CHAPITRE 16: Noir et lumière.
Coucou guyyys, ça-va ? 🌹
C'est le dernier chapitre avant le ramadan, et ouiiii ! Je prends un congé de 1 mois MDR !
(Je vous laisse quand même avec 9K de mots histoire de pas vous laisser trop dans la difficulté de la nouvelle MDR !)
TW: TCA (Trouble compulsif alimentaire), suicide.
Bonne Lecture! 📖
Xoxo - Iamkunafa. 🍓
𓆃
MARIPOSA.
Je n'ai rien avalé depuis cette omelette que ma mère m'avait fait. Mon ventre gargouille et pourtant la simple idée de manger me provoque des sueurs froides. Mais je sens que bientôt je vais passer de l'autre côté de la crise. Je me retrouverais à manger à m'en faire mal au ventre sans en tirer aucun plaisir. Me goinfrer pour compenser la peur que j'ai dans la tête.
En attendant, je me punis en m'affamant.
Assise sur une chaise positionnée devant la baie vitrée de la chambre, à fixer le paysage. Je vois la vie en noir en blanc. Je suis restée comme ça toute la journée.
Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit non plus, parce que je voyais la tête de mon père, celle qui est déformée. Comme un monstre sorti des enfers, sa nouvelle face m'horrifie au point où j'ai parfois des poussées de panique qui m'empêchent de respirer pendant plusieurs longues secondes.
Le matin Côme est venu me dire qu'il devait s'absenter quelques heures, et qu'Alexander allait rester avec moi pour la journée. Je ne lui ai pas répondu. Effectivement Alexander avait fait plusieurs aller-retour dans la chambre pour s'assurer que tout allait bien, il m'avait proposé à manger, ce que j'ai refusé.
Mon ventre me fait mal, je meurs de faim. Mais j'ignore les symptômes.
Il y a plusieurs choses que je veux faire dans cette vie. Mais en y repensant, je ne suis même pas sûre d'y survivre.
J'ai regardé le ciel se faire avaler par la nuit tombante.
C'est à ce moment que je me suis levée. Mes jambes sont engourdies et j'ai mal aux fesses à force d'être restée assise toute la journée.
J'ai refermé discrètement la porte de la salle-de-bain. Je ne me suis pas attardée sur mon reflet sur le miroir du placard, il me dégoûte. Tout me dégoûte. Je fouille dans le tiroir en face de moi, ma main a saisi sans réfléchir un flacon jaune: "antipsychotiques", prescrit pour un patient au nom de Spencer Lincoln.
Sûrement une fausse identité de Côme pour qu'on ne remonte pas jusque lui. Je ne savais pas qu'il prenait ce type de médicament. Mais ça ne m'a pas vraiment étonné. Au vu des paralysies du sommeil qu'il faisait, les choses qu'il devait voir ne doivent pas être très drôles.
Peu m'importe, mon cerveau agit de façon robotique. Le bouchon trouve place sur le rebord de l'évier. Je fais sauter une quinzaine de pilules qui tombent dans le creux de ma main. J'ai fixé ces formes rondes et laiteuses en faisant attention à ne pas les faire tomber.
Après ça, peut-être que ce chaos dans ma tête s'arrêtera enfin. Je veux ressentir la même sensation de vide après que Mabel se soit jetée du toit avec moi.
— Tu savais qu'un surdosage de ces trucs pouvait provoquer des insuffisances rénales, allant jusqu'au coma.
Je sursaute soudainement, les pilules m'échappent et ricochent dans le lavabo. Elles roulent dans un mouvement circulaire sur la paroi de l'évier avant de s'engouffrer dans le siphon. Je lève les yeux sur le miroir et croise un regard bleu azur pénétrant.
— Ça peut aussi provoquer, des tremblements, des convulsions, des hallucinations, tout un tas de trucs pas très agréable que je suis sûr tu voudrais éviter.
Il ne reste que quelques comprimés dans ma main. Je le fixe à travers le reflet, appuyé contre le chambranle de la porte, ses sourcils noirs créent une ombre au-dessus des yeux. Je ne sais pas comment je le sais, mais je suis persuadée que c'est Sashæ.
Son énergie est différente de son frère. Alexander c'est un océan sombre et profond. Malgré les vagues je sens que cette mer ne deviendra jamais un typhon. Tandis que Sashæ, malgré le peu de fois où j'ai croisé sa route, je peux dire qu'il me donne la sensation qu'il est comme une brise légère, celle qui passe au bon moment dans une journée chaude d'été. Le genre à nous faire sourire car il rend les brûlures du soleil plus agréable. Néanmoins, en voyant la peine sur son visage au Vénézuéla après la mort de Lyra, j'ai très vite compris que cette brise pouvait aussi se transformer en une dangereuse tornade si elle est poussée un peu trop à bout.
— Et puis, Côme a plus besoin de ces pilules que toi, tu ne penses pas ? Ça serait dommage de lui piquer ses médicaments. Déjà qu'il supporte à peine mes baskets dans sa cuisine ne le laissons pas devenir complètement fou.
J'expire longuement. Aucun mot n'est sorti de ma bouche mais j'ai remis le reste des pilules dans le flacon. Mes paumes tremblantes ont pris appui sur le rebord de l'évier, je baisse les yeux en sentant cette adrénaline que j'avais durant toute la journée rechuter soudainement.
Un sentiment de peur panique prend possession de ma poitrine, l'estomac qui se retourne. Je réalise mon geste tout d'un coup en me rendant compte qu'à quelques minutes près, ça aurait été trop tard...
Je serais retournée dormir en espérant ne jamais rouvrir les yeux.
Sashæ vient de me sauver la vie.
— T'as toujours pas mangé, et Côme rentrera sûrement très tard. Je te propose de commander un truc qui te plaît histoire que tu ne t'affames pas.
En relevant la tête, je croise son regard toujours par le biais du miroir.
Je ne l'ai pas suffisamment côtoyé, et je n'ai plus le cœur à faire confiance à qui que ce soit pour penser une seconde qu'il me veut du bien. Instantanément je me méfie de lui :
— Qu'est-ce que tu en as à foutre que je m'affame ou pas ?
Ma réponse agressive ne l'impressionne pas. Au contraire, ses bras se croisent calmement sous sa poitrine. Je crois même apercevoir un léger sourire narquois en coin.
Quand je l'analyse, je constate qu'il a les mêmes bagues qu'Alexander. Ils s'habillent plus ou moins de la même façon. La même coiffure. Honnêtement, en dehors de leur attitude, c'est quasi impossible de les différencier.
— Côme en a quelque chose à foutre que tu t'affames ou pas.
— Ça ne répond pas à ma question.
— Je remplace Alexander et ça serait con de perdre mon job parce que j'aurais ton cadavre dans les bras. Me faire cogner par Côme ça ne me dit rien et j'avais des questions sur ta routine capillaire.
— Je n'ai pas besoin d'un Baby-sitter ! crachais-je après que son petit rire en coin m'ait agacé.
— Mademoiselle, je t'arrête tout de suite. Je suis un hacker, de renom, une profession qui mérite un peu plus de respect, tu n'es pas d'accord avec moi ?
Je le regarde, les sourcils froncés. Cette blague sort tellement de son contexte que je ne sais même pas si ça vaut la peine de répondre. Il parle de façon aléatoire, j'ai l'impression que lui-même ne sait même pas quelle prochaine connerie va sortir de sa bouche.
Soudain, il se met à rire, tandis que je reste de marbre. En ne comprenant pas son soudain élan de joie.
— Ok, ok, j'abandonne, dit-il en levant les mains, kourva, t'es pas la plus rigolote du coin toi. Tout ce que je veux dire, c'est que Côme lui il s'inquiète pour toi. Donc, ne m'oblige pas à te préparer à manger parce que pour le coup, c'est sûr que tu mourras.
Je reste bloquée quelques secondes sur sa tentative de prononciation du mot: Kurwa. (Putain)
Je retiens presque un rire nerveux.
Après un moment, mon regard se perd dans le vide juste quelques instants. Je ne sais pas quoi dire. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si insistant. Et en même temps sa décontraction me donne des idées. Je me redresse et je me tourne finalement vers lui. Il incline légèrement la tête sur le côté :
— D'accord. Je veux bien manger quelque chose, dis-je finalement.
Il me sourit.
— En voilà des mots qui me plaisent, tu manger veux quoi ? Je mange tout sauf du riz brun et du quinoa.
— Je voudrais manger dehors.
Sa tête s'incline de l'autre côté.
— T'es sûre ?
Je fais oui de la tête.
— Ok, enfile quelque chose, on sort.
La surprise me fait hausser les sourcils une seconde. Je ne m'attendais pas à ce qu'il accepte aussi facilement, honnêtement j'aurais pensé avoir une énième interdiction de sortie, mais l'idée me réjouit tout d'un coup. Je m'extirpe rapidement de cette salle-de-bain et me dirige vers le dressing de Côme.
J'ai cherché quelque chose de décent à porter, et en fouillant j'ai opté pour un t-shirt qui dépassait mes fesses. Je l'ai habillé d'une de ses ceintures pour en faire une robe. J'ai glissé sur mes épaules un très long manteau noir qui n'était pas à ma taille mais nous étions en plein mois de novembre. Je sors du dressing et longe le couloir. Je le vois assis sur le canapé du salon. Pendant une seconde je me suis demandé pourquoi il se montre si avenant avec moi, mais les questions me sont restées en suspend, je n'ai qu'un seul objectif ce soir, c'est d'oublier cette vie.
— Très original la "Côme dress".
Il s'est levé avec un sourire. Je plisse des yeux en l'analysant. Je ne le cerne pas encore.
J'ai repris mes talons rangés soigneusement à l'entrée, puis nous sommes sortis de l'appartement. Sashæ avait les clés. Il a claqué la porte avant de les faire tourner autour de son index jusque l'ascenseur. Le bruit me provoquait des sueurs froides. Il me rappelait le cliquetis de celle que mon père gardait autour de sa ceinture.
Un frisson me prend, j'appuie sur le bouton. Son épaule s'appuie contre le mur, le bruit s'arrête enfin, je le fixe, lui aussi :
— Quoi, on dirait que tu vas me tuer ? déclare-t-il un léger sourire inquiet en coin.
Je ne réponds rien, ses cheveux noirs se dressent élégamment en frange vers l'arrière à la manière d'un "old money boy". J'essaye de cerner le personnage, sa peau est très blanche, il est grand, et très musclé, plus que Côme. Un truc en moi me dit que malgré sa décontraction, il s'adapte aussi à mon comportement, comme s'il s'assurait de ne pas en faire trop avec moi. Après tout, on ne se connaissait pas.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent dans un tintement sonore :
— Tu me fais flipper à me fixer comme ça, tu me prépares un sale coup ou quoi ? Genre t'enfuir dès qu'on aura mis un bien dehors ?
— Tu ferais quoi si c'était le cas, le testais-je en appuyant sur le bouton de rez-de-chaussée.
— Tu essayerais ?
— Peut-être.
— À ce jour, la personne qui a réussi à m'échapper n'est pas encore née, petit monstre.
Un rictus plisse les traits de mon visage. Son large sourire me rappelle encore Damon Salvatore. Je ne sais pas quoi penser de lui, mais une chose est sûre il est suffisamment confiant pour penser que même si j'essayais, il saurait me retrouver et vite fait, bien fait.
Je garde cette information en tête.
Quand nous arrivons dans la rue. Le vent frais le colle à la peau de mon visage et s'infiltre entre les pans du manteau refroidissant mes cuisses, les rues sont calmes, je n'entends que mes talons claquant contre le bitume lisse.
— Par contre, le véhicule pour la soirée ça sera nos pieds, me sourit-il.
— Je sais où je veux aller, ça doit être à une quinzaine de minutes d'ici.
Je commence à descendre la rue :
— Eh dis donc, créature, tu m'emmenais pas dans un guet-apens tout de même ? Je déteste être pris au dépourvu !
— Ne t'en fais pas, à moins que Mabel revienne d'entre les morts, on va juste manger.
— Ouais, j'espère bien parce que je ne suis pas encore marié, et je n'ai pas encore choisi mes vaches.
J'ignore sa réflexion. Sashæ s'est mis à siffler derrière-moi. J'entends le son des clés qui tournent autour de son index. Sa décontraction me fait presque rire. Pendant un instant je pense à Côme et je comprends pourquoi il reste avec lui. Sashæ est littéralement son opposé.
Au bout d'une quinzaine de minutes, j'entends les basses d'une musique au rythme afro. Plus je m'approche et plus j'ai l'impression que la musique fait vibrer le mur de la rue. Des filles s'engouffrent à l'intérieur du club, en mini-jupes et talons aiguilles qui claquent sur le bitume.
Je me retrouve devant la devanture du club. Aguicheuse, c'est écrit "Mama Rumba" en néons aux lumières rouges. L'odeur de l'alcool s'imprègne immédiatement dans mes poumons. Je sens Sashæ derrière-moi, il ne dit rien quand je fais un pas vers le videur baraqué aux lunettes de soleil noires posées sur le nez. Il pousse la porte pour moi sans un mot, Sashæ me suit.
À la seconde où mon talon passe l'encadrement, je sens une exaltation me prendre. Immédiatement je suis assailli par une musique assourdissante qui résonne dans mes tympans. Je sens les corps de quelques filles dansant au rythme de la musique se frôler parfois au mien. Cette odeur d'alcool se multiplie.
Je regarde autour de moi, les murs sont recouverts de lumières multicolores illuminant le club de façon hypnotique. Il y a des coins à l'étage pour les clients qui cherchent un peu plus d'intimité.
Je ne sais pas ce que je ressens à ce moment mais je ne réfléchis plus. Je me dirige vers le bar et interpelle le serveur qui accourt presque vers moi. Je lui hurle de nous servir deux liqueurs d'amaretto. Il acquiesce et je repère au loin un espace vers une table libre dans un coin.
— Va t'asseoir je reviens, hurlé-je à Sashæ.
Sans en demander son reste, il acquiesce et se dirige vers le canapé de libre. Le serveur revient avec mes shots et je lui demande de revenir nous servir, il acquiesce d'un hochement de tête.
Je prends les deux petits verres avant de me faufiler vers Sashæ. Je m'assois plus ou moins en face de lui en glissant son verre vers lui. J'enlève ma veste, et il le prend sans broncher et nous l'avalons cul sec en même temps. Je grimace toujours face au goût qui me brûle la gorge et mon ventre. Mais honnêtement, si je peux oublier le temps d'une soirée, je comptais bien me forcer à boire.
Je suis étonnée que Sashæ ne semble absolument pas perturbé par la situation bien au contraire. Il s'accommode à l'ambiance animée du club, j'ai même bien l'impression qu'il est très à l'aise.
— Tu comptes manger quoi exactement ici, mis à part des apéritifs ? Me hurle-t-il pour couvrir les basses assourdissantes de la musique.
— Je mangerais après, répliquais-je sur le même ton.
Il incline la tête une seconde avant de la hocher puis il me dit :
— T'aurais dû commander du Żubrówka, j'ai jamais goûté ce truc !
— Tu ne rates rien, c'est dégueulasse !
— J'ai du mal à te croire là, Côme est un homme de goût !
— Le serveur revient, je vais lui demander de nous en apporter !
Effectivement le serveur est revenu avec nos boissons. Je lui ai commandé plusieurs autres alcools dont du Żubrówka qu'il déposa sur notre table quelques minutes plus-tard. Sashæ porte la boisson à ses lèvres.
— Quelle merde ! Mais c'est affreux ce truc !
Peut-être que les quelques verres que j'ai bus ont fait effet, parce que j'ai éclaté de rire sans me contrôler.
— Et il boit vraiment que ça ce polonais !? Mais quel escroc ! Et le pire c'est qu'il se la joue fin gourmet avec cette boisson venue tout droit des enfers ! "Moi, je ne bois que du Żubrówka." J'aurais du m'en douter dès que je l'ai vu prendre du riz brun, putain il m'a bien eu !
Son imitation me fit rire une nouvelle fois. Le serveur est encore venu nous déposer des boissons. Sashæ boit en même temps que moi.
Je regarde autour de moi. Le night club est bondé, les gens dansent et boivent sans se soucier de rien. Un peu plus loin, je remarque un groupe de filles à la peau colorées de vert, de rouge, de rose à cause des néons qui s'amusent sur la piste de danse. Elles ont l'air de véritablement s'éclater, elles sourient et rient. Insouciante. L'image de Stella me revient en mémoire. Je me dépêche d'enchaîner les verres pour oublier.
Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé entre le moment ou nous nous sommes assis et maintenant, mais ça faisait peut-être cinq bonnes minutes qu'il était en train de me parler de son "métier" de hacker. Il me parlait d'un modèle d'ordinateur qu'il pouvait offrir à sa copine.
— Est-ce que tu m'écoutes au moins ?
Je tourne la tête vers Sashæ. Je crois que je tangue légèrement. La musique à l'air de s'être décuplée dans mes oreilles, elle fait cogner mon cœur violemment contre ma cage thoracique. Je me sens parfois danser et chanter sans me contrôler, et Sashæ fait de même !
— Non ! J'ai rien écouté !
— Ça, c'est vraiment pas cool, petit monstre !
Sashæ ingurgite un verre à la manière d'un alcoolique anonyme. Il oscille légèrement comme moi. Nous sommes officiellement bourrés ! Je me suis mise à rire devant notre façon ridicule de se balancer. Il m'a rejoint dans mon hilarité et son rire puissant est assez communicatif au bout d'un moment je n'arrive plus a arrêté. L'instant d'après une musique au tempo électro retentit, des faisceaux de lumière verts sondent la pièce, Sashæ se met à danser d'une façon ridicule.
Les serveurs reviennent à chaque fois que nos verres se vident.
— Alors, m'interpelle Sashæ en approchant gauchement son visage un peu trop près du mien, pourquoi on est ici !?
Sa tête se rythmait au tempo de la musique.
— Je voulais penser à autre chose que mourir !
L'alcool délie ma langue, je me laisse parler sans me contrôler.
Il continue à danser comme si je venais de lui dire que j'avais fait des pancakes à midi, cette réaction me fait une nouvelle fois éclater de rire :
— Tu sais, petit monstre, moi aussi un jour j'en ai avalé un flacon comme ça !
Tout d'un coup c'est moi qui me laisse aller au tempo de la musique. Je le regarde, il a un verre dans la main :
— Après la mort de mon père, je suis passé par tout un tas de trucs pas très marrant du tout, plus rien n'avait de sens. Si mon frère n'était pas rentré plus tôt ce jour-là, je ne serais pas avec toi aujourd'hui ! Comme quoi, vive la vie !
Il lève son verre vers personne et fait mine de trinquer avec personne aussi.
Un frisson me parcourut l'échine, je saisis un nouveau verre. À ce stade je ne sais même plus ce que je bois. L'alcool se mélange dans mon sang et tant que ça m'enivre alors soit-il ainsi.
— Une chose est sûre, heureusement que ma tentative a raté ! Les choses finissent toujours par rentrer dans l'ordre crois-moi, regarde, maintenant j'ai une copine et elle est d'accord pour qu'on ait trois vaches, j'en voulais cinq mais elle m'a dit que ça allait faire trop ! Je ne suis pas forcément d'accord parce que si on prend les choses dans leur contexte...
Il a continué de débiter un discours sur l'importance d'avoir des vaches dans son jardin. Je le regarde danser. Sashæ a un monde tout à lui dans lequel il arrive à faire ressortir ce côté complètement décontracté et détaché.
Mais je ne sais pourquoi, au fond de moi quelque chose me dit que la mort de son père a dû l'affecter d'une façon beaucoup plus tragique qu'il le dit ou qu'il le laisse voir. Je pense même à un point qu'on n'imagine pas... Néanmoins mais il a choisi de vivre et d'afficher ce sourire peut-être faux au quotidien.
— J'ai retrouvé ma meilleure-amie, hurlais-je pour couvrir le tempo de la musique.
Il me regarde en inclinant la tête, il n'a pas compris :
— J'avais une meilleure-amie, elle s'appelait Stella ! Elle est morte à cause de moi !
Sashæ s'est penché vers moi de façon à ce que son oreille soit vers ma bouche :
— Je l'ai retrouvé dans un bordel en Italie !
Une vive tristesse s'empare de moi, je ne sais pas pourquoi je lui dis tout ça mais j'ai besoin de me dédouaner de ce secret que je garde depuis presque un an.
— Tu sais, cette histoire a commencé à cause d'un mec, Alejandro Ruiz ! J'étais simplement venue rendre visite à leur petite sœur, Ava, elle venait d'accoucher, j'ai pensé que c'était une bonne idée, sauf que j'ai entendu les Ruiz parler de détruire l'empire des King !
Sashæ reste attentif parfois il hoche la tête pour me signifier qu'il écoute :
— Ces types, ils ont mis une balle dans la tête de mon père ! Et ils ont kidnappé Stella ! Au bout d'un an au Vénézuéla, je suis allée m'occuper d'Alejandro personnellement, il m'a donné un tuyau pour la retrouver !
J'avale une gorgée d'alcool pour me donner plus de courage.
— Je suis arrivée en Italie le lendemain ! Ce que j'ai vu là-bas je n'arrive pas à l'oublier ! Elle était piégée dans ce merdier depuis plus de deux ans ! Stella avait subi tellement de violence sexuelle, émotionnelle et physique, couplée avec la cocaïne que ce réseau donnait aux filles pour les rendre dépendantes, elle ne m'a même pas reconnu !
Un violent spasme douloureux écrase mon estomac. Les images de Stella d'une maigreur alarmante me reviennent en mémoire.
Je me souviens encore du jour où je suis entrée dans la "chambre" qu'elle occupait. Dans ce bordel devant lequel tout le monde fermait les yeux. De riches hommes d'affaires payaient pour entrer dans cette maison close. Et à partir du moment où ils avaient posé les billets sur la table, ils considéraient que ses filles étaient leur objet. Elles étaient juste un service. Un corps a souillé le temps de quelques heures avant de rentrer chez eux retrouver leur femme et leur enfant.
Stella subissait des viols tous les jours. Plusieurs fois par jour. Par une vingtaine de personnes différentes. Elle tenait le coup avec la drogue dure, sa peau était devenue jaunâtre, à la limite du grisâtre. Ses cheveux étaient devenus fins. Elle avait les dents abîmées, elle qui souriait comme une étoile elle avait l'air d'avoir pris dix ans !
Stella était devenue un service vendu à qui pouvait se l'offrir pour le profit d'hommes comme Alejandro.
— J'ai réussi à la sortir de là ! Je l'ai planqué dans un hôtel juste quelques heures pour faire brûler cette maison close et mettre hors d'état de nuire tous ceux qui avaient participer de près ou de loin à tout ça !
Mon cœur se soulève, et finalement j'articule douloureusement :
— Quand je suis rentrée, elle s'était coupé les veines. C'était trop tard.
Sashæ plonge son regard dans le mien. Malgré l'alcool qui coule dans nos veines, nous sommes tous les deux pris d'une forte émotion. Je vois dans ses yeux qu'il est désolé pour moi et je retiens mes larmes.
Mais l'heure n'est plus aux pleurs. J'ai enterré Stella près de chez nous à Chicago, mais je ne suis jamais retournée la voir.
Jusqu'à maintenant j'étais toujours une amie de merde.
— Tu as fait tout ce que tu pouvais ! Tu n'es pas responsable, Mariposa !
Mon cœur se compresse d'un coup.
J'aurais aimé pouvoir faire plus ! Ma faiblesse d'il y a deux ans a été le déclencheur de tous ces cauchemars ! J'aurais pu changer le cours de l'histoire si seulement j'avais écouté Stella et que je n'étais jamais partie voir Ava.
Pendant un moment, les leds rouges se collent sur ma peau. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je me laisse sombrer dans une chambre noire dans laquelle je ressasse tout ce que j'ai dû faire pour survivre jusqu'ici.
— Je pense que tu devrais te pardonner pour ça, me hurle Sashæ, ce qui m'extirpe de mes pensées. Tu sais, parfois le pire ce ne sont pas les épreuves, le pire c'est de guérir ! Des fois tu crois que la destruction c'est cool, parce que ça aide à se focaliser sur la colère plutôt que ce qui te fait vraiment mal, mais crois-moi petit monstre, détruire, ça prend une seconde, guérir peut prendre une éternité et c'est à toi de choisir; tu te bats et tu vis, ou tu abandonnes et tu meurs !
J'avale une nouvelle gorgée d'alcool. Ses paroles ont résonné comme un écho effrayant dans mon crâne.
"Détruire, ça prend une seconde, guérir peut prendre une éternité et c'est à toi de choisir; tu te bats et tu vis, ou tu abandonnes et tu meurs !"
Ça m'a fait penser à ce que ma mère m'a dit lorsque je lui ai annoncé le décès de mon frère : il avait choisi la mort depuis bien longtemps...
Alors est-ce que moi, j'étais prête à me pardonner ?
Après tout ce que j'avais fait ?
Aveuglé par mon frère, je me suis tant laissée manipuler pendant deux ans au point ou je ne sais même plus qui je suis. J'enchaîne d'autres shots en espérant que la liqueur m'enivre assez pour oublier !
— Mais justement, renchérit-il en hurlant dans mon oreille, c'est à ça que servent les orages ! Avant d'un traverser un tu es tout blanc, tu en ressors gris, parfois noir, et certains n'en ressortent jamais ! Mais quand tu fais le choix de guérir, tu comprends que ton pouvoir réside dans ta façon de répondre à la douleur !
Je rive mes yeux dans les siens.
Au début je n'ai pas compris la sensation que j'ai ressentie au niveau de ma poitrine. Un mélange d'angoisse et de peur. Les leds multicolores teintent ma peau et je sens mon cœur tambouriner. Mon cerveau s'est mis à m'illustrer tous les derniers évènements traumatisants que j'ai subits ces trois dernières années.
Néanmoins, les mots de Sashæ ont suscité une vive réaction dans ma tête. Je me sens incapable de le traverser cet orage, selon moi j'étais de ceux qui n'en ressortirait jamais.
J'ingurgite un nouveau shot qui me brûle la gorge. Je ne me rends pas compte de mon niveau d'alcoolémie, mes membres sont vraiment très lourds.
L'honnête vérité c'est que je n'ai jamais essayé de le traverser cet orage. Je préférai abandonner maintenant sans douleur, plutôt que d'accepter que toutes ces cicatrices abîment la toile de ma vie et que peut-être quelqu'un puisse passer un coup de pinceau sur mes entailles. Je ne voulais pas voir le tableau final, alors je me conforte dans ma souffrance... mais les paroles de Sashæ résonnent dans ma tête.
Tout d'un coup, le tempo de "Memories" de David Guetta retentit dans le club. Sashæ en levant l'index en l'air, hurle :
— Tout ce qui se passe après ce verre, c'est la sélection naturelle qui l'aura décidé, baby !
Il saisit le verre de Żubrówka qu'on avait laissé poser sur la table et l'avale cul sec en grimaçant d'horreur, un nouveau rire fait trembler mon corps.
Il a crié si fort que les gens qui dansaient devant nous l'avaient presque tous entendu. Ils ont tourné la tête vers lui. Puis il m'a cherché du regard, avant de me saisir par le bras, m'a fait monter sur la table, je ne ressens plus aucune honte. Je vacille, mes jambes sont engourdies mais j'ai décidé de tout ignorer à cet instant, tous les deux ont s'est mis a danser n'importe comment sur la table.
Je ris aux éclats, grâce à l'alcool certes, mais je ris quand même. On imite des gestes de danse comme dans les années soixante en faisant passer nos doigts sous le signe peace devant nos yeux. On est absolument ridicule ! Mais putain j'ai mal au ventre à force de rire ! Sashæ s'est mis à sauter sur la table, honnêtement je l'ai suivi dans son mouvement, il fait danser tout le club, les gens le pointe du doigt en riant et au moment ou les "ooh-ooh-ooh-ooh-ooh-ooh", retentissent, les gens se taisent pour nous laisser le hurler au rythme de la musique.
Je me suis laissée emporter, je ne danse pas vraiment, c'est à peine si j'arrive à rester droite, je mime un micro de mon poing et agit comme un DJ avec son public. Et quand la musique s'est terminée, on a hurlé "encore une fois" et on a incité la foule faire de même si fort que le son est repassé une deuxième fois. Sashæ a pris mes mains et il m'a fait danser comme un bébé à qui on tient les mains pour l'aider à marcher.
Sur le moment, je me suis sentie totalement libre !
"All the crazy shit I did tonight (Toutes les conneries dingues que j'ai faites hier soir)
Those will be the best memories (Ce seront les meilleurs souvenirs)
I just wanna let it go for the night (Je veux juste les laisser pour la nuit)
That would be the best therapy for me (Ça sera la meilleure thérapie pour moi)"
Les paroles parlent pour moi. Je voulais juste oublier le temps d'une nuit que j'avais des morts sur la conscience et du sang sur les mains.
À un moment, Sashæ a lâché mes mains. Il extirpe son téléphone de sa poche:
— Allo ! S'écrit-il.
Je me laisse emporter par le rythme de la foule mais la musique change pour les beats plus lourds de Watcha Say. Dès les premiers échos de la voix de Jason Derulo, mon cerveau se mit à penser immédiatement à Stella. Pendant une seconde je ferme les yeux, me souvenir me submergent. Cette musique, on la connaissait par cœur, on a passé tellement de moments à la hurler en boucle dans sa chambre que je ne compte plus le nombre de fois où sa mère nous a mis frapper avec ses torchons. Mon cœur bat très fort, ces moments-là, je savais que je les revivrais que dans mes souvenirs.
Si je m'en souvenais...
— Je ne t'entends pas, bébé, mais je suis complètement sobre, j'te jure ! Je n'ai pas bu une seule goûte de ce Żubrówka dégueulasse !
La voix de Sashæ me sort de ma nostalgie, j'éclate de rire.
— Qui est-ce, m'écriais-je.
— C'est mon mec ! Ça lui arrive d'être un peu jaloux !
De nouveau un rire me prend mais l'instant qui suit Sashæ colle le téléphone au niveau de mes joues, je le réajuste maladroitement sur mon oreille :
— Allô, le mec de Sashæ !? Il dit la vérité, on est complètement sobre !
— « Tu es où Mariposa ? »
Je me suis raidie immédiatement. Je reconnais tout de suite la voix rauque de Côme qui me déclenche une soudaine vague de chaleur dans mon bas ventre. J'inspire d'un coup en sentant des frissons m'emprisonner. Le temps d'une seconde, j'ai l'impression que l'alcool se dissipe pour laisser mes sensations me submerger.
— Côme... ?
— Donne-moi l'adresse, Mariposa, m'ordonne-t-il d'une voix contrôlé.
Sa voix me donne chaud tout d'un coup. Je sens mes joues s'enflammer, je ne sais pas si c'est l'effet de l'ivresse, mais j'ai l'impression qu'elle est cent fois plus rauque que d'habitude.
Sashæ me reprend le téléphone des mains et le colle à son oreille :
— On est à quinze minutes d'ici, au "Mama Rumba" on rentre d-
Il regarde l'écran de son téléphone. Plus de batterie, il a hurlé :
— Mmm, whatcha saaaaaay !
Ses deux index dirigés vers la foule, j'ai tout de suite enchaîné avec la suite de la musique. On claque des doigts, en mimant les clips des années 2000. Il essaye de se la jouer Justin Timberlake et honnêtement c'est hilarant ! Mais tout d'un coup, il glisse et se ramasse maladroitement sur le sol. Je me suis entendu hurlé de rire. Mes larmes glissent sur mes joues à cause de sa chute qui tourne en boucle dans ma tête !
Je veux lui demander s'il va bien, mais je suis prise d'une hilarité incontrôlable ! Sashæ se redresse et lève l'index au ciel ! Les gens autour de nous l'acclament en applaudissant, quelqu'un fait gicler une bouteille de champagne sur nous, je me laisse aspergée en hurlant pendant que mon t-shirt devient collant et totalement transparent.
Soudainement le jet s'arrête et je sens une pression autour de mes jambes. Je renverse un peu de boisson de mon verre lorsqu'on me fait descendre de la table. Je n'ai pas eu le temps de hurler que mon regard est tombé dans les iris de Côme, teinté des néons verts. J'ai titubé lorsque mes pieds ont retrouvé le sol, il m'a soutenu de sa poigne sous mon bras. Envahi de frissons, mon cœur s'est mis à tambouriner dans ma cage. Les sourcils froncés, la mâchoire contractée, son regard est sérieux, j'aurais presque dit réprobateur. J'ai du mal à déchiffrer son expression, parfois je le vois en double alors je m'en fiche honnêtement. Pour le moment, les seules pensées qui se bousculent dans ma tête sont : il me donne chaud.
Très chaud.
Je tiens à peine debout. Sa main sur moi éveille tout un tas de pensées toutes aussi obscènes les unes que les autres. Je fronce les sourcils à mon tour en le regardant.
Je me demande comment il est arrivé ici aussi vite ?
Mais les questions s'effacent, Côme pousse un mec qui l'avait effleuré en dansant. Je sens qu'il contient une forme de rage immense, et quand son regard retrouve le mien et qu'il me saisit de nouveau par le bras pour qu'on sorte mais je m'approche dangereusement de lui en le collant à moi :
— Tu... tu es vraiment beau... putain, ça m'énerve !
Il a levé le menton, j'ai cru voir ses yeux s'écarquiller un instant mais il a très vite réprimé ses émotions pour essayer de rester impassible. Trop tard, je savais que mes mots l'avaient déstabilisé, et j'étais sûre que peut-être sans ces néons, ses joues auraient pris cette teinte rosée.
Néanmoins, je détourne le regard la première, attirée par Sashæ qui passe devant moi, soutenu par son jumeau sous le bras.
— Allez, on sort d'ici, m'ordonne-t-il.
Avec une voix pareille, j'aurais pu obéir à tous ses ordres ce soir.
Je n'ai plus aucun contrôle sur mon corps.
L'alcool me donne chaud, ou peut-être que c'est juste Côme King.
Je n'ai pas eu le temps d'articuler quoi que ce soit. Les grandes enjambées de Côme m'ont fait sortir en quelques secondes. L'air frais m'éclate à la figure et agit comme une douche froide.
Je titube jusque me cogner contre Sashæ qui continue de chantonner Memories. Au final son bras se pose sur mon épaule, je réfrène cette émotion qui me fait frissonner lorsqu'un autre homme me touche. Je ne veux pas laisser mon père gagner. Je ne veux pas être effrayée par eux toute ma vie.
Alors je me laisse emporter par l'enthousiasme de Sashæ qui avance en faisant de grands pas exagérés. Je l'imite, mon t-shirt me colle à la peau, l'air frais également.Cependant, il trébuche et on s'écrase tous les deux par terre. Sashæ s'est mis à rire et je l'ai suivi dans son hilarité.
— Kurwa. (Putain) Sashæ tu me pètes les couilles, petit con !
— Si... si des couilles sont pétées, alors est-ce que ça veut dire que je n'aurais pas d'enfants ? Non parce-que, si on en suit ta logique... on peut penser que-
— Ferme-ta-gueule ! Ne me laisse pas devenir fou Alexander récupère ton frère !
J'ai éclaté de rire en même temps que Sashæ. L'instant qui a suivi, j'ai senti les paumes de Côme sous mes aisselles me redresser. Je tiens à peine debout mais quand il me touche, c'est encore pire, mes jambes deviennent flageolantes.
— Quand tu fais ça... murmurais-je en ne le lâchant pas des yeux.
Un rire guttural m'échappe, je tangue en saisissant les avant-bras de Côme. Il me cherche du regard avec cet air imperturbable :
— Tu me fais de l'effet, mais... t'es plus drôle maintenant avec ton air... disons sérieux...
— Et tu es ivre, Mariposa, aller on rentre maintenant.
— Tu sais combien d'hommes auraient tué pour obtenir juste un regard de ma part.
Je me suis empressée de murmurer ces mots quand il a essayé de me faire avancer.
J'inspire profondément lorsque dangereusement il s'approche de moi, mon estomac se soulève. Je trouve qu'il y a quelque chose d'incandescent à l'idée de le provoquer, ça me brûle les veines et j'en veux plus. Je vois ses traits se froisser, il résiste encore à cette haine qu'il n'arrive pas à me cacher :
— Ça faisait longtemps que tu n'avais pas fait la pump it up, qu'est-ce que tu as tout d'un coup ?
— Est-ce que... tu serais jaloux, Côme ?
Je mords mes lèvres en sentant son parfum m'envahir, son visage s'incline légèrement vers moi. Tous mes sens sont en alerte, mon corps réclame le sien à tout prix.
Je veux me défouler juste avec lui parce qu'une part de moi se dit qu'il allait m'enlever toute la saleté que j'avais sur la peau.
Je rêvais parfois qu'il me fasse autant de mal que possible, au point de vouloir sentir sa rage sur moi, je sais qu'il est capable de faire beaucoup de dégâts et c'est tout ce que je voulais ! Mes mains crochetées à son t-shirt le tirent vers moi. Nos ventres se collent. Tôt ou tard, il allait finir par céder et j'espérais que ça va me détruirait.
— Combien, me demande-t-il la mâchoire contractée.
— Des tas... des tas d'hommes, Côme.
Ma main est remontée jusque sa nuque, tout naturellement nous nous rapprochions dans cette sensualité qui gonfle mon ventre. Mes lèvres se sont approchées de son oreille dans laquelle j'ai murmuré :
— Si tu savais ce qu'ils me disaient... si tu veux, je peux te le répéter. Des phrases comme : "Fais-moi, l'amour, Mariposa.", "J'ai tellement, tellement, tellement envie de toi, Mariposa."
Ma paume sur sa poitrine a senti chaque tambourinement violent de son cœur. Un frisson torride me parcourt l'échine. Je le sens se réchauffer sous mes murmures, mes lèvres effleurent ses oreilles et je laisse de légers souffles le titiller. J'ai entendu sa respiration s'approfondir et son corps se raidit sous les caresses de mes doigts glissant sur son bras musclé. Après un temps, il s'est finalement éclairci la voix en relevant le menton pour me regarder de haut.
Mes yeux ont retrouvé les siens.
Électrique, brûlant, intense, indescriptible.
Explosif.
Je peux lire chaque pulsion qui l'habite et pour lesquelles il se fait violence pour ne pas y céder. Il a pincé ses lèvres en inspirant profondément une seconde fois, finalement son regard dirigé vers la droite. Je me rappelle qu'on n'est pas tout seul et que les jumeaux doivent certainement être en train d'assister à la scène.
Il déglutit, moi aussi. Je sens qu'il en a terriblement envie, son regard ne cesse de descendre sur mes lèvres et ses mains qui me soutiennent au niveau de mes coudes font pression sur ma peau.
— On rentre.
Je fronce les sourcils, étonnée par sa réponse. Celle-là, je ne l'avais pas vu venir du tout ! Je me suis mordu la lèvre inférieure en essayant de trouve quelque chose d'intelligent à répondre pour le provoquer ou attiser un peu sa colère mais mon cerveau est ralenti par l'alcool. J'ai senti l'air frais collé sur ma peau, le bruit de la circulation est devenu tout d'un coup trop bruyant.
— On rentre, Mariposa.
Une pointe de déception me traverse et surtout me refroidit. Je ne comprends pas pourquoi il ne cède pas, c'est à peine s'il arrive à contrôler les érections qui font gonfler son jean à chaque fois qu'il me voit. Je me laisse entraîner par la main de dans la mienne Côme dans un silence glaçant. Au final, l'adrénaline redescend. Je titube encore et Sashæ marche à côté de moi, soutenu par son frère, il ne dit rien.
Mon ventre se met à gargouiller discrètement, je n'ai rien avalé au final.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot.
On verra combien de temps ce semblant d'abstinence va durer, mais je veux vraiment qu'il me fasse brûler. Si ce n'est pas le sexe, alors je veux la violence.
𓆃
Ma main s'écrase contre la boîte aux lettres. Je lève mon autre paume lorsque Côme s'approche de moi pour me soutenir. Non pas parce que je ne voulais pas qu'il me touche, au contraire.
J'ai secoué mes pieds pour me débarrasser de mes talons. Je n'arrive plus à marcher avec. Je me penche pour essayer de les ramasser mais ma vision est trouble, mes mains saisissent le vide.
— Saloperie ! Bulbutais-je.
Les mains de Côme apparaissent dans mon champ de vision, il saisit mes escarpins. En me redressant, je suis prise d'un vertige qui me fait tituber jusqu'à ce que ma main s'appuie contre les boîtes aux lettres dans le hall.
Je cligne des yeux, la pièce me donne l'impression de tourner, j'ai une légère nausée qui monte dans ma gorge.
Mais tout d'un coup je suis prise d'un rire nerveux. Le masque tombe et je prends un peu conscience de mon personnage.
— Je me pensais forte hein...
Mon rire se perpétue, j'arrive à peine à avancer. Je me sens seule dans ce hall d'entrée noir. Sur le coup j'aimerais retourner au night-club pour boire avec Sashæ. Mes rires étaient peut-être emplis de tristesse, mais au moins j'oubliais tout.
Mais il est rentré avec Alexander. Sashæ m'a dit qu'il avait promis à sa copine, Lyne, de rentrer à la maison ce soir.
J'expire, mon poing fermé se colle à mes lèvres, je retiens un vomissement.
Je me pensais tellement forte mais quand Mabel est mort j'ai compris que j'avais basé mon personnage sur sa personnalité. Maintenant je ne sais plus qui je suis. Je refuse d'accorder ma confiance à qui que ce soit. J'ai peur pour moi. Mon dos se plaque contre le métal des boîtes aux lettres, je ferme les yeux. Ma tête tourne je me sens vaciller. Qu'est-ce qui me fait croire que je ne pourrais pas retomber dans ce schéma de manipulation. Je n'ai rien vu venir concernant mon frère, je l'adulais pour moi il n'avait aucun défaut.
J'ai froid aux pieds. Malgré la porte fermée, l'air est très frais dans le hall. Mon t-shirt est collant et il sent le champagne, enfin ça, c'était jusqu'à ce qu'une odeur profonde et apaisante titille mes narines. J'inspire profondément en m'imprégnant de son parfum qui suscite immédiatement en moi un sentiment de confort. Des frissons descendent de mon ventre jusque mes jambes.
J'ouvre les yeux pour tomber sur Côme qui s'est placé devant moi.
Mes pensées s'entrechoquent. Je ne pense même pas être dans mon état normal, j'ai la sensation que mon entrejambe se liquéfie juste pour lui. Je réalise que c'est le seul homme sur cette terre capable de me provoquer ce dédale de sensations. Je mords ma lèvre inférieure sans aucun contrôle devant son regard perçant.
Après un temps, je lui chuchote :
— Est-ce que... je peux te toucher ?
Les effluves de son parfum s'engouffrent dans mes poumons à chaque inspiration, et de mes poumons la sensation de vibrer de l'intérieur me fait pincer les lèvres. Il plisse les paupières, mais il finit par hocher la tête positivement. Ma main se pose directement sur ses lèvres, elles sont chaudes, un peu mouillées, je trace leur contour, je les trouve roses et pulpeuses, honnêtement, elles me manquent.
Il inspire plus profondément, puis ma paume glisse lentement sur sa gorge avant de finir sur son torse musclé.
J'ai toujours trouvé que Côme avait un visage très expressif. Il n'est pas vraiment du genre mystérieux, au contraire, je trouve que c'est un livre ouvert. Ses sourcils se détendent instantanément, je suis presque flattée de lui provoquer autant de sensations. L'intensité de son regard s'accentue quand mes doigts parcourent son torse, mais ma paume finit son voyage sur son cœur, il tambourine si fort que j'ouvre légèrement les yeux en le regardant.
— Je te trouve vraiment beau... Côme.
Il déglutit, mon cœur s'emballe, son regard vert ne me quitte pas. Je ne suis pas dans mon état normal, complètement enivré par l'alcool, mes pensées alternent entre un chaos total et la simple constatent que cet homme est absolument magnifique.
— À quoi tu penses, me demande-t-il d'une voix basse et rauque.
Mes lèvres s'entrouvrent, il les regarde quelques secondes avant de reporter ses yeux dans les miens :
— Comment tu fais toi...
— Comment je fais quoi, Mariposa ?
— Pour tuer sans que ça te hante.
Côme incline légèrement la tête un instant. Ma main ne quitte pas son cœur affolé. Ma réflexion semble l'avoir pris au dépourvu, il ne s'y attendait pas. Pendant un instant je vois dans ses yeux qu'il se laisse le temps de la réflexion.
— Je tue depuis que j'ai quinze ans, Mariposa.
— Qui a été la première personne que tu as tuée ?
— Je ne connaissais pas son nom, mon père m'a dit de le faire, alors je l'ai fait.
— Qu'est-ce qu'il avait fait ?
— Avais-je vraiment besoin d'une raison si les ordres venaient de mon père ?
Sa réponse me cloue dans un silence de mort. Mes yeux analysent chaque parcelle de son visage même si parfois je le vois en double et que mon corps s'enflamme au son grave de sa voix.
Il s'exécutait et ça s'arrêtait là. Pas de questions, pas de remise en question, un ordre tombait, il fallait passer à l'acte, point barre.
— Tu as vomi après l'avoir fait la première fois, l'interrogeais-je.
— Oui.
— Pourquoi ?
— Parce que je lui ai tranché la gorge, c'était la première fois que j'avais les mains aussi visqueuses à cause du sang. Ça a tendance à m'écœurer.
Un rire nerveux m'échappe :
— Tu as arraché la gorge d'un homme avec tes crocs, Côme.
— Un homme qui allait t'agresser. Je n'avais pas d'autre choix que celui-là, tu le sais bien ça, Mariposa.
Je ne réponds rien pendant un temps, ses yeux restent rivés dans les miens, mais finalement sa voix rauque brise le silence :
— Je ne dirais pas que ça ne me hante pas. Disons qu'au lieu d'en faire des cauchemars, je deviens le cauchemar. Quand on baigne dedans on apprend à se dissocier de l'émotion que tuer provoque. Un mort, c'est un pas de plus vers l'appât du gain. Les gens deviennent du bétail, et le bétail il sert à gonfler nos business.
— Moi, je me souviens de chaque vie que j'ai pris, je n'arrive pas à les voir comme du "bétail"...
— Ce sang que "tu as pris" est sur les mains de Mabel, pas sur les tiennes, Mariposa.
Mes lèvres se collent, je fronce les sourcils. Encore une fois, je préfère écourter ce discours-là.
C'était moi qui avais tué ces hommes, Mabel n'était pas là quand je m'exécutais. La culpabilité et le poids de mes actions me pèsent, et cela se reflète dans mon expression. Je secoue la tête, tentant de chasser les pensées sombres qui envahissent mon esprit, surmonter les conséquences de mes choix passés me paraissait impossible.
— Qu'est-ce que tu ressens quand tu es violent ?
Son regard me sonde, j'ai l'impression qu'il trouve mon âme et qu'il la regarde droit dans les yeux. Une infime frayeur s'éveille dans ma poitrine. Je décide de faire glisser ma main légèrement le long de son torse qui se contracte. Son regard change pour quelque chose de plus sensuel, il retient un soupir. Mais au moins il ne m'examine plus.
— Qu'est-ce que tu veux savoir exactement ? Me questionne-t-il.
— Je veux savoir si ça te fait du bien d'être violent ?
— Toi, ça te fait du bien d'être violente ?
Je marque une pause. Mes lèvres se pincent, Côme me dit :
— Ça t'excite, c'est ça ?
Je fronce les sourcils, mes joues s'embrasent soudainement. Je suis tout d'un coup très reconnaissante envers la lumière du hall qui s'est éteinte depuis de longues minutes maintenant. Baignés dans les lueurs extérieures de la ville. Cette faible luminosité dissimule ma gêne, et me donne un certain réconfort face à l'intensité de ses mots.
— Tu peux me le dire, Mariposa. Je comprendrais.
Mon visage grimace, je déglutis difficilement :
— C'est ce que tu veux que je te fasse ? Que je te baise violemment parce que tu penses que ça te soignera, ça te fera oublier. S'il n'y a pas de violence alors ce n'est pas de l'amour, c'est ça ?
Face à la douceur et la compréhension dans sa voix, je détourne le regard, submergée par un lourd sentiment de honte mais son index me fait lever les yeux sur lui.
— C'est ça, love ? Dis-le-moi.
Mon cœur explose violemment dans ma poitrine. Je me sens mise à nue, jeté sous le feu des projecteurs sans même avoir articulé ne serait-ce qu'un seul mot, il savait déjà.
Je finis par avouer, j'acquiesce la tête baissée. Mes sourcils se tortillent, une onde de frissons accapare mon bas ventre, je pince les lèvres.
— Quand t'es exposé à la violence depuis trop longtemps, tu ressens ce besoin d'expérimenter ces sensations fortes encore et encore. Ça peut autant passer par des poings dans la gueule que du sexe brutal. Je comprends.
Je le regarde avec surprise. Perturbée par sa réponse qui me paraît si vraie.
— Ce que ça me fait d'être violent, ce que ça me faisait, Mariposa ? J'aimais ça.
Mes paupières s'ouvrent légèrement :
— Ça me donnait l'impression d'avoir un total contrôle sur ma vie, personne ne te fait chier quand on sait que tu peux péter les plombs et laisser des morts sur la route. Et puis, c'était ça être un homme, non ? Cogner ? C'était ma définition à moi.
Mon cœur tambourine très fort dans ma poitrine, le sien aussi, je le sens.
Mon père pensait comme ça. Quand il me cognait, il me disait que c'était lui qui commandait dans cette maison. Des frissons parcourent ma peau, ma main glisse je l'enlève de son torse. Pendant un moment je suis légèrement effrayée par son discours.
Je déglutis.
— Je pensais qu'être un homme ça engageait d'utiliser ses poings. Parce qu'après tout, entre hommes il n'y a pas d'autre façon de régler un problème qu'une bonne bagarre non ? Ne jamais se montrer faible, ne jamais attiser la pitié... Je baigne dans ce milieu depuis la naissance et pourtant regarde ce qu'a fait la violence sur Ania ? Et maintenant sur toi, Mariposa ? Tant que c'est toi qui cognes, tout va bien mais bizarrement, une fois qu'elle nous tombe dessus, sur nos proches, le monde devient très injuste tout d'un coup...
Il m'a désigné d'un geste rapide de la main.
— Quand mon père m'a demandé des comptes sur ce qui est arrivé à ma petite-sœur je n'avais aucune justification à lui donner. Et là j'ai compris que rien ne justifiait la violence. Pas même le désir de vengeance, pas même le deuil. Alors, je te mentirais si je te disais que la brutalité ne fait plus partie de moi, et que je suis un fervent croyant de la justice, c'est faux. Le chemin sera très long avant de l'abandonner complètement, pour moi comme pour toi, en revanche, je suis prêt à taffer dessus pour que tu ne me regardes plus jamais avec cette peur dans les yeux.
Je suis restée bouche bée pendant une bonne minute. Je le fixe choquée. En réalisant qui'il venait de m'avouer qu'il voulait sincèrement changer.
— Pourquoi ? finissais-je par demandé. On ne se doit rien, et ont passé probablement plus de temps à se haïr que se tolérer.
Il a légèrement haussé les épaules :
— Ça fait vingt ans que je ne dors pas, Mariposa. Tu arrives et en une seule nuit je ne cauchemarde plus, je rêve. Je ne sais pas toi, mais moi je crois que ça vaut le coup de se battre pour ça. Je veux me battre pour toi, ou pire encore, aller en guerre pour toi.
Je le fixe. Mon corps entre en ébullition, la sensation est lunaire. Aphrodisiaque. Mon cœur a explosé dans ma poitrine. Sous son regard, ce sentiment de sécurité me couvre de la meilleure des façons. Une onde se frissons se propage dans mon ventre. Je me sens fébrile, mon entrejambe devient moite devant l'intensité de son expression faciale.
J'ai une vue très pessimiste de l'alcool. Pour moi, cette boisson représente tout ce qui a de plus démoniaque sur terre. Parce que l'alcool rime avec la violence de mon père. L'alcool change les gens. L'alcool à une odeur nauséabonde et ça me met souvent mal à l'aise. L'alcool prend possession de notre cerveau, il dégrade et rend violent.
Mais j'ai compris que j'avais l'alcool heureux à cette soirée avec Stella, j'étais bourrée, certes mais qu'est-ce que j'avais ri... alors même si je détestais l'alcool et la sensation que ça procurait dans le sang, ce soir j'avais bu pour ça.
Perdre contrôle. Un flash-back d'il y a deux ans me revient en mémoire, quand Côme m'a dit qu'il buvait parce que si quelque chose arrive il ne se tiendrait pas responsable.
— Je veux que tu m'embrasses, Côme, s'il-te-plaît...
Les traits de son visage se sont illuminés. Parfois, j'ai la sensation qu'il est comme un bébé qui ne peut se cacher derrière un masque de froideur. Je vois bien que mes mots provoquent une émotion positive en lui. Devant ce désir flagrant qu'il me montre, une nouvelle bourrasque chaude souffle les muscles sous ma peau.
Il laisse tomber mes talons sur le sol, le bruit résonne, l'instant qui suit, ses paumes se planquent sur mes joues et laissent des traces qui me font frissonner.
Son regard vert croise le mien, une vive lueur d'excitation traverse ses iris. Mais je ferme les yeux lorsque ses lèvres se pressent contre les miennes. Mon dos s'écrase contre les boîtes aux lettres, je laisse mes mains caresser son torse avec empressement. J'avais presque oublié à quel point je les trouvais douces et tendres ! Je sens mon corps entier s'embraser ! Le feu ardent qui s'empare de moi consume tout sur son passage. Le mouvement de ses lèvres contre les miennes me provoque d'intenses spasmes dans le ventre, je m'entends gémir, il frémit.
L'atmosphère est chargée d'une forte tension sexuelle, mais ce n'est pas suffisant, on en voulait plus ! Il ouvre la bouche, je fais de même et je le laisse pénétrer ma bouche, nos langues se caressent. C'est l'extase. La passion du moment m'essouffle déjà. Je me laisse emporter par son baiser, j'ai l'impression qu'il m'accapare de part de d'autres. Mes seins sont pressés contre son torse musclé, nos ventres se collent, une de mes jambes glisse le long de la sienne, nos souffles se mélangent, son odeur sucrée et boisée me plonge dans un sentiment d'apaisement et de confort ultime.
Tout est parfait.
Jusqu'à ce qu'il décolle ses lèvres des miennes. Il inspire profondément en me fixant. Nous sommes tous les deux essoufflés. Mon cœur bat très fort, je sens mes joues rougir sous ses mains qui m'accaparent. Son nez frôle presque le mien, il n'a pas envie de s'éloigner je le sens dans sa façon de me regarder et puis je sens cette bosse sur mes cuisses qui m'indique qu'il résiste à peine à la tension qu'il y a entre nous.
Finalement, sa voix rauque articule au milieu de la nuit :
— Dans le noir, ou dans la lumière, je serai là, c'est une promesse, love.
𓆃
Rebonsoir mes stars ⭐️ !
📜 Bon là, pas vraiment de Tea time : ☕️🫖🧋, à moins que vous ayez d'autres théories par rapport au chap 15 ? Mais dans ce chapitre je voulais mettre en avant le rapport que Popo elle a avec la violence, et comment Mr.Coco il a tout compris. Trop intelligent mon fils 😫 ! Et Sashæ... la petite lumière du groupe, the unbothered King 🤣 ce mec il s'adapte à tout le monde il m'fume !
Bon bah... la suite au prochain épisode, dans un mois 🤣 comme chaque année !
En tout cas, Ramadan Mubarek à mes muslims ! Qu'Allah nous permette d'accomplir ce mois de la meilleure des façons, et que nous puissions nous rapprochés de Lui, Amin !
Vous allez me manquuuueeeezzz sur Maripopo omg !
Gros bisous mes starlettes ! ❤️
(Concernant mes lectrices de Nafir, très possible que j'update, 1 ou 2 chapitres, mais je vous tiens au jus, j'ai tendance à pas beaucoup écrire pendant le ramadan, so I keep you updated ! ❤️)
On se retrouve très vite in sha'Allah ! Love you ! ❤️
Bisous bye ! 📸
𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦
xoxo, Azra.
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