CHAPITRE 28 : La fin d'un chapitre.
Bonsoiiir, ça-va ? 🌹
Non, mais ça fait trop longtemps là ! 😮💨
Mais j'étais en vacances impossible d'écrire les gars du block !
On s'attrape à la fin mes sucres d'orges !
Bonne Lecture ! 📖
Xoxo - Iamkunafa. 🍓
𓆃
MARIPOSA.
En ouvrant les yeux, mes yeux restent rivés sur le plafond blanc immaculé.
Ma main se colle à mes joues en réalisant à peine ce qui vient de se passer la nuit dernière. Je pince les lèvres en secouant la tête. Je sens mes boucles caresser mon dos, et parfois je pense à ses mains dans mes cheveux...
Je relève un peu la couverture sur ma peau en sentant l'air frais qui traverse la fenêtre entrouverte. J'ai besoin de ce froid, et tout dans cette vanity me paraît tellement simple...
Je l'ai vraiment fait...
Les souvenirs refont surface, et les sensations qui s'accompagnent avec. Tout d'un coup je sens mes joues me brûler, à cause des images qui défilent dans ma tête, je tire ma couverture sur mon visage pour me cacher comme s'il y avait quelqu'un dans cette chambre.
Mais je réalise que je suis bien seule. Et sur le coup, c'est parfait pour moi et pour prendre le temps de me rendre compte que j'ai osé me donner à lui...
Donc moi et Côme... On l'a vraiment fait... ?
Mon cœur accélère. Et pendant ce moment de solitude, je ne sais pas pourquoi tous mes souvenirs reviennent vers ma meilleure-amie... Stella. Je me revois trois ans en arrière quand elle me racontait encore toutes ses histoires intimes qu'elle avait eues avec les plus beaux garçons de notre fac.
À chaque nouvelle histoire, je me demandais toujours comment elle osait sauter le pas. Qu'est-ce qu'elle ressentait à ce moment ? Comment elle se sentait ? Est-ce qu'elle le regrettait ? Mais je me posais cette question parce que j'étais tout simplement effrayé à l'idée que ça m'arrive un jour. Sans savoir tous les souvenirs sordides que j'associais à cet acte.
L'intimité m'effrayait. Je n'y pensais même pas avant Côme. Pour moi c'était un truc inconnu que les adultes faisaient et donc je ne comprenais pas vraiment le sens...
Mais là... seule dans ce lit, quand je pense à Côme, je ne ressens ni peur ni dégoût. Les souvenirs me donnent envie de rire, ils me réchauffent le cœur, et je me rappelle que j'ai dormi comme un bébé.
Une légère douleur dans mon ventre me rappelle que ma vie sexuelle a commencé contre mon gré, et la pensée me noue la gorge. J'aurais tout donné pour qu'on ne prenne pas cette partie de moi sans mon consentement.
Mais hier, sur ces tortures que j'avais dans mon esprit, Côme a dessiné par-dessus et je garde de beaux souvenirs. Sans douleur, sans envie de vomir, sans pleurs.
Je ne garde que des rires, et la sensation chaude que j'ai consenti à me donner à lui.
Je l'ai fait parce que moi, j'en avais envie.
Et il m'a laissé suffisamment d'espace avoir envie.
Mes bras retirent rapidement la couverture sur mon visage en entendant la porte de la chambre s'ouvrir. J'ai à peine le temps d'apercevoir son poignet autour duquel s'enroule le bracelet que je lui ai donné que mon corps me fait immédiatement comprendre que je ne serais probablement plus jamais la même en face de lui.
Je ne sais déjà pas quoi dire alors que je sens une nervosité colorer mes joues.
Il a fait exprès.
De porter du beige.
Il l'a vraiment fait exprès, j'en suis sûre.
J'crois que c'est la couleur que je préfère sur lui.
Il entre dans la pièce. Un sourire incontrôlable étire mes lèvres, tandis que lui à un petit sourire en coin qui me fait penser que je ne suis pas obligée de lui sauter dessus alors que je viens à peine de me réveiller.
Je dois presque me faire violence. Il y a un truc chez Côme qui m'attire et qui me donne toujours envie d'être proche de lui.
J'essaye de me focaliser sur autre chose que les souvenirs de son odeur ambré que j'ai senti toute la nuit d'hier :
— C'est pour moi ?
Je m'assois sur le lit en prenant soin de me couvrir de la couverture en fixant sa main qui tient une tasse fumante. Je sens le chocolat chaud d'ici et ça éveille tous mes sens.
— J'ai vu une recette ce matin, m'explique-t-il en s'asseyant sur le rebord du lit. Dis-moi ce que t'en penses.
