CHAPITRE 37: Dangereuse flamme noire.

Bonsoir mes bébé star d'amour, ça-va? 🌹


Bon, est-ce que je parle beaucoup ou pas ? (Tu peux couper) (J'espère vous avez la ref)

En vrai j'attends de voir vos réactions les meufs, vas-y on se retrouve à la fin 😏 !

Pop corn ?



Bien installé ?


ACTION ! 🎬


Je vous laisse avec la suite ! 🥡


Bonne Lecture! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓








🂡














MARIPOSA.







À travers la vitre de la Bentley, j'ai vu le regard perplexe de Robin sur moi.

J'accroche mes derniers espoirs dans les paroles qu'il m'a dites plus tôt.

Il me soutient...

Mais il ne peut rien pour moi, et c'est maintenant, là, aujourd'hui que je comprends que quoi qu'il arrive, il n'aura jamais le dernier mot face à Côme.

Peu importe que Robin soit son grand frère ou non, il n'a aucun pouvoir sur lui, et je ne pense pas non plus que quelqu'un aura un pouvoir sur lui un jour. Il pourra m'aider de ses mots, me donner du courage, un peu d'espoir ? Peut-être... et ça s'arrêtera là.

Preuve en est lorsque Côme trouve place derrière le volant. Sa portière claque sans trop de violence pour une fois. J'ai presque l'impression qu'il est calme ?

Plus calme que moi en tout cas.

Dans ce silence, il a une chose que j'ai comprise avec lui. C'est qui je ressens toujours une vive colère contre lui quand nous sommes côte à côte. Mais quand il part, je ressens une sorte angoisse de l'inconnu, et quand il revient vers moi c'est de la peur qui reprend ses droits.

Je décide de laisser cette rage fumante me prendre par l'estomac. Je le regarde avec haine je le sens. Il tient sa ceinture en suspend devant son buste, mais en même temps, son autre main fait quelques réglages sur l'écran du tableau de bord.

À force de le regarder, j'ai très envie de parler. De débiter en espagnol comme Robin me l'a dit et lui demander ce que je fais ici ?

Ses sourcils sont froncés et ses yeux plissés. Mais ce n'est pas de la colère, j'ai remarqué qu'il faisait souvent ça. Comme s'il avait constamment les rayons du soleil en pleine face. Ou peut-être qu'il est vraiment sensible à la lumière ? Je n'en sais rien mais en tout cas il finit par mettre sa ceinture après avoir mis le GPS.

Tout de suite après les basses du véhicule nous ont enveloppés dans une rythmique afro blues et très année 2000. Le volume et qualité du son surtout me donnent la sensation qu'il n'y a de place pour personne d'autre. C'est tout aussi étouffant qu'exaltant.

Sa Bentley recule rapidement, je ne fais pas de commentaire sur sa conduite sauvage qui me donne des haut-le-cœur.

J'ai vraiment envie de lui demander ce que j'ai fait ? Qu'est-ce qu'il veut me dire ?

Et son aisance avec moi me fait fulminer. La musique est presque trop sensuelle dans mes oreilles... je ne peux m'empêcher de faire le lien et penser que son registre musical afro et R&B doit se calquer à celui de Robin, il a dû tout lui apprendre.

Mes yeux retrouvent le GPS, il reste 21 minutes avant de rentrer. La pression dans mon ventre fait rougir mes joues. Je commence à sentir une infime peur m'envahir, un truc désagréable qui me fait dire que ça va mal se passer. J'ai peur de tout ce qu'il pourra me dire, ou pourra me faire. Je pense à plein de choses, que ce soit les événements de la veille, ses paroles, ses mains sur moi, ou encore son alcoolisme.

Les basses en la musique font presque trembler mon cœur, le tempo est agréable dans mes oreilles, et malgré sa conduite rigide, j'accepte ce trajet dans mon silence mortel.

Qu'est-ce qu'il peut bien me vouloir...

Putain, qu'est-ce qu'il va me dire...

Je ne crois pas qu'il y est grand-chose à ajouter après hier. Et surtout je ne vois pas quel sujet nous pouvons aborder tous les deux.

Je triture les extrémités de sa cravate que j'ai autour du poignet. Côme tourne la tête dans ma direction pour faire son angle mort, j'ai tout de suite arrêté de toucher à sa cravate. D'ailleurs je réalise que maintenant que j'aurais dû l'enlever depuis bien longtemps. Si je le fais tout de suite, ça serait attiré l'attention, je le ferais à la seconde ou nous rentrerons.

Le tempo de la musique s'estompe crescendo. Et la voiture serpente dans les rues de New York, je me laisse porter, parce que jusqu'à preuve du contraire je n'ai pas énormément de choix.

Les dernières basses se fanent, et la seconde qui suit, et il n'y a plus que le son de nos vies qui font du bruit.

C'est ce que j'ai pensé.

Jusqu'à ce que mon estomac me trahisse et gargouille honteusement.

En haussant un sourcil Côme à baisser le regard sur mon ventre, avant de retrouver mes yeux.

Mes palpitations cardiaques ont commencé à alerter tout mon corps que j'étais la spécialiste de la honte, que ma poisse me colle à la peau et ne me lâche plus depuis un bon mois pratiquement !

Putain de merde ! J'ai tellement honte !

Je me sens devenir rouge pivoine, la honte me fait détourner le regard sur la route à travers ma vitre.

Ça faisait un petit moment que je n'avais pas mangé quelque chose de concret. Et ouais, je mourais de faim j'aurais dû manger avec Robin. Mais de tous les moments possibles, mon ventre a décidé de grogner à la fin de la musique !

Et puis en plus, une nouvelle prend place et cache la gêne qui se terre entre nous.

Sauf que je détourne le regard une nouvelle fois quand sa voiture bifurque brusquement sur la droite. Affolée je me tiens à l'encadrement de ma vitre. Le GPS change d'itinéraire, et recalcule immédiatement un nouveau chemin pour rentrer chez lui. Mais plus il avance, plus les minutes décuplent, il s'éloigne de sa maison, et sa conduite devient infernale. Il grille les feux orange, en plein carrefour je crois qu'il roule à au moins 80 km/h, les automobilistes le klaxonnent mais il en a plus que rien à faire et dépasse tout le monde en se faufilant sur les routes de droite à gauche.

Je me sens plaquée contre mon siège, la vitesse m'effraie au point d'avoir l'impression que mon cœur sort de mon corps, il n'a aucune conscience du danger que sa conduite représente et en plus sa Bentley m'a l'air extrêmement puissante.

On s'éloigne de l'agglomération, les routes s'élargissent, et il s'engouffre à toute vitesse dans une autoroute en faussant le chemin à une camionnette qui le klaxonne affolée.

Côme prend directement la voix la plus à gauche, la musique qui gronde dans le véhicule s'engouffre dans mes veines, j'ai envie de lui dire que je suis terrorisée mais je ne pense pas une seule seconde qu'il en ait quelque chose à faire de mon état.

À son allure, personne ne peut le suivre, il fait pression aux voitures qui roulent déjà sur la voie en les collant et elles décalent toutes sur la droite pour le laisser passer. Mon cœur se gonfle d'angoisses et quand je baisse les yeux sur son GPS ça nous indique déjà, 1h20 pour rentrer. Je ne sais pas ce qu'il fait, ni ou il va, mais je sais juste que moi je suis au bord de la crise de panique.

Je rive mes yeux apeurés sur son visage. Ses traits sont sérieux, un peu neutres, mais j'ai l'impression qu'il est en pleine réflexion avec lui-même, toujours cet air froncé et concentré.

Il va nous tuer !

Il veut se suicider ou quoi !?

Une seconde sur le tableau de bord, 160 km/h, putain c'est quoi son problème !?

— Ralenti !

170km/h !

— Arrête maintenant ! Ralenti ! Ralenti Côme !

180.

— Tu vas nous tuer ! Côme ARRÊTE !

Son regard neutre a pénétré mon corps comme on plante une lame dans le cœur.

J'ai cru que cet échange visuel avait duré au moins une bonne heure, ma peur dans mon ventre est sourde et muette. Comme la musique me semble être de l'air qui vibre sur nos peaux. J'ai des frissons sur la chair, les joues brûlées par la honte et la colère. Une terreur morbide de mourir écrasée par la vitesse m'oblige à le supplier du regard pour qu'il arrête...

Et lentement ses yeux ont retrouvé la route. Il a glissé entre deux voitures pour rejoindre la file de droite, j'ai senti mon corps aller drastiquement vers l'avant en sentant le véhicule freiné. C'est limite si ma ceinture ne s'était pas bloquée pour me retenir contre mon siège.

Les kilométrages de la voiture ont commencé à baisser de façon drastique, la tension de mon cœur par contre n'a pas cessé d'augmenter.

Il quitte l'autoroute en prenant une sortie. Émotionnellement vidée, mes coudes trouvent place sur mes cuisses, je me penche lentement en mettant ma tête entre mes jambes. Les battements de mon cœur me donnent envie de vomir toutes mes tripes.

Sa conduite violente m'a rendue vaseuse. J'ai la tête lourde qui tourne, je me dois de fermer les yeux et respirer très fort pour reprendre mes esprits et surtout m'empêcher de vomir sur son tapis.

D'un coup la musique s'arrête. J'essaye de me calmer, calmer mon rythme cardiaque, pour reprendre mes esprits, mes cheveux m'entourent et ça me donne encore plus chaud. J'ai horreur de la pression qu'il m'impose pour je ne sais quelles raisons.

Si ce n'est peut-être, juste jouer.

Jouer de moi.

Parce que ça le distrait en attendant de me tuer.

La voiture s'arrête doucement. Parfait.

