Chapitre 4
Le lendemain après les cours, quand je descends du bus, j'observe une voiture de sport noir garée devant chez moi. Ce n'est pas la première fois que je la vois arrêtée ici. Devant la porte d'entrée, je cherche désespérément la clé de la maison. Avant que je ne la trouve, la porte s'ouvre devant moi. C'est un homme que je n'ai jamais vu qui parait fatigué. Je souffle un bon coup avant d'entrer dans la maison. Je ne sais pas quoi faire, vaut-il mieux que je prenne la fuite ? Est-ce que c'est la mafia qui nous a retrouvés ? Mais d'un seul coup, j'arrête de me poser des questions quand j'entends :
- Marina ?
C'est ma mère qui vient de crier.
- Maman ?
- Tout va bien, ma chérie. Nous sommes là.
Je m'avance vers le salon. Dans le fauteuil est assise une femme en vêtements noirs que je n'identifie pas. Sur le deuxième fauteuil est assis l'homme qui est entré devant moi dans la maison. La terreur m'envahie. Qui sont ces gens ? Que font-ils ici ? Personne ne parle. Mes parents sont installés sur le canapé. Mon père tient ma mère par les épaules. Mon frère est allongé sur le tapis, stressé. Je pense qu'ils viennent de lui expliquer la situation.
- Que se passe t-il ? je demande sur un ton inquiet.
La femme se lève et me tend la main.
- Je suis Sydney Bristow, agent du FBI.
Je suis un peu soulagée de savoir que ce n'est pas la mafia ou un autre malfaiteur, mais je ne sais toujours pas pourquoi ils sont ici.
- Nous étions en train de parler de votre nouvelle résidence, dit-elle, me faisant signe de prendre la chaise.
Je m'assoie et je demande sur un ton de colère :
- Pourquoi ? Nous devons déménager ? je ne veux pas !
- Ce n'est pas prudent de rester ici, répond l'homme, qui fait aussi certainement parti du FBI.
- Pour quelle raison ? Je demande.
- La mafia pourrait vous retrouvez facilement, même trop facilement si vous restez ici, ils peuvent trouver des informations sur vous, m'explique Sidney Bristow.
- Et nous sommes chargés de veiller sur vous jusqu'à ce qu'on retrouve les membres de mafia, ajoute l'homme.
- Oui, je réponds simplement, morose.
Personne ne parle pendant plusieurs minutes et je reprends :
- Je ne veux pas partir, je ne veux pas qu'on me fasse du mal.
- Il faut savoir, répond Sydney Bristow, soit tu restes, soit tu pars, mais tu seras en danger si tu restes.
- Oui, mais ce n'est pas vous qui allez me dire où aller, j'ai dis énervée.
- Marina, calme toi, me dit ma mère, je sais que cette situation est difficile alors n'en rajoute pas s'il te plaît.
Je ne réponds pas. Mon frère est toujours allongé sur le tapis, submergé par la peur et l'inquiétude.
- Demain matin. Vous partirez demain matin, dit l'homme du FBI.
Je baisse le regard, l'air triste de quitter ma ville, ma maison, ma chambre, mon lycée, mes amis, le reste de ma famille ... et surtout Corantin. J'ai envie de pleurer, mais je me retiens.
- Nous vous emmènerons à l'aéroport, ajoute Sydney Bristow, vous y retrouverez des gens. Ces gens en question vous donneront des provisions, des billets pour voyager et vos nouveaux papiers d'identité.
- Pourquoi ? Pourquoi doit-on changer d'identité ? Je demande.
- Tout simplement parce que si vous gardez votre identité, ils pourront vous retrouvez, m'explique Sydney Bristow.
Je me suis mise à penser, à penser à tout ce que j'allais quitter. A un piano que je n'aurais jamais et surtout à Corantin que je ne reverrais certainement jamais.
- Voyagerons-nous tous ensemble ? demande ma mère.
- Non, répond l'homme du FBI, vous voyagerez avec Marina et M. Alter de son côté avec Jules. Vous vous retrouverez plus tard.
- Un agent vous attendra à l'arrivée, ajoute Sydney, pour vous conduire jusqu'à votre nouvelle résidence.
Sydney Bristow soupire et ajoute :
- C'est tout ce que je peux vous dire.
- Je ... Je m'excuse, je suis fatiguée, je dis en me dirigeant vers ma chambre.
Je me jette sur mon lit, m'enfouis le visage dans l'oreiller et je me mets à pleurer. Pour la première fois de ma vie, j'ai trouvé quelqu'un avec qui je me sens bien ...
On frappe à la porte de ma chambre et quelqu'un entre.
- Laissez-moi, je dis.
- Ecoute Marina, me dit ma mère qui vient d'entrer, je sais que c'est dur pour toi, mais pour moi aussi.
Elle s'assoit à côté de moi sur mon lit et ajoute :
- On court un grave danger, c'est pour nous protéger.
- Je sais, je réponds en pleurant, mais laisse moi s'il te plaît maman, j'ai besoin de dormir.
- D'accord, mais n'oublie pas de faire ta valise, elle me dit d'un air triste.
