Chapitre 7
PDV Mariposa
Me rendant compte de mon geste déplacé, je me décale. Et reprends la parole.
- Je serais là pour t'aider ! Tu n'as pas à être seule.
Nos regards se croisent.
- Oui... Mais où chercher
Se levant d'un geste fluide et rapide, elle se tourne de nouveau vers moi afin de reprendre.
-Je n'en sais rien... Visiblement les remèdes naturels n'ont pas réellement d'effet. Il nous faut demander de l'aide.
- Je veux bien mais à qui ? Qui serait en mesure de nous aider ?
Elle détourne le regard afin d'observer le ciel. Le soleil est maintenant au-dessus d'eux, il devait donc être aux alentours de midi.
-Malheureusement, les retrouvailles vont se faire plus rapidement que prévu. Lâche-t-elle en un soupir d'exaspération.
- Je crois que les seuls personnes en mesure de nous aider sont le comité du Cygne Noir. Mais va savoir s'ils accepteraient.
- Et bien ... On peut toujours essayer. Je crois qu'on n'a pas le choix.
Je ne suis pas enthousiaste de cette idée... Sachant que le cygne noir et Sophie sont en lien et que mes parents sont très amis avec Sophie. Il suffit que je la croise... Et catastrophe. D'un hochement solennel de la tête, l'optimisatrice sort de sa poche un pendentif représentant un cygne dans une pierre noire et luisante, semblable à une obsidienne.
Passant délicatement ses doigts dessus afin d'enlever la fine couche de poussière qui s'y était déposée, elle m'invite en un signe de la main à la rejoindre.
Levant le cristal à la lumière, Isis laisse les rayons lumineux de l'astre solaire transcender l'objet. Petit à petit, on s'évapore.
Et en quelques secondes seulement, elles arrivèrent à Alluveterre, le quartier général de l'organisation secrète, qui soit dit en passant, ne l'était plus réellement
J'ai souvent entendu parler du cygne noir. De la part de mes parents comme de Sophie. Je connais un peu leur projet mais sans plus. A vrai dire je ne pense pas les avoir déjà vu. Du moins je ne m'en rappelle pas.
On arrive dans une espèce de forêt souterraine. Un chemin la traverse.
- Je te suis. La jeune femme acquiesce de la tête et, sans un mot de plus, emboîte le pas se la flasheuse.
Après plusieurs longues minutes de marche, on arrive enfin à destination. Et visiblement, notre venue était attendue, car certains membres du comité sont déjà là, devant nous.
- Bonjour. Je pense que vous connaissez déjà la raison de notre venue alors inutile de s'attarder sur les formalités, n'est-il pas? Demande Isis tout en fixant ses différents interlocuteurs de son habituel regard glacial.
Le comité du cygne noir se tient devant nous. Je me sens tremblante, stressée. Mal à l'aise. Je devis mon regard d'eux et pose mon regard sur Isis.
Je sais comment engager la conversation et suis dans l'attente d'une réponse de la part du comité. Après quelques secondes qui me semblent une éternité, le comité finit par leur répondre.
Un simple signe de la main, rien de plus, mais cela restait une invitation à les suivre. Ce qu'Isis accepte après avoir échangé un regard avec moi.
On les suit. Je reste un peu sur mes gardes de peur de croiser quelqu'un que je connais. Je gratte ma joue. Les plaques se sont étalées sur mes bras. J'espère qu'ici on va trouver une solution...
On entre dans une des deux cabanes dans les arbres.
Traversant un couloir. Je jette un coup d'œil à Isis afin de me rassurer.
La doctoresse du Cygne Noir, nous emmène avec elle dans une salle isolée et invita la blessée à s'allonger sur le lit au milieu de la pièce.
Elle lance un regard indéfinis à la jeune optimisatrice, elle sort de la pièce durant quelques minutes avant de rouvrir la porte et de revenir avec toute une panoplie de remèdes, tous divers, tant en texture qu'en couleur.