Je prends la tasse et souffle dessus pendant quelques secondes. Un laps de temps suffisant pour me plonger dans ce nuage vert qui provoque constamment mon sourire sans que je ne comprenne pourquoi.
— Tu es réveillé depuis quand ? demandé-je en continuant de souffler.
— Tes pieds glacés m'ont réveillé dans la nuit.
Sa réponse me surprend un peu et je me retiens déjà de rire. Je lève un sourcil pour m'assurer qu'il dit vrai, et il n'a vraiment pas l'air de mentir.
— C'est pour ça que je dors toujours en chaussettes.
— Et ça reste une abomination, Misiu.
Je ricane doucement en lui demandant :
— Qu'est-ce que ça veut dire Mishiou déjà ?
J'ai vu qu'il s'est retenu de me corriger, il fixe mes lèvres comme s'il avait envie de les positionner pour moi, pour que je réussisse enfin à le dire comme lui. Je savais déjà que je n'allais jamais réussir à articuler ce mot comme il le voudrait de toute ma vie.
— Il est bon alors ou pas ?
— Je suppose que tu allais répondre à ma question d'abord ?
— Pas du tout. Bois et dis-moi.
— Cabrón.
— Sorcière.
Je n'ai pas pu m'empêcher de rire. Ses yeux se plissent en même temps que moi, et je m'autorise à prendre quelques gorgées de son chocolat chaud. Sans surprise, ça n'avait rien à voir avec le chocolat en poudre bon marché que j'achetais dans l'épicerie du coin de mon quartier en espérant que le goût se rapproche du Nesquik.
C'était encore mieux que ça.
Ma langue passe sur mes lèvres à mesure que j'avale un peu plus de sa boisson en sentant son regard insistant sur moi.
Je sais qu'il attend une réponse, mais j'aime bien l'idée qu'il me regarde comme si ma réponse changerait le cours de sa journée pour le meilleur. Je crois que c'est un peu égoïste de ma part, mais savoir que j'ai un impact sur lui satisfaisait un peu mon ego... Ça me fait du bien en fin de compte.
Avec lui, j'ai juste à exister et c'est suffisant pour mettre assez de joie dans son cœur.
— J'aime bien quand il y a des marshmallows dedans, commenté-je.
Il incline la tête légèrement comme pour essayer de comprendre ma réponse. Mais je finis par arrêter de le torturer et je lui dis :
— C'est un chocolat de luxe que tu m'as fait, mi Rubio. Le meilleur que j'ai bu en tout cas.
Son visage s'illumine à mes mots. Encore une fois, c'est comme inscrit sur son visage, que mes mots peuvent égayer sa vie. Un baume immense se crée sur mon cœur qui bat beaucoup trop fort...
— Je mettrai des marshmallows la prochaine fois.
J'ai hoché la tête en aimant bien l'idée qu'il y aurait prochaine une fois. J'espérais qu'il y en aurait bien plus que ça.
Mes pensées divaguent un peu en regardant son polo beige, et le pantalon assorti qui le taille parfaitement.
— Je préfère te prévenir, Robin me regarde bizarrement depuis ce matin.
J'ai eu l'impression que tout le sang contenu dans mon corps s'est précipité dans mon visage. Mes yeux s'écarquillent :
— Tu te fous de moi ? le questionné-je dans la précipitation.
— J'aurais aimé mais...
Il me prend la tasse vide que j'avais dans les mains et son regard est tel un adolescent pris sur le fait qui doit avouer sa connerie.
— Tu penses que...
— Très possible...
— Mais tu es sûr que...
— J'en suis sûr, Mariposa.
— Je suis dans la merde, m'écrié-je en cachant mon visage dans mes mains.
— Comment ça « je » sale égoïste !?
La situation est tellement grotesque que j'explose de rire et mes yeux retrouvent les siens, il a l'air outré par ma réponse et moi je suis prise entre mon rire et ma nervosité qui décuple mon hilarité.
— Tu ne vas pas me faire croire que t'en as quelque chose à faire de l'avis des gens, Côme ! Moi comment je vais pouvoir le regarder dans les yeux ? Et Amber !? Je ne sortirais jamais de cette chambre ! Oh la la... Mais tu es vraiment sûr... ou ?
— J'en suis sûre sale sorcière. C'est bon, ils ne vont pas nous faire croire qu'ils ont eu le gamin par la force de leur volonté, ils savent comment ça marche ;
Je le pousse légèrement face à sa réponse et mon sourire s'élargit alors que je vois son sourire ravageur.
— Je savais que c'était glauque ici.
— J'en ai déjà marre de ce mot, me répond-il en secouant légèrement la tête.
— Est-ce que t'as vidé la poubelle déjà ?