J'ai enlevé ma ceinture avant de pousser la portière pour sortir, ma doudoune a glissé le long de mes bras, j'ai trop chaud !

Je n'avais aucune idée d'où nous étions, mais j'ai vu un concessionnaire jaguar en face d'une tour d'affaires vitrée haute de centaines de mètres. Un quartier propre où sont garées sur le bas-côté des voitures de luxe, et tout ça sans un seul déchet au sol.

Je me suis mollement avancée sur le trottoir en finissant par me pencher vers l'avant. Mes paumes se posent sur mes genoux, je sens mon estomac se soulever et difficilement résister à l'envie de vomir. Mon souffle est irrégulier et superficiel. Je me sens trembler encore une fois, des frissons de colère et de désarroi.

Sa portière claque. J'entends ses pas sur le trottoir. Mais je vois d'autres chaussures que les siennes.

— Madame, vous allez bien ?

— Casse-toi.

Sa voix cinglante envers cette personne m'a incité à me redresser d'un coup. Je savais que je n'allais pas vomir, j'avais juste trop d'angoisses, et un excès de colère qu'il me fallait libérer !

— Tu as failli nous tuer, lui crachais-je en le mitraillant du regard, si tu veux te suicider fais le tout seul sale taré.

J'ai sursauté quand ses doigts se sont brutalement enfoncés dans ma gorge. Il les a enfoncés au niveau de ma carotide et je suis restée debout là, totalement paniquée par son geste en le regardant droit dans les yeux.

— Tu m'as l'air vachement morte, où c'est le cœur de quelqu'un d'autre que je sens ?

J'ai serré le poing, ma nervosité a pris le dessus sur ma personne, j'avais envie de le frapper. Je voulais vraiment lui porter atteinte physiquement pour qu'il sache ce que ça fait de vivre dans mon corps.

Son sarcasme me faisait monter en pression, il a baissé les yeux sur mes poings, son sourcil s'est arqué, l'air sur son visage est devenu espiègle et vicieux.

— Qu'est-ce que t'as ? Tu veux que ça devienne violent entre nous Chaton ?

Il l'a dit en riant presque, il me disait clairement que je ne l'impressionnais absolument pas, que ma colère ne valait rien face à la sienne qu'il cache sous ce semblant de nervosité. Une haine me prend à mesure que nous nous regardions. J'étais habillée comme les filles des clips des années 2000, comme les filles des musiques qu'il écoute. Et le contraste entre sa tenue et la mienne me mettait encore plus mal à l'aise...

Pour être honnête, j'avais l'impression d'être sa salope de poupée, et à mes yeux ça avait l'air de le faire jubiler !

— Pourquoi je suis là, lui hurlais-je presque.

— Personnellement, je ne compte pas me donner en spectacle dans la rue. Tu vomis ou pas ? Parce que j'aimerais arriver à destination.

Hein ? Alors, quoi c'est pour moi qu'il s'est arrêté ce connard de merde !?

— Quelle destination !? On va où !?

— J'ai faim, toi aussi, remonte dans la voiture si tu as fini ton cirque.

J'étais à ça de lui enfoncé ma Ugg dans les couilles.

Et puis, la voix de Robin s'est sournoisement immiscée dans ma tête...

C'est ça qu'il aime:

Le défi.

C'est ça qui le fait triper, trouver une cible et l'épuiser jusqu'à qu'il sente qu'il a vidé l'autre de tout ce qu'il est. Et qu'on se soumette à lui...

— Hum... je vois, prononçais-je avec une douceur qui m'a étonné moi-même.

En fait j'ai pensé à voix haute. Parce que j'ai subitement eu l'impression que ce que Robin me disait était plus clair maintenant.

Moi je n'ai rien à perdre, c'est vrai, et si je perds qu'est-ce que cela pourrait me faire en réalité ? Je suis condamnée, alors ouais... ouais, Robin à raison. Me cacher pour jouer avec lui, ça me semble être la bonne (seule) alternative que j'ai pour le faire redescendre du piédestal sur lequel Côme King s'est installé.

J'espère qu'il tombera de haut, et que la chute sera mortelle.

Calmement, j'ai reculé, ma main a ouvert la portière d'où j'ai repris ma doudoune. Je me suis assise en posant mon manteau sur mes genoux.

Je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants de cet homme, ma vie se résume à une pagaille sans nom, je ne sais pas où je vais ni ce qui se passe en ce moment. Je ne sais pas non plus ce qui va se passer dans les prochains chapitres, quels sont les prochaines étapes de son plan, mais il y a une chose que je sais, c'est que je suis son genre apparemment, et qu'il a autant envie de jouer avec moi, qu'il a envie de coucher avec moi.

Alors on verra.

Et j'espère vraiment que si c'est moi qui te pousse, ta chute sera mortelle.

J'ai attendu patiemment qu'il revienne. Et franchement j'ai eu l'impression d'avoir attendu longtemps.

Quand son odeur est venue me prendre par la gorge en s'asseyant à côté de moi j'ai tourné la tête vers ma vitre. Mon corps faisait une pression invisible sur moi, tout d'un coup je me sentais oppressée, je voulais craquer et hurler pour le supplier de me laisser partir. J'ai dû me faire violence pour résister à mes peurs et mes envies de le raisonner, ça ne servirait à rien.

Côme ne réfléchit pas comme moi, je l'ai bien compris. C'est un assassin, il n'a pas de pitié et je suis presque sûre que c'est aussi un sociopathe.

Il n'a pas démarré tout de suite, je ne sais pas ce qu'il faisait pour que ça prenne autant de temps, mais une chose était sûre, moi je regardais le pigeon qui se baladait plus librement que moi dans les rues de New York, c'était devenu mon compagnon de gêne et je ne comptais absolument pas chercher du regard autre chose que ce pigeon. J'ai même décidé de l'appeler Marc. Et Marc vit une vie de qualité, Marc, il a même le droit de s'envoler et de draguer toutes les pigeonnes de la terre.

J'aimerais vraiment être Marc là...

Je me réajuste sur mon siège, quand enfin la voiture quitte la place qu'elle occupait.

Sa conduite toujours aussi sauvage m'oblige à résister à mes maux de ventre. Le trajet à duré quinze petites minutes je dirais avant que le nez de sa Bentley pénètre un grand parking ouvert. J'ai compté une petite dizaine de voitures avant d'apercevoir la devanture sombre d'un restaurant assez imposant, élégant mais convivial.

Les muscles de mon visage se sont déformés d'incompréhension. J'ai commencé à froncer les sourcils en plissant les yeux.

Qu'est-ce qu'on foutait là ?

Tranquillement il s'est garé, en marche arrière. Je regarde partout autour de moi, jusqu'à ce que mes yeux finissent sur lui. Il enlève sa ceinture et coupe le moteur, sa main ouvre la portière et ouais, il sort.

Il sort tranquillement.

Je reste assise là, je ne vois plus son visage, mais je vois le bas de son corps à travers sa vitre. Il sort un paquet de cigarettes. Ses pas contournent cette voiture, je le vois passer devant, une cigarette allumée coincée entre ses lèvres. Toujours les sourcils froncés et les yeux plissés comme si le soleil gênait sa vue. Puis lentement il arrive à mon niveau, j'ai presque un mouvement de recul quand il toque deux fois devant ma vitre.

— Sors.

J'entends sa voix même à l'intérieur. Il recule et j'hésite encore prise d'une totale déconcentration.

Moi je veux juste savoir ce qu'on fait-là.

Ma main a poussé la portière, et j'ai mis un pied dehors. En tournant la tête à gauche, je suis tombée dans ses yeux. Il fumait sa cigarette lentement.

Le vent froid m'a fait frissonner, alors je n'ai pas hésité à remettre ma doudoune. Et quand j'ai refermé la porte, je lui ai demandé:

— Qu'est-ce qu'on va faire ?

— Manger.

J'ai regardé autour de moi. Peut-être qu'il y avait une caméra quelque part.

— Avance.

Il a avancé lui-même, la fumée de sa cigarette s'est propagée sur mon visage, j'ai grimacé et ses pas se sont emmêlés aux miens alors j'ai reculé tout naturellement. J'ai senti sa main sur ma côte me diriger vers le restaurant. Mon ventre s'est serré d'un seul coup. J'ai senti mon corps s'éloigner pour qu'il ne me touche surtout pas.

Rapidement j'ai marché parce que je sentais qu'il faisait pression derrière moi. La fumée de sa cigarette me rentrait dans les poumons.

Mes yeux analysent la devanture du restaurant au beau milieu de ce parking. C'est une sorte de zone industrielle avec des hôtels ou d'autres enseignes. L'endroit est très épuré et propre. L'intérieur de l'enseigne est camouflé par des vitres teintées de noires. J'ai l'impression de m'engouffrer dans un truc privé et secret.

Quand j'approche, de la porte, c'est le bras de Côme qui m'emprisonne en poussant la rembarre dorée. Je sens son torse coller mon dos, cette proximité, me donnent des spasmes sous la peau. Déjà je ne crois toujours pas que là, je suis en train d'entrer dans un restaurant avec le détraqué, et je n'ai pas eu le choix de fuir ou dire non.

J'entre, l'ambiance me frappe, c'est aussi luxueux que chez Côme. Des personnes raffinées mangent des plats qui ont l'air de coûter des milliers. Je cesse mon analyse quand tout de suite, un hôte d'accueil élégamment vêtu d'un costard taillé parfaitement nous fait hospitalité avec un sourire professionnel, mais son regard et son attitude change tout de suite quand Côme entre.

— Monsieur King, quelle agréable surprise de vous revoir !

Il s'est redressé d'un coup, son regard m'a l'air un peu plus alerte et stressé. C'est infime, il est tellement professionnel qu'en fin de compte il n'a fait qu'améliorer son comportement. Il a souri, et gentiment ses yeux se sont posés sur moi.

