nous qu'on finisse à 16h ce fou là, je suis rentrée quand même parce que y'a pas)
Je vous laisse avec la suite les filles ❤️
Bonne Lecture! 📖
Xoxo - Iamkunafa. 🍓
🂡
MARIPOSA.
J'ai posé ma main sur mon ventre.
Mes yeux rivés sur l'écran de mon téléphone. Il est 41, je ne reçois plus de message. Et si je ne retourne pas dans le restaurant je crains les conséquences.
Mes doigts, non, mon corps tout entier tremble. Je vais m'effondrer... Mes jambes me tiennent à peine.
Je relis les messages. Encore et encore, comme si la relecture m'apporterait de nouvelles réponses ?
Il sait ? Alejandro sait ? Il sait quoi exactement ? Alejandro sait quoi exactement !? Et pourquoi m'avoir envoyé son nom deux fois !?
J'ai du mal à respirer mais je prends mon courage à deux mains et j'appelle immédiatement Stella. Ça sonne pendant tellement longtemps que j'imagine le pire. Et mes angoisses me font sombrer. Je sens mes yeux se gonfler de larmes de terreurs. Il faut que je sache ce qu'il se passe maintenant !
Répondeur.
Mon Dieu. Je rappelle encore.
Encore.
Encore.
Enco-.
— Mariposa...
Le son d'une voix grave me fige sur place. Je ne sais pas ce que je suis en train de vivre mais d'aussi loin que je me souvienne, la peur ne m'avait jamais éprise à ce point. Au point où la panique s'immiscerait entre ma chair et ma raison. Ou la force dans mes jambes s'amenuiserait drastiquement... J'ai la gorge sèche, j'essaye de répondre, d'articuler quelque chose, n'importe quoi ! Mais mes lèvres restent immobiles, rien n'en sort !
— Original comme prénom. Mariposa...
Il l'a articulé avec la beauté de l'accent espagnol. Doucement je commence à reconnaître sa voix. J'entends un son derrière que j'ai beaucoup de mal à identifier parce que mon cerveau ne résonne plus comme à son habitude...
— Tu sais, quand tu es passé il y a deux jours je me suis vraiment demandé "pourquoi ta putain de gueule ne me revenait pas ?"
Le tempo de mon cœur descend jusque dans mon ventre. L'hiver me colle à la peau, je suis glacée alors mon corps frissonne mais rien ne semble m'atteindre plus que le son de la voix très grave que j'entends derrière ce combiné. Ces paroles sont dans mon crâne et ça m'étouffe.
— Enfin, ça, c'est une autre affaire. Ava n'a pas d'amis. Ava n'a pas de camarades. Et au-delà de ça, tu n'aurais jamais dû passer le pas de ma maison Mariposa.
— Stella... Stella ?
Ce sont les uniques mots que j'ai réussi à prononcer. Stella. Ma peur me fait oublier qu'à cet instant même Alejandro Ruíz est littéralement en train de me menacer, de quoi ? Impossible à dire, mais rien dans son discours ne me laisse penser qu'il apprécie cette discussion.
— Oh Stella ? Elle a dû te le dire pour nous n'est-ce pas ? Parce que bizarrement c'était ma meuf juste avant que tu ne foutes un pied chez moi. Et notre histoire s'est finie juste après que tu sois partie précipitamment. Je me demande, pourquoi ? Est-ce que par hasard tu aurais entendu quelle chose que tu n'aurais pas dû ? Et qu'est-ce que tu lui as dit, hum ?
— RIEN !
Ridicule.
JE SUIS RIDICULE !
— Oh ! Et c'est vrai ça ?
Et je réalise que j'ai mis nos vies en danger, pour un secret que j'ai été incapable de garder pour moi !
— Elle est où !?
