CHAPITRE 3: Plus jamais.
Coucou, ça-va mes fraises ? 🍓
Bonne lecture, xx.
CÔME.
La musique du club a diminué de volume en montant aux étages supérieurs. Les réflexions rouges des leds sur ma peau me donnaient une migraine étrange aujourd'hui.
L'homme de main traîne ses épaules baraquées jusque devant une porte gardée par trois types. Il nous fait attendre devant d'un geste de la main, j'arque un sourcil.
— Vos armes.
J'aurais dû m'en douter.
J'ai hésité un petit instant avant de finalement hocher la tête et sortir de mon dos le glock coincé dans la ceinture de mon pantalon. Je lui ai remis l'arme dans la main, Sashæ en a fait de même en tenant toujours son verre noix de coco, la paille dans la bouche, il faisait un bruit d'aspiration pas possible.
Il a donné nos armes à un des hommes qui était resté planté derrière lui puis il a toqué deux fois contre la porte.
Nous n'avons pas attendu longtemps avant que la porte s'ouvre. Nous sommes invités à pénétrer les lieux, ce que je fais, méfiants, j'analyse chaque visage présent dans cette pièce.
Je remarque trois hommes de main, deux contre le mur, un assis contre le coin du bureau. Je trouve la pièce sombre, mais l'éclairage rouge du club transperce les stores ouverts et crée des lignes sur le sol.
La porte s'est refermée, et c'est là que je l'ai vu le type.
Stonehead.
Nous nous sommes immédiatement regardés. Assis derrière son bureau, j'ai senti mes yeux se plisser en décortiquant le massacre qui s'était opéré sur son visage. Si je l'avais connu avant, je ne l'aurais certainement jamais reconnu maintenant. Je suppose qu'il a perdu un œil au cache noir qui lui couvre le gauche. Les cicatrices sont profondes et larges sur sa face. J'en ai vu des mutilations, mais celle-ci était probablement la plus marquante.
— La vache, murmure Sashæ discrètement.
Je lui ai lancé un regard, il a haussé les sourcils l'air coupable.
— Côme.
Je tourne la tête vers lui de nouveau.
— On ne s'était jamais rencontré avant, m'informe-t-il en me m'invitant à m'asseoir.
J'ai senti ma tête s'incliner faiblement. J'avais l'impression de le connaître. Ou peut-être que je l'avais déjà vu quelque part avant.
— On m'appelle Stonehead, malgré moi, mais j'ai coutume de dire que je préfère Stone.
J'ai zieuté la pièce. Le visage de ses hommes ne portait pas vraiment méfiance à notre égard et ça, ça me mettait la puce à l'oreille. J'ai accepté son invitation à m'asseoir avec Sashæ. Il a posé sa foutue noix de coco sur le rebord du bureau de Stone, je n'ai pas voulu faire d'excès en le toisant pour la énième fois de la journée alors je l'ai ignoré mais putain qu'il se mettait à l'aise.
— Côme...
Stone à regarder Sashæ.
— Sashæ.
— Mh.
— Peyton.
— Mh.
Je ne savais pas vraiment ce qui me retenait d'assassiner Sashæ.
Stone s'est penché en avant pour récupérer le paquet de Marlboro rouge posé sur la table. Il la saisit et en a sorti une cigarette qu'il a pincée entre ses lèvres. Il nous en a proposé une à chacun, j'ai décliné, Sashæ également.
— Un King. Ici ?
— Vous connaissez mon père.
— Je connais le nom de ton père, pas toi.
— Mh.
D'une certaine manière, son discours était valide. Aaron King était une sorte de légende de la mafia. Si puissant qu'il était pratiquement impossible que mon géniteur se retrouve un jour derrière les barreaux. L'État le protégeait, les multinationales le protégeaient, les médias le protégeaient, du moins, il payait très cher leur silence.
— Je pensais que vous aviez raccroché les affaires, articule-t-il dans un sourire froid.
— On ne raccroche pas avec la mort, Stone.
— C'est vrai que c'est elle qui met fin à l'appel.
Il a expiré une longue taffe de nicotine. L'odeur s'est immiscée dans mes poumons réveillant mon envie de fumer.
— Combien de temps vont durée ces banalités, finirais-je par demander en m'adossant contre ma chaise.
Il a exprimé un petit rire étouffé.
— Tu as raison. Inutile de tourner autour du pot plus longtemps. Je t'écoute ?
— Tu recherches des partenaires en affaires.
— Je vole les mafieux, je ne m'associe pas avec eux.
— À l'heure actuelle tu es, par définition, plus un mafieux que moi.
J'ai vu son sourcil droit s'arquer. Il a affiché une expression de complaisance comme pour adhérer à ma théorie:
— Ouais... Pourquoi pas, prononce-t-il en haussant les épaules.
J'allais parler, mais la porte s'est ouverte. Un homme très en chair est entré, essoufflé, les boutons de sa chemise et sa veste subissaient la pression de sa graisse.
— Bruce, l'interpelle Stone, j'ai des gens la !
— Pardon patron, mais c'était urgent.
— Essuie ton visage Bruce, tu transpires comme un porc !
