CHAPITRE 19: Sad, but optimistic.
Hello guys, ça-va ? 🌹
Bon surprise, vous m'avez fait trop rire avec vos poèmes MDR !
Bonne Lecture! 📖
Xoxo - Iamkunafa. 🍓
𓆃
🎵 sex on the ceiling - seven
MARIPOSA.
Le bruit d'un briquet qui s'allume, suivi de près par l'odeur de la cigarette.
Je n'ai pas eu besoin de me retourner pour savoir que c'est Côme.
Assise sur les marches en bois qui mène au deck devant la maison, je contemple le paysage blanc et montagneux qui s'étend devant moi. La neige recouvre le sol, elle commence à fondre par endroit à cause de la fin d'après-midi qui s'annonce. Mes bras entourent mes cuisses, le ciel gris transmet une ambiance assez mélancolique à cet instant.
J'ai le cœur serré...
L'odeur de la nicotine s'infiltre dans mes poumons. Nous restons dans le silence un moment. Il n'est pas pesant, mais je ne sais pas non plus s'il me réconforte vraiment.
Mais, après un temps, la voix grave de Côme perce le silence :
— On pourrait partir d'ici. J'ai assez de moyens pour tenir toute une vie. Tu penses que tu pourrais faire ça, Mariposa ?
Je suis soudainement prise d'une immense confusion qui me terre dans un silence profond. Mes yeux fixent l'horizon. J'inspire profondément en laissant des milliers de questions et de pensées se bousculer dans ma tête. Je finis par poser mon menton sur mes genoux. De l'air frais s'échappe en buée de mon nez.
Mon cœur cogne trop fort contre ma cage thoracique.
Tenir toute une vie avec Côme...
Loin de tout ça ?
Après ce long silence, je me décide finalement à répondre :
— Je n'en sais rien Côme... mais je sais que tant que je sais que mon père est en vie je ne serais jamais en paix.
— Ça, j'en fais mon affaire.
Je ne réponds rien. J'admire toujours cette nature immense en frissonnant à cause du froid.
J'entends le souffle de Côme lorsqu'il rejette ses bouffées de nicotine dans l'air, l'odeur me submerge complètement :
— Tu fumes beaucoup en ce moment.
Sans même me retourner, je sais déjà qu'il a souri :
— Je n'aime pas quand tu sens la cigarette. L'autre parfum est mieux.
L'instant qui suit, un nouveau souffle s'échappe de lui. Je crois que quelques secondes s'écoulent jusqu'à ce que j'entende comme le bruit d'une semelle écrasant quelque chose.
Il vient de jeter sa cigarette.
— Est-ce qu'on peut parler, me demande-t-il.
— Oui.
— Qu'est-ce qui s'est passé pendant ces deux années au Venezuela ?
Des souvenirs me reviennent par flashs.
Mes bras étreignent mes cuisses un peu plus fort, mon souffle se coupe en repensant à ces deux années passées auprès de Mabel.
Je me pensais tellement puissante quand il était là.
Je crois que je ne réalise toujours pas qu'il est parti, mais je le sens car sans lui, le masque tombe. Mes faiblesses se dévoilent, et je ne suis pas aussi forte que je le pensais.
Sans lui, j'ai de nouveau peur le soir, sans lui je me sens faible et vulnérable...
Après un temps, je me décide à répondre à Côme :
— Est-ce que tu... Tu trouves ça horrible ?
— Quoi donc ?
— Que mon frère me manque terriblement... malgré...
Une larme de douleur roule sur ma joue. Elle brise mon cœur en emportant ces doux souvenirs de lui, ceux de son sourire, de ces calendulas qu'il me mettait dans les cheveux, de tous ses enseignements...
— Mon père me manque tous les jours, Mariposa, et pourtant Dieu seul sait ce qu'il m'a fait.
Je renifle en tirant la manche de mon pull sous mon manteau et j'essuie mes larmes.
— Il te battait, n'est-ce pas ? Comme le mien.
Il ne me répond pas tout de suite. Mais après un temps, il finit par murmurer d'une voix anormalement faible :
— Ouais...
— Et personne ne t'a sauvé... ?
— Je n'ai jamais demandé de l'aide, m'explique-t-il très simplement.
— Parce que c'était devenu normal.
— C'était normal, pour moi.
— Pour moi aussi...
Je ne sais pourquoi, mais qu'il me l'avoue enfin dépose un voile d'apaisement sur mon cœur. Je savais qu'il avait subi les mêmes sévices de moi.
En y repensant, j'ai un rapport étrange avec colère de Côme.
Elle me faisait peur autant que j'admirais qu'il l'extériorise quand moi je passais mon temps à m'excuser d'être en vie, lui il hurlait au monde qu'il méritait sa place ici... dans la violence, certes, mais au moins tout le monde l'entendait.
— Ça a commencé par des entraînements... commençais-je, et puis, tous les soirs, je parlais avec mon frère... sur sa vision de la vie, sur la mort et l'injustice de ce monde... Je me reconnaissais dans chacune de ses paroles. Et puis... savoir qu'il souffrait de la même souillure que moi, je ne pouvais que le croire. Il était tout ce que j'attendais depuis des années.
Il n'a rien dit, je sais qu'il m'écoute alors je poursuis :
— Il m'a donné le nom de La Mariposa Verde lui-même. Je portais tout le temps du vert et c'est Lyra qui m'avait offert un petit origami vert qu'elle avait volé dans une boutique de souvenirs...
Un sourire douloureux étire mes lèvres.
— J'étais fière de moi, enfin, j'étais fière. Je m'excusais plus, j'avais mis des hommes à terre en quelques fractions de seconde, je me sentais invincible, je pouvais sortir tard le soir sans me dire qu'on allait me violer. Ce masque a commencé à me plaire de plus en plus... Le soir, je vomissais peut-être le sang que j'avais sur les mains, mais, était-ce si mal de tout faire pour ne plus avoir peur ?
Était-ce si mal ?
D'infliger ce qu'on m'avait fait sentir pendant toute ma vie. Laisser mes démons aux autres et marcher la tête haute.
— Je te trouvais déjà invincible avant tout ça, love.