— Je vais vous installer tout de suite, puis-je prendre votre manteau madame ?

— Elle va le garder, a décrété sèchement Côme, débrouille-toi, mais je veux l'étage du dessus.

Comment ça ? Qu'est-ce qu'il fait !? Je me suis sentie grimacer et mon cœur a chauffé d'un coup sec !

— Euh... vous, vous voulez dire que... que vous souhaitez être seul à l'étage.

— C'est exactement ce que j'ai dit.

— Euh... c'est-à-dire que-.

— Michael n'est pas là ? Parce qu'à ta place je serais déjà dans son bureau pour lui en parler.

— Je-. bien sûr monsieur, je-. Je reviens tout de suite, veuillez m'excuser.

L'hôte s'est éloigné en courant presque. Je l'ai vu s'enfoncer vers les cuisines dans le fond du restaurant.

Je me suis tournée vers Côme, en relevant la tête, il n'a pas eu à baisser les yeux sur moi parce qu'il me regardait déjà.

J'ai senti mes lèvres lui articuler: "Qu'est-ce que tu fais ?" "Ne fais pas ça..." mais c'est à ce moment qu'il a décidé de rompre le contact visuel en regardant devant lui. J'ai senti une déception me prendre. Non seulement j'ai rivé mon regard sur la salle, en ayant la sensation que tous les regards s'étaient posée sur nous, que toutes conversations étaient sur nous.

Je me suis sentie vraiment sale d'être à ses côtés dans un endroit aussi riche et luxueux. Une ambiance lounge, réchauffée par des leds de couleur crème. Beaucoup de coins canapés, de couples qui m'ont l'air d'avoir des fortunes dans leur portefeuille. Des visages vicieux, j'ai presque l'impression d'être dans un repère de ripoux.

Parfois mes yeux tombent sur certains hommes assez âgés accompagnés de jeunes femmes, je sens leur regard dévier rapidement.

Personne ne me regarde en fait.

Personne n'ose.

Mon ventre se serre en sentant Côme derrière moi.

C'est peut-être pour ça.

C'est sûrement, à cause de lui.

Un homme sort, en trombe de la cuisine.

— Avance.

Côme me colle, et j'avance automatiquement, mes pas me mènent hors de la zone d'accueil du restaurant. J'ai presque honte de marcher à côté des personnes qui mangent ici. Je suis vêtue comme Britney Spears, et lui comme s'il me payait très cher pour ça.

J'ai eu une honte astronomique. Mon seul objectif c'était de fuir, et surtout de me faire toute petite.

— Monsieur King, bienvenue, prononce l'homme qui me semble être le chef, Timmy m'a fait part de votre demande, notre équipe est actuellement en train d'y accéder, vous pourrez vous installer d'ici cinq minutes. Vous souhaitez vous installer ici peut-être le temps de patienter ? Je peux vous offrir à boire ?

D'un haussement de menton Côme m'a ordonné d'y aller, je l'ai entendu me dire: "Vas-y." Et c'était hors de question que je fasse une scène. Je me suis dépêchée en croisant les bras sous ma poitrine de m'asseoir sagement à la table libre collée contre le mur.

Mes fesses sur le petit fauteuil bleu canard m'ont remercié d'avoir pris place.

J'ai rivé une seconde mes yeux sur Côme, il parlait avec ce qui me semblait être le maître des lieux, mais j'avais plus l'impression que c'était lui le maître des lieux.

Quoi, il possède tous les restaurants de la ville ou c'est quoi le délire ?

Lentement les deux hommes se sont avancés vers le comptoir au fond du restaurant. Je voulais savoir ce que Côme lui disait, parce qu'honnêtement, je n'ai jamais pu avoir de "discussion" avec le détraqué et je me demandais s'il était vraiment capable de faire autre chose qu'humilier, faire preuve de sarcasme ou insulter.

Puis quand j'ai vu les clients du restaurant descendre de l'étage dans des paroles d'indignations, je me suis sentie aussi révoltée qu'eux...

Des femmes richement vêtues, certaines portaient même de la fourrure, des châles en satin, leurs talons bas claquaient contre les escaliers de l'enseigne. Les hommes aussi ne cachent pas leur colère, certains portent des montres qui avaient le valoir des millions.

Un d'entre eux à même articulé au serveur: "Croyez-moi, en fin de semaine vous ne travaillerez plus ici".

Timmy, je crois qu'il s'appelle comme ça me semblait désemparé. Il n'a pas su quoi répondre, jusqu'à ce que je vois Côme s'approcher de la zone.

L'homme en question n'a rien dit. C'est un monsieur assez en chair, et il a écarquillé les yeux d'une telle manière que je savais déjà qu'il savait à qui il avait à faire. J'ai vu son visage rougir de crainte, et la dizaine de clients qui se trouvaient à l'étage se sont précipités vers la sortie.

Mon cœur bat à la chamade. J'ai trop honte pour ces gens qui se sont fait virer du restaurant. J'ai trop honte.

— Viens.

Honnêtement, la voix de Côme s'est portée jusque dans mes jambes. Parce qu'il était à quelques mètres de moi, mais je savais déjà qu'il s'adressait à moi et ça m'a automatiquement fait me lever sans aucune hésitation.

Je me suis dépêchée de venir à lui, comme son toutou, sur le coup, le malaise qui me prenait les tripes ne m'aurait pas permis de m'afficher devant la quinzaine de clients, qui d'ailleurs ne regardaient plus que nous.

Une boule à la gorge m'a pris quand il m'a laissé passer devant lui, mes pas se sont empressés dans les escaliers. J'ai senti ma personne s'effondrer.

"T'es une traînée".

"Je sais ce que tu fais avec les hommes".

La fille en moi que je détestais a refait surface. En montant seul avec un homme, je me suis sentie sale et souillée. Comme une pute de luxe.

Sa pute de luxe.

J'attends rapidement l'étage, et je n'ai pas envie de décrire à quel point la place est épatante. Les couleurs jonglent avec le noir, le vert émeraude, et quelques touches de dorée. Des plantes exotiques apportent la balance nécessaire avec ce côté trop riche, trop extravagant. Tout est élégant, des coins lounges, aux tables de marbre noires, le parquet tout aussi sombre, le coin du bar décoré de cristaux qui tombent en cascades...

Je ne veux pas être impressionnée, mais je n'ai jamais mis les pieds dans ce genre d'endroit et un rien me surprends.

Alors quand je finis de monter les marches. Je m'assois sur le premier fauteuil que mes yeux trouvent, mes bras sont toujours sous ma poitrine, je me sens autant en colère que bafouée.

Qu'est-ce que les gens doivent se dire ?

Ils doivent penser qu'on fait des choses.

Que je suis sale.

Ils parlent sur moi.

Ma pause n'aura pas durée très longtemps je sens une pression sur mon bras, et ça m'oblige à me lever. Rapidement je réalise que je marche vers le fond du restaurant.

Je me débats d'un coup je tire sur mon bras pour qu'il me lâche.

Mais nous sommes déjà arrivés là où il le voulait. Lentement il s'assoit sur le canapé arrondi dans le coin de la salle. Devant une petite table ronde pour deux et je me sens défaillir quand sa main me propose presque trop cordialement de le rejoindre sur le siège d'en face.

Je sens ma haine lui lancer des éclairs. J'espère que d'une manière la colère que je ressens finira un jour par le tuer putain !

— Tu n'avais pas à virer tous ces gens !

— Je déteste les bruits de bouche, assieds-toi.

— Et moi, c'est toi que je déteste.

— Heureusement pour moi que je m'en bats les couilles alors. Assieds-toi Mariposa.

Il a enlevé sa veste en la déposant sur le dossier de son fauteuil. Son index est passé dans le col de son col roulé. Je mourrais moi-même de chaud dans cette doudoune et je n'avais absolument pas non plus envie de manger à ses côtés.

— Qu'est-ce qu'on fait là... pourquoi tu fais tout ça Côme ?

Ses yeux sont remontés dans les miens et m'ont fixés très longtemps puis ses coudes se sont confortablement posés sur les accoudoirs du fauteuil.

— Assieds-toi.

Le feu de colère qui est remonté de mon bas ventre jusque dans ma gorge. J'ai cru qu'il allait me consumer.

J'ai avancé d'un pas vers lui, il a arqué le sourcil en relevant la tête légèrement pour me suivre du regard. Ma nervosité me donnait une méchante envie de péter un plomb maintenant. J'avais envie de hurler et comme tout à l'heure lui faire du mal physiquement.

— Pourquoi on est là, articulais-je sèchement.

Il m'a regardé perplexe j'ai vu ses paupières se plisser intriguées.

— Qu'est-ce que tu voulais me dire !? Pourquoi on est là !?

— Oulà, pas si vite, assieds-toi, ça viendra quand je l'aurai décidé.

— Je t'ai demandé pourquoi on était là ?

Il a presque haussé les sourcils:

— Et tu vas faire quoi Mariposa ?

Ses yeux sont devenus très sévères, mais je ne voulais pas abandonner la partie si vite:

— P.o.u.r.q.u.o.i on est là ?

— Hm...

Il s'est esclaffé légèrement, puis j'ai vu son sourcil se hausser une seconde. Un air complètement ennuyé à voiler son regard, il a rivé les yeux devant lui comme si je n'existais pas, et franchement j'avais plus l'impression de le faire chier qu'autre chose:

— Réponds-moi !

— Non, je ne vais pas te répondre, et tu vas faire quoi Mariposa ?

— Je veux juste savoir ce qu'on fout ici !?

Il a planté ses yeux de nouveau dans les miens:

— Tu n'as pas fini ?