Bruce a sorti un mouchoir en tissu de la poche de sa veste. Il avait l'air d'avoir couru un marathon quand il a posé sa main moite sur la surface du bureau en s'essuyant les tempes et la nuque. Une goutte de sueur tombée de son nez s'est étalée juste à côté de la putain de noix de coco de Sashæ, suffisant pour me dégoûter.
— Désolé patron, se justifie Bruce avec un sourire gêné, être en surpoids ça court dans la famille...
— Personne ne court dans votre famille surtout, Bruce.
J'ai tourné la tête vers Sashæ qui venait de murmurer sa punchline avant de récupérer sa boisson. Il a pincé sa paille entre ses lèvres en se retenant de rire de sa connerie ! Je l'ai vu m'articuler un "c'était plus fort que moi" et moi je crois que j'avais presque écarquillé les yeux. S'il ne finissait pas par la fermer sa gueule on risquait de s'attirer des ennuis bêtement.
Mais Stone à rit.
À ma grande surprise. Un rire franc, auquel Sashæ a répondu discrètement.
— Bon, putain, pourquoi t'es là Bruce ?
— La fille, l'asiatique, nos gars l'ont repéré à deux rues d'ici. Je me demandais si...
Il s'est arrêté de parler en nous regardant.
— On ne l'a bute pas maintenant, continue Stone, elle pourrait être très utile plus tard, laissez la s'amuser.
— OK patron.
— Aller dégage d'ici maintenant.
Il a hoché la tête. En sortant, je l'ai vu essuyer son visage. La porte s'est refermée.
— Sais-tu seulement à quoi tu t'engages en signant avec moi, Côme ?
La voix de Stone m'accapare une nouvelle fois. Il y avait une chose étrange derrière le masque de son visage déformer qui me titillait. Et la réponse était non. Je n'en savais rien mais je savais à la seconde où mes pieds avaient frôlé son club qu'il fallait que je le découvre.
— J'en saurais bien assez quand tu m'auras énoncé le contenu du contrat.
Il devait bien avoir le double de mon âge. Je l'ai regardé allumer une seconde cigarette. Il m'en a proposé une, et cette fois-ci je l'ai accepté. La nicotine brûlant dans l'air, j'avais l'impression d'avoir signé quelque chose à cet instant.
— Tu vas devoir tuer pour moi.
J'ai plissé les yeux.
— Je ne travaillerais pas pour toi. Je travaille avec toi.
— J'avais déjà bien compris depuis le début de cette conversion que tu n'allais pas te laisser soumettre. Mais tu vas devoir accepter que tu es dans une position de faiblesse. Je n'ai pas besoin de toi Côme, toi si.
Il n'avait pas tort. Alors je n'ai rien répondu. J'ai inspiré la brûlante fumée de ma cigarette. Ce qu'il ne comprenait pas c'est que, certes j'avais plus besoin de lui, mais il allait surtout me servir de pion pour remettre un pied dans les affaires. Et puis il y a fait quelque chose sur son visage balafré qui m'assurait qu'il me plongerait bien profondément dans les flammes.
C'est ce que je voulais.
— J'ai dit, je veux que tu tues pour moi. Que tu voles pour moi. Et que tu multiplies mes réseaux. On collabore. Est-ce que ça te semble faisable, King ?
Il me parlait comme l'avait fait mon père, il y a bien longtemps de ça. Ce discours je l'entendais depuis mes dix ans, peut-être même avant. Je savais ce que ça impliquait de courir après le pouvoir qu'engendre l'argent. Les empires financiers ne se construisaient pas en un jour, mais les empires ou le sang avait coulé, si. Avec des billets sales on pouvait dès demain, devenir un monstre de la mort juste parce que j'aurais volé, escroqué, ou tué la bonne personne au bon moment.
— C'est Côme, le corrigeais-je, j'accepte.
La cigarette entre les lèvres. L'œil de Stone n'a pas quitté les miens. Tout ce qu'il dégageait m'inspirait maléfices et mauvais choix.
Et c'est exactement ce que je recherchais.
Son sourire était le mélange des horreurs de sa face et une satisfaction authentique.
Il se redresse. Se penchant légèrement sur son bureau. Il tire un tiroir duquel il en sort un calepin.
Stone l'ouvre, la cigarette pincée entre les lèvres la fumé s'échappe. Sa main saisit un stylo rétractable, clic, il a appuyé le ressort sur le bureau dans un mouvement bref faisant ressortir la bile du bic.
Un silence pesant s'entasse dans cette pièce, j'écrase ma cigarette sur le cendrier devant moi. Je décolle mon dos du dossier, Stone fini de gribouiller.
— Je veux que tu te rendes dans l'État de l'Indiana. Chez un homme.
Attentif, j'observe ce qu'il a écrit sur la feuille, je vois un nom d'écrit: Owen Barnett.
— Ce taré est un magnat de la sécurité, au point ou il coffre ses lingots chez lui, mais pas que.
— Qu'est-ce que tu cherches, demandais-je.
— Un œuf.
J'ai arqué un sourcil.
— Il vaut des millions-
— Combien exactement, le coupais-je.