— Ce connard de Robin était réveillé depuis bien longtemps, j'ai rien pu faire. Attends qu'on parte et je compte sur toi.
Je marque une pause à l'entente de ses mots : « Attends qu'on parte. »
La réponse est logique vu la tenue qu'il porte, mais sur le coup ses mots me provoquent un léger pincement au cœur, je ne le lâche pas des yeux lorsque je lui demande :
— Tu vas quelque part ?
Côme se gratte le menton. Il fait ça à chaque fois qu'il est un peu mal à l'aise, et son malaise parcourt mon corps d'une façon que j'aurais préféré éviter... Finalement il me répond :
— Je ne serais pas là de toute la journée... Mais je vais essayer de revenir ce soir.
— Essayer ?
— C'est possible que ça traîne sur quelques jours...
— ... Et... où est-ce que tu vas ?
Côme se lève. Je sens déjà qu'il veut fuir cette conversation, et immédiatement mon flair me dit que la réponse à mes questions risque de ne pas me plaire.
— Il ne faut pas que tu t'en fasses, je reviendrais.
— C'est en rapport avec mon père, c'est ça ?
Le regard vert de Côme se plante dans le mien comme s'il ne voulait pas rater la moindre de mes réactions. Il me scrute attentivement en voyant que je ne détourne pas le regard.
Mais il n'a pas besoin de me répondre pour que je sache que ma question était juste.
Il a probablement une piste dont je ne suis pas au courant, mais avant même que je n'aie eu le temps de le bombarder de questions, il s'est approché de moi, sa main s'est glissée sur ma nuque, et ses lèvres se sont posées sur le haut de mon crâne.
— Ce n'est pas ton père, mais oui. Laisse-moi m'en charger. Sashæ restera avec toi pour la journée.
La simple pensée que Côme touchait peut-être du bout du doigt l'homme qui avait fait de ma vie un enfer me donne des frissons de dégoûts qui accaparent ma peau tout entière. J'arrive à peine à supporter la main de Côme sur ma nuque prise par un dédale de souvenirs tous plus sordides les uns que les autres.
Sa main me quitte comme s'il s'en était rendu compte, et je finis par hocher la tête.
Si j'avais été assez courageuse, je crois que j'aurais voulu m'en charger moi-même. J'aurais aimé lui infliger en une heure, toutes les années de tortures que lui m'a fait vivre qui m'ont forgée et fait de moi cette fille apeurée, qui ne sait toujours pas qui elle est vraiment.
Mais sur le coup, j'étais soulagée de savoir qu'il allait s'occuper de cette histoire pour moi. Que je n'aurais pas à avoir le sang de mon père sur les mains, et que tout ce que j'aurais à combattre après ça... C'est le souvenir de sa face cicatrisée, et toutes les cicatrices qu'il a laissés sur moi.
Visible, ou invisibles.
Juste avant que Côme ne se redresse, c'est moi qui retiens sa main :
— Fais attention à toi, s'il-te-plaît...
Mais au final, il tire mon bras. J'emporte avec moi cette épaisse couverture qui me couvre mais cela n'empêche pas Côme de me serrer très fort dans ses bras. Je plonge dans son odeur et dans tout ce qu'il est.
Forcé de constater que mon cœur résonne et que ses mots de la vieille vibrent toujours en moi. J'ai l'impression qu'ils donnent un sens à la suite de ma vie. Et j'ai envie de construire quelque chose en me basant sur trois mots remplis d'amour...
Enfoui dans son cou, mon cœur strié de cicatrice me semble si lisse que je le serre un peu plus fort. Je sens la couverture qui menace de glisser mais il la réajuste sur mon corps.
— Quand je reviens...
Je ne sais pas pourquoi sa voix grave me donne envie de pleurer. Je me retiens en sentant cette boule dans la gorge grossir, je ne veux pas regarder son visage maintenant parce que je suis sûre que ça me ferait craquer :
— Quand je reviens, on se casse d'ici. Est-ce que tu viens avec moi, Mariposa ?
Je me souviens juste de ses mots de la vieille.
Quand il m'a dit que l'amour ce n'est pas assez. Qu'il me voulait moi et personne d'autre. Qu'il me voulait de la première heure de la journée, jusque-là dernière.
Quand il m'a demandé de compléter le restant de ses jours avec les siens.
Submergée par un dédale d'émotions. Je suis incapable d'articuler les mots que je sais qu'il aimerait entendre.
Mais cette fois-ci, ce n'est pas que j'ai peur de lui dire.
Je ne veux pas qu'il parte avec sans avoir l'assurance qu'il reviendra avec mes aveux.