— Non ! Là tu penses à quoi, que je vais tranquillement manger en tête à tête avec un taré comme toi ? Quoi, tu penses qu'après ça on va passer du bon temps aussi ?

Il s'est esclaffé au point au j'ai vu ses dents, avant de prononcer plus sérieusement:

— Je n'ai jamais eu besoin d'un cérémonial pour baiser qui que ce soit Mariposa. J'ajouterais que si dans ton estime personnelle tu te sens constamment comme une traînée c'est ton problème, pas le mien. En attendant, j'ai faim et toi aussi il me semble bien ? Alors, pose-moi ton cul sur ce fauteuil et ferme ta gueule.

Ses paroles m'ont blessée. Rien de nouveau... il sait très bien quoi dire pour m'atteindre.

"Cache-le alors. Cache-le que ça te fait du mal."

J'ai pincé mes lèvres. En inspirant lentement, ma douleur a fendu un peu mon cœur... parce que c'était vrai... je me sentais constamment comme une traînée. Mais j'avais les mots de Robin dans le crâne.

"Sois très forte."

Je n'ai rien répondu. Qu'est-ce que j'aurais pu dire, quand bien même toutes ces paroles étaient de la provocation, rien de ce qu'il a dit n'était un mensonge.

Lentement j'ai reculé vers ma chaise, et puis j'ai enlevé la doudoune. Je l'ai posée sur mon dossier avant de m'asseoir.

— Voilà pour vous.

J'ai presque sursauté quand Timmy a apporté des boissons.

Sa paume tenait un plateau, il a déposé un verre de ce qui ressemblait à du whisky pour Côme, et un gros cocktail pour moi. J'ai grimacé parce que je ne bois pas d'alcool et d'ailleurs je n'ai rien demandé.

— Désirez-vous autre chose, monsieur, madame ?

Il l'a congédié d'un geste de la main.

Je me suis sentie toute bizarre d'un coup.

"Côme aime le défi, mais il déteste perdre par-dessus tout."

Nous étions là. Assis à une table comme s'il n'avait pas pour ambition de m'assassiner. Et comme si je ne souhaitais pas sa mort par-dessus tout.

J'ai la rage, d'être, ici, et de le subir, encore et encore. Attendre qu'il décide de ce qu'il voudra faire de moi. J'ai envie de faire quelque chose, mais quoi ? Il a raison, qu'est-ce que je vais faire ? À part craindre pour ma vie ?

Absolument rien du tout.

D'ailleurs mon regard ne reste jamais très longtemps dans le sien. Sa décontraction me donne des envies noires. Son regard se rive parfois dans mes yeux, parfois dans le vide.

J'ai fini par m'enfoncer dans mon fauteuil et prendre une mèche de mes cheveux pour regarder si j'avais des fourches. J'en ai trouvé quelques-unes que j'effilais par angoisse. La vérité c'est que je me sentais dans une panique constante. J'essayais de résister à l'envie de pincer mes lèvres. Mes jambes étaient serrées et mes chevilles croisées pour cacher mon stresse.

Puis, j'ai vu sa main venir en face de moi, en relevant les yeux, je l'ai vue saisir mon verre.

Il a mis la paille dans sa bouche et aspiré une petite quantité.

Mes sourcils se sont haussés devant la scène, une fois qu'il a eu fini de goûter, il m'a dit:

— C'est sans alcool.

Mon verre est revenu devant moi, et tout d'un coup la couleur turquoise de la boisson me donnait vraiment envie.

Je n'ai pas osé reprendre ma boisson. Non seulement parce qu'il venait de mettre ses lèvres sur ma paille, et ça m'a créé un nouveau stresse ridicule et aussi parce qu'en dehors de l'anxiété que je ressentais, maintenant j'avais honte de boire ou manger quoi que ce soit devant lui.

Je me suis mise à regarder autour de moi.

Il n'y avait vraiment plus personne.

Mes yeux ont fait le tour, la petite mélodie lounge qui accompagne l'espace ne colle pas avec le mafieux tueur qui se trouve en face de moi.

Qu'est-ce qu'il me voulait à la fin... ne peut-il pas tout simplement me dire ce qu'il a à me dire que l'on puisse passer à autre chose !?

— Pavé de rumsteck aux poivres et ses pommes de terre sautées.

Ce Timmy a déposé l'assiette devant moi, puis devant Côme. La gêne immense que j'ai ressentie est à la grandeur de mes problèmes. J'aurais préféré être cloîtré dans son dressing à cet instant présent plutôt que subir ça.

— Je vous souhaite une bonne continuation, a articulé poliment Timmy en s'éloignant rapidement.

Mon cœur s'est mis à battre violemment, parce que j'avais trop honte pour manger. J'avais trop peur aussi. J'ai senti mes joues rosir, en même temps que l'odeur sensationnelle de la nourriture s'est infiltrée dans mes narines. Ma salive s'est accumulée dans ma bouche au même titre que ma faim n'a fait que grossir dans mon ventre.

Ça m'avait l'air extraordinaire, et je ne pouvais pas croire que pour la première fois dans vie ou je mange de la haute gastronomie, ça serait avec un homme pour lequel je ne ressens que de la répulsion et de la colère.

Je relève les yeux sur lui, et je découvre Côme avec le plus de naturel que ce monde porte, déguster tranquillement son plat, il mâche en me regardant sans a.u.c.u.n problème. Si ce n'est pas un sociopathe je ne sais pas qu'il est comme spécimen. Je me demande comment il fait pour ne jamais se sentir gêné d'ailleurs parce que j'ai la sensation que ça va s'avérer être une tâche impossible pour moi.

— Ça ne sert à rien de rougir, mange et passe à autre chose.

Mais ce monsieur ?

Mais quand est-ce qu'il ira se faire foutre putain !

J'ai eu les joues dix fois plus écarlates !

À ce stade un rire nerveux m'a échappé, tant j'étais traumatisée par son audace !

Un semi-sourire intrigué a déformé son visage. Il a analysé ma face toute entière surtout mes joues, en avalant ce qu'il avait dans la bouche, et j'ai senti une flambée monstrueuse me serrer le ventre, alors j'ai articulé sur un coup de tête:

— Je n'ai pas... faim.

— Je pensais t'avoir dit que je détestais les menteuses.

Il me l'a dit avec un calme qui m'a glacé le sang. Quelque chose en moi a compris qu'il ne rigolait pas du tout avec moi.

Je me suis sentie victime de son autorité, et ça m'a carrément incité à prendre ma fourchette. J'ai baissé les yeux sur mon assiette, un morceau de viande tendre, une sauce au poivre certainement et des pommes de terre sautées et assaisonnées magnifiquement. Rien que le visuel m'a suffi pour sentir que mon ventre allait bientôt gargouiller alors je me suis empressée d'avaler une patate.

Et c'était vraiment bon ! Non, c'était succulent, et j'aurais aussi préféré détester ça pour avoir un prétexte pour ne pas manger, mais mon estomac en réclamait plus. Alors je me suis mise dans une bulle, et j'ai mangé pour moi. Pour tout ce que je devais accomplir encore.

Un silence gênant, pas si gênant que ça en fin de compte s'est imposé entre nous.

J'ai eu le courage de prendre mon verre, jamais mes yeux ne se sont levés sur lui. Par peur qu'il fasse disparaître mon élan. Mes lèvres se sont posées sur cette paille et j'ai bu ma boisson tout aussi délicieuse que le reste, j'ai eu l'impression d'être revigorée de sucré.

En reposant mon verre, je me sentais toujours otage. Sous emprise et soumise à tout ce qu'il décidera, mais une chose était sûre, il y avait une frontière que Côme m'a laissée trépassé depuis bien longtemps. Ma captivité n'avait rien de normal. Peut-être parce qu'il ne pouvait pas me toucher sans mon frère, et qu'en attendant... il voulait autre chose de moi... peut-être ?

— Demain, tu viendras voir mon père avec moi.

Je me suis étouffée avec le morceau de viande que j'étais en train d'avaler !

Dans une dramaturgie exagérée, j'ai poussé ma chaise pour mettre un peu de distance et avoir de l'air pour respirer. Je me suis mise à suffoquer avec ce que j'avais dans la gorge, et puis j'ai senti une tape puissante dans mon dos qui m'a libéré d'une mort imminente au rumsteck.

Mon cœur a soudainement accéléré, j'ai toussé avant de siphonner ma boisson. Les larmes de mon étouffement se sont coincées sur mes paupières inférieures, j'étais sûre d'avoir très mal entendu. En tout cas boire m'a fait un bien fou !

J'ai relevé la tête pour le regarder, à mon sens je n'ai absolument pas entendu ce que je viens d'être dit alors j'ai juste prononcé un "merci" pour m'avoir sauvé d'une mort au rumsteck imminente et ridicule.

Il m'a regardé presque surpris. Moi j'ai continué ma vie en rapprochant mon siège de la table. Il est resté là, debout à côté de moi mais franchement il pouvait à ce stade.

J'ai repris mes couverts et j'ai même mangé un nouveau morceau.

Il a fini par s'asseoir, cette fois-ci, mes yeux l'ont fixé sans ménagement.

— Tu ne lui dis rien. Et s'il te pose une question, tout va très bien dans ta vie.

J'ai continué à manger. Je sens qu'il cherche une réaction dans mes yeux, mais honnêtement mon rumsteck est carrément plus intéressant que ce que j'entends. Sans lâcher mes couvercles j'approche ma tête de mon verre et je finis par aspirer les dernières goûtes de mon cocktail.

— Tu as compris ?

Mon âme revient sur terre d'un coup sec.

Mes palpitations s'affolent, et je me rends compte que je n'ai pas arrêté de le fixer, lui aussi.

