CHAPITRE 11: Vivre ou mourir.
Coucou mes coconuts, ça-va ? 🌹
Je vous fait une fleur à 00:00 parce que c'est mon anniversaire MDR 🍰 !
Bon comme chaque année pressée d'être le 6 mars MDR !
Quoi qu'il en soit ça va faire 3 ans je partage mes anniversaires avec vous là, le temps il passe trop vite ! Je vous remercierais probablement jamais assez, mais merci d'être là, merci de prendre le temps de me lire, merci pour votre amour et surtout c'est grâce à vous cette communauté 😫 ! I love you all !
Bon aller, je vous laisse avec la suite mes babes ! ❤️
Bonne Lecture! 📖
Xoxo - Iamkunafa. 🍓
𓆃
🎵
Skott - Overcome
CÔME.
— Non.
Mon visage exprima un mélange de dégoût et d'indifférence envers Sashæ.
Je décidais de l'ignorer en m'enfonçant dans le rayon.
— Mais qui mange du riz brun putain. Lyra tu manges ça toi ?
— Non ! C'est pas bon !
Je remplissais mon panier de produits frais aux dépens de Sashæ qui avait un panier rempli de malbouffe. Il continuait de juger mes courses en tenant Lyra d'une main. Elle avait trouvé le moyen de se joindre à nous en suppliant Sashæ de la prendre avec nous. Elle nous suivait vraiment partout.
Je me doutais que Mariposa lui en avait sûrement donné la mission. Je n'étais pas sûr que sa présence me dérangeait car un truc en moi me disait que cette petite espionne travaillait pour Mariposa, et Mariposa uniquement. Aussi étrange soit-il de le penser, je sentais que cette enfant nous protégeait. Autrement je pense que Mabel aurait déjà été au courant de ma présence ici depuis bien longtemps.
Avait-elle gardé une part de lucidité ? Je l'espérais... Parce que maintenant c'était un fait, il était bel et bien entré dans sa tête et il avait fait en sorte qu'elle me voit différemment. Non pas que j'essayais de me dédouaner de tout ce que je lui avais fait mais à ma connaissance le nombre de femmes que j'avais tué s'élevait à zéro.
Ici, le temps passait vite, il s'était écoulé un bon mois sans que je ne recroise Mariposa depuis notre dernière rencontre, je n'avais pas eu plus d'informations sur elle non plus, Lyra n'en avait pas parlé non plus.
La Mariposa Verde était un fantôme.
Et comme sa mère me l'avait dit, si Mariposa ne voulait pas se montrer, j'aurais pu remuer ciel et terre pour la retrouver elle ne se serait jamais montrée. C'était elle qui décidait de nos rencontres, pas l'inverse.
— Alors, on prend des mangues Lyra ou pas ?
— Oui ! C'est trop bien quand t'es plus un crevard !
— T'en rates pas une toi sale gosse, aller viens la !
Je tournais dans un rayon bio, pendant que Sashæ et Lyra choisissaient des fruits plus loin.
Je savais que lorsque nos destins se croiseraient une nouvelle fois, j'insisterais un peu plus sur l'idée que Mabel lui mentait, la manipulais et l'utilisais certainement pour asseoir son autorité. Il avait sacrifié la pureté de sa petite-sœur pour créer une légende derrière son nom. Il pouvait se faire passer pour Pablo Escobar s'il le voulait il n'y avait rien sur cette terre qui aurait pu me faire croire que Mabel était bon.
— Je ne mangerais pas de quinoa, Côme, comme ça c'est dit, tu peux le déposer.
Je ne pris pas la peine de le toiser.
— Je ne comptais pas t'en faire de toute façon.
— Pourquoi tu t'infliges, bébé, ça sérieux ? Quand tu manges du quinoa, t'es heureux ? Je suis prêt à jurer que tu mens !
Je plaçais tout de même la boîte de quinoa dans mon panier suite à quoi Sashæ secoua la tête désespérée.
— Est-ce que c'est vrai que tu sais faire à manger, le polonais ?
Je hochais la tête en baissant les yeux sur le visage rond de Lyra qui me suivait. Ses grands yeux noirs brillaient à chaque fois qu'elle me regardait. Je ne savais pas vraiment ce qu'elle me trouvait mais j'étais conscient qu'elle m'appréciait.
— Mon papa il fait jamais à manger, mais il a un très gros ventre ! Toi ta pas un gros ventre !
Sashæ se mit à rire tandis que je secouais la tête un sourire en coin en terminant mes courses.
Une bouffée de chaleur colla ma peau lorsque je dépassais les portes coulissantes de la supérette. Je ne m'étais toujours pas accommodé des températures du pays. J'avançais vers ma voiture sur ce parking ouvert en entendant Sashæ et Lyra chantonner juste derrière moi. Il lui apprenait encore cette musique d'Adèle. Décidément ça tournait à l'obsession.
Mais subitement, mon corps fut plaqué contre une jeep noire et j'ai senti la pression d'une paume contre ma bouche. Mes yeux s'écarquillèrent en tombant sur les iris bleus de Sashæ qui était l'auteur de ce mouvement, je fronçai les sourcils.
— Chut.
Apeurée, Lyra avait entouré ses bras autour ma cuisse. Je questionnais Sashæ du regard en me fiant à lui. Il regardait discrètement par-dessus mon épaule. Il semblait avoir vu un danger et pour le moment je préférais me la fermer.
— Jão est à même pas deux voitures d'ici, chuchota-t-il.
J'hochais la tête et il décolla sa paume de ma bouche. À mon tour je me penchais discrètement pour regarder. Je reconnais ce type, Sashæ m'avait envoyé sa photo. Un style décalé, presque rock, des piercings, des tatouages, il ne collait pas vraiment à l'image du Vénézuélien qui vendait de la coke.
Le bras-droit de Mabel était en train de décharger un caddie bien rempli.
— Il faut qu'on le suive murmurais-je.
Sashæ acquiesça. Ce Jão rangeait ses courses calmement, ses sacs étaient remplis il en avait pour au moins 3 semaines avec ça. Mais ce qui m'interpella c'était les packs de couches, de lait maternisé et autres produits pour bébé qui trouvèrent place dans son coffre. Il venait certainement de devenir père et je ne savais pas s'il était notre meilleure option dans cette course poursuite contre Mabel.
— On y va, ordonnais-je.
Lorsque Jão contourna son véhicule en sifflant tranquillement, nous nous sommes faufilés discrètement dans ce parking vers notre voiture. Lyra s'était agrippée à Sashæ qui la portait. Il fallait que je trouve un moment pour que Lyra rentre chez elle. L'idée qu'elle nous suive dans cette filature me mettait assez mal à l'aise. J'avais jeté mes courses sur la banquette arrière et démarré à la hâte en repérant au loin le 4 x 4 de Jão. Il avait mis la musique à fond, je l'entendais d'ici. Son poing dépassant de la fenêtre s'harmonisait sur le tempo de la musique contre sa carrosserie. Je gardais une certaine distance avec lui.
J'ignorais pourquoi mon cœur tambourinait si fort.
— Il faut qu'elle descende...
Je regardais Sashæ qui venait de parler. Il avait la petite sur ses genoux et ses grands yeux noirs apeurés me confirmaient qu'elle n'avait pas spécialement envie d'être ici.
J'acquiesçais mais lorsque je tournais les yeux sur la route, je ne trouvais plus le 4 x 4. Un son d'agacement m'échappa. Mais j'entendis une forte musique vénézuélienne retentir quelques mètres plus loin. La mélodie tournait sur la gauche. Je ne réfléchis pas et m'engageais sur le trottoir en contournant les voitures qui s'étaient arrêtées au feu.
J'entendais l'indignation de certains passants. J'accélérais dangereusement en prenant en compte le fait que je ne devais pas me faire repérer lorsque je pris à gauche.
— On ne doit pas le perdre... ça fait un mois qu'on a vu aucun membre de leur cartel, mais dès que je peux, tu descendras avec elle.
Sashæ acquiesça. Je m'engageais dans les rues en le suivant de loin. Sa musique était comme un chemin sur une carte qu'il fallait suivre. Lorsque la voiture quitta les rues principales et s'est engagé vers des routes plus rurales j'ai laissé une plus grande distance nous séparer en espérant qu'il allait continuer d'écouter ses chanteurs favoris.
— Où est-ce qu'il va ce mec, marmonna Sashæ.
Plus je me faufilais dans ces rues, et plus l'espoir de pouvoir déposer Lyra dans un endroit sécuritaire s'éloignait. À ce moment-là aussi, je savais que c'était irresponsable de ma part.
Nous avions carrément atterri sur la route sinueuse d'une montagne, mais au bout d'une bonne heure un paysage verdoyant s'était dessiné au loin. C'était comme atterrir sur le bout d'une île déserte.
À mesure que nous nous approchions, les détails se précisaient, des cocotiers, une plage de sable blanc, quelques pêcheurs sur la baie. Je me devais de l'avouer, le lieu était tout bonnement paradisiaque.
Jão prit la pente qui menait vers la plage et je jugai plus judicieux de ne pas prendre ce chemin. Au contraire, je ralentissais malgré la distance entre nos deux véhicules car en hauteur je pouvais toujours le voir.
Je décidais de m'arrêter en calant mon véhicule sur l'accotement de la route de cette montagne.
Sashæ et moi-même sommes sortis en même temps pour regarder de loin.
Avec la fin d'après-midi qui s'annonçait, l'arc-en-ciel de rose et orange colorait le paysage, notamment cette mer turquoise et calme. D'ici j'apercevais le véhicule de Jão qui serpentait sur le sable blanc, il avait fini par s'immobiliser devant le pont d'une des maisons sur pilotis qui se dressait paisiblement au milieu de l'eau.
Il ne fallut pas beaucoup de temps avant qu'une femme ne sorte.
— C'est qui celle-là ?
Je m'accroupissais, comme si cela allait améliorer ma vision. Je ne pouvais pas la décrire avec précision mais d'ici je voyais sa peau mate, et ses longs cheveux noirs ondulés. Elle était vêtue d'une simple robe blanche qui flottait légèrement au gré de la brise.
— Tu penses que c'est sa copine, me questionna-t-il.
Je n'en étais pas sûr.
Jão sortit de son véhicule et le contourna pour ouvrir le coffre. Je voyais qu'ils s'échangèrent quelques mots, mais ça n'avait rien de très passionné, du moins c'est l'image qu'ils me renvoyaient.
— C'est bizarre, murmurais-je.
Ses bras portèrent les lourds sacs de courses qu'il rapporta dans la maison avant d'en sortir assez rapidement. L'attitude de la femme semblait reconnaissante mais je sentais une certaine distance entre eux. Jão ne s'éternisa pas non plus, il grimpa rapidement côté conducteur.
— On ferait mieux de s'en aller.
Sashæ acquiesça. Je repris place derrière le volant et effectua une marche arrière rapide.
Je savais que j'allais revenir ici pour élucider le mystère autour de cette femme, quelque chose en moi me signalait qu'il ne fallait pas que j'abandonne cette piste. Cette femme devait être importante.
𓆃
Le soleil ne s'était pas encore couché lorsque nous sommes arrivés dans le quartier de Patare. Il était situé dans l'Est de Caracas et pourtant en laissant mon véhicule à quelques pâtés de maisons de ma destination je compris très vite que la misère régnait en maître ici.
Entre les maisons de fortune construites en béton sur des terrains en pente et l'ambiance tendue, je sentais que la sécurité n'était pas vraiment au beau fixe ici. Les chiens errants passaient à côté de nous sans nous accorder la moindre attentions. Les ordures s'entassaient sur le sol.
Lyra vivait dans ce quartier.
C'était misérable ici.
Elle me tenait la main. Nous descendions la pente raide vers sa maison, elle m'avait dit que c'était la dernière de la rue. Parfois elle saluait ses voisines qui étaient sorties étendre leurs linges sur les fils électriques qui pendaient devant leur maison.
— Ça craint par ici, Lyra, affirma Sashæ, encore un peu et on croise des jaguars, et elle est où cette école que votre guru à construite alors ?
— Un jour, j'ai vu un anaconda ! Et elle est là-bas, moi j'aime bien y aller !
Nous nous sommes échangé un regard plus qu'équivoque avec Sashæ avant de tourner la tête vers la direction que Lyra nous indiquait de son index.
C'était une sorte de grand bâtiment blanc. Il sortait du lot, la peinture était neuve. Je me doutais que les enseignements devaient être très qualitatifs mais si on devait forcer un peu pour trouver un point positif à Mabel on aurait au moins pu citer son dévouement pour l'éducation des gosses.
— Ouais... il ne paie pas de mine ton palace la.
Lyra ria avant de prendre la main de Sashæ :
— Je veux voler !
Je comptais dire non.
— Alors c'est partis miss vingt dollars !
Sashæ n'attendit pas avant de balancer Lyra dans les airs en riant comme si c'était lui l'enfant. Je retenais un sourire lorsque l'hilarité de la petite se fondait avec les bruits de la vie de son quartier. Sur le moment, ce n'était pas désagréable. Sashæ produisait des bourdonnement qui je supposais imitaient le moteur d'un avion, mais honnêtement je n'aurais même pas pu qualifier ce son-là.
Nous l'avons fait voler plusieurs fois. Le truc avec les mioches c'est qu'une fois qu'on accédait à leur requête ils ne savaient pas s'arrêter.
Mais bon... elle riait.
— Faites-les tous sortir !
Je relevais rapidement la tête.
Je m'immobilisais immédiatement en tirant Lyra en arrière en remarquant qu'une dizaine d'hommes armés sortaient de la dernière maison en bas de la rue. Ces hommes vêtus de cargos noirs portaient de lourdes AK-47 dans les bras. Ils traînaient les membres d'une pauvre famille qui semblaient totalement désemparés par cette intrusion. Le cognement qu'à fait mon cœur contre ma cage thoracique me mit instantanément en état d'alerte.
Il fallait partir, maintenant.
— On se casse, ordonnais-je en entreprenant de remonter la pente.
Mais une pression sur ma main me fit comprendre que la petite n'avait pas bougé.
— C'est mon... mon papa...
Ça allait partir en couille. Je sentais déjà l'arme que j'avais coincée dans mon dos. Je tirais sur la main de Lyra qui éclata en sanglot. Mais il fallait que l'on se casse d'ici ! Ces hommes appartenaient certainement au cartel de Mabel ce n'était pas le bon moment pour se faire cramer. Ils étaient en train d'aligner ces femmes et ses hommes contre les murs en béton de cette pauvre maison. Soudain, le visage noyé de larmes d'une femme me frappa, Lyra lui ressemblait.
— MAMAN !
C'était fini pour nous. Son hurlement venait de braquer une dizaine de paires d'yeux sur nous. Je sentis mes mains trembler, mais le désespoir me prit à la gorge lorsque Lyra tira violemment sur sa main et échappa mon étreinte pour courir vers sa famille.
— Lyra putain !
Le hurlement de Sashæ résonna jusque sous ma peau me donnant des frissons d'effrois. Sans vraiment prendre le temps d'y réfléchir, mon corps s'actionna et je me mis à courir avec Sashæ vers la petite qui dévalait la pente.
Un des hommes se démarqua du groupe. La scène se passa lentement. Il rechargea son AK-47, je m'élançais pour essayer de rattraper Lyra à temps mais j'ai entendu un second hurlement poussé par Sashæ.
Tout d'un coup, tout se figea.
Je n'entendais plus que mon souffle, mes mains saisirent Lyra, je m'écrasais violemment sur le sol avec elle en même temps que l'explosion du bruit d'une balle siffla tout près de moi. L'impact retentit au plus profond de moi.
Les cognements affolés de mon cœur retentissaient dans mon cerveau. J'avais réussi à saisir la petite mais je ne ressentais aucune douleur. Tout s'était passé si vite, et pourtant j'eus la sensation que cette scène durait depuis des heures. Sashæ hurlait, l'arme braqué droit devant lui. L'ouïe m'est revenue juste après. Quelqu'un pleurait. Une enfant. Lyra ! Je baissais les yeux sur elle.
Sa petite main rouge agrippa mon t-shirt.
— Est-ce... que... est-ce que je vais... m-mourir le Polonais ? Est-ce que... je vais m-mourir ?
Soudain, Sashæ se baissa à côté de moi.
Le choc et les larmes dans ses yeux me frappèrent à un tel point que ça me souleva l'estomac. Je reportais mon attention sur Lyra qui me tenait comme si je pouvais lui rendre sa vie. Mais je ne pouvais rien faire.
— Qu'est-ce que je dois faire... Sashæ ?
Ma voix était sortie tel un souffle. Je n'osais pas presser ma paume contre son ventre, elle avait mal. Et puis je n'osais pas non plus baisser les yeux sur cette chaleur mouillée que je sentais sur son ventre. Sa robe jaune pastel se teintait de vermeil. Ça me révulsait, Sashæ ne répondit rien. Son regard pétrifié fixait l'enfant, ma gorge se noua.
J'entendais maintenant des hurlements, "Lyra", une femme hurlait le nom de cette enfant que je tenais dans les bras.
— Je ne veux pas mourir ! Je d-dois... demain j'ai école ! J'ai pas fait tous mes devoirs ! Mais-mais... j'allais tous les faire ! Promis ! Promis !
Elle éclata en sanglots. Je pinçais mes lèvres, mon souffle n'entrait plus correctement dans mes poumons, je ne savais pas ce que je pouvais faire, j'articulais alors :
— Tu ne vas pas... m...
Sashæ posa sa main sur son front. Ce geste mit fin à mes mots.
Je le regardais et je vis là l'aversion sur sa face. Un visage que je ne connaissais pas chez lui. Sa colère était si vive que je la sentais sur ma peau. J'avais la sensation qu'il portait la haine du monde sur ses épaules.
— Even now... when... when we're already... over...
Il se mit à chantonner Set Fire to The Rain... encore une fois.
— I can't help myself from lookin' for you...
Lyra se mit à sourire alors qu'il lui caressait les cheveux avec un visage rassurant, apaisant.
— I... set fire to the rain... Watched it pour as I touch your face...
Sashæ lui sourit malgré ses larmes qui inondaient ses joues, il souriait quand même.
Mais une ombre s'étala sur nous.
— Well... it burned while I... I cried...
Lentement, je relevais la tête. Le cœur battant à mille.
— 'Cause I heard it screaming out your name...
Mon regard plongea sur deux iris noisette.
— Your name...
Les seules que j'attendais de revoir depuis un mois. Je comprenais mieux pourquoi personne ne nous avait tirés dessus.
Mariposa était là, toujours en robe courte, toujours vêtue de vert, son regard était si froid et impassible que cela me fit frissonner. Tout d'un coup j'ai eu l'impression qu'une brise fraîche souleva la poussière sur le sol. Les cheveux de Mariposa virevoltèrent légèrement, la scène était digne d'un polar américain...
Et j'espérais qu'elle n'était pas à l'origine de ce massacre parce que tout d'un coup une violente colère brûla dans mon ventre.
Mais elle s'accroupit à côté de nous, alors que Sashæ murmurait calmement le refrain en caressant toujours le visage inerte de la petite.
Elle avait arrêté de bouger, Lyra.
Sashæ cessa de chanter.
Silence.
...
Silence.
Je n'entendais plus que les pulsations de mon cœur.
Puis, la main de Mariposa s'avança vers l'enfant. Lentement elle lui ferma les paupières en prenant une seconde pour passer délicatement sa main sur son visage. Je déglutissais difficilement. Les mots me manquaient je crois que j'étais totalement déstabilisé tout d'un coup, je ne savais plus où donner de la tête entre Lyra qui se refroidissait dans mes bras, Mariposa qui se releva lentement, et les larmes de Sashæ qui avait baissé la tête.
Ma gorge se serra.
— Lève-toi.
La voix glaciale de Mariposa gela mes veines par la même occasion. Je me redressais tout de même en emportant l'enfant avec moi. Le corps de la petite se ramollissait dans mes bras.
Depuis Ania, mon rapport à la mort n'était plus le même. Je la vivais comme un gouffre froid, sans fin, sans espoir. Elle me collait pourtant à la peau tel un silence oppressant. Il n'y avait plus ce goût sadique que j'éprouvais en sentant les âmes et le sang s'accumuler sous mes mains.
Encore moins lorsque c'était le sang des miens.
Je suivis Mariposa. Le quartier était d'un calme effroyable. Je remarquais à ce moment qu'une foule de personnes s'était rassemblée pas loin, les habitants regardaient la scène de leurs fenêtres, les femmes étaient sorties en couvrant leur bouche de leur mains, certaines se lamentaient à même le sol dans les bras de leurs voisines. Les enfants avaient cessé de jouer, j'avais même la sensation que le ciel était gris.
Et au milieu de ce désespoir.
Les murmures des voix d'hommes, de femmes et d'enfants.
Ils murmuraient tous...
"C'est La Mariposa Verde".
Je la regardais percer le silence et se mener vers ses hommes armés sans un mot.
C'était une légende.
La légende n'avait pas besoin de parler, le monde le faisait si bien pour elle.
Je venais de la vivre cette légende à l'instant. L'ombre de son frère. Il avait fait ça... et j'en étais responsable... Une sensation mélancolique me retourna l'estomac. Il avait créé un fantôme alors que cette fille la elle débordait de vie.
Un légende... tout ça quoi ? Ces murmures-là ?
Ils n'en valaient pas la peine.
Mariposa s'arrêta devant l'homme qui avait tiré.
Je vis la crainte et ce respect qu'il avait pour elle dans ses yeux. Il n'essaya même pas de parler. Mais le regard de Mariposa était si neutre que je ne savais même pas si elle ressentait quelconques émotions à propos de tout ce qui venait de se passer.
Le bruit explosif d'une détonation faillit me faire sursauter, une confusion générale éleva les voix sidérées des habitants, l'homme s'effondra sèchement sur le sol, le métal de son AK-47 suivit le même chemin.
Mais le silence revint très vite.
Je n'avais même pas remarqué l'arme qu'elle avait dans la main. Elle venait de lui mettre une balle dans la tête. Je restais moi-même perdu.
— J'avais dit, la maison d'à côté, murmura Mariposa.
Ces hommes baissèrent les yeux.
Alors quoi... La mort de la petite se basait sur une simple putain d'erreur. Je sentis ma mâchoire se contracter, cette femme allait finir par me détruire. Elle était tout ce que j'avais été pendant 24 années, et pour dire toute la vérité, j'avais peur de mon propre miroir... fus un temps où personne n'avait pu sauver, Côme, et si je voulais la récupérer, j'allais devoir descendre les marches de cet enfer avec elle, je le savais...
Mon regard trouva celui de Sashæ qui ne semblait pas avoir décoléré. Il fixait l'enfant qui devenait si froide que j'avais le ventre en miette à force de la porter.
— Si quelqu'un parle de cet incident à mon frère...
La voix féminine de Mariposa s'imposa dans le silence, j'en frissonnais. J'avais l'impression qu'elle faisait loi dans son pays :
— Je saurai qui a parlé.
Elle n'en dit pas plus, mais c'était suffisant. L'instant qui suivit, elle m'invita moi, ainsi que la famille de Lyra à la suivre.
Je sentais le poids de son influence ici. Personne ne dit un mot de plus, nous n'étions suivis que par des larmes et les pleurs de sa mère. Sa famille se précipita vers moi, et je dus céder l'enfant à un homme qui semblait être son grand-frère. Ses yeux étaient noyés de larmes, mais je le vis hocher la tête comme une forme de reconnaissance envers Sashæ et moi.
Je n'avais rien fait pour le mériter.
Lorsque Lyra quitta mes bras. Je ressentis une sorte de choc. Elle était vraiment morte. Je me suis senti enveloppé d'un truc tout gris. Mon souffle se coupa tout d'un coup je sentais que si je ne restais pas concentré je risquais de suffoquer. Je me suis mis à tapoter l'espace entre mes clavicules pour reprendre possession de mon contrôle. Il fallait que je lutte, je m'interdisais de retomber dans le désarroi.
Alors je déglutis et fis l'effort de mettre de côté ma mysophobie pour le sang que j'avais sur les bras. Un cortège de personnes se forma pour suivre Mariposa qui nous guidait plus bas dans cette pente. J'avais l'impression que tous les habitants avaient suivi le mouvement finalement.
Ils étaient tous là pour Lyra.
Je ne connaissais même pas son nom... Je ne savais pas grand-chose sur elle au final...
Est-ce que toutes les femmes qui s'approchaient de moi finissaient finalement par mourir... même les petites-filles ? Ma gorge se compressa à cette pensée. Je tournais la tête vers Sashæ lorsque je l'entendis renifler. Il y avait un truc dans ma poitrine que je n'arrivais pas à rejeter. C'était plus fort que moi mais ma main se posa le temps d'une légère compression rassurante sur son épaule. Il me sourit en retour en hochant la tête, mais au final je savais qu'il faisait comme moi, semblant.
On se ressemblait sur ce point.
Nous savions qu'il nous était interdit de montrer ce qu'on avait dans le cœur.
Au bout de quelques minutes, Mariposa poussa un grand grillage. Je compris que c'était le cimetière du quartier lorsque je vis des tombes plus ou moins fraîches, certaines avaient des fleurs récentes, d'autres quelques pétales qui avaient séché. Certaines étaient marquées par des croix en bois, d'autres non. Le lieu était triste, il fallait se l'avouer mais l'atmosphère ne l'était pas.
C'était étrange mais je me disais que si c'était ici que Lyra allait reposer tranquillement, je pensais sincèrement qu'elle serait bien...
Nous étions restés en retrait près de l'entrée avec Sashæ. Les habitants ont choisi une place. Lorsqu'un drap blanc couvrit l'enfant les hurlements de sa mère résonnaient en moi, elle s'effondrait à même la terre.
Je crois que je comprenais ce sentiment... il était tel une nuit obscure, sans ciel, sans étoiles...
Mais tout ce que je me disais c'était que cette place était idéale, au beau milieu du cimetière, j'espérais qu'elle serait heureuse...
La première à piocher la terre a été Mariposa. Cela m'avait étonné, malgré ces talons et sa jupe, elle aida les habitants à creuser un lit où reposerait Lyra. Je regardais cette femme au visage impassible. J'avais peur au fond de moi. Et si Mariposa ne ressentait plus rien du tout ? Ni la peine, ni la haine, ni même la tendresse...
— On devrait peut-être...
La voix de Sashæ mourut tristement.
— C'est sa famille, articulais-je, laissons-les l'honorer.
Il hocha la tête.
— C'était bien... d'avoir chanté pour elle, murmurais-je.
J'entendis le reniflement de Sashæ. Le chant d'un oiseau au ciel attira mon attention, je levais les yeux, je n'avais pas le droit de pleurer.
Eux ils chantaient... les oiseaux, on pouvait les voir et les entendre au loin, le bruit de la vie, du vent qui soufflait les feuilles, le soleil qui se couchait lentement... cela contrastait étrangement bien avec le silence des morts. C'en était presque apaisant...
Je baissais les yeux lorsqu'une silhouette s'approcha de moi.
C'était elle.
J'ignorais sa beauté pour aujourd'hui. Elle marchait lentement en plaçant ses talons aux bons endroits afin de ne pas les enfoncer dans la terre, suivie de ces hommes qui devaient être sous ses ordres. Je la regardais s'approcher mais elle ne s'arrêta pas à mon niveau, elle traça son chemin telle un fantôme.
Néanmoins...
En passant, je sentis sa main douce caresser la mienne discrètement.
Ça avait duré une seconde, peut-être deux, mais c'était suffisant pour me donner la paix. Son geste m'avait donné un peu d'espoir, je me suis retenu d'exprimer une sorte de joie.
Ah, la la... Mariposa ?
À quel point devais-je mettre ce monde en feu pour ta liberté... ?
Je n'avais besoin que d'un seul de tes mots pour allumer la mèche.
Un mot, et j'explose avec toi.
𓆃
Il faisait nuit noire.
Assis sur les grandes marches devant notre hôtel. Les lumières de quelques lampadaire créaient un faisceau de lumière sur nous.
Coincée entre mes lèvres j'entamais ma deuxième cigarette.
Ça tournait en boucle dans ma tête: "les polonais". Je frissonnais à chaque fois, j'avais l'impression que la voix aiguë de Lyra sortirait de nulle part et qu'elle le crierait encore une dernière petite fois, on aurait encore dû lui céder 20$, elle aurait dit que Sashæ est un crevard et on aurait augmenté les bénéfices à 50$...
C'est vrai qu'elle nous arnaquait... mais putain, j'avais un billet de vingt dollars enroulé dans les mains et je ne voulais pas le garder.
Sashæ fumait lui aussi. Il en était à sa troisième. Nous n'avions pas vraiment parlé depuis un bon moment. On était juste avachi sur les marches comme un club de dépressif anonyme. Sauf que cette fois-ci, nous étions tous les deux vraiment bouleversés.
Je n'aurais rien pu faire pour la sauver... c'était fini à la seconde ou cette balle l'avait touché. Je ressentais une nouvelle rancœur envers Mabel. C'était ces hommes qui l'avaient fait et j'étais persuadé que cet incident ne s'était pas passé de façon anodine.
Peut-être que Mabel savait déjà que j'étais là, peut-être qu'il a tout découvert pour Lyra et Mariposa ? Les questions me donnaient la migraine, il fallait que je me bouge le cul. En mettant les pieds ici, je mettais tout le monde en danger.
Bon sang, Mariposa ! Qu'est-ce qu'il avait bien pu te mettre dans la tête. Comment ce bâtard avait fait pour entrer dans ta peau à ce point. Ma gorge se serra. Je tenais Mabel en horreur, cet être n'était motivé que par l'unique envie d'être considéré comme un être supérieur. C'était le guru par excellence.
— Tu savais que Lyra était une constellation ?
Je restais attentif à la voix de Sashæ, puis il m'avoua :
— J'ai cherché son nom sur internet tout à l'heure.
— Qu'est-ce que tu as trouvé ?
— En fait, Lyra c'est en latin, mais en français on l'appelle la Lyre et elle forme une harpe. Mais j'ai vu que quand les conditions sont idéales, il y a un couple de trois étoiles qui se dessinent en parallèle, et si tu l'observes bien, la constellation à la forme d'un papillon.
Je tournais la tête vers lui, assez surpris.
Lyra.
Ce nom resta ancré dans ma tête, je savais que je n'allais pas l'oublier.
— Mon père aimait bien cette musique.
La fumée s'extirpa de mes narines :
— Set fire to the rain, d'Adèle. Il nous faisait chier à l'écouter en boucle, on se plaignait à chaque fois avec Alex' mais finalement, je la trouve sympa, je suis content qu'elle ai pu l'entendre...
Ça venait donc de là, je déglutissais... Sashæ savait toujours comment faire pour bien se comporter. Parfois, je me demandais comment il faisait ? Moi je ne comprenais pas toujours ce que j'étais censé dire ou faire mais lui il avait chanté pour Lyra, et elle est partie le sourire au lèvres...
— Tu te souviens de ce que je t'avais dit ? Tu sais il y a un an de ça, sur le fait de tout raccrocher. Laisser tomber les armes et vivre un truc simple.
Je tournais la tête vers lui.
— Qu'est-ce que t'as tu veux m'emmener avec toi ou quoi ?
Un sourire en coin étira ses lèvres, il inspira une nouvelle bouffée de nicotine.
— Si Lyne n'était pas là, je t'aurais marié bébé, dommage pour toi !
Un ricanement léger m'échappa. Je le poussais une nouvelle fois en secouant la tête. Il essayait de détendre l'atmosphère encore une fois.
— Si seulement je pouvais trouver ceux qui avaient assassiné ma sœur maintenant, et mettre fin à toute cette guerre avec Mabel...
Un silence s'imposa entre nous, nous fumions en silence, il n'y avait que le bruit de nos souffles à chaque expirations.
— Je comprends... finit-il par murmurer, c'est juste que parfois je me demande ce que ça doit faire d'arrêter de survivre, mais juste... vivre.
Je me le demandais moi aussi en rivant mes yeux devant moi.
Il était tard, le quartier se vidait, mais la réflexion de Sashæ faisait écho dans mon cerveau.
Vivre.
L'image de Mariposa s'est matérialisée devant moi.
La définition de vivre, selon moi. C'était elle.
Je ne savais pas encore comment le décrire ni pourquoi je le savais mais à la seconde ou j'avais renoncé à la faire mourir, j'ai su que c'était elle ma vie.
— J'aimerais vivre moi aussi, murmurais-je.
Nous soufflâmes en même temps une nouvelle bouffée de nicotine :
— Je le sais bien, Billy Boy...
Finalement Sashæ se redressa.
— Je vais passer un petit coup de fil à Lyne. Je ne sais pas si ça te fait ça à toi, mais personnellement quand elle me parle en chinois j'ai Sashæ junior en PLS et j'ai vraiment besoin de me changer les idées.
Je secouais la tête en laissant un "dupek" m'échapper.
— J't'abandonne pour ce soir, mais tu seras toujours mon premier amour Billy Boy, j't'aime !
Sashæ m'a rapidement caressé l'épaule avant de m'abandonner seul sur les marches.
"J't'aime."
Je baissais les yeux en sentant un beau sentiment au niveau de ma poitrine. La dernière personne à me l'avoir c'était Robin lors de son mariage. Je pinçais mes lèvres en ravalant l'émotion qui prenait place dans mon corps. J'avais toujours été très gêné d'éprouver quoi que ce soit se rapprochant de l'amour ou l'affection.
"J't'aime" résonna de nouveau dans ma tête. C'était ce côté décontracté de Sashæ qui me facilitait les choses avec lui. Il m'ouvrait les yeux sur un tas de trucs... C'était bizarre à dire mais je voulais qu'il m'aide à mieux comprendre comment ça fonctionnait cette façon de faire: montrer amour et affection sans avoir honte, sans avoir peur...
Je finissais de fumer en espérant de tout cœur qu'elle viendrait me voir.
Si seulement... tu étais là... Mariposa. J'avais envie de l'entendre me parler. Je voulais plonger dans ses yeux pour oublier ce creux que je ressentais au niveau de la poitrine.
Putain ça me donnait des frissons quand les images d'elle au milieu de cette foule me revenaient. Elle m'avait bouche bée. J'avais senti l'admiration dans les yeux de tous ces gens et je me demandais même si je n'avais pas été celui qui s'était le plus extasié devant La Mariposa Verde.
Je repensais à ce qu'on avait vécu il y a un mois de ça. Je m'accrochais à son regard apeuré, ses mains, le bout de ses doigts sur ma peau, mes lèvres... me suppliant de rentrer. Mes poils se hérissèrent rien qu'en repensant à elle. En un regard elle m'avait autant partagé sa haine qu'elle m'avait donné la sensation que j'étais l'être le plus important de son monde et honnêtement ça me faisait tellement de bien que j'avais besoin d'avoir son attention.
C'était de la torture... cette fille représentais, mon passé, mon présent et mon futur...
Même ce simple geste tout à l'heure. Sa main caressant la mienne. Je sentis mon cœur accélérer violemment. Bon sang, ça devait être si bon de juste vivre. Simplement comme Sashæ le disait si bien. J'aurais voulu que tout s'arrête, cette vieille haine envers Mabel, cette rancœur à l'égard de ces motards qui avaient tué Ania... Je voulais juste que tout s'arrête pour que je vive.
Vivre avec toi.
Je suis resté un bon moment sur ces marches à enchainé les cigarettes. Cette journée avait été déprimante. Et à bout d'un moment, j'ai compris qu'elle ne viendrait pas. Ce soir n'était pas le bon soir, ni pour elle ni pour moi.
Je déposais le billet de 20$ sur la marche. Celui-là, il était pour Lyra de là où elle était, c'était le dernier que je lui réservait...
Puis je me levai lentement avant de prendre les clés de la voiture dans ma poche. Le véhicule était garé juste devant. Je montais côté conducteur avant de tourner la clé dans le contact, la seconde qui suivit j'étais déjà sur la route.
Je me suis enfoncé dans le centre, vers la supérette où nous étions ce matin avec Lyra. Je repensais à mes courses que j'avais oubliées sur la banquette arrière et surtout ces mangues qu'elle ne mangera jamais. Mon estomac se souleva légèrement.
Il me fallut une vingtaine de minutes pour y arriver, à partir de là je recréai mentalement le chemin que j'avais emprunté plus tôt. Ma voiture filait seule dans cette nuit sans joie. Je ne savais pas vraiment ce qui m'attendait en retournant vers la zone côtière mais je n'avais pas sommeil et un besoin urgent de ramener Mariposa chez nous.
Le trajet avait duré moins longtemps que ce matin. Du moins c'était l'impression que ça m'avait donnée. J'avais éteint mes phares depuis une bonne centaine de bornes autrement j'aurais pu me faire repérer. Je coupais le moteur en laissant ma voiture sur le contre bas de la route avant d'empoigner mon glock.
Très vite mes chaussures s'enfoncèrent sur le sable blanc. Il faisait bon, comme ce fameux soir dans ce café où je l'avais revu de près pour la première fois. La brise caressait mes bras nus. Je profitais de la mélodie des vagues qui allaient et venaient lentement.
L'ambiance du lieu m'apaisait.
Je plissais un œil lorsque mon pied se hissa sur la première marche qui menait sur le ponton. Il fallait que j'avance doucement si je ne voulais pas me faire repérer avec le bois qui grinçait sous mes semelles.
J'avançais lentement dans la nuit, éclairé par la lumière de la lune. J'admirais le ciel, d'ici, on pouvait voir chaque étoiles, ça changeait de New York de son ciel gris de pollution. Ça me plaisait.
Lorsque j'arrivais devant la porte d'entrée. J'inspirais lentement pour me faire disparaître. Il fallait que je sois discret. Je tentais de tourner la poignée de la porte... et comme pour la mère de Mariposa, la porte s'ouvrit. Je grimaçais en pinçant les lèvres en ayant l'impression que ça minimisait le bruit.
Ma paume poussa la porte en bois lentement. Je pénétrais l'espace en prenant conscience que j'étais armé. Je longeais sournoisement l'entrée décorée de photos d'oiseaux et de poissons. Mes pas me menèrent jusque un encadrement qui donnait vu sur un salon. Je levais le bras, l'arme à la main.
La pièce était confortable et simple, des meubles en bois clair et en rotin. Une chaumière de paix. Mais je frissonnais lorsque je remarquai qu'un homme était affalé sur le canapé, le bout de son crâne dépassait. Je m'approchais à la hâte en plantant le bout de mon arme sur son crâne, il sursauta, je venais de le réveiller, mon pouce baissa la sécurité.
Mais je me figeai lorsque le visage rond d'un enfant apparut. Cet homme tenait un bébé dans ses bras. Après Ania et Lyra, mon rapport avec les gosses avait définitivement changé. J'espérais qu'elle ne voyait pas l'arme que j'avais planté sur la racine du crâne de son père qui n'avait toujours rien dit.
C'était une petite fille avec de grands yeux verts, malicieux, je ne lui donnais pas plus de deux ou trois ans. Le truc, c'est qu'un grand sourire étira les lèvres de l'enfant et deux fossettes creusèrent ses joues, elle avait des taches de rousseurs qui s'étoilaient sur le bout de son nez. Et tout d'un coup la photo de Mariposa sur ce bateau lorsqu'elle avait 6 ans me revint en mémoire de plein fouet.
La gamine lui ressemblait, mais elle ressemblait encore plus à un homme que je connaissais bien.
— Je me disais bien que ma petite-sœur agissait étrangement depuis ces deux derniers mois...
Cette voix... les cognements de mon cœur ont été scandaleux, je craignais même qu'il les entende.
Je n'avais pas réalisé à quel point le son de sa voix m'était resté en mémoire lorsqu'il articula ces quelques mots, et à mon tour je murmurai :
— Mabel.
𓆃
Je vous cache pas je suis triste... 😬... Lyra je la kiffais mon bébé... 🕊
Bon celles qui taillaient Mabel en mode il veut pas bâtir une famille à son grand âge MDR, GENDER REVEAL, il a une petite fille 🥹 j'l'aime déjà sa bouille toute ronde la MDR ! Elle ressemble a sa tata Poposa omg 😩 !
Mais par contre... on aura enfin la confrontation Mabel x Côme en fait ! Le combat des COQS 🐓 !
Sinon: Vos retours ? Le chapitre derniers vous m'avez régalé omg, j'ai tellement rigolé MDR ! Et là dites-moi tout ? Mariposa is a legend déjà, Mariposa passe et tu t'écartes- Bref ! MDR, dites-moi vos ressentis ?
Et pour celles qui voulaient voir le tatouage de Popo, il ressemble à ça:
D'ailleurs, ça me fait penser pour celles qui avaient oublié:
le prénom Côme signifie Cosmos, ou l'ordre et l'univers, et quand on regarde un peu des photos de galaxies ça donne ça:
Et j'insiste autant sur la couleur verte parce que Côme à les yeux verts et on sait tous que Mariposa trouve ses yeux magnifiques MDR 😙 (Et oui c'est ma couleur de yeux favorite ! Team Vava et Coco en fait (et les deux ils sont gauchers d'ailleurs 😗))
De plus, il y a un commentaire qui me fume 😩 quand vous dites « C'est maintenant il s'en rends compte » « Il est lent ce lait » « Depuis tout ce temps il savait pas » MDR mais mes choux c'est normal que pour vous ça vous paraît évident puisque je vous donne accès aux pensées des autres personnages et que vous savez ce à quoi ils pensent, et ce qu'ils ont vécu mais du point de vue de Côme comment il aurait pu savoir que Mariposa elle s'est fait manipuler 😩 ? Ou tout ce qu'elle a enduré ?
Et j'ajoute:
Que ce soit la dernière fois que je vous entends insulter mon bébé d'amour de SDF sinon je vais me fâcher et les procès vont tomber comme des p'tits pains 🥖.
Mon polonais c'est un vrai business man, vous vous rappelez pas quand il a fait le grand calcul de tête avec Stonehead la ? Coco il est trop intelligent pardon mon bébé le pauvre 😩❤️ !
Aller je vous laisse, on se retrouve très vite ! Love you ! ❤️
(Merci à celles qui m'ont souhaité à minuit pile, et même celles qui me le souhaiteront plus tard, ça me touche énormément 🫶🏾 en général j'aime pas quand c'est mon anniversaire mais avec vous il est spécial c'est inexplicable merci 1000 fois je vous aime sincèrement ❤️)
Bisous bye ! 📸
𝐢.𝐚𝐦𝐤𝐮𝐧𝐚𝐟𝐚 𝐬𝐮𝐫 𝐈𝐧𝐬𝐭𝐚𝐠𝐫𝐚𝐦
xoxo, Azra.
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