CHAPITRE 18: Devant toi.
Coucou babies, ça-va ? 🌹
Franchement j'arrivais pas à dormir, donc je me suis fait une session de correction nocturne. Je poste le chapitre maintenant comme ça vous vous réveillez avec, in sha'Allah ❤️ !
Bonne Lecture! 📖
Xoxo - Iamkunafa. 🍓
𓆃
🎵 Adore you - Miley Cyrus.
CÔME.
Le cuir du volant couine sous mes mains.
J'essaye de me concentrer sur cette route qui serpente le long de cette falaise.
Ma fenêtre est grande ouverte. L'air frais nous fait tous frissonner, mais je peux à peine supporter l'odeur de chorizo du sandwich de Sashæ.
À mesure que je continue sur la route, un paysage montagneux se dessine entouré d'une vaste forêt d'arbre qui s'emmêle les uns aux autres. Par endroit la neige est devenue brune à cause de la terre.
Loin de l'agitation de Newyorkaise, je me dirige dans le nord-est des États-Unis vers le Maine.
Les mastications de Sashæ me font vriller.
Ma mâchoire est contractée depuis le moment ou Lyne a eu la très mauvaise idée de lui proposer de manger maintenant.
Néanmoins, je ne peux pas m'empêcher de jeter des coups d'œil réguliers vers Mariposa assise à côté de moi. Sa main soutient sa joue appuyée, elle n'a plus dit un mot depuis le moment où nous sommes partis.
Il fait jour maintenant mais son mutisme persévère.
J'ai détesté chacun des mots qu'elle m'a dits la vieille.
Et, putain,c'est fou cette bouffée de haine que j'ai dans les veines depuis la seconde où elle m'avait tout avoué.
Je savais déjà ce que je ferais à la seconde où je tiendrais son géniteur entre mes mains.
Mon index frotte nerveusement mes lèvres.
Elle se déteste, et je ne sais pas ce qui est pire...
Que je comprenne pourquoi ou que j'ai peur qu'elle ne ressente plus rien pour cette vie.
Cette idée me provoque de sales sensations sous la peau.
— Hé, nous interpelle Sashæ la bouche pleine, j'ai lu récemment dans un article que l'utilisation excessive des smartphones rendait les gens vachement moins attentifs à leur entourage. Vous en pensez quoi ?
Je me réajuste sur mon siège pour me contenir.
J'allais vraiment finir par l'enculer juste à cause de ces putains de bruit de bouche.
— Bah, en soi, c'est vrai, non ? lui répond Lyne. Mais tout dépend la manière dont tu l'utilises. Je te rappelle que quand tu étais au Vénézuéla, notre relation s'est basée sur des appels et des SMS pendant deux mois, hein.
Ces deux-là passaient leur temps à débattre devant ma gueule.
Je ne prends même pas la peine de me joindre à la discussion.
Lyne et lui se sont bien trouvés, elle répond à toutes ses putains de questions
— C'est vrai mon chat, répond-il en mâchant son putain de sandwich toujours aussi bruyamment. Le bruit commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. Mais, l'article parle plutôt de l'utilisation des réseaux. C'est quand même dingue, quand j'y pense avant je pouvais faire la vaisselle sans avoir quelque chose dans les oreilles, ou sans regarder une vidéo, tu vois le genre ?
Il était vraiment sérieux ce type.
— De quelle vaisselle tu me parles, Sashæ, aux dernières nouvelles, tu ne le fais pas.
— Bon, déjà, ce n'est pas le sujet du jour. D'ailleurs, ça me fait penser à un truc, quand on partait pêcher avec mon frère et mamie Sol-
— Sashæ, crachais-je en lui lançant un regard noir à travers le rétroviseur, putain, si tu fermes pas ta gueule je ne sais pas ce que je te fais, tes mastications deviennent vraiment insupportables !
— Ça, c'est ce qu'on appelle de la misophonie, je vais faire plus attention à tes petites oreilles bébé, excuse-moi.
Un soupir d'agacement m'échappe.
— Mais il me semble qu'il existe des traitements pour-
— Ta gueule.
Il a éclaté de rire, Lyne a laissé un léger rire lui échapper.
J'avais fini par comprendre que le rire communicatif de Sashæ provoquait toujours le sien.
Mais pour le moment, j'étais assez préoccupé par ce qui se passait dans la tête de Mariposa. Son silence ne me plaisait pas.
Je continue la route jusque arrivé dans le village de Millinocket. Une bourgade dans le comté de Penobscot.
Un coin totalement perdu dans lequel j'avais acheté une maison il y a des années de ça, juste "au cas où", pour une situation comme celle-là.
Honnêtement, je n'aurais jamais pensé qu'elle me servirait un jour, mais quand ma voiture s'est garée devant la devanture poussiéreuse je me suis fait la réflexion que j'avais bien fait de l'acheter.
Nos portières ont claqué simultanément.
Sauf que je sens soudainement mon téléphone vibrer dans la poche arrière de mon jean, je l'extirpe, mes yeux s'écarquillent lorsque je vois inscris sur l'écran :
Appel entrant : Sage.
— Sashæ, prends les clés, entre avec elles, je reviens.