— Quoi, prononçais-je perdue.

— Tu m'as bien compris ?

— De quoi tu me parles ?

— Ton programme de demain.

— Quoi ?

— Mariposa... vraiment, ce n'est pas le moment.

— Mais de quoi tu me parles !?

— Tu m'as très bien entendue.

— Je ne comprends pas ?

— Demain, tu viendras avec moi voir mon père, rien d'extraordinaire à assimiler.

— Et pourquoi ?

— Parce qu'il veut te voir.

— Ah ok. C'est non.

Il a froncé les sourcils. Lentement sa bouche a fait une sorte de grimace, puis un sourire a levé sa pommette, il a fini par s'esclaffer.

— Elle est trop marrante elle.

Je l'ai vu prendre son verre. Pour moi c'était toujours une blague et je ne le voyais pas autrement.

J'ai continué à manger comme s'il ne m'avait rien dit.

Mais mon ventre a commencé à me faire mal. Un mélange bien mauvais s'est immiscé sous ma peau et mon estomac s'est retourné.

"Tu viendras voir mon père avec moi."

J'ai essayé de manger, mais ma fourchette est restée en suspend devant ma bouche. Je me suis sentie tremblante tout d'un coup, sa voix s'est mise à résonner dans mon crâne.

— C'est une plaisanterie je l'espère, demandais-je inquiète.

Il a reposé son verre, son regard est devenu sévère dans mes iris. J'ai eu peur, et ma main est retombée sur la table. J'ai eu une bouffée de chaleur immonde dans le dos. Il était très sérieux concernant son paternel ?

— Tu m'as convié à bouffer pour me dire une folie pareille ?

— Oh wow, qu'est-ce que tu me fais là ?

Il souriait. Son putain de sourire moqueur. J'ai regardé mon verre mais il était vide, autrement je sens que lui aurait balancé à la gueule. J'ai eu la haine en moi.

Putain mais c'était une blague !?

— Qu'est-ce que tu fais à la fin !? À quoi tu joues merde !?

— Ah, tu as envie de faire la pump it up aujourd'hui ?

— Mais je n'en ai rien à foutre de tes jeux de mots Côme !? Tu m'as traîné jusqu'ici pour me dire que j'ai rendez-vous avec ton papa !? Mais qu'est-ce qu'il se passe dans ta tête à la fin !? Et tu trouves ça normal en plus ? Mais t'es complètement dérangé mon pauvre !? Et tu penses que je vais me présenter devant le père de mon ravisseur ? Qu'est-ce que je vais foutre avec ton père !? Déjà que je ne sais même pas ce que je fous-là ! Je n'ai rien à voir avec Mabel moi !

J'aurais dû arrêter. Parce que son regard m'a fait trembler. Je savais que je n'avais aucune légitimité à lui parler comme je venais de le faire, mais il venait de me donner une terreur immense et incontrôlable que j'avais envie de transmettre sous forme de rage.

— Je veux rentrer chez moi, maintenant !

— Où, à Chicago ? Mais ton père est mort non ?

C'était comme s'il venait de me poignarder. J'ai senti mon visage se déformer de douleur. J'ai senti mes mains trembler progressivement. Il a continué à manger tranquillement en me fixant dans l'attente d'une réaction. La déchirure qu'il m'a faite s'est étendue sous ma peau. Elle était vive et sans pitié. J'ai cru que ses mots allaient m'achever, mais...

Je me devais d'être forte, et de lui cacher l'horreur que j'ai ressentie.

Mon couteau dans ma main tremblait, et il l'a très bien remarqué. J'ai vu ses yeux se baisser deux secondes de trop sur mes doigts.

— Hum ? Où, je me trompe peut-être de Mariposa ?

J'ai avalé ma salive. Je m'efforce de cacher que sa provocation moi elle me détruit de l'intérieur. Comme s'il saccageait les dernières parties de moi que je voudrais garder intactes... rien que de penser à mon père, au fait que je n'ai même pas pu faire mon deuil, que je n'ai même pas pu lui dire au revoir, et le voir en profiter pour me faire du mal ça me fumait de peine...

— Ouais, c'est bien ça il est mort. Tu peux poser ce couteau Mariposa, à moins que tu ai envie de tenter quelque chose peut-être ? En tout cas, si tu oses, fais en sorte de ne surtout pas me louper, parce que moi, avec ou sans ton frère, je te tue maintenant si tu me touches.

Le couteau est tombé tout seul sur la table. Ma peur m'a tout simplement fait lâcher prise.

J'ai senti mon cœur s'étouffer. Je devais tout faire pour ne pas lui montrer que j'avais mal. Comme Robin me l'a conseillé. Après tout c'est son frère, il le connaît mieux que quiconque, sûrement, alors si ça pouvait m'aider autant essayer.

J'ai pris un petit moment, pendant lequel mes yeux en colère l'ont méchamment toisé. J'espérais voir un peu de regret, quelque chose chez lui qui aurait pu me montrer qu'il y a une raison pour laquelle il aime tant me faire souffrir. Mais je n'ai rien vu. Il a mangé une pomme de terre sans bégayer.

Je me suis dit que ça ne servirait à rien de l'insulter, il m'insulterait en retour de ce qu'il sait me fait le plus de mal et je finirais perdante...

Alors après quelques minutes de réflexion, j'ai laissé la tension de mon être redescendre, ma voix a articulé le plus calmement possible:

— Que me veut ton père ?

Ma terreur n'arrangeait pas les rougeurs sur mon visage. Mes paumes sont posées à plat sur la table je tente de contrôler mes tremblements. Ses derniers se sont ancrés sous ma chair et ils me font toujours aussi peur.

— Te voir, je te l'ai dit.

— Pourquoi ?

— Je ne crois pas être Aaron King ? Si ?

— Non, mais tu es un fils de chien, j'aurais pensé que tu puisses réfléchir comme un lui.

Je n'ai pas pu m'empêcher. Il a plissé les yeux une seconde. J'ai eu l'estomac qui s'est crispé, mais je n'ai pas baissé les yeux, c'était hors de question !

— C'est bon ? Ça t'a fait du bien, me demande-t-il en buvant calmement une gorgée de sa boisson.

Sa question m'a frustré. Il me semblait inatteignable, et moi je voulais l'humilier comme il l'avait fait avec moi !

— Et toi ?

— Et moi quoi ?

— Ça te fait du bien d'être mauvais ?

— Oui. Tant que tu me distrais le temps d'un repas tout va bien, Papillon.

— Tu sais ton Papillon ce qu'elle pense de toi ?

— Mon-. Mon papillon ?

Il a souri.

C'était le premier, sourire qui ne ressemblait pas à une moquerie, ou une manière de me rabaisser... J'ai même été surprise d'analyser ses dents un peu trop parfaites à mon goût...

J'ai fait une erreur. Je n'aurais jamais dû dire "ton papillon".

C'est comme si je venais de lui ouvrir mes jambes et je me suis sentie aussi idiote que dépravée. J'ai fermé les poings. Garder ma douleur c'était une sorte de torture psychologique intense et insoutenable. J'avais envie de pleurer, et puis je tremblais, j'angoissais devant lui c'était très dur de garder la face.

— Et que pense mon Papillon de son magnan. (Éleveur de papillons.)

— Je ne suis pas à toi !

— Mais si. Bien sûr que si et que tu me le confirmes sans même que j'en ai eu besoin, c'est encore plus satisfaisant Misiu (Ourson).

— Je ne t'appartiens pas ! Je ne suis pas à toi et ça n'arrivera jamais, je ne suis pas ton objet ni ta "distraction" de la soirée. Je m'appelle Mariposa et Mariposa, elle te dit d'aller te faire enculer, est-ce que c'est assez clair pour Côme King !

— Est-ce que c'est toi qui vas m'enculer ma chérie, me répond-il en me pointant du doigt, toujours avec ce sourire espiègle.

— Tu aimerais ? J'irais au couteau avec toi.

— Putain ! Mais c'est que c'est une vraie petite perverse notre Mariposa !

— Perverse !? J'hallucine ! C'est toi qui as dit que tu voulais coucher avec moi, à moins que tu me fasses le coup du "je n'ai jamais pensé ça" petit sale va !

Il a explosé de rire. Le genre d'hilarité mesquine et mauvaise. En tout cas, lui il prenait son pied ! Toutes mes paroles l'amusaient pendant que moi elles me mettaient en rogne !

— Non, non, non, si tu veux reparler de la soirée d'hier ça sera avec grande joie. Qu'est-ce que t'as, tu veux que je le fasse ? Parce que je peux t'enculer aussi, tu n'as qu'à le demander.

— Non, tu ne vas jamais me toucher et je ne me ferais certainement pas salir par un type comme toi !

— Et c'est quoi un type comme moi hein ?

— Un connard ?

— Mais tu les aimes les connards ! Tout comme tu aimes ton connard de père, ou ton connard de frère, alors je ne pense pas que te faire prendre par un connard comme moi te dérangerait plus que ça. Je suis même sûr que tu prendrais ton pied, alors tu n'as pas d'autres arguments plus pertinents ? Parce qu'en fin de compte, tu ne m'as jamais dit non clairement.

— Petit fils de pute.

Je ne l'ai même pas vu. Mais il a allongé le bras, et sous couteau s'est retrouvé sous ma gorge. Il a appuyé tellement fort que j'ai cru que c'était fini. Je n'ai même pas eu le temps de sursauter, ou de hurler. Tout ce qui s'est passé c'est que mon sang a quitté mon corps en une seule fraction de seconde, j'ai coupé mon souffle en regrettant chacun de mes mots, mon estomac s'est fondu sous ma peau, et intérieurement j'ai pensé que ça y est, il allait me tuer !