— Celui-ci en vaut 7. Un de mes clients, un albanais, il le veut. Et je tiens d'une source source qu'il est conservé dans un de ses coffres-forts.
— On n'accède pas à des coffres-forts blindés juste avec un peu de bonne volonté, Stone, lançais septique, ce que tu me demandes prendra des mois de préparations, je ne connais pas le terrain.
— Ça, c'est mon travail. J'ai déjà les plans de sa maison, et assez d'informations pour que tu puisses entrer dès demain s'il le faut. Barnett s'envolera pour le Vénézuela pendant un petit moment, tu auras quartier libre.
Vénézuela ?
J'ai froncé les sourcils.
Mon cœur s'est mit à gonflé avec un peu plus d'en train.
Vénézuela.
Et si...
Non...
— Je peux mettre un gars avec toi, un petit malin, Joe, il s'y connaît bien en informatique, tu auras le temps de-
— Sashæ fera l'affaire.
Sashæ acquiesce, son visage est sérieux.
Dit comme ça, ça se tenait.
Il a écrit autre chose sur la feuille du carnet avant d'arracher la feuille et me la donner. Je l'ai plié directement en la glisser dans la poche de mon pantalon.
— Contacte-moi une fois que tu auras l'œuf.
— J'en veux trente-cinq pour-cent.
Stone n'a pas répondu tout de suite. Il a inspiré un moment.
— Deux millions...
— Deux millions quatre cent cinquante.
Ses lèvres ont fait la moue. L'air de vouloir me dire que mes calculs ne l'impressionnaient pas.
— Trente.
— Tu m'as demandé de voler cet œuf certainement parce que tu sais que personne chez toi ne pourra le faire mieux que moi. Je cours après l'argent, pas ton cul, Stone.
Il m'a fixé. Mais aucune réponse immédiate. C'était bon signe pour moi.
— Trente-cinq, a-t-il finalement prononcé.
J'ai laissé un "hm" m'échapper. Une seconde s'est écoulée avant que je ne décide de me lever. Sashæ m'a suivi.
— Et Côme, m'interpelle Stone.
Alors que j'allais ouvrir la porte, je me suis tourné vers lui.
— Quel est ta motivation ?
Une chose était sûre. Il n'était pas ma meilleure putain de copine, et rien ne justifiait que je commence à débiter sur le fait que j'avais besoin d'énormément de fond pour atteindre mes objectifs.
— Parce que s'il y a une femme dans l'histoire... elles te mettent la tête sous l'eau, t'envoûtent, et avant même que tu ne le réalises, c'est trop tard, tu es déjà en train de te noyer. Ces bonnes femmes n'en ont rien à foutre de nous.
Il l'a dit en souriant. Mais moi ça ne m'amusait pas et j'ajouterais même que je n'avais pas vraiment le temps pour un cours de philosophie. Mais sur le coup j'ai analysé son visage un petit instant. En me demandant si j'avais d'une façon ou d'un autre laissé entrevoir que j'avais besoin d'un papa qui me donnerait des conseils sur les femmes.
Mais en y repensant, alors ça fait un bon moment que j'avais de l'eau dans les poumons. Et le pire c'est que je ne demande pas à être sauvé de la noyade.
J'ai ouvert la porte, et nous sommes sortis.
Parce que penser à Mariposa m'effrayait autant que ça me rappelait que sous ses ailes, je n'avais plus aucun cauchemar.
Alors je préférais avoir la tête sous l'eau. Envoûté.
𓆃
Assis sur le capot de la voiture de Sashæ, j'ai penché la tête pour croquer un morceau de mon corn dog.
Ça devait faire plus d'une quinzaine de minutes qu'il me parlait de la série Friends.
Honnêtement j'avais une très forte envie de lui dire de fermer sa putain de grande gueule. Mais il fallait que je l'avoue à moi-même, il n'y a rien qui me dérangeait dans le fait que Sashæ débite autant.
Si je me concentrais bien, l'écouter annihilait parfois les sensations de vide immense que je ressentais.
Nous avions pris de quoi manger en sortant du club. Sashæ avait proposé de se garer sur une colline, à la sortie de la ville. D'ici on pouvait observer Chicago s'endormir. Les lumières des buildings éclairant les routes sombres. Ça avait son charme, disons-le comme ça. Je ne m'amusais plus à observer le paysage comme ça depuis bien longtemps mais je n'avais pas opposé de résistance non plus.
La petite brise sur mes bras était agréable. C'était une chaude soirée de juillet. Peut-être l'une des dernières qui resteraient aussi calmes. Une des dernières pendant laquelle je pourrais penser à ma sœur... Je connaissais le deuil, que trop bien. Et ce sentiment m'épuisait. Il m'enlevait toute part de moi qui voulait sentir que j'étais en vie. Je préférais me convaincre que je n'avais plus de cœur, plutôt que de sentir à vif ce que ça faisait de savoir qu'elle n'était plus là.
— T'as rien écouté c'est ça ?
J'hausse le sourcil en tournant les yeux vers Sashæ, assis par terre, le dos contre le devant de la voiture.
— J'étais en train de te dire qu'Elena Gilbert était ma crush d'enfance.