— Six pieds sous terre. Et la prochaine c'est toi. Je connais ton père, je sais où tu habites à ta place je commencerais la cavale maintenant, parce que je vais te chopper petite Mariquita (coccinelle. péjoratif). Et si j'apprends que tu as parlé à quelqu'un d'autre, je l'éliminerais comme ta petite copine.
— Tu mens...
Je me suis sentie très étrange tout d'un coup. Un peu comme si ce sol sous mes pieds n'existait plus. Un peu déboussolée, un peu angoissée un mélange bizarre qui n'avait rien d'agréable. Ça m'a fait planer, tout d'un coup, je n'étais plus Mariposa, juste l'ombre d'elle-même.
— Allô... ?
Quand un goût salé s'est immiscé entre mes lèvres, j'ai compris que je pleurais déjà. Beaucoup. Énormément en fin de compte.
— ALLÔ !? STELLA ? ALLÔ !?
J'ai hurlé dans la rue. À en questionner les clients qui passaient devant le restaurant. Je savais déjà que c'était inutile étant donné qu'il avait déjà raccroché. Mais je me suis accrochée à l'espoir que peut-être, peut-être il m'entendrait.
— Eh !?
Les yeux de mon manager Ted entrent dans les miens quand il me fait pivoter à l'aide de sa poigne féroce sur mon bras.
— Ce n'est pas fini !? Putain tu te fous de ma gueule Mariposa ? Magne-moi ton cul derrière ma caisse et ne t'avise plus jamais d'hurler devant mon restaurant !
— Je ne peux pas. Je ne peux pas. Je dois y aller ! Maintenant, je ferais des heures supplémentaires je te le promets, mais je dois y aller maintenant !
— Mais tu es malade !?
— Ted ! Je t'en prie ! C'est très urgent !
— Je m'en bats les couilles Mariposa, si tu fais un pas de plus tu es virée. Tu comprends ou pas !? J'ai trois tables de sales, tu te magnes !
Et il est rentré de nouveau dans son restaurant. Avec l'assurance certaine que je le suivrais. Mais je suis restée figée là. Sous le froid et la nuit si noire qui s'annonce. Tremblant, l'estomac en compote. Et en laissant mes yeux suivre mon manager, mon regard a croisé les iris bleus du client de tout à l'heure. J'y ai vu une forme de questionnement et de méfiance, il mâche sa nourriture avec une passion peu commune, arque un sourcil, mais je recule.
Je recule parce que je refuse d'entendre...
Je refuse.
🂡
J'ai toujours rêvé de courir sous la pluie. Mais jamais dans ce contexte-là. Jamais je n'ai souhaité que la pluie cache les épaisses larmes qui épuisent ma vue.
Vêtu de mon uniforme. Je sais déjà que je suis virée. Mais je n'y pense plus. Mes baskets claquent contre le sol mouillé dans ma course affolée. Je me précipite vers mon bâtiment.
Pour moi, c'est simple il ment. Il veut me faire peur pour que garde le silence. Pour me faire peur. C'est comme que ça se passe dans nos cités. C'est la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent. C'est normal. Je faute, tout le monde le saura, et quoi de mieux que de me menacer pour que je me taise ?
Mon quartier est sombre parce que les lumières sont glauques. Les phares des voitures qui passent à toute allure, les fenêtres, les épiceries, c'est tout ce qui éclaire et fait vivre Altgeld Gardens. Rien d'autre. Très souvent il fait sombre ici parce que ça fait bien longtemps que les dealers ont détruit les lampadaires, et ce soir aussi j'ai le cœur dans l'ombre. Parce que je suis terrorisée quand je pousse la porte de mon hall.
La trottinette de Dany me frappe en plein cœur comme jamais elle ne l'avait fait avant... J'atteins l'ascenseur en gravissant les quelques marches avant lui.
Mes doigts s'acharnent sur le bouton. J'entends le mécanisme de l'appareil me signaler que ce putain d'ascenseur arrive très lentement. J'essaye de ménager mon stresse en planquant mes cheveux sur mon crâne, en mordant ma lèvre et surtout en séchant mes larmes de frustration.