Sashæ m'analyse une seconde mais il finit par hocher la tête et sa paume récupère les clés. Je m'éloigne le long de la route avant de finalement décrocher :
— Allo ?
D'abord, le silence.
J'ai le temps de regarder la forêt immense et dense qui se situe tout juste derrière la maison. Les arbres collent presque les murs.
— Sage ? répétais-je un brin inquiet.
— "Papa sait ce que tu as fait au Vénézuéla."
— Mais encore ? répliquais-je immédiatement.
— "Je préfère te prévenir, il l'a très mal pris. Il te traque."
— Merci.
Sage a raccroché juste après mes mots. Mes lèvres sont restées entrouvertes quelques secondes, je ne pensais pas que la discussion serait si courte.
Pendant un temps, je fixe l'écran de mon téléphone.
Je ne sais pas si je suis censé me réjouir ou m'inquiéter que Sage ait pris le temps de me prévenir.
Honnêtement, ça m'a même étonné.
Mais je sens que les problèmes ne font que commencer. Maintenant je dois considérer le fait que mon père risque d'envoyer ses meilleurs chiens de garde pour me mettre la main dessus.
Mes pensées se dirigent immédiatement vers Zabójca. Un mercenaire qui travaille pour mon père depuis ma naissance.
Le meilleur, en fait...
Et je n'ai pas envie de me confronter à ce type.
D'un côté, je me réjouis de savoir que la moitié des bénéfices de mon père se basent maintenant entre les mains de Mariposa, et que sans sa drogue, son empire va finir par s'effondrer progressivement, une carte après l'autre.
Mes pas me mènent dans cette maison. La peinture s'est délavée sur la devanture. À ce stade, la nature prend du terrain sur la structure, elle se fond presque dans le paysage. Tondre la pelouse et abattre quelques arbres autour n'aurait fait de mal à personne.
Quand je pénètre l'habitacle, Sashæ sort de la cuisine et s'assoit sur le canapé du salon en secouant sa main qui tenait son téléphone. :
— J'ai réussi à contacter James.
Le flic qui est mon indic depuis des années.
Mes yeux parcourent la pièce en cercle. C'est une maison traditionnelle américaine en bois. Les planchers en bois craquent sous mes pas. Les tableaux qui avaient été mis là avant que je l'achète ont pris la poussière.
Je me crispe d'ores et déjà face à la saleté.
Lyne sort de la cuisine un sandwich au thon dans les mains. Elle s'assoit à côté de Sashæ qui passe son bras autour d'elle. Elle rabat une cuisse contre son torse.
— James a accepté de venir ? le questionnais-je.
— Ouais, même moi ça m'a étonné qu'il accepte. J'ai l'impression que soit ce type n'est vraiment au courant de rien et que quelqu'un le manipule, soit il se fout vraiment de notre gueule.
Je cherchais encore à comprendre comment il avait pu me dire qu'une enquête avait été ouverte sur Mariposa alors qu'il s'avérait que son père n'était finalement pas mort.
Je devais absolument lui demander d'où il tenait ses sources.
— Il viendra dans la ville voisine, dans le Vermont, vers 17H, j'ai pris le rendez-vous à l'hôtel "The Middlebury Inn".
— J'irais avec Mariposa. Trouve-moi des trucs sur mon père et le sien pendant ce temps.
— OK, bébé.
— Et pour Stonehead, intervient Lyne, j'ai juste trouvé une propriété enregistrée à son nom, sur Lincoln Park, il y a vingt-deux ans de ça.
Je fronce les sourcils :
— Lincoln Park, tu dis, l'interroge Sashæ en la regardant.
Elle hoche la tête.
Le regard que Sashæ et moi échangeons est assez équivoque.
Lincoln Park, c'était dans cette maison où j'avais donné l'œuf volé à Barnett pour Stonehead.
"— Elle est magnifique n'est-ce pas."
Les paroles de Stonehead me reviennent comme des échos du passé. C'était ce qu'il m'avait dit en me désignant les bois en face.
"— J'ai de bons souvenirs. Ici."
Soudain, un souvenir enfoui refait surface, et je me rappelle que lorsque j'avais vu cette forêt elle m'avait provoqué des frissons.
Une étrange sensation de déjà-vu m'envahit, alors que les détails de ce lieu se précisent dans mon esprit.
Je suis de plus en plus convaincue d'avoir aperçu, perdue au cœur de ces bois, une petite aire de jeux abandonnée.
Parmi les équipements envahis par la nature, une balançoire rouge se distinguait, son siège avait pris une teinte verte à cause de la mousse qui recouvrait les arbres alentour.
— C'est la forêt où j'ai rencontré Mariposa pour la première fois... murmurais-je.
— Quoi ? me questionne Sashæ d'un air préoccupé.
— Ce fils de pute se foutait de ma gueule depuis bien longtemps ! Maintenant je m'en souviens ! C'est dans ces putains de bois que mon père et le sien se sont rencontrés quand j'avais 11 ans. Mariposa était là...
— C'est quoi encore cette histoire de fou que tu me racontes là Côme ?
Je me terre au silence, en massant mon front d'une paume.
Mes pensées s'entrechoquent, Stonehead savait depuis le début toute l'histoire que j'avais avec Mariposa.
— Mais attend, m'interpelle Sashæ, ton père avait besoin de rencontrer le sien pourquoi ?