— Tu me donneras des leçons de conduite le jour ou j'aurais tes fesses sur ma bite, en attendant, fait attention à qui tu t'adresses Mariposa. Parce que j'exprime mes envies, de te baiser ne te donne aucune garantie sur ma clémence. Tu n'es à l'abri de rien me concernant et si je dois mettre fin à ta vie maintenant je le fais, tu as compris ?

J'ai rapidement hoché la tête en sentant la pointe du couteau s'enfoncer sur ma carotide. S'il appuie, je mourrais en quelques secondes !

Quand ma peur a semblé le satisfaire, il m'a libéré de cette torture psychologique.

L'emprise qu'il avait sur moi c'était du jamais. Quelque chose d'atroce. Mes mains se sont mises à trembler, mais ce n'était plus vraiment de la peur. C'était de la révolte ! Je voulais qu'il paye ! Je voulais lui faire la même chose ! Qu'il sente la lame sous sa gorge, et qu'il se dise que j'ai le contrôle sur sa vie !

Avec rancœur, malgré ma terreur, j'ai décidé de prononcer:

— Tu me dégoûtes... tu me dégoûtes tellement Côme... à chaque fois que tu parles je n'arrive pas à croire que tes mots soient encore pires que ta phrase précédente. Tu n'as aucun respect ni pour la femme ni pour la vie.

— Non, c'est vrai. Mais j'aurais du respect pour ton petit cul le temps que tu vives. Alors ce n'est que partie remise non ?

Ma main a saisi mon couteau. Je l'ai dirigé sans réfléchir vers lui. Peu importe ce que ça aurait pu toucher du moment que ça le tuait de douleur, je voulais qu'il vive un peu ça !

Mais j'ai ressenti un pic de douleur terrible sur mon poignet. J'ai lâché un cri et mon couteau est tombé.

En relevant les yeux, sur lui, j'ai vu une lueur de folie traverser son regard. Je tiens mon poignet meurtri de ma paume, et sournoisement mon effroi me remonte dans l'estomac. Je me sens en panique devant son regard terrible.

Il n'est pas content. Pas content du tout.

— Qu'est-ce que tu m'as dit la dernière fois, me demande-t-il sèchement, que je suis un sociopathe ? Tu as raison. Et tu sais ce que font les sociopathes, ils mangent, et ça leur arrive même de bouffer la chatte de leur victime. Mais je suppose que tu n'as pas envie de me provoquer à ce point Mariposa ? Si ? Tu veux réessayer ?

— Tu ne mérites rien de ce que tu possèdes ! Petite merde !

— Mais je m'en bats les couilles putain !

— Les gens comme toi meurent dans des conditions atroces, et toutes seules ! Ils ne connaîtront jamais l'amour ! Ils seront toujours en colère et triste !

— Encore une fois, ça ne me fait ni chaud ni froid ma puce, autre chose ?

— Il faut être vachement dépourvu d'affection pour en arriver à ton stade ! Putain mais tu n'as aucune pitié pour les autres !?

— Aucune, certaines personnes sont faites pour être aimées, et d'autres juste pour baiser. Je suis dans la deuxième catégorie, et toi aussi d'ailleurs !

— Et ça te fais du mal hein Côme, prononçais-je en souriant vicieusement, t'a dû te faire à l'idée non ? Qu'est-ce que ça te fait de savoir que toi, personne ne t'aimera jamais réellement ? Que tu seras toujours qu'un pauvre mafieux de merde qui ne fera que b-baiser pour le restant de ses jours ?

— Je ne sais pas, toi dis-moi, ça fait quoi d'être une salop-.

J'ai retenu ma respiration, ou plutôt mes poumons ont tout arrêté d'un coup.

On s'est fixés très longtemps, peut-être trop. Et je ne sais pas pourquoi il ne l'a pas dit. Mais maintenant qu'il était lancé, autant j'ai eu mal que j'avais envie qu'il le dise clairement !

— Une quoi ? Une salope c'est ça ? Vas-y dis-le... pourquoi tu t'arrêtes...

J'ai senti des larmes me menacer, ma voix tremblait et je me suis fait tellement violence pour résister à la cicatrice ouverte qu'il venait de me faire...

— Tu aimes quand je te parle comme ça ou quoi ?

— C'est comme ça que tu parles aux femmes ? Quand tu couches avec elles ? Tu les dénigres toutes comme ça ?

— Quoi, t'es jalouse ? Il y en a pour tout le monde ma chérie. Enlève-moi donc ta petite culotte et tu vas savoir ce que je leur dis.

— Et après je deviendrais ta putain salope ? Puisque c'est toutes des salopes c'est ça ? Et celles qui ne sont pas vierges sont encore plus sales c'est ça ? T'es un adepte des femmes soumises qui ferment leur gueule toi ?

— Ce qu'elles font de leur chatte Mariposa je m'en branle, complètement. Ce que tu as fait de la tienne en revanche, ouais, ça m'intéresse fortement ! Tu veux m'en parler d'ailleurs ? Qu'est-ce que tu fais toi, hm ?

— Et pourquoi !? Hein !? POURQUOI ?

— Chaton, a-t-il murmuré en souriant, ça ne sert à rien de crier.

— P.o.u.r.q.u.o.i tu veux savoir !?

— Parce que ta chatte me paraît différente.

Différente !?

— Elle n'est encore à moi.

J'ai juste entrouvert la bouche en haussant les sourcils.

Il m'a bouche bée !

Mon cœur ! Mon cœur, ce que ça me faisait dans mon cœur, c'était insupportable. Il m'avait l'air plus que sérieux, c'est ce qui me faisait encore plus peur ! Je suis restée paralysée sur place !

— Je pense qu'on à un problème d'ordre physique chaton.

— Je n'en ai aucun avec toi !

— Et tu détestes que je parte, autant que tu détestes que je reste. Et je suis certain que si je te prenais maintenant tu ne me dirais pas non. Donc si, on a un chaotique problème Chaton.

Comment...

— Tu es sûr de toi en plus !? Mais quoi, t'es si bon que ça au lit ? On ne dirait pas pourtant.

Il s'est levé.

J'ai regretté instantanément mes paroles. Mon ventre s'est liquéfié quand il a levé sa jambe violemment son pied cogne la table devant moi et le choc l'a renversé sur le côté. J'ai sursauté quand les assiettes se sont éclatées au sol.

Je suis restée paralysée sur ma chaise. En massant toujours mon poignet qu'il m'avait méchamment cogné tout à l'heure.

Il a ri quand son poing m'a saisi brutalement par le col. J'ai à peine gémi. Ma vie a défilé sous mes yeux, j'ai lutté autant que j'ai pu mais j'ai perdu... j'ai perdu à la seconde où ses yeux impitoyables m'ont dévisagé. Et qu'il a mené mon corps vers le fond de la pièce. Au niveau d'un canapé en demi-cercle. Je me suis mise à crier en pensant au pire et mes fesses se sont écrasées sur l'assise. Mes larmes me sont montées aux yeux et ont suivi le cours de mes joues à ce moment-là.

Il a tiré mes jambes d'un coup sec, j'ai laissé un petit cri m'échapper et puis il a posé un genou entre mes jambes, en se penchant vers moi sa main s'est enfoncée dans mon ventre. J'ai mis mes mains sur mes yeux et puis je me suis sentie pleurer d'un coup en sentant une décharge intense de chauffer le ventre.

— Tu veux essayer ?

J'ai dit non de la tête. J'ai caché mes yeux, je pleurais autant que sa main sur ma peau me donnait des sensations complètement contradictoires à cette honte et cette peur qui me faisait taire.

— Tu vois, tu ne pourras pas m'encaisser Mariposa.

Il m'a enlevé les mains, d'une seule paume. Mes yeux mouillés ont retrouvé son visage qui me semblait noir de rage.

Moi j'ai continué à pleurer pendant que la haine sur le visage de Côme devant lui donnait un air toujours plus méchant et rancunier. Une telle rage semblait le consumer de l'intérieur. Je regrettais mon excès de folie, et plus encore en sentant sa paume s'enfoncer dans mon ventre. J'ai l'estomac qui se serre, et ça me fait quelque chose que je ne devrais pas ressentir ! J'ai peur de tout ce mal qui est capable de me faire là, maintenant, et personne ne m'aidera.

— Arrête de chialer, on rentre.





🂡






"C'est notre petit secret.

Ce n'était pas une bonne personne.

J'ai fait ça pour vous.

Tu devras ne rien dire.

Tu comprends ?

Regarde.

Mon reflet dans le miroir me rend horrible.

Je déteste l'image que j'ai de moi.

Je voudrais en mourir pour ne plus les voir sur moi.

Pour que plus personne ne les voie.

Je vous tout oublier.

Oublie."





Je me suis réveillée en hurlant aussi fort que j'ai pu.

Mon cri m'a fait mal à la gorge, je sens des larmes me couler dans la gorge, j'ai les mains qui tremblent et mon souffle s'accélère. Ma peau colle, je transpire et mes cheveux se mélangent sur elle.

Je me suis sentie m'étouffer dans mon propre souffle. Mes poumons me demandent de l'aide au même titre qu'ils m'abandonnent à mon propre sort. Ma détresse me fait penser en boucle à ce que je viens de voir.

J'ai tellement chaud mais je suis paralysée, assise sur le lit, j'ai du mal à retirer la couverture sur mes jambes.

Et la porte s'est ouverte brutalement.

Mon cœur à fait un bon dans ma poitrine, Côme est entré une arme à la main pointée devant lui.

— Qu'est-ce qu'il se passe Mariposa !?