J'ai l'intérieur creux. Et si j'avais commis mon erreur ultime ? Et si je l'avais fait ? Juste parce que j'ai parlé...
L'émotion que je ressens quand les portes s'ouvrent se referme, et que je sente mon corps suivre l'ascenseur est insupportable. J'ai juste envie d'arriver au douzième étage. Je mords mes lèvres à m'en faire saigner. J'ai ke souffle saccadé j'ai beau essuyer mes larmes rien n'y fait, mes mains sont trempées.
Une sonnerie retentit, un pied à l'extérieur, c'est un pas vers l'inconnu. J'ai peur en avançant dans le couloir à la lumière jaune. Je me rends compte maintenant que je tremble de froid. Je n'ai qu'un t-shirt, ma jupe de travail et par-dessus le tablier de l'enseigne "Taco Bell".
Devant la porte de ma meilleure amie, je prie pour que ce soit elle qui m'ouvre quand mon poing tambourine plusieurs fois.
Tout de suite mon cœur accélère.
Je cogne une nouvelle fois.
— Stella c'est moi ! C'est Mariposa !
J'ai tapé encore. Ma tension est montée crescendo, ma sueur et mon souffle coupé m'ont indiqué que je n'allais certainement pas aimer la suite.
— Stella ! Ouvre ! C'est moi !
J'ai pensé à sa mère. Je me suis dit que si elle était là, elle allait m'insulter et peut-être même me frapper.
Parfois la mère de Stella disparaît pendant plusieurs jours, plusieurs semaines même. Elle laisse ses enfants seuls à leurs mercis. Même les plus petits. Pour être honnête, c'est une femme que je ne porte absolument pas dans mon coeur. Mais ce n'est pas le moment de cracher mes sentiments alors que peut-être, non, sûrement je suis pire qu'elle.
— STELLA !
Mes larmes ont redoublé en intensité ! C'était trop de panique à contenir pour moi. À tout moment les voisins me hurleront d'arrêter ce cinéma, mais il fallait que je voie de mes propres yeux.
Et finalement j'ai entendu le pêne dormant claquer.
J'ai eu un demi-sourire en reculant d'un pas. Je savais qu'il mentait ! Alejandro, tout le monde le connaît à Altgeld Gardens. Oui, il a déjà fait un peu de prison pour violence et bagarre, les rumeurs disent qu'il a déjà participé à des petits trafiques de rue, surtout quand il était jeune. Mais ça s'arrête là. Ce n'est pas un meurtrier. Et puis de tout... Façon...
— J-Jordan ?
— Salut Mariposa, euh...
Jordan... Son petit frère, il a tout juste quatorze ans et je vois que mes coups sur la porte l'ont réveillé. Il est vêtu d'un pantalon de pyjama et se frotte les yeux.
— Jordan, désolée de t'avoir réveillé mais Stella est là ?
Il a froncé les sourcils, d'un air déconcerté, comme si ma question était la plus idiote de la terre.
— Bah, elle vient de m'envoyer un message, elle m'a dit qu'elle était avec toi.
— Quand !?
— Bah, quand tu as tapé sur la porte j'ai envoyé un message, elle m'a répondu tout de suite, donc ça fait même pas trente secondes. Qu'est-ce qui se passe ?
— Com-...
Comment ça...
— Donc, donc elle n'est pas là ?
— Bah... Euh non ? J'comprends rien. Elle est où ma sœur ?
Je le suis sentie m'effondrer, parce que je n'en sais rien. Et en dehors de ça... En dehors de ça...
— Retourne dormir Jordan. Je me suis sûrement trompée. Désolée, je repasserais demain. Ne t'inquiète pas !
Moi je suis très inquiète !
— Mais...