— Ça, j'en sais rien.
J'expire un bon coup.
L'idée de me plonger dans ce type de débat me provoque d'ores et déjà des migraines.
Je traverse la pièce principale jusqu'à arriver dans le couloir dans le fond, mais Mariposa se cogne à moi en sortant de la salle de bain. Ses mains sont mouillées.
Mes yeux plongent dans les siens, je brise ce silence immédiatement :
— Tu as mangé ?
— Je n'ai pas faim.
— Je peux faire un truc rapide.
— Je n'ai pas faim, Côme.
Son regard est assez convaincant.
Je la fixe un moment.
Avec Mariposa, ça allait un jour et le lendemain je pouvais avoir une personne complètement différente devant moi.
Aujourd'hui, je sentais qu'on avait encore reculé de cent pas en arrière. Ce n'était pas Mariposa que j'avais devant moi, mais une autre de ses facettes, laquelle ? Ça restait à découvrir.
Mais je comprenais.
Ça avait dû raviver pas mal de souvenirs traumatisants que son père la touche et pire encore, qu'il lui dise qu'il l'aime.
— Demain, commençais-je, j'ai besoin que tu viennes avec moi dans le Vermont. Je dois interroger un type qui pourra peut-être nous donner plus d'informations sur ton géniteur, et toute cette histoire.
— OK, me répondit-elle avec détachement.
— OK...
Elle a fini par se décaler.
Je l'ai regardé s'engouffrer dans le couloir dans une des chambres du fond, sa porte s'est refermée calmement.
Mon dos s'est appuyé contre le mur, j'ai croisé les bras et pincé les lèvres pour prendre le temps de réfléchir.
Je ne peux pas la forcer à se confier sans la brusquer et pourtant la situation me provoque de sales sensations sous la peau. J'ai eu une très forte envie d'entrer et de l'obliger à me parler, mais je sentais que ça risquait de finir par une guerre...
Ce n'était pas le bon moment.
Pas aujourd'hui.
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L'ambiance du Middlebury Inn est très conservatrice. Le genre Nouvelle-Angleterre traditionnelle. J'ai cru comprendre que l'hôtel datait de 1827.
Nous attendons James dans le hall de l'hôtel, accoudés au bar, côte à côte.
Je jette parfois des coups d'œil vers la porte d'entrée pour guetter son arrivée ou parfois mon regard est attiré par l'entrée du Morgan's Taverne situé juste à ma droite.
Une sorte de restaurant, taverne revisitée de manière moderne.
Les clients attablés mangent avec enthousiasme et ça me rappelle le fait qu'elle mange à peine depuis des jours.
J'avais remarqué ça avec Mariposa, son alimentation était chaotique.
Pendant une seconde je pense à m'asseoir à une table pour commander quelque chose à se mettre sous la dent.
Mon regard se reporte de nouveau sur elle, cette fois-ci je tombe sur ses iris noisette qui me fixent déjà.
Une légère tension contracte mon ventre, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un sourire en coin. Le bout de mes doigts se met à tapoter nerveusement le comptoir en marbre.
Encore ce regard...
Bon sang...
J'ai de nouveau cette impression qu'elle me fait littéralement l'amour avec ses grands yeux.
Une bourrasque fiévreuse accapare ma peau. Je sens mes joues chauffer d'un coup. Mon regard analyse chaque parcelle du sien.
— Quoi ? murmure-t-elle d'une voix douce, un léger sourire narquois en coin.
Je peux jurer qu'elle le fait exprès.
À l'entente de sa voix, de son petit sourire en coin, je sens une raideur se créer derrière ma braguette.
Le hall animé me paraît tout d'un coup si calme, je n'entends que les cognements de mon cœur.
Elle avait revêtu un jean aujourd'hui. Ses mini jupes me manquent déjà, mais le temps hivernal ne nous laisse aucune chance. Nos bronzages s'estompent et il nous arrive de renifler et d'avoir le nez rouge.
Je me rends compte que je ne la quitte pas des yeux, sans contrôle, j'articule :
— Je te trouve belle là... Papillon.
L'émotion prend possession de son visage.
Ses paupières s'écarquillent, elle entrouvre les lèvres.
Ça ne dure que quelques secondes.
Mais, je le vis comme une victoire. Même si elle se dépêche de ne rien laisser transparaître elle baisse maintenant les yeux sur mes lèvres.
Elle finit par me dire avec un certain contrôle d'elle-même :
— Tu penses laisser pousser ta barbe un jour ?
Sa main passe sur ma barbe de deux jours. Je reste assez surpris par ce contact, mais le pire c'est que ça déclenche une nouvelle vague de frissons intenses dans tout mon corps.
— Est-ce que tu veux que je laisse pousser ma barbe, Mariposa ?
— Hm... je n'en suis pas sûre.
J'ai pincé mes lèvres quand ses doigts sont descendus le long de ma gorge.
— J'aime bien comme ça, finit-elle par avouer.
J'ai fini par attraper son poignet pour arrêter sa course sur ma peau.
Malgré toutes mes sensations, j'ai aussi eu ce sentiment gris dans le ventre.
J'aime pas quand elle fait ça.
Se sexualiser pour me faire oublier qu'elle souffre.