J'ai l'impression qu'avouer maintenant, ça serait comme signer son arrêt de mort, je n'ose pas. J'aimerais que tous ces cauchemars soient finis d'abord avant de lui promettre quoi que ce soit.
Mon cœur cogne très fort contre le sien, et malgré notre étreinte, les mots qui traversent mes lèvres sont simplement :
— Reviens-moi, et je te donnerais ma réponse.
Côme décolle sa tête de mon cou, et plonge ses iris dans les miennes.
Il prend un moment avant de me dire quoi que ce soit, j'ai plus eu cette impression qu'il enregistrait mentalement chaque parcelle de mon visage. Comme s'il avait peur de l'oublier.
— Choisis la réponse qui te rendra heureuse, même si je n'y suis pas. Choisis ce qui te donnera envie d'être en paix avec toi-même. Mais sache, Mariposa, que tu pourras toujours trouver refuge chez moi. Dans le noir ou la lumière, mes maisons seront toujours les tiennes. Ne l'oublie pas.
Sa réponse me surprend.
Mais ce qui m'arrache d'autant plus, c'est la peine et la tristesse qui se retranscrit sur les traits de son visage.
Et je comprends que depuis tous ces mois, je n'ai jamais montré à Côme ce qui se cachait dans mon cœur. Ni par mes actes ni par des mots. Il n'en sait rien lui. Si ses sentiments sont réciproques ou non ? Si je le suivais à l'autre bout du monde ? Si je restais comme lui me le promet à chaque fois.
Il n'en sait rien et pourtant, il s'accroche à ce sentiment qui nous lie tous les deux.
Cette familiarité. Cette sensation que rien ni personne ne pourrait jamais nous donner ce confort que l'on ressent lorsque nous sommes tous les deux.
Et ma seule prière, c'est qu'il s'accroche, juste un jour de plus.
Un jour, pour tout avouer.
Un jour et je lui dirais la vérité sur la façon dont mon cœur fond devant le sien.
Un seul jour.
— Si tu reviens ce soir, je te le dirais tout, murmuré-je.
Il hoche la tête. Un léger sourire empli de tristesse pousse sa joue.
Je pose mes lèvres sur les siennes. Le temps d'un baiser furtif qui me rappelle que nous deux, ça tient à un fil. Ça pourrait s'écrouler autant qu'au contraire, cette corde entre nous cœur pourrait être solidifié juste avec une seule réponse.
La balle est dans mon camp.
— Va te changer, je t'attends en bas.
J'acquiesce en même temps qu'il me repose par terre. Je lève la tête parce que son visage est la chose que j'aime le plus regarder sur terre. Il se penche vers moi et me donne un baiser sur la joue avant de partir rapidement sans se retourner.
Je laisse quelques longues secondes s'écouler.
Si cette journée passe, alors je crois que j'ai ma réponse à la vie que j'aimerais vivre.
Je me suis rhabillée pour aller dans la salle-de-bain où j'ai rapidement fait ma toilette.
J'ai changé mes pyjamas pour une tenue plus simple, il fait un peu froid aujourd'hui, j'ai opté pour un jean et un t-shirt manche longue simple.
À peine sorti de la salle de bain, je tombe sur Sage qui traverse le couloir :
— Salut Papillon, dis, t'aurait pas vu Alexander par hasard ?
Je me suis mise à le fixer pour m'assurer que lui au moins n'aurait rien entendu, mais le dressing est à l'autre bout, et il n'avait vraiment pas l'air perturbé par ma présence :
— Je te cache pas que non, finissé-je par répondre, je n'ai vu personne encore.
— Il est où celui-là. Alex !?
Sage poursuit sa route dans les escaliers, je le suis de quelques pas et à peine ai-je mis un pied dans les escaliers, que j'ai vus sur la cuisine ouverte.
Je pince les lèvres en regardant Robin qui me transperce de ses yeux noirs. La tasse de thé qu'il tient dans sa main couvre sa bouche. J'ai l'impression de faire face à un père et je cherche tout de suite du soutien auprès de Côme qui a l'air de s'en foutre complètement de la réaction de son frère.
Amber fait son apparition quelques secondes plus-tard en entrant dans la cuisine, un large sourire s'étire sur ses lèvres, et je le trouve vachement suspect.
— Vous avez vu Alexander ? demande Sage en hurlant depuis les escaliers.
— Dehors, lui répond Robin.
— Qu'est-ce que t'a toi, t'as une sale gueule. On dirait que t'a pas dormi de la nuit.
— Ouais... c'est le cas de le dire.
Sage trace et sort dehors en insultant son frère de « dupek », tandis que je pince mes lèvres avec la honte qui m'accompagne. J'ose à peine descendre les dernières marches mais c'est trop tard. Tout le monde m'a vu et là, la seule chose que je voudrais c'est de disparaître de cette maison, et ne plus jamais voir la tête de Robin pour au moins les cinq prochaines années histoire d'être sûr qu'il va oublier cette nuit.
