CHAPITRE 27: Effet papillon.

Hi loves, ça-va ? 🌹



Je tenais à vous remercier pour vos messages sur le dernier chapitre. ❤️ (Bon je vais pas trop parler en début, je vous laisse avec la suite, on se retrouve après !)

Bonne Lecture ! 📖

Xoxo - Iamkunafa. 🍓








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CÔME.





— Je te cherchais.

Je franchis la porte du garage avec une lenteur après avoir dit ça.

Robin se retourne, une mallette d'outils en main. Il réajuste son fils dans ses bras. Les coins de sa bouche s'étirent en un sourire quand Farrell, m'appelle en me désignant du doigt.

— C'est tonton, papa.

Son regard innocent jongle entre moi et son père, puis Robin hoche la tête, son sourire s'élargit d'autant plus.

— Eh ouais, c'est ton tonton le plus fashion du block.

— Du block, répète Farrell.

Je retiens un rire, le regard de Robin rencontre le mien.

Il dépose Farrell sur la table encombrée du garage, et ouvre la mallette d'outils.

Je ne peux m'empêcher de penser que Robin et moi n'avons jamais vraiment parlé de ce qui s'est passé avec notre père. Il sait, mais il n'a pas encore pris l'initiative d'en parler, et je suis sûr qu'il attend que je le fasse moi.

— Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je en appuyant mes paumes contre la surface en bois de la table.

— Je cherche un tournevis, la poignée de la porte de notre salle de bain se dévisse un peu, répond Robin en fouillant toujours dans la mallette d'outils.

— Dévisse peu, répète Farrell, ses yeux émerveillés se posent sur les outils.

Robin le retient par le bras, pour l'empêcher d'approcher.

— Tiens, tu peux le prendre avant qu'il ne se blesse avec les outils, me suggère-t-il.

Je m'approche sans réfléchir et prends Farrell dans mes bras. Un parfum de compote de fraise et une odeur de bébé m'envahissent. Les mains moites de Farrell se posent sur mon visage et il me fixe avec ses yeux écarquillés.

— Du block, répète-t-il ce qui m'arrache un léger sourire en coin.

Robin ricane discrètement, en secouant doucement la tête. Son regard se perd de nouveau dans la boîte à outils :

— Ça t'irait bien.

Je fronce les sourcils en prononçant :

— De quoi ?

— D'avoir un gosse, même si tu m'as toujours dit que t'en voulais pas. Je ne t'ai jamais cru de toute façon, petit con, se moque Robin, mais son visage redevient sérieux. Putain, mais où est ce fou-tu tournevis !

Pendant ce temps, Farrell s'amuse à se pencher de gauche à droite dans mes bras, sa petite langue lèche ses lèvres et je l'entends chantonner "du block, du block".

Pendant un moment, en regardant le petit, je ne peux m'empêcher de me demander si je serais capable d'offrir à un enfant la sécurité et la stabilité que je n'ai jamais eues.

J'en ai envie maintenant...

J'ai sincèrement envie d'essayer.

Robin commence à sortir un à un les outils de la boîte et je lui dis finalement :

— Je voulais te dire quelque chose.

Robin s'arrête net, relevant la tête vers moi.

— Quoi ? Ne me fais pas faire d'arrêt cardiaque maintenant, ironise-t-il en plaçant une main sur son torse.

— Je pense que toi, Amber, et Farrell, vous devriez partir avec nous à la Réunion, lâché-je sans introduction.

Robin cligne des yeux, surpris :

— Hein ?

— On doit partir d'ici, au plus vite.

— Avec qui ? Pourquoi tu organises des vacances ? demande-t-il, un rire nerveux dans la voix.

— Avec Mariposa, et non, ce serait définitif jusqu'à ce qu'on retrouve son père, précisé-je.

Robin fronce les sourcils et finalement son visage grimace, la nouvelle ne lui plaît pas du tout :

— De quoi tu me parles là ?

— Je ne veux pas prendre le risque que son père nous retrouve.

— Côme... tu peux pas me demander de déménager d'ici, de prendre ma femme et mon fils avec moi dans un tout autre pays. Tu t'entends parler ou c'est moi qui suis fou ? proteste-t-il, son ton monte d'un cran.

— Je sais, mais je n'ai pas le choix de te demander ça, répliqué-je, insistant.

Dans mon monde, la sécurité est une chose éphémère, un luxe que nous ne pouvons nous permettre de prendre à la légère. Et il le sait très bien.

Robin se masse le front, j'ai l'impression qu'il a pâli d'un coup. Sa peau se froisse sous la pression de ses doigts.

— Fais chier... murmure-t-il.

Il a l'air super nerveux, sa main se déplace maintenant pour se masser la nuque, mais je comprends tout lorsqu'il lâche finalement :

— Amber est enceinte.

La nouvelle me frappe comme un coup de poing en plein visage. Je ne m'y attendais pas du tout. Un moment de silence s'installe. Je ne lâche pas du regard parce que sur le coup, je ne sais pas comment réagir.

Mon visage reste inexpressif un bon moment, mais contre toute attente, un sourire finit par naître au coin de mes lèvres.

En fait, la nouvelle ne me paraît pas si mauvaise que ça.

Je finis par poser mon regard sur Farrell qui est resté calme dans mes bras durant tout ce temps.

— Je suis content pour toi.

Robin entrouvre la bouche. Il me fixe avec des yeux écarquillés, incrédules. Le silence revient encore pendant de longues secondes.

— Si jamais... me menace-t-il en me montant d'un marteau qu'il tient dans la main, si jamais, petit con, tu ne maries pas cette fille, je te tue moi-même, t'as compris ?

Farrell explose de rire soudainement. Tandis que je me retiens de ne pas lever les yeux aux ciel, Robin, lui, reste toujours choqué de ma réaction.

— Écoute, Côme, je ne sais pas, poursuit Robin. Tu penses vraiment qu'on est en danger immédiat là, maintenant ? Parce que ça me fait vachement chier de mettre ma femme dans une position pareille.

— Je ne suis sûr de rien, j'admets. Mais je ne veux plus perdre personne. Ça fait des mois, je n'arrive pas à trouver ce gars. Une fois qu'on l'aura fait, j'en ai fini avec toutes ces guerres tu pourras revenir ici.

Robin soupire.

— Je dois vraiment y réfléchir, Côme. Ça ne va pas plaire à Amber du tout...

— Je peux lui en parler, proposé-je.

Robin rit doucement, un son qui ressemble plus à un reniflement qu'à un rire.

— Vas-y, dit-il, son sourire narquois. Elle va t'assassiner elle-même, déjà qu'elle est sur les nerfs en ce moment, bonne chance soldat.

Je réprime un sourire, ricanant doucement en retour. C'est probablement vrai.

Finalement, Robin trouve le tournevis qu'il cherchait et le saisit en poussant un soupir de victoire. Mais nous tournons tous les deux la tête vers l'extérieur lorsque nous entendons deux voix de femmes.

Mon cœur commence à accélérer, et l'instant d'après, je vois Mariposa et Amber, des sacs de courses dans les mains.