Je ne lui ai pas laissé le temps de me répondre. Mes pas m'ont fait longé le couloir, direction le poste de police ! Cette fois-ci la cadence de mon cœur s'efforce d'être modérée, parce que je suis en train d'enregistrer l'information dans mon cerveau. J'ai presque envie d'en rire. Je ne prends pas l'ascenseur. J'emprunte les escaliers communs avec un seul objectif, la police, la police, la police.
Ma main attrape mon téléphone dans la poche arrière de ma jupe en jean. Il faut que je réessaye.
Mais non...
Je déverrouille mon téléphone et me rends dans mes derniers appels, j'appuie sur Stella en même temps que je ne descends ces marches. La tonalité résonne entre ces murs jaunes et jusque le fond de mon âme, le moment est intense et tout me semble amplifié.
— Tu as vu ta surprise ?
Mais non.
— Je veux parler à Stella.
— Attend je te l'a passé. Stella... À mais non, elle est morte.
Il a éclaté de rire. Il s'est moqué de moi, et je vous assure que l'entendre se fendre la poire a créé une atroce cicatrice quelque part en moi, l'envie pressante de pleurer s'est décuplée. Parce qu'une part de moi à eu confirmation de ces dires. Le déni a insisté pour me faire continuer à marcher.
— Je-je veux parler à Stella, répétais-je à voix basse.
— Qui d'autres est au courant Mariposa ?
— Je veux parler à Stella !
En descendant au onzième étage. Mon étage.
Mon téléphone est tombé au sol. Au son que sa chute a fait, je suis que l'écran est cassé. Mais je n'ai pas daigné à regarder par terre. La force dans mon bras m'a totalement quitté, il est retombé le long de mon corps. Mes lèvres sont restées entrouvertes, accablées par le choc. Mes pieds sur l'avant-dernière marche. Je ne peux décrire l'urgence de mes sens au fond de moi.
— Pap-...
Papa... ?
Tu ne l'appelles plus depuis longtemps Mariposa.
Je descends la dernière marche.
Cette fois-ci mon cœur tambourine contre ma terreur. Cette fois-ci je ne sais pas quoi faire. Alors j'avance, les sens les traits de mon visage se tortiller d'horreur. Ma tête se secoue de gauche à droite. Non. Non. NON !
— Papa...
Mes larmes auront eu raison de moi ce soir.
Je suis noyé par mes erreurs, mes regrets me font voir ce que j'ai fait. Mes baskets s'étalent sur cette flaque rouge qui s'entend devant ma porte d'entrée entrouverte. Maintenant je baisse les yeux. Je suis totalement stoïque en regardant le sang s'élargir comme s'il venait tout juste de couler. Le liquide est si vif, la couleur m'indique que c'est tout récent...
Et quand je pousse la porte, lentement.
Avec mon désespoir, le sol qui se dérobe sous mes pieds. Mon père me regarde droit dans les yeux.
Il me regarde comme jamais il ne l'avait fait avant. Un regard qui m'a fait tellement mal au cœur.
Ses yeux sombres miroir des miens me disent que je suis morte.
Qu'il aura eu raison de moi.
Que Stella est sûrement morte.
Et lui aussi il est mort.
Allongé sur le sol de notre salon sale. Une petite ouverture carmin au milieu de son front m'indique qu'il ne se relèvera pas. Sa bouteille de bière préférée dans la main gauche. Ses yeux sont grand ouverts, fixes, rigides. Sans aucune vie.
Mon papa ne reviendra pas.
Papa est mort Mariposa.
Parce qu'il a une petite balle dans la tête.
Et ses yeux me disent que c'est bien sa fille, Mariposa qui l'a tué. C'est toi...
J'aimerais retrouver mon monde quand je veux faire un pas vers mon père. Mais je sursaute quand un bruit de fracas provenant de ma chambre me fait reculer.
Un homme vêtu pleinement de noir jusqu'à sa cagoule sur la tête sort de ma chambre.
🂡
Backup Account: ikunafa
@𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦
J'espère que ça vous a plu ❤️ !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top