Mon cœur rate un battement.
Je me suis enfin tournée vers lui. Son épaule s'appuie contre un des piliers de la maison. Il a croisé ses paumes devant ses cuisses. Une longue veste noire camoufle le col roulé qu'il porte.
Pendant un instant, une intense chaleur se propage dans mon corps, je résiste à l'envie de détourner le regard.
— Tu avais du cran, Mariposa, même dans la peur, je t'admirais pour ça.
Mes sourcils se tortillent, ses mots me heurtent sans vraiment que je ne comprenne pourquoi. C'est comme entendre la mélodie d'un vieux disque qui déterre de vieux souvenirs enfouis.
Celle de l'époque où j'étais encore innocente et que mes tourments n'étaient que les coups de mon père qui ne me faisaient quasiment plus rien.
— Tu me tenais tête alors que moi je ne pensais qu'à ma vengeance. Tu t'es fait tabasser devant moi sans demander d'aide à personne. Peut-être que personne ne te l'avait dit avant, mais tu étais, et tu es très forte Mariposa, tu n'as pas besoin d'être La Mariposa Verde pour te sentir rassurée.
Je reste sans voix. Une vague d'émotion déferle en moi.
Tout d'un coup j'ai le cœur qui accélère et j'ai presque peur qu'il l'entente.
Je me perds dans la couleur de son vert, captivant et clair. Une véritable lumière au milieu de la tempête. Quand il me fixe, j'ai toujours cette sensation qu'il me plonge dans son univers. Je me sens enveloppée par sa protection...
Le temps me semble s'être suspendu, le temps d'un regard, ses yeux me rappellent à lui, et tout ce que je lis dans ce regard, mon cœur le comprend.
— Merci... murmurais-je sans contrôle.
Une paix immense apaise les traits de son visage, il affiche un sourire en coin discret qui réchauffe ce que j'ai sous la poitrine.
Côme finit par hocher légèrement la tête comme pour me dire que je n'ai pas besoin de le remercier.
— Je ne t'ai jamais oublié... prononce-t-il d'une voix basse.
Je baisse les yeux, je fixe ses chaussures.
— Est-ce que toi, tu m'as oublié, Mariposa ?
Je finis par détourner le regard la première en fixant ces montagnes enneigées droit devant moi. Mes pensées se bousculent, mon cœur s'exalte.
Est-ce que moi, j'avais oublié Côme ?
Oublier Côme...
— Le vert, c'était pour toi, pour tes yeux...
Je n'entends pas sa réponse et je continue :
— Mon tatouage, je l'ai fait pour toi.
Ma langue se délie, je ne sais pas pourquoi je lui dis toutes ces choses. À chaque fois que je ressens cette chaleur en pensant à Côme, j'ai une peur sidérale qui m'envahit.
— Je ne t'ai jamais oublié Côme, mais je ne veux plus souffrir. Je suis désolée...
— Je ne te ferais plus de mal, réplique-t-il presque instantanément sur un ton à moitié désespéré.
— Le truc c'est que tu m'en as déjà fait, et beaucoup... j'ai peur de te faire confiance Côme. Tous les hommes de ma vie brûlent mes maisons et me laissent sans espoir de croire qu'un jour ça ira mieux. Regarde ce que mon père m'a fait... regarde ce que mon frère m'a fait... qu'est-ce qui me garantit que tu ne finiras pas par me détruire un jour ?
— Je sais... mais je veux que tu me laisses une chance pour te prouver que je veux tenter quelque chose de sérieux avec toi.
— On est bousillé, et très toxique l'un pour l'autre, Côme, il n'y a plus rien à tenter. À part se détruire tous les deux qu'est qu'on pourrait s'apporter d'autre ?
— Pourquoi, parce que dans ce monde il n'y a pas de place pour l'amour et la loyauté c'est ça ? Comme ton frère t'a programmé à le penser ?
Ses mots me heurtent. J'ai l'impression de ressentir Mabel près de moi. Des frissons me prennent.
— Tu comptes survivre toute ta vie sans essayer ? Moi je pense que tu as peur de me confier ce que ta dans la poitrine et que tu réalises qu'il y a une chance que finalement tout se bien passe très bien entre nous, que nos journées se finissent sur le cliché d'un soleil couchant sur une plage, et même pourquoi pas, avec des gosses, Mariposa.
Une boule d'angoisse se forme dans mon ventre.
J'inspire profondément en pinçant mes lèvres.
Ses mots résonnent en moi.
Ça serait un mensonge de ne pas avouer que j'ai bien cette petite étincelle qui brûle en moi, mais je refuse de la laisser grandir...
Je réalise à peine que Côme se voyait bien avoir des enfants avec moi. Il y a un cap qui a été passé à un moment donné de cette histoire et je ne l'ai même pas vu passer.
Mon cœur tambourine jusque dans mon ventre.
Cette histoire ne pourra jamais bien se finir, je ne vois pas comment ça peut être possible.
— Je te l'ai dit, je ne compte pas polémiquer pour te prouver que je mérite que tu me refasses confiance, mais en revanche je suis prêt à tout pour que tu me pardonnes... Laisse-moi te le montrer. Juste, imagine-nous, Mariposa...
Imagine...
Mais, si un jour il n'acceptait plus celle que j'ai été ? Et si un jour ses démons à lui refaisaient surface ? Qu'est-ce qui se passerait si je me jetais dans l'inconnu ?
Je lutte contre le cœur et la raison. Aucune des deux ne l'emporte.
Mes pensées sont totalement contradictoires. Je ne sais pas ce que j'ai dans la tête, mais une chose est sûre, mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine. J'ai l'impression qu'il va sortir et qu'il hurlera tout ce que Côme m'a gravé dans les veines pendant le temps où j'étais à ses côtés.
Je baisse les yeux devant moi, et là, au milieu de la neige immaculée, un bégonia rouge survit parmi la nature hostile. Ses pétales vifs et délicats contrastent avec le manteau blanc qui l'entoure. Il fait froid, et pourtant, la fleur survie. Elle est belle et vive comme une étoile solitaire au milieu d'un ciel noir.