Je ne savais même pas de qui il me parlait putain. Je l'ai toisé avant d'avaler un nouveau morceau de ma nourriture. Il a dévoré son corn dog avant d'écraser le carton et ses mouchoirs dans ses mains. Je l'ai regardé se lever avant de s'appuyer contre le capot de la voiture. Il avait pris des nouilles en plus.
— Tu vois ça ?
Mes yeux se baissent sur l'emballage des nouilles.
— C'est des nouilles au bœuf épicé.
Mes mains me démangeaient presque. Nous étions seuls, personne ne saurait jamais que c'était moi qui aurais serré sa gorge un peu plus fort que d'habitude.
— Et ça, c'est le plat préféré de mon frère.
— Je pense que je le sais, Sashæ.
— Mon père lui a dit qu'il allait finir par chier ses nouilles par le nez, mais on ne peut pas nier que c'est excellent !
— Bref.
Je ne savais même pas pourquoi il m'avait dit ça. Il a ouvert le paquet avant de commencer à les manger:
— Alors ?
— Avale-moi ces putain de nouilles avant de parler.
Il a ricané la bouche pleine, mais il a fini par avaler. J'ai ressenti un terrible dégoût. J'avais horreur qu'on mange salement.
— T'en as pensé quoi, ça va le faire ?
J'ai mangé un nouveau morceau de mon corn dog. C'était le dernier.
— Ça doit.
— Hm... si pertinent comme réponse, murmure-t-il avant de prendre une nouvelle bouchée.
— Si ça ne marche pas Sashæ, je n'ai aucune idée de ce que je me réserve.
J'ai admiré le paysage. Les buildings et tout ce ramassis de vie que je ne retrouvais plus nulle part:
— Ouais... un peu dépressif ton discours.
Ça m'a arraché un sourire en coin.
— Ça marchera, continue-t-il, comme Pablo escobar l'a dit un jour, si je n'ai pas des millions dans mon compte en banque, je me tire une balle dans la tête, c'est une motivation suffisante je trouve.
Pas vraiment.
J'en rêvais de cette balle dans tête parfois...
— Enfin bon, souffle-t-il avant d'enchaîner juste après, et puis tiens, ça me fait penser, c'était quoi sa métaphore à Stone sur la noyade, et les femmes sirènes ?
— J'ai l'air d'en savoir plus que toi ?
— Non parce-que, dis comme ça, c'est complètement givré comme discours et puis si on en parle...
Je n'en savais rien, Sashæ a continué à parler tout seul pendant de longues minutes. À ce stade je ne l'entendais même plus. Mon regard s'est baissé sur mon poignet vide. Le bout de mes doigts a touché ma peau. Ce bracelet il appartenait maman. Elle l'avait hérité de sa mère, qui l'avait hérité de sa mère avant elle. Ce bracelet c'était la dernière chose qu'il me restait d'elle. Tout ce que j'avais de maman c'était des souvenirs.
Je trouvais étrange de ne pas ressentir un vide sidéral de ne plus le porter, tout ce que j'espérais c'est que Mariposa ne l'enlève pas de son poignet.
— Je suis prêt à parier qu'il a perdu sa femme, et que c'était de sa faute en plus !
Sashæ me ramène sur terre. Putain.
— Ah, les hommes, vraiment, se plaint-il en secouant la tête, ces idiots.
Je n'ai pas contrôlé le ricanement qui m'a échappé. Et il a ri avec moi. Ce type avait de sérieux problèmes et un monde tout à lui dans le crâne. J'en suis arrivé à secouer ma tête d'exaspération. J'avais presque du mal à croire que tout son cinéma était totalement naturel et qu'il ne réfléchissait vraiment pas avant de parler.
— T'es pas d'accord avec moi ? On est quand même de sacrés connards, non ?
— Ouais... ça arrive.
— Tu ne vas pas faire croire que tu es d'une tendresse infinie avec les nanas toi.
Un sourire triste a étiré mes lèvres.
Il avait raison, je n'avais jamais allié tendresse et les femmes. J'avais autant de pouvoir que j'avais de billets banque pour qu'elles n'aient qu'une envie c'est de pomper. Disons que je n'avais pas eu le temps d'avoir un manuel de bonnes conduites avec la gent féminine. Maman est morte avant. Je me limitais à ce que mes envies m'incitaient. C'est à dire, les baiser, et rentrer dormir dans mon pieu.
— Disons que je ne passe pas mes nuits à les cajoler, non, répondis-je finalement.
— Ouais, c'est ça... exception faite, la jolie créature bronzée que j'ai cru apercevoir en Italie.
J'ai senti une fumée de rage me prendre les poumons. Ça faisait un petit moment que je n'avais tué personne et j'avais envie de commencer avec lui. Et ça me faisait pas mal chier que tous les hommes qui trouvaient la route de Mariposa prennent le temps de la complimenter devant ma gueule.
— Je retire... le "jolie créature" boss ! Un regard aura suffi !
Ce fumier a levé les mains au ciel en se retenant d'exploser de rire. Je ne me suis pas rendu compte que j'avais presque envie de lui foutre ma putain de chaussure au beau milieu de sa gueule.