Il me l'a demandé avec empressement avant de baisser le bras, en regardant les recoins de sa chambre. Ses sourcils froncés me regardent par moment, mais il avance rapidement dans la salle de bain pour vérifier qu'il n'y a personne.

Je n'ai pas réussi à lui dire que j'étais seule.

— Qu'est-ce qu'il se passe !?

Je tente de calmer mes sanglots, en essayant de respirer plus doucement.

— Pourquoi tu pleurs ? Qu'est-ce que tu as ?

Il me l'a dit avec une certaine autorité tout en coinçant son arme dans la ceinture de son pantalon.

— Quoi ?

J'ai dégluti, en pinçant mes lèvres et ses yeux sont passés de l'interrogation à la réalisation, sa voix grave m'a demandé:

— Tu as fait un cauchemar c'est ça ?

Je me suis sentie tout d'un coup ridicule, mais je ne sais pas pourquoi, sa question m'a fait m'esclaffer doucement. J'ai hoché la tête, et il a eu une sorte de microsourire en coin. Il m'a regardé en se positionnant comme un mannequin, ses paumes se sont posées sur ses hanches.

J'ai détourné le regard la première incapable de soutenir son regard et aussi parce que j'ai réalisé qu'il faisait vraiment sombre dans la chambre. Et justement, il s'est approché de moi et s'est penché vers la table de chevet ou est posé une petite lampe de nuit. Il l'a allumé avant de se redresser devant moi.

Je crois que je suis restée seule chez lui toute l'après-midi. Nous sommes rentrés vers 14h, mais il est ressorti dix minutes plus tard pour faire je ne sais quoi. J'ai tellement tourné dans sa maison que je pense que maintenant je la connais par cœur. Et je n'ai rien trouvé de très compromettant, ni arme ni porte de sortie...

— Quelle heure il est, finissais-je par demander la voix enrouée.

Il a tourné son poignet avec sa montre vers lui, avant de me dire:

— Bientôt minuit.

Wow, j'ai dormi combien de temps ? Déjà je n'ai même pas compris à quel moment je me suis endormie. Je pense qu'en regardant la télévision j'ai dû suis tombée de fatigue...

D'ailleurs la télé était éteinte maintenant et je ne me souviens pas l'avoir fait.

— Désolé... je ne voulais pas crier...

J'ai glissé sur le lit, mon pied a trouvé le sol, et j'ai commencé à avancer pour me diriger vers la salle de bain.

Mon mauvais rêve m'a tellement retournée que ma gentillesse a repris le dessus. J'avais presque oublié ce qu'il m'avait fait ce midi... et franchement, là j'étais dans une nappe astronomique. Je ne crois même pas que j'aurais été capable de faire la différence entre le bien et le mal. J'ai mal à la tête, je me sens vaseuse, j'ai envie de me rendormir pour tout oublier encore...

— C'était quoi ?

Je me suis arrêtée à mi-chemin, je suis restée là une seconde avant de me retourner vers Côme qui me regardait déjà.

Mon cœur a fait un bon sous ma cage, j'ai dégluti lentement.

— Q-quoi ?

— Ton cauchemar, c'était quoi ?

Je me suis sentie toute bizarre d'un coup. En réalité, j'avais la sensation d'être prise dans un piège duquel je ne ressortirais pas. Du moins, pas sans séquelles...

— Je... pourquoi tu veux savoir ça ?

Il n'a rien répondu, mais il s'est avancé vers son lit, d'où il s'est assis. Un de ses pieds est resté posé sur le sol, pendant que le haut de son corps était tourné vers moi.

J'ai essuyé mes larmes sur mes joues et dans ma gorge. Mes doigts ont coincé mes cheveux derrière mes oreilles. Moi aussi ça a attisé ma curiosité maintenant.

— Tu veux savoir pourquoi ? Je pensais que j'étais une salope Côme ?

— Alors j'ai envie de savoir de quoi cauchemarde mon papillon.

Il me l'a demandé, presque... trop sérieusement. À voix basse comme si nous devions être les seuls à entendre cette discussion. D'ailleurs, était-ce une discussion ?

— Tu essaies... d'être... intime avec moi ou... ?

— Non, mais je peux l'être. Tu veux ?

Son regard m'a presque arraché mes mots, j'ai senti mes lèvres avoir du mal à parler mais j'ai finalement réussi à dire:

— N-non, pas du tout !

Il a ricané, enfin, c'était plus... une sorte de rire en fin de compte:

— Tu ne devrais pas être si... intrusif Côme... t'es tellement intrusif.

— Je t'ai juste demandé de quoi tu as rêvé.

— Tu m'as demandé de coucher avec toi juste après !

— C'est vrai. Et donc, c'était quoi ?

— De quoi tu rêves toi déjà ?

Il s'est esclaffé. Le bout de ses doigts s'est frotté contre son menton, je l'ai entendu murmurer: "Ah la la, Mariposa....", avant de plonger ses yeux verts dans les miens... puis il m'a dit:

— Et pourquoi tu veux savoir de quoi je rêve, Mariposa ?

J'ai presque reculé d'un pas. Sa voix me semblait tellement mystique... douce, tellement grave et telle une mer calme... Je me suis sentie submergée par toute sa présence, d'un coup j'ai ressenti qu'il venait de me piéger dans un monde que je ne connaissais pas, mais j'étais sûre que c'était le sien. Et la bulle dans laquelle il m'a mise me demandait de tout céder...

— Euh... parce que tu me demandes, des choses, alors...

— Alors tu as pensé que me renvoyer la balle te servirait à quelque chose.

Ouais. Oui, c'est ça...

J'ai hoché la tête.

— J'ai de vieux souvenirs en tête. Et toi ?

Avant de me dire que c'était tout ? Je n'arrivais pas à croire qu'il m'ait répondu... Il venait de capter mon attention juste avec le son de sa voix...

Je voulais quand même qu'il développe un peu plus ces propos, mais j'ai décidé de me contenter de cette réponse:

— Moi aussi, lui répondis-je simplement en me tournant complètement face à lui.

— Non, toi tu as cauchemardé sur quoi ce soir ?

— Je... je te dis la vérité, je crois aussi que ce sont de vieux souvenirs, mais ce n'est pas clair. C'est la première fois que je rêve de ça... enfin, la deuxième fois, la première fois c'était hier.

— Et qu'est-ce que tu vois depuis hier ?

— Mon...

Je me suis arrêtée de parler.

Parce que ses yeux m'intimidaient un peu trop et c'était trop intime pour lui dire ce que je voyais dans mes songes... Il me fixait, assis sur le bord de son lit. Sa présence ici me mettait autant en alerte que j'en oubliais tous mes cauchemars. Comme s'il était tellement pire qu'eux, que je n'avais rien à craindre de vieux démons...

— Qu'est-ce que tu vois Mariposa ?

J'ai senti une pression me prendre la chair entière. J'ai une sensation que sa paume s'enfonce toujours dans mon ventre, et ça me donne des vagues ardentes dans les muscles. Mon cœur pompe très vite sous ma poitrine. J'ai peur de parler. J'ai peur de lui expliquer parce que pour moi rien de ce que je vois n'est réel. J'ai l'impression de rêver, mais ma voix me coupe de mes pensées quand j'articule:

— Mon... corps.

Il a haussé légèrement les sourcils, j'attendais une réaction de sa part, quelque chose mais il a simplement prononcé:

— Tu vois ton corps ?

Moi j'ai hoché la tête, en baissant les yeux. Mais j'ai entendu des pas, ses chaussures contre la moquette. Je n'ai pas osé lever le regard tout de suite. Le stresse dans mon corps est allé en augmentant. Mon estomac s'est serré, et puis j'ai cessé de respirer quand je l'ai vu à côté de moi.

J'ai fixé son pantalon, parce que j'avais peur de le regarder lui, et puis j'ai senti une vague intense me soulever le ventre quand le dos sa main s'est lentement, tendrement, collée contre mon poignet.

Mes lèvres se sont pincées, je me suis sentie bouffée de sensations quand ses doigts sont remontés lentement le long de mon bras. J'ai cru mourir de honte, ou d'une émotion tellement paralysante que je me suis laissée caresser par lui. Sa paume est arrivée délicatement au niveau de ma gorge.

Mes paupières ont papillonné une dizaine de fois, je sentais mes jambes se serrer et je ne comprenais pas pourquoi sous la peau de mon ventre j'avais dû mal à contenir des spasmes. Mes yeux sont devenus humides, il a glissé ses doigts sous mon menton puis d'un coup sec, il m'a fait relever la tête vers lui.

Dans ses yeux verts, je suis tombée, j'avais envie de les regarder, encore et encore, pour connaître toute leur couleur, connaître leur déclinaison et analyser la forme étoile dorée qui s'étend dans le creux de ses pupilles.

Ses yeux sont magnifiques.

— Qu'est-ce que tu me caches Mariposa ?

Il l'a presque murmuré. J'ai pincé les lèvres en retenant ma respiration. J'avais la sensation qu'il me torturait psychologiquement, mais d'une façon plus sourde et mystique, qu'il s'accaparait de mon esprit, de ma personne pour me faire changer...

Et puis...

"Me" cache... c'est comme si je lui devais mon secret... comme si ce qui me faisait peur lui revenait de droit.

— Tu pensais, ce que tu disais hier, lui demandais-je.

Il a plissé légèrement un œil, avant de prononcer:

— À propos ?

— Tu penses que je suis chaotique ?

Sa main a changé de position, et son corps aussi d'ailleurs, il s'est mis devant moi, et ses deux paumes se sont posées au niveau de ma mâchoire. J'ai senti ses pouces tracer mes os et puis il a fini par me pousser légèrement la peau du menton, ça m'a fait entrouvrir les lèvres.

Une immense flamme s'est réveillée sous mon cœur.