— Bonjour... tout le monde, articulé-je dans un souffle.
— Ouais... Bonjour, me répond-il presque les dents serrées.
— Coucou Mariposa, bien dormi ?
Je fixe Amber, elle prépare un biberon au chocolat pour Farrell que j'ai vu sur le canapé au salon. Le sourire qu'elle affiche à l'air d'être conviviale, mais je vois aussi la fatigue crispé son visage, et sur le coup, je ne sais pas quoi lui répondre :
— Non... Oui, merci ?
J'ai envie de me baffer, je regarde Côme qui se retient presque de pouffer de rire. Moi j'ai les joues qui me brûlent et je ne sais même pas ce que je fais planter là debout dans cette cuisine.
Le bout de mes doigts tapote le marbre de l'îlot central. La situation est tout bonnement gênante, et je suis à ça de partir en courant.
Amber termine le biberon de son fils et elle sort de la cuisine.
Robin ne perd pas une seule seconde, il dépose sa tasse sur le plan de travail derrière lui, elle claque un peu, je me retiens de sursauter, puis il nous pointe Côme et moi du doigt.
On attend tous les deux que quelque chose sorte de sa bouche, main il ferme simplement le poing avec une expression renfrognée.
— Côme...
— Écoute dupek-
— Non ! Toi tu vas m'écouter sale merde ! En plus t'as le culot de m'insulter sous mon toit, petit bâtard ! Putain, de toutes les pièces qui-
Robin s'interrompt en me regardant. Je crois qu'il a dû voir à quel point la gêne venait de signer mon arrêt de mort. J'ai envie de m'évanouir au point où j'ai l'impression que mes jambes me tiennent par la volonté de mon esprit seulement.
Il finit par expirer bruyamment du nez avant d'ajouter :
— Vous lui devez une nouvelle vanity room !
Il n'en dit pas plus, et sort de la cuisine avec sa tasse en toisant son frère. Côme sourit fièrement et je me rapproche de lui en lui faisant comprendre qu'on ne devrait pas provoquer Robin maintenant.
— Il exagère ce dupek.
— Tais-toi, tu aurais eu une réaction encore pire si ça avait été lui.
— Quoi ? Si mon frère avait fait des bêtises dans ta vanity ? Je vois pas où est le problème là.
— Bon... C'est vraiment glauque on peut arrêter d'en parler comme ça.
— Tu ne sais pas combien je suis prêt à payer pour que tu ne répètes plus ce putain de mot.
— Mais c'est la vérité, c'est glau-
Côme me saisit le visage. Ses mains accaparent mes joues et je les sens pousser ma bouche en cœur vers lui, il pose ses lèvres sur les miennes pour me faire taire une seconde avant de me lâcher :
— Si j'entends encore glauque sortir de ta bouche, tu verras.
— Pfff... Paye déjà une nouvelle chambre pour son fils. On a fait n'importe quoi.
— Il exagère et toi aussi.
— Chut.
Côme ricane doucement. Son regard se tourne vers la fenêtre de la cuisine pendant quelques instants. Je me mets à faire pareil quand je me rends compte qu'il y a Sage, Alexander et Sashæ dehors.
Il a neigé...
La terre est blanche, et surtout magnifique. J'ai l'impression de voir un tableau figé dans le temps.
Les jumeaux sont assis sur les marches qui n'ont pas subi le manteau blanc de la neige, tandis que Sage est devant eux. Il fume en parlant de je ne sais quoi. Mais je suis presque sûre que Sage se chamaille avec Sashæ.
— Vous allez tous partir alors... Même Robin, demandé-je finalement.
— Tu ne seras pas toute seule ici.
— Non, je sais... C'est juste angoissant comme situation.
— Je me dis que... ça sera peut-être enfin la fin de cette histoire.
— Tu m'as l'air optimiste.
Côme détourne le regard sur moi après que j'ai prononcé ces mots :
— J'ai envie de l'être, cette fois-ci.
En tournant la tête, j'ai simplement vu Amber dans le salon. J'entends la voix de Robin, accroupi devant le canapé il rit avec son fils. Je ne le vois d'ici, alors je me tourne vers Côme pour plonger dans ses bras.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu la sensation que ses étreintes allaient me manquer. Je voulais en profiter un maximum.
Quand ses bras forts m'enveloppent, j'ai soudainement un sentiment de sécurité qui me couvre. L'odeur de sa peau, ses vêtements me donne envie de planer, rêver un peu plus longtemps. Et c'est ce que je fais. Je ferme les yeux juste pour ne jamais oublier ce que ça me fait de dormir près de lui.