Le problème avec Mariposa c'est qu'elle était un peu trop jolie. Le genre de beauté sur lequel les hommes s'arrêtent. Mais pas que, elle donnait envie de creuser un peu plus son dossier. Elle avait un corps avec des courbes qui donnaient envie de les goûter. J'avais même du mal à croire qu'elle n'avait jamais eu d'hommes.
Et j'espérais, ou qu'elle soit, qu'aucun fils-de-pute n'avait posé la main sur elle.
La simple pensée réveillait une colère en moi.
— Ne me donne pas envie de péter les plombs Sashæ.
— Libérez le lion, bon sang !
Sa main à taper contre le capot, finalement je me suis esclaffé une nouvelle fois. J'ai baissé la tête pour cacher le sourire qu'il me provoquait. Putain ce type avait un grain !
— Sérieusement... ça va être carrément intrusif ce que je vais te dire et c'est vrai que je ne t'ai pas côtoyé autant que mon frère, mais bon qui apprécie mon frère, doit forcément m'apprécier moi, c'est comme ça que ça marche chez les Peyton et pas autrement, d'ailleurs ça me fait penser à une chose, quand on était plus jeune, il y avait ce type la, un roux-
— Tu t'égares.
— Ah oui !
Je l'ai regardé, lui aussi, et il a dit:
— Ça se voyait dans tes yeux que tu l'aimais bien la créature.
Je me suis simplement laissé expirer.
Était-ce si évident que ça... le truc c'est que j'avais autant de secrets que j'étais parfois facile à lire. Je la voulais maintenant. La seule raison pour laquelle je n'aurais pas voulu que ça se sache c'est parce que je savais que mes ennemis deviendraient les siens. Et je n'avais pas le droit de le mettre autant en danger comme avec Ania...
— Hm...
— Ça ma fascine comment tu oses répondre "hm" aux braves gens qui t'entourent ! Ça fait au moins une bonne minute que je te fixe en attendant ta réponse. Tu as quand même dû penser à deux, trois trucs plus croustillants que "hm" quand même. Rassure-moi.
Il m'énervait presque à me faire rire. Je ne voulais sincèrement pas céder, mais c'était presque incontrôlé.
— Qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça ?
— Déjà, me donner raison ça ne serait pas de refus.
— Tu as raison.
— Et ensuite tu-. HEIN ?
J'ai tourné la tête vers lui, il m'a presque fait sursauter à hurler comme ça dans mes oreilles.
— Toi, Côme, le sanguinaire, tu me donnes raison ?
— Inutile de me ridiculiser en niant.
— Pas con. C'est bien, c'est ça faire preuve de sagesse, après tout.
J'ai haussé les sourcils une seconde, il était en train d'hocher la tête la main sur le menton.
— N'empêche qu'elle doit te manquer...
Ça, c'était le cas de le dire. J'ai baissé les yeux sur mon poignet. Son absence me donnait presque cette sensation de faiblesse. Et j'avais la très, très, très mauvaise sensation que plus le temps passerait sans elle, et plus cela allait m'impacter. Je trouvais ça presque cruel.
Je l'avais entre les doigts cette fille, et tout ce temps que j'ai passé à ces côtés, je l'ai utilisé pour la blesser.
Et à présent, je repoussais toute figure féminine, parce-qu'aucune n'était Mariposa. Si ce n'était pas elle, personne sur cette terre n'en valait la peine.
— Et bien tu vois ce que c'est avoir le mal du pays, murmure Sashæ, tu sais, ce mal-être que l'on ressent lorsque l'on est loin de sa terre natale. Et bien mon père m'a dit un jour que cette nostalgie douloureuse s'appliquait parfois pour les personnes aussi...
Je l'ai regardé.
Et ça collait bien, j'avais le mal du pays... mais pas pour une terre, pour une femme.
— Les jours s'allongent, et c'est à peine si tu peux dormir sans cette personne, m'explique-t-il.
— Parce que tu as le mal du pays toi aussi ?
— Tous les jours, Côme...
— Et qui te manque ?
— Mon père. Il ne se passe pas un jour sans que je regrette sa mort.
Un silence s'est abattu sur nous. Je ne savais pas comment parler à quelqu'un qui avait perdu ses parents. C'était comme ça. Les parents finissaient par partir. Ils mourraient, ils t'abandonnaient, ils disparaissent. Et il fallait l'accepter, et se construire sans eux.
— Enfin, prononce-t-il enthousiaste, tu peux compter sur moi pour la retrouver. Elle ne doit pas être bien loin. Et puis avec une touffe pareille, on ne risque pas de la rater la créature.
Un léger sourire sincère s'est dessiné sur mon visage.
Sashæ ne travaillait pas toujours sur mon secteur, parfois il venait en renfort. Mais pour être honnête, j'avais presque eu envie de me méfier de lui une seconde, je l'ai toisé en même temps que je ne pouvais pas m'empêcher d'apprécier ses paroles.
— Pourquoi tu m'aiderais, lui demandais-je.
Il a souri.