Un truc catastrophique.

Dangereux et noir.

Quelque chose d'horrible et tellement envahissant que je me suis vue finir sous de la fournaise.

Fondre et laisser mes cendres mourir de douleur.

Oublier mes couleurs, pour mes humeurs...

Mon souffle s'est coupé, je ne sais pas pourquoi, mais dans sa façon de me regarder, à cet instant, j'ai vraiment senti qu'il se faisait violence pour garder une barrière interdite à franchir, autant pour lui, que pour moi.

Il ne pouvait pas passer ce cap, il n'en avait pas le droit, ni de raisons, mais son visage est très proche du mien. Ses yeux pénètrent les miens, ils s'enfoncent au fond du miroir de mon âme, et je ne sais pas ce qu'il y voit, mais c'est suffisant pour qu'on se taise tous les deux.

C'est suffisant pour savoir, que dans sa façon de respirer, de me regarder, de m'analyser, de me fixer, de vivre, qu'il veut m'embrasser.

Je crois que... moi aussi...

Putain...

Pourquoi ?

Pourquoi tu me fais ça, Mariposa ?

— Tu veux dormir Mariposa ?

Sa question m'a surprise.

De nouveau mon cœur s'est acharné contre mes os, mais j'ai hoché la tête positivement en articulant un "oui" timide.

Je ne réfléchis plus. Lui non plus.

Ses mains n'ont pas lâché ma tête, et ses pas m'ont fait avancer vers le lit.

Il a enlevé ses chaussures avec ses pieds. Et puis j'ai senti ses paumes quitter mon visage pour s'enfoncer dans mon dos. Nos corps se sont enfoncés dans son lit. Allongé sur nos côtés, il m'a tiré vers lui de son bras dans mon dos. J'ai la dangereuse flamme noire dans le cœur, j'ai les joues qui rougissent et je ne sais pas pourquoi je le fais.

Qu'est-ce que je fais ?

Qu'est-ce qu'on fait là ?

Pourquoi je me laisse détruire comme ça ?

Pourquoi je me laisse manipuler comme ça ?

Je perds la tête ?

Je suis aussi chaotique que lui alors ?

Je sais que je suis en train de me faire du mal, mais ça ne m'empêche pas de poser ma tête contre son torse.

Pulsations mélodieuses de son cœur contre mon tympan. Le flux de sa vie s'immisce en moi. J'entends tout ce qui fait que Côme est présent avec moi.

La couverture nous couvre, je meurs déjà de chaud. Et j'aimerais avoir encore plus chaud que ça. Je voudrais fondre de chaleur. Si ça me permet de retrouver le sommeil. Nos jambes s'emmêlent l'une dans l'autre. Je sens ses courbes souligner et dicter les miennes, ses poumons me donnent le rythme, et c'est étrange...

Un calme poignant se faufile en nous. J'ai envie de parler. Parler à quelqu'un, même si ce quelqu'un c'est Côme, c'est mon ravisseur ? C'est celui qui à la source de mes peines, mes douleurs.

Qu'est-ce que je fais.

— Pourquoi tu fais ça... ?

J'ai senti ses mains se faufiler sur mon gilet. En reculant la tête, je l'ai vu me regarder, je n'ai rien dit mais j'ai compris que c'était sa manière à lui de me dire qu'il allait le faire.

Alors je l'ai laissée baisser la fermeture éclair de mon gilet. Il me l'a enlevé et posé derrière moi, je suis restée en débardeur et son pull a suivi le même mouvement, il portait un marcel blanc lui aussi, je revois ses tatouages sur ses bras... les serpents et les dessins, mais très vite j'ai caché mon corps près du sien. Mes mains se posent sur son ventre, pendant que lui m'entoure d'un bras autour de mon dos.

— Hum ? Pourquoi tu fais ça, répétais-je.

Son silence me faisait tellement peur... j'ai relevé les yeux dans les siens, et quand il a baissé les siens sur moi j'ai dégluti difficilement. Il m'étouffait...

— Côme... tu le sais... que me tuer n'effacera pas tes douleurs ?

— Mariposa, à ta place, je fermerais les yeux, et je ne m'aventurerais pas sur cette pente.

— S'-il-te plaît... donne-moi une chance, de partir alors...

— Les gens comme moi ils n'ont pas de deuxième chance. Dors.

— Si, saisis-la ! Maintenant Côme ! Je te jure que si !

Il s'est redressé, mon dos s'est plaqué contre le lit, j'ai le ventre sens dessus dessous. Son odeur fait partie de moi, elle me colle dans les poumons, elle est dans ma peau, sous ma langue et sa présence me donne la sensation, que si moi je pense qu'il y a une autre issue, lui, me condamnera à son destin macabre.

Il s'est penché au-dessus de moi. J'ai respiré avec affolement. Avec panique. Jusqu'à ne plus rien respirer du tout quand son visage s'est approché du mien. Son nez s'est fourré dans ma gorge j'ai laissé un soupir m'échapper quand mon ventre s'est contracté.

Je suis resté allongé droite, mes mains sur mon ventre, je ne savais pas où les mettre pendant que sa respiration s'étale sur ma chair.

Des sensations chaudes sont remontées dans des endroits auxquelles je n'aurais jamais pensé possible de réveiller. J'ai senti son souffle s'écraser contre la peau de mon cou. Et ouais, j'aurais préféré que ce soit désagréable, mais c'était en train de m'enivrer. Je voulais le repousser, mais je voulais aussi savoir jusqu'où il irait. 

— Tu le sais que tu ne partiras pas Mariposa. Tu le sais ?

J'ai serré les cuisses, serré mon ventre pour lui résister.

Sa voix est basse, très grave, presque trop intense et intime dans mes oreilles: 

— Et ouais, ouais... c'est injuste. Mais c'est ce monde-là que tu verras en dernier. Ça sera le pire. Mais... si tu veux dormir, ce soir, je te ferais dormir Papillon.

Et puis il y a quelque chose qui m'a frappé dans ses paroles...

— Tu veux me faire dormir... ou tu veux dormir toi, Côme ?

Sa tête est vite sortie de mon cou.

Son regard m'a semblé un peu surpris.

Il m'a fixé très intrigué:

— Tu as besoin de dormir c'est ça ? C'est pour ça que tu fais ça ?

— Tu vas mourir Mariposa.

Sa voix m'a brisé le cœur... c'était horrible de l'avoir entendu articuler ses mots. Et le pire... le pire, c'est que j'ai eu la sensation que ça ne lui faisait pas plaisir de me le dire.

— Tu vas me tuer Côme...

— Hm...

Il n'a rien répondu de plus, il m'a juste regardé, plus les secondes s'écoulaient, et moins j'avais peur... lentement, j'avais cette impression que son visage s'approchait du mien, que ses lèvres frôlaient presque les miennes, et nous résistions tous les deux pour ne pas faire ça.

Nos souffles ne font qu'une bulle unique.

Il expiré, très fort, j'ai eu l'impression d'être soufflé par cette putain de dangereuse flamme noire, qui risquait de me faire du mal...

— Pourquoi tu ne m'as pas laissé mourir de froid Côme... ?

Tellement proche, tellement proche, j'ai parfois la sensation irradiante que ses lèvres effleurent les miennes. J'ai envie... de faire quelque chose, et ses yeux plissés me disent que lui aussi. J'ai le cœur écrasé par le sien ? Par son torse qui s'étale à moitié sur ma poitrine.

Pourquoi, ce changement, pourquoi ? J'avais la sensation qu'il allait vraiment me tuer.

Qu'en fait, que si quelqu'un devait me tuer, ça serait lui.

Alors, oui... peut-être que c'est vrai.

J'ai un problème avec les connards.

Sans doute que ma tétanie est un signe de mon cerveau complètement bousillé à moi aussi...

— Peut-être que tu as raison, je suis aussi chaotique que toi Côme...

J'ai pincé mes lèvres, quand j'ai senti un énième frisson parcourir mon ventre. Lentement son pouce s'est posé sur mon menton et il oblige à remettre ma bouche correctement. Intérieurement, je me devais de ne rien céder.

Malgré la violence que j'ai dû me faire, malgré mes poumons noyés de son odeur. De tous ces facteurs qui me rendaient totalement anesthésiée et presque fougueuse, j'ai juste plongé mes bras autour de ses côtes, et ma voix a articulé:

— Dors Côme... je ne le dirais à personne.

La dangereuse petite flamme noire à effleuré mon cœur,

et elle l'a brûlé.









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Backup Account: ikunafa
𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦

Votre séance s'est bien passée ? 😎

OUAIS, OUAIS, OUAIS, OUAIS, OUAIS 😂 !

JE VEUX TOUT SAVOIR LA ! DONNEZ-MOI VOS AVIS VIIIITE !


Bon, 37 chapitre de hagar, il fallait calmer le jeu un peu, un peu, mais il y a beaucoup de sous entendu derrière ce qui vient de se passer 😎, autant pour Côme que Mariposa...

En tout cas, j'attends avec impatience d'écrire l'évolution de leur relation 😏, oui nous allons tous souffrir, mais c'est comme ça et pas autrement, de toute façon je m'appelle, Iamkunafa hagar moi 😂 !

Mais bref, faites-moi confiance quand même ça va bien se passer 😇...


Aller BISOUS ! 😋


AH OUI:

J'suis obligé de balancé les OOTD que j'ai fais, j'lance une petite série sur tiktok, quand j'aurais pas la flemme de temps en temps je vous ferais les OOTD des personnages de Maripopo 🥰:

(Nafir et Noor, j'ai mis le step by step sur tiktok on va mieux 😭)

Bisous pour du sah to sah ! 🍓


En espérant que ça vous a plu ? 🌷

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