Je me penche, et ma main met fin à sa bravoure. Mais, entre mes doigts, j'ai l'impression que les pétales resteront forts...
Je me tourne vers Côme qui ne me quitte pas des yeux et lui offre cette fleur.
Un sourire intrigué étire ses lèvres, il se penche et nos doigts se frôlent. Je suis immédiatement prise d'une onde de sensation. Ses yeux plongent dans les miens, j'y vois un fort désir couplé d'une émotion toute particulière.
Il fait tourner cette fleur du bout de ses doigts en la contemplant aussi émerveillé que curieux. Les pétales dansent comme des flammes. Mes yeux se perdent sur son visage, cette lueur chaleureuse et douce accapare mon cœur.
Quand je romps ce contact en me retournant, l'énergie dans l'air est intense, je sens un léger sourire sur mes lèvres...
Plus personne ne parle pendant plusieurs minutes.
Ça aurait peut-être pu se passer autrement... Si Côme n'avait pas choisi de m'emmener en Italie... peut-être que les choses auraient pu être différentes.
— Pourquoi... murmurais-je d'une voix fluette.
Une brise froide me gèle le corps, un moment passe et je finis par articuler :
— Pourquoi tu ne m'as pas choisi, Côme.
— Je... je voulais que tu me choisisses moi plutôt que ton frère. L'orgueil, la fierté, j'ai préféré m'aveugler par cette guerre...
— Je n'ai jamais choisi mon frère, ça a toujours été toi. Tout ce que je voulais, c'était que tu l'épargnes... Tu t'imagines un peu le scénario ? Tu tues mon frère et moi je porte tes enfants juste après ? Tu ne peux pas me faire croire que dans ma situation, tu m'aurais choisi moi.
— Si c'était à refaire, dans ta situation je t'aurais choisi face à n'importe qui, Mariposa.
— Je ne te crois pas ! Tu n'aurais jamais fait ça, ce sont tes frères !
— Et j'ai compris bien trop tard que tu es toute ma vie !
Mon cœur se déchire en mille morceaux.
Les larmes jaillissent abondamment de mes yeux et roulent sur mes joues comme si elles peuvent panser ce cœur qui vient de se déchirer.
Je sais qu'il ne me ment pas, et je crois que c'est ça qui me tue.
Le contraste de ce que je ressens et ce que je vis dans ma tête est tel que ça m'empoisonne. J'ai une boule dans la gorge, prise entre la colère et l'intensité de cette chaleur qu'il me provoque depuis presque trois ans.
Mais à chaque fois que nos âmes se cognent, on rouvre de nouvelles cicatrices, on se blesse autant qu'on irait en guerre l'un pour l'autre.
Ma respiration devient profonde, je me sens tout d'un coup submergée, comme engloutie dans son univers et j'ai froid pour le moment.
— Pourquoi... deux ans en arrière tu n'as pas été capable d'abandonner tes rancunes pour moi !?
Je le lui ai craché avec une certaine rancœur.
Si des mots avaient été posés sur les maux de cette soirée en Italie il y a deux ans, peut-être que j'aurais pu imaginer notre avenir qu'il dépeint entre lui et moi...
J'ai l'impression que ses mots me crèvent le cœur, j'ai l'impression que mon âme se lie à la sienne et ça chaque fois l'impact est inévitable et toujours plus violent.
— J'aurais pu... tourner le dos à mon frère pour toi, murmurais-je, tout ce que je voulais c'était que tu l'épargnes. Je gardais l'image des papillons qu'il dessinait pour moi quand j'étais plus jeune. C'était toujours mon héros malgré son abandon, je lui en voulais autant que je l'aimais. Et à côté de ça, il y avait toi... et malgré le mal que tu m'avais fait, mon Dieu, je ne voulais que dormir dans tes bras... et quand tu voulais ma paix, je te la donnais sans compter, mais toi, Côme, tu n'as pas accepté mon chaos...
Je me lève dans un élan de tristesse.
Cette conversation me détruit plus qu'autre chose et je ne veux pas la poursuivre.
Sans un regard je traverse le deck de la maison et ouvre la porte d'entrée qui se referme seule. Je ne prononce pas un mot à Sashæ et Lyne qui sont assis tous les deux sur le canapé.
Je me débarrasse de mon manteau avant de m'enfoncer dans ses draps, en laissant ces sanglots de douleur m'arracher tout ce qu'il me reste.
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CÔME.
À force de frotter ce torchon sur le canon de mon arme, elle a fini par briller.
Je suis concentré sur ma tâche comme si je bossais dans une armurerie. Perdu entre l'obscurité de la nuit qui est tombée, la maison plongée dans le sommeil, et les bruits des criquets qui s'infiltrent par la fenêtre que j'ai laissée entrouverte.
La lueur de la lune laisse des rayons de lumière éclairer la pièce.
J'ai la boule au ventre, je suis incapable de trouver le sommeil.
Tous les rêves que je m'étais imaginé avec Mariposa ne deviendraient certainement jamais réalité... Mais j'espérais qu'au moins, je continuerais de penser à ses grands yeux noisette.
Soudain, je lève la tête attirée par le grincement discret de la porte du couloir.
Surpris de la voir à cette heure, je fronce les sourcils.
Tel un fantôme entouré par les ténèbres, elle avance avec une discrétion alarmante vers la cuisine ouverte sur laquelle j'ai une vue.
Elle allume la lumière, la lampe grésille, et je la vois de loin caresser son ventre qui se met à gargouiller.
Ça ne m'étonne pas qu'elle ait faim, elle ne mange presque rien.
— ¿Qué hay para comer en esta casa? murmure-t-elle en se laissant envahir par une frustration face aux maigres courses qu'il y a dans le frigo.
Un sourire effleure mes lèvres, je pose discrètement mon arme sur la table basse devant moi en me prenant au jeu de l'observer tant qu'elle n'a pas remarqué. Je croise mes bras sur ma poitrine.
Elle ouvre le réfrigérateur. Je la vois se gratter nerveusement le buste en rouspétant en espagnol. Mais finalement elle attrape un yaourt et tout en le dévorant, elle fixe le contenu du frigo.