— Franchement, la raison elle est très simple, pour la petite histoire, on est peut-être des frères jumeaux avec Alexander, mais je suis né le premier, donc déjà ça fait de moi son grand-frère, j'avais quand même quinze minutes quand il est né ! C'est énorme, non parce-que dit comme ça, si on regarde les choses dans leur contexte on peut constater que-
— Réponds seulement à ma question. Je m'en branle complètement de tes 15 minutes de vie.
Il a explosé de rire, avant de se reprendre en posant l'emballage des nouilles sur le capot de la voiture:
— Honnêtement, je t'aime bien. Et j'ai une sorte de dette envers toi, pour la façon dont tu as toujours très bien traité mon frère. Ma famille, c'est tout ce qui m'importe ici-bas. Et...
Mon regard ne l'avait pas quitté.
— Je vais te dire, j'ai longuement hésité à venir te voir. J'ai attendu six mois, mais je voyais qu'Alex', travaillait bien avec Sage alors je me suis dit que peut-être je te devais bien ça... j'aurais aimé que quelqu'un me tende la main quand mon père est parti.
— Hm...
— Putain ! Dis-moi que tu m'aimes, bordel ! Fais-moi vibrer à la fin !
J'ai fini par rire légèrement une fois de plus. Puis un silence s'est imposé, Sashæ a fini ses nouilles et mes pensées m'obsédaient.
Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa. Mariposa.Mariposa. Mariposa. Mariposa.
Ça m'inquiétait presque de pensée autant à une femme. Elle restait là, coincée dans mon cerveau. Elle restait toujours là !
— Je me demande, tous les jours, si elle est toujours en vie...
Je l'ai murmuré, je n'étais pas sûr de vouloir que l'on m'entende. Il n'a rien répondu mais j'ai senti son regard sur moi alors que j'admirais encore l'immensité de la ville. Il faisait de plus en plus noir, et l'air se rafraîchissait sur ma peau.
— Je ne pensais jamais réussir à dormir, avant elle...
Peut-être était-ce son silence qui m'incitait à parler, mais j'avais envie de déverser ce truc qui me plombait depuis sept mois.
— Le truc c'est que je ne savais pas que je la choisirais, même en ayant la haine contre toute cette putain de planète Terre. Je ne savais que je voudrais foutre ce putain de monde en flammes juste pour lui donner une place. Je n'en savais rien avant qu'elle disparaisse.
Je l'ai entendu inspiré profondément.
— Peut-être qu'elle était exactement celle que tu attendais au final...
— Pourquoi devrait-on attendre forcément que quelqu'un vienne ? Pourquoi on devrait attendre que quelqu'un entre dans notre tête et qu'après il nous laisse en morceau en disparaissant. Pourquoi Sashæ?
— Hm...
J'ai presque eu un sourire en coin quand il s'est mis à frotter son menton en m'ayant répondu "hm".
Je me sentais atrocement vulnérable, mais je n'avais pas pu retenir les questions, j'avais besoin que quelqu'un me donne enfin ce putain de manuel contenant toutes les réponses sur comment un humain était censé vivre sa vie ! Parce que moi je n'en savais rien. Papa réglait les conflits avec les poings, et pour c'était la meilleure façon de faire. Je savais que je ne cochais pas toutes les cases des normes. J'étais peut-être même un sociopathe à tendance schizophrénique si j'en croyais ces images de ma mère qui me hantaient jour et nuit.
Je n'étais pas sûr d'être toutes ces choses... peut-être...
Mais s'il y avait bien une chose dont j'étais sûr, c'est que j'étais fier qu'elle mange ce putain de risotto que j'avais fait. J'aurais pu me débarrasser de toutes les cravates que j'avais juste pour la voir en faire des chouchous pour toute cette masse de boucles. Elle pouvait dormir sur mes draps sans que je n'aie envie de les changer. Je voulais voir son bordel qu'elle laissait dans mon dressing. Son rire creusait ses fossettes et ça me faisait paniquer.
Et putain, personne ne m'enlaçait mieux qu'elle.
— Pourquoi, je n'en sais rien... finit-il par articuler, on n'aura jamais le pourquoi. Mais toi, je pense que tu sais pourquoi tu as tant besoin d'elle. Et, de ce que j'ai vu, j'ai l'impression qu'elle rendait ton enfer sur terre, un peu plus vivable, disons même un peu plus acceptable. Ça doit faire du bien d'être considéré comme ça par une personne qui compte.
J'ai ressenti, là, sous ma poitrine une sorte d'écrasement. C'était désagréable et les souvenirs me remontaient dans le crâne. Je voyais ma vie défiler comme un film, j'entendais toutes mes paroles, toutes ces fois où je n'avais qu'une seule envie, c'était de la mettre en pièce. Je voulais la briser en mille morceaux afin qu'elle recolle mes fissures à moi. L'égoïsme à l'état pur. Mais j'ai très vite déchanté en comprenant qu'elle avait peut-être de bien plus gros démons que moi.
Ce n'était pas un concours de souffrance, mais, en sentant ces 17 cicatrices border son ventre, j'ai su qu'il n'y avait plus rien à déchirer chez Mariposa. Parce que Mariposa elle était comme un tableau. Ceux qu'on rate, et qu'on condamne d'atroce coup de couteau. Pour ne plus jamais les revoir. Je savais qu'elle se sentait usée.