Ce câlin ne dure pas très longtemps. On se sépare rapidement en entendant la porte d'entrée s'ouvrir.
Je ne tourne pas la tête, parce que mon regard ne veut pas se détourner du sien.
Je comprends maintenant que depuis hier soir, ce nouveau chapitre qu'on a passé ensemble se colle sur mon cœur et offre à Côme une place un peu trop unique et spéciale. J'ai comme un déchirement à l'idée de le voir disparaître si vite.
— Vaudrait mieux qu'on se mette en route maintenant, sonne la voix de Sage à l'entrée.
J'aimerais lui demander de rester, mais je sais que je ne peux pas aujourd'hui.
Et son regard à lui aussi n'a pas l'air très rassuré. Mais il n'a rien dit. Je crois qu'il avait assez parler, entre hier et la promesse qu'on s'est fait ce matin, ça suffisait peut-être.
Peut-être pas.
Il a raison, l'amour ce n'est pas assez.
Mais comme pour ne pas éterniser ce sentiment douloureux que je suis sûre il ressent aussi, il pose rapidement ses lèvres sur mon front. Il ne me sourit pas, il est juste... Inquiet.
Mon corps s'active presque automatiquement en le voyant sortir de la cuisine, je fais de même. Je constate qu'Amber est dans un état encore plus catastrophique que le mien. Robin enfile sa veste à l'entrée, il a le regard fuyant. Je ne sais même pas pourquoi il fait ça pour moi, et pour son frère...
Je me sens très égoïste tout d'un coup de le laisser partir à ma place. Et pourtant, je n'ai pas le courage de leur dire de ne pas y aller. La vérité c'est que je veux qu'ils arrêtent mon père. Je veux que Côme aille en guerre, juste pour me donner la paix.
Amber à des larmes silencieux. Farrell à moitié endormi dans ses bras, le biberon en main, il ne mesure pas la gravité de la situation. Il observe simplement ses parents.
Robin lui demande de ne pas pleurer, elle hoche la tête, mais des larmes reviennent toujours plus fortes. Il les lui essuie et moi, je me dis que je n'ai pas le droit de pleurer. Pas maintenant.
Au bout d'un moment, ils se serrent mutuellement dans les bras. Robin dépose des milliers de baisers sur les joues de sa femme et de son fils. Il lui promet de revenir.
J'ai la boule à la gorge.
Aucun mot ne sort.
J'ai peur moi aussi, mon ventre se retourne sous ma peau, j'ai les jambes flageolantes...
Sage est déjà dehors. Côme me lance un dernier regard après avoir enfilé sa veste.
Le plus cruel c'est à quel point je le trouve beau comme ça.
Mais je ne pourrais jamais lui dire, car il prend les clés et sort de la maison, suivie de Robin.
Je ne peux pas m'empêcher de sortir moi aussi. Je glisse des tennis à mes pieds.
Amber reste à la porte, mais avec Farrell dans les bras elle ne peut pas prendre le risque de le rendre malade.
Le blanc immaculé du sol me fait presque plisser des yeux tant il réfléchit la lumière.
Le manteau de neige est magnifique dans cette région j'ai cette sensation d'être dans un monde un peu féerique. Prise par le froid griffant, je croise mes bras sous ma poitrine.
Le tableau qui se dresse devant moi est un mélange poignant de nostalgie, de beauté et de douleur. Le jour se lève, les derniers rayons roses de la nuit disparaissent à mesure que vient le soleil.
J'ai vraiment l'impression que le temps s'est arrêté en regardant les garçons se diriger vers cette berline noire garée devant la maison... Mes mains sont de plus en plus gelées, je sens ma mâchoire tremblée... Je fixe Côme parti, ses chaussures laissent des empreintes dans la neige. Tout en lui me provoque un feu qui contraste avec les milliards de flocons de neige qui enveloppe l'endroit.
Je retiens mes larmes, un nuage de fumée s'extirpe de mon nez à chaque expiration.
Intérieurement, je prie... Je supplie que nos chemins se croisent de nouveau dans ce monde cruel. Je ne veux pas que ce soit la dernière image que je grave de lui dans mon cœur.
Il y a trop de promesses, trop de souvenirs pour qu'il parte sans revenir...
Je suis coupée dans mes pensées lorsque je croise les yeux bleus de Sashæ. Je me rapproche de lui et nous regardons, Côme, Robin, Sage et Alexander prendre place derrière le volant. Je renifle à cause du froid, et puis juste avant qu'il n'entre dans la voiture, Côme me dit :
— Rentre, love, tu vas attraper froid.
Je sens une larme glisser le long de ma joue.