Puis la porte se referme. Aussitôt, j'essuie mes larmes. Je n'ai pas envie de partir avant d'avoir revu Corantin une dernière fois. Je mets des oreillers sous la couette et j'ouvre la fenêtre, le soleil ne brille presque plus et la nuit commence à tomber. Je sors par la fenêtre et je téléphone à Corantin.
- Corantin ... ?!
- Oui ... Marina ?! il me répond au téléphone.
- On peut se voir tout de suite ? C'est urgent.
- Que se passe t-il ?
- Je te raconterai plus tard.
- Où es-tu ? me demande t-il, sur un ton inquiét.
- Au coin de ma rue.
- J'arrive, ne bouge pas, dit Corantin avant de raccrocher.
Ce n'est pas une bonne idée, j'ai pensé, mes parents remarquerons mon absence tôt ou tard. J'espère au moins qu'ils n'entreront pas dans ma chambre. Corantin arrive quelques minutes plus tard avec son scooter.
- Il faut que nous partions d'ici, je lui dis.
- Que se passe t-il ? me demande Corantin.
- Je t'expliquerais dans un endroit sûr, je lui dis en montant à l'arrière de son scooter.
Corantin démarre et part en direction de la campagne, un peu plus loin, là où il n'y a aucune maison. Une fois arrivés, on s'installe dans un chemin entre les champs.
- J'ai repoussé le plus longtemps pour te faire ce récit, non pas parce que je ne voulais pas t'en parler mais parce que cela pouvait te mettre en danger, je lui explique, assise en tailleur par terre.
- Peu importe d'être en danger, Marina, je veux savoir ce qui se passe, il me répond l'air très inquiet.
Je respire profondément avant de lui dire :
- Mon père travaille comme journaliste, pour un journal quotidien. Il se trouve qu'un jour il a eu besoin d'interroger quelques personnes pour un article et ... il a .... il a interrogé ... un membre de la mafia avec un collègue ...
Corantin a l'air surpris.
- Oui, mais après cette interview, toutes les informations recueillies leur paraissaient louches et ils ont voulu en savoir plus.
Corantin secoue la tête.
- Mon père n'a pas insisté. Il a arrêté de poser des questions, mais son collègue n'a pas voulu baisser les bras (ma voix est devenue un murmure). Il a continué jusqu'au jour où il s'est fait assassiné devant chez lui ...
- Qu'est-ce qu'il est arrivé à ton père ?
- Et bien, il est allé voir la police, qui l'a placé sous la protection du FBI ... J'ai appris tout ça pendant les vacances.
Corantin me tire vers lui et me serre ses bras comme personne ne l'avait fait avant.
- Ils vont nous retrouver et ... Non !
Une larme glisse le long de ma joue.
- Calme-toi, dit doucement Corantin.
- Comment tu veux que je me calme ?
Après ces mots, un long silence s'installe.
- Ce n'est pas tout Corantin, je reprends enfin décidée à tout lui dire.
- Ce n'est pas tout ?!
- Je pars demain.
- Quoi ? répond Corantin surpris.
- Oui, le FBI préfère que nous partions pour qu'ils ne nous retrouvent pas.
- Vous partez où ?
- Je ne sais pas.
- Je n'arrive pas à le croire, il a fallu attendre le lycée pour que nous nous rencontrions et hop, tu pars déjà !
- En tout cas, les sentiments que j'ai pour toi resteront.
Il me prend la main et m'embrasse tendrement.
- Je t'aime Corantin, je lui dis.
- Moi aussi ..., il me dit, est-ce que tu garderas ton numéro de portable ?
- Je ne sais pas mais je ne pense pas ...
Les yeux de Corantin sont pleins de larmes.
- Alors, c'est fini ?! me dit-il.
- Non, j'ai répondu d'un ton ferme, Non. Car j'ignore quand, mais un jour viendra où mes ennuis cesseront et nous pourrons alors nous revoir.
Corantin passe ses doigts dans mes cheveux. A cet instant, je crois sincèrement à ce que je viens de dire.
Il est presque minuit quand son scooter s'arrête devant chez moi pour me déposer.
- Une dernière chose, il me dit, il est à quelle heure ton vol demain ?
- Je ne sais pas, très tôt je crois.
Je descends de son scooter et enlève le casque de Corantin pour l'embrasser.
- Ne m'oublie jamais, je lui murmure.
- Comment pourrais-je oublier quelqu'un comme toi.
Avec la seule lumière des lampadaires, je m'aperçois que ses yeux sont humides et brillants.
Je lui redonne son casque et je lui ajoute :
- Si quelqu'un vient te voir ...
- Je sais, je dirais rien, me coupe Corantin, ne t'inquiète pas.
- Tu me le promets ?
- Oui, je te le promets, tu as ma parole et ne te fais pas de soucis pour moi, me dit-il en me regardant dans les yeux.
- Je ne me fais pas de soucis pour toi, je suis sûre que tu deviendras quelqu'un de célèbre grâce à tes dessins et ta musique, et que tu voyageras dans la monde entier. Tu auras tout ce que tu veux.
- Tout sauf toi, ajoute Corantin
- Ne t'en fais pas.
Je l'embrasse de nouveau avant de rentrer dansma chambre par la fenêtre en me disant que je vais devoir l'oublier.
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