Elle était une loque.
Une coquille abîmée, souillée, calcinée.
Je ne pouvais pas battre une fille comme elle, et je l'ai su bien trop tard.
Quand elle était déjà incrustée dans ma tête.
Et quand je lui avais déjà fait trop de mal pour que ce soit humainement pardonnable et socialement acceptable.
Je l'ai utilisé pour que son frère vienne jusqu'à moi.
Je pensais que j'arriverais à m'en débarrasser.
Mais je n'ai fait que trahir ce semblant de confiance qu'elle m'avait accordé alors que je n'y avais même pas le droit dans un premier lieu.
Et je ne sais pas si ce soir-là en Italie, si quelqu'un m'avait pris mon papillon, ou mon papillon s'était envolé de lui-même.
D'une certaine manière, j'espérais qu'on me l'avait pris. Car si Mariposa avait décidé de m'échapper de son propre gré, je savais qu'elle ne me reviendrait...
Plus jamais.
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Je ne savais pas où Sashæ avait appris à pirater des systèmes de sécurité aussi poussés, mais une chose était sûre, c'est qu'à dix heures du matin, j'avais un sac de sport avec l'œuf valant 7 millions de dollars dans les mains.
Et je n'aurais certainement pas réussi ce crime seul.
Honnêtement je suis reparti avec ses lingots d'or, je pourrais les revendre à très bon prix sur le marché et c'est comme ça que commenceraient les affaires.
Nous avons pris la route pour le quartier de Lincoln Park. Les demeures victoriennes valaient bien des millions de dollars là-bas. James m'avait dit que Stone était nouveau sur le marché. J'en doutais.
Sashæ conduisait, disons qu'il était plus calme aujourd'hui mais ça ne l'empêchait pas de chantonner quand la chanson d'Adèle retentissait dans le véhicule. Il l'écoutait en boucle. Je ne connaissais pas le titre, mais ça avait l'air d'être une chanson importante pour lui, il la connaissait par cœur.
Cela a mis approximativement deux bonnes heures avant que notre voiture ne se gare devant un cottage blanc luxueux. L'endroit était reculé, en plein milieu d'un hectare de nature. Au loin j'apercevais une forêt immense et mystique, dans laquelle j'étais sûr que des hommes n'avaient jamais retrouvé leur chemin.
Nous étions déjà là, et les hommes armés de Stone nous avaient déjà repérés depuis plusieurs kilomètres certainement. Je ne dirais pas que je n'avais pas pris le temps de réfléchir avant d'apporter cet œuf sur un plateau d'argent à ce type. Mais jaugeant la situation, je savais que j'aurais pu le massacrer sans arme s'il essayait de m'enculer. Et j'étais persuadé qu'il le savait.
Je ne lui faisais pas confiance, mais tout m'indiquait qu'il plongeait dans bien plus gros que quelques cambriolages, et revente d'œuvres d'art volé à quelques magnats de la finance, ou l'industrie.
Mes chaussures frôlent le gravier. Aujourd'hui l'air était extrêmement humide ça me collait à la peau. Sashæ est sorti en même temps que moi. Le visage sérieux, il zieutait les hommes et cette maison. Je le sentais méfiant, presque tendu, et il avait raison.
J'avais sept millions de dollars dans ma main, et si Stone le voulait, il pouvait m'éteindre d'une balle dans la tête maintenant.
Sauf que tel que je me doutais, mes pas ont foulé l'herbe verte qui nous séparait de la maison. Le silence plombant, l'ambiance morose de cette matinée, ces éléments me mettaient presque mal à l'aise. Je détestais ce genre d'ambiance, où l'on se sent de trop, observé et tout est si imprévisible que ça vous donne cette petite nausée désagréable.
Un homme nous a ouvert la porte d'entrée:
— Monsieur Stone vous attend à l'étage.
Je ne me suis pas éternisé, mais j'étais étonné que personne ne nous demande de rendre nos armes. Parce que mon glock n'était pas vraiment caché dans mon dos. La réflexion m'est restée en suspens.
Lorsque nous avons pénétré le cottage, j'avais l'impression d'avoir une petite maison de vacances. Le lieu était clean, une cuisine ouverte, de grandes fenêtres qui laissaient entrer la lumière. Il y avait même une cheminée ancienne, et une immense bibliothèque. Si de bonnes personnes avaient vécu ici, j'étais sûr que l'endroit aurait eu son charme.
— Fais attention, me murmure Sashæ alors que nous montions les escaliers.
Ce connard me donnait parfois l'impression qu'il était ma mère, et que si je le laissais faire, il allait presque finir par changer mes couches et me donner le biberon.
Mais j'acquiesçais tout de même d'un léger signe de tête. Il semblait nerveux et mon franc parlé n'était pas forcément la meilleure des réponses dans l'immédiat.
En montant à l'étage, j'ai été surpris de découvrir qu'il n'y avait aucune pièce à proprement parler.