« Love », devant tout le monde...
À cet instant j'ai envie de tout arrêter. De courir vers eux, prendre ces clés et les balancer dans la neige pour qu'ils ne les retrouvent jamais. J'aimerais avoir ce courage de leur dire, de lui dire que je veux qu'il reste ici.
Mais encore une fois, ma gorge se noue. Il me sourit tristement...
J'ai horreur de ce que je vois.
J'ai vraiment cette sensation d'envoyer mes frères et cet homme à la mort.
Juste pour moi.
Juste par manque d'audace.
Par peur de l'affronter moi-même.
Côme me lance un dernier regard en démarrant la voiture, mais quand il effectue le demi-tour devant la maison. C'est fini, il est déjà parti...
Je parviens à peine à déglutir. La voiture se fond dans le brouillard du matin. Et bientôt, il ne reste plus que les traces de pneus sur cette neige immaculée pour témoigner qu'ils étaient bien là quelques secondes auparavant.
Je me sens gentiment bousculée par un coup d'épaule léger.
— Ils reviendront. Fait pas cette tête.
En relevant les yeux, je croise ceux de Sashæ mais il a l'air encore plus terrorisé que moi. J'oublie presque à quel point lui et son frère sont fusionnels. Et en vue des derniers événements Alexander doit être la seule famille qui lui reste vraiment...
— T'as l'air encore plus triste que moi, murmuré-je sur un ton presque accusateur.
Sashæ hausse les épaules, mais je ne crois pas à sa tentative de me prouver qu'il prend les choses bien. Ma voix articule doucement :
— C'est juste une journée de torture, hein ?
— J'aurais aimé... Que ce n'en soit qu'une...
Son visage semble s'éprendre d'une lourde tristesse que je ne reconnais pas.
Il renifle avant même que j'aperçoive des larmes, une larme glisser qu'il essuie rapidement ;
— Excuse-moi... Aujourd'hui... C'est l'anniversaire de la mort de mon père. L'année n'a vraiment pas été facile pour moi, hein.
Ses mots me prennent par les tripes. Il me l'a dit avec un petit sourire comme si ça ne comptait pas vraiment.
Je crois que le pire dans cette histoire, c'est qu'au final, Sashæ sait comment faire sourire tout le monde, sauf lui. Je dirais même qu'il m'a sauvé la vie, cette nuit-là, à New-York. S'il n'avait pas été là, je ne sais même pas si j'aurais survécu.
Mais.. Personne n'arrive à lui rendre sa joie...
— Je suis... tellement... désolée... Sashæ.
— Ne le sois pas, réplique-t-il avec ce faux optimisme dans la voix. Je crains que cette journée s'annonce un peu lourde pour moi. Mais ça va le faire si t'arrête de faire cette tête, je vois presque ta morve et je peux t'envoyer en prison pour ça !
J'ai eu envie de rire, mais je n'ai pas réussi... Il fait tout le temps ça...
— Tu veux qu'on aille manger quelque chose ? Ou... faire un autre truc peut-être ?
— Créature, Côme serait trop jaloux de savoir que tu traînes avec un mec aussi sexy que moi, tu m'excuseras ?
Un sourire morose s'étire sur mes lèvres.
En fait, je crois que je déteste quand il essaye de me faire rire pour que moi je ne me sente pas coupable alors qu'il devrait plutôt se focaliser sur ses blessures à lui.
— Écoute, je vais marcher, le long du chemin, juste, dix ou quinze minutes... Si ça ne vous dérange pas avec Amber ? J'ai vraiment besoin de me vider la tête aujourd'hui.
J'hoche la tête.
— Je peux venir avec toi, si tu veux Sashæ ? Ça ne me dérangerait pas du tout, tu sais.
— Je sais, et juste pour ça, je t'en remercie, mais j'crois qu'il faut que je reste seul. Ça ne durera pas et je reviens vite.
De nouveau je n'acquiesce pas très rassurée :
— Si dans quinze minutes tu n'es pas revenu, je reviens te chercher.
— On se donne quinze minutes alors, créature.
— Pff, arrête de m'appeler comme ça on dirait un sociopathe, répliqué-je dans une tentative d'apaiser l'atmosphère, en souriant tristement.
— Tu ne sais même pas ce que c'est un sociopathe.
— Tu sais ce que c'est toi ?
— Bien évidement que non, mais demande à Côme, c'est sûr qu'il sait ce que c'est.
Je me laisse rire doucement. Je serre un peu plus fort mes bras autour ma poitrine en sentant le froid me mordre à la peau :
— Aller rentre, t'as le nez rouge et je n'ai pas envie de te tuer avec la recette de soupe que tu vas me donner si tu tombes malade. Je me prends quinze minutes.