Je ressens un désir s'émanant d'elle, certes, mais je sais aussi que là, tout de suite, la Mariposa d'aujourd'hui me considère comme un jeu.
Ses yeux me semblent constamment brisés...
J'aurais voulu en dire plus, mais en relevant la tête, j'ai remarqué un type qui se distingue de tous les autres.
Toujours ce sweat sombre à capuche fermement ancrée sur sa tête. Il zieute le hall avec méfiance.
James.
Ses pas rapides mais discrets se mènent dans notre direction. Lorsqu'il arrive devant nous, je remarque qu'il a encore des cernes noirs et un regard vif. Il a dû se droguer avant de venir.
Il s'éclaircit la voix comme à chaque fois :
— Salut.
— Allons autre part, répliquais-je sans introduction.
James fixe Mariposa quelques secondes.
Je vois qu'il fronce légèrement les sourcils, il semble réellement confus.
Je pousse la porte des escaliers de secours. La porte à peine refermée, je plaque brusquement James contre le mur en coinçant mon bras sous sa gorge.
La surprise le prend de cours, il écarquille les yeux :
— Putain, qu'est-ce que tu fous !?
— Qu'est-ce que tu savais sur Stonehead !? m'écriais-je en l'étouffant un peu plus.
— Merde, Côme ! J't'ai dit tout ce que je savais sur lui ! Putain qu'est-ce que tu fous !? s'écrit-il en tentant de dégager mes bras.
— Mais encore !?
— Je ne sais pas quel problème t'as eu avec ce type, mais je t'avais prévenu ! Il n'est pas réglo, son club est bourré de nanas issues du trafic d'être humain et ça je l'ai appris que récemment !
Un "putain" m'échappe. Je le relâche, il met de la distance entre nous en reprenant son souffle. Une main sur ma hanche, je le regarde reprendre son souffle.
— C'est tout ce que tu sais de Stonehead ? articule la voix féminine et froide de Mariposa.
Je tourne la tête vers elle, tandis que James monte quelques marches avant de s'asseoir sous une fenêtre en inspirant à grosse bouffée.
— Tu connais sa véritable identité ? D'où il vient ? Ce qu'il fait en dehors de ça ? demande-t-elle.
Mariposa s'est positionnée pas très loin de lui, en bas de l'escalier :
— En cherchant un peu, j'ai trouvé quelque chose oui... murmure James en éclaircissant sa voix éraillée.
— Parle, ordonnais-je sèchement.
— J'ai surpris une conversation entre Stonehead et Bruce. Ils parlaient d'un certain Jack D, parfois ils l'appelaient Eight Jack.
— C'est quoi ce merdier encore putain, crachais-je.
— J'en sais pas plus que vous, mais ils parlaient de lui comme s'il contrôlait le monde. J'ai cru comprendre qu'il avait un lien étroit avec plusieurs gangs de motards à travers les États-Unis.
— Eight Jack, ou Jack D, ça correspond à quoi exactement, demande Mariposa.
— Un nom, peut-être qu'il s'appelle Jack Daniel, prononce-t-il sur un ton sarcastique, ça peut être tout et n'importe quoi.
— Tu m'as dit qu'il y avait une enquête sur William Díaz, pourquoi ? le questionnais-je à mon tour.
— Parce qu'il y en avait vraiment une, pourquoi cette question, j'ai clos le dossier comme tu me l'as demandé, affirme-t-il en se levant, d'ailleurs je l'avais dit à Sashæ-
Un bruit violent déchire l'air suivit d'éclat de verre qui nous explose au visage. La vitre vole en éclats, projetant des morceaux tranchants partout autour de nous.
Sans comprendre ce qui se passe, je tire Mariposa vers moi. On s'écrase brutalement au sol, je recule avec elle. Mon cœur tambourine violemment contre ma cage thoracique, elle a des éclaboussures de sang sur le visage.
Mes doigts sur son visage, je dégage les boucles qui lui couvrent la vue, très vite je constate qu'elle est choquée, mais elle n'est pas blessée.
Je tourne la tête, James est effondré sur le sol, dans une mare de sang, une plaie béante au niveau de la tempe.
Quelqu'un vient de l'abattre !
J'écarquille les yeux, et déglutis difficilement.
Tout se passe très vite, je n'ai pas le temps d'y réfléchir :
— Il faut se casser d'ici, crachais-je en me redressant avec elle.
Mon cœur bat à la chamade, mon souffle est court, je sens presque mes mains trembler.
Je pousse la porte de l'escalier de secours, la panique s'est emparée du hall, c'est la cohue totale !
La main de Mariposa dans la mienne elle essuie le sang sur son visage avec un froid glacial, et nous nous glissons dans les allées du hall.
Perdu au milieu des cris et de la confusion autour de nous.
Mon esprit bouillonne.
On vient d'abattre James.
Quelqu'un vient d'abattre James.
Mais il a deux choix de réponses possibles qui s'offrent à moi.
Soit c'est Stonehead lui-même qui a suivi James et l'a abattu, soit c'est mon propre père qui a réussi à le traquer jusque dans le Maine.
Reste à savoir pourquoi quelqu'un aurait eu le besoin d'abattre James !?
Nous réussissons à quitter l'hôtel, emporté par la foule.
Nos pas pressés et nos respirations haletantes nous mènent rapidement vers la voiture dans laquelle nous montons.
Je démarre en deuxième vitesse, les pneus crissent sous le bitume.
Dans le véhicule l'atmosphère est électrique. J'ai un million de questions qui se bousculent dans ma tête mais rien de logique ne me vient !
Pourquoi ? Pourquoi faire ça maintenant ?
Ça rime à quoi tout ce putain de cirque, merde ! Je n'arrive pas à réfléchir correctement !
Le véhicule fuse à toute vitesse hors de l'état du Vermont pour rejoindre le Maine.
Je sors de mes pensées en entendant la boîte à gants que Mariposa ouvre.
Elle extirpe des mouchoirs avec un calme glaçant. L'instant qui suit, elle rabat le miroir pour se regarder et essuyer les quelques gouttes de sang qui sont restées sur son visage.
— Ça va, demandais-je inquiet.
— Ça va. Quelqu'un a dû le suivre.
Son ton est froid, calculateur.
C'est cette facette-là que je veux faire disparaître, celle que son frère lui a créée...
— Cette histoire va me rendre fou, murmurais-je dans un souffle.
— Ça pourrait être mon père.
Ou le mien.
— On n'aurait pas dû partir aussi rapidement, prononce-t-elle sèchement en refermant la boîte à gant.
— On n'a aucune idée de ce qu'il y avait là-bas, Mariposa.
— Ce n'est pas en fuyant que l'on obtiendra des réponses en tout cas.
Je fronce les sourcils en inclinant la tête vers elle.
— Quoi, tu voulais que je bombe le torse dans les rues comme un taureau pour que le coupable se présente à nous ?
— Ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais James devait posséder des informations suffisamment dangereuses pour que quelqu'un le suive jusqu'ici et l'abatte en plein après-midi.
— Et je te donne l'impression de ne pas avoir conscience de ça ?
— Tu me donnes juste l'impression d'avoir fui trop tôt.
Je me réajuste sur mon siège en sentant un léger goût de colère m'agripper la peau.
— T'as envie de partager quelque chose peut-être ?
— Ce n'est qu'un constat. Si c'était mon père, on aurait dû attendre !
— Si c'était ton père, Mariposa, ne pense pas une seule seconde que tu aurais pu l'affronter sans être préparée avant ! Qu'est-ce qui te prend tout d'un coup ?
— Écoute, conduis-nous dans le Maine, on n'est pas obligé d'avoir cette conversation.
Un sourire en coin nerveux m'échappe.
Mon pied s'écrase sur le frein, les pneus crissent presque résonnant autour de nous. La voiture s'arrête sur le bas-côté, je coupe le moteur puis me tourne vers elle faisant face aux bois derrière nous :
— Oui ? demandais-je en tentant de contenir ma frustration. Je t'écoute.
— Côme, démarre.
— Je t'ai demandé s'il y avait un problème Mariposa.
— À quoi tu joues là ?
— C'est exactement ce que je me demandais te concernant, donc ; oui Mariposa je t'écoute, est-ce que tu as un putain de problème !?
— Je n'ai aucun problème avec toi, je t'ai donné mon opinion, comment tu le prends ça ne regarde que toi !
— Aux dernières nouvelles, il me semble qu'on est dans la même galère toi et moi. Si tu penses que j'ai le temps pour tes remarques de merde, je t'annonce direct que ce n'est pas le cas. C'est clair pour toi ou pas, Mariposa ?
— Soit tu démarres maintenant, soit je rentre à pied.
Un nouveau rire nerveux me prend.
Je ne comprends pas vraiment ou est-ce qu'elle veut aller mais je sens que j'ai de plus en plus de mal à me canaliser. Mon souffle devient plus profond, je le fixe, ma tension atteint son paroxysme, j'ai horreur de ce détachement dans sa voix.
Il me rappelle le jour où elle s'était excusée après que mon père m'ait planté une arme sur le cœur.
J'avais horreur qu'on fasse ça, ma mère s'excusait tout le temps devant mon père et ça n'empêchait pas ses poings de s'écraser dans son ventre.
À cause de ce mauvais souvenir, ce jour-là je l'avais très mal traité et elle me l'avait fait payer.
Aujourd'hui je le comprenais, mais à l'époque j'avais détesté cette froideur.
Sauf que celle qu'elle me fait subir maintenant n'a aucune justification.
Ça fait déjà plusieurs jours qu'elle se la joue silencieuse et que je n'arrive rien à tenter avec elle. Je sens que mes yeux expriment de la frustration dans ma façon de la regarder.
Mais l'instant qui suit, elle détache sa ceinture, je n'ai même pas le temps de la retenir qu'elle a déjà ouvert sa portière qu'elle claque violemment.
— Kurwa, je vais péter un plomb !
Je sors du véhicule, mes semelles écrasent la neige blanche qui grince.
— Tu me fais quoi là ?
— Je rentre à pied. Trace ta route.
J'avance dangereusement d'elle.
— Tu me fais quoi, Mariposa, je dois faire quoi avec toi ?
Ma voix est presque tremblante, je contiens ma frustration en arrivant devant elle :
— Côme... prononce-t-elle en articulant chaque voyelle de mon nom, on n'est vraiment pas obligé, s'il te plaît.
— Remonte dans ma caisse, vite !
Elle me fixe. L'atmosphère change soudainement.
Un orage passe au-dessus de nous, ça sent très mauvais parce que je n'arrive pas à contrôler la colère que ça me fait, mes traits sont tirés, je sers des poings autant qu'elle et sa mâchoire se contracte :
— Remonte.Vite.Dans.Ma.Putain.De.Caisse.Mariposa !
Elle m'a poussé :
— Dégage !
J'ai inspiré, mes doigts tremblent je le sentais très mal celle-là :
— C'est ça que ton bâtard de frère ta appris, crachais-je emplis de rage, recommence et tu verras !
Elle s'est jetée sur moi.
Mon dos s'écrase contre le sol enneigé, je ne suis pas surpris, je retiens un rire nerveux.
Son corps heurte le mien violemment, je sens sa colère dans ses frémissements.
Un de ses poings se précipite vers moi, je l'arrête juste à temps devant ma face. La tendance change et c'est elle qui se retrouve allongée sur le sol froid. Ça ne dure pas, elle arrive à me repousser avec ses jambes contre mon ventre.
Les flocons de neige tourbillonnent autour de nous lorsque l'on se relève tous les deux, Mariposa tremble de colère, sa respiration haletante est similaire à la mienne.
J'ai envie de péter un plomb maintenant, Mariposa fonce sur moi et me pousse une fois, je recule d'un pas mais en réalité, je ne comprends rien à ce qui se passe.
Par réflexe, mes paumes saisissent brusquement le col de son manteau, je plaque son corps contre un arbre en sentant cette mauvaise tension me faire tremble de haine.
Putain il fallait que je lui fasse quoi !?
L'air est glacial et nos regards sont emplis de haine, elle respire fort, autant que j'ai l'impression que l'on se déchire tous les deux.
Une seconde fois, elle me repousse violemment, mais cette fois-ci son hurlement scinde le silence de cette nature :
— JE T'AI ATTENDU ! JE VOULAIS QUE TU REVIENNES PLUS TÔT ! POURQUOI TU N'ES PAS VENU PLUS TÔT !?
Ses accusations m'explosent en pleine face, choqué j'écarquille les yeux en comprenant qu'elle voulait me le cracher depuis bien longtemps.
Le temps que l'information me monte au cerveau, je sais déjà que, là, dans l'immédiat, je suis incapable de retenir ma colère :
— OH PARDON ! MA SŒUR NE VENAIT PAS TOUT JUSTE DE MOURIR DEVANT MES YEUX MARIPOSA ! PUTAIN MOI, TU TE FOUS DE MA GUEULE !? JE T'AI CHERCHÉ PENDANT DEUX ANS !
— JE VOULAIS QUE TOI TU ME PROTÈGES ! JE TE VOULAIS TOI ! TU NE M'AS PAS PROTÉGÉ !
— T'avais disparu ! m'écriais-je légèrement choqué. T'avais putain de disparu, merde, Mariposa ! Je n'ai jamais abandonné mes recherches pendant que toi tu m'as tourné le dos à la seconde ou ton bâtard de frère t'a retrouvé !
— ALORS, CASSE-TOI ! J'AI "DISPARUE" À CAUSE DE QUI À TON AVIS ! À CAUSE DE QUI CÔME !?
— Pourquoi tu me rejettes autant alors que je ferais tout pour toi !
Elle recule d'un pas alors que je me suis dangereusement approché d'elle. Son dos se plaque de nouveau contre cet arbre, ses accusations ne passent pas aujourd'hui, je l'ai de travers !
— J'AI FAIT DE MON MIEUX POUR TOI, hurlais-je en perdant tout contrôle, MÊME QUAND JE PENSAIS TE DÉTESTER, J'AI TOUJOURS TOUT FAIT POUR TE PROTÉGER ! J'AI PRIS DES BALLES POUR TOI ! DES COUPS POUR TOI ! Je ne PEUX PAS être responsable des blessures de TOUT LE MONDE !
Elle éclate en sanglots.
Je recule d'un pas.
C'était comme recevoir, dans c'cœur meurtri, la violence d'un poignard meurtrier.
Je déteste ces larmes, autant que cette hargne en moi qui a provoqué tout ça, et que j'ai du mal à canaliser.
Je tremble. Mes mains tremblent en regardant cette détresse dans ses iris.
Pourquoi je ne peux pas réparer ça moi ?
Pourquoi j'y arrive pas...
J'y arrive pas à lui enlever ce truc dans son regard.
— J-J'ai... J'ai fait des tellement, tellement, tellement choses horribles Côme... je n'en peux plus... je n'en peux plus...
Ma rage a chuté drastiquement. J'ai eu froid d'un coup, mon estomac tombe dans mon ventre.
Je me suis approché d'elle avec précaution.
— Il faut que tu me croies... Quand je te dis que j'ai passé deux ans à te chercher... Deux ans à sombrer en espérant que tu ne m'oublierais jamais. Je t'ai trouvé, et j'ai découvert que tu étais morte à la seconde où tu m'avais quitté, Mariposa. Et pourtant... Même si tu n'étais qu'un tas de cendre, au moins... je t'avais près de moi...
Mariposa recule, ses larmes brisent le silence de ce paysage enneigé.
Quand je m'approche, elle me pousse mollement en laissant de lourds sanglots accompagner le sifflement du vent. Nos pas craquent dans la neige à mesure que je la suis et qu'elle recule.
Je sens qu'elle est vidée, elle hésite entre une rage qui la ronge et ce désespoir qui l'enfonce.
Je crois qu'elle ne sait pas ce qu'elle doit faire, elle murmure des choses, je crois qu'elle se trouve horrible.
Elle me dit qu'elle a du sang sur les mains.
Et qu'elle n'arrive pas à se le pardonner.
Elle me dit qu'elle n'y arrive plus.
Je hais ces mots.
Ces déclarations sonnent comme des adieux.
À cet instant, ma colère part en fumée, et je comprends que Mariposa a juste besoin de moi.
— Je peux encaisser, Mariposa...
Ses poings se sont subitement abattus sur mon torse.
Toute sa frustration explose sur moi comme un feu ardent, j'ai l'impression qu'il m'explose au visage et me brûle.
Elle me hurle qu'elle me déteste plus que tout.
Et même avec ces mots-là...
Moi, je suis incapable de la détester, je préfère encore cette violence, que rien.
Et dans ses cris qui demandent à l'aide, j'ai l'impression qu'elle brûle encore au Venezuela... et que personne n'est venu l'aider.
Une émotion toute particulière me prend à la gorge, j'inspire profondément mes mains saisissant ses poignets.
— Je sais que tu as mal... Mariposa, je le sais.
Une sorte de gémissement d'horreur s'échappe d'elle, ses petites mains s'agrippent à mon pull.
La douleur que me fait ses larmes n'égale pas ce déchirement que je perçois sur ses traits de poupée.
Ses sanglots douloureux nous font nous asseoir dans la neige.
— C'est tellement i-injuste, prononce-t-elle entre deux soubresauts, je n'ai rien fait pour mériter tout ça... Je n'ai rien fait de mal...
— Je sais, murmurais-je en caressant son crâne.
Elle me serre très fort dans ses bras, sa tête s'écrase sur mon torse, elle respire très fort, mon cœur cogne contre elle.
Je n'ose pas imaginer ce que c'est.
Mariposa, ce n'est pas cette femme-là.
Celle qu'on qualifierait de légende parce qu'elle a du sang sur les mains.
Mariposa pour moi...
C'était ce petit papillon vert et apaisant qui se poserait sur mon nez au beau milieu d'une belle journée. Une petite douceur traversant nuages et beaux paysages.
C'était ça Mariposa.
La paix.
Mes bras l'étouffent sûrement. J'ai besoin de ressentir ce contact.
Ses mains dans mon dos s'agrippent à moi comme à une bouée de sauvetage. J'imagine à quel point ses ailes sont abîmées.
J'imagine à quel point ça a dû lui faire mal quand on les lui a arrachés.
À cet instant, je ne ressens plus que son cœur vibrant contre le mien. Le vent froid se pose sur mon visage, je ferme les yeux et mes lèvres se posent plusieurs fois sur son crâne.
— Je suis tellement épuisée... Je veux que tout s'arrête... J'ai constamment mal Côme.
— Je sais... Je sais, Papillon.
Un soubresaut fait trembler son corps, mes lèvres se posent une nouvelle fois sur le haut de son crâne :
— Je te montrerais que ça en vaut la peine de se battre, Mariposa, tu dois juste me faire confiance.
— J'ai-j'ai l'impression que je ne pourrais jamais guérir.
Je ferme encore les yeux...
Si elle perd espoir.
Je sais déjà que je ne pourrais rien faire.
L'idée me terrorise...
Mais dans mes caresses que j'espère rassurantes, mes lèvres articulent doucement :
— Qu'est-ce que je t'ai dit, Mariposa... Dans le noir, ou...
Elle renifle un moment. J'attends qu'elle complète nos mots. Parce qu'il fallait qu'elle sache que...
— Dans la lumière, murmure-t-elle.
— Je serais là, tu verras.
𓆃
J'ai grimacé quand la porte d'entrée a claqué. En baissant les yeux sur Mariposa, ça ne l'a pas réveillée. Je m'extirpe discrètement du lit en pinçant les lèvres comme si ça allait atténuer mes mouvements.
Lorsque nous sommes rentrés, elle avait finalement réussi à s'endormir.
Je prends quelques instants pour la regarder.
Enfin enveloppée dans un sommeil apaisant, elle dort toujours dans la même position qu'il y a deux ans.
Sur le côté droit, lèvres légèrement entrouvertes, une main sous la joue, une entre les cuisses, des chaussettes. Je me demande même comment un être humain normalement constitué peut dormir avec des putains de chaussettes.
Mais c'est Mariposa, elle, elle dort avec mes chaussettes.
J'ai l'impression que son visage est détendu, j'espère qu'elle rêve cette fois-ci.
Je finis par quitter la chambre en faisant attention à ne pas faire grincer le parquet sous mes pas.
Une fois dans le couloir, je ferme doucement la porte derrière moi. Je me dirige vers le salon pour découvrir Sashæ qui s'était penché pour embrasser Lyne :
— Pourquoi tu marches sur la pointe des pieds toi, me questionne-t-il en se débarrassant de sa veste.
— Mariposa dort.
— Ah merde ! Désolé pour la porte, je ne penserais pas que ça claquerait si fort, chuchote-t-il.
— Pourquoi tu rentres que maintenant ?
— Alors déjà, bonsoir mon bébé polonais que j'aime. Ensuite, si tu avais choisi une maison moins loin du centre peut-être que je serais rentré avant. Mais j'ai pris de quoi manger, et j'ai fait quelques courses.
Mes yeux se plantent dans ceux de Lyne, elle nous regarde les sourcils tortillés d'un air curieux.
Mais elle finit par secouer la tête un sourire en coin. Elle rapproche son ordinateur d'elle, Sashæ s'assoit à côté d'elle en déballant les sacs pratiques qui contiennent sa nourriture emportée.
— J'ai déposé les courses dans la cuisine, articule-t-il en se jetant sur son riz au poulet. La bouche pleine il me dit : je sais que tu ne vas pas manger ça.
Je m'assois sur le petit canapé à sa droite, et Sashæ me pointe de sa fourchette :
— Je pense que ton père traîne dans des affaires de proxénétisme, Côme.
Je fronce les sourcils, Sashæ continue d'engloutir son plat :
— J'ai rien trouvé de très concret, pourtant je suis parti loin, mais j'ai trouvé un type, un ancien procureur, il est à la retraite, mais il m'a expliqué qu'il y a seize ans, il a participé à quelques affaires concernant un réseau de trafic d'être humain, le nom de ton père et son père est ressorti. Franchement je n'en sais pas plus.
On volait sur le marché gris, on trafiquait de la drogue aussi, mais je n'étais pas encore au courant que mon père trafiquait des filles. Je déglutis difficilement, Lyne et moi-même fixons Sashæ qui continue de manger comme s'il ne vient pas de m'annoncer que mon père trempe sûrement dans le proxénétisme.
Je soupire longuement et ma tête se cale contre le dossier du siège.
Mes yeux se perdent sur le plafond, que je me laisse envahir par mes pensées, les événements de ces derniers jours pèsent lourd sur mon esprit. Il y a beaucoup trop d'informations à digérer sur le coup :
— James s'est pris une balle dans la tête, annonçais-je sans préambule.
Sashæ s'étouffe, son expression se fige en me regardant comme pour déceler un mensonge dans mon annonce :
— Par qui ?
— Ça, je n'en sais rien... Mais... Sage m'a appelé, mon père me traque, il doit avoir de sérieux problème avec son business, ça pourrait être lui.
— Merde ! articule-t-il en mâchant, ça va très mal se finir cette histoire avec ton père, Côme.
— Faudrait que tu trouves des informations sur un Eight Jack, ou Jack D.
— J'ai déjà entendu ce nom.
Ma tête reprend sa position normal et je plante mon regard dans celui de Lyne qui vient de parler :
— Qu'est-ce que tu sais sur lui ? lui demande Sashæ.
— Honnêtement, rien. J'ai simplement entendu son nom dans la bouche de Bruce au club. Je pense qu'il le connaît lui, du moins il doit posséder des informations sur lui. J'ai essayé d'interroger une fille au Souls Club, elle m'avait l'air tellement effrayée qu'elle n'a rien lâché, je ne l'ai plus jamais revue. Elle avait un tatouage de petites ailes sur sa main gauche, et j'ai vu plusieurs filles avec le même. Ça doit sûrement être un signe d'appartenance au club...
J'ai bruyamment expiré. Ma tête est en train d'exploser.
Je regarde Sashæ dans un dernier espoir d'avoir des réponses, mais il n'a pas l'air de pouvoir m'aider sur le coup.
J'ai l'impression que les réponses sont juste là devant moi mais que le cœur du problème est bien pire que ce que je pourrais imaginer.
Bien pire.
𓆃
Re ⭐️ !
📜 C'est l'heure du Tea time : ☕️🫖🧋: Dites moi tout ce que vous en avez pensé de ce chapitre ?
Bon, oui, c'est le come-back de VALENTINA, sur Wattpad. Autant je suis heureuse que vous le retrouviez, autant je me sens triste de ne pas avoir pu tenir mon engagement et ma promesse envers vous. (Pour le moment, on n'abandonne rien !)
En ce moment, je me sens mi-stressée, mi-apaisée, je ne sais pas vraiment me positionner c'est trop bizarre, MDR, mais ça va le faire, Kheir in sha'Allah !
Mais encore une fois, je ne sais pas comment vous remercier, pour l'accueil que vous avez réservé à VALENTINA, honnêtement je ne m'y attendais pas, j'avais très très peur des réactions mais au final, fidèle à vous même, je n'ai eu que de la bienveillance 🥹❤️.
Mais je tiendrais ma promesses comme je l'expliquais dans la note, in sha'Allah, on y arrivera avec Valentina 🤲🏾 !
Bon, bon, je vous laisse !
Gros bisous mes starlettes ! ❤️
On se retrouve très vite in sha'Allah ! Love you ! ❤️
Bisous bye ! 📸
@𝐚𝐳𝐫𝐚.𝐫𝐞𝐞𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦
xoxo, Azra.
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