Stone est debout devant cette immense fenêtre. Il n'y a ni chambre ni porte, c'était comme si nous avions mis les pieds dans un grenier éclairé. Il y a deux sofas devant cette fenêtre, un tapis, et près du mur, un bureau assez moderne et parfaitement rangé.
Stone ne se retourne pas alors que nous nous approchions de lui. Il fume encore. Une main dans le dos comme un vieux père. Mon poing serre le sac de sport contenant l'objet de la transaction.
Mes pas me mènent à côté de lui.
Le massacre sur son visage me surprend toujours autant. Il expire une longue taffe, l'odeur de la nicotine s'imprègne autour de moi. Il semblait fasciné par la vue, alors j'ai fini par tourner la tête, d'abord vers Sashæ, qui ne cachait plus l'air perplexe sur son visage. Puis mon regard a admiré l'horizon.
La forêt. Pour une raison que j'ignore, elle me donnait des frissons. C'était comme une sensation de déjà-vu. Ce truc me paraissait familier, et ça n'avait rien de plaisant. Les arbres étaient longs, fins, et malgré ce mois de juillet ils me donnaient cette sensation d'être sans vie. J'ai senti mes poils se hérisser. Je ne savais pas qui j'avais à côté de moi, mais ce Stone sentait le désastre à plein nez.
— Elle est magnifique n'est-ce pas.
D'un haussement de tête, il m'a désigné ces putain de bois. J'ai dû me retenir pour ne pas déformer les traits de mon visage afin qu'il sache que cette forêt avait l'air plus maudite qu'autre chose. En me tournant vers Sashæ, il me faisait non de la tête.
— J'ai de bons souvenirs. Ici.
Et je m'en branlais certainement. Mais ça je le gardais pour moi.
— C'est un luxe d'avoir un lieu dans lequel on peut se retrancher. Se ressourcer. C'est important, Côme.
Je sentais que mes yeux sur lui lui posaient énormément de questions. Que voulait-il dire exactement ? Ce mec avait l'air d'être un amas de mystère que je n'avais pas envie de résoudre, mais à chaque fois qu'il parlait, il y avait toujours plus d'énigmes.
— J'ai une question à te poser, fiston.
J'ai tiqué. Mon sourcil s'est arqué.
— Ne m'appelle jamais fiston.
Son oeil s'est planté sur mon visage. Il ne semblait pas étonné de ma réponse, mais plutôt intrigué.
Je ne dirais pas qu'il ait hoché la tête, mais ça en avait l'air, du moins, c'était presque imperceptible. Il a gardé un semblant de sérieux sur son visage avant de finalement me demander:
— Dis-moi pourquoi as-tu d'autant besoin d'argent ?
Et moi je me demandais pourquoi ça l'intriguait autant. L'argent n'était-il pas le nerf de la guerre pour des types comme nous. Nos empires se bâtissaient sur des milliers de cadavres juste pour un dollar de plus.
— Je suis passionné de voyage, répondis-je finalement.
J'ai entendu Sashæ pouffé, il s'est très vite retenu, et Stone à eu un éclair d'amusement passer sur son visage:
— Tu as un voyage de prévu ?
— Des tas.
— Quelles destinations te donnent envie.
— Je suis sûr que je n'ai pas fait deux heures de route pour parler de la couleur que prendra ma queue pendant que je bronzerais en vacances, Stone.
Un léger rire a fait trembler son torse. Il a acquiescé d'un signe de tête.
— C'est vrai. Tu as l'œuf.
J'ai levé légèrement le bras pour lui montrer le sac.
— Puis-je.
Pendant une seconde j'ai pensé à repartir avec. Mais sa main a pris le sac, et je l'ai laissée le prendre. Il l'a posée sur le sofa derrière lui, le zip du sac a cédé sous ses mains. Son regard ne s'est pas éternisé longtemps, j'avais l'œuf.
Il s'est baissé pour prendre deux sacs de sport.
Il me les a tendus:
— Deux millions quatre cent cinquante mille. Comme convenu.
J'ai posé les sacs sur le deuxième sofa, je les ai ouverts. Je savais déjà que le compte y était.
J'ai pensé à ce que Sashæ m'avait dit la veille. "si je n'ai pas des millions dans mon compte en banque, je me tire une balle dans la tête, c'est une motivation suffisante, je trouve."
Maintenant c'en était une. Parce que je les avais ces premiers millions et je savais qu'il serait la cause de la chute de mon paternel.
— J'ai un autre truc pour toi.
Après avoir refermé les sacs, j'ai fixé Stone.
— Un milliardaire russe.
J'écoutais les détails de la mission. Je me suis arrêté aux cinq millions de bénéfices, je n'avais pas besoin d'en savoir plus pour accepter. L'entretien avait été bref, la prochaine mission pour la semaine prochaine.
Et en sortant de cette maison, les mains lourdes de millions, j'ai pensé...
Je n'avais rien à me mettre sur le dos pour le mariage de mon frère.
𓆃
Hello, 🫐
Je suis déconnectée en ce moment, je travaille toujours à fond sur Valentina avec mon éditrice !
En espérant que le chapitre vous aura plu, ❤️ !
XOXO, Azra. 🍓
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