Un léger me rire me prend, et je vois ses yeux se plisser lui aussi. Je le regarde un instant en me rendant compte que ce jour en Italie ou je les ai tous rencontré assise autour de cette table. Chaque membre de la famille de Côme a réussi à se faufiler dans mon cœur et se créer une place spéciale pour moi...
— Ok... quinze minutes alors, murmuré-je dans un souffle.
Il sort un paquet de cigarettes de sa poche, et en cale une entre ses lèvres, avant de l'allumer, il hoche la tête d'une façon qui me rassure légèrement. Ses yeux se plissent un peu.
J'espère ne pas faire une erreur en le laissant partir. Je le regarde s'éloigner, ses bottines crissent contre la neige. La fumée de sa cigarette s'échappe de sa bouche et au bout de quelques longues secondes lui aussi disparaît dans le brouillard.
Je suis restée plantée debout là dans le froid un petit moment...
Mon cerveau réalise à peine.
À l'issue de cette journée, j'avais le choix entre deux fins de chapitre.
Et j'espérais que ce soit celle que je voulais qui se réaliserait...
Je reviens dans la maison, frigorifiée. La porte se referme et je n'ai qu'une envie c'est de retrouver Amber et Farrell, malgré la gêne que je ressens vis-à-vis de ma soirée d'hier avec Côme, je veux retrouver des visages qui me sont familiers et qui je suis sûre pourront m'apaiser.
Je fais un pas, mais la sonnette retentit, me faisant sursauter.
— Sashæ ?
Ma paume fait baisser la poignée.
Tout de suite, un hurlement me brûle la gorge alors que je n'ai même pas complètement ouvert cette porte ! Mon cœur explose dans ma cage thoracique.
— Mariposa !? s'écrit la voix d'Amber dans une des pièces du fond.
La terreur s'immisce dans chaque parcelle de ma peau, et mon cerveau arrive à peine à croire à ce que je vois. Je mets toutes mes forces pour essayer de refermer cette porte, mais un violent coup dessus me propulse au sol.
Grande ouverte, cette porte laisse entrer mon pire cauchemar.
Je me gèle de terreur en glissant sur le sol à mesure que le bruit de ses chaussures s'impose comme un gong dans cette maison. J'ai le souffle coupé, un nouveau cri retentit, c'est Amber. Je ne parviens pas à me retourner pour la regarder ou lui dire quoi que ce soit, j'ai juste ces deux yeux fondus par les cicatrices qui me fixent.
Je continue de reculer par terre tétaniser par ce que je vois :
— Bonjour, Albane.
C'est mon père.
𓆃
Re Coucou, ❤️
Juste avant de commencer, j'aimerais juste diriger toutes mes prières pour le Maroc, qu'Allah leur vienne en aide... J'espère que toutes celles qui y sont vont bien, et vos familles également ! 🤲🏾
Ça fait un petit temps la quand même, j'ai du me replonger dans l'univers de popostar, parce qu'en ce moment je suis absorbée par ghost, surtout que je viens de me rendre compte que je travaille dessus depuis le 14 février quand même ça fait presque 7 mois MDR. Moi qui suis une spécialiste du on y va a l'impro là j'ai tout tout tout de prêt 😭 !
(Non mais vous savez pas comment je suis pressée de commencer ghost, est-ce qu'on se met dans des situations pareilles même ? 😤 Pardon, pardon mais CMC et CSB ils m'appellent jours et nuits !)
Quoi qu'il en soit... Le daron, est de retour 🤪 ! Et là, elle est toute seule en plus, le timing était TER-RIBLE 😖 !
On verra comment elle s'en sort... D'ailleurs j'ai compté, ouais il doit rester à tout casser, 7 chapitres 🥹... Et après bah... End of Mariposa Era... Je sais même pas comment me sentir, mais quand je vais la finir je vais ressentir un vide bizarre je crois, en vrai je préfère pas y penser pour le moment, mais ça avance très vite là...
Bon, on en reparlera à la fin lors de ma conférence pour Yaoundé... Mariposa c'est une histoire trop particulière pour moi, c'est comme vous savez, le bébé qu'on avait pas prévu là, bah voilà MDR...
En tout cas j'espère que vos rentrées ce sont bien passées, même si je viens un peu après la guerre ! Lâchez rien, mes wattpad academia baddies, même si on est pas ensemble dans les études je vous soutiens 😔 !
Et que quelqu'un m'explique pourquoi je vois des gens qui peuvent coller des gifs ici et pas moi j'ai pas crampté le délire là ! 😤
@𝐚𝐳𝐫𝐚.𝐫𝐞𝐞𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦
xoxo, Azra.
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