Je comprends tout de suite que ce yaourt ne lui suffira pas.
Je finis par me redresser en ne contenant pas le petit sourire en coin qui étire mes lèvres devant sa réaction.
Mes pas me mènent dans la cuisine :
— T'as faim ?
Un petit cri lui échappe, elle plaque sa paume contre son cœur.
— Côme ! Tu m'as fait peur !
Elle referme le réfrigérateur, mes yeux se baissent sur le t-shirt long et le pantalon de yoga qu'elle porte.
— Tu veux que je te prépare quelque chose ?
Après une hésitation, elle finit par hocher la tête.
J'entre dans la cuisine et ouvre un placard pour prendre une casserole.
— Qu'est-ce que tu veux manger ?
Je suis sûre que ce soir, c'est juste Mariposa que j'ai en face de moi, sans le masque, sans les blessures. Celle qui me fixe avec ses grands yeux curieux :
— Je ne sais pas trop... enfin, est-ce que tu penses que tu pourrais refaire du risotto ? Mais c'est pas grave si-
Un petit rire m'échappe, elle s'interrompt.
La casserole fait une rotation dans ma main, je la remplis d'eau avant de la poser sur le feu. Ma main ouvre le placard, je saisis une grande poêle que je place à côté.
Mariposa se tient debout à côté juste de moi.
Chacun de mes faits et gestes passe sous le radar de ses iris. Quand le beurre crépite dans la poêle, je jette un coup d'œil vers elle. Elle me regarde déjà, mais détourne très vite le regard sur le riz qui se mélange au beurre.
Un sourire en coin m'échappe.
Malgré le conflit qu'on a eu en fin d'après-midi, à ce moment présent, j'ai bien l'impression que tout semble s'être s'apaisée.
La cuillère en bois mélange constamment le riz, et de nouveau je suis happé par l'envie de la regarder encore, mes yeux se tournent vers elle, le même constat qu'il y a quelques secondes se fait.
Elle me regardait déjà.
Je déglutis, le bouillon que j'ai fait est prêt, je l'ajoute louche par louche au riz en remuant.
Quand sa peau sent mon gel douche, ça éveille tous mes sens.
Je pince mes lèvres en ayant la sensation qu'elle se lie à moi dans cette cuisine d'une façon ou d'une autre, je ne ressens qu'elle.
Aucun mot n'est prononcé et pourtant j'ai l'impression de nous entendre hurler que ça devient de moins en moins supportable de ne pas se toucher.
Au bout d'un moment le risotto devient crémeux, je prends une cuillère de ma préparation et souffle dessus avant de la déplacer vers elle.
— Ouvre la bouche.
L'onde de sensations chaude qui s'est propagée sous ma ceinture lorsqu'elle a ouvert délicatement la bouche m'a fait inspirer profondément.
J'observe attentivement ses lèvres gonflées se refermer sur le bout de la cuillère en bois.
Je peux sentir le rythme de mon cœur doubler en intensité en repensant au fait que j'ai envie de la goûter à nouveau, sentir la caresse de ses baisers contre moi...
Sa manière de mâcher me fait toujours le même effet, elle savoure ma préparation en ne me quittant pas des yeux, encore une fois, c'est comme si elle me faisait l'amour juste en un regard.
Ça devient presque insoutenable pour moi de subir ça.
Et le pire c'est que j'ai l'impression qu'elle n'arrive pas à avaler à cause de cette tension entre nous, la nourriture stagne dans sa bouche, d'ici, je vois ses joues prendre la teinte de son sang.
J'expire.
— Tu aimes ? la questionnais-je pour essayer de reprendre contenance.
Je savais que c'était bon, mais je voulais juste son approbation et entendre sa voix.
— Oui, me répond-elle en hochant la tête.
J'ai de plus en plus de mal à lui résister, mes poils s'hérissent, c'est insoutenable, et je peux à peine contenir la raideur qui tend ce que j'ai entre les jambes. Je prends un bol dans lequel je lui sers une portion.
J'ai envie qu'elle me fasse céder.
Je lui donne son bol :
— Merci... Côme.
Un sourire étire mes lèvres, elle me répond de la même façon, j'admire ses fossettes creuses et plonges la tête la première dans cette connexion, cette attirance mutuelle qui est palpable à ce stade.
Je me sers un bol également en repensant au fait que peut-être...
Peut-être qu'il y a une lueur d'espoir pour les rêves que je m'étais imaginé avec Mariposa et qu'un jour, ils pourraient devenir réalité...
Et dans ses yeux noisette, j'ai envie d'y croire.
Nous mangeons à la chandelle de cette cuisine vétuste.
Debout là, dans un silence apaisant, j'ai la hanche appuyée contre le plan de travail, elle également à quelques pas en face de moi.
J'aime le son de sa langue, la façon dont elle pousse ses lèvres lorsqu'elle mâche.
Elle a l'air d'aimer mon risotto et ça joue sur toutes les émotions qui explosent sous ma peau.
Soudain, j'entends mon téléphone que j'avais laissé sur le canapé vibrer. Quand bien même j'aurais voulu rester, j'attendais l'appel d'Alexander.
Je quitte rapidement la cuisine, pour saisir mon téléphone, je m'assois sur le canapé en posant mon bol sur la table basse devant moi :
— Allô ?
— "Bonsoir, Côme. J'ai quelques informations."
La cordialité d'Alexander contraste tellement avec la décontraction de Sashæ que je me demande vraiment s'ils ont vraiment éduqué de la même manière, le fait qu'ils aient la même voix me perturbe :
— Je t'écoute.
— "Tu te souviens en Italie, tu m'avais demandé des informations sur Ryam après qu'il ait disparu."
— Hm, hm.
— "Sashæ avait pu récupérer quelques informations sur lui, comme quoi Ryam avait échangé des messages avec Samuele concernant le gala auquel on a tous assisté. Mais on n'avait pas réussi à avoir plus amples informations."
— Mais encore, articulais-je en faisant glisser ma cuillère pleine entre mes lèvres.
— "On était étonné de savoir comment Ryam qui avait disparu depuis tout ce temps avait pu être au courant de cette soirée. Et tu te souviens quand cette histoire a commencé, on t'avait volé un tableau qui valait douze millions, on l'avait retrouvé devant la maison des Ruiz."
Mes sourcils se froncent, d'un coup les cognements de mon cœur ne sont plus si agréables que ça :
— "J'ai réussi à creuser quelques informations, et chacune des galères et des incohérences qu'on a subies au début, c'était tous des coups de Ryam, c'était lui ta taupe. Mais ce n'est pas le pire que j'aie appris."
Je pince me lèvres. J'aurais pensé qu'il ne le soit pas étant donné qu'on m'a livré son doigt et que j'ai eu l'honneur de voir sa tête décapitée. Néanmoins, les gens avec qui Ryam travaillait pour me baiser se sont assuré qu'il ne parle jamais...
— Qu'est-ce que tu as appris ?
— "À chaque fois que Ryam recevait un ordre, il était au nom de Jack.D ou Eight Jack."
L'arborescence se dessine dans mon cerveau, mentalement je crée un point d'interrogation pour le cerveau de l'opération.
Toute la merde qui me tombe dessus est comme on m'a prévenu, c'est quelqu'un qui a une rancune personnelle envers moi...
Je me sens tout d'un coup pris de frissons de malaise. Comme si je sentais que le ciel ne tient qu'à un fil au-dessus de ma tête et il pourrait me tomber dessus au moment où je m'y attendrais le moins.
— Qu'est-ce que tu as sur ce Eight Jack, demandais-je la voix blanche.
— "J'ai essayé de fouiller, ce type n'a pas réellement d'antécédent c'est comme s'il avait été créé que pour toi. La première fois que son nom a été mentionné, c'était il y a douze ans, au Souls Club. Un client a signé à ce nom. Donc si on fait le calcul, le père de Mariposa était toujours sur le sol américain, t'avais quinze ans, donc est-ce que tu aurais pu froisser quelqu'un à ce moment qui a un lien de près ou de loin avec le père de Mariposa ?"
Mes quinze ans marquent l'année où j'ai commencé à tuer... mon premier meurtre, et les meurtres qui ont suivi... il est possible qu'un gamin comme moi ai pu froisser quelqu'un proche de l'entourage du père de Mariposa.
À ce moment j'étais encore proche de Mabel...
Je me masse les tempes.
C'est trop d'informations d'un coup et je n'ai pas de réponses à donner dans l'immédiat.
Tout ce que je comprends c'est que finalement, cette rancœur qu'entretiennent les Díaz contre les King remonte depuis bien plus longtemps que je n'aurais pu l'imaginer...
Ce point d'interrogation que je visualise dans la tête est lié à moi depuis au moins douze ans...
Ma cuillère rassemble quelques grains de riz.
— Essaye d'en savoir plus sur ce club, son histoire, ses membres, dis-je en mangeant.
— "Ouais, de toute façon je comptais les pister."
— Fais gaffe à un type, Bruce, il est fort pour détecter les intrus.
— "Ça marche."
— Et quand tu as plus d'inform...
Je relève les yeux en laissant mourir mes mots, mon cœur cogne soudainement.
Mariposa se tient juste devant moi, elle m'enlève délicatement le téléphone des mains, confus mes sourcils se froncent amusés.
J'entends la voix d'Alexander m'interpeller à l'autre bout du fil, mais elle raccroche.
Fasciné par les traits angéliques de son visage, je me questionne encore sur cette soudaine proximité.
Mais le meilleur reste à venir lorsqu'elle fait glisser ses cuisses sur les miennes.
Mes lèvres s'entrouvrent, un soupir de surprise m'échappe, et une chaleur ardente se propage sur l'ensemble de mon corps.
Mes mains trouvent instinctivement place sur ses jambes, je me laisse submerger par son odeur sans la quitter des yeux.
Ses seins doux et agréables s'écrasent contre mon torse, je la serre encore plus fort contre moi, je ne veux vraiment pas qu'elle parte.
J'ai l'impression de vivre un rêve et il faut absolument qu'il se réalise.
Nos ventres se collent l'un contre l'autre mais elle m'incite à me mettre à l'aise, mon dos s'écrase contre le dossier du canapé.
Je fronce les sourcils curieux en pinçant les lèvres.
Un léger gémissement guttural m'échappe lorsque je sens son sexe faire pression contre le mien,
C'est déjà trop tard pour résister à la raideur qui commence à tendre mon entrejambe.
Je ne la quitte pas des yeux, une connexion profonde entre nous me plonge dans un univers ou il n'y a qu'elle et moi.
— Mariposa, qu'est-ce qu'il se...
Son index contre mes lèvres, elle ne dit rien, elle m'accapare juste de ses yeux.
Je me terre dans le silence qu'elle me demande et qui me provoque des bourrasques de sensations dans les jambes.
Finalement, cette main glisse jusque sur mon cœur et tout d'un coup, mais je retiens un nouveau gémissement lorsque soudainement son bassin frotte sensuellement le mien, créant une friction entre son sexe sur le mien.
Mes sourcils se froncent encore plus, j'essaye de voir quelque chose dans ses yeux qui me diraient d'arrêter, mais je ne vois que Mariposa et moi.
Sans artifice.
Une envie profonde et sincère.
Une nouvelle fois, j'ai la sensation de m'enfoncer profondément dans ce canapé en me noyant dans sa sensualité.
Je la trouve belle au point où ça m'empoisonne, ses sourcils sont légèrement levés, j'ai l'impression que ses cheveux volumineux lui donnent tout ce charisme qui dirige mon sang sur mes joues.
— Tes yeux... murmurent-elle d'une voix voluptueuse.
Une de ses mains sur ma gorge, je reste choqué, je crois.
Son visage s'est tellement approché du mien que nos lèvres s'effleurent presque.
— Tes yeux sont magnifiques, Côme.
Le compliment rend c'cœur encore plus lourd qu'il ne l'est déjà.
Ça doit bien être le premier qu'elle me fait, et je le prends sans contester.
J'ai presque un sourire sur les lèvres qui meurt aussi vite lorsqu'elle fait de nouveau glisser ses hanches sur les miennes, je mords férocement ma lèvre inférieure.
Mon sexe tendu sent le sien à travers nos vêtements. L'idée d'être séparé par ces bouts de tissus me frustre presque, mais tout de même, j'ai une chaleur qui me brûle plus que ces flammes qui prennent le pouvoir sur ma peau.
Et maintenant ses gestes deviennent constants, intenses, provocateurs.
La danse intime qu'elle fait sur nos sexes collés me fait soupirer à chaque mouvement.
Ses bras m'entourent le cou, mes mains se mettent à glisser le long de sa peau.
La tension me fait fondre, je sens son désir et le mien qui monte en flèche.
Nos regards sont noyés par une sorte de passion sauvage et charnelle, et malgré ça, dans les va-et-vient de ses cuisses sur les miennes, il y a un monde de douceur qui attendrit le moment.
Mes mains glissent sous son t-shirt et remontent le long de son ventre, elle frémit, son visage en proie à une profonde émotion me rend presque fier de moi.
Elle ne me repousse pas, alors je continue la montée jusque sa poitrine.
— Côme... murmure-t-elle en plissant des yeux.
Nos nez se caressent, j'ai l'impression qu'elle cherche une permission, un accord, quelque chose pour accepter ce lien.
Nos lèvres se frôlent plus concrètement.
À cet instant, je n'ai qu'une envie, qu'elle s'abandonne à moi.
Que je m'abandonne à elle.
Ses paumes accaparent mon visage, je laisse mes doigts glisser sur sa peau douce et chaude.
Elle soupire lorsqu'une de mes mains se faufile sous son legging et caresse ses fesses avec possessivité.
Son frémissement m'a presque fait gémir.
Mariposa se penche définitivement vers moi, mon cœur bat à la chamade, je laisse nos sexes se faire la guerre sauvagement, se faire l'amour tendrement, protégé par le coton de nos vêtements que je rêve d'enlever.
Elle répond finalement à mes prières quand ses lèvres se collent aux miennes.
J'explose.
J'ai l'impression que nos corps sont en train de fusionner.
J'avais oublié à quel point ses lèvres m'avaient manqué.
Je me perds en elle en laissant la passion nous consumer.
Je ne me suis pas rendu compte du moment où j'ai fermé les yeux, mais ce baiser et aussi intense que tendre.
La douceur de ses lèvres qui me possèdent me fait tomber à l'infini et j'espère ne jamais m'écraser.
J'accapare ses fesses tandis que ses doigts s'écrasent sur mon visage.
Elle laisse quelques soupirs emplir ce salon silencieux.
Nos souffles se mélangent jusqu'à ce que je ne résiste plus à l'envie de retrouver sa langue, elle ouvre la bouche sous ma demande, et je la rencontre enfin.
Je m'enivre, c'est un peu comme si je respirais enfin de nouveau.
L'excitation grandit, je sens les frissons de son ventre rivaliser avec les miens. Sa chaleur décuple la mienne.
Nos bouches se séparent quelques secondes pour reprendre nos souffles, se regarder, ses yeux me brûlent, mais cet instant ne dure pas ses lèvres me manquaient déjà, je suis revenu le premier pour l'embrasser encore.
Son sexe continuer de rouler contre le mien, la friction m'emmène dans une galaxie que je ne connaissais pas.
Je me sens trembler.
Elle émet des gémissements étouffés qui m'excitent toujours plus et je suis presque sûr d'en faire de même.
Les frottements deviennent de plus en plus intenses, les ondes de sensations qui grimpent en nous nous font rougir et deviennent à peine supportables, parfois elle n'arrive plus à suivre mes baisers.
— Côme... articule-t-elle entre deux baisers, je crois que... que...
Ma main sur sa fesse fait pression pour qu'elle parle :
— Que tu me...
— Ne me torture pas, Mariposa, dis-moi.
Elle a ri.
Légèrement, mais c'était suffisant pour que je sente mes joues prendre en degré.
— Je crois que tu me fais rêver, Côme, murmure-t-elle sur un ton suave.
Je suis sûr que mon cœur a explosé.
En tout cas, mon ventre est tombé en miette et je ne pense pas me remettre un jour de ces mots-là.
Mon nom susurré comme ça entre deux baisers, c'est l'extase.
Sa voix féminine tourne en boucle dans mon cerveau, j'ai envie de sourire mais les frissons m'en empêchent.
— Mariposa... ne me... redonne jamais... mon cœur... OK ?
Un soupir commun nous lie.
Ses cuisses se resserrent autour de moi, de même que ses frottements de moins en moins supportables !
Je sens que nos sensations prennent de plus en plus de place dans nos ventres, j'en veux toujours plus !
Une de mes mains glisse le long de son corps, sa peau me semble brûlante.
Nos souffles deviennent plus bruyants, j'arrive à peine à respirer, à l'embrasser tant la tension sexuelle entre nous atteint des sommets que je ne pensais pas connaître.
La chaleur de nos corps en fusion semble faire tout fondre autour de nous.
La pièce est chargée d'un truc assez obscène qui répond à tous nos désirs.
Je serre les dents pour m'éviter de gémir, les sourcils tortillés, elle finit par mettre fin à notre baiser pour placer sa paume devant sa bouche pour s'empêcher d'en faire tout autant.
La friction s'amplifie, mon sexe est gorgé de sang ce qui le rend au bord de l'explosion, je commence à sentir de légers tremblements dans mon corps se propager partout.
J'enlève sa main devant ses lèvres, elle les pince mais mon pouce fait pression sur son menton pour qu'elle me les montre et qu'elle effleure les miennes.
Le souffle de Mariposa devient plus court, plus haletant, ses yeux me regardent avec pitié comme si elle me suppliait de lui donner ce qu'elle veut.
J'aurais pu lui donner un monde en entier avec ce regard-là.
Je sens comme elle se consume de l'intérieur, j'ai l'impression... je suis sûr que nos vêtements sont devenus humides.
Nos yeux plongés l'un dans l'autre nous noient dans l'extase.
Puis la pression monte, par vague puissante, irrésistible qui nous submergent.
Je perds le contrôle. Mariposa subit les mêmes ondes de choc que moi.
Elle retient ses gémissements en mordant sa lèvre inférieure, mais bon sang, comme j'aurais aimé les entendre si nous avions été seuls dans cette maison.
— Côme... je... je...
Dans un crescendo d'émotions, grâce à ces frictions chaudes, nos corps atteignent ensemble un point culminant, un truc qui nous explose le ventre a tous les deux.
Une vague de plaisir nous laisse haletants, comblés. Je pense atteindre un orgasme avec elle.
Un murmure guttural m'échappe, elle couvre mes lèvres de sa main. Elle m'étouffe. Ça décuple encore plus l'excitation que je ressens pour elle.
J'ai l'impression de faire un avec son âme, et l'idée me donne des frissons, qu'est-ce que ça pourrait bien être si ces vêtements ne nous couvraient pas et que j'avais pu la goûter en profondeur.
Lentement, nos mouvements se calment, nos respirations deviennent moins sauvages et la tension dans nos corps se détend.
Néanmoins dans son regard qui plonge dans le mien me donne un moment de pur bonheur et de connexion profonde. Ses yeux sont intenses, teintés d'une belle tendresse.
En dehors de ce que ça m'a fait physiquement, j'ai eu l'impression de lui avoir réellement offert mon cœur dans ses frottements charnels.
J'espérais qu'elle le sache.
Ses mains se posent finalement sur mes joues brûlantes.
Je me rends compte que j'empoigne toujours une de ses fesses tandis que mon autour bras ceinture son dos. De légers spasmes meurent dans mon ventre, je reprends mon souffle sans la quitter des yeux.
Ses boucles m'impressionnent toujours autant, autant leur bonne odeur que la façon dont je trouve que ça lui ajoute une sorte de beauté brute et forte.
Après un temps dans ce silence haletant, elle finit par murmurer :
— J'ai mis une culotte verte... Pour toi.
Un léger rire m'échappe, je lève un sourcil étonné.
Je frissonne et la main qui se trouve sur sa fesse glisse jusque-là ceinture de son legging :
— Je peux, demandais-je en crochetant le tissu de mon index.
— Tu peux.
Je tire son legging pour regarder à l'intérieur, effectivement, elle porte bien une culotte en dentelle verte. Un feu s'allume de nous dans mon torse, j'essaye encore de résister à la tension qu'il y a entre mes jambes.
— Papillon, le vert te rend-il mienne... officiellement.
J'ai souri, mais au final la question était assez sérieuse.
— Je dirais plutôt quelque chose comme... c'est moi qui te possède.
— Je croyais que ce que le respect était quelque chose que tu trouvais sexy.
— "Et saches, Papillon, que je suis tout à toi." Ce sont tes mots...
Assez juste.
Mes sourcils se relâchent, et je suis assez admiratif de la justesse de son argument.
Un nouveau sourire en coin apparaît.
— C'est vrai, je suis tout à toi, mais cette fois-ci... Ne t'envole plus... Sauf si tu restes pas loin de moi.
Son souffle s'intensifie, je sens son ventre se soulever sur le mien, elle ne peut pas me cacher les sensations qui éveillent son corps face à mes mots.
Je glisse mes deux mains sous son t-shirt pour caresser la peau de son dos.
Je finis par nous allonger tous les deux sur le canapé, j'attrape le plaid qui était posé à l'opposé et nous couvre.
Nos jambes s'emmêlent, elle passe ses doigts chauds sur mon torse. Je me penche vers elle pour l'embrasser.
Je m'appuie sur mon avant-bras, nos lèvres se possèdent.
Je ferme les yeux en me noyant dans ces sensations mouillées et moelleuses.
J'aime ses lèvres à un point qui me rendrait fou si je n'y avais plus le droit. Je viens de me rendre compte que je ne peux plus m'en passer.
Mes doigts s'emmêlent dans ses boucles, de nouvelles sensations se réveillent dans mon bas ventre.
Mais je l'entends murmurer mon nom entre deux baisers, je me recule pour la regarder :
— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandais-je avec précaution.
Je repose ma tête sur mon poing fermé en l'approchant de moi. Nos jambes s'emmêlent un peu plus, sa cuisse frôle mon entrejambe.
Entourée par la couronne de ses boucles, elle ne dit rien, mais sa paume glisse sur mon cœur et je sais qu'elle sent comme il accélère.
— Parle-moi, love.
L'émotion qui s'étale sur son visage me réchauffe l'âme.
— Je ne sais pas trop...
— Ne pense pas, parle.
— Je ne sais plus où j'en suis dans ma vie.
Je n'ai rien répondu, j'attendais qu'elle continue de se confier :
— J'ai beau y penser je n'arrive pas à me dire qu'un jour quelqu'un comme moi sera heureuse... j'ai comme l'impression de ne plus rien ressentir que ce n'est pas moi qui suis maître de ma vie et que les démons dans ma tête la vivent pour moi. Je ne sais pas si l'affection sera suffisante...
Je ne voulais pas...
Que de l'affection.
Néanmoins, pour la première fois de ma vie, je n'ai pas réussi à l'articuler.
J'ai eu peur de le dire.
Je voulais plus que ça.
— Si c'est vraiment le cas, alors pourquoi ton cœur bat si vite Mariposa ?
Son regard inquiet ne me quitte pas.
— Tu fermes toutes les portes pour te protéger, le temps passe et tu réalises que les gens autour de toi changent pendant que tu te bats encore contre ces démons intérieurs et tu as l'impression que rien ne change pour toi.
— J'ai... peur.
— Je sais, love. Il n'y a rien de mal dans le fait que tu ne saches pas encore qui tu veux être, mais tu as le temps de choisir, si tu ne fermes pas toutes les portes.
— Je ne sais pas comment faire pour y arriver.
— Dis-moi quelques que tu voudrais, là, maintenant.
Un sourire s'esquisse sur mes lèvres en regardant les mouvements de ses yeux dans ses orbites.
Elle semble vraiment réfléchir à la question. Le bout de mes doigts décale une de ses boucles qui s'était collée près de ses lèvres.
— Je veux...
Le murmure de sa voix m'interpelle, je retrouve ses yeux :
— Je veux une vie ennuyeuse. Je veux... une petite maison au bord de la plage, près de ma mère. Je veux être en paix, je ne veux pas voir une goutte de sang, pas une once de violence dans mon foyer. Je veux juste le bruit des vagues, l'odeur de la mer, un jardin... et c'est tout... et peut-être un chien ou des chats...
Pendant un moment, je m'y suis vu.
C'était charmant...
Je touche ses cheveux pendant qu'elle sent mon cœur cogner contre sa paume. J'ai l'impression qu'il va sortir pour se reposer entre ses doigts.
Une vie tranquille... c'est ce qu'elle voulait. Au bord de la plage, en harmonie avec la nature, des promenades le long d'un sable blanc et chaud, je me suis presque vu comme le couillon qui ramassait des coquillages à ce stade. Je me suis vu faire des baignades secrètes dans des eaux cristallines, sur un paysage de paix et de paradis.
Poussé par cet organe qui pompe toujours plus fort, mes lèvres se posent une fois sur ses lèvres, et je finis par lui répondre :
— D'accord.
Ses yeux s'écarquillent, elle finit par froncer les sourcils comme si elle ne comprend pas ma réponse :
— Qu'est-ce qu'il y a, demandais-je.
— Quoi, d'accord ?
— Je suis d'accord, si c'est ce que tu veux, tu l'auras.
— Je ne te demanderais jamais d'abandonner tes business pour moi et puis de toute façon personne ne mérite de me supporter Côme, je ne disais pas-
— Moi je prends, Mariposa. Ce truc qui te colle à la peau depuis deux ans, ce n'est pas toi. Ça, j'en suis sûr. Ça prendra le temps que ça prendra, mais tu te réinventeras comme tu en auras envie. En attendant, je prends.
— Mais... pourquoi...
Sa voix s'est presque brisée, elle déglutit difficilement et ses yeux retiennent des larmes.
— Je l'ai compris un peu tard... mais en discutant avec Sashæ j'ai compris que ma définition de vivre, c'était toi. Je ne peux pas t'expliquer comment je le sais, c'est un truc qui m'apaise, quand je te regarde je vois mon avenir tout tracé... je sais que c'est toi, ma vie.
Ses yeux se sont remplis de larmes mais elle résiste encore, néanmoins, l'émotion se lit sur son visage, je sens que j'ai touché une corde sensible en elle.
Elle inspire profondément comme si elle réalisait les mots qui sont sortis de ma bouche.
Mais finalement elle craque et les larmes qu'elles contenaient ruissellent sur ses joues. L'instant qui suit, elle me serre dans ses bras, sa tête se colle à mon torse.
J'ai un petit sourire que je ne contrôle pas.
Je l'entoure de mes bras à mon tour et je sens ses soubresauts provoqués par ses pleures, mes lèvres se posent plusieurs fois sur le haut de mon crâne :
— Quédate conmigo. (reste avec moi), murmure-t-elle entre deux sanglots.
Un petit rire pousse mes pommettes, je fonds dans son étreinte et finalement j'articule :
— Zostanę, love. (Je vais rester)
Mariposa était triste, mais au moins elle était optimiste.
— Il était très bon ton risotto, murmure-t-elle dans un sanglot.
J'ai laissé un nouveau rire emplir la pièce, mes lèvres se posent sur son front.
— Merci d'avoir cuisiné pour moi... c'était très gentil.
Et le truc, c'est que lorsqu'elle a plongé dans mes bras, j'ai réalisé...
Que si cette fille voulait une vie ennuyeuse, je comptais passer le restant de mes jours à l'ennuyer.
Mon argent ne l'intéresse pas.
Tout ce qu'elle voulait, c'était un foyer où se reposer, et avoir des yeux sur elle capables de comprendre lorsqu'elle était triste, frustrée, heureuse, en colère, en paix...
Et puis je me mets à penser...
Ma plus grande faiblesse, elle ne range jamais ses vêtements et les laisse s'empiler sur des chaises. Ma plus grande faiblesse dort en chaussette, toujours dans la même position. Ma plus grande faiblesse à un petit ventre strié dix-sept fois, mais, bon sang, contre le mien c'est un véritable paradis. Elle ne cuisine probablement pas très bien, mais elle aime mes plats, alors ce n'était pas important. Ma plus grande faiblesse parle espagnol, elle pleure parfois, elle a une petite cicatrice sur ses taches de rousseurs, et malgré ça, je savais que je n'allais jamais trouver plus jolie qu'elle.
Ma plus grande faiblesse a des yeux de la même couleur que le whisky, elle a des boucles châtain qui rebondissent et m'étouffent, et son cœur cogne très fort contre le mien.
Ma plus grande faiblesse est une fille un peu triste... mais je savais qu'elle qu'il restait une part d'elle qui resterait toujours optimiste.
Et mon Dieu... j'allais me faire un plaisir d'honorer cette promesse, dans le noir, ou dans la lumière, je serais là.
Moja smutna, ale optymistyczna dziewczyna. (Ma fille triste, mais optimiste)
𓆃
Re ⭐️ !
📜 C'est l'heure du Tea time : ☕️🫖🧋: Dites moi tout ce que vous en avez pensé de ce chapitre ?
Perso, persoooo, ça avance la un peu, vous sentez pas ce p'tit truc là ? 😎
En tout cas, Popo et Coco ça rigole plus la MDR, mes enfants ils grandissent 🤣 c'est plus ce que c'était !
Petit mots pour mes lectrices de Nafir: Je vous vois, non je vous ai pas oubliés (juste un peu j'avoue 😬) mais ça arrive ! (oui oui vraiment, in sha'Allah j'aurais bientôt fini mon cadeau pour vous !) Juste un peu de patience ! (Comme si ça faisait pas littéralement 1 an 🫣)
Gros bisous mes starlettes ! ❤️
On se retrouve très vite in sha'Allah ! Love you ! ❤️
Bisous bye ! 📸
@𝐚𝐳𝐫𝐚.𝐫𝐞𝐞𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦
xoxo, Azra.
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