— Maman ! crie joyeusement Farrell.

Farrell s'agite dans mes bras, ses petites jambes s'agitent.

Je me penche pour le poser au sol et il court vers sa mère, un sourire joyeux éclairant son visage. Amber s'approche du garage, un large sourire aux lèvres, elle s'accroupit pour prendre son fils dans ses bras et l'embrasse sur tout le visage.

Robin s'approche, se joignant à leur petite réunion familiale. Je vois toute l'affection qu'il porte à sa femme dans la façon qu'il a de la regarder. Mariposa reste près d'Amber, saluant Robin d'un sourire timide.

Elle me regarde pendant une seconde, puis détourne vite le regard. Je reste silencieux, ne sachant pas vraiment quoi dire ou faire. On ne s'est pas reparlé depuis hier soir.

— T'as acheté quoi ? demande Robin en reprenant Farrell dans ses bras.

— Juste de quoi faire des hamburgers, tu en voulais non? Réplique Amber avec un léger sourire.

— C'est pour ça que c'est toi, la plus belle du bloc.

Il lui fait un clin d'œil et Amber rit en le poussant un peu. Farrell répète joyeusement : "du block."

— Bouclette, n'ose même pas mettre tes mains dans mes steaks, tu vas brûler mes hamburgers.

Mariposa lève les sourcils outrés et son petit sourire à l'envers timide s'affiche sur son visage.

Il paraît bien plus triste que d'habitude. Mais avec humour elle dit quand même :

— Tu sais même pas faire des omelettes.

— La dernière fois que t'en as fait une, j'ai cru manger du pigeon, renchérit Robin, ce qui provoque un rire général.

— Robin !

Amber le réprimande en le poussant gentiment, mais je peux voir l'amusement dans ses yeux.

Robin ricane, et je vois Mariposa pincer ses lèvres, retenant elle aussi un rire.

— Allez viens Mariposa, il raconte n'importe quoi. Et on doit mettre le reste de la viande au congélo,

Amber et elle commencent à avancer vers la maison.

Finalement la femme de mon frère, me jette un regard souriant alors qu'elle passe devant le garage :

— Tu vas bien, Côme ?

Je hoche la tête :

— Et toi ?

— Ça va merci ! me répond-elle avec un sourire chaleureux. Dis, ça serait cool que tu nous fasses des pains perdus ce soir si t'en as envie bien sûr ?

J'acquiesce une fois de plus. Elle me sourit. J'ai remarqué qu'Amber me parlait principalement de nourriture. Parfois j'avais même l'impression qu'elle me demandait de préparer quelque chose pour me montrer qu'elle ne me rejetait pas mais je pense qu'elle ne savait pas vraiment comme s'y prendre avec moi.

Elle finit par se tourner vers son fils :

— Farrell, tu viens avec maman, c'est l'heure de ta sieste.

— Nooooon ! Je veux pas dormir !

Farrell commence à secouer la tête dans les bras de Robin.

— J'irai le faire dormir, bébé. Lui propose Robin en tenant toujours leur fils dans ses bras.

— Ne tarde pas s'il te plaît, il ne dort pas la nuit après.

— T'inquiète pas.

Amber et Mariposa passent près de moi pour se diriger vers la maison par le garage. Je ne peux pas m'empêcher de jeter un regard à Mariposa. Elle évite le mien. Ça m'énerve un peu, je l'avoue.

J'aimerais juste qu'elle voit comment moi je la vois...

Une fois la porte refermée derrière elles, Robin brise le silence.

— C'est tendu entre vous ?

Il ferme la boîte à outils et réajuste Farrell dans ses bras.

Je le toise. Il a ce putain de sourire en coin. Il attend ma réponse.

— Commence pas à jouer le mystérieux, j'ai encore rien dit, ajoute-t-il avec un rictus provocateur.

— Bref, rétorqué-je pour éviter le sujet.

— Tu veux des conseils ou pas ?

— Je ne t'ai rien demandé il me semble bien.

— Tu m'énerves tellement que j'ai autant envie de te laisser dans ta merde, que de t'aider, dit-il.

Je ne réponds rien. Mes avant-bras s'appuient contre la surface de la table. Je rive mon regard rivé vers l'extérieur, la forêt qui borde ce quartier résidentiel.

— Demande-moi, ça se voit que t'as besoin de conseils, insiste-t-il.

Je sais qu'il a raison. Ça m'énerve encore plus. Mes doigts se crispent, grattant l'arrière de mon crâne. Je me redresse finalement en me massant ma mâchoire tendue.

J'hésite un instant, puis finalement ma langue se délie.

— Qu'est-ce que tu ferais si... si Amber n'avait plus confiance en toi ?

Je me sens absolument vulnérable, mais Robin ne me montre pas que je le suis, au contraire, il réfléchit très sérieusement un instant.

— Je me demanderais à quel moment j'ai trahi sa confiance.

— Et si tu sais que c'est trop tard pour réparer ce que tu as fait ? continué-je en pensant à tout ce que j'ai pu lui faire subir.

— Quand tu penses que c'est trop tard, alors ça ne dépend pas de toi, mais d'elle. Si elle est d'accord alors tu t'engages d'abord à respecter tes promesses. Plus tu tiendras parole, plus elle aura espoir en toi, et plus elle te fera confiance.

Sa réponse dit calmement est si simple que je me pince les lèvres, ses mots résonnent dans mon esprit. C'est pas bête du tout, ce qu'il dit.

— ... Qu'est-ce que je devrais faire en premier ? Pour regagner sa confiance ?

Je demande, mon estomac se tord un peu à l'idée de la réponse.

— Parle-lui, présente tes excuses mais surtout, ne refais jamais ce qui a détruit cette confiance. Et tu vas vraiment devoir lui courir après mon grand, pour qu'elle se sente vraiment en sécurité avec toi et écoutée. Laisse-lui de l'espace, mais ne sois jamais trop loin. Elle doit toujours avoir l'impression que tu es à un pas d'elle. Et si elle t'appelle, tu dois pouvoir répondre, me conseille-t-il.

Je suis extrêmement gêné, mais je ne peux pas nier que cette conversation m'aide beaucoup.

— J'étais... le pire des hommes vivants... avec elle, avoué-je, les mots me brûlent la gorge.

— Je sais, j'étais là. Mais maintenant que tu as été son cauchemar, tu as la chance de devenir son rêve. Tu as une chance de te repentir, et tout le monde n'a pas la même chance que toi. Tu dois lui prouver que tu en vaux la peine. Elle décidera si elle veut te pardonner ou pas.

Il me fixe et sur le coup, je me sens incapable de soutenir son regard. De nouveau, mon regard se perd sur la forêt devant moi.

L'idée que Mariposa ne me pardonne jamais me terrifie.

Je ne peux pas vivre sans elle. La peur de la perdre est tout simplement monstrueuse.

Mais je lui avais fait des promesses, et je ne comptais pas les rompre.

Mon frère me scrute d'un air bienveillant. Son fils dans les bras commence à tomber dans la somnolence. Je ne peux m'empêcher de penser que j'aurais voulu que tout se passe autrement.

— Une chose dont je suis sûr, c'est qu'elle ne te doit rien. Je ne veux pas te faire mal, mais tu lui dois une vie. Elle t'a sauvé même quand tu la traitais mal. Je n'ai jamais soutenu ce que tu lui as fait, mais maintenant, je sais que vous deux, vous êtes la meilleure chose qui puisse vous arriver. Tu vas devoir être patient cette fois. Tu ne peux pas t'attendre à ce qu'elle soit comme avant après avoir disparu pendant deux ans, m'explique Robin avec, je l'avoue, sagesse.

— Je sais... Je suis juste...

Je tente de trouver les mots pour exprimer ce que je ressens, cette angoisse, cette peur de perdre Mariposa à nouveau.

— Je sais que tu fais des efforts. Je peux le voir, et je suis vraiment fier de ce que tu deviens Côme, dit-il.

Ses mots me prennent par surprise. C'est la première fois qu'il me dit ça, et je mentirais si je ne disais pas ce que ça me fait à l'intérieur...  Malgré ça, je ne veux pas admettre à quel point ça me touche. Alors, je me contente de ne rien répondre, mais de simplement hocher la tête, il fait de même avec un sourire satisfait sur le visage.

— Je vais lui parler ce soir, dis-je finalement.

— Si j'ai le malheur de vous entendre faire des bébés dans la vanity room de ma femme... Hm... C'est mieux que je ne décrives pas comment je vais m'occuper de ton cas, soldat, t'es prévenu.

Je ne peux m'empêcher de ricaner, sans me contrôler et finalement Robin se met à rire aussi.

Quand il regarde son fils, on réalise qu'il s'est endormi dans ses bras. Il lui donne un bisou sur le front.

— On ferait mieux de rentrer, suggère-t-il.





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Je sors de la douche. Il est presque une heure du matin passé, et la maison est plongée dans un silence absolu. Ce midi, malgré le repas partagé tous ensemble, je n'ai pas vraiment pu lui parler et de toute façon, elle m'évitait un peu. Ce c'était pas le moment.

En sortant de la salle de bain, j'atterris dans le dressing. J'ai donné cet endroit à Sage pour qu'il dorme. Je n'allume pas la lumière en traversant le dressing en entendant son souffle endormi.

Je sors et tout de suite, le bruit de l'horloge sur le mur me semble assourdissant.

J'avance lentement dans le couloir en essayant de minimiser le bruit de mes pas sur le sol, jusqu'à arriver à sa porte.

Je ne toque pas à sa porte, j'enfonce directement la poignée et j'entre.

— Côm-

Je pose mon index sur mes lèvres pour lui signifier de ne pas faire de bruit. En refermant la porte, je chuchote :

— Robin et Amber dorment.

Mariposa ne répond rien. Elle s'est redressée en s'appuyant sur ses coudes. Je m'approche de son lit et je trône devant d'elle. Pendant quelques secondes, nos regards se croisent sans un mot.

Mais finalement elle rompt le silence et me dit à voix basse :

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Je passe ma paume sur ma mâchoire, une vieille habitude que je fais à chaque fois que je suis nerveux.

Mais soudain, j'ai cette impression que l'atmosphère change entre nous, et que les regards que nous nous échangeons sont assez complices.

Je pince mes lèvres pour m'empêcher de trop sourire et Mariposa fait de même. Cette chambre commence sérieusement à avoir la bonne odeur de son parfum et j'adore ça aussi. Une chaleur agréable monte en moi malgré le mélange de nostalgie et de regret que je ressens en moi.

Je ne suis pas sûr de ce que je dois répondre, mais ce moment de silence n'est pas gênant, au contraire...

À mon tour je décide de rompre le silence pour lui dire :

— La moindre des choses, c'est d'au moins m'inviter à m'asseoir sur ton lit, lancé-je pour détendre l'atmosphère.

— Et si j'en ai pas envie, rétorque Mariposa.

— J'ai toujours su que tu n'étais qu'une sale petite peste.

Mon sourire en coin accentue son sourire à l'envers. On se retient vraiment de montrer que la situation nous amuse tous les deux.

— Toi t'es qu'un sale connard de toute façon, riposte-t-elle.

— Vieille sorcière.

Elle entrouvre les lèvres en hoquetant outrée avant de répliquer :

— Emmerdeur !

— T'es sacrément têtue quand tu t'y mets !

— Toi t'es encore pire que moi !

— Mais je sais que t'aimes ça, misiu.

— Mishiou pense que tu rêves, répond-elle avec un rire mal dissimulé.

Je ne peux pas m'empêcher de ricaner discrètement devant son essaie de répéter le mot "Misiu."

— Misiu, prononçais-je en articulais doucement.

— Michou.

— Mi-siu.

— Oh ! s'exclame-t-elle mi gênée, mi-agacée. Je ne sais pas le dire ! Bref, j'aime pas ça !

— Tu me résistes à peine, lancé-je avec une pointe d'arrogance et un rire qui me secoue légèrement.

— Résister à quoi, tu me fais juste chier, Côme.

Un sourire narquois se dessine sur mon visage et nous éclatons finalement de rire tous les deux. Mariposa tente de reprendre son sérieux rapidement, mais les fossettes qui creusent ses joues me prouvent qu'elle attendait que ça, que je lui revienne.

— Bon, pourquoi t'es là ? s'impatiente-t-elle, mais son ton trahi sa petite joie.

— Arrête de faire comme si tu n'étais pas contente de me voir. Je vois tes fossettes d'ici.

— Pff, n'importe quoi, gros bref...

Elle se réallonge et me tourne le dos en remettant sa couverture jusque sous son nez.

— Tu peux refermer la porte quand tu partiras, merci.

— Tu n'es pas contente de me voir ? demandé-je d'une voix basse.

Il s'écoule de très longues secondes. Pendant un moment, je me dis qu'elle est vraiment en colère contre moi. Le silence est lourd, et je n'aime pas le sentiment gris qui grandit sous ma peau.

J'essaye de faire abstraction de mes sentiments en me rappelant des paroles de Robin, je suis là pour elle, pas pour moi. Et si elle a besoin de temps, je lui donnerai tout le temps dont elle a besoin. Je voulais qu'elle me donne une chance de plus, pour tout changer...

Mais, à ma grande surprise, finalement, Mariposa sort du lit. Je remarque tout de suite que ses yeux sont brillants de larmes. Sans un mot, elle se précipite vers moi et elle plonge dans mes bras en sanglotant discrètement.

Un sourire m'échappe sans contrôle et je dépose de légers baisers sur le sommet de sa tête. L'odeur de ses boucles me fait planer. Mes paumes sous ses bras, je la soulève pour la serrer plus fort contre moi. Elle m'enlace à son tour, ses bras autour de mon cou, ses jambes autour de ma taille, sa tête se cache dans le creux de mon cou.

— Ne pleure pas, love, ne pleure pas, murmuré-je en lui caressant doucement le dos.

Je sens les tremblements de ses pleurs, mais je me sens quand même rassuré en la sentant si proche.

— Je suis désolée...

— Ne le sois pas. Tout va bien, je réponds sérieusement.

Mariposa me serre encore plus fort, et un sentiment de bonheur pur et intense m'envahit. Je me sens comme l'homme le plus heureux de la terre. Et ce sentiment n'a pas de prix et je ne pourrais jamais l'acheter si ce n'est pas Mariposa qui me le donne.

— Dis-moi pourquoi tu pleures... ? demandé-je doucement.

— J'sais pas..., murmure-t-elle d'une voix étouffée par les larmes. J'sais pas...

Je la crois.

— Je ne voulais pas te demander ça hier soir... Je suis désolée...

— Tout va bien, murmuré-je en caressant son dos.

— C'est-c'est ce que j'essaye de t'expliquer... En fait... Parfois je veux que tu sois violent avec moi. Mais je ne le veux pas vraiment, tu comprends ?

— Oui, je comprends. J'ai réagis brutalement, parce que je ne veux pas retomber dans ça, Mariposa... Ça m'a percuté que tu me demandes de t'insulter, mais je comprends mieux maintenant.

— Merci... Ne m'insulte pas s'il-te-plaît.

— Plus jamais. Je te le promet, love.

Son dos se secoue légèrement à cause de ses pleurs silencieux.

Je pince les lèvres en ayant l'impression que ses larmes glissent sur mon cœur, elles le brûle comme de l'acide autant que j'ai l'impression qu'elles le change pour le meilleur...

Je pense qu'elle comme moi apprenons encore à nous comprendre et le chemin s'annonce long.

— Dis-moi tout ce que je dois faire pour te rendre heureuse ? murmuré-je en déposant un baiser sur son cou.

Ce désir devient ma priorité à mesure que les jours passent. Je pense sincèrement que si je passe ma vie à la satisfaire, à faire de ses cicatrices les miennes, je nous guérirais moi-même.

Mariposa continue de pleurer, ses larmes trempent mon t-shirt. Mes mains dans son dos la serrent tout aussi fort qu'elle. Je sens les cognements de son cœur appeler le mien. Ils parlent à travers nos peaux, et je les entends se dire la même chose.

Cet instant me fait réaliser, que les choses entre nous ont changé depuis bien longtemps déjà. Il faut juste que je continue à creuser pour qu'elle me laisse entrer derrière ces barrières qu'elle a érigées pour se protéger.

— Dis-moi comment... murmuré-je encore une fois.

— Ne pars pas... Ne me laisse pas toute seule, me confie-t-elle finalement à travers ses sanglots.

Un sentiment de joie intense m'envahit. Je suis plus qu'heureux de cette réponse, parce que cette option n'allait plus jamais entrer dans ma liste.

— Je ne partirai plus jamais, tu le sais déjà, lui dis-je doucement.

— J'ai vraiment peur de tout ça, avoue-t-elle.

Je continue de l'écouter.

— J'ai juste tellement peur de ce que ça représente... Et de ne pas être capable d'être autre chose que la pire personne pour toi. J'ai peur de te blesser, que tu me blesses, et que nous finissions par nous détester comme avant.

Sa voix tremble un peu, je sens la peur et l'incertitude dans sa façon de me confier ces choses.

— Et si... Et si je n'arrive pas à changer ? Et tous mes traumatismes deviennent trop lourds à porter pour toi, je ne veux que ça te fasse fuir. Je ne veux pas que tu m'abandonnes...

Ma main caresse son dos.

Et ses craintes sont fondées par ce que j'ai fait il y a deux ans de ça...

Choisir de l'abandonner au nom de ma vengeance.

Je me rends compte que j'ai créé une de ses plus grandes peurs et je me déteste pour ça.

— Il n'y a rien qui peut me faire te détester... Papillon... C'est toi que je veux... Et ce n'est pas un caprice Mariposa.

Elle ne dit rien, mais j'ai l'impression que ses sanglots se calment.

— Quand je suis parti... J'ai compris que je me suis perdu moi-même. Je t'ai cherché partout, à l'intérieur de moi, j'ai cherché des parts de toi chez les autres, mais je n'ai jamais pu retrouver un cœur comme le tien. Jamais et j'en ai tellement besoin... Mon cœur n'existait pas avant que tu arrives dans ma vie, tu l'as reconstruit de toute pièce, juste pour qu'il soit parfait pour toi. Et il n'y a aucune frontière entre les mots "mon cœur" et Mariposa.

Mariposa sort sa tête de mon cou et me regarde. Mes doigts s'élèvent pour essuyer doucement ses larmes. Ses yeux sont légèrement écarquillés, je vois à quel point mes mots la touchent.

Je décide de continuer :

— Tu es juste... tellement blessée que quand quelqu'un essaie de t'aimer ou de te traiter comme tu le mérites, tu ne sais pas comment réagir, et tu ne crois pas que des gens tiennent sincèrement à toi.

Mariposa hoche la tête comme pour me dire que c'est exactement. Son regard choqué toujours fixé dans le mien.

— Je ne sais pas comment faire avec toi. Je pense que c'est très difficile de m'aimer, murmure-t-elle en se calmant.

— Non, ce n'est pas dur de t'aimer Mariposa. C'est même plutôt facile en fait, mais comme tu te donnes tellement de mal à faire en sorte que ça le soit, tu essaies toujours de compliquer les choses pour prouver que ton point de vue est juste. Alors que tout ce que tu as à faire, c'est de lâcher prise, et me faire confiance, lui expliqué-je.

Mariposa hoche tout doucement la tête à nouveau, et quelque chose dans son expression me fait sourire malgré moi. J'essuie ses larmes de nouveau, sa peau douce sous mes doigts.

— Je veux que tu me laisses t'aimer, ajouté-je finalement.

Je peux lire une multitude de questions dans ses yeux. Elle pose ses mains, encore humides de ses larmes, sur mon visage. La façon dont elle me regarde... Je suis sûr que personne d'autre que nous deux ne pourrait comprendre ce regard.

C'est un échange indescriptible entre nous.

— Vas-tu enfin accepter de me laisser partir en guerre pour toi, love ?

Mariposa renifle, son visage entouré de boucles qui la couronnent comme une petite reine.

Mes sentiments prennent le dessus sur moi, je sens ma peau me brûler.

— Est-ce que tu vas enfin me laisser t'aimer ? je renchéris.

Elle caresse doucement mes joues, et finalement, elle hoche la tête positivement.

— Je n'arrêterai pas, jusqu'au jour de ma mort. Je ne m'arrêterai pas. Je te le promets, Mariposa.

Elle pose alors tendrement ses lèvres sur les miennes.

À la seconde où elle nous lie, je me sens étrangement apaisé. L'effet est instantané. J'ai envie de sa douceur, son affection, son petit cœur. J'ai l'impression d'être enveloppé dans un cocon de bien-être. Tous mes problèmes semblent s'envoler et disparaître coller à ses lèvres.

Ce baiser devient plus passionné, malgré sa tendresse. Je ne me suis même pas rendu compte du moment où j'ai fermé les yeux.

Je n'en reviens pas. Et sans même que je m'en rende compte, je réalise que je suis en train de déboutonner la chemise de Mariposa sur le lit. La sensation du tissu sous mes doigts, l'odeur de sa peau, le goût de ses lèvres... tout ça me fait oublier tout le reste.

En réalisant l'intensité de ce qui est en train de se passer entre nous, je sens mes poils se dresser, une chaleur envahit tout mon corps. Cette fille... elle fait réagir mon corps en la regardant simplement.

Je ne peux plus me contrôler, je saisis sa cuisse, nos baisers sont lents, je mords parfois ses lèvres, la tiens fermement par la taille. J'arrive à peine à la regarder, parce que j'ai besoin de revenir la posséder, mais je vois à chaque fois le plaisir et cette petite étincelle dans ses yeux à chaque baiser.

— Tu m'as... manqué, aujourd'hui... Vraiment manqué, murmure-t-elle d'une voix fluette.

J'embrasse sa mâchoire, et ses petits gémissements deviennent une véritable torture pour moi.

— T'étais tellement beau ce midi... Le blanc écru... C'est... vraiment ta couleur.

Elle finit sa phrase dans un légèrement frémissement tandis que moi ses compliments me font rougir autant qu'ils me font sourire :

— Je n'ai pas arrêté de penser à toi toute la journée. Ne me torture plus comme ça, lui dis-je. Et ne m'ignore plus jamais comme ça...

— Tu remettras cette chemise... ?

— Si madame me le demande, je réponds entre deux baisers mouillés. Et je veux que tu remettes la robe vers d'hier, moja piękność (ma beauté).

Elle a du mordre ses lèvres pour s'éviter de gémir trop fort. Sa voix faible me murmure doucement :

— Est-ce que...

J'aspire la peau de son cou, et je continue à l'embrasser de partout. Lentement, je retire sa chemise que je laisse tomber au pied du lit. Ma langue continue de glisser sur elle. Mariposa me caresse la nuque, les bras, tout endroit qu'elle peut atteindre et ses mains provoquent des frissons le long de mon ventre. Je réalise que je suis déjà dur entre mes jambes.

— Est-ce que quoi, mon cœur ? lui demandé-je.

Elle soupire lorsque je libère un de ses seins de son débardeur, et je commence à le caresser en suçant l'autre.

— Est-ce que... Est-ce que tu as un préservatif ?

Sa question me surprend à peine. En fait ce moment semble si naturel et intimiste que rien ne me perturbe. C'est comme si tout s'imbriquait dans les pièces d'un puzzle.

Loin d'être mécontent par sa demande, une pointe d'excitation supplémentaire se fait sentir entre mes cuisses.

Je ne m'arrête même pas de la caresser, je fouille simplement dans la poche de mon pyjama et en sort un préservatif.

— Cabrón, souffle Mariposa.

Un ricanement m'échappe alors que je mordille doucement son sein.

— T'es venu ici, sachant que j'allais dire oui ? me demande-t-elle entre deux soupir.

— Vu l'état de ta petite culotte la nuit dernière, j'ai jugé qu'on en aurait besoin.

Mariposa ricane doucement :

— T'es vraiment un Cabrón. Je déteste ça.

— Menteuse, la taquiné-je.

Je nous entends rire doucement tous les deux.

— Ok... Peut-être que j'ai un peu menti, avoue-t-elle.

— Beaucoup, je la corrige en embrassant sa poitrine.

— Un peu, insiste-t-elle.

Je ris en enlevant mon t-shirt.

— Est-ce que ton cabrón te fait l'amour ce soir, Mariposa ?

Je ne vois ni peur, ni cette envie malsaine qu'elle affiche parfois. Non, le tableau est pur et il me parle de ses envies de nous lier pour de vrai, pour de bon.

Mariposa se redresse finalement, m'obligeant à m'asseoir sur mes talons et je la regarde enlever complètement son débardeur.

Le lit grince un peu, mais je ne pense même plus à ça quand je baisse les yeux sur sa poitrine. Je suis amoureux de ses seins généreux. En fait, c'est le corps que je préfère sur cette terre, et j'ai beau y réfléchir, je n'en vois aucun qui lui arrive à la cheville.

Elle a des formes, et ce n'est certainement pas pour me déplaire. Tout en elle m'attire et parfois je me demande même si je n'ai pas un gros problème.

Mais, je pose ma main entre ses seins, je remarque un petit tatouage. Je fronce les sourcils pour l'analyser avec plus d'attention, et mes sourcils se lèvent :

— C'est la constellation de la Lyre...

Mariposa hoche la tête en confirmation.

L'image de la petite Lyra me revient en mémoire. J'essaye de ne pas me plonger dans ces souvenirs maintenant. Mais l'idée qu'elle ait pensé à elle provoque quelque chose en moi que je n'arrive tout simplement pas à expliquer.

— T'en as d'autres ?

Elle secoue doucement la tête en signe de négation. Quand je baisse les yeux sur son ventre, je vois à peine ses cicatrices. Je la vois juste elle.

Alors je reprends les rênes, en lui enlevant son pantalon de pyjama, il tombe sur le sol dans un bruit sourd, et mes doigts saisissent sa culotte. Mais je relève mes yeux dans les siens pour lui demander l'autorisation.

Elle acquiesce.

Lentement, je fais glisser sa culotte verte le long de ses cuisses, quand elle tombe au sol, sans un mot, je ne peux pas m'empêcher de baisser les yeux sur son intimité. Je sens mon souffle se couper un moment tant l'excitation monte en moi.

J'ai l'impression de trembler. Je la veux depuis plus de deux ans. Je voulais la voir dans tous ces états, la goûter, l'apprécier, la posséder. Et elle me l'autorise enfin...

Je me débarrasse de mon pantalon, elle n'a pas l'air effrayée devant mon initiative, alors l'instant qui suit, je me débarrasse de mon sous-vêtement, me retrouvant nu devant elle.

J'ai tout de suite qu'elle n'a pas osé baisser les yeux. Mais je m'immisce doucement entre ses jambes qu'elle écarte pour moi. En me positionnant entre ses cuisses, le lit grince tellement que ça nous amuse tous les deux. Mariposa pose son index sur mes lèvres en riant discrètement :

— Chut, me dit-elle ses yeux plissés par l'amusement.

Je ricane et commence à me pencher vers elle. Mon nez se fourre dans son cou, elle sent incroyablement bon. Je la mordille, et la marque de suçons. Mariposa resserre ses jambes autour de mes hanches. Je trouve sa peau tellement douce que j'arrive à peine à croire ce qui est en train de se passer, que je suis en train de la toucher.

Puis je m'entends légèrement gémir alors que mon entrejambe effleure la peau de Mariposa. J'empoigne ses seins lourds et commence à l'embrasser de partout.

— Côme...? murmure-t-elle haletante.

— Hum ?

Je suis en train de me noyer dans des sensations en suçant un de ses tétons, j'ai l'impression que je l'entends à peine, mais finalement sa voix féminine me dit :

— C'est pas... un peu glauque de le faire ici ? ajoute-t-elle en se mordant les lèvres.

Je retrouve son visage, les sourcils légèrement froncés.

— On s'en bat les couilles, c'est quoi le problème ?

— Mais... il y a ses photos...

Je relève la tête. Derrière moi, il y a une commode avec une photo de famille. La sale gueule de Robin me fait presque peur que j'en fasse des cauchemars.  Je me redresse et abaisse rapidement la photo.

— Plus de photo. Est-ce que je peux faire l'amour à madame tranquillement ou pas ?

Mariposa tourne la tête vers le sol où sont posés des doudous et des jouets du petit. Quand elle me regarde à nouveau, je comprends immédiatement. Je me lève, ramasse les doudous et les balance dans l'armoire. Il y en a un qui tombe par terre, je le shoote avec mon pied pour qu'il arrête de me casser les couilles, et je referme la porte.

Mariposa éclate de rire, elle met ses paumes devant sa bouche pour essayer de ne pas rire plus fort. Je reviens entre ses jambes, me retenant aussi de rire.

— Une autre réclamation madame ?

Elle secoue la tête en souriant.

— J'crois que ça ira, me dit-elle en entourant ses bras autour de mon cou.

— D'accord... murmuré-je, tout en caressant doucement son visage. Parfait petit cœur...

Nous nous regardons pendant un moment, et l'atmosphère devient tellement douce. Je plonge dans ses yeux, je sens mon cœur qui s'alourdir sur le sien, je sens son âme qui se rapproche de la mienne, jusqu'à ne plus savoir où se trouvent les frontières.

Tout en caressant son visage, ses cheveux, son nez trompette, je murmure :

— Est-ce qu'il y a des mots que tu ne veux pas que je prononce, ou des choses que tu ne veux pas que je fasse ?

Une larme s'échappe de ses yeux. Je vois tout de suite qu'elle est extrêmement touchée par ma question, elle hoche la tête.

— Dis-moi.

— Ne m'appelle jamais Albane, ne m'appelle pas princesse. Ne me dis pas que je suis jolie, je... je préfère que tu ne parles pas... Je suis désolée.

— Tout va bien, ne le sois pas, la rassuré-je.

Mariposa sourit d'une façon trop mignonne pour que ce que j'ai entre les jambes ne réagisse pas à chaud en m'ordonnant de faire un avec elle maintenant. Je mordille gentiment sa joue ce à quoi elle rit un peu trop bruyamment, et je plaque rapidement ma main contre sa bouche. Nous sommes tous les deux choqués par son rire et avec panique nous regardons vers la porte.

Mais rien ne se passe.

— Chut, murmuré-je en souriant.

Elle hoche la tête avec ses yeux plissés par son rire.

Finalement, je la libère, je prends le préservatif et l'enfile le long mon sexe.

— Est-ce que je peux parler maintenant, avant de faire quoi que ce soit ?

Mariposa acquiesce.

— Si j'en ai besoin, je peux prononcer ton nom, Mariposa ?

Elle hoche la tête positivement.

— Tu es à moi, love. Et je le dis sérieusement. À partir du moment où tu me laisses faire un avec toi, sache que tu es à moi. Est-ce que tu es d'accord avec ça ?

Mariposa retient ses larmes, ses mains se posent sur mes joues, elle finit par me dire :

— Oui.

— L'amour ne suffit pas pour moi, j'ai envie de t'avoir sous ma peau. Je veux être le premier à qui tu penses quand tu te réveilles, le dernier à qui tu penses quand tu dors le soir. Je veux être la raison de ton sourire. Je te veux, émotionnellement, moralement, sexuellement... Je ne veux pas me réveiller sans toi. J'ai besoin de te sentir chaque nuit, je veux ton odeur sur mes draps et dans toutes mes pièces. Je veux des photos de toi sur les murs de la maison que tu auras choisis pour nous. Je veux garder chaque petite chose qui me rappelle toi, et l'idée de te quitter à nouveau me terrifie, Mariposa...

Mariposa essuie encore ses larmes, elle n'arrive pas à les retenir. Et je n'ai pas besoin de l'entendre de ses lèvres. J'ai le cœur assez gros pour tenir nos sentiments à tous les deux.

Je vois sur ses lèvres, l'envie qu'elle a de murmurer ces trois mots qu'elle n'ose pas me dire. Je vois dans ses yeux que nous partageons le même cœur. Je sais très bien ce qu'elle ressent pour moi.

— Je t'aime, love, murmuré-je pour elle.

Je ne lui ai pas dit pour qu'elle me le dise en retour, mais pour être sûr qu'elle sache qu'elle est aimée. Mariposa hoche la tête en pleurant un peu plus.

— Tu peux m'attendre... Jusqu'à ce que j'arrive à...

À le dire.

Un sourire s'étire sur mes lèvres :

— Zostanę, Mariposa, tu le sais que je t'attendrais toute ma vie.

Elle hoche la tête. Je sais que ses pleurs ne sont peut-être pas glamour pour ce moment, mais je les aimes autant que j'aime ces fossettes et ces tâches de rousseurs. Je n'aurais pas imaginer une autre première que celle-ci. Une vraie, avec ses sentiments qui débordent, ses larmes qui glissent, et mon cœur qui me donne l'impression qu'il va exploser.

— Je serai bon avec toi, je le promets, je ne te ferai pas de mal. Si à un moment donné, tu veux arrêter, dis-le-moi, montre-le-moi, je comprendrai et j'arrêterai, d'accord ?

— Je te fais confiance, mi rubio, répond-elle.

Le choc me prend pour la seconde fois.

Premièrement parce qu'elle vient de me dire qu'elle m'accordait sa confiance.

C'est presque mieux pour moi de la voir se sentir en sécurité avec moi que n'importe quoi d'autre dans le monde. Je suis tellement heureux que je ne peux pas m'empêcher de répéter avec surprise :

— Tu me fais confiance ?

— Oui.

La joie m'incite à déposer un baiser sur son front :

— Je ne trahirai pas cette confiance une seconde fois.

Elle me sourit, et je rebondis sur la manière dont elle m'a appelé :

— Et rubio sort d'où ? Je ne suis pas blond.

— Comment tu sais ce que ça veut dire déjà ? me demande-elle en fronçant les sourcils.

— J'ai posé une question en premier.

Elle me scrute d'un air suspect, mais elle finit par me répondre :

— Parfois si tu l'es... Quand il y a beaucoup de soleil.

— C'est des reflets.

— Les poils sur les bras sont blonds, rubio. Pour moi t'es un blond cendré tu vois ?

J'ai ricané mais je n'ai pas pu répondre car Mariposa me tire vers elle et colle ses lèvres aux miennes.

Je sens son souffle chaud se mêler au mien, et tout à coup, tout mon monde semble bien moins sombre. Le goût de ses lèvres, sucrées me font renaître. Je sens la chaleur de son ventre coller contre le mien, j'entends son souffle s'accélérer, je sens son cœur battre à l'unisson avec le mien.

Dans les millions de sentiments que je ressens, trois mots sont suffisants pour les définir. Mon cœur déborde de toi, de tout ce que tu es, et tu lui donnes la paix.

Un petit cœur papillon est ma paix.

L'excitation me saisit de nouveau, le baiser devient intensément passionné et mes doigts se faufilent vers l'intimité humide de Mariposa. Elle gémit immédiatement. Je la caresse doucement, mais ce foutu lit continue de grincer un peu.

Mariposa rit un peu, mais ça ne dure pas à cause de ce que mes doigts lui font.

Dans cet élan sensuel, je glisse directement deux doigts en elle tout en la couvrant de baisers sur tout le corps. J'entends parfois le son de sa gorge, ses souffles et j'explore ses seins, je l'embrasse partout pour faire de chaque parcelle de sa peau, la mienne.

Ses paumes me retiennent les bras, elle murmure discrètement mon nom entre un gémissement et des rires à cause de ce lit. Et moi, malgré la joie que j'ai en moi, je souris mais je m'interdis de parler.

Ce qui suit se passe si naturellement que sans vraiment y réfléchir, je reviens au niveau de son visage pour l'embrasser, et je guide mon sexe vers le sien. À cet instant, une explosion se produit en moi. La simple idée que je suis sur le point de faire un avec elle me met en une extase totale.

Mon ventre est soumis à des spasmes terribles tandis qu'elle serre ses jambes douces autour de moi et je la regarde pour m'assurer que tout va bien, mais elle me retient près d'elle en me serrant plus fort encore dans ses bras.

La chaleur, l'humidité, la douceur de sa peau, tout m'amène à elle. Je sens son souffle s'accélérer à chaque contact, chaque frôlement. Je sens l'urgence que nous ressentons tous les deux.

Je la titille en faisant glisser le bout de mon sexe le long de l'intimité de Mariposa. Ses sourcils se tortillent, elle gémit et arque son dos là où nos ventres s'effleurent, et je pose ma main sur sa bouche pour l'empêcher de crier. Nous voulons tous les deux rire autant qu'on a envie de gémir. Je pince mes lèvres, en me sentant littéralement brûler de l'intérieur alors que je m'enfonce lentement avec elle.

La fusion me donne envie de planer. Tout mon corps réagit, je suis pris de frissons qui me font pincer mes lèvres plus fort encore.

C'est encore mieux que tout ce que je pouvais imaginer et je viens tout juste de commencer.

Ma main est sur la bouche de Mariposa, je suis si proche d'elle, que parfois mes lèvres se posent sur le dos de ma main. Nos regards se croisent alors que je sens la chaleur de son intérieur câliner le bout de mon sexe qui repose tranquillement en elle. Je mords violemment ma lèvre pour étouffer un gémissement, et elle respire si fort, étouffée par ma paume. Je sens et je vois que la retenir d'émettre des gémissements l'excite encore plus.

J'ai envie de lui dire mille et une choses pendant cette ascension au plus profond de cet espace qui me donne l'impression de rentrer là où je dois être : chez moi.

Après presque trois ans, j'ai du mal à croire que je suis en elle. Et elle est brûlante, elle me réchauffe instantanément. Elle n'a pas l'air d'avoir mal, bien au contraire je vois le plaisir et la passion brûler sur son visage. Je sens les mains de Mariposa sur la peau de mon corps, ça me fait frissonner, la sensation est presque surréelle pour moi.

Je continue de m'enfoncer doucement en elle, sans jamais détourner mon regard. J'ai envie de lui dire à quel point c'est parfait, combien elle est belle, qu'elle est ma reine, et sûrement, bientôt la femme devant laquelle je jurerais de dire : oui.

Et que ça me fait autant de bien que je peux le voir sur son visage, qu'elle aime ça elle aussi. Toutes les tortures de ma vie passée s'envolent en quelques battements d'ailes, tout ce qui m'importe c'est nous, Mariposa et moi, et ce truc violent qu'elle provoque dans mon cœur qui me consume littéralement.

Et je voulais bien brûler, partir en cendre si elle en était la cause.

J'ai l'impression que c'est ma première fois. En tout cas, c'est la première fois que faire l'amour me semble si important, que je me sens presque nerveux, que je ne veux pas décevoir la femme qui m'accueille en elle.

Et surtout en dehors des sensations, je ne veux jamais oublier cette nuit.

Quand je m'enfonce complètement, Mariposa retient un gémissement, ses lèvres mouillées bougent sous ma paume sur elle.  Ses "mmh" étouffés deviennent de plus en plus intenses. Elle me serre très fort contre elle.

Et là, l'envie de lui dire combien je l'aime me fait presque mal à la gorge.

Je la regarde et espère qu'elle le voit dans mes yeux. Je réalise qu'elle vient de me compléter. Je sais qu'elle garde mon cœur entre ses mains et que si elle le souhaite, elle peut le déchirer, ou le panser. J'ai l'impression que je suis elle et elle est moi, et qu'il n'y a plus de doute.

Je me sens en sécurité en elle.

Je me sens tout neuf, et j'ai l'impression que cette chaleur enveloppant mon sexe me donne l'opportunité de tout recommencer, aimer comme j'aurais dû le faire pendant ces 28 années passées.

L'odeur de sa peau, le goût de sa bouche, le son de sa respiration haletante, la vue de son corps sous le mien, le toucher de sa peau contre la mienne, tous mes sens sont en éveil. Je suis ici, avec elle, tout le reste du monde a disparu. Pour la première fois de ma vie, je suis tellement serein, que je me sens être un homme complètement différent...

Ses yeux noisette dans les miens sont presque comme des poèmes, un voyage tout doux qui m'inspire tellement.

Je halète, à bout de souffle tant j'ai besoin d'air pour continuer à la regarder.

Elle est parfaite.

C'est à ce moment que je retire ma main de sa bouche. Mariposa inspire profondément. Je couvre son visage, son cou de baisers, puis commence lentement les vas-et-vient.

Avec ce lit qui grince d'une façon vraiment agaçante. J'ai une fièvre de sensations, je laisse un gémissement m'échapper, je serre les dents, et Mariposa répond en posant tendrement ses deux paumes sur mes lèvres.

On sourit tous les deux, entre le bruit, et le fait qu'on doit se faire discret, on a envie de rire, mais en même temps, chaque coup de reins en elle me rend de plus en plus chaud, me fait fondre et je me demande comment je ne vais pas murmurer son nom.

On baisse tous les deux les yeux et on regarde nos corps se faire l'amour, se faire la guerre pour hisser tous les deux ce drapeau blanc et déclarer la paix.

Et je me sens presque incapable de durer en elle, parce que ça va au-delà de l'acte, le fait que ce soit Mariposa et pas une autre me donne envie d'exploser de l'intérieur.

La sensation de sa peau glissant contre la mienne, me submerge, me noie dans un océan de désir et de passion que je n'ai jamais envie de quitter. Chaque détail, chaque mouvement, chaque souffle qu'elle fait, toute cette nuit se grave dans ma mémoire.

Pour une fois, je ne suis pas cet homme dur et sans émotion que je montre au monde, je suis juste Côme.

Juste moi.

La voix de Mariposa m'interpelle :

— J'ai... j'ai l'impression que... Je vais... Je...

Je ressens la même chose, je sens que je vais jouir aussi.

J'accentue la cadence, parce que cette lenteur est une torture, le lit grince, mais j'essaie vraiment de minimiser les bruits, alors on se sent autant excités, remplis de plaisir que carrément amusés par cette situation grotesque.

Je sens que je vais jouir, et je pose un bras contre le lit parce que j'ai l'impression de ne plus avoir de force tant je me sens aspiré par elle, alors que Mariposa commence à atteindre l'orgasme. Je lui mordille parfois les lèvres, l'embrasse pour qu'elle ne fasse pas trop de bruit.

Mais je sens que je frémis. L'explosion arrive sans crier gare, je me sens jouir en même temps qu'elle dans des gémissements étouffés. L'intérieur de son vagin m'emprisonne avec des spasmes de sensations.

J'ai carrément besoin de reprendre mon souffle, je respire entre les seins de Mariposa et je regarde la constellation qu'elle s'est tatouée.

Il me faut un moment avant que mon souffle se stabilise plus ou moins, et je n'ai pas l'envie de quitter la chaleur de son intimité.

— Je peux... parler maintenant ? demandé-je légèrement haletant.

Mariposa laisse échapper un petit rire cristallin magnifique, je relève la tête vers elle, en souriant à mon tour.

Elle hoche vivement la tête.

— Il n'y a aucune maison sur terre qui me fait me sentir autant chez moi, que toi, love.

Mariposa est visiblement touchée. Elle dépose doucement ses lèvres sur les miennes et je le prends comme un énième cadeau qu'elle m'offre pour ce soir.

— Il n'y a aucun refuge dans ce monde où je préfère me reposer si ce n'est près de toi.

Je sais ce que ça lui a pris de m'avouer ça. Je sens que les murs tombent entre nous. Elle se laisse aller aux confessions et l'entendre me confier les secrets de son cœur c'est juste une petite victoire pour moi, une grande pour elle.

Je dépose un baiser entre ses seins et sur ses lèvres avant d'enlever le préservatif.

— Je reviens.

Je me lève pour aller le jeter dans la poubelle, Mariposa se redresse pour me regarde :

— Tu vas le jeter là ?

Je la questionne du regard.

— Tu veux que je le jette où ?

— Je ne sais pas... C'est glauque ici...

— À t'entendre, tout est glauque dans cette pièce. Tu me fais chier, sorcière.

Mariposa se lève en ricanant. Elle s'entoure de la grosse couverture et marche d'une manière ridicule. Elle ne boite pas, mais elle se mord les lèvres et je vois d'ici que ses jambes sont un peu fébriles. On peut voir qu'elle ressent encore des sensations.

Elle se dirige vers un paquet de mouchoirs et en prend un.

— Cache-le au moins.

Je lui arrache le mouchoir des mains. Elle rit et me donne plein d'autres mouchoirs. Et juste avant que je ne le jette dans la poubelle, elle m'arrête en mettant une de ses mains sur mon poignet :

— Mais... pourquoi tu ne le jettes pas dans la salle de bain ?

— Peut-être parce que je suis à poil, Mariposa ?

— Mais tu te rhabilles.

— Je ne compte pas certainement sortir de cette chambre.

— Mais... C'est vraiment... glauque, Côme... C'est la vanity room d'Amber...

— D'accord toi. Eh ! Je vais le jeter par la fenêtre.

Je me dirige vers la fenêtre.

Mariposa me retient par le bras, elle est morte de rire, tout en essayant de garder en place la couverture qui la cache :

— Attends !

Je me tourne vers elle :

— Quoi encore ?

— Et le réchauffement climatique ?

— Mariposa, je vais péter les plombs.

Elle éclate de rire, son hilarité contagieuse me frappe et je ne peux m'empêcher de la rejoindre. Ma main couvre sa bouche dans une tentative de contenir les éclats de son rire qui remplissent la pièce.

La vision de son rire sans retenue me rend tout bonnement heureux, et j'ai envie de l'entendre encore.

Finalement, je balance le préservatif utilisé dans la poubelle, en le cachant sous d'autres mouchoirs pour cacher notre crime.

Une fois la preuve cachée, je reviens vers Mariposa, et je la soulève en la balançant sur mon épaule avant de la reposer sur le lit qui grince si fort que je sais déjà ça a du entrer dans les grosses oreilles de Robin depuis très longtemps.

Mais j'ignore ce fait et je m'engouffre sous la couverture avec elle, son corps cette fois-ci, est tout chaud contre le mien.

À ce stade, je pense que si Robin ne s'est pas réveillé, c'est un miracle compte tenu de tout le bruit qu'on a fait.

Je me blottis contre elle sous la couverture.

Pas un mot de plus, je crois que le silence en a dit suffisamment pour nous. Juste le réconfort de ses iris dans les miennes.

Mais au bout d'un moment, elle colle son visage contre mon torse. Là où bat mon cœur. Et il bat très vite, extrêmement vite.

Sa petite voix brise ce beau silence, elle me murmure :

— Merci, d'être toi, Côme.

Cette affirmation simple décuple les battements de mon cœur. Elle me touche jusqu'à atteindre mon âme... Un sentiment de bonheur absolu m'envahit. Je ne peux m'empêcher de déposer un baiser sur le haut de son crâne avant de lui dire :

— Merci de m'avoir montré comment l'être, love.








𓆃



Re ❤️


Ça va beaucoup mieux depuis la dernière fois ❤️, merci beaucoup pour vos messages vraiment c'est toujours aussi touchant ❤️

En tout cas guys, j'espère que ce chapitre vous aura plu parce que mes deux bebitos ils ont passé LE CAP 🥹... Pour Vava et Toto j'me rappelle que j'avais tout fait pour retarder l'échéance MDR, mais pour Coco et Popo j'étais pressée qu'ils s'unissent parce que d'une certaine manière il lui fait découvrir le love d'une autre façon que dans la souffrance et j'les aime trop ensemble 🥲...

Donnez-moi vos feed-back loves ❤️

Et sinon je suis en vacances la, du coup je reviens en force en septembre... Et ça va swinguer les mio fratello 😋 !

Bon on se retrouve à la rentrée du coup 🫠, passez une bonne fin de vacances les gars on va revenir en forceeeee pour 2k24 ça va être MOU VE MEN TÉE 😬...

Et dites à instagram de me débloquer le canal pour que je vous donne des exclus parce que c'est pas possible que je sois h24 la dernière à avoir des trucs là c'est quoi ce comportement 😤🏴‍☠️⛓️🐺 !

Merci de m'avoir lu, prenez soin de vous ! ❤️





@𝐚𝐳𝐫𝐚.𝐫𝐞𝐞𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦

xoxo, Azra.

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