Elle me fait alors ingérer une dizaine d'élixirs avant d'appliquer une étrange pâte beige sur mes tâches qui parsèment ma peau.
Allonger je regarde la doctoresse faire doutant des soins. Je ne pense pas que cela va marcher honnêtement. Je cherche le regard d'Isis, qui est appuyée non loin contre un mur.
Les élixirs ont mauvais goût mais c'est pas pire que ceux de papa.
- Qu'est ce que j'ai ? osais-je enfin demander.
Au bout de quelques minutes, l'étrange mixture qu'elle m'avait appliquée durcit et Médoc la retire à l'aide d'un liquide jaunâtre qui l'a fait fondre.
Voyant le peu d'effet rendu, elle soupire longuement, se grattant l'arrière du crâne à la recherche d'une solution.
Évitant soigneusement de répondre à la question que je lui avais posée, elle récupéra un nouveau produit qu'elle fit avaler à la jeune flasheuse.
- Visiblement, ces tâches sont tenaces.
Je soupire.
- Il n'y a donc rien à faire ? Est-ce grave ?
L'angoisse commence à croître à vitesse grand V.
Et si je ne trouvais aucune solution ? Vais-je devenir aussi lumineuse comme une lampe ?
-Je ne qualifierais pas ce là de grave... mais seulement d'embarrassant. Répondit-elle de manière énigmatique, tout comme à son habitude.
Parcourant les différents remèdes rangés sur ses étagères, elle cherche désespérément une solution à ce désastre.
Je ferme les yeux.
Embarrassant....
Je suis embarrassante sur tous les points.
Je dois faire un gros effort pour me retenir de pleurer.
- Qu'est ce que j'ai fait pour avoir tous ces problèmes ! Isis vient s'asseoir sur un tabouret aux côtés de son amie.
-Tu n'as rien fait. Et tu n'es pas en tort. Cesse de culpabiliser pour une chose dont tu n'es pas responsable. me murmure-t-elle d'une voix inhabituellement douce. Les paroles d'Isis me calmèrent alors.
- C'est loin d'être ta faute Mariposa
Aux paroles de la doctoresse, je tourne la tête vers elle.
- Parce que vous savez vous... Je soupire en serrant les points, j'écoute.
Je pose la fiole sur une table et viens m'asseoir.
- Ce ne serait pas à moi de te le dire, mais connaissant Elwin et Fiona. Je vais le faire à leur place. Je prends une profonde inspiration et comme mes explications.
- Tu as surement dû entendre parler des invisibles.
- Oui.
- Bien. Quand tu étais bébé , ils ont enlevé Fiona et toi. Vous détenant à leur profit. Ils ont obligé ta mère à travailler sur un projet dont elle est la seule à savoir comment le constituer. Ce projet s'appelait Lune stellaire et a été créé pour faire des illusions. Mais son utilisation a été détournée. Les invisibles s'en sont servi pour se donner davantage de pouvoir, de puissance. Leur Cheffe Lady Gisela a...
Je m'arrête un moment. Me sentant assez mal s'annoncer cela comme cela.
- À quoi ? Demande Mariposa avec empressement.
- Elle a testé le projet sur toi. Mais en injectant une trop grosse dose pour un bébé. Ta mère n'a rien pu faire. C'est Kenric qui t'a ramené parmi nous alors que Fiona était toujours prisonnière. Tu avais beaucoup de fièvre et une activité paranormale au niveau dE tes cellules. Ton père en vient à chercher une solution... Puis il a eu la surprise de découvrir que tu étais éclipseuse. Puis ta mère a été libérée. La guerre s'est finie. Et ils ont désespérément cherché une solution. Mais rien n'a été donné. Je crois qu'ils ont abandonné leurs recherches.
Je me sentais mal. Très mal. J'ai du mal à avaler les informations, des larmes coulent sur mes joues je ne peux les contenir.
- Alors je suis une expérience. Un test.
Je reçois comme un coup de poignard dans le ventre. Et l'envie de fuir me ronge. Mes sentiments envers mes parents se fracassent, se rencontrent de manière violente. Entre colère et tristesse ... Pourquoi n'avoir rien dit.
PDV Isis
Je suis autant troublée par ces révélations que mon amie. C'était définitif, les invisibles n'étaient que des sombres merdes.
Serrant le poing droit, je retiens en moi ma colère pour ne pas laisser échapper un flut d'énergie trop puissant dû à son optimisation. Je pose alors ma main sur celle de Mariposa afin de lui montrer que je suis là pour l'aider.
- Tu es bien plus que cela Mari. Tu es quelqu'un, qui plus est quelqu'un d'incroyable. Alors les invisibles n'auront qu'à bien se tenir s'ils ne veulent pas qu'on leur botte le derrière.
Peut-être qu'une once d'humour pourrait rassurer la jeune fille, à vrai dire, je n'en sais rien.
Mariposa pose une main sur sa bouche.
- J'ai besoin de prendre l'air.
Malgré les protestations de la doctoresse elle court à l'extérieur traversant au pas de course le couloir. Alors que Médoc s'apprête à suivre Mariposa, je l'arrête.
- Tu as bien fait de lui dire. Mais je pense qu'elle a besoin de temps, et être en face de la personne qui lui a révélé tout... Cela lui fera plus de mal qu'autre chose.
Après un acquiescement de la tête de Médoc, je sort à son tour de la salle et parcourt les couloirs en marchant afin de ne pas précipiter les choses.
Une fois arrivée derrière Mariposa que je trouve dans la forêt, je viens près d'elle.
- Je suis navrée pour tout cela ... Et je pense que tu préfères rester seule, prendre le temps de réfléchir. Mais sache que si tu as besoin d'une oreille pour t'écouter ou d'une épaule sur laquelle t'appuyer... Je suis là.
Après lui avoir souri tristement, Je me détourne.
Elle me retient.
- Non... Reste s'il te plait .. Dis-je d'une voix tremblante tentant dans bien mal de sécher mes larmes. Je me retourne, quelque peu surprise de la demande de mon amie. Je sais que si cela avait été mon cas, j'aurais probablement choisi la solitude. Mais je sais aussi que Mariposa est quelqu'un de sensible.
Je me tourne alors, et m'assois près d'elle en la prenant doucement dans ses bras.
-Je suis là... lui murmurais-je doucement.
Elle me rend mon geste. Tentant tant bien que mal de calmer mes larmes.
- Merci ... Merci d'être là. Un léger sourire vient se former sur mes lèvres, je maintiens l'énergie de mon talent en mon fort intérieur afin de ne pas impacter ceux de Mariposa avec.
- C'est normal... Tu l'as toujours été pour moi. Et je le serais toujours pour toi. Lui répondis-je alors tout en plaçant mon regard vers la ligne de l'horizon. Si lointain et si proche à la fois...
Elle émet un sourire triste. Et ne peut retenir son talent avec mon optimisation et de petites lucioles viennent se former autour de nous. Mon regard semble tracer l'horizon qui se ferme durant quelques secondes avant de se rouvrir.
Devant moi, des dizaines de lucioles lumineuses volent en ce qui semble être une valse. Un sourire nouveau vient se poser sur mon visage, je profite alors bien plus du moment présent.
Ce moment me semble alors éternel. je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Certes, la forêt et ses habitants sont splendides... Mais cette lumière qui danse autour de nous l'est plus encore.
Mariposa touche une luciole du bout du doigts. Elle explose en petites étoiles.
- Whoa. Lâche-t-elle dans un murmure.
Je suis autant ébahie que mon amie devant cette effervescence de lumière.
-C'est... Magnifique.